Sicob V2 - Forum ATENA

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Sicob V2 - Forum ATENA
LE MUSÉE D’ATENA
LE SICOB
Au SICOB
(photo Jack-Phot)
La bureautique avait sa grand’ messe annuelle, le SICOB qui se tenait à La Défense et dont la portée
était nationale.
Créé en 1950 et dédié au matériel bureautique, sa portée s’étendit rapidement à l’informatique et à la
télématique. Le dernier SICOB eut lieu en 1990.
LE POINT DE VUE DE L’EXPOSANT
Rendons-nous en 1979. Le SICOB était la seule exposition annuelle des constructeurs de bureautique
et d'informatique. Comme nous l’avons dit, l'ordinateur individuel n'existait pas encore et les visiteurs
étaient en majorité les dirigeants d'entreprise qui visitaient ce salon et décidaient des acquisitions des
équipements de bureau.
Chez beaucoup d’exposants, les vendeurs SICOB étaient choisis parmi les commerciaux les plus
performants sur le terrain.
Un livre blanc
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La sélection pour le SICOB tenait presque du concours et être sélectionné était un véritable honneur
pour les heureux élus. Ceux-ci devaient alors passer chez un tailleur que la direction du personnel leur
indiquait, pour qu'il prenne leurs mesures afin de fabriquer deux costumes gris anthracite spécialement
faits pour le personnel présent sur le salon. Rien que ceci était déjà un beau cadeau de l'entreprise et un
signe de reconnaissance entre élus. Ces beaux costumes les distinguaient de leurs collègues moins
heureux quand ils les portaient après le salon.
A cela venait s'ajouter une prime spéciale « salon » et une commission sur les commandes prises sur
le salon, considérées comme des prises de guerre !!! Eh oui, les commerciaux n’étaient pas là que pour le
show, mais surtout pour le résultat... Ils étaient sur le stand pendant 4 jours, 7 à 8 heures par jour,
presque sans interruption. Il y avait une ambiance d'organisation militaire, et c'est d’ailleurs du
vocabulaire militaire que le marketing a tiré son langage : stratégie, occuper le terrain, action tactique,
couvrir le terrain pour mieux le pénétrer, action commando de prospection sauvage, attaque frontale de la
concurrence, etc.
Sur les stands, les constructeurs avaient élaboré des stratégies huilées à l'avance sur le terrain. Les
visiteurs étaient les décideurs qui venaient de tous les coins de France et de Navarre. Les vedettes du
show étaient les nouveautés des produits, et les maîtres de cérémonie étaient les commerciaux qui
avaient déjà suivi une formation de deux ou de trois jours spécialement conçue pour le salon pour mener
le client jusqu'à la prise de commande en moins de 15 minutes chrono !!!
Samir Koleilat
Administrateur de Forum ATENA
LE POINT DE VUE DU (JEUNE) VISITEUR
HEAVY METAL, SICOB ET PÉTARDS À MÈCHE
Pour ma génération, le SICOB ce n’était pas encore le costume gris anthracite. Pour autant, nous
avions nous aussi notre uniforme : baskets Americana, jean et T-shirt Iron Maiden. Habillés de la sorte,
nous n’espérions pas pénétrer sous la voûte du CNIT. D’ailleurs, nous n’avions pas les moyens de nous
acquitter du ticket d’entrée destiné au public.
Chaque année nous parcourions plutôt « Les boutiques du SICOB » : des stands d’exposition dressés
sur le parvis de La Défense dont l’entrée était libre et gratuite. Là se succédaient les stars de l’époque sur
lesquelles nous pouvions pianoter à loisir sans voir un « gris anthracite » nous intimer l’ordre de ne
« toucher qu’avec les yeux » : le PET CBM, l’Osborne 1 premier ordinateur « transportable » que nous
remarquions plutôt par la proximité patronymique avec le leader d’un groupe de Heavy Metal, et bien sûr
l’IBM PC sans disque dur mais avec deux lecteurs de disquettes 5 pouces ¼. Quelques mots tapés sur le
clavier et un appui sur la touche Enter provoquaient immanquablement la réponse « Syntax Error ».
Qu’importe ! Même si nous considérions leur vocabulaire plutôt limité, les machines acceptaient de
converser avec nous. Nous leur promettions alors de mettre à profit l’année à venir pour apprendre leur
langage, conscients que nous étions qu’elles pourraient en retour faire nos devoirs à notre place.
Le virus informatique n’a pas tardé à s’insinuer, porté par
l’initiative « 10 000 micros » de l’Éducation Nationale (quelques
lycées équipés en « Léanord Sil’z II »), des films comme
Wargames (avec Matthew Broderick) ou des séries TV comme
« Les petits Génies » (Whiz kids). Très vite nous avons tous
réorienté nos études de l’électronique vers l’informatique et
passions nos nuits à programmer en BASIC ou… désassembler les
logiciels du marché (mais ce sera une autre histoire…).
Pour l’heure, nous ne quittions pas les boutiques du SICOB
sans avoir fait main basse sur les « objets promotionnels », on ne
parlait pas encore de goodies à l’époque, dont les pochettes
d’allumettes (la loi Évin n’était pas encore passée par là…)
indispensables pour les pétards à mèche que nous faisions
exploser dans les nombreux souterrains de La Défense qui étaient
alors notre terrain de jeux.
Jean-Marc Do Livramento
Consultant Télécom
Un livre blanc
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