Art moderne – Art contemporain
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Art moderne – Art contemporain
Confusion Art moderne – Art contemporain Une logique folle enfin dénoncée J’ai cent fois, et pas seulement dans mon roman, vitupéré contre la confusion faite, en toute innocence ou pour des motifs commerciaux bien précis (parler des prix élevés des ventes aux enchères d’œuvres soit disant d’art contemporain, alors qu’il s’agissait d’œuvres d’art moderne) entre art moderne et art qui se dit contemporain (pas les œuvres contemporaines mais les œuvres d’une mafia avec comme idéologie « l’art c’est la vie » et comme conséquence la soit disant disparition de la peinture. (cf. les confessions d’une femme de ménage… Avec pour prophète, Marcel Duchamp et pour grand prêtre, Joseph Beuys). Or, je viens de découvrir, non pas une émule, puisqu’il s’agit d’une habituée du monde étrange des installations, happening et autres performances dont l’art vidéo, mais une femme, Nathalie Heinich, qui vient de publier un livre au titre clair, net et précis : « Le paradigme de l’art contemporain. Structures d’une révolution artistique ». Un paradigme que tout oppose selon elle à celui qui l’a précédé, l’art moderne. (Gilles Bastin. Le Monde du 7.3.14). Voilà enfin une mise au point intéressante, même et surtout, de la part d’une admiratrice de l’art qui se dit contemporain. Car venant d’un tenant de l’art moderne, que n’aurait-on pas dit sur la cécité d’un esprit arriéré qui ne voudrait pas voir la filiation voire la continuité entre l’un et l’autre. Quel que soit sa méthode (prendre appui sur les « accidents du vécu », faits-divers par exemple, et les récits des acteurs pour décrire, en creux, les normes qui les font agir…). C’est sa conclusion qui nous intéresse venant de l’autre bord. (Mais quel nouveau paradigme, cela ne semble hélas pas très clair ?). Alors que pour nous, l’art qui se dit contemporain est tellement aux antipodes, dans sa formulation même, de l’art moderne qu’il ne semblait pas nécessaire d’avoir attendu Mme Nathalie Heinich pour ce faire : Négation de « la présence de l’œuvre » au profit du discours qui finalement consacre l’artiste lui-même comme seule œuvre désormais possible, perversion suprême. Non, il ne s’agit pas seulement d’une fumisterie mais d’un délire ! (En sachant que les délires peuvent avoir des longévités considérables, cf. le stalinisme qui a duré 77 ans et dure encore). Jean-Paul CHARTIER Avril 2014 1