Aux côtés du général
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Aux côtés du général
Aux côtés du général Les honneurs Le31août1944, jourdelalibération deBar-le-Duc, RaymondMeunier étaitàdescentaines dekilomètres, auxordresdedeGaulle. E Dès les années 50, Raymond Meunier aurait pu être décoré de la Légion d’honneur. Sa déception à la sortie de la guerre l’a conduit à la refuser. Une déception renforcée par un deuxième rendez-vous manqué avec de Gaulle. 28 juillet 1946, le général est à Bar-le-Duc, Raymond le combattant espère l’approcher, on l’en empêche. À 90 ans, il n’y a que quelques années que Raymond Meunier accepte de parler de sa jeunesse et plus particulièrement de son engagement dans le SAS (Special air service) britannique. Celui qui a vécu à Bar-le-Duc étant enfant et qui réside aujourd’hui à Mussey ne le cache pas : « À la fin de la guerre, j’ai été déçu par les politiques, les responsables militaires. De cette période, je ne voulais plus parler ». Si aujourd’hui, il veut bien se raconter, c’est parce que de l’eau a coulé sous les ponts, qu’un livre sur les parachutistes de la France libre est sorti et qu’il a su mettre son mouchoir sur une phrase lancée par le colonel commandant son bataillon : « Vous n’êtes pas morts, alors je vous demande de ne pas être des parasites pour la société ». Plus qu’un parasite, c’est un parachutiste qu’est devenu ce Barisien employé des chemins de fer. « Jusqu’à ce que les Allemands nous chassent en 40. » C’est l’hiver 42/43 qui sera décisif et plus particulièrement une visite médicale E La décoration suprême, il a fini par l’accepter. Elle lui a été remise en 2010 par Serge Barcellini, contrôleur général des armées. Pour l’occasion, Mussey a érigé une stèle pour honorer les anciens SAS. Raymond, Marcel et Gilbert (ces deux derniers sont aujourd’hui décédés) ont fait d’elle la commune française comptant le plus d’engagés dans les SAS parmi ses citoyens. K Raymond Meunier n’avait que 20 ans quand il s’est engagé dans les Forces françaises libres. d’aptitude à travailler dans les chantiers forestiers. « Quand le toubib nous a vus, mon frère par alliance, Marcel Urbain, mon ami Gilbert Hénin et moi, il nous a trouvés bien costauds, et nous a fait comprendre qu’il craignait qu’on nous envoie au STO en Allemagne. On avait entendu parler de la guerre de 14. Forcément, on n’aimait pas les Allemands. On était bercé pour lutter contre les envahisseurs. » Raymond Meunier n’a que 20 ans et la bénédiction de son père, quand il décide de partir en Angleterre. Marcel a 19 ans et Gilbert 21. C’est en train, et non sans mal qu’ils rejoindront l’Espagne pour être emprisonnés quelques jours à Barcelone. Relâchés, ils gagnent le Portugal puis l’Afrique du Nord par bateau. « On a refusé d’être engagés par l’armée de Giraud. Nous, on voulait rejoindre la France libre de de Gaulle. » « La Marseillaise » avec de Gaulle Les voilà qui montent à bord d’un autre bateau, direction l’Angleterre. C’est d’ailleurs sur ce navire que Raymond fera la connaissance du général. « Il était sur un autre bateau, allait vers l’Afrique du Nord. Il est monté à bord du nôtre qui était plein de jeunes. Il a entonné La Marseillaise, on a chanté avec lui. On était heureux de rencontrer ce grand bonhomme-là. » A r r i v é o u t r e - M a n c h e, Raymond aura droit à une formation de parachutiste. Et dans la nuit du 9 au 10 juin 1944, il est parachuté au-dessus de Saint-Marcel dans le Morbihan. C’est là qu’il livrera ses premiers combats contre les Allemands. « On a mis deux mois à se réorganiser, on n’était pas beaux à voir avant de rentrer en Angleterre. » De retour en France par bateau avec des jeeps armées, Raymond et ses frères d’arme descendent au Sud de la Loire, avant d’être mis au repos en région parisienne en décembre 44. Pas pour longtemps. Dans la nuit de Noël, les Américains bloqués en Belgique les appellent au secours. Raymond retrouvera une dernière fois l’Angleterre début 1945 avant d’être démobilisé le 17 septembre à Angers. Et enfin de pouvoir rentrer à Mussey et y retrouver ses deux camarades, Marcel et Gilbert. Karine DIVERSAY