Biographie de Jean De Pange
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Après le retour de l'Alsace Moselle à la France, il fit affecter au haut commissariat de Millerand à Strasbourg. C'est là qu'il oeuvra pour la réconciliation franco-allemande. Par leurs bilinguisme et leur double culture, l'Alsace et la Lorraine devaient être des traits d'union entre la France et l'Allemagne. Jean de Pange peut être considéré devant l'histoire comme le précurseur génial des États-Unis d'Europe. "La dimension européenne de la démarche de Jean de Pange nous conduit à penser que le Lycée devait difficilement être mieux parrainé." La Famille de Pange est au service de la Lorraine et de la France depuis près de quatre siècles. Originaire du Clermontois et portant le nom patronymique de Thomas, elle fut anoblie en 1626 par le Duc Charles IV de Lorraine et ses terres, acquises en 1720 à PANGE près de METZ, furent élevées au rang de marquisat en 1766 par le Roi Stanislas. L'un de ses membres fut nommé en 1810 Comte d'Empire. Jean de Pange naquit à Paris le 6 avril 1881. Il partagea sa jeunesse entre Paris, où il fit ses études, Vienne où son père était attaché militaire de l'Ambassade de France auprès de la Cour des Habsbourg-lorraine, et le château de Pange. C'est là qu'il vécut le drame de la Lorraine annexée par la force des armes en 1871. C'est là qu'il s'attacha de tout son cœur à la terre de ses ancêtres, témoin des efforts de germanisation, laquelle aurait réussi, du moins pour la Lorraine de langue allemande, si la Première Guerre Mondiale n'avait pas éclaté en 1914 (s). Après des études de 1901 à 1903 à la Sorbonne et à l'École des Chartes, qui lui conféra le titre d'Archiviste-paléographe l4l, puis à Oxford, Munich et Berlin, et un tour du monde en ExtrêmeOrient et en Afrique du nord, il épousa en 1910 Pauline de Broglie, arrière-petite-fille de Madame de Staël. Jean de Pange fut une âme d'élite à l'intelligence supérieure et d'un désintéressement et d'une fidélité à toute épreuve. Très cultivé et très tenace, il écoutait ses interlocuteurs, respectait l'opinion de chacun, aimait émettre des idées généreuses, parfois mystiques et utopiques, n'avait pas son pareil pour conseiller avec efficience ses prochains et établir des contacts. A la place de Monsieur Henri Tribout de Morembert, Président de l'Académie Nationale de Metz et de la Société d'Histoire et d'Archéologie de la Lorraine, retenu à Metz, il nous incombe l'honneur d'évoquer brièvement l'œuvre de Jean de Pange en faveur de la Lorraine Mosellane. Cette oeuvre est d'abord d'ordre littéraire. Jean de Pange connaissait toute la Lorraine Mosellane, mais il portait une affection particulière à la Lorraine bilingue, appelée traditionnellement bailliage d'Allemagne ou Lorraine de langue allemande du fait de la double culture française et germanique, affectionnant spécialement les lieux de sépulture des plus anciens ducs de Lorraine à Bouzonville et Sturzelbronn près de Bitche (n. Il aimait écrire ou inspirer des articles destinés au Républicain Lorrain de Victor Demange, au Lorrain des Chanoines Collin et Ritz et à La Libre Lorraine de Mgr Valentiny, en but aux attaques incessantes du Messin de l'avocat Fermette pour son régionalisme et ses convictions religieuses. De plus il publia de très nombreux articles sur la Lorraine dans les journaux et revues de Paris. Jean de Pange faisait partie de plusieurs sociétés littéraires lorraines. Dès 1907 il fut membre-correspondant de l'Académie Nationale de Metz, haut-lieu de la culture française en Lorraine annexée, fondée en 1757 par le Maréchal Belle-Isle. Deux membres de sa famille avaient déjà honoré l'Académie de leur présence : le Marquis Jacques de Pange, pair de France, de 1837 à 1850, et le Comte Maurice de Pange, de 1875 à 1913, auteur du savant ouvrage Les Lorrains et la France au Moyen-age, publié après la mort de son auteur en 1919 par son neveu Jean de Pange. A son tour Madame la Comtesse Jean de Pange fit partie de l'Académie de 1959 à l972 en tant que membre-associée. Elle est l'auteur d'une importante thèse sur Auguste Schlegel et Madame de Staël, publiée en 1938 et traduite en allemand après 1940. Leur fils, Monsieur le Comte Victor de Pange, correspondant de l'Institut, entra à l'Académie en 1973 en tant que membre correspondant. L'un des frères de Jean de Pange, le Marquis Maurice de Pange, fit aussi partie de cette illustre Compagnie de 1932 à 1962. Le Comte Jean de Pange devint en 1921 membre de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Lorraine dont le secrétaire était l'archiviste-paléographe Paul d'Arbois de Jubainville, Directeur des Archives Départementales de la Moselle de 1919 à 1931. Les annuaires de cette docte société publièrent de 1925 à 1930 l'œuvre fonda- mentale du Comte Jean de Pange : Catalogue des actes de Ferry III, Duc de Lorraine, dont l'introduction avait parue dès 1904 à PARIS. Sous l'inspiration des folkloristes Jacques Fourmann, de Forbach, l'Abbé Louis Pinck, de Hambach, Ange- lika Merkelbach-Pinck, de Francfort-sur-Main, et Raoul de Westphalen, de Metz, Jean de Pange et son épouse s'intéressent au folklore de la Lorraine Mosellane. Madame de Pange fait paraître des essais littéraires dans la revue Les voix de Lorraine, publiée par le Professeur Fourmann. Dès 1933 on eut l'idée de créer, à côté de la "Société d'Histoire et d'Archéologie de la Lorraine", une Société de Littérature et de Folklore, elle se réalisa en automne 1936 à Sarreguemines et Metz. Grâce aux de Pange les deux sociétés furent rattachées en tant que sections régionales à la Société de Folklore Français à Paris, et la Comtesse de Pange présida même l'assemblée de la création de la Société de Folklore de langue allemande à Sarreguemines. Cette dernière société et surtout sa revue parurent suspectes aux autorités françaises et effectivement certains membres se révélèrent en 1940 de farouches pangermanistes ou même nationaux-socialistes. Mais n'oublions néanmoins pas que d'autres, et non des moindres, furent arrêtés par la Gestapo et déportés dans des camps de concentration, comme les Abbés Jean Seelig, François Goldschmitt déplacés pour faits de résistance en Silésie et Pologne, comme le Maire Antoine Jacques, ou expulsés en France, comme l'Abbé Léon Pinck, frère de Louis Pinck. Jean de Pange s'intéressa particulièrement aux chansons populaires anciennes et les fit même chanter en 1938 à Hambach devant l'Archiduc Otto de Habsbourg-lorraine. Hélas, les Allemands se servirent de ces chansons rédigées en allemand pour justifier la reconquête de la Lorraine et conférèrent plusieurs titres honorifiques à Louis Pinck ! Jean de Pange le mit, ainsi que sa sœur, pourtant dès 1932, en rapport avec des Professeurs de la Sorbonne. Jean de Pange fonda aussi à Metz en 1934 un cercle philosophique lorrain (soi avec Joseph Cressot, alors Directeur de l'Ecole Normale de Montigny-lès-Metz, Marcel Gros- Didier de Matons, l'historien du Barrois, Oscar Philippe, de Moyeuvre-Grande, Jacques Fourmann et Émile Guélen, d'Audun-Le-Tiche. En plus de sa thèse sur Ferry III de Lorraine, Jean de Pange publia trois autres ouvrages sur la Lorraine : en 1921 L'Inventaire des Archives d'État de Coblence et des Archives Capitulaires de Trèves en 1925 Goethe en Alsace (et en Lorraine, traduit en allemand et en 1932 La Cathédrale de Metz. A la suite de la magistrale Histoire de Lorraine, publiée en 1924 par Robert Parisot, de Nancy, Jean de Pange caressait en 1933 le projet de faire écrire une nouvelle histoire de Lorraine à la fois par des chercheurs français et allemands, mais l'arrivée au pouvoir de Hitler empêcha la réalisation de ce généreux projet, qui aurait certainement favorisé la réconciliation franco-allemande. Toutefois de 1937 à 1939 une équipe de lotharingistes rédigèrent sous la conduite de Jules Blache et d'André Gain de savantes Géographie et Histoire de Lorraine. Jean de Pange aurait voulu aussi que fût créé un Institut de Recherches sur l'histoire de la Lorraine bilingue et des pays voisins (4s), faisant le contre-poids aux nombreux instituts des bords du Rhin. C'est resté hélas une vue de l'esprit ! Nous demandons encore aujourd'hui la création de cet institut. En deuxième lieu l'œuvre de Jean de Pange en faveur de la Lorraine est d'ordre politique, bien qu'il n'ait jamais exercé un mandat politique. De sentiments monarchistes, Jean de Pange était un ardent régionaliste. Dès 1910 il vit avec plaisir évoluer l'Alsace et la Lorraine vers l'autonomie administrative et politique dans l'Empire allemand et il ne manqua pas d'en informer les journaux français. Il passa la guerre de 1914 à 1918 comme Officier de Cavalerie, puis d'Artillerie dans les tranchées de Champagne et de Verdun et fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Il eut le bonheur de rentrer en novembre 1918 en Lorraine libérée et de faire défiler sa batterie à Phalsbourg devant la statue de son arrière-grand-père, le Maréchal Lobau. Estimant travailler dans l'intérêt de l'Alsace et de la Lorraine, il se fit affecter au haut Commissariat de Millerand à Strasbourg. D'après ses opinions, il fallait maintenir l'Administration régionale, tout en l'adaptant à l'Administration française, conception hardie à l'époque et qu'il aurait voulu voir étendre à toute la France. Animé d'un patriotisme à toute épreuve dans les circonstances les plus difficiles, il considérait la centralisation parisienne comme nuisible au développement de la personnalité régionale. Il fallait maintenir le bilinguisme et la double culture, tout en assurant la prédominance du français et de la civilisation latine. C'est pourquoi, il créa la Société des Amis de l'Université de Strasbourg et Madame de Pange suscita avec le patriote Pierre Bucher l'œuvre du livre français. En catholique convaincu, même mystique, il était d'avis qu'il fallait maintenir le Concordat et l'École confessionnelle. Enfin pour éviter tout malentendu, il fallait garantir constitutionnellement le statut spécial de l'Alsace et de la Lorraine. Madame de Pange défendit les mêmes principes dans son livre Le beau jardin, c'est à dire l'Alsace, en 1923. Malheureusement ce pro- gramme, défendu par des régionalistes profondément attachés aux libertés locales et à la France, n'était pas réalisable dans la France jacobine et centralisatrice de cette époque. L'expérience régionaliste ayant échoué, Jean de Pange se retira de 1920 à 1925 à Saverne à la villa About OÙ rencontrèrent les intellectuels de toute l'Europe, tels que Maurice de Broglie, frère de Madame de Pange et physicien célèbre, Louis de Broglie, également frère de Madame de Pange et Prix Nobel en 1931, René Bazin, qui préparait son roman Baltus le Lorrain, François de Curel, Jean- Edmond Spenlé, Maurice Barrès, l'Abbé Breuil, Fritz Kiener, de Strasbourg, Otto Flacke, Thornas Mann et René Schickelé. Jean de Pange transcrivit ses réflexions sur son séjour de Strasbourg et de Saverne dans les "Soirées de Saverne ", ouvrage publié en 1927. A partir de 1925 il fut l'un des rares Français qui osât défendre en idéaliste, parfois avec une certaine imprudence, les régionalistes d'Alsace et de Lorraine. Sa déposition au procès de Colmar en 1928 provoqua de très vives critiques dans les milieux nationalistes et il fut contraint de donner d'une manière fort digne sa démission de la Vice-présidence des Amis de l'Université de Strasbourg. Il reçut pourtant beaucoup d'émouvants témoignages de reconnaissance, parfois des plus humbles couches sociales, de même que les félicitations du Maréchal Lyautey, dont on attendait la nomination de Commissaire Général à Strasbourg pour mettre fin au malaise politique. Il avait voulu concilier en toute sincérité l'attachement aux lois locales et la fidélité à la France. C'était d'ailleurs en toutes choses un conciliateur ! Une faible minorité des régionalistes travaillaient à la solde de l'Allemagne. Nous pensons à un intellectuel de l'Alsace Bossue, dont la demeure devint le haut-lieu de la germanité, sinon un centre d'activités anti-nationales, à un Lorrain du Pays de Rohrbach-lès-Bitche, qui forma en pleine paix des organisations nationales-socialistes dans le Bas-Rhin et en Moselle, ou encore à un Lorrain du Pays de Sarrebourg, qui fut sommé sans succès par ses amis en 1938 de démissionner de la présidence du Parti Chrétien Social de Lorraine à cause de sa collusion avec les partis politiques pro-allemands d'Alsace. Avec le temps, Jean de Pange s'en rendit compte et se distança nettement de ces régionalistes pro-allemands ou nazis. Mais il eut aussi la satisfaction de voir de 1940 à 1944 la majorité des régionalistes rester fidèles à la France, même au prix de leur vie. Robert Schuman, député de la Moselle et ancien sous- secrétaire d'État aux réfugiés, fut arrêté par la Gestapo à Metz en septembre 1940, incarcéré sept mois à la prison de la rue Maurice Barrès, puis en avril 1941 assigné en résidence surveillée à Neustadt a. d. Weinstrasse jusqu'à ce qu'il pût s'enfuir en France en août 1942 (e4) . Mgr Valentiny défendit, à la place de l'évêque expulsé, avec courage et habileté, les intérêts de l'évêché de Metz à Spire et Berlin, auprès des autorités civiles et religieuses et de la nonciature. André Schaaff, de Sarreguemines, ancien conseiller général de la Moselle et signataire du Manifeste du Heimatbund, de 1926, et membre influent du Parti Chrétien Social de Lorraine, refusa de se rallier à l'occupant et fut menacé d'arrestation en septembre 1944 par la Gestapo. De même les prêtres catholiques de la Lorraine de langue allemande, qui avaient pourtant demandé avec acharnement le maintien de l'enseignement de l'allemand à l'école primaire avant 1939, comme l'abbé Nicolas Muller, signataire du même manifeste, ne se rallièrent point et même un grand nombre comme les chanoines Eugène Berthel et Louis Thomas furent expulsés. Pour Jean de Pange, défendre le régionalisme alsacien et lorrain, c'était aussi contribuer à la réconciliation francoallemande. Par leur bilinguisme et leur double culture, l'Alsace et la Lorraine devaient être des traits d'union entre la France et l'Allemagne ; ce rôle pouvait être même étendu, sans aucun esprit annexionniste, à la Rhénanie, au Palatinat et à la région de Trèves, d'où la publication du livre Les Libertés rhénanes " en 1922 (es), et surtout à la Sarre, d'où les efforts de Jean de Pange de maintenir le statut international de la Sarre au delà de 1935 et la publication de son livre Ce qu'il faut savoir de la Sarre en 1934. Évidemment, mal renseigné, il s'est fait des illusions. Les Sarrois votèrent en 1935 à 91 % pour le rattachement à l'Allemagne et non pas pour le statut quo, qu'ils refusèrent à nouveau à 68 % en 1955. Les critiques et les échecs n'empêchèrent pas Jean de Pange de continuer sa politique de réconciliation en prenant contact dans les salons parisiens, au Château de Pange ou dans ses nombreux voyages avec les hommes politiques et les intellectuels européens de toute tendance, comme Robert Schuman, Conrad Adenauer, Maire de Cologne, le Chancelier Wirth, l'historien François Ganshoff, de Bruxelles, les littérateurs allemands Adrienne Thomas, originaire de Saint-Avold et Herrmann Wendel, originaire de Metz, le philosophe sarrois Peter Wust, les historiens allemands Friedrich Meinecke et Franz Steinbach et l'archiviste Georg Wolfram, de Francfort. A partir de 1933, la sérénité habituelle de Jean de Pange fit place à de vives inquiétudes. Il se rendit compte que l'Europe allait vers une nouvelle guerre fratricide et que l'Allemagne n'avait pas renoncé, malgré des assurances réitérées, à l'Alsace et à la Lorraine. Le rattachement de la Sarre en 1935 et la réoccupation de la rive gauche du Rhin par l'armée allemande en 1936 constituaient des menaces sérieuses pour la sécurité de la Lorraine et Jean de Pange se demanda si la France n'aurait pas dû occuper en 1936 la Sarre ou au moins Sarrebrück et Sarrelouis. La disparition de l'Autriche, à laquelle il était si attaché, en 1938, le peina beaucoup. Les réfugiés allemands, comme le Chancelier Wirth et le romancier René Schickelé, puis les réfugiés sarrois, comme le socialiste Max Braun, et enfin les réfugiés autrichiens, tchèques et hongrois sollicitèrent à Paris la protection de Jean de Pange et, la guerre ayant éclaté en septembre 1939, ils purent parler à la Radio Française grâce à son entremise et lui-même apporta parfois sa contribution personnelle à la propagande anti-nationale-socialiste. Après qu'en juin 1940 l'armée allemande eut occupé Paris, il y revient courageusement pour défendre les intérêts de ses concitoyens et pour sauver les émigrés que le gouvernement de Vichy fut contraint de livrer à la Gestapo. A partir du 30 octobre 1940 la Gestapo l'interrogea à plusieurs reprises, puis l'incarcéra de mai à novembre 1941 à la Santé, puis au fort de Romainville. Avec quelle émotion poignante et résignation chrétienne il a décrit sa vie d'incarcéré dans le livre Mes Prisons, publié dès 1945 et réédité en 1958! Heureusement que, grâce à la protection d'officiers supérieurs de l'armée allemande et à l'influence de sa femme, dont la renommée littéraire avait atteint l'Allemagne depuis 1938, il put échapper aux griffes de la Gestapo. Le drame que vécut la Lorraine mosellane, l'expulsion de 250.000 Mosellans en France, la déportation de 40.000 dans les territoires de l'Est allemand, l'internement de 33.000 dans les camps de concentration et l'enrôlement de 30.000 malgré-nous, le toucha amèrement, mais fin 1944, il put rentrer en Moselle, libérée une seconde fois, le château de Pange étant mis à sac par l'occupant, et il fut heureux de constater que cette fois la population mosellane, tant de langue allemande que de langue romane, se donnait irréversiblement à la France. L'âge venant, et sa santé étant ébranlée par son incarcération, il mena une vie plus sédentaire, sans toutefois renoncer à ses grandes idées d'avant-guerre. Il eut la joie de publier dès 1946 son livre L'Allemagne depuis la Révolution Française (e4), où il reprit son rêve de réconciliation franco-allemande, malgré les douloureux événements de 1933 à 1945. Il présenta en 1949 sa thèse de doctorat sur le Roi très chrétien, c'est-à-dire l'histoire de la monarchie de droit divin et en 1951 dans Les Meules de Dieu, traduit en allemand, il démontra que les événements de 1933 à 1945 aboutissaient finalement par la volonté de Dieu à la formation de la conscience européenne. Son Journal de 1927 à 1957, publié jusqu'en 1939 par Madame de Pange, puis par leur fils, Monsieur Victor de Pange, ne fait que refléter ses grandes conceptions : régionalisme, bilinguisme, christianisme, réconciliation franco- allemande et unité européenne. Un livre posthume parut en 1966 sur La Maison de Lorraine. Avant de rendre son âme à Dieu le 20 juillet 1957, Jean de Pange eut la joie de voir ses deux grands amis Robert Schuman et Conrad Adenauer jeter les bases de la réconciliation franco- allemande et formuler l'esquisse des États-Unis d'Europe. A l'heure actuelle deux autres revendications sont en train de se réaliser en Lorraine : le bilinguisme à l'école et les institutions régionales. En conclusion, l'œuvre de Jean de Pange en faveur de la Lorraine en général, de la Lorraine bilingue plus particulière- ment, a été fondamentale à tous les égards. Il sera également considéré devant l'Histoire comme le précurseur génial des États-Unis d'Europe. Aussi l'Académie Nationale de Metz eut l'heureuse idée de proposer le nom de Jean de Pange pour l'appellation du Lycée Polyvalent d'État Mixte de Sarreguemines et elle remercie vivement le Conseil d'Administration du Lycée Polyvalent d'État Mixte, Monsieur le Recteur de l'Académie de Nancy-Metz, Monsieur le Préfet de la Moselle, d'avoir bien voulu agréer le nom de cette grande personnalité lorraine, française et européenne. RETOUR AU MENU Page conçue par M. Lampert et Sahraoui Yacine, élève du Lycée Jean de Pange [email protected] Site Sponsors