Un berceau pour les entreprises Un berceau pour les

Transcription

Un berceau pour les entreprises Un berceau pour les
DOSSIER
La Maison du
Technopole abrite
la pépinière
d’entreprises.
Un berceau
pour les entreprises
Soutenue par la Camsa, la pépinière d’entreprises est la seule structure qui aide
les jeunes entreprises technologiques ou innovantes de la région à s’installer
et à prospérer dans l’agglomération. Et ainsi à créer l’emploi de demain.
D
ans la région, les jeunes
créateurs d’entreprise
prêts à démarrer leur
activité peuvent s’adresser à plusieurs structures soutenues par la
Communauté d’agglomération (Camsa).
Pour les entreprises technologiques, la pépinière d’entreprises, située à la Maison du
Technopole, au sein du Parc de la Mer
rouge à Mulhouse, propose aide et hébergement pour une période maximale de
vingt-trois mois.
“La pépinière d’entreprises s’adresse aux
créateurs d’entreprises technologiques,
c’est-à-dire dans les domaines de l’informatique, des technologies de l’information et
de la communication (TIC) ainsi que du
développement de logiciels”, indique sa
directrice, Corinne Patuel. Il s’agit de technologies de pointe. Ceux qui s’orientent vers
une activité industrielle, artisanale ou commerciale sont dirigés vers le village Drouot à
Mulhouse ou le Centre de création et d’activités nouvelles (CCAN) de l’Aire de la Thur à
Pulversheim (lire encadré).
Débarrassé des démarches
administratives
Pour pouvoir profiter des avantages de la
pépinière, le créateur d’entreprise remet
un dossier complet sur son projet et vient
le défendre devant un comité d’agrément,
qui en jugera la pertinence, la faisabilité
et la viabilité économique, avant de donner son avis. Le tout dans un délai maximum de quinze jours. Dans tous les cas
(acceptation ou non), le comité motive sa
réponse et informe le candidat des points
forts et des faiblesses de son projet.
Une fois le projet accepté, la société peut
s’installer immédiatement dans les locaux.
“Nous proposons une location de bureaux
de 20 à 50 m2 à un prix avantageux, ainsi
qu’une multitude de services, facturés à la
consommation”, explique Corinne Patuel.
Locaux, mobilier, téléphone, photocopieuse,
mais aussi accueil, standard téléphonique,
accès Internet, affranchissement du courrier…, la palette des services proposés est
large. “Cette mise à disposition permet aux
créateurs de se consacrer uniquement à
leur activité pour faire du chiffre d’affaires,
sans perdre de temps dans ces démarches
administratives et techniques, mais aussi
L’agglo Mulhouse Sud Alsace
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DOSSIER
1992-2005
La pépinière d’entreprises
c’est :
• plus de 200 emplois créés.
• 66 entreprises :
- dont 19 ont cessé leur
activité (seulement trois
depuis 1998) ;
- dont 32 se sont installées
dans la Camsa, les autres
dans le département (sauf
une).
de limiter les charges financières”, ajoute
Corinne Patuel.
Au-delà des avantages matériels, les entreprises hébergées profitent également d’une
proximité avec d’autres professionnels, au
sein de la pépinière (qui accueille actuellement dix entreprises), mais aussi de la zone
d’activité du Parc de la Mer rouge. Ce qui
permet de multiplier les contacts, comme le
précise Bernard Kuhn, le directeur général
de la Maison du Technopole, avec cet
exemple : “Dernièrement, en faisant le tour
des locaux, une société spécialisée dans la
recherche et le développement de nouveaux médicaments, qui venait d’entrer à la
pépinière, a noué des contacts avec deux
entreprises déjà hébergées, SWI et Aritmis,
dont les produits peuvent l’intéresser.”
Durant deux ans maximum, la société va
donc pouvoir se consacrer à son développement et évoluer avant de s’installer dans
une zone d’activité classique, le plus souvent toute proche. Les possibilités ne manquent pas. La Camsa propose une offre
immobilière variée : Parc des Collines (technologie, tertiaire et industrie), Parc de la
Mer rouge (technologie, tertiaire et logistique), Nouveau Bassin (tertiaire) et Village
artisanal à Mulhouse (PME et artisanat),
ZAC Hofer à Morschwiller-le-Bas (commerce et technologie), Aire de la Thur à
Pulverheim (industrie, logistique et artisanat), Carreau Max à Richwiller (industrie,
logistique et artisanat). L’entreprise Séler,
actuellement à la pépinière, en est un
exemple. Cette société, qui commercialise
et installe un système de chauffage thermo-dynamique, a commencé en 2003 avec
un bureau de 20 m2, et en occupe aujourd’hui 100 ! Elle quittera la pépinière d’ici à
la fin de l’année pour s’installer, vraisemblablement, au Parc de la Mer rouge.
> Ils ont franchi
Jérôme Baujon (Perte
Avec de petits moyens, Jérôme Baujon, 33 ans,
joue dans la cour des grands. Sa société
compte essentiellement trois concurrents
(deux Américains et un Australien). Pertech
conçoit, développe, produit et vend des solutions innovantes (capteurs et logiciels) qui permettent d’analyser le comportement humain,
en particulier les directions du regard.
Appliquée au conducteur de véhicule routier,
cette technologie de pointe intéresse spécialement les constructeurs automobiles dans leur
recherche du “véhicule intelligent”.
Passer de l’université à la création d’entreprise, c’est un peu gonflé non ?
C’est parce que j’ai intéressé Renault durant ma
thèse à l’Université de Haute-Alsace que je me
suis jeté à l’eau. Le pas n’a pas été facile à
franchir et les étapes avant la création
ont parfois été rudes. Mais je suis
heureux de voir que notre technologie a été choisie par un
grand nom de l’automobile et
que mes recherches sont
aujourd’hui valorisées. Pertech
est maintenant dans une
phase de croissance et nous
prévoyons de recruter une personne supplémentaire d’ici à la
fin de l’année.
Une question à André Clad
Vice-président délégué à la promotion économique et au développement
technologique à la Camsa et président du Technopole.
La Camsa soutient-elle d’autres structures d’aide à la création d’entreprises ?
Si la pépinière est spécialisée dans l’accueil
de jeunes sociétés technologiques, les créateurs d’entreprises peuvent aussi trouver des
locaux adaptés au Village artisanal du
Drouot, à Mulhouse, ou au Centre de création et d’activités nouvelles (CCAN), à
Pulversheim. Le Village artisanal accueille
35 entreprises artisanales dans les métiers
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L’agglo Mulhouse Sud Alsace
du bâtiment, de l’industrie et des services
sur 6 000 m2. Quant au CCAN, il héberge
des entreprises artisanales, industrielles et
commerciales sur 4 000 m2 et propose certains services (courrier, accueil téléphonique,
reprographie, assistance commerciale...).
Quarante entreprises y sont actuellement
installées, dans des domaines aussi différents que la menuiserie, la sonorisation, la
communication ou l’édition de livres.
le pas
ch)
Que vous a apporté la pépinière ?
Pour me lancer, la pépinière était la solution
idéale (j’y suis installé depuis mars 2004) : un
loyer attractif et des services clés en main.
De quoi travailler principalement sur mes
compétences, l’esprit tranquille, sans me soucier de la logistique. L’incubateur d’Alsace à
Strasbourg, qui me soutient également, propose aussi des locaux, mais je voulais rester
proche des compétences de recherche de
l’UHA. J’ai d’ailleurs actuellement un projet de
collaboration avec l’université sur la partie
recherche de certains de nos projets.
Christophe Majkowski (Commest)
Il est aujourd’hui à la tête de la deuxième
entreprise française sur son marché. Reflex’
English, c’est lui ! Cette marque de CD et
DVD pour apprendre l’anglais, l’allemand,
l’espagnol ou l’italien, que l’on retrouve
dans toutes les librairies et grandes surfaces
et qui a remporté une dizaine de prix d’excellence, est mulhousienne. Son directeur,
Christophe Majkowski, est l’un des premiers
à être sortis de la pépinière en 1997.
En quoi la pépinière vous a-t-elle aidé ?
C’était la structure rêvée pour débuter et me
consacrer uniquement à ma société. De plus,
l’ambiance avec les autres jeunes créateurs
était agréable et constructive. Dès que l’un
de nous trouvait une solution ou un prestataire pour répondre à un souci, il refilait le
tuyau aux autres ! Depuis, j’ai gardé des
contacts avec la pépinière et j’ai organisé un
colloque à la Maison du Technopole en
2004 sur le thème de l’e-learning.
Pourquoi avoir fait le choix de rester
dans l’agglo ?
J’ai fait toute ma carrière ici et je ne veux pas
quitter la région. C’est un confort personnel,
pour moi et ma famille, mais aussi professionnel, vis-à-vis d’un réseau économique
local que je connais bien. Pour mes clients,
principalement parisiens, peu importe le lieu
géographique de ma société. L’essentiel
réside dans la qualité de mes produits, et
comme ils sont “reconnus d’intérêt pédagogique” par le ministère de l’Éducation nationale...
Aujourd’hui, j’emploie dix personnes à
Mulhouse et je contribue moi aussi au
réseau économique local. Dès que je le peux,
je privilégie les prestataires de la région.
Ainsi, dans le tout nouveau coffret que nous
venons de lancer, le livre est imprimé à
Mulhouse, le fourreau vient d’Ingersheim, le
microcasque de Richwiller et le conditionnement est réalisé au CAT de Cernay.
Christophe Jaccachoury (Network)
Network a été créé par quatre jeunes étudiants mulhousiens, âgés de
24 à 27 ans, en octobre 2003. Cette société propose la location et la
maintenance de matériel informatique, tout en apportant du conseil.
Network est installé au Clos du Kirchberg à Morschwiller-le-Bas.
Cinq mois après votre sortie, quels sont vos projets ?
Pendant deux ans, à la pépinière, nous nous sommes concentrés sur
nos clients et avons assis notre activité. Nous travaillons avec une centaine de clients, petites et moyennes entreprises, agences immobilières,
bureaux d’études, dentistes... sur un secteur s’étendant de Belfort à
Colmar. Mais la plupart d’entre eux se situent dans l’agglomération
mulhousienne. Aujourd’hui, nous cherchons à développer notre portefeuille clients et sommes à la recherche de deux commerciaux
L’agglo Mulhouse Sud Alsace
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