La famille au cœur des soins

dossier
La famille au cœur
des soins
avant-propos
Dossier coordonné par
Isabelle Legrée
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Créer un espace physique
et psychique ........................... 13
Le partenariat parent-soignant
en pédiatrie ............................ 14
Favoriser la présence
des parents lors des soins ..... 17
Accueillir les familles d’ici
et d’ailleurs ............................. 19
Parentalité et transmission,
accompagner la naissance
de la famille ............................ 22
Les parents de l’enfant porteur
de handicap, des partenaires
du projet individualisé ............ 25
Les thérapies de fratrie,
une perspective systémique
du soin .................................... 29
L’installation de l’enfant
et de ses parents lors
d’un soin .................................... 31
Éléments de bibliographie ...... 34
Créer un espace physique
et psychique
F
aire une place à la
famille, lui permettre
de prendre un espace
physique et psychique, n’est
pas forcément une évidence
pour tous. Chacun, parent,
soignant, enfant, se retrouve
dans un lieu particulier :
l’espace de soins. Comment
celui-ci peut-il se vivre au
mieux, qui en est le garant,
comment peut-il influencer la qualité des
soins donnés à l’enfant ?
z L’enfant accueilli dans une structure de
soins se trouve au cœur de deux cultures :
la sienne, celle de sa famille et celle des
soignants. La place que l’équipe donne à
la culture de l’enfant et de sa famille structure la relation. La “famille idéale” selon les
soignants vient à la rencontre de la famille
réelle, particulière, de cet enfant. Si les
marges de souplesse dans les représentations de la normalité sont suffisamment
larges, la famille pourra se sentir accueillie,
l’enfant se sentira reconnu et rassuré.
Un enfant respecté dans sa particularité
peut alors se sentir contenu dans son entièreté. Il fait l’expérience de la reconnaissance de ce qu’il est profondément, cela
peut lui donner l’assurance et la confiance
nécessaire pour adhérer aux soins, car il
aura été entendu dans toute sa personne.
z Si la famille est bien accueillie elle aussi,
elle pourra accepter le regard et l’aide des
soignants. Le symptôme individuel que
l’enfant porte et qui peut aveugler les soignants pourra laisser progressivement la
SOiNS PÉDIATRIE-PUÉRICULTURE - no 277 - mars/avril 2014
© Catherine Gallimard / Elsevier Masson
SOMMAIRE
place à une compréhension
plus large. L’enfant peut être
porteur d’un symptôme de la
souffrance familiale, d’une
blessure psychique qui n’a
pu être élaborée. Prendre en
compte cette dimension profonde de la souffrance, c’est
se donner plus de chances
de pouvoir la comprendre,
permettre à cette histoire
d’être dite pour être “pensable” et dégager
l’enfant d’un poids qu’il portait pour soigner sa famille.
z Faire une place à la famille, c’est aussi la
lui accorder dans l’espace physique, dans
une présence autorisée et organisée. C’est
aussi faire une place à la fratrie dont la
souffrance est souvent oubliée.
z Ainsi, il existe plusieurs voies pour
placer la famille au cœur des soins. Offrir
un espace pour les corps et les âmes donne
alors à tous un sentiment de reconnaissance
et de sécurité, concourant à une meilleure
qualité des soins. n
Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts
en relation avec cet article.
Isabelle Legrée
Puéricultrice
service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent,
CHU Caen, avenue Georges Clemenceau,
14033 Caen cedex 9, France
Adresse e-mail : [email protected] (I. Legrée).
© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
http://dx.doi.org/10.1016/j.spp.2014.01.002
13