Caves coopératives - la coopération a du bon

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Caves coopératives - la coopération a du bon
Date : 02/11/2015
Heure : 05:53:43
Journaliste : Julie
www.lafdv.fr
Pays : France
Dynamisme : 6
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Caves coopératives - la coopération a du bon
En France, le viticulteur ou exploitant viticole a plusieurs options pour obtenir un
revenu : il peut faire son vin et le vendre, passer par un négociant (qui achètera vin
ou raisins) ou bien s'associer avec d'autres viticulteurs pour apporter son raisin à
une cave coopérative. Ce modèle, loin d'être révolu, se distingue aujourd'hui tant
par la qualité de ses vins que par ses prises de position au sein des appellations et
de la France du vin (dont un engagement pour le développement durable).
Comment fonctionne une cave coopérative ?
A l'origine, la cave coopérative est le fruit d'une volonté d'association de la part de
viticulteurs, qui décident de se regrouper pour mettre en commun leurs moyens de
production. Sur le plan juridique, les viticulteurs sont adhérents et associés : ils ont
des parts dans l'entreprise et prennent part aux votes qui la concernent, et la cave
leur appartient conjointement.
Ils en sont également les fournisseurs en raisin (voire en moût). Il existe un cahier
des charges auquel ils doivent se plier, avec des impératifs de conduite de la vigne,
de rendements, de qualité et état sanitaire des raisins, des prix fixés, un contrôle
des traitements... Mais de par leur statut d'adhérent, les viticulteurs ont eux-mêmes
approuvé et voté ce cahier des charges.
Côté cave, des salariés et gérants oeuvrent pour l'élaboration, la distribution, la
communication, ainsi que toutes les fonctions classiques de l'entreprise, de la
logistique à la comptabilité en passant par les achats et la vente. Leur travail consiste
à produire le vin à partir des raisins apportés par les viticulteurs, et à faire vivre la
cave, sous toutes ses coutures.
Coopération et communisme ?
Le côté "mise en commun des moyens de production", "adhérents se partageant le
capital" etc. peut faire penser à une économie communiste. Xavier Gomart, directeur
général de la Cave de Tain, raconte ainsi qu'il avait reçu des visiteurs (viticulteurs)
d'anciens pays du bloc soviétique et leur avait expliqué le fonctionnement d'une
cave coopérative viticole en France, à leur plus grande surprise. Comment un
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pays "de l'ouest" pouvait-il avoir adopté un système si intimement lié à la doctrine
économique communiste ?
La réponse est assez simple : la cave coopérative est une association de viticulteurs
qui ont les mêmes objectifs, la même vision, et la volonté de coopérer pour
la réaliser. Deux notions : l'aspect volontaire (tout viticulteur peut quitter la
coopérative s'il le souhaite), et l'intérêt commun.
Le fait de partager un même intérêt et une même vision va permettre de prendre les
grandes décisions de la cave ensemble (signature d'une charte de développement
durable par exemple, nomination d'un président et d'un directeur général, refonte
d'une marque…) et d'assurer que chacun "joue le jeu". La cave suit les directives
de ses associés, mais ces derniers, en tant que fournisseurs, doivent se plier au
cahier des charges qu'ils ont écrit et signé. En pratique, cela se traduit ainsi : si un
viticulteur a envie de passer au bio, il peut le faire et la cave le suivra (c'est souvent
le cas), idem s'il ne le souhaite pas, mais pas question de sacrifier la qualité, et un
exploitant qui apporte délibérément des raisins d'une qualité inférieure ou refuse de
suivre le cahier des charges peut se retrouver exclu.
Les avantages d'une cave coopérative
Alléger les coûts pour les viticulteurs, et leur garantir un revenu
Financer des outils de production performants (y compris moderniser les
installations de la cave en permettant de faire du parcellaire)
Unir les forces et les moyens pour communiquer sur une appellation, une marque
Dans plusieurs régions, la cave coopérative est la vitrine d'appellations : les volumes
produits et la force de la marque la rendent plus visible (et cette visibilité est
bénéfique également aux vignerons indépendants des alentours)
Assister les viticulteurs dans leurs démarches individuelles (notamment la
conversion en bio)
Oeuvrer conjointement dans des projets d'envergure, comme la charte des
Vignerons en Développement Durable, signée par 16 caves coopératives
Utiliser une palette de plusieurs d'hectares de vignes, avec différents niveaux de
qualité, pour créer une large gamme de vins, des crus d'excellence aux vins de
pays et de table
S'appuyer sur la stabilité économique et financière de la cave pour investir dans
des projets innovants
Les inconvénients de la coopération
Majorité n'est pas unanimité : il est parfois difficile de mettre tout le monde d'accord
Les viticulteurs prennent part aux décisions, mais n'interviennent pas dans
l'élaboration des vins, et (dans la majorité des cas) n'ont pas "leur vin", avec une
étiquette à leur nom
Comme dans toute entreprise, il faut une vision, et des hommes et femmes pour
donner et tenir un cap, des dirigeants impliqués et bien secondés
En somme, c'est un modèle qui ne convient pas à tout le monde, mais ceux qui y
adhérent ont leurs raisons et y trouvent généralement leur compte.
La Charte des Vignerons en Développement Durable
Une initiative en particulier mérite d'être mentionnée : 16 (bientôt 18) caves
coopératives de France se sont regroupées pour signer la Charte des Vignerons en
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Développement Durable, créée en 2007. Cette Charte liste 37 engagements tant
économiques, sociaux qu'environnementaux, en faveur d'une viticulture et d'une
économie durable. Au-delà de pratiques qui relèvent de la santé et de la stabilité
d'une entreprise bien gérée (diversifier sa clientèle, bien communiquer en interne,
gérer les flux et stocks avec intelligence...), on peut noter un véritable engagement
environnemental : gestion des déchets, plan de réduction de la consommation
d'énergie, diagnostic de biodiversité...
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