Enquête Maison de jeunes et Service d`Aide en Milieu Ouvert
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Enquête Maison de jeunes et Service d`Aide en Milieu Ouvert
Enquête Maison de jeunes et Service d’Aide en Milieu Ouvert Agréés Etat des lieux Document préparatoire aux focus groups Synthèse des enjeux Directeur : Frédéric Heselmans Chercheur et rédacteur : Guy Dejeneffe Octobre 2003 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 1 Table des matières 1 2 Préambule ....................................................................................................... 3 Les enjeux....................................................................................................... 4 2.1 Définition, identité : qui on est ? ............................................................. 4 2.1.1 Reconnaissance................................................................................. 4 2.1.2 Confiance .......................................................................................... 5 2.1.3 Incertitude sur l’avenir...................................................................... 5 2.1.4 Incertitude sur l’avenir : Distinction MDJ/AMO ............................. 6 2.1.5 Profession/vocation......................................................................... 10 2.2 Ce que l’on fait ...................................................................................... 11 2.2.1 Le public ......................................................................................... 11 2.2.2 Types d’actions prioritaires ............................................................ 14 2.2.3 Partenariat ....................................................................................... 21 2.3 Financement, rapport aux autorités de tutelle : les moyens .................. 24 2.3.1 Sous financement............................................................................ 24 2.3.2 Recours à plusieurs sources de financement .................................. 25 2.3.3 Délais .............................................................................................. 27 2.3.4 Critères de financement / prise de décision.................................... 28 2.3.5 Clarté et efficacité administrative................................................... 28 2.3.6 Statut du personnel ......................................................................... 29 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 2 1 Préambule Ce chapitre voudrait présenter les enjeux ou parfois les problèmes qui animent les secteurs visés par l’enquête menée auprès des responsables de maisons de jeunes et d’AMO agréés en Communauté française. Pour les établir, nous avons tenu compte des informations qui ont émergé de chaque facette méthodologique de la recherche. Ainsi, la synthèse qui suit est à lire comme une suite de propositions, de liens hypothétiques portant sur les enjeux des secteurs où s’articulent des données quantitatives issues du questionnaire et des données qualitatives issues des questions ouvertes du questionnaire et des entretiens semi-directifs menés auprès d’acteurs clés des secteurs. La vocation de ce document est bien de susciter la réflexion à propos d’une série d’enjeux en s’appuyant sur des données empiriques substantielles et récentes. Cela étant dit, il faut insister sur le caractère intermédiaire du document. En effet, ce document s’inscrit comme une phase de la recherche, il n’en constitue nullement l’aboutissement. Il existe en tant que document préparatoire aux entretiens de groupes (focus groups) qui auront lieu au mois d’octobre. Ces groupes composés d’experts ou de professionnels de terrain seront amenés, notamment grâce à l’apport des données empiriques fournies par l’enquête, à proposer des analyses. Les résultats de ces discussions, seulement, pourront être considérés comme l’aboutissement du processus de recherche. Ce rapport intermédiaire symbolise bien l’esprit de la recherche qui met au premier plan la volonté de l’Observatoire et du CLEO de nourrir un échange continu entre les acteurs de terrain et les observateurs extérieurs que sont les chercheurs. Autrement dit, ce document n’a vraiment de valeur que s’il parvient à engager les acteurs de terrain dans un va-et-vient réflexif, dans un dialogue constructif. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 3 2 Les enjeux Dans cette partie, il s’agira de présenter des points saillants agrémentés de tableaux statistiques choisis. Nous avons rassemblé ces enjeux selon trois grands thèmes : ce que l’on est, ce que l’on fait, avec quels moyens ? 2.1 Définition, identité : qui on est ? L’identité n’est pas au cœur de l’enquête. Toutefois, par le biais des questions qualitatives ou des entretiens semi-directifs qui ont été menés apparaissent des thèmes qui y ont trait. 2.1.1 Reconnaissance Souvent, les répondants abordent spontanément la question de la reconnaissance. Et le thème de la reconnaissance est décliné sous plusieurs formes. Ils voudraient que l’on reconnaisse leur utilité et l’utilité de leur travail. Il ne s’agit pas uniquement d’une reconnaissance financière, ils souhaitent être entendus et écoutés : reconnus du public en général et, bien sûr, par la population locale. A ce propos, certains avancent que les caractéristiques ou les stéréotypes pouvant servir à définir les jeunes influencent les perceptions qu’a le public des travailleurs ou des associations visées. Cette idée peut se résumer ainsi : « nous, associations ou travailleurs, ne sommes pas reconnus parce que les jeunes, eux-mêmes, ne sont pas reconnus. Ou pire, ils sont reconnus négativement comme problématiques ou défavorisés ». En plus de cela, ce sont les représentants des pouvoirs locaux, principalement communaux, qui sont invités à plus d’attention à leur égard. Plus précisément, nombre de répondants regrettent d’être instrumentalisés par les pouvoirs communaux. Avançons, à titre d’hypothèse, que ce souhait de reconnaissance peut se lire comme une volonté d’être reconnus comme de véritables acteurs de la vie publique. Cela fait inévitablement penser au rôle citoyen que les différentes institutions souhaitent jouer. Cela n’irait pas de soi ? Enfin, ils considèrent que la « Communauté française » ne s’intéresse pas suffisamment à eux ou, plutôt, pas comme ils le souhaiteraient. Ils reconnaissent les efforts qui sont faits en ce sens mais voudraient plus de soutien. Ce soutien attendu pourrait se traduire, imaginons, comme l’attente d’un rôle nouveau que les représentants de la Communauté française pourraient jouer. Un rôle de conseiller. Un conseiller qui s’y entendrait en « travail de terrain », qui serait une ressource plus qu’un contrôleur. En effet, un reproche parfois formulé vise l’écart entre la réalité administrative ou la réalité « d’en haut » et la réalité de terrain. Cet écart est parfois décrit comme un manque de compétence des membres de l’Administration mais ce sont sans doute les contraintes qui pèsent sur chacun et les logiques poursuivies qui diffèrent. Quels sont les buts de l’Administration ? Quels sont les buts des institutions ? Convergent-ils ? Qu’en est-il de la compréhension mutuelle ? Cela semble problématique. Nous parlions d’un nouveau rôle pour l’inspecteur. Un rôle de conseiller averti donc, mais aussi bienveillant. Peut-être ne doit-on retenir que l’importance de ces différents rôles sans les faire jouer nécessairement à des fonctionnaires qui ont aussi, représentation ou réalité, un rôle d’autorité ou de contrôle. Pourquoi les responsables d’associations souhaitent-ils être soutenus par leur administration ? Question d’apparence naïve mais dont la réponse n’est pas simple. Ce rôle de conseiller n’est-il pas déjà joué par les fédérations ? Manque-t-il une pierre à l’édifice ? Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 4 Dans les faits, le fonctionnaire est perçu d’abord comme un contrôleur et comme la personne à convaincre pour parvenir à ses fins (obtenir un subside extraordinaire, par exemple, ou encore avoir la paix) avant d’être ce partenaire bienveillant. Il serait peut-être intéressant dans cette optique d’interroger la nature de leurs relations et tenter de répondre à la question : en quoi consiste l’échange entre l’administration (ou ses fonctionnaires) et les acteurs de terrain ? Et en quoi diffère le soutien attendu des fonctionnaires de celui reçu des fédérations ? La clarification de la relation institution/administration n’est-elle pas en elle-même un enjeu de taille ? Il faut, à ce stade, insister sur la confusion qui semble régner quand il s’agit d’identifier « les gens d’en haut ». Ainsi, il apparaît que les répondants n’identifient pas toujours clairement et distinctement différentes institutions comme la Communauté française, les cabinets ministériels, l’Administration ou le différents service qui la composent. 2.1.2 Confiance La reconnaissance peut s’incarner de différentes manières mais, dès lors que l’autorité a des attentes, qu’elle n’est pas uniquement un parrain bienveillant, les choses se compliquent. Et bien évidemment, il en va ainsi. L’administration a des attentes et se pose en autorité. Autorité en laquelle il faudrait avoir confiance dès lors que l’on souhaite se considérer comme des partenaires. Et c’est bien là une pierre d’achoppement. Les réactions à l’enquête ici menée constituent un indicateur de ce qu’est la méfiance à l’égard de la Communauté française ou de son administration. En effet, les répondants ont manifesté leur doute quant à l’usage qui allait être fait des résultats. La crainte maintes fois répétées était que la Communauté française s’empare des résultats et les utilise à mauvais escient. Il a alors été nécessaire aux chercheurs d’insister sur le respect de l’anonymat et des règles déontologiques. Comment ces différents acteurs se perçoivent-ils mutuellement ? Nous pouvons avoir l’impression que chacun soupçonne l’autre. Si nous voulions caricaturer à outrance, du point de vue des répondants, nous aurions une Administration perçue comme imprévisible et incompétente dont le but est de dépenser le moins possible et de l’autre, des institutions qui pensent être perçues comme tricheuses et indociles. Heureusement, c’est une grossière caricature mais comme c’est souvent le cas, la caricature n’est pas une pure invention. Elle nous parle et peut, éventuellement, déclencher une réflexion. 2.1.3 Incertitude sur l’avenir Comme la reconnaissance, la méfiance/confiance est un thème transversal et imbriqué. Ainsi, outre la confiance dans une relation, apparaît la question de la confiance en l’avenir. Plus qu’ailleurs, peut-être, l’avenir incertain est vécu comme un problème. Tout d’abord, globalement, les secteurs sont traversés par des incertitudes qui touchent à l’existence même des institutions politiques. Simplement, que sera la Communauté française dans quelques années et par conséquent, quel sera notre avenir ? Qui nous financera ? La région ? Qu’estce que cela impliquerait ? L’incertitude touche également l’existence d’un secteur ou d’un type d’institution. Autrement dit, comment coexistent ou vont coexister les secteurs de la Culture (Jeunesse et Education Permanente), de l’Aide à la Jeunesse, voire de la Justice. Les acteurs de terrain soulignent en effet des craintes à ce sujet. Ces craintes sont bien sûr liées à une répartition des ressources qui sont limitées et qui implique des choix. Le sujet est brûlant, souvent tabou, mais néanmoins présent dans les esprits. Les différents secteurs se retrouvent quasiment de fait en situation de concurrence. Ajoutons que cette concurrence de fait va de pair avec un Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 5 idéal souvent partagé : la complémentarité des différentes approches. Ceci constitue bien un paradoxe qu’il sera intéressant d’approfondir. 2.1.4 Incertitude sur l’avenir : Distinction MDJ/AMO Notons que les craintes concernant l’avenir de l’existence des secteurs sont plus tangibles dans le secteur des maisons de jeunes. Nous pouvons émettre quelques hypothèses qui pourraient aider à expliquer cette différence. Tout d’abord, les moyens qui sont mis en oeuvre sont significativement inférieurs à ceux des AMO (pour rester dans le cadre de l’enquête). Tableau 1 Crosstab budget dépenses en catégories (global) de de moins de de 54860 à 89397,41à 132204,81 à plus de 54860 89397,40 132204,8 219216,4 219216,4 Total type d'institutio AMO Count 2 3 21 30 56 % within type d'institu 3,6% 5,4% 37,5% 53,6% 100,0% MDJ Count 31 34 30 13 3 111 % within type d'institu 27,9% 30,6% 27,0% 11,7% 2,7% 100,0% Total Count 33 34 33 34 33 167 % within type d'institu 19,8% 20,4% 19,8% 20,4% 19,8% 100,0% χ²=98,073, df (degré de liberté)=4, p(probabilité)=.000 Tableau 2 budget dépenses moyen par type d'association Budget type d'institution moyen Effectif AMO 244499,1 56 MDJ 89264,72 111 Total 141319,4 167 Ecart-type 159493,9 54195,21 125610,4 Somme par secteur 13691949,6 9908384,25 23600333,8 F=85,936, df (degré de liberté)=1, p(probabilité)=.000 Le premier tableau montre les différences qui existent entre les budgets dépenses des deux types d’institution. 9% des AMO présentent des budgets dépenses inférieurs à 132204 € alors que 85,5% des maisons de jeunes sont dans le cas. L’encadrement en personnel est aussi significativement différent (tableau 3) . Le seconde tableau indique les budgets dépenses moyens par type d’institution. Il est de 244499,1 € pour les AMO et de 89264,72 € pour les maisons de jeunes. Nous observons également que les sommes totales des budgets dépenses sont assez différentes. Ainsi, les budgets dépenses cumulés des maisons de jeunes s’élèvent à 9908384, 25 € alors qu’il est de 13691949,6 € pour les AMO. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 6 Tableau 3 type d'institution * nombre d'équivalent temps plein en catégorie Crosstabulation type d'institution AMO MDJ Total nombre d'équivalent temps plein en catégorie un ou deux de 3 à 5 plus de 5 Count 27 33 % within type d'institution 45,0% 55,0% Count 43 57 19 % within type d'institution 36,1% 47,9% 16,0% Count 43 84 52 % within type d'institution 24,0% 46,9% 29,1% Total 60 100,0% 119 100,0% 179 100,0% χ²=42,673 ;df=2 ; p=.000 36,1% des MDJ ne disposent que d’un à deux équivalents temps pleins alors qu’aucune AMO n’est dans ce cas. Et pour cause puisque les réglementations respectives définissent les cadres d’encadrement minimum. Cependant, ces tableaux ne nous disent qu’une chose : les MDJ sont plus nombreuses, occupent moins de personnel et sont dotées de budgets moindres. Si ces disparités frappent, elles ne suffisent pas, à elles seules, pour dire que les MDJ sont plus pauvres que les AMO. Par contre, voici un décalage qui est directement comparable, il réside dans le financement partiel des salaires des animateurs de MDJ. Les MDJ sont, en effet, d’office engagées dans une recherche de fonds supplémentaires selon une logique de subsidiarité (les maisons de jeunes ne sont pas considérées comme des services publics et ne peuvent donc être totalement dépendantes, en principe, d’une seule instance subsidiante). Ce point particulier est considéré quasi unanimement comme un problème. (Nous reviendrons plus loin sur la question du financement et surtout sur la nécessité pour la plupart de recourir à plusieurs sources de financement). Dans le même sens, le tableau suivant décrit la disparité nette entre AMO et MDJ quand il s’agit d’évaluer le poids que représente le manque de moyens matériels comme source de difficulté du travail avec les jeunes. Il ressort ainsi que le manque de moyens matériels constitue une source de difficulté dans le travail avec les jeunes en MDJ dans 80,7% des cas alors que 52,7% « seulement » des AMO partagent cet avis. Tableau 4 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Count % within type d'institution Count % within type d'institution Count % within type d'institution tout à fait 10 16,4% 44 37,0% 54 30,0% Manque de moyens matériels plutôt oui plutôt non pas du tout 22 24 5 36,1% 39,3% 8,2% 52 20 3 43,7% 16,8% 2,5% 74 44 8 41,1% 24,4% 4,4% Total 61 100,0% 119 100,0% 180 100,0% χ²=17,568 ;df=3 ; p=.001 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 7 Nous observons d’ailleurs une certaine convergence d’idées si l’on considère le fait de l’inadaptation des infrastructures comme source de difficulté dans le travail avec les jeunes (tableau 5). Tableau 5 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Count % within type d'institution Count % within type d'institution Count % within type d'institution tout à fait 7 11,5% 34 28,6% 41 22,8% Infrastructures inadaptées plutôt oui plutôt non pas du tout 12 25 17 19,7% 41,0% 27,9% 34 32 19 28,6% 26,9% 16,0% 46 57 36 25,6% 31,7% 20,0% Total 61 100,0% 119 100,0% 180 100,0% χ²=11,810 ;df=3 ; p=.008 Ces tableaux convergent et la connaissance que nous avons des différents secteurs nous autorisent à qualifier la situation des MDJ dans leur ensemble comme étant plus fragile. Mais les difficultés matérielles évidentes contribuent-elles à elles seules à l’insécurité du secteur des MDJ ? Nous en étions là. Rappelons notre argumentation hypothétique : l’incertitude en l’avenir quand à l’existence même du secteur est plus marquée du côté des MDJ. Plusieurs hypothèses convergent pour fournir un début d’explication plausible : manque de reconnaissance, manque de moyens, concurrence d’autres secteurs plus nantis s’occupant de la jeunesse, existence du principal bâilleur de fonds en question. Avançons une autre piste sous la forme d’une question : Les différentes institutions, ou plutôt leurs représentants, se distinguent-ils sur le plan de la perception de la maîtrise de leur propre destinée ? Y a-t-il une différence d’autonomie entre celles-ci ? Ou encore, certaines types d’institutions sont-elles significativement plus dépendantes que d’autres ? Nous supposons ici qu’un sentiment de faible maîtrise de son avenir fragilise une institution. Ce qui aiderait à comprendre que l’on a moins ce sentiment de maîtrise de son avenir serait, par exemple, que l’on jouit d’une autonomie plutôt faible ou encore que l’on soit plutôt dépendant. Rappelons qu’à ce stade, nous nous attachons à poser des hypothèses qui semblent pouvoir être discutées et qui ont le mérite de pouvoir être corrélées par certaines données empiriques. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 8 Considérons plusieurs variables qui pourraient traduire (bien que très partiellement) la notion de dépendance. Premièrement, le recours à des aides services1. (Tableau 6) Tableau 6 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Count % within type d'institution Count % within type d'institution Count % within type d'institution aide service oui non 20 41 32,8% 67,2% 88 30 74,6% 25,4% 108 71 60,3% 39,7% Total 61 100,0% 118 100,0% 179 100,0% χ²=29,344 ; DF=1 ;P=,000 On observe que le recours à des aides services est significativement plus fréquent dans les MDJ : 74,6% contre 32,8% pour les AMO. Dans le même ordre d’idées, les MDJ disposent pour 60% d’entre elles de locaux mis gratuitement à leur disposition alors que les AMO n’en disposent que dans 19,7% des cas. (Tableau 7) Tableau 8 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Count % within type d'institution Count % within type d'institution Count % within type d'institution Les locaux sont mis gratuitement à disposition oui non 12 49 19,7% 80,3% 71 47 60,2% 39,8% 83 96 46,4% 53,6% Total 61 100,0% 118 100,0% 179 100,0% χ²=26,520 ;df=1 ;p=,000 Nous sommes en droit de nous demander si les institutions qui reçoivent ces avantages en nature ne peuvent, le cas échéant, devenir redevables d’une quelconque dette à traduire éventuellement en terme de perte d’indépendance. La comparaison que nous venons d’établir laisse apparaître des différences significatives entre les institutions. Nous avons relevé une palette d’éléments convergents qui pourraient contribuer à expliquer, en partie toujours, la situation de fragilité du secteur des MDJ. Si ce n’est le cas, ceux-ci semblent pertinents pour alimenter la réflexion. 1 Dans le vocabulaire administratif, on entend par aides services des aides ou des avantages en nature. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 9 2.1.5 Profession/vocation En restant dans la thématique du comment on se définit, le binôme profession/vocation est également évoqué. L’air du temps semble être à la professionnalisation. La réglementation régissant les AMO prévoit le cadre du personnel en terme de professions sanctionnées par des diplômes reconnus (assistant social, éducateur, psychologue,…). Et la professionnalisation semble être recherchée par tous comme une vertu. Du côté des MDJ, la nouvelle réglementation va dans le même sens et prévoit une valorisation financière aux organisations dirigées par un animateur reconnu qualifié par une sous commission de qualification. Par ailleurs, le décret encourage explicitement la formation continuée. Or, il apparaît que cette évolution vers la professionnalisation dans les deux secteurs est contestée par certains représentants de maisons de jeunes qui lui opposent la pratique du bénévolat et la défendent. Au vu de cette évolution, faut-il considérer la professionnalisation comme un phénomène inéluctable ? Ou encore : comment justifie-t-on l’opposition professionnel (salarié)/bénévole ? Marque-t-elle une rupture idéologique ou philosophique ? Et enfin, l’exercice de la participation ou de la citoyenneté sont-ils compatibles avec une situation de dépendance à un salaire ? Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 10 2.2 Ce que l’on fait 2.2.1 Le public 2.2.1.1 Homogénéité Tableau 9 Crosstab Homogénéité du public du point de vue culturel Plus ou Tout à fait Beaucoup moins Un peu Pas du tout Total type d'institutio AMO Count 1 6 10 10 34 61 % within type d'institut 1,6% 9,8% 16,4% 16,4% 55,7% 100,0% MDJ Count 21 18 22 19 39 119 % within type d'institut 17,6% 15,1% 18,5% 16,0% 32,8% 100,0% Total Count 22 24 32 29 73 180 % within type d'institut 12,2% 13,3% 17,8% 16,1% 40,6% 100,0% χ²=14,650 ;df=4 ;p=,005 Tableau 10 Crosstab mogénéité du public du point de vue socio-économiq Plus ou Tout à fait Beaucoup moins Un peu Pas du tout Total type d'institutio AMO Count 5 11 20 4 21 61 % within type d'institu 8,2% 18,0% 32,8% 6,6% 34,4% 100,0% MDJ Count 21 24 32 12 30 119 % within type d'institu 17,6% 20,2% 26,9% 10,1% 25,2% 100,0% Total Count 26 35 52 16 51 180 % within type d'institu 14,4% 19,4% 28,9% 8,9% 28,3% 100,0% χ²=4,847 ;df=4 ;p=,303 Une des questions à laquelle nous voulions répondre était de savoir si les publics touchés par les différentes institutions étaient les mêmes (ou plutôt perçus de la même manière). Les questions portant sur l’appréciation de l’homogénéité du public contribuent à y répondre. Nous observons une tendance signifiant une plus grande homogénéité du public des MDJ du point de vue culturel. Epinglons le poids de la réponse extrême des responsables d’AMO qui, pour plus de 55% d’entre eux, considèrent que leur public n’est pas du tout homogène du point de vue culturel. Par ailleurs, pris globalement, les publics sont plutôt homogènes du point de vue socioéconomique. Par contre, les différences entre types d’institutions ne sont pas nettes quand il s’agit d’évaluer l’homogénéité du public du point de vue socioéconomique. Faudra-t-il encore examiner ce que les répondants entendent par socioéconomique et culturel et ce qui explique les différences, d’une part, entre les types d’homogénéité, d’autre part, entre les types d’institutions quand il s’agit de l’homogénéité du point de vue culturel. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 11 2.2.1.2 Age En terme d’âge, le nombre moyen de jeunes par catégorie ne diffère pas statistiquement d’un type d’institutions à l’autre pour les jeunes de 6 à 18 ans. Tableau 11 type d'institution AMO Moyenne N Ecart-type Somme Moyenne N Ecart-type MDJ Total Somme Moyenne N Ecart-type Somme Jeunes de moins de 6 ans 7,64 58 Jeunes de 6 ans à moins de 10 ans 15,22 58 Jeunes de 10 ans à moins de 14 ans 23,53 58 Jeunes de 14 ans à moins de 18 ans 29,55 58 Jeunes de 18 ans à moins de 26 ans 6,38 58 Jeunes de 26 ans et plus 2,17 58 14,59 19,70 31,95 32,42 14,12 8,09 443 2,95 118 883 11,71 118 1365 21,48 118 1714 38,23 118 370 21,31 118 126 7,75 118 11,41 30,48 22,08 29,62 20,48 18,82 348 4,49 176 1382 12,87 176 2535 22,16 176 4511 35,37 176 2514 16,39 176 915 5,91 176 12,70 27,39 25,68 30,75 19,87 16,28 791 2265 3900 6225 2884 1041 α Voir note en fin de document pour le test de signification Quand nous prenons en compte le nombre moyen de jeunes par tranche d’âge et par type d’institution, nous observons que le « gros des troupes » se situe entre 10 et 18 ans et qu’il n’y a pas de distinction significative entre les types d’institutions pour ces tranches-là. Par contre, les distinctions se marquent dès lors que l’on s’intéresse aux extrêmes. Les moins de 10 ans sont, en moyenne, plus nombreux dans les AMO, alors que les plus de 18 ans sont, en moyenne, plus nombreux en MDJ. Il est aussi intéressant de noter que les AMO comptent parmi leurs usagers des jeunes ayant plus de 18 ans et que les MDJ sont fréquentées par des « jeunes » de plus de 26 ans. 2.2.1.3 Sexe La répartition par sexe indique comme l’on pouvait s’y attendre que les garçons fréquentent plus les différents types d’institutions. Néanmoins, les chiffres montrent que les différences entre le nombre moyen de filles et le nombre moyen de garçons ne sont pas si importantes (Tableau 12). Vu sous un autre angle, nous apprenons dans le second tableau (Tableau 13) que le pourcentage moyen de filles est supérieur dans les AMO. En effet, 42,67% des usagers d’AMO sont des filles, alors qu’elles représentent 37,17% des usagers dans les MDJ. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 12 Il y a un léger hiatus entre la parole des acteurs qui déplorent que trop peu de filles fréquentent leurs associations (et revendiquent de mettre en place des dispositifs ciblés pour les filles) et la réalité des chiffres qui minimisent ces différences. Pourquoi ? Il faut apporter un bémol à ces données. En effet, il apparaît clairement dans les entretiens et les analyses des comptes rendus d’activités que les filles ne viennent pas pour les mêmes raisons. Souvent, leurs visites sont plus ponctuelles, notamment dans le cadre d’ateliers ou d’activités plus spécifiques. En définitive, la mixité concrète semble dans nombre de situations constituer un problème. Tableau 14 Report type d'institution AMO MDJ Total Mean N Std. Deviation Sum Mean N Std. Deviation Sum Mean N Std. Deviation Sum Voir note en fin de document pour le test de signification Nombre de filles 37,09 58 47,00 2151 42,34 119 49,89 5038 40,62 177 48,89 7189 Nombre de garçons 47,24 58 51,67 2740 61,57 119 49,79 7327 56,88 177 50,72 10067 β Tableau 15 Proportion de filles sur total des jeunes Pourcentage type d'institution moyen AMO ,4267 MDJ ,3717 Total ,3897 N 58 119 177 Std. Deviation 9,259E-02 ,1765 ,1560 Voir note en fin de document pour le test de significationδ Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 13 2.2.2 Types d’actions prioritaires Il est important, à ce stade, de rappeler telle quelle la question qui était posée aux répondants : « Voici une série de types d’actions que peut effectuer une association. Pouvez-vous dire si elles sont prioritaires dans le travail effectif (quotidien) de votre association ? » Le choix des différentes propositions s’est basé sur la lecture de rapports d’activités, de prospectus ou de documents divers et, bien sûr, sur l’écoute des entretiens exploratoires menés au début de la recherche. Cette liste n’est toutefois pas exhaustive. Par ailleurs, cette question ne peut, en aucun cas, résumer ce qu’est la pratique de terrain. Elle permet simplement d’évaluer ce qui est prioritaire ou non en termes d’action. Il s’agissait donc d’inviter les répondants à établir des choix et, à travers cela, de montrer en quoi ils se distinguaient des autres. Il faut dire aussi à quoi ne répond pas cette question. Ainsi, la question des finalités de l’action ou des justifications (la question du pourquoi) n’est pas posée. Nous ne présentons donc qu’une vision partielle de la question. Nous avons renoncé à cette thématique, d’une part, pour des raisons d’économie de questionnaire (qui est déjà très volumineux) et de ressources, et d’autre part, parce que la technique du questionnaire n’était pas la plus appropriée. Néanmoins, le lecteur s’en apercevra, la question permet d’établir des différences entre les institutions et donc, de ce point de vue précis, de rendre compte avec pertinence d’un état de fait. Présentons tout d’abord la question qui clôturait la longue liste des propositions. Il s’agissait, dans ce cas, d’établir spontanément (mais parmi un choix de 36 possibilités) une hiérarchie des types d’actions entre eux. Nous observons d’emblée les différences. D’une part, les types d’actions choisis différent. Celui le plus cité par les AMO (par 13.4% d’entre elles) est de «faire en sorte que les jeunes évitent les ruptures familiales ou sociales ». 25.3% des MDJ considèrent que « permettre aux jeunes de réaliser leurs projets » est le type d’action le plus prioritaire. Nous observons, d’autre part, une plus grande convergence des réponses du côté des MDJ. Les pourcentages sont en effet plus importants. Tableau 16 Parmi ces types d’actions, quels sont les trois types les plus prioritaires ? AMO 1 2 3 Eviter ruptures familiales ou sociales Interpeller les PP Réaliser projets MDJ 13.4 % Réaliser projets 25.3 % 12.8 % Accueil libre 17.6 % 9.5 % Atelier d’expression 11.6 % Après cette mise en perspective, nous pouvons présenter les réponses à la question des types d’actions prioritaires. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 14 Tableau 17 Prioritaire ou plutôt prioritaire 16 44 26.7% 73.3% 6 113 5% 95% 2 59 3.3% 96.7% 65 50 56.5% 43.5% 19 41 31.7% 68.3% 3 116 2.5% 97.5% 4 57 6.6% 93.4% 1 118 0.8% 99.2% 34 27 55.7% 44.6% 33 86 27.7% 72.3% 44 17 72.1% 27.9% 28 90 23.7% 76.3% 36 25 59% 41% 20 99 16.8% 83.2% 8 53 13.1% 86.9% 4 115 3.4% 96.6% 17 44 27.9% 72.1% 26 93 21.8% 78.2% 1 60 1.6% 98.4% Pas ou plutôt pas prioritaire (Q 1) Proposer un accueil libre des jeunes dans un local prévu à cet effet.2 (Q 2) Proposer une permanence sociale pour les jeunes.3 (Q 3) Permettre aux jeunes de participer à des ateliers d’expression4 (Q 4) Permettre aux jeunes de réaliser leurs projets5 (Q 5) Permettre aux jeunes de participer à des activités sportives6 (Q 6) Permettre aux jeunes d’assister à des concerts, des expositions…7 AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ (Q 7) Permettre aux jeunes d’organiser AMO des concerts, des expositions, des spectacles…8 MDJ (Q 8) Permettre aux jeunes de faire de nouvelles relations avec d’autres jeunes. 9 AMO (Q 9) Permettre aux jeunes de faire de nouvelles relations avec les habitants du quartier. 10 AMO (Q 10) Apprendre aux jeunes à communiquer de manière non 11 MDJ MDJ AMO comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % TOTAL 60 100% 119 100% 61 100% 115 100% 60 100% 119 100% 61 100% 119 100% 61 100% 119 100% 61 100% 118 100% 61 100% 119 100% 61 100% 119 100% 61 100% 119 100% 61 100% 2 χ²=17,303 ; df=1 ; p=,000 χ²=47,925 ; df=1 ; p=,000 4 χ²=31,432 ; df=1 ; p=,000 5 χ²=4,881 ; df=1 ; p=,027 mais test non valide (50% des cellules ont des comptages <5) 6 χ²=13,537 ; df=1 ; p=,000 7 χ²=39,182 ; df=1 ; p=,000 8 χ²=33,525 ; df=1 ; p=,000 9 χ²=6,166 ; df=1 ; p=,013 mais 25% des cellules ont des comptages <5. 10 χ²=0,804 ; df=1 ; p=,370 11 χ²=6,572 ; df=1 ; p=,010 3 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 15 MDJ (Q 11) Aider les jeunes à ne pas avoir de problèmes avec la police.12 (Q 12) Accompagner les jeunes lors de démarches administratives. 13 (Q 13) Accompagner les jeunes dans leurs rapports avec des services sociaux. 14 (Q 14) Accompagner les jeunes dans leurs rapports avec la justice. 15 (Q 15) Orienter les jeunes vers des services d’aide. 16 AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ (Q 16) Interpeller les pouvoirs politiques à propos de problématiques rencontrées. 17 AMO (Q 17) Etablir des relations durables avec d’autres associations ou services. AMO 18 MDJ MDJ (Q 18) Faire en sorte que les jeunes évitent les ruptures familiales ou sociales. 19 AMO MDJ (Q 19) Etablir des relations ponctuelles AMO avec d’autres associations ou services. 20 MDJ (Q 20) Rencontrer les enseignants ou les responsables d’école. 21 AMO MDJ comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % 16 13.4% 103 86.6% 34 58.6% 24 41.4% 62 53.9% 53 46.1% 9 14.8% 52 85.2% 67 56.8% 51 43.2% 3 4.9% 58 95.1% 71 60.7% 46 39.3% 5 8.2% 56 91.8% 91 79.1% 24 20.9% 7 11.5% 54 88.5% 28 24.3% 87 75.7% 3 4.9% 58 95.1% 24 20.2% 95 79.8% 6 9.8% 55 90.2% 7 5.9% 112 94.1% 0 0% 60 100% 46 39.3% 71 60.7% 12 19.7% 49 80.3% 12 10.1% 107 89.9% 10 16.4% 51 83.6% 74 62.7% 44 37.3% 119 100% 58 100% 115 100% 61 100% 118 100% 61 100% 117 100% 61 100% 115 100% 61 100% 115 100% 61 100% 119 100% 61 100% 119 100% 60 100% 117 100% 61 100% 119 100% 61 100% 118 100% 12 χ²= 0,346; df=1 ; p=,556 χ²=29,070 ; df=1 ; p=,000 14 χ²=51,334 ; df=1 ; p=,000 15 χ²=80,888 ; df=1 ; p=,000 16 χ²=4,145 ; df=1 ; p=,042 17 χ²=7,356 ; df=1 ; p=,007 18 χ²=0,941 ; df=1 ; p=,332 19 χ²= 31,873; df=1 ; p=,000 20 χ²= 3,208; df=1 ; p=,073 21 χ²= 34,639; df=1 ; p=,000 13 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 16 (Q 21) Rencontrer les parents des jeunes. 22 (Q 22) Aider les jeunes dans leurs rapports familiaux problématiques. 23 (Q 23) Coordonner les actions des intervenants qui s’occupent des jeunes. 24 AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ (Q 24) Aller à la rencontre des jeunes dans la rue. 25 AMO MDJ AMO (Q 25) Se faire connaître et faire connaître ses activités par les habitants du quartier. 26 MDJ (Q 26) Mettre en place des dispositifs qui visent à réduire la délinquance dans un quartier. 27 AMO MDJ AMO (Q 27) Mettre en place des dispositifs qui visent à réduire l’insécurité dans un quartier. 28 MDJ (Q 28) Mettre en place des dispositifs qui visent à faire se rencontrer les habitants d’un quartier. 29 AMO MDJ (Q 29) Mettre en place des dispositifs qui visent les problématiques liées à la toxicomanie. 30 AMO (Q 30) Mettre en place des dispositifs qui visent à réduire le décrochage scolaire. 31 AMO MDJ MDJ comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % 9 14.8% 52 85.2% 62 52.5% 56 47.5% 1 1.6% 60 98.4% 66 55.5% 53 44.5% 17 27.9% 44 72.1% 62 52.5% 56 47.5% 18 29.5% 43 70.5% 72 61% 46 39% 17 28.3% 43 71.7% 20 16.8% 99 83.2% 35 57.4% 26 42.6% 60 51.3% 57 48.7% 42 70% 18 30% 77 66.4% 39 33.6% 20 32.8% 41 67.2% 34 28.6% 85 71.4% 35 58.3% 25 41.7% 67 57.8% 49 42.2% 11 18.3% 49 81.7% 57 48.7% 60 51.3% 61 100% 118 100% 61 100% 119 100% 61 100% 118 100% 61 100% 118 100% 60 100% 119 100% 61 100% 117 100% 60 100% 116 100% 61 100% 119 100% 60 100% 116 100% 60 100% 117 100% 22 χ²=23,994 ; df=1 ; p=,000 χ²= 49,995; df=1 ; p=,000 24 χ²= 9,929; df=1 ; p=,002 25 χ²=15,970 ; df=1 ; p=,000 26 χ²= 3,232; df=1 ; p=,072 27 χ²= 0,599; df=1 ; p=,439 28 χ²= 0,237; df=1 ; p=,627 29 χ²=0,341 ; df=1 ; p=,559 30 χ²= 0,005; df=1 ; p=,942 31 χ²= 15,477; df=1 ; p=,000 23 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 17 (Q 31) Accompagner les jeunes dans la recherche d’un emploi. 32 (Q 32) Accompagner les jeunes dans la recherche d’une formation. 33 (Q 33) Assurer une prise en charge psychothérapeutique des jeunes. 34 (Q 34) Organiser des échanges internationaux avec des groupes de jeunes. 35 AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ AMO MDJ AMO (Q 35) Organiser des échanges avec des groupes de jeunes en Wallonie ou à Bruxelles. 36 MDJ (Q 36) Organiser une aide aux devoirs scolaires. 37 AMO MDJ comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % comptage % 34 55.7% 27 44.3% 61 51.7% 57 48.3% 24 39.3% 37 60.7% 60 50.8% 58 49.2% 53 89.8% 6 10.2% 110 95.7% 5 4.3% 48 78.7% 13 21.3% 32 27.1% 86 72.9% 43 70.5% 18 29.5% 24 20.3% 94 79.7% 27 45% 33 55% 53 44.9% 65 55.1% 61 100% 118 100% 61 100% 118 100% 59 100% 115 100% 61 100% 118 100% 61 100% 118 100% 60 100% 118 100% L’analyse approfondie de ce tableau aura sa place dans le rapport final. Nous pouvons toutefois avancer quelques commentaires. Il apparaît, dans la plupart des cas, des différences significatives entre les types d’institutions. Prenons un exemple. Si nous considérons la question : Permettre aux jeunes de participer à des ateliers d’expression : Prioritaire ou non ? Nous pouvons dire qu’il existe une différence nette en terme de priorité. Pour les MDJ, ce type d’action constitue le cœur du travail (97.5% le considère comme prioritaire). Il revêt moins d’importance dans le chef des AMO. Néanmoins, 68.3% des responsables d’AMO le considère comme prioritaire, ce qui, en termes absolus, est loin d’être négligeable. La distinction entre institutions est très souvent significative mais les recouvrements sont importants en terme de priorités. Toutefois, cela peut cacher un biais qu’il sera nécessaire d’établir. Nous pensons que les répondants ont du mal à renoncer à certains types d’actions ou à dire qu’ils y renoncent (même si c’est parfois le cas). Cette idée converge avec une autre observation. A savoir, la réticence à définir des axes d’interventions a priori et la tendance à privilégier le cas par cas comme mode de réponse aux situations. Un premier enjeu est donc bien de décider s’il faut ou non définir ses pratiques positivement ou de laisser faire les circonstances. Un second enjeu, si l’on 32 χ²=0,264 ; df=1 ; p=,607 χ²= 2,136; df=1 ; p=,144 34 χ²= 2,232; df=1 ; p=,135 35 χ²= 43,265; df=1 ; p=,000 36 χ²=43,188 ; df=1 ; p=,000 37 χ²= 0,000; df=1 ; p=,991 33 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 18 accepte la première idée, est de se positionner par rapport à un ensemble de pratiques possibles. Nous pouvons aborder le tableau ci-dessus38 à l’aide d’un traitement statistique particulier : l’analyse factorielle. Cela permet de dégager des pôles d’actions prioritaires. Les réponses ne sont pas sans lien entre elles, au contraire, il apparaît que certains types d’actions ont des affinités entre eux, à l’exclusion des autres. Des actions apparaissent, en effet, plus ou moins fortement corrélées. Les actions regroupées selon un axe sont citées ensembles et qualifiées de la même manière. Au-delà de ce traitement statistique, nous avons tenté d’étiqueter chaque axe qui correspond, dans ce cas, à un ensemble cohérent de pratiques. Axe 1 Axe 2 38 o Accompagner les jeunes dans leurs rapports avec les services sociaux o Accompagner les jeunes dans leurs rapports avec la justice o Rencontrer les enseignants ou les responsable d’école o Aider les jeunes dans leurs rapports familiaux problématiques o Proposer une permanence sociale pour les jeunes o Accompagner les jeunes dans leurs démarches administratives o Orienter les jeunes vers des services d’aide o Interpeller les pouvoirs publics à propos des problématiques rencontrées o Rencontrer les parents des jeunes o Organiser des échanges internationaux avec des groupes de jeunes o Organiser des échanges avec des groupes de jeunes en W et à BXL o Permettre aux jeunes de participer à des ateliers d’expression o Permettre aux jeunes d’assister à des concerts, des expositions o Permettre aux jeunes d’organiser des concerts, des expositions Rapport aux institutions (administration, école, famille,…) Activités culturelles et d’échange orientées vers les jeunes A partir des réponses originales déclinées sur une échelle de 4 échelons. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 19 Axe 3 Axe 4 Axe 5 Axe 6 Axe 7 Axe 8 Axe 9 o Mettre en place des dispositifs qui visent à réduire la délinquance dans un quartier o Mettre en place des dispositifs qui visent à réduire l’insécurité dans un quartier Prévention de la délinquance et de l’insécurité o Permettre aux jeunes de faire de nouvelles relations avec les habitants du quartier o Se faire connaître et faire Implication/intégration/lien connaître ses activités par les social de proximité habitants du quartier o Mettre en place des dispositifs qui visent à faire se rencontrer les habitants du quartier o Accompagner les jeunes dans la recherche d’un emploi Emploi/formation o Accompagner les jeunes dans la recherche d’une formation o Apprendre aux jeunes à Apprendre aux jeunes à communiquer de manière non communiquer de manière violente non violente o Etablir des relations durables avec d’autres associations Pratique de réseaux o Etablir des relations professionnels ponctuelles avec d’autres associations o Organiser une aide aux devoirs scolaires o Mettre en place des dispositifs Aide scolaire qui visent à réduire le décrochage scolaire o Proposer un accueil libre dans Accueil un local prévu à cet effet Cette grille ne reprend pas, par définition, tous les types d’actions que peuvent pratiquer les institutions. Elle pourrait néanmoins aider celles-ci à se positionner. Toutefois, ces axes n’expliquent qu’une partie de la variance (67%). Ajoutons que les 2 premiers axes sont les plus discriminants, ils expliquent la plus grande partie de celle-ci (17% pour l’axe 1 et 10.5% pour l’axe 2). Les axes 3 à 9 se retrouvent indifféremment dans les AMO ou les MDJ. Par contre, l’axe 1 que nous avons nommé Rapport aux institutions est typique des AMO et l’axe 2, Activités culturelles et d’échange orientées vers les jeunes est typique des MDJ. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 20 2.2.3 Partenariat Les 2 tableaux ci-dessous témoignent du fait qu’environ 70% des responsables d’institution, quelles qu’elles soient, participent à plus de 6 réunions par an aussi bien avec des associations du même type que d’une autre nature. Il apparaît néanmoins qu’une faible minorité (entre 6 et 7%) soit plutôt isolée. Tableau 18 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Participation à des réunions avec des assoc du même type que la vôtre Une à deux De 2 à 6 Plus de 6 Jamais fois par an fois par an fois par an Count 1 3 12 45 % within type d'institutio 1,6% 4,9% 19,7% 73,8% Count 2 8 31 78 % within type d'institutio 1,7% 6,7% 26,1% 65,5% Count 3 11 43 123 % within type d'institutio 1,7% 6,1% 23,9% 68,3% Total 61 100,0% 119 100,0% 180 100,0% χ²=1,301 ; df=3 ; p=,729 Tableau 19 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Participation à des réunions avec d'autres assoc Une à deux De 2 à 6 Plus de 6 fois par an fois par an fois par an Jamais Count 1 1 11 48 % within type d'institution 1,6% 1,6% 18,0% 78,7% Count 1 8 27 83 % within type d'institution ,8% 6,7% 22,7% 69,7% Count 2 9 38 131 % within type d'institution 1,1% 5,0% 21,1% 72,8% Total 61 100,0% 119 100,0% 180 100,0% χ²=3,173 ; df=3 ; p=,366 Voici deux autres tableaux qui mesurent les types de rapport qu’ont les institutions lorsqu’elles sont localisées sur un territoire couvert par un contrat de sécurité ou un Plan Social Intégré (ou assimilé). Un premier résultat peut apparaître comme surprenant. En effet, il apparaît que les MDJ sont plus impliquées que les AMO lorsqu’elles sont couvertes par un Contrat de Sécurité. Il en va de même en ce qui concerne les PSI même si la différence est nettement moins marquée. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 21 Tableau 20 Crosstab Type de rapport avec contrat de sécurité Aucun Partenariat Partenariat Pilotage de rapport occasionnel structurel partenariat Total type d'institutioAMO Count 21 9 1 3 34 % within type d'institu 61,8% 26,5% 2,9% 8,8% 100,0% MDJ Count 14 17 11 1 43 % within type d'institu 32,6% 39,5% 25,6% 2,3% 100,0% Total Count 35 26 12 4 77 % within type d'institu 45,5% 33,8% 15,6% 5,2% 100,0% χ²=12,311 ; df=3 ; p=,006 Tableau 21 type d'institution * Type de rapport avec PSI ou équivalent en Région Bruxelloise Crosstabulation de rapport avec PSI ou équivalent en Région Bruxel Partenariat Partenariat Pilotage de Aucun rapport occasionnel structurel partenariat Total type d'institutio AMO Count 15 13 10 6 44 % within type d'institu 34,1% 29,5% 22,7% 13,6% 100,0% MDJ Count 8 17 22 7 54 % within type d'institu 14,8% 31,5% 40,7% 13,0% 100,0% Total Count 23 30 32 13 98 % within type d'institu 23,5% 30,6% 32,7% 13,3% 100,0% χ²=6,286 ; df=3 ; p=,099 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 22 La question suivante permet d’appréhender une partie de l’environnement immédiat des institutions sous un angle particulier, celui de la concurrence. Ainsi seules 19% des institutions déclarent compter dans leur voisinage au moins une autre association qui pourrait être concernée par le même public et avec laquelle elles se sentent concurrentes. (Et il ne semble pas y avoir de différence significative en la matière.) Tableau 22 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Count % within type d'institution Count % within type d'institution Count % within type d'institution Autre association(s) qui peut être concernée par le même type de public que vous et avec laquelle vous êtes concurrente ? oui non 12 49 19,7% 80,3% 22 96 18,6% 81,4% 34 145 19,0% 81,0% Total 61 100,0% 118 100,0% 179 100,0% χ²=,028 ; df=1 ; p=,868 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 23 2.3 Financement, rapport aux autorités de tutelle : les moyens 2.3.1 Sous financement Nous avons déjà évoqué les disparités objectives des budgets dépenses des associations ainsi que celles des subsides prévus par les réglementations respectives. Voyons maintenant comment les répondants estiment le niveau de leurs ressources. Tableau 23 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Count % within type d'institution Count % within type d'institution Count % within type d'institution ressources financières suffisantes ? tout à fait plutôt oui plutôt non pas du tout 1 13 23 23 1,7% 21,7% 38,3% 38,3% 2 23 39 54 1,7% 19,5% 33,1% 45,8% 3 36 62 77 1,7% 20,2% 34,8% 43,3% Total 60 100,0% 118 100,0% 178 100,0% χ²=,919 ; df=3 ; p=,821 Nous voyons que l’insatisfaction est la règle mais aussi qu’il n’existe pas de différence significative que l’on soit une AMO ou une MDJ. Les optimistes diront que 22% des institutions déclarent leurs ressources suffisantes. De même, dans le tableau 24, nous observons que le niveau du budget dépenses n’influe pas de manière significative sur l’appréciation de la suffisance des ressources. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 24 Tableau 24 budget dépenses en catégories (global) * ressources financiéres suffisantes (recodé en 2 catégories) Crosstabulation budget dépenses en catégories (global) moins de 54860 de 54860 à 89397,40 de 89397,41à 132204,8 de 132204,81 à 219216,4 plus de 219216,4 Total Count % within budget dépenses en catégories (global) Count % within budget dépenses en catégories (global) Count % within budget dépenses en catégories (global) Count % within budget dépenses en catégories (global) Count % within budget dépenses en catégories (global) Count % within budget dépenses en catégories (global) ressources financiéres suffisantes (recodé en 2 catégories) suffisantes insuffisantes ou plutôt ou plutôt suffisantes insuffisantes 8 25 Total 33 24,2% 75,8% 100,0% 8 26 34 23,5% 76,5% 100,0% 6 27 33 18,2% 81,8% 100,0% 10 23 33 30,3% 69,7% 100,0% 6 26 32 18,8% 81,3% 100,0% 38 127 165 23,0% 77,0% 100,0% χ²=1,785 ; df=4 ; p=,775 2.3.2 Recours à plusieurs sources de financement Lors des entretiens qualitatifs, les répondants se plaignaient souvent de devoir recourir à plusieurs types de financement. Il ressort de l’enquête quantitative que seulement 19.7% des AMO et 10.9% des MDJ ne recourent pas à d’autres subsides. La plupart d’entre elles en ont obtenus un ou deux. Disons également que les différences entre institutions sont significatives. Les AMO ont tendance à obtenir plus de subsides différents que les MDJ. Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 25 Tableau 25 type d'institution * nb de subsides (4 cat) Crosstabulation nb de subsides (4 cat) pas d'autres 1 ou 2 autres 3 ou 4 autres plus de 4 Total subsides subsides subsides subsides type d'institutio AMO Count 12 27 20 2 61 % within type d'institu 19,7% 44,3% 32,8% 3,3% 100,0% MDJ Count 13 81 19 6 119 % within type d'institu 10,9% 68,1% 16,0% 5,0% 100,0% Total Count 25 108 39 8 180 % within type d'institu 13,9% 60,0% 21,7% 4,4% 100,0% χ²=11,579 ; df=3 ; p=,009 Remarquons toutefois que le niveau d’agrément, la taille « officielle » d’une institution, n’explique pas les variations du nombre de subsides obtenus. L’interprétation du recours à des subsides supplémentaires est variable. Dans les questions qualitatives, ce phénomène est vécu spontanément comme une contrainte, une obligation. Mais cette contrainte peut être vécue comme une source de liberté. Ainsi, plus de 63% des répondants considèrent que ce phénomène augmente leur marge de liberté. Augmenter la liberté peut évidemment signifier augmenter la marge de liberté par rapport à ce que le premier pouvoir subsidiant attend de nous. Tableau 26 Crosstab type d'institution AMO MDJ Total Count % within type d'institution Count % within type d'institution Count % within type d'institution financement par plusieurs sources de financement augmente marge de liberté tout à fait plutôt oui plutôt non pas du tout 13 20 8 14 23,6% 36,4% 14,5% 25,5% 30 43 22 17 26,8% 38,4% 19,6% 15,2% 43 63 30 31 25,7% 37,7% 18,0% 18,6% Total 55 100,0% 112 100,0% 167 100,0% χ²=2,814 ; df=3 ; p=,421 Dans ce cas, la liberté peut être assortie de différents risques. La liberté peut, en effet, se transformer en incohérence. Chaque bâilleur de fonds ayant en général ses lignes de conduites, il peut devenir difficile de naviguer lorsque l’on reçoit des injonctions parfois contradictoires. De plus, la liberté gagnée d’un côté, peut être aussitôt contrebalancée par une perte de liberté vis-à-vis d’un nouveau bâilleur de fonds. Un cas assez typique de cette situation avancé par les répondants se manifeste par l’aliénation à des pouvoirs communaux venant combler des manques et qui exigent des contreparties. Ce paradoxe, perdre de la liberté en en gagnant, se laisse peut-être voir par le biais d’un croisement statistique. Ainsi, le nombre de subsides que reçoit une institution ne modifie pas Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 26 la distribution des réponses à la question portant sur l’augmentation de la marge de liberté en cas de financement multiple. Alors que si les choses étaient évidentes, nous aurions pu croire que les personnes qui y font le plus appel auraient été enclines à répondre encore plus favorablement à la question portant sur l’augmentation de la marge de liberté. Notons aussi que l’appréciation de la suffisance des ressources financières ne varie pas avec le nombre de subsides reçus. Toutefois, il est intéressant de signaler que les institutions qui dégagent plus de 4 subsides sont moins défavorables sur ce point. Alors que de 0 à 4 subsides reçus, 80% environ des répondants jugent les ressources plutôt insuffisantes ou insuffisantes, seules 50% s’alignent sur cette opinion parmi les institutions qui reçoivent plus de 4 subsides. Mais il faut prendre cette considération avec beaucoup de prudence et plutôt à titre d’hypothèse vu la taille très réduite de l’effectif de cette catégorie. Cette différence n’est pas statistiquement significative. 2.3.3 Délais Parmi les problèmes évoqués par les répondants, celui de l’inadéquation du moment des paiements est un des plus saillants. Considérés comme étant en retard par les personnes interrogées, celui-ci ne correspond en tout cas pas à leurs attentes. Ou bien les paiements sont en retard par rapport à ce qui a été annoncé. Dans ce cas, les projets sont programmés et les institutions doivent avancer les fonds, s’ils en disposent, ou s’endetter. Or, l’emprunt donne lieu au paiement d’intérêts qui ne seront pas récupérés. C’est donc un effet pervers. Ou bien le délai entre la demande de subsides et son acceptation est si long que le projet n’est plus à l’ordre du jour. Soit parce que les personnes concernées ne sont plus présentes (turn over du personnel ou des jeunes), soit parce que les initiateurs sont découragés et y ont renoncé. L’argent octroyé sera alors parfois utilisé à d’autres fins qu’au financement du projet initial. Et enfin, une troisième voie : le projet a bien lieu mais nécessite capacité d’adaptation et flexibilité dans la constitution des programmes. Sont alors cités comme des effets secondaires de ces délais trop longs, le découragement des jeunes et des travailleurs, le stress ou la mise en péril de l’équilibre financier des institutions. Plusieurs stratégies de réponses à ce phénomène sont annoncées, comme le renoncement à faire des projets ou encore son pendant qui consiste à demander des fonds auprès de plusieurs sources. Autant de façons de gérer l’incertain. Notons que ces petits scénarios ne s’excluent pas nécessairement et peuvent s’articuler dans la pratique de terrain. Outre l’aspect du moment opportun des paiements, il faut ajouter une autre dimension de l’incertitude qui porte sur les montants octroyés. Il ressort des entretiens que les sommes versées sont presque systématiquement inférieures aux sommes demandées. Comment faire face à cela sinon, encore une fois, en demandant des fonds ailleurs et/ou en « gonflant » les budgets des projets dans l’espoir d’en obtenir un partie. Cet état de fait ramène à la question cruciale de la confiance et de la transparence qui animent les différentes parties. On le comprend, la planification des projets devient alors aléatoire. Paradoxe, quand on sait la volonté des autorités de tutelle de promouvoir les notions de projet ou de Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 27 participation ainsi qu’une pratique de planification de l’avenir et de visibilité à moyen ou long terme. Il y a là un hiatus non négligeable entre la volonté politique et sa mise en œuvre. La planification de l’avenir rencontre donc des difficultés liées au mode de financement. Mais ce principe de gestion peut s’opposer à une conception des pratiques de travail qui veut que l’on s’adapte à la situation et que l’on réponde aux besoins des jeunes au cas par cas. Peut-on dès lors concilier cette conception du travail avec l’établissement de projets à long terme ? 2.3.4 Critères de financement / prise de décision Un autre enjeu porte sur la définition des critères qui sont appliqués pour le financement des projets en général. Nous abordons cette question sous l’angle des problèmes qu’ils suscitent et qui sont relevés par les répondants. Souvent, ceux-ci disent ignorer les règles qui président aux décisions en matière d’attribution des ressources. Les critères de décision peuvent être simplement inconnus des répondants. Et quelques-uns d’évoquer l’idée qu’il n’existerait tout bonnement pas de critères établis à l’avance. Certains considèrent que les décisions en la matière sont appliquées de manière arbitraire et cette pensée est parfois précisée dans le sens d’une politisation des décisions. Ces critiques visent la question de la transparence des décisions, ou plutôt, leur manque de transparence. Elles révèlent aussi la méconnaissance des règles du jeu, si jeu il y a. En sachant cela, comment proposer des projets adaptés aux règles lorsque l’on ne connaît pas précisément ce qui permettrait de définir un « bon » projet ? Une autre salve de critiques suppose que les répondants connaissent les critères. Dans ce cas, ceux-ci peuvent être jugés « trop systématiques ». Ici, contrairement aux critiques émises cidessus, c’est plutôt l’absence d’interprétation des règles qui pose problème alors que d’autres dénoncent la « trop grande liberté d’interprétation » de celles-ci. Dans le même ordre d’idées, les critères peuvent encore être qualifiés de « trop restrictifs ». Indirectement, c’est l’optique générale des réglementations qui est visée puisque le corollaire du recadrage des pratiques, assuré par les nouvelles réglementations en vigueur, est bien de décourager les projets qui ne les respectent pas. Les réglementations sont ainsi prises comme une contrainte. L’application à la lettre des textes peut être vécu comme de l’immobilisme ou un frein à la créativité et à l’innovation. 2.3.5 Clarté et efficacité administrative L’intervention des pouvoirs publics est conditionnée à un travail administratif de constitution de dossier. Les institutions doivent, comme l’on dit, rendre des comptes aux autorités. Ce type de travail jouit rarement d’un a priori positif. Dans le cas présent, les choses n’en vont pas autrement et nous ne pourrons pas dire si la situation est pire ou meilleure qu’ailleurs. La critique la plus récurrente vise la « lourdeur » du travail administratif qui doit être fourni, d’une part, dans le cadre de fonctionnement minimal des institutions ; d’autre part, dans le cadre de demandes de subventions extraordinaires. Il y a donc un travail administratif obligatoire dont dépend l’agrément et un travail administratif facultatif qui dépend des projets supplémentaires de l’institution. Qu’est-ce qui rend ce travail si pénible aux responsables d’institution que nous avons interrogés ? Le travail administratif est considéré comme un surcroît de travail et non comme une partie du travail qu’ils sont censés faire. De plus, ce surcroît de travail, mal nécessaire, se fait au détriment du travail avec les jeunes. Rappelons que le manque de personnel est considéré par 73% des institutions comme une source de difficultés dans le travail avec les Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 28 jeunes. Ensuite, il demande des compétences que les responsables d’institution n’ont pas forcément, du moins au départ. L’aspect comptable est spécialement visé. Les informations et les dossiers sont en effet décrits comme complexes. A cette complexité peut s’ajouter le manque de clarté des informations reçues, ou encore, plus simplement, le manque d’informations nécessaires. Notons encore l’aspect récurrent ou répétitif de toutes ces démarches. Le fait de recourir à plusieurs sources de financement ne fait qu’amplifier le problème. Par exemple, les personnes interrogées déplorent devoir fournir des informations semblables mais parfois sous des formes différentes selon les bâilleurs de fonds. C’est donc ici la communication entre les différents pouvoirs subsidiants qui est visée ainsi que l’uniformisation de leurs pratiques. Par ailleurs, le coût du travail est d’autant plus mal vécu qu’il n’aboutit pas aux résultats escomptés. Soit que l’on n’obtient rien, soit que l’on n’obtient qu’une partie de ce que l’on a demandé. Certains, peut-être cyniques, vont jusqu’à comparer le coût du travail fourni pour constituer un dossier en regard du bénéfice obtenu. Ce calcul coût/bénéfice serait parfois très peu avantageux. Cela pose évidemment la question de l’efficacité de telles démarches. Il est intéressant de noter que tout le monde n’est pas égal face à ces difficultés. Ainsi les associations de petites tailles, vu le manque de personnel notamment, sont plus facilement débordées. 2.3.6 Statut du personnel Nous nous contenterons de lister les différents problèmes évoqués de manière massive par les répondants dans les questions ouvertes : o Subsidiation partielle du revenu des animateurs dans les MDJ. o Subsides à enveloppes fermées qui ne tiennent pas compte de l’ancienneté avec pour corollaire un turn over important et une difficulté d’acquérir de l’expérience. o Salaires faibles. o Contrats précaires. L’enjeu de l’amélioration des statuts et des conditions de travail est évidemment en lien avec le financement des secteurs mais est-ce le seul facteur explicatif ? Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 29 α ANOVA Table Sum of Squares Jeunes de moins de Between Group (Combined) 854,903 ans * type d'instituti Within Groups 27373,09 Total 28227,99 Jeunes de moins de Between Group (Combined) 479,705 ans à moins de 10 Within Groups 130836,3 ans * type d'instituti Total 131316,0 df 1 174 175 1 174 Mean Square 854,903 157,317 F 5,434 Sig. ,021 ,638 ,426 163,648 662,367 ,247 ,620 2927,827 934,317 3,134 ,078 8663,055 347,222 24,950 ,000 1211,573 259,679 4,666 ,032 479,705 751,933 175 Jeunes de moins de Between Group (Combined) 163,648 10 ans à moins de 1Within Groups 115251,9 ans * type d'instituti Total 1 174 115415,5 175 Jeunes de moins de Between Group (Combined) 2927,827 14 ans à moins de 1Within Groups 162571,2 ans * type d'instituti Total 165499,0 Jeunes de moins de Between Group (Combined) 8663,055 18 ans à moins de 2Within Groups 60416,67 ans * type d'instituti Total 69079,73 Jeunes de plus de 2 Between Group (Combined) 1211,573 ans * type d'instituti Within Groups 45184,15 Total 46395,72 1 174 175 1 174 175 1 174 175 β ANOVA Table Sum of Squares Nombre de filles * Between Group (Combined) 1074,752 type d'institution Within Groups 419595,1 Total 420669,9 Nombre de garçon Between Group (Combined) 8007,502 * type d'institution Within Groups 444681,8 Total 452689,3 df Mean Square 1 1074,752 175 2397,686 176 1 8007,502 175 2541,039 176 Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE F ,448 Sig. ,504 3,151 ,078 30 ANOVA Table Sum of Square s Proportion de filles sur total des jeunes * type d'institution Between Groups (Co mbi ne d) Mean Squar e df ,118 1 ,118 4,163 175 ,024 4,281 176 F Sig. 4,960 ,027 Within Groups Total δ Bd du Rectorat, 7 (Bât B31) 4000 Liège Belgique - Tél. +32 (0)4 366 3073 - Fax +32 (0)4 366 4520 - http://www.cleo.ulg.ac.be CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION UNIVERSITÉ DE LIÈGE 31