Douai : le Réseau Étincelle a donné le feu sacré

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Douai : le Réseau Étincelle a donné le feu sacré
Douai : le Réseau Étincelle a donné le feu sacré à douze jeunes
La Voix du Nord, le 10/03/2014 par Bertrand BUSSIERE
Avec plus ou moins d’aisance, chaque jeune a présenté le plan
d’affaires de son entreprise virtuelle. Une entreprise qui, pour
certains d’entre eux, ne le sera bientôt plus, virtuelle. Grâce
au Réseau Étincelle.
La spécialité d’Indelec, c’est la protection contre la foudre. Autant dire qu’au 61, chemin des Postes à Douai, au
siège de la société, on n’aime pas trop les étincelles. Sauf celles qu’allume le Réseau Étincelle (lire ci-contre) dans
les yeux des jeunes adultes. Des mercis comme s’il en pleuvait. Sincères. Bradley Cardon, 19 ans, n’a pas été une
lumière à l’école. Mais le jeune homme est opiniâtre et reconnaissant qu’on veuille lui offrir un avenir meilleur. «
J’ai toujours voulu être boulanger-pâtissier », dit-il au jury à qui il évoque son futur professionnel, vendredi aprèsmidi. Face à lui, outre Sylvain Breuzard, président du Réseau Étincelle, il y a le délégué général du MEDEF Douaisis,
deux chefs d’entreprise… Des gens à des années-lumière du quotidien de Bradley et de ses onze copains qui
viennent d’achever la session de « Sensibilisation à l’esprit d’initiative professionnelle ». Pourtant, à l’instar
d’Arnaud Lefort, PDG d’Indelec, qui leur a ouvert toutes grandes les portes de sa société le temps de la formation,
ils se révèlent différents que les imaginaient les jeunes : humains. « Je pensais qu’un patron était bourré de
pognon. Pas proche de ses salariés », lâche Bradley, désormais tout disposé à faire un contrat d’apprentissage dans
une boulangerie, pour, plus tard, « dans dix ans au moins », ouvrir sa propre affaire et, qui sait, être bourré de
tunes. Bradley, Pascal, Charlotte, Giovanni, Maxime… chaque jeune avait un projet professionnel, vague parfois,
avant de suivre la session. Beaucoup ont eu une étincelle.
1. Charlotte Lehallez : Un Hair à Charlotte
À 22 ans, elle n’est pas femme à attendre que ça passe. Dans les prochaines semaines, elle aura créé son salon de
coiffure à domicile. L’énième du genre ? Non, Charlotte veut proposer des services communs avec une
esthéticienne et une photographe à la future mariée. Elle veut aussi coiffer les vieilles dames dans les EPHAD.
2. Jamal Ait Ali : Jam’s chan auto
Son projet : le nettoyage intérieur, extérieur des voitures avec des produits écologiques, sans eau. Depuis un local
en centre-ville de Douai. « Il n’y a pas de concurrence dans le Douaisis », explique ce jeune homme de 28 ans. Les
forfaits nettoyage iraient de 29 à 59 €. Le projet serait en bonne voie.
3. Maxime Bouquet : Au petit bouquet
Maxime Bouquet est diplômé en production florale et légumière. D’où le clin d’œil à son nom. Son souhait : pouvoir
produire des paniers de légumes et de fleurs à partir de sa propre production. Encore faut-il trouver les quelques
ares nécessaires.D’ici là, il organise un atelier environnement à destination des amoureux de la nature au centre
social et culturel Henri-Martel à Waziers les mardi et vendredi matins de 9 h 30 à 11 h 30.
Zoom
Le Réseau Étincelle France a été créé dans notre région en novembre 2010 par Sylvain Breuzard, patron de Norsys,
une PME de service et d’ingénierie informatique d’Ennevelin.
Conscients de leur responsabilité sociétale, des entrepreneurs et des grands groupes l’ont rejoint dans sa
démarche. Le Réseau Étincelle, qui se décline sur nombre de territoires de la région se donne pour mission d’aider
des jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ou avec de faibles qualifications. Ce dispositif s’inspire
directement de l’expérience menée aux États-Unis par la structure NFTE : Network for teaching entrepreneurship,
créée par Steve Mariotti en 1987 dans le Bronx.
Le principe est de mettre les jeunes en situation d’entrepreneur. Les sessions de 60 heures sont réparties sur neuf
semaines et accueillent en moyenne douze jeunes. La méthodologie utilisée entend mettre le jeune au centre du
programme en partant de ses passions et de ses talents. Différents points d’apprentissages sont abordés : notions
de marketing, de finance, appropriation des codes du monde professionnel… Ici, à Douai, les jeunes ont visité Les
Brasseurs de Gayant et Indelec.
Aujourd’hui, le Réseau Étincelle intervient sur trois régions : le Nord - Pas-de-Calais, l’Alsace et l’Île de France.