1 Corps / Fabienne Jacob Vous ne connaîtrez ni le jour ni l`heure

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1 Corps / Fabienne Jacob Vous ne connaîtrez ni le jour ni l`heure
Corps / Fabienne Jacob
Vous ne connaîtrez ni le jour ni l’heure / Pierre Béguin
Ce roman parle des femmes qui sont rarement bien dans leur corps. Monika est
esthéticienne et elle observe ses clientes, elle les écoute raconter des bribes de leurs vies.
Car dans un institut de beauté, on se met à nu, au propre comme au figuré, et Monika, à la
fois étrangère et intime, connaît tous les secrets de ces femmes. Monika pense que tous
les corps sont beaux quand les femmes s’acceptent telles qu’elles sont : « Les femmes
sont belles quand elles sont dans leur vérité ».
La narratrice parle également de son enfance en Lorraine. Ses parents travaillaient la
terre, et elle a passé beaucoup de temps à s’ennuyer, ce qui lui a permis de rêver,
d’imaginer, d’observer le monde.
Cette galerie de portraits est un livre très touchant, tendre et violent à la fois. Le corps est
présent dans tous les livres de cette auteure et le prochain parlera de l’âge.
Nous sommes en Suisse, où le suicide médicalement assisté est autorisé. Le père et la
mère du narrateur, qui ont plus de 80 ans et sont gravement malades, ont décidé de
mourir. Ils veulent partir dignement après une vie simple menée sur des principes
simples : le travail, la connaissance de ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Ils ont
prévenu leur fils unique trois semaines avant la date fatidique. La veille de l’euthanasie
programmée, celui-ci s’installe dans sa chambre d’enfant.
Durant cette ultime nuit, il écrit pour tenter de comprendre les raisons de ce geste :
délivrance pour ceux qui vont partir, mais violence inouïe pour ceux qui restent. Il revient
sur son enfance et son adolescence, il écrit sur tout ce qui n’a pas été dit : les blessures de
chacun, les failles, le manque d’amour paternel, la mère trop obéissante vis-à-vis de son
mari. Il s’interroge sur le sens de l’euthanasie.
Après la mort de ses parents, d’autres questions se viennent l’envahir sur le droit de
mourir, sur la liberté de vivre, sur ce que, désormais, il est lui.
Un livre digne, sans pathos, pouvant même paraître détaché, mais qui ne laisse pas
indifférent, il interpelle, fait réfléchir.
Présenté par Elisabeth Demange
1
Présenté par Sylvie Parrot
La plus que vive – Christian Bobin
L’écho des cavernes – Pierre DAVY
2
Alors qu’il se trouve au bord de la rivière, Sapiens aperçoit trois antilopes : il voudrait
bien les chasser toutes en même temps mais il ne peut y arriver seul. Malheureusement il
échoue dans sa tentative de mobiliser rapidement les membres de la tribu car ils ne
comprennent pas ses gestes et ses «wroumpf »... Ici débute la réflexion de Sapiens sur
l’utilité de la communication et de l’invention du langage. Ici, pas de chronologie
historique, les chapitres non numérotés portent le nom d’une méditation, les époques sont
allégrement bousculées : on y trouve des références à la Genèse, à Tarzan, à l’école de la
fin du XIXe siècle. On y parle de propriété intellectuelle, d’égalité des sexes, de drogue,
de pouvoir politique héréditaire...
Poète et romancier français né en 1951. Après avoir étudié la philosophie, il a travaillé
pour la bibliothèque municipale d’Autun, à l’Écomusée du Creusot et a été rédacteur à la
revue Milieux ; il a également été élève infirmier en milieu psychiatrique.
Il écrit de la poésie en prose, d’une grande sensibilité. Ce livre est un hommage à sa
compagne Ghislaine, morte à 44 ans d’une rupture d’anévrisme. C’est un vibrant hymne
à l’amour : il s’adresse à elle, il revient sur des moments de leur vie partagée. Aucune
tristesse dans ce texte , beau et lumineux.
NB : dans « L’homme joie » publié en 2012, on peut trouver un texte écrit en 1980, un
carnet bleu adressé à la « la plus que vive ».
Un livre facile à lire, un récit fluide plein d’humour, dans lequel on passe des
« wroumpfs » à l’imparfait du subjonctif !
Présenté par Sandrine Cuney
Présenté par Françoise Goux
La femme de nos vies – Didier VAN CAUWELAERT
Dans l’Allemagne nazie, le jeune vacher Jurgen, considéré comme déficient mental, est
envoyé à l’Hôpital d’Hadamar, centre où étaient testées les techniques de morts
développées pour des chambres à gaz. Il y fait la connaissance de David Rosfeld, un
enfant juif surdoué. Les deux enfants développent une véritable amitié mais David a
choisi la mort. Il échange donc son identité avec Jurgen. Mais c’est David qui devait
échapper à la mort : la scientifique Ilsa Schaffner, venue le chercher pour l’envoyer dans
l’école nazie pour surdoués qu’elle a aidé à créer, découvre rapidement la vérité. Elle
décide de sauver Jurgen qui va tomber éperdument amoureux d’Ilsa. Grâce à elle, il fera
de brillantes études aux Etats-Unis et deviendra le bras droit d’Albert Einstein.
Cette histoire d’amour entre un jeune garçon et une femme plus âgée sur fond de
nazisme, et le malaise qu’elle provoque, rappelle celle racontée dans le livre « Le liseur »
de Bernard Schlink. On y trouve les mêmes thématiques : la double personnalité, le
questionnement autour de l’amour que l’on peut porter à une personne qui par ailleurs a
commis des actes affreux.
Présentés et mis en parallèle par Nathalie Legat
Le liseur – Bernard Schlink
A Berlin, plus de 10 ans après la Seconde guerre mondiale, Michaël rencontre3Hanna,
une femme de vingt ans son aînée, avec qui il va vivre une histoire d’amour passionnelle,
atypique, complexe, qui se construit autour d’un rituel : la lecture à haute voix de textes
classiques par le garçon à sa maîtresse. Hanna, femme froide et distante, parfois brutale,
devient à l’écoute des textes une toute autre personne, naïve, spontanée, terriblement
attachante. Insaisissable, elle disparaît, elle disparaît un jour sans laisser de trace.
Quelques années plus tard, alors qu’il assiste au procès de criminelles nazies, Michaël la
retrouve sur le banc des accusées... Se pose alors à lui un dilemme impossible à assumer
sans culpabilité : juger et condamner, ou choisir de comprendre celle qu’il aime toujours
passionnément.
Au-delà de l’histoire bouleversante qu’il raconte, ce récit nous dit bien autre chose.
Bernard Schlink est né en 1944. Sa voix est celle de la société allemande et plus
particulièrement celle de la génération née au lendemain de la guerre, qui n’a pu juger
sans souffrance la génération précédente et condamner leurs parents...
Les magiciens – Lev GROSSMAN
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Souvent présenté comme un « Harry Potter » pour adultes, ce roman est en fait largement
inspiré de « Narnia ». Mais comme dans « Harry Potter », on y trouve un triangle
amoureux : Julia, James et Quentin. Ce dernier est fan du livre fictif « Les chroniques de
Filory » (???).Les trois protagonistes suivent des cours dans une école pour surdoués. Au
moment de passer les épreuves d’un concours, une dame étrange tend à chacun une lettre.
Seul Quentin l’accepte... il va bientôt se trouver transporté dans une autre monde.
Présenté par Lise Bastien