nursing synthesis fullF.qxd - Canadian Foundation for Healthcare
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Engagement et soins : les avantages d’un milieu de travail sain pour le personnel infirmier, leurs patients et le système Synthèse pour politiques Engagement et soins : les avantages d’un milieu de travail sain pour le personnel infirmier, leurs patients et le système Andrea Baumann1 RN, PhD Linda O’Brien-Pallas2 RN, PhD Marjorie Armstrong-Stassen3 PhD Jennifer Blythe4 PhD Renée Bourbonnais5 DSc Sheila Cameron6 RN, EdD Diane Irvine Doran7 RN, PhD Michael Kerr8 PhD Linda McGillis Hall9 RN, PhD Michel Vézina10 MD, MPH, FRCP Michelle Butt11 RN, MSc Leila Ryan12 MA, PhD 1 Vice-doyenne des sciences de la santé (soins infirmiers), professeure & co-directrice, Nursing Effectiveness, Utilization and Outcomes Research Unit, School of Nursing, McMaster University 2 Chaire FCRSS/IRCS de ressources humaines en soins infirmiers, professeure, Faculté des sciences infirmières et co-directrice, Nursing Effectiveness, Utilization and Outcomes Research Unit, University of Toronto 3 Professeure, étude sur la gestion et le travail, Faculté de gestion des entreprises, University of Windsor 4 Agente scientifique, Nursing Effectiveness Utilization and Outcomes Research Unit et professeure adjointe, School of Nursing, McMaster University 5 Chercheure, Faculté de médecine, Département de réadaptation, Université Laval 6 Doyenne, College of Graduate Studies and Research et professeure, University of Windsor 7 Professeur adjoint, Faculté des sciences infirmières, University of Toronto 8 Scientifique, Workplace Studies, Institute for Work and Health et professeur adjoint, Department of Public Health Sciences, Faculty of Medicine and School of Graduate Studies, University of Toronto 9 Professeur adjoint, Faculté des sciences infirmières, University of Toronto 10 Directeur, Direction de la santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux du Québec (19992000); conseiller médical en santé au travail à l’Institut national de santé publique du Québec (2000-2001). 11 Associée de recherche principale, Nursing Effectiveness, Utilization and Outcomes Research Unit, School of Nursing, McMaster University 12 Professeure clinique adjointe, School of Nursing, McMaster University Remerciements Cette recherche a été financée par la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé et The Change Foundation. Les partenaires sont Santé Canada, l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, les Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada, le Conseil Canadien d’agrément des services de santé, le Calgary Regional Health Authority et l’hôpital St. Michael à Toronto. La Nursing Effectiveness, Utilization and Outcomes Research Unit, financée par le Ministère de la Santé et des soins de longue durée, a offert un soutien supplémentaire. L'équipe de recherche remercie les personnes qui ont participé au groupe de discussion et aux entrevues dans l'ensemble du Canada, en particulier Mélanie Lavoie-Tremblay, qui a mené les entrevues au Québec. Nous tenons, en outre, à remercier le personnel de la Nursing Effectiveness, Utilization and Outcomes Research Unit de McMaster University et de University of Toronto, notamment Shirliana Bruce, Katie Wadey et Angela Thomas, qui ont apporté leur aide au groupe de discussion ainsi que pour les entrevues. Un grand merci aussi à Heather Spence Laschinger pour sa recherche bibliographique sur la travail et la prise en charge organisationnelle ainsi que les personnes et les organismes qui ont apporté leur pression au documentation et à la littérature grise. Afin de faciliter la lecture des textes, ce document, de façon générale, utilise le terme infirmières. Il est entendu que cette désignation n’est nullement restrictive et englobe les infirmiers. Nous tenons à préciser que cela ne constitue en aucune façon une négation des privilèges et des droits des infirmiers. Ce document est disponible aux sites Web suivants : www.chsrf.ca et www.changefoundation.ca Trois annexes publiées séparément en anglais sont également disponibles sur ces sites Web c 2001 ISBN 0-9689154-1-8 Messages principaux ■ La pénurie d’infirmières au Canada est attribuable, en partie du moins, à un milieu de travail qui épuise les infirmières chevronnées et décourage les nouvelles recrues. Il est toutefois possible de changer cet environnement. ■ On a démontré que le niveau de satisfaction au travail du personnel infirmier constitue un solide déterminant du niveau de satisfaction globale des clients. La satisfaction s’améliore lorsque les charges de travail sont gérables et que les employeurs aident à établir un équilibre entre les impératifs professionnels et familiaux. ■ Les infirmières, très stressées et vulnérables aux traumatismes, affichent un taux plus élevé d’absentéisme et d’incapacité que presque toutes les autres professions, ce qui perturbe les soins, rend la planification difficile et coûte énormément cher au système de soins de santé. ■ Des charges de travail plus lourdes améliorent la productivité à court terme, mais elles alourdissent les coûts à long terme, car le stress et la maladie chez les infirmières peuvent émousser le jugement et réduire la productivité, ce qui peut nuire aux patients. Pour alléger une partie de ce stress, il faut déléguer plus de travail aux aides et aux commis de service afin que les infirmières puissent se concentrer sur leurs patients. ■ Les infirmières donnent un meilleur rendement et montrent plus de loyauté envers leurs employeurs lorsqu’on respecte leurs compétences spécialisées, qu’elles peuvent avoir un certain contrôle sur leur vie (et notamment fixer leurs propres heures de travail) et qu’elles sont libres de pratiquer en exploitant toutes leurs ressources. ■ Il est plus facile de garder du personnel dans un milieu de travail moins stressant et plus favorable. Les bonnes relations de travail à l'intérieur de l’équipe de soins sont bénéfiques pour les patients et peuvent même réduire les taux de mortalité. En réduisant le roulement de personnel et laissant les infirmières exercer leur profession avec autonomie dans un contexte de collaboration, on aiderait énormément à améliorer le climat de travail. ■ Ce rapport présente beaucoup d’autres idées — certaines qui reposent sur l’expérience, d’autres qui émanent des résultats de recherche — qui peuvent aider à améliorer le milieu de travail des infirmières. Certaines sont aussi simples que le fait de prévoir des places de stationnement à proximité de l’édifice pour assurer la sécurité des infirmières qui travaillent de nuit. D’autres, comme le financement pluriannuel du système de santé, exigent une collaboration à tous les paliers, depuis les employeurs jusqu’au gouvernement fédéral. Sommaire La pénurie d’infirmières à laquelle fait face le système de santé du Canada menace les soins prodigués aux patients. Épuisées physiquement et psychologiquement, beaucoup d’infirmières démissionnent. Les employeurs ne peuvent combler les postes devenus ainsi vacants pendant que d’autres infirmières ne peuvent trouver d’emploi garanti leur offrant des heures qui leurs conviennent, ce qui est paradoxal. Entre-temps, les écoles d’infirmières ne peuvent répondre à la demande de nouvelles infirmières. Même si les soins aux malades et aux mourants ont toujours été exigeants, beaucoup des problèmes auxquels font face les infirmières aujourd’hui semblent émaner des milieux de travail rendus de plus en plus difficiles par les compressions et les perturbations des années 90. Ce document a été commandé pour répondre à deux questions : Quel est l’effet du milieu de travail sur la santé des effectifs infirmiers (et par conséquent, peut-être, sur les résultats pour les patients) ? Quelles solutions efficaces pourrait-on appliquer pour améliorer la qualité du milieu de travail infirmier (et par conséquent, peutêtre, les résultats pour les patients) ? Les recherches ont démontré clairement que les problèmes reliés au travail des infirmières et à leurs milieux de travail, qui comprennent le stress, des lourdes charges de travail, de longues heures, les traumatismes et les relations médiocres avec d’autres professions, peuvent avoir un effet sur leur santé physique et psychologique. Des recherches portant sur les professions ont démontré que de longues périodes de tension professionnelle ont une incidence sur les relations personnelles et augmentent les congés de maladie, le roulement de personnel et l’inefficacité. Pour préparer ce rapport, nous avons procédé à un vaste relevé de recherches revues par les pairs sur les soins infirmiers et sur le travail en général, lu un grand éventail d’autres documents sur l’état des soins infirmiers et interviewé des gestionnaires du système de santé, des infirmières, des fonctionnaires, des éducateurs, des représentants d’associations et de syndicats d’infirmières, ou organisé des groupes de discussion avec eux. En nous inspirant de ces sources, nous avons défini les problèmes auxquels font face les infirmières : ces problèmes sont reliés à la pression qui s’exerce au travail, à la sécurité d’emploi, à la sécurité en milieu de travail, à l’appui des gestionnaires et des collègues, au contrôle — de la pratique, des horaires de travail et des rôles de chefs de file plus importants pour les infirmières — et aux récompenses. On ne peut nier la gravité des défis que doit relever la profession infirmière, mais nous avons toutefois trouvé de nombreuses idées solides pour améliorer la situation. Il y a des raisons claires pour lesquelles les gestionnaires du système de soins de santé, des plus grands hôpitaux jusqu’à la petite clinique communautaire, ainsi que les ministères qui établissent leurs budgets et façonnent les politiques à l’échelon fédéral et provincial, doivent agir. Les organisations qui ne créent pas d’environnements de qualité pour attirer de nouvelles recrues et garder leurs infirmières chevronnées s’exposent à des pénuries qui peuvent mettre les patients en danger. Que faire ? Comme la plupart des gens, les infirmières ont besoin d’un peu de prévisibilité dans leur vie. Cela signifie qu’elles doivent retrouver un sentiment de sécurité au travail et sentir qu’on y a réduit le risque de traumatismes et de violence. Des cycles budgétaires plus longs aideraient les employeurs à assurer que des emplois ne disparaîtront pas. Un meilleur équipement et un effectif plus important peuvent aider à réduire le risque de traumatismes, qui augmente lorsqu’il n’y a personne pour aider à tourner un patient ou lorsqu’une infirmière est tellement occupée et surchargée qu’elle se pique avec une aiguille souillée. Les études montrent que de bonnes relations entre les soignants sont bénéfiques pour les patients et vont même jusqu’à réduire le taux de mortalité. Cela signifie que les infirmières ont besoin d’un plus grand appui de la part de gestionnaires qui comprennent leur travail, respectent leurs compétences spécialisées et peuvent leur offrir un sentiment de sécurité et de collectivité. Cela signifie aussi qu’il faut rétablir dans la profession infirmière la stratégie d’équipe qui permet de concentrer les efforts sur le patient et non sur les conflits interprofessionnels. Cela signifie enfin qu’il faut rendre la charge de travail gérable et offrir des possibilités de formation et de cheminement de carrière, ainsi que le temps nécessaire pour les saisir. Une étude a révélé que la satisfaction au travail des infirmières constitue le facteur déterminant le plus puissant de la satisfaction globale des clients. Comme la plupart des gens, les infirmières travaillent le mieux lorsqu’elles ont le sentiment de contrôler leur vie professionnelle et personnelle. Il est possible de créer ce sentiment de contrôle en donnant aux infirmières un plus grand rôle dans la planification des soins des patients, l’élaboration des politiques et leurs méthodes de travail (en leur permettant par exemple d’établir leurs propres heures de travail ou en ne les obligeant pas à faire des heures supplémentaires). Un travailleur démoralisé n’est pas productif et même si elles travaillent très fort, les infirmières pensent que le système de santé ne les apprécie pas à leur juste valeur. En dépit de la tendance croissant des soins à domicile et dans d’autres contextes non hospitaliers, les infirmières communautaires sont souvent moins bien rémunérées que leurs collègues des hôpitaux. Les infirmières occasionnelles ont plus de liberté que des employés de longue date lorsqu’il s’agit d’établir leurs heures de travail. L’argent n’est pas tout, mais c’est un barème important de la valeur du travail accompli. Des augmentations de salaire qui reconnaîtraient la compétence spécialisée et l’expérience, conjuguées à des débouchés en gestion plus nombreux et à un rôle plus clair dans l’administration du système, rehausseraient le statut des infirmières à leurs propres yeux et à ceux de tout le système. Ce sommaire présente un aperçu de quelques idées qui permettraient d’améliorer les conditions de travail dans le secteur de la santé. Le rapport en contient beaucoup d’autres qui varient de l’augmentation du nombre des postes pour les infirmières praticiennes jusqu’à l’inclusion de normes pour des lieux de travail sains lors de l’agrément des hôpitaux. Certaines idées sont simples à appliquer sur la scène locale. D’autres exigeront une collaboration. S’ils veulent obtenir de meilleurs résultats pour les patients, les gouvernements, les employeurs, les éducateurs et les infirmières doivent conjuguer leurs efforts afin de créer un milieu de travail sain pour les infirmières. Rapport final Pourquoi le bien-être du personnel infirmier est-il si important ? Parmi les nombreuses professions qui souffrent d’une pénurie de personnel, le secteur des soins infirmiers est l’un des plus touchés.1 Le système de santé canadien connaît en ce moment une crise de personnel infirmier qui menace l’intégrité des soins prodigués aux malades. Les symptômes de cette « crise silencieuse »2 comprennent la difficulté de trouver du personnel pour combler les postes vacants, notamment dans les secteurs spécialisés, le petit nombre de personnes qui entrent dans la profession et un nombre plus grand qui la quittent pour d’autres carrières. En outre, le personnel infirmier vieillit — l’âge moyen d’une infirmière canadienne est monté de 41 ans en 1994 à 43 ans en 1999 3 — et, comme la plupart des infirmières prennent leur retraite au milieu de la cinquantaine, il faut s’attendre à ce qu’un nombre important quitte la profession dans la prochaine décennie.4 Engagement et soins 1 Pendant des années, les problèmes du personnel infirmier au travail et ceux qui touchent leur milieu de travail ont été discutés dans des compte-rendus de recherche, parmi le personnel et les gestionnaires des soins infirmiers. La tension causée par les lourdes charges et les longues heures de travail, la faiblesse du statut professionnel, les relations difficiles au travail et la difficulté de tenir des rôles professionnels ainsi que divers risques inhérents à l’emploi peuvent affecter la santé physique et psychologique du personnel infirmier. Quand on avait encore beaucoup d’infirmières pour s’occuper des malades, le stress ne posait pas un sérieux problème. Mais aujourd’hui, les organismes qui n’investissent pas dans la qualité du milieu de travail pour attirer les nouvelles recrues et garder le personnel expérimenté s’exposent à des pénuries de personnel qui peuvent se réléver dangereuses pour les patients. Les décideurs et d’autres intervenants du système de santé ont la difficile tâche de comprendre la crise et de prendre des mesures pour la résoudre. Bien qu’à plusieurs égards les problèmes auxquels se trouve confronté le personnel infir« ... l’exercice mier en 2001 soient semblables d’un travail à ceux qu’il avait contraignant dans les années 1980, ceux-ci se pendant de trouvent aggravés longues par des changements sociaux, périodes affecte notamment par le les relations vieillissement de la population. personnelles et Bien que le soin prolonge les des malades et des mourants périodes de reste une tâche maladie, les exigeante, la réorganisation conflits, des soins de l’insatisfaction santé — qui visait à permettre dans le travail, aux organismes les rotations et de faire plus avec moins de moyens l’inefficacité. » — signifie que moins d’infirmières doivent s’occuper de patients plus nombreux et plus malades. En outre, la restructuration a réduit les choix d’emploi offerts au personnel infirmier, sa mobilité professionnelle et ses plans de carrière.4,5 On a créé un plus grand nombre de postes temporaires et à temps partiel, coupé des postes d’infirmière en chef et très peu investi dans la formation continue et le développement professionnel. De plus, les changements ne se limitaient pas aux hôpitaux. Le personnel infirmier a été soumis à des contraintes plus grandes dans le secteur des soins communautaires et des soins de longue durée parce que les progrès technologiques ont permis aux patients de passer dans ces milieux après des séjours plus courts à l’hôpital. Les recherches sur diverses professions démontrent que l’exercice d’un travail contraignant pendant de longues périodes affecte les relations personnelles et prolonge les périodes de maladie, les conflits, l’insatisfaction dans le travail, les rotations et l’inefficacité.6,7 Cette tension exacerbe les problèmes de santé et augmente les risques d’accidents et de blessures musculo-squelettiques, d’épuisement, de maladie, de toxicomanie et de taba- Figure 1 gisme.6,8,9,10,11 L’absentéisme parmi les infirmières a augmenté régulièrement, passant de 6,8 pour cent en 1986 à 8,5 pour cent de l’effectif en 1999, devenant une importante source de dépenses pour les établissements et le système de santé.12,13 Les chiffres élevés de l’absentéisme à long terme pour raisons psychologiques,14 les signes d’insatisfaction au travail et les forts taux de blessures musculosquelettiques préoccupent les employeurs. De plus en plus, le personnel infirmier commence à travailler avec un diplôme universitaire et a d’autres débouchés professionnels en réserve s’il ne trouve pas la profession gratifiante. Les gestionnaires font face, à court terme, à la difficulté de recruter et de garder assez d’infirmières pour un groupe de patients grandissant. À long terme, ils doivent se constituer un effectif durable dont le bien-être soutient des soins infirmiers de grande qualité. Portée du rapport Quelles solutions efficaces peut-on mettre en œuvre pour améliorer la qualité du 2 Engagement et soins Ce rapport, qui est une synthèse des recherches publiées et des connaissances tirées du vécu du personnel infirmier en matière de santé et de bien-être au travail, répond à deux questions : Quel est l’impact du milieu de travail sur la santé du personnel infirmier (et potentiellement, par contrecoup, sur les résultats pour le patient) ? milieu de travail pour le personnel infirmier (et potentiellement, les résultats pour le patient) ? Dans ce document, le terme « milieu de travail » désigne les sections dans lesquelles travaille le personnel infirmier (service ou programme) ainsi que l’organisme (hôpital ou communauté) qui les emploie et, dans une certaine mesure, le contexte social du gouvernement, de la profession et de l’opinion publique. Le terme « santé » désigne le bienêtre général de la personne et non seulement le fait d’être malade ou en bonne santé. L'approche La collecte de données Engagement et soins 3 L’équipe de recherche pluridisciplinaire a mis en commun toute son expertise en matière de ressources humaines, de restructuration, d’opérations au travail, de charge de travail, de mesures de réponse, de satisfaction professionnelle, de mélange de compétences, de blessures au travail et de santé psychologique pour réunir et analyser les données sur la vie du personnel infirmier au travail. Ce processus c’est inspiré du modèle sur la qualité de la vie au travail des infirmières15; modèle dont l’organisation de la recherche sur la vie professionnelle du personnel infirmier s’est largement inspirée. La Figure 1 montre d’ailleurs comment il fournit un cadre permettant de visualiser les forces qui, à l’intérieur et à l’extérieur, agissent sur le bien-être du personnel et, en définitive, sur les patients. Les influences internes comprennent les facteurs administratifs, comme la politique organisationnelle, la façon dont les politiques sont mises en pratique, l’entourage matériel et social du milieu de travail ainsi que des facteurs touchant individuellement le personnel infirmier. Quant aux facteurs externes, ils comprennent les politiques de santé, le marché du travail des soins infirmiers et les demandes exercées sur le système de santé. Le rapport est fondé sur trois ressources : un examen de la documentation publiée, une analyse de la littérature grise (documents non publiés : rapports, documents de travail et comptes rendus d’entrevues et de discussions de groupe). Parmi les documents publiés, l’équipe a trouvé des études scientifiques contenant des généralisations sur les caractéristiques et procédés du milieu de travail. Elle a trouvé aucun essai contrôlé randomisé, mais un certain nombre d’études de corrélation bien contrôlées. L’équipe a également examiné les études descriptives pertinentes et les publications fondées sur des perceptions, des ordres du jour politiques et les nouvelles tendances essentielles pour comprendre les réalités du milieu de travail contemporain. De son côté, la littérature grise était une importante source d’information beaucoup plus à jour que la documentation approuvée par les pairs, mais trop spécifique à des organismes pour être publiée dans une revue. (On trouvera, en anglais seulement, plus de renseignements sur la littérature grise et une liste des personnes interrogées dans les Annexes C et E (Engagement et soins) sur le site web de la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé à www.chsrf.ca ou www.changefoundation.com). Des représentants de l’équipe ont organisé dans l’ensemble du Canada des réunions, des groupes de discussion ou des entrevues téléphoniques avec un éventail de personnes s’intéressant au bien-être du personnel infirmier (administrateurs, représentants syndicaux, représentants d’associations, éducateurs et personnel infirmier de première ligne). Ils ont posé aux participants deux questions : quels sont les principaux problèmes affectant le bien-être du personnel infirmier ? Quelles sont les solutions aux problèmes liés à ces ques- tions ? — et se sont informés des programmes déjà en place. (On peut s’informer sur la gestion et les initiatives en matière de politiques essayées dans l’ensemble du pays aux Annexes A et B sous la rubrique Engagement et soins à www.chsrf.ca ou www.changefoundation.com). apporté au modèle a été de modifier l’ordre des principes de façon à ce que « les tâches adaptées aux moyens de la personne » l’emportent, soulignant l’importance que les intervenants attribuaient au volume de travail. Évaluation des milieux de travail du personnel infirmier Une fois cernées les principales questions concernant le milieu de travail du personnel infirmier, les chercheurs devaient en saisir la pertinence pour les infirmières en les rapprochant des caractéristiques des milieux de travail sains. Le modèle de Kristensen16 sur la « societé, le stress et la santé » est fondé sur le modèle de demande/contrôle ou celui de la pression au travail mis au point par Karasek et Theorell et associés17,18 et le modèle effortrécompense élaboré par Siegrist et ses collègues,19 ainsi que les études rigoureuses menées par d’autres chercheurs. Le modèle comprend six dimensions d’agents stressants identifiés par la recherche et les relie aux deux dimensions individuelle et sociale. Selon ce modèle, le milieu de travail optimal pour le bien-être social et psychologique comprend les éléments suivants : des tâches adaptées aux moyens de la personne un bon degré de prévisibilité ■ un bon soutien social ■ un travail intéressant ■ un bon degré d’influence au travail ■ un équilibre entre l’effort et la récompense ■ ■ Engagement et soins L’équipe de recherche a employé ce modèle pour évaluer le bien-être du personnel infirmier dans son milieu de travail parce qu'il était basé sur les résultats de recherches bien documentées et qu’il fournissait un cadre utile pour discuter des principales questions identifiées dans la documentation et les données recueillies sur le terrain. Le seul changement 4 Le milieu de travail du personnel infirmier : principes, problèmes et solutions Le tableau 1 indique comment les grandes questions touchant le bien-être du personnel infirmier relevées dans l’analyse de la documentation, les groupes de discussion et les entrevues étaient catégorisées selon les six principes de Kristensen.16 Certaines questions se rapportent à plus d’un principe, mais, par commodité, sont attribuées à un seul d’entre eux. Exigences adaptées aux ressources et moyens de la personne Les contraintes du travail Questions : Nombre d’intervenants considèrent que l’écart entre le travail demandé aux infirmières et ce que celles-ci peuvent raisonnablement donner menace leur santé et présente des risques pour les patients. En Ontario, le Resource Intensity Weights — indicateur d’acuité et de la complexité des cas des patients hospitalisés — a régulièrement augmenté depuis 199420 et les infirmières travaillent proportionnellement plus.21 Les infirmières se trouvent également en butte au manque de personnel et à l’excès d’heures supplémentaires à cause de la pénurie dans l’ensemble du système. Le personnel infirmier plus âgé et expérimenté trouve particulièrement difficile de soutenir un rythme de travail aussi intensif, car leur expérience leur impose des tâches supplémentaires d’encadrement et d’administration ainsi que l’obligation de rester au chevet des malades. D’autres contraintes, liées aux lourdes charges de travail ou alourdies par elles, sont les contraintes de temps, les demandes contradictoires, les inter- Tableau 1 : Questions principales touchant le travail du personnel infirmier (adaptées selon Kristensen, 1999) Engagement et soins 5 Principes Questions Exigences adaptées aux ressources et moyens de la personne Contraintes du travail Degré de prévisibilité Sécurité d’emploi; sécurité au travail; violence en milieu de travail Degré de soutien social Soutien de la part des supérieurs et des collègues; éducation et développement Degré de signification/sens Identité professionnelle Degré d’influence Contrôle sur la pratique et les horaires; leadership dans les soins infirmiers Équilibre effort/récompense Rémunération; reconnaissance et récom penses ruptions, l’intensité de la concentration, l’insuffisance des connaissances et des compétences et l’insuffisance ou l’indisponibilité des ressources. Les recherches menées par O’Brien-Pallas et ses collègues révèlent que les lourdes charges de travail contribuent à la pression au travail et laissent entendre que les augmentations de productivité à court terme entraînent des coûts médicaux à long terme.20 Le personnel infirmier travaillant dans la plupart des cliniques de l’Ontario — notamment le personnel des services d’urgence et de chirurgie — travaille à une intensité qui pourrait nuire à sa santé. L’étude indique un rapport quasi-parfait entre le nombre d’heures supplémentaires et les congés de maladie.20 En outre, les gros volumes de travail peuvent expliquer un taux d’absentéisme plus important chez les infirmières travaillant à plein temps que parmi celles qui sont à temps partiel. Au Canada, aux États-Unis, au RoyaumeUni et en Suède, de grands nombres d’infirmières souffrent d’une pression au travail assez grave pour affecter la qualité des soins prodigués aux patients22,23, 24, 25 et l’on constate que l’affaiblissement des ratios infirmièrepatients occasionnent des complications et de moins bons résultats pour les malades.25,26,27 Inversement, une meilleure dotation en personnel produit de meilleurs résultats pour les patients.27,28 Solutions : Souvent encore, le nombre des effectifs reflète des considérations financières plutôt que les besoins des patients, mais beaucoup d’organismes réévaluent maintenant leurs pratiques de dotation en personnel. Les gestionnaires doivent veiller à ce qu’il y ait concordance entre les besoins du personnel infirmier et les exigences du travail. Beaucoup d’intervenants laissent entendre qu’il faudrait engager un plus grand nombre d’infirmières, créer de nouveaux postes à plein temps en réaffectant les fonds actuellement réservés aux postes temporaires et engager plus de personnel volant permanent. Créer des postes d’infirmière en chef, comme les coordonnatrices cliniques, permettrait aux infirmières soignantes de se concentrer sur les patients. Engager plus de personnel administratif et d’infirmières commises aux soins personnels permettrait également d’alléger la tension. Les recherches se poursuivent sur la charge de travail du personnel infirmier et les critères concernant les ratios personnelpatients, mais les approches empiriques comprenant un cadre théorique et les nombreux facteurs influençant la charge de travail du personnel infirmier sont encore au stade de l’élaboration.31 Les efforts pour établir de meilleurs systèmes doivent s’intensifier afin de permettre aux planificateurs des ressources humaines de prendre de meilleures décisions sur la dotation en personnel. Une meilleure communication et des relations plus étroites entre les membres de l’équipe contribuerait également à alléger la pression au travail. En outre, les réunions de personnel, souvent oubliées pendant la réorganisation, doivent être rétablies. Il 6 Engagement et soins Un problème qui se pose aux gestionnaires des ressources humaines est de savoir en quoi consiste une charge de travail raisonnable pour le personnel infirmier.29,30 Les systèmes actuels de mesure des charges de travail se concentrent sur les tâches de base, ignorant la complexité des soins médicaux et infirmiers prodigués aux malades, les caractéristiques des infirmières qui prodiguent les soins ainsi que le milieu dans lequel ceux-ci sont donnés30 et mesurent seulement une partie du travail accompli.29 Résultat : l’effort et les compétences déployés par le personnel infirmier sont mal reconnus, mesurés et rémunérés. faudrait également organiser des services de garderie pour les enfants et les aînés ainsi qu’une cafétéria ouverte 24 heures sur 24, installer des salons du personnel et faire des suggestions aux infirmières pour l’aménagement de leur espace de travail. Enfin, le personnel infirmier sentirait moins le poids de la pression au travail s’il pouvait prendre des pauses et il devrait disposer des fournitures et de la technologie nécessaires en tout milieu infirmier. Degré de prévisibilité Un fort degré de prévisibilité est une importante exigence pour un milieu de travail équilibré. Pour le personnel infirmier, les trois sources d’incertitude sont : la sécurité d’emploi, les risques de blessures et la violence au travail. Sécurité d'emploi Engagement et soins 7 d’emploi, mais le climat de méfiance occasionné par les coupures persiste. Solutions : Le rétablissement de la confiance entre la direction et le personnel de première ligne exige de bonnes communications.38,39 La bonne communication, c'est non seulement ce qu’on communique, mais aussi la manière de le faire. Les recherches sur la communication dans les organismes de santé sont peu nombreuses; elles indiquent cependant que de fréquentes communications informelles entre les paliers hiérarchiques sont plus efficaces que des réunions officielles.40 « Les études menées sur le personnel infirmier québécois confirment le lien existant entre la santé et l’insécurité d’emploi... » Questions : Dans les années 1990, beaucoup d’industries ont tenté d’améliorer l’efficacité de leurs opérations en faisant plus avec moins de moyens, stratégie qui a souvent entraîné des cycles de réduction et de réorganisation interne. Les études menées auprès des divers groupes de professions ont révélé que les employés ayant les postes les moins sûrs souffrent le plus de l’angoisse, de la dépression, de l’épuisement, d’une mauvaise santé, dorment mal et accusent les plus forts taux d'absentéisme.32 Les études menées sur le personnel infirmier québécois confirment le lien existant entre la santé et l’insécurité d’emploi33 et, en Ontario, entre l’insécurité d’emploi, l’insatisfaction et le peu de fidélité envers leurs organismes.34,35,36,37 L’actuelle pénurie de personnel infirmier a augmenté la sécurité Sécurité au travail Questions : Les travailleurs dans le domaine de la santé souffrent plus de blessures musculosquelettiques que tout autre groupe professionnel. En Colombie-Britannique seulement, il a perdu en tout 169 579 jours de congés de maladie liés à la pression au travail en 1997.41 Le personnel infirmier, en particulier, endure beaucoup de contraintes et a beaucoup de diffi42,43 cultés. Selon Statistique Canada, les blessures reliées à leur travail sont plus coûteuses que celles qui menacent les professions à risque (pompiers, policiers, employés des transports).12 Plusieurs études ont révélé, dans les milieux de travail infirmiers, un rapport entre la densité du personnel, la surcharge de travail, le stress et les blessures musculo-squelettiques44. On constate en outre que la pression au travail — mélange de lourdes exigences professionnelles et de faible latitude pour prendre des décisions — augmente les taux de blessure. Une étude longitudinale sur 4 000 travailleurs de la santé en Colombie- Britannique a démontré que la pression au travail augmentait les risques de blessures musculo-squelettiques et de demandes de dédommagement.45 Parallèlement, une étude transversale sur les infirmières suédoises a révélé que la pression au travail était liée à l’augmentation d’un double risque de lombalgie.46 Beaucoup d’infirmières s’abîment le dos quand les sections où elles travaillent manquent de personnel et quand elles doivent porter les patients toutes seules.47 Une étude prospective sur les blessures au dos dues à un effort extrême chez 24 500 infirmières suédoises pendant une période d'un an a révélé que la plupart des incidents survenaient durant les transferts de patients et souvent quand les infirmières travaillaient seules.48 mauvais entretien du milieu de travail, l’utilisation d’un équipement qui ne convient pas et les fournitures manquantes augmentent les risques de blessures chez les infirmières, et que l’équipement comme le lève-malade peut prévenir les blessures. Violence en milieu de travail Solutions : On peut en déduire que tout effort pour réduire la charge de travail peut aussi réduire les taux de blessure. Il existe beaucoup de programmes de sécurité au travail, mais la documentation indique qu’il peuvent échouer si la pression au travail et l’instabilité du personnel encouragent les pratiques dangereuses. L’expérience a démontré qu’un Les risques courus par le personnel infirmier dans les hôpitaux et les milieux communautaires augmentent et sont peut-être symptomatiques d’une société de plus en plus violente, mais cette situation peut aussi être attribuée au manque de personnel, car les temps d’attente prolongés dans les salles d’urgence sont souvent à l’origine des attaques 8 Engagment et soins Un examen rétrospectif de 221 blessures aiguës survenant chaque année dans un grand hôpital de soins tertiaires en ColombieBritannique a révélé que 59 % des blessures à risque moyen ou élevé auraient pu être évitées.49 L’éducation et l’utilisation des bons procédés réduisent les risques de blessures, mais les facteurs organisationnels également font une différence.50 Une étude a révélé que les taux de blessure par piqûre accidentelle étaient reliés au caractère temporaire du personnel, alors que les taux de blessure plus faibles caractérisaient les hôpitaux ayant une excellente réputation comme lieu de travail pour les infirmières et où la dotation en personnel était stable.51 D’autres problèmes de travail, comme l’allergie au latex, sont également coûteux. Questions : Les situation violentes accentuent le caractère imprévisible du travail des infirmières. Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail 52 définit la violence au travail comme « tout acte par lequel une personne est maltraitée, menacée, intimidée ou agressée dans l’exercice de ses fonctions professionnelles. » Les coupables peuvent être des infirmières, d’autres professionnels ou des patients et leurs familles. Il est difficile d’évaluer la prévalence de ce problème parce qu’il n’est pas défini de façon cohérente et, probablement aussi, parce qu’il n’est pas toujours signalé.53 Une enquête menée dans un certain nombre d’hôpitaux de l’Alberta et de la Colombie-Britannique a révélé que beaucoup d’infirmières avaient été victimes de violence au cours des cinq derniers quarts de travail.54 Trente-huit pour cent avaient été l’objet de « remarques ou d’attitudes blessantes », avaient été humiliées devant leurs collègues ou victimes de coercition. Un bon nombre avaient reçu des menaces verbales ou écrites ou été agressées. En Alberta, la plupart des attaques venaient des patients, mais environ le quart des abus verbaux émanaient des médecins ou des collègues. perpétrées sur le personnel.55 Solutions : Beaucoup d’hôpitaux essaient d’assurer un milieu sans agression et ont augmenté les mesures de sécurité dans les secteurs clés. Les participants au groupe de discussion ont demandé l’établissement de politiques fermes pour traiter les comportements violents, plus de soutien au personnel en contact direct avec les patients et leurs familles et le recours aux bénévoles pour établir un contact personnel avec les patients mécontentés par les retards. Ils ont proposé comme stratégies de lutte contre la violence au travail des espaces de stationnement sûrs, de bons outils d’évaluation des risques, des avertisseurs de sécurité pour les infirmières travaillant en communauté ou dans des milieux dangereux, des services de counselling et des procédés de signalement permettant d'intervenir rapidement en cas de comportement violent de la part d’infirmières ou de médecins. Degré de soutien social Engagement et soins 9 Au cours de la dernière décennie, il y a eu d’importants changements dans le soutien émotif et cognitif que les infirmières reçoivent dans leur travail. La société est passée du milieu de travail classique et du contrat psychologique par lequel l’employeur offrait à l’employé la sécurité d’emploi et le soutien voulu en échange d’un travail bien fait38 à un monde où les employeurs peuvent offrir du travail à temps partiel ou temporaire et où les employés peuvent avoir plusieurs emplois. L’appui social en milieu de travail vient des gestionnaires, des supérieurs et des collègues; le soutien cognitif, des mentors et des politiques organisationnelles favorisant un bon développement professionnel et l’éclosion des carrières. Soutien des supérieurs et des collègues Questions : Une étude canadienne sur le personnel infirmier durant les périodes de coupures a révélé l’importance de l’appui des supérieurs et des collègues dans l'allègement du stress. Les infirmières soutenues par leurs superviseurs sont restées fermes et celles qui se sentaient appuyées par le bureau du personnel se sont senties moins vulnérables face à l’insécurité de leur travail, plus satisfaites de leur charge de travail et des débouchés qui s'ouvraient à elles et plus satisfaites dans l'ensemble.38, 39 De bonnes relations avec les collègues et les supérieurs peuvent également réduire les rotations de personnel.56 Les études publiées et l’expérience vécue indiquent que la fidélité des infirmières envers leur organisme avait baissé et, du moins partiellement, à cause du sentiment que leur employeur ne les soutenait plus. Après le licenciement des infirmières en chef et des cadres moyens au cours de la réorganisation, les infirmières ont reçu moins d’appui émotif et n’ont eu personne à consulter pour les problèmes touchant les patients ou la section. D’autre part, le redéploiement des membres de l'équipe infirmière a réduit la collaboration dans le soin des malades, et les relations avec les autres professionnels de la santé se sont détériorées à cause de la tension que chacun vivait et du peu de temps qu’il avait pour les échanges sociaux, qui sont le ciment des équipes solides. Solutions : Au cours de la dernière pénurie de personnel infirmier, les hôpitaux « à succès » n’ont pas souffert de manque de personnel.40 Mais aujourd’hui, les organismes qui cherchent du personnel de choix doivent proposer un nouveau type de contrat psychologique offrant d’excellentes conditions de travail contre un excellent travail. Les bonnes relations au sein de l’équipe influencent les patients57 et vont même jusqu’à réduire le taux de mortalité;58 on constate d’ailleurs de meilleurs résultats chez les patients quand il y a une bonne collaboration entre le personnel infirmier et les médecins.28, 59 En outre, les participants au groupe de discussion ont convenu que les infirmières avaient besoin de gestionnaires « Une étude intermédiaires canadienne pour faciliter les sur le person- relations dans les deux sens et aunel infirmier delà du groupe de travail. durant les Baumann et ses périodes de collègues60 déclarent que les coupures a professionnels révélé travaillant dans l’importance de des équipes pluridiscil’appui des plinaires devraient éviter supérieurs et les conflits en se des collègues concentrant sur les besoins du dans patient plutôt que l'allègement sur leur rôle de professionnel. du stress. » vent soutenir leur personnel infirmier en appuyant leurs décisions cliniques et en leur offrant des possibilités de perfectionnement professionnel ainsi que des débouchés. L’évaluation du rendement et le mentorat dans les équipes infirmières font place à l’encouragement, à la validation et à l'établissement d'objectifs, tandis que l’absence de supervision entraîne la baisse des normes de qualité.35 Un programme du gouvernement de la ColombieBritannique61 permet aux infirmières en chef d’être relevées de 20 à 30 % des soins aux patients pour s’occuper de l’encadrement des nouvelles infirmières. Les organismes doivent donc investir dans la formation continue de leur personnel. Il est essentiel pour le personnel infirmier de se tenir au courant des nouvelles connaissances et des nouvelles réalisations. En outre, le baccalauréat est en voie de devenir une condition d’entrée dans la profession et les écoles de pratique infirmière ont besoin d’enseignants plus titrés. Bien que rien n'indique si la formation continue améliore directement les soins aux patients, les études confirment que plus les infirmières sont compétentes, plus l’efficacité des soins augmente.62,63 En outre, l’accès à l’instruction montre fortement aux infirmières que leur organisme tient à elles. Degré de signification et sens Éducation et développement professionnel Solutions : Les organismes de santé peu- Les infirmières trouvent un sens à leur travail quand elles peuvent s’occuper de patients en adoptant un comportement conforme à la philosophie de leur profession à l’égard des soins. Identité professionnelle Questions : En tant que membres d’une profession réglementée par des organismes professionnels, les infirmières reçoivent des directives sur la portée de la pratique. Cependant, elles acquièrent leurs perceptions 10 Engagement et soins Questions : Pendant la restructuration, les organismes de santé ont réduit leur appui au développement professionnel. Le transfert à la gestion de programme a entraîné la pratique du mentorat et de l’évaluation des infirmières débutantes; en outre, les ressources destinées à la formation continue ont été coupées. Aujourd’hui, les pénuries de personnel rendent difficile la fréquentation des cours de formation, même lorsque ceux-ci sont disponibles. du genre de rôle qu’elles devraient jouer au cours de leur formation et dans leur milieu de travail par la fréquentation de leurs collègues et de leurs mentors. À partir de là, les infirmières développent leurs normes personnelles en matière de soins. Bien qu’il existe des variations individuelles dans la perception que les infirmières ont de leur rôle, la plupart d’entre elles souscrivent à la philosophie holistique des soins et leur travail a tout son sens quand elles peuvent s’occuper de tous les aspects de la santé d’un patient. Dans les milieux contemporains de la santé, le modèle de soins infirmiers est souvent relégué au second plan par rapport à un modèle médical axé sur le traitement.60 En raison de leurs lourdes charges de travail, les infirmières ont seulement le temps de s’occuper des besoins physiques immédiats des patients; c’est pourquoi elles se découragent souvent et se sentent coupables quand elles négligent leurs besoins psycho-sociaux et spirituels.35 Solutions : Il conviendrait de s’appliquer plus attentivement à comprendre la philosophie que les infirmières attachent aux soins qu’elles prodiguent, à en reconnaître la place et la valeur dans le système de santé. Degré d’influence Engagement et soins 11 Pour les infirmières, trois grandes questions se posent en ce qui concerne l’accroissement de leur influence sur leur milieu de travail et, en conséquence, de leur fidélité à l’égard de celui-ci : contrôle sur la pratique infirmière, contrôle sur les horaires et le leadership des soins infirmiers. Contrôle sur la pratique infirmière Questions : Établir un rôle professionnel est un préalable pour avoir un certain contrôle sur la pratique des soins. Les nouvelles technologies et les changements organisation- nels ont brouillé les frontières entre le rôle des infirmières et celui des infirmières auxiliaires autorisées et l’attribution des responsabilités varie même au sein des établissements. Cela provoque de la tension au sein de l’équipe infirmière et en mine l’efficacité. Le fait d’avoir un certain contrôle sur la pratique des soins infirmiers — la liberté de travailler de façon autonome dans le plein exercice de leurs moyens — est régulièrement relié à la satisfaction au travail64 et l’on a constaté que le fait d’accorder une plus grande latitude au personnel dans la prise de décision réduit la rotation.65 Une étude récemment menée en Ontario sur un vaste échantillon de personnel a révélé que la liberté d’action accordée aux employés présageait fortement un faible niveau de pression au travail et la satisfaction au travail.64 En outre, ces conclusions ont des répercussions sur la santé physique et mentale.66 Quand le personnel infirmier n’a que peu de voix au chapitre de ce qui concerne les soins à prodiguer, il sent que son expérience n’est pas valorisée, ce qui affaiblit sa fidélité à l’égard de son employeur. Il estime qu’il devrait pouvoir utiliser son expertise dans tous les aspects des soins relevant de sa compétence, y compris dans la défense des droits des patients. Souvent, les administrateurs ne comprennent pas le rôle des infirmières ni leur expertise. Au cours de la restructuration, les infirmières ont souvent été transférées à des postes, sans égard pour leur domaine de spécialisation35, 67 et maintenant encore, il arrive fréquemment que leurs qualités et compétences cliniques ne soient même pas mentionnées dans les annonces de postes. Il s’agit là d’un gaspillage d’expertise.68 Solutions : Si les organes réglementaires s’occupent d’établir les directives générales, les infirmières et les infirmières auxiliaires doivent aussi pouvoir négocier leur rôle dans des milieux de travail particuliers. Celles-ci doivent être incluses dans la conception des tâches d’aide sanitaire afin qu’elles puissent avoir leur mot à dire sur la meilleure façon de la prodiguer. emploi du temps et les quarts de travail. Les participants au groupe de discussion ont déclaré que certaines infirmières ont recours à l’afficheur téléphonique pour filtrer les appels et éviter de prendre, une fois de plus, un quart de travail imprévu. La tendance à recourir au travail à temps partiel et au travail occasionnel a peutUne meilleure compréhension du rôle du être contribué à désorganiser les personnel infirmier aiderait celuiinfirmières, à augci à s’engager dans le travail effi« Une étude de équipes menter les coûts d'orientation, à cace et sérieux qui le gardera Weisman et fragmenter la continuité des fidèle à son poste. Les particiaux patients et même à pants au groupe de discussion ont Nathanson a soins détourner les aspirants à la carfortement appuyé la nécessité révélé que le rière d’infirmière. Cependant, d’associer les infirmières aux beaucoup d’infirmières ne peudécisions touchant les soins degré de vent toujours pas satisfaire leur qu’elles doivent prodiguer aux satisfaction préférence pour le travail à patients. Les aider à travailler temps ou à temps partiel. d’une façon satisfaisante pour professionnelle plein Celles qui travaillent à plein elles présente aussi d’autres avandu personnel temps et qui préféreraient le tages. Une étude de Weisman et 69 partiel sont méconNathanson a révélé que le degré infirmier était le temps 34 tentes, tandis que les infirde satisfaction professionnelle du plus fort mières plus jeunes qui ont des personnel infirmier était le plus prêts pour frais d’études à remfort déterminant de la satisfaction déterminant de bourser doivent souvent partir générale des clients. la satisfaction si on ne leur offre que des Contrôle sur les horaires postes à temps partiel. générale des clients. » Solutions : Les gestionnaires des ressources humaines devraient peut-être ré-évaluer leurs stratégies de recrutement du personnel infirmier afin de faire de la place aux préférences particulières. À cet égard, la documentation disponible et les données relevées dans le vécu indiquent qu’un horaire souple donne aux infirmières un meilleur contrôle sur leurs heures de travail. Certains employeurs ont mis en œuvre avec succès des stratégies permettant au personnel d’établir ses propres horaires ou des stratégies novatrices permettant aux infirmières de travailler à plein temps, mais avec des horaires adaptés à leur mode de vie. Les employeurs 12 Engagement et soins Questions : Les infirmières se sentiraient plus libres de leurs mouvements si elles pouvaient établir leurs propres heures de travail. À mesure que la pénurie de personnel infirmier s’aggrave, la difficulté de remplacer le personnel absent oblige les infirmières à prendre des heures de travail qui ne leur conviennent pas et de faire plus d’heures supplémentaires. Les employés occasionnels sont plus en demande, ce qui leur donne plus de latitude pour travailler dans les heures de leur choix, tandis que les infirmières à plein temps, sur lesquelles les gestionnaires ont plus de contrôle, ont moins de liberté pour choisir leur peuvent s’inspirer de l’expérience d’autres organismes et travailler avec les syndicats à régler les problèmes qui empêchent les infirmières de travailler selon des horaires qui leur conviennent.31 Ils peuvent également consolider leurs effectifs en différenciant les employés qui travaillent à plein temps (souvent en raison d’obligations familiales) des employés occasionnels et proposer aux employés à temps partiel les mêmes avantages et mesures incitatives qu’au personnel à plein temps. Si le coût des heures supplémentaires (temps et demie) était réorienté vers des heures équivalentes à plein temps, des économies seraient possibles. Leadership dans les soins infirmiers Engagement et soins 13 Questions : Les infirmières trouvent difficile de jouer un rôle de quelque importance dans le processus de décision ou de communiquer efficacement avec les décideurs, parce qu’elles sont sous-représentées dans les hiérarchies institutionnelles. En conséquence, elles ont des pouvoirs limités pour influencer le changement ou pour amener des améliorations. Les comptes rendus de recherche et les données relevées sur le terrain confirment le fait que la participation limitée des infirmières aux décisions est un facteur d’inefficacité qui peut même se révéler dangereux. Par exemple, le rapport de l’enquête du Manitoba Pediatric Cardiac Surgery sur la mort de douze enfants a souligné que les infirmières « n’étaient jamais traitées dans l’équipe chirurgicale comme des égales et des partenaires à part entière » et que les « préoccupations sérieuses et légitimes qu’elles avaient » étaient balayées.74 La direction du personnel infirmier a été considérablement affaiblie quand les infirmières en chef et les directeurs de section ont été mis à pied. L’introduction de conceptions organisationnelles, comme la gestion de programme, a laissé aux infirmières très peu de possibilités d’avancement et les a privées d’autorité disciplinaire. Les études montrent comment de bons supérieurs dans le secteur des soins infirmiers peuvent alléger la pression au travail.70 On constate en outre que le leadership qui soutient l’équipe et favorise l’initiative chez les infirmières, réduisait la rotation.40,71,72 Wilson et Laschinger73 ont découvert que l’opinion des infirmières sur l’accès au pouvoir et l’avancement dans leur travail dépendait de la perception qu’elles avaient de la puissance de leur gestionnaire. Sur le marché du travail réorganisé, les infirmières sont souvent supervisées par des personnes qui ne sont pas de la profession, ce qui signifierait que des problèmes comme la mauvaise administration des soins peuvent passer sous silence et n’être pas pris en compte par les gestionnaires, qui n’en mesurent pas la gravité. Solutions : Une influence organisationnelle est possible dans un climat de respect, où les employés ne sont pas traités comme une « ressource humaine détachable ».75 Les infirmières doivent avoir des échelons de carrière dans la hiérarchie clinique autant que dans la hiérarchie administrative. Il convient de rétablir dans certains hôpitaux les postes d’infirmière en chef. Dans certains établissements, des innovations comme la direction partagée et la formation de comités infirmiers chargés de régler les préoccupations professionnelles du personnel et d'associer celui-ci à l’élaboration des politiques, se révèlent avantageuses. D’autre part, la pression monte pour le retour des infirmières en chef et l’on appuie dans une certaine mesure la participation d’infirmières au conseil d’administration. Au Québec, les lois veillent à ce que les hôpitaux et les centres de santé aient un directeur des soins infirmiers qui soit de la profession et à ce que chaque établissement ayant cinq infirmières ou plus soit doté d’un conseil infirmier relevant du conseil d’administration.76 Les autres province devraient également adopter des stratégies analogues. Équilibre entre effort et rétribution Le modèle effort-rétribution de Siegrist19 indique que quand les employés constatent un déséquilibre entre les efforts qu'ils fournissent et ce qu’ils reçoivent en retour, ils ont des réactions émotives et physiques à caractère pathologique. Comme les sentiments des employés envers leur travail varient, il est difficile de constater un équilibre entre l’effort déployé et la rétribution de celui-ci. La rétribution offerte aux infirmières comprend la rémunération, la valorisation et les possibilités de croissance personnelle et/ou « ... l’argent de perfectionnement professeul devient sionnel. une question primordiale en l’absence d'autres sources de satisfaction. » Rémunération Solutions : Plus on met l’accent sur les soins communautaires, plus il importe de veiller à ce que le personnel infirmier chargé des soins communautaires et des soins de longue durée se prévale de la parité salariale. Reconnaissance et récompenses Questions : La perception par les infirmières du fait que leur profession n’est pas valorisée indique un décalage entre effort et rétribution. Les échelles salariales pour le personnel infirmier comportent relativement peu d’augmentations; une expertise clinique avancée est donc faiblement reconnue. En outre, les offres d’emploi demandant des infirmières pour s’occuper de groupes de patients particuliers mentionnent rarement des compétences ou une expérience spécialisée, omission qui mène à une sous-utilisation des compétences infirmières au détriment de l’organisme et de ses patients.68 De son côté aussi, le gouvernement n'utilise pas les compétences des infirmières. En Ontario, en dépit du cadre juridique et réglementaire établi en 1997 et malgré la recherche qui appuie leur efficacité, les infirmières ont de la difficulté à trouver du travail. Tandis que le ministère de la Formation et des Collèges et Universités finance leur instruction pour la pratique indépendante, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée les paie indirectement, à travers des médecins — sauf dans le Nord et dans des régions isolées. Peu trouvent du travail dans les centres urbains, même quand il y a une pénurie de médecins de famille.79 14 Engagement et soins Questions : La documentation sur la pratique infirmière soutient qu’il existe un rapport entre la satisfaction des employés à l’égard de leur rémunération et leur satisfaction générale dans le travail, mais que l’argent seul devient une question primordiale en l’absence d’autres sources de satisfaction.77 Dans certaines provinces, l’acte de soumissionner pour des contrats de prestation de soins communautaires a occasionné une très forte concurrence parmi les pourvoyeurs de soins et eu pour conséquence de faire tomber le salaire des infirmières plus bas que les salaires payés par les hôpitaux. En outre, l’acte de soumissionner encourage les contrats à court terme qui réduisent la sécurité d’emploi. Il en résulte une migration du per- sonnel infirmier au secteur hospitalier. D’autre part, le transfert du secteur de la santé publique au niveau municipal a également mené à la réduction des salaires et des services infirmiers de santé publique, ce qui affectera en fin de compte la santé publique ellemême.78 Solutions : Les stratégies qui amèneraient les infirmières à se sentir plus valorisées et participantes dans leur milieu de travail comprennent : accorder des primes pour le niveau d’expérience, ajouter des augmentations aux échelles salariales, encourager plus d’infirmières de grande expérience à pratiquer le mentorat et la consultation, et valoriser le personnel infirmier en reconnaissant ses grandes réalisations. Trouver un moyen de favoriser l’avancement des infirmières sans qu’elles abandonnent les soins directs aux patients — ce qui s’appelle la promotion clinique — permet aux infirmières de se sentir récompensées tout en maintenant dans l’organisme une excellente qualité de soins. Les ministères de la Santé doivent modifier leurs pratiques de financement afin de permettre au personnel infirmier d’exercer sa profession de façon autonome en harmonie avec la formation reçue. Les participants au groupe de discussion ont convenu que les infirmières doivent avoir un milieu de travail sûr et convenable, des allocations d’automobile, des contrats à long terme et des moyens techniques pour communiquer avec leurs collègues. Dans les hôpitaux et les installations de soins de longue-durée, des améliorations comme les programmes de mieux-être, des cours de conditionnement physique, des équipements d’exercice et l’occasion de socialiser, contribueraient sensiblement à rehausser la qualité de vie des infirmières au travail. Engagement et soins 15 Comment améliorer le bien-être du personnel infirmier ? Personne ne met en doute l’existence d’une pénurie de personnel infirmier. Les gouvernements, les associations d’infirmières et les organismes de santé luttent tous pour maintenir les soins de santé prodigués aux patients. Pour réussir, ils devront aller plus loin que les campagnes de recrutement. Aujourd’hui, la pratique infirmière offre peu de roses et beaucoup d’épines. Pour qu’elle demeure une profession viable, son statut doit être amélioré tout comme le bien-être des infirmières. Le personnel infirmier représente un important capital humain et il est essentiel d’investir dans son bien-être parce que le bienêtre des patients dépend, en définitive, de l’excellence de son travail. Beaucoup d’idées avancées dans le groupe de discussions et les entrevues ont déjà été mises en œuvre quelque part au Canada, mais la diffusion de nouvelles idées est souvent ralentie par la concurrence entre les établissements de santé.80 La question est de savoir comment amener les changements — culturels, structurels, matériels et stratégiques — qui amélioreront le bien-être des infirmières. Modifier la culture et la structure Les gouvernements fédéral et provinciaux sollicitent des suggestions d’infirmières pour l’élaboration des politiques.81 Le Comité consultatif fédéral-provincial-territorial des ressources humaines en santé a mis au point une stratégie pancanadienne comprenant l’établissement au Canada d’un Comité consultatif multilatéral sur les soins infirmers.82 En mai 1999, un Bureau de la politique des soins infirmiers a été créé à Santé Canada dans le but d’agir sur la santé des Canadiens en « optimisant la contribution des connaissances infirmières et des soins infirmiers »83 ainsi que pour fournir aux responsables fédéraux des politiques des perspectives sur ce secteur. De leur côté, les gouvernements provinciaux associent le personnel infirmier à l’élaboration des politiques en établissant des rôles ou des comités consultatifs d’infirmières en chef. Il est important de veiller à ce que ces initiatives soient appuyées quand la crise actuelle sera passée. Il y a eu peu de progrès dans le changement de culture au sein des organismes de santé. Les conseils doivent élargir leur programme pour faire en sorte inclure l’effet de l’elaboration des politiques sur les employés, le milieu de travail et, en définitive, sur les patients et de les associer plus étroitement à la vie de l’organisme. Il est rare pour des infirmières d’être représentées au conseil d’administration, même si elles constituent le groupe d’employés le plus important et le principal pourvoyeur de soins. Tous les niveaux de la hiérarchie structurelle des organismes de santé 16 Engagement et soins La pratique infirmière n’attire pas et ne retient pas les recrues parce qu’elle n’offre pas assez de défis dans l’industrie de la santé. De plus en plus, les nouveaux diplômés ne veulent plus faire carrière dans une profession qui leur donne peu d’avancement et dans laquelle ils peuvent se sentir vulnérables à des facteurs sur lesquels ils n’ont aucun pouvoir. La viabilité de la profession d’infirmière et le bien-être de ses membres dépendent d’un changement de culture dans la valeur accordée au person- nel et aux soins infirmiers et de changements structurels qui permettraient aux intéressés d’offrir un plus grand apport aux soins de santé. doivent comprendre des infirmières afin que celles-ci puissent avoir le contrôle sur leur pratique; il faut également prévoir les fonds et les ressources pour soutenir cette participation, mais le plus important est de leur donner droit de regard sur les politiques. Les infirmières ont une certaine influence sur les employeurs dans les crises comme les pénuries de personnel infirmier; cependant, comme l’ont montré les changements survenus au début des années 1990, sans une représentation établie dans les hiérarchies organisationnelles, il sera difficile de maintenir, après le passage de la crise, les progrès réalisés. Pour régler les questions touchant les soins aux patients et le champ d'application des soins, les infirmières peuvent avoir recours à des comités de soins infirmiers ou à une formule de direction partagée. Changement stratégique et matériel Engagement et soins 17 Des changements stratégiques et les ressources nécessaires pour en assurer la faisabilité s’imposent pour améliorer le bien-être du personnel infirmier et maintenir des effectifs suffisants pour le plus grand bien des patients. Dans les dernières années, le système de santé s’est distingué par son caractère imprévisible et ce, en grande partie à cause de l’incertitude financière. Un financement stable permettra de planifier à long terme et d’établir un système durable et plus efficace. En outre, à cause de l’absence d’influence des infirmières sur l’élaboration des politiques, les décideurs dans les organismes employeurs les regardent souvent comme une ressource coûteuse plutôt que comme des collègues professionnels. Le gouvernement peut encourager l’investissement dans le bien-être en affectant des fonds suffisants aux soins infirmiers, en établissant des règles pour les employeurs sur le bon usage de l’argent et la modification des politiques pour assurer l’équité salariale. Afin de réaliser un changement positif dans le milieu de travail du personnel infirmier, la participation des employeurs et des organismes professionnels est essentielle. Les politiques organisationnelles affectent directement et indirectement la somme et le genre de travail que les infirmières font, leurs responsabilités et les personnes avec qui elles travaillent. Il est important que les décideurs envisagent soigneusement l’application de changements et en suivent la mise en œuvre de près afin de parer à toute éventualité. En outre, les changements doivent être soutenus par une bonne répartition des fonds et des ressources. Les infirmières peuvent être plus productives et en meilleure santé dans des milieux de travail sûrs dotés d’une bonne ergonomie, avec accès aux fournitures, aux services et aux techniques dont elles ont besoin pour améliorer leur efficacité, et avec des améliorations du milieu de travail pour réduire le stress et faciliter les points de contact foyer-travail. Divers moyens d’améliorer le bien-être du personnel infirmier ont été essayés. Un certain nombre d’associations provinciales d’infirmières ont établi des critères d’évaluation de la qualité des milieux de travail, notamment le Practice Setting Consultation Program de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario84 et le programme Supporting Agencies, Supporting Nurses de la Registered Nurses Association of British Columbia85, et aident le personnel infirmier à améliorer son milieu de travail. De son côté, l’American Nurses Credentialing Center utilise le Magnet Hospital Recognition Program pour trouver les hôpitaux ayant de bons milieux de pratique clinique, de forts taux de maintien du personnel, de satisfaction professionnelle, d’autonomie infirmière et de bonnes relations interprofessionnelles.86 Certains organismes canadiens ont exprimé le désir de participer à ce programme et d’autres désirent proposer leur propre version d’un milieu de travail épanouissant.87 Recommandations En faisant ces recommandations, l’équipe de recherche envisage un travail coopératif dans lequel les gouvernements, les associations professionnelles et les conseils, les employeurs, les éducateurs et les chercheurs s’uniront pour assurer le bien-être des patients en créant pour le personnel infirmier un milieu de travail sain conformément aux principaux points exposés dans ce document. Le gouvernement Assurer à l’avenir un apport de personnel infirmier en : ■ encourageant les ministères de la Santé et de l’Éducation à collaborer à la formation du personnel infirmier (en veillant, par exemple, à ce qu’il y ait des postes libres pour les infirmières qui sortiront des programmes de formation); ■ investissant dans la formation continue (baccalauréat et études supérieures); ■ favorisant les partenariats avec les intervenants (employeurs, associations et éducateurs). Établir une base de données nationale des principaux indicateurs du marché du travail afin d’être en mesure de prévoir la demande en matière d’emploi. Revoir les formules de financement afin de mieux soutenir les nombreuses dimensions de la pratique infirmière, établir des règles pour l’utilisation des fonds et en contrôler les dépenses. Toute stratégie de financement devrait comprendre les mesures suivantes : ■ Créer des mécanismes pour réduire au minimum les pénuries de fonds causées par les fluctuations du nombre de patients. ■ Assurer un financement stable afin de permettre une planification à long terme des ressources humaines; ■ Établir des fonds d’urgence pour défrayer les coûts de soins infirmiers spécialisés, au besoin; ■ Régler le problème du décalage entre les demandes de fonds et la réception de ceux-ci. 18 Engagement et soins Soutiendra le bien-être du personnel infirmier par les mesures suivantes : ■ Fournir des fonds pour augmenter les effectifs et aider le personnel afin que les gestionnaires puissent lui affecter des charges de travail proportionnées au degré de maladie des patients; ■ Veiller à ce que ces fonds soient suffisants pour assurer une bonne rémunération proportionnée au travail demandé; ■ Veiller à ce que les fonds en question soient répartis parmi les différents secteurs de sorte que les organismes de santé communautaire et de soins de longue durée puissent offrir des salaires équitables afin de soutenir la concurrence dans le recrutement du personnel infirmier; ■ Réévaluer les pratiques comme l’invitation à soumissionner pour des contrats de services infirmiers encourageant la réduction des coûts plutôt que la qualité des soins; ■ Financer des programmes pour établir des milieux de travail de qualité, offrir des incitatifs pour les conserver et préparer des indicateurs pour les surveiller; ■ Désigner des infirmières en chef et des conseils consultatifs composés de personnel infirmier à l’échelle fédérale, provinciale et régionale et financer des postes pour du per- sonnel infirmier de grande expérience. Financer les recherches sur les indicateurs et les modèles pour surveiller la santé du personnel infirmier. Associations professionnelles et conseils Continuer à travailler avec les employeurs pour établir des milieux de travail de qualité en : ■ intégrant dans les normes d’agrément des principes sur un milieu de travail sain; ■ offrant aux membres des possibilités de formation et de développement professionnel (éducation en matière de sécurité, sensibilisation à la violence, ateliers de leadership). Continuer à défendre le personnel infirmier et à conseiller le gouvernement et les employeurs en : ■ cernant les tendances qui se manifestent dans les milieux infirmiers et en en informant les intervenants; ■ éduquant les employeurs et les respon-sables des ressources humaines sur le rôle du personnel infirmier; ■ exerçant des pressions pour obtenir un cadre juridique et réglementaire qui permettrait au personnel infirmier de s'épanouir pleinement. Adopter des politiques fermes pour traiter les comportements violents et déplacés. Engagement et soins 19 Faire connaître les stratégies de recrutement et de maintien et faire la promotion des soins infirmiers par des stratégies publicitaires et de marketing. Employeurs Régler les questions de dotation en personnel en : ■ engageant assez de personnel infirmier pour garantir à chacun de ses membres une charge de travail raisonnable et régler les questions d’employés de divers secteurs ainsi que le statut des employés à plein temps et à temps partiel; ■ collaborant avec les syndicats pour établir des horaires souples convenant à la fois au personnel infirmier et aux employeurs; ■ employant du personnel de soutien pour alléger la tension exercée sur les infirmières soignantes; ■ déterminant si les coûts d’engagement de personnel d’agence et d’heures supplémentaires pourraient être utilisés pour les postes permanents à plein temps ou à temps partiel, y compris l’engagement d'infirmières volantes permanentes; ■ précisant, au moment du recrutement, les compétences infirmières voulues; ■ confiant le recrutement des employés aux sections chargées des soins infirmiers; ■ adoptant les outils les plus efficaces pour mesurer et affecter les charges de travail. Récompenser l’effort et les réalisations en : ■ offrant des salaires concurrentiels et en reconnaissant l’ancienneté par des augmentations de traitement et d’avantages sociaux; ■ adoptant l’ancienneté à caractère mobile; ■ introduisant la mobilité verticale et une rémunération pour reconnaître le savoir, les compétences et l’expérience du personnel; ■ reconnaissant et récompensant les infirmières qui prennent un rôle d’encadrement et de mentor; ■ réglant les questions de qualité de vie en offrant des services comme les services de garderie, l’accès à des salons du personnel, à des repas chauds et à des programmes de santé. Renforcer la structure organisationnelle en : ■ élargissant le programme de travail du conseil pour y inclure l’impact des politiques sur les employeurs et les patients; ■ favorisant une culture organisationnelle encourageant de fortes équipes d’infirmières et d’équipes pluridisciplinaires par la formation d’équipes et un processus de décision participatif; ■ clarifiant les rôles du personnel infirmier réglementé et non réglementé; ■ établissant une bonne communication entre les gestionnaires et le personnel. Soutenir le leadership et le développement professionnel chez le personnel infirmier en : ■ intégrant les infirmières dans la hiérarchie organisationnelle en leur octroyant des postes de direction; ■ favorisant la promotion clinique et une bonne participation à la direction des services; ■ accordant une certaine latitude dans les décisions concernant la pratique infirmière. Favoriser la santé en milieu de travail par : ■ une approche participative concernant l'ergonomie au travail; ■ surveillant la santé du personnel infirmier; ■ assurant un milieu de travail avec accès aux fournitures appropriées et en quantités suffisantes. Veiller à ce que milieu de travail soit aussi un milieu d’apprentissage en : ■ offrant des possibilités de formation et la souplesse voulue pour permettre au personnel de participer aux activités de formation; ■ créant des programmes de mentorat et de préceptorat; ■ soutenant l’évaluation du rendement. Éducateurs et chercheurs Établir des bases de données ainsi que des outils de mesure de la charge de travail et de prévision des besoins en matière de ressources humaines. Entreprendre des études pour évaluer l’efficacité des stratégies pour améliorer le bien-être du personnel infirmier. En partenariat avec les employeurs, le gouvernement et les associations infirmières, intégrer les nouvelles infirmières sur le marché du travail par des stratégies comme les stages cliniques et les programmes de coopération. Effectuer des analyses de contexte, établir des stratégies pour augmenter l’efficacité et améliorer le milieu de travail ainsi que la santé et la productivité du personnel. Veiller à ce que les compétences du personnel concordent avec les exigences du milieu de travail; enseigner au personnel infirmier les qualités de chef, les questions de politiques de santé et de santé au travail. Travailler avec les associations d’infirmières sur les questions de champ de la pratique. 20 Engagement et soins Favoriser le recrutement et le maintien du personnel infirmier en : ■ adoptant des approches de travail novatrices (p. ex. en offrant des postes à plein temps aux nouveaux diplômés, en prévoyant un temps de mentorat réservé ou par des heures de travail souples avec pleine paye); ■ associant les employés aux stratégies de recrutement et de maintien; ■ travaillant avec les éducateurs à intégrer les nouveaux diplômés sur le marché du travail. Autres lectures The magnet nursing services recognition program: A comparison of two groups of magnet hospitals. Aiken, L. H., Havens, D. S., & Sloane, D. M. (2000). American Journal of Nursing, 100(3), 26-36. ■ Regard sur deux groupes d’hôpitaux « magnétiques » qui ont réussi à créer des milieux de travail propices à une pratique infirmière de grande qualité. Nurses’ experiences of restructuring in three Ontario hospitals. Blythe, J., Baumann, A., & Giovannetti, P. (2001). Journal of Nursing Scholarship, 33(1), 61-68. ■ Document sur les puissants effets de la restructuration sur la vie personnelle et professionnelle du personnel infirmier. Job strain and evolution of mental health among nurses. Bourbonnais, R., Comeau, M., & Vézina, M. (1999). Journal of Occupational Health Psychology, 4(2), 95-107. ■ Étude du rapport entre la pression au travail, la détresse psychologique et l’épuisement émotif chez le personnel infirmier. Le soutien social au travail peut-il améliorer la situation ? Strategie pour les soins infirmiers au Canada. Santé Canada. (2000, oct.). [en ligne]. www.hc.sc.gc.ca/english/nursing [www.hc-sc.gc.ca/francais/soins_infirmiers] [2001, jan. 23]. ■ Onze stratégies pour avoir une main-d’œuvre infirmière bien formée, les meilleurs moyens de la répartir et de l'employer pour répondre aux besoins de la population canadienne dans le The economic impact of nurse staffing decisions: Time to turn down another road? O’Brien-Pallas, L. Thomson, D., Alknis, C., & Bruce, S. (mai 2001, sous presse). Hospital Quarterly, 4(3). ■ Quelle est la disponibilité du personnel infirmier et comment peut-on l’utiliser de façon optimale dans les hôpitaux ? Les auteurs avancent des idées pour utiliser les ressources humaines de façon économique et en améliorer l'utilisation. Engagement et soins 21 Références 1. Murphy, S. A. (2000). What to do before the well runs dry: Managing scarce skills. The Conference Board of Canada. 2. Canadian Nurses Association. (1998, Sept.). 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Abstracts of the Third Interdisciplinary Conference on Occupational Stress & Health: Work, stress and health ’95: Creating healthier workplaces. American Psychological Association, the National Institute for Occupational Safety and Health, the U.S. Department of Labor, and the U.S. Office of Personnel Management. Washington, DC. 40. Kramer, M., & Schmalenberg, C. (1988). Magnet hospitals: Part I, Institutions of excellence. Journal of Nursing Administration, 18(1), 13-24. 41. Workers’ Compensation Board of British Columbia. (1998). Statistics for subclass 0626, 1994-1998. Richmond, BC: Workers’ Compensation Board of British Columbia. 42. Choi, B.C. K., Levitsky, M., Lloyd, R. D., & Stones, I. M. (1996). Patterns and risk factors for sprains and strains in Ontario, Canada 1990: An analysis of the workplace health and safety agency data base. Journal of Occupational and Environmental Medicine, 38(4), 379-389. 43. Leigh, J. P., & Miller, T. R. (1997). 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Annexe A — Initiatives organisationnelles pour un milieu de travail sain Cette annexe présente des initiatives élaborées ou mises en œuvre en vue de créer des milieux de travail sains pour les infirmières canadiennes. Celles-ci sont divisées selon les six caractéristiques identifiées par Kristensen comme essentielles dans un milieu de travail optimal.1 Parmi ces initiatives, certaines ont plus d’une caractéristique mais sont classées, par commodité, sous l’une d’elles seulement. Initiatives organisationnelles Des exigences adaptées aux moyens et ressources de la personne Le Calgary Regional Health Authority a mis au point un plan d’action complet, le People’s Plan, pour devenir un employeur de choix.2 Il a réglé la question de la charge de travail en engageant un plus grand nombre d’infirmières, en convertissant les heures supplémentaires en postes à plein temps, en engageant plus de personnel de bureau, d’aides-infirmières et de préposés aux soins personnels. À l’Île du Prince-Édouard, on s’applique à créer soixante nouveaux postes de soutien aux soins infirmiers.3 De son côté, l’Hôpital des enfants compte augmenter au cours de l’année le nombre de postes d’infirmières de première ligne dans le but d’améliorer le ratio infirmière-patients.4 Parallèlement, d’autres organismes comme le Winnipeg Health Authority ont sollicité des fonds pour améliorer ces ratios.5 Dans la région d’Ottawa, les Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada ont formé des équipes spécialisées dans des secteurs comme la santé mentale et la pédiatrie.6 En travaillant avec un groupe de clients particulier, les infirmières acquièrent de l’expérience pour répondre aux besoins de cette clientèle, une plus grande expertise et plus d’efficacité dans leur travail. D’autre part, des cliniques de soins infirmiers ont été ouvertes pour les patients sortant de l’hôpital et ayant besoin de soins ambulatoires. Les infirmières travaillent à la clinique une ou deux fois par semaine. Elles peuvent voir un plus grand nombre de patients que dans la communauté et leur temps de service à la clinique ajoute à leur travail un élément de diversité. Un fort degré de prévisibilité Santé et sécurité au travail Les programmes et protocoles de sécurité particuliers sont relativement courants, mais l’évaluation générale des milieux de travail dans le domaine de la santé est rare. Actuellement, le St. Michael’s Hospital de Toronto prépare, en partenariat avec l’Institut de recherche sur le travail et la santé, une fiche d’évaluation du milieu de travail couvrant divers aspects de l’exposition aux risques physiques et mentaux du milieu hospitalier ainsi que les résultats de cette exposition sur la santé du personnel. Violence en milieu de travail L’Hôpital général de Montréal a adopté un cerain nombre de stratégies8 pour lutter contre la violence au travail et institué à cet égard une politique de tolérance zéro. Les mesures de sécurité ont été renforcées dans les lieux importants et une permanence est assurée 24 heures sur 24 dans la salle d’urgence. Les employés de l’hôpital ont été formés à l’intervention non violente en cas de crise et une équipe d’urgence peut être appelée au besoin. On s’applique en outre à rétablir un processus officiel pour rapporter tout incident d’abus verbal, physique ou sexuel à une commission indépendante. Il y a également un progamme d’aide aux employés vulnérables ou qui ont été victimes de violence ou d’abus de toutes sortes. Un bon appui social Les employeurs reconnaissent la nécessité d’offrir au personnel infirmier une bonne qualité de vie au travail. Le Winnipeg Hospital Authority envisage des stratégies pour améliorer les relations inter- et intra-professionnelles, le calendrier des vacances, la qualité du milieu matériel et l’accès aux programmes de prévention et de bien-être, comme les programmes de soins du dos, de conditionnement physique et de gestion du stress.5 À la Calgary Regional Health Authority, l’accessibilité aux fournitures et aux services de cafétéria a été améliorée pour permettre au personnel de prendre un repas chaud 24 heures sur 24.2 De son côté, la St. Michael’s Hospital Foundation octroie des « bourses d’innovation » aux infirmières qui présentent pour leur section une proposition de projet créatif.9 Par exemple, des fonds ont été consentis à une section pour avoir une « pièce pour rire » où les patients, le personnel et les visiteurs peuvent se détendre. Les employeurs commencent donc à reconnaître les responsabilités qu’ils ont audelà du milieu de travail. Au Calgary Regional Health Authority, un sondage de personnel a été effectué pour déterminer les besoins en matière de garde d’enfants afin de faire le nécessaire dans ce sens.2 D’autres établissements, comme le St. Michael’s Hospital de Toronto, offrent une indemnité de transport au personnel se rendant au bureau du centreville.9 La Registered Nurses Association of British Columbia a établi le Support for Fitness of Practice Program10 dans l’intention de protéger le public en favorisant une bonne pratique infirmière par des services d’éducation et de consultation ainsi que pour prévenir et contrer les mauvais services infirmiers. Un service de consultation confidentiel est offert aux infirmières et à leurs collègues dans les secteurs de dépendance chimique, de désordres mentaux et pour les questions touchant le retour au travail. D’autres initiatives encouragent les collègues à s’entraider au sein d’un organisme. À Terre-Neuve, la Association of Registered Nurses of Newfoundland and Labrador et le Council for Licensed Practical Nurses ont un projet de cercle d’apprentissage, le Learning Circles Project11 pour favoriser la collaboration et le travail d’équipe pluridisciplinaire dans les soins intensifs et de longue durée. Ce projet permet au personnel infirmier de mieux connaître le rôle et les compétences des infirmières ordinaires et auxiliaires, de reconnaître la valeur de l’apport professionnel de chacun au soin des patients et d’apprendre à résoudre objectivement les questions de pratique. Un travail intéressant À le St. Michael’s Hospital de Toronto, il y a des infirmières de soins intensifs dans toutes les sections afin que le personnel ait accès à des connaissances infirmières de haut niveau quand il doit s’occuper de clients très malades et de cas d’une grande complexité médicale. Chaque section a également des infirmières-ressources qui consacrent leur temps aux besoins spécifiques de ces sections (élaboration de nouvelles politiques et procédures, règlement des préoccupations du personnel de l’unité).9 Dans l'Île du PrinceÉdouard, trois nouveaux instructeurs cliniques dispenseront de la formation au personnel ainsi qu’aux étudiants en sciences infirmières.3 En Colombie-Britannique, le Nursing Workplace Innovation Grants Program sou- tient la création de postes de soutien clinique, comme des postes d’infirmière clinique spécialisée et d’infirmière enseignante.12 Certains organismes encouragent également les infirmières à se perfectionner dans leur carrière, comme l’hôpital des enfants, qui possède un programme de perfectionnement professionnel.4 directeur général de l’établissement et est représenté par un membre votant au conseil d’administration. Récemment, le rapport de la Commission Clair au Québec a recommandé que des conseils infirmiers régionaux soient formés dans toute la province en plus de ceux qui existent déjà, pour conseiller les commissions de santé sur les questions infirmières.15 Beaucoup d’influence au travail Un bon équilibre entre effort et rétribution Gestion partagée Le St. Michael’s Hospital de Toronto a adopté un modèle de gestion partagée des soins infirmiers9,13 qui permet aux infirmières et aux organismes de participer à la prise de décisions. Des infirmières sont élues par leurs paires pour siéger à un conseil infirmier chargé de recommander des orientations stratégiques pour les soins, d’assurer la liaison avec les sections de soins infirmiers et de jouer un rôle consultatif dans le domaine. Le conseil infirmier soumet ses préoccupations au comité exécutif de la pratique professionnelle. En outre, on a établi dans chaque section des conseils chargés de s’occuper des questions et problèmes auxquels font face les infirmières dans leur section. Enfin, d’autres organismes de santé au Canada ont adopté des structures analogues pour augmenter, à l’échelle de l’organisme, la participation du personnel infirmier au processus décisionnel. Conseil infirmier La loi québécoise exige que tout établissement public employant cinq infirmières ou plus ait un conseil infirmier.14 Ce conseil répond au conseil d’administration pour tout ce qui touche : (1) l’évaluation de la qualité des actes infirmiers posés; (2) toute recommandation concernant les soins infirmiers; (3) toute recommandation sur la bonne distribution des soins prodigués par les infrmières; (4) toute autre tâche qui lui est confiée par le conseil. En outre, il a un rôle consultatif auprès du Rémunération Certains établissements se sont penchés sur les questions salariales. Par exemple, The Hospital for Sick Children de Toronto a réévalué les salaires de son personnel, amélioré les avantages sociaux, établi des congés-pensions et ajouté une augmentation au salaire des infirmières.4 Aide aux nouvelles infirmières Des stratégies ont été créées pour faciliter l’entrée des nouvelles recrues au travail. À le St. Michael’s Hospital de Toronto, un programme de stages pour infirmières diplômées permet aux nouvelles employées d’acquérir de l’expérience en travaillant dans un milieu clinique. Dans le cadre de ce programme, la nouvelle peut travailler pour une période de quatre mois et devient employée à part entière dès qu’elle obtient un poste à plein temps.9 Le Ministry of Advanced Education Training and Technology de Colombie-Britannique collabore avec les autorités de la santé et les établissements d’enseignement à l’exploration de modèles d’application des programmes d’études, comme les programmes de stages et les programmes coopératifs pour faciliter aux nouvelles infirmières le passage à la pratique professionnelle.12 Le Calgary Regional Health Authority a engagé des monitrices pour orienter, certifier, perfectionner et encadrer le nouveau personnel.2 La Nursing Strategy du Health Action Plan de Colombie-Britannique12 comporte un programme de soutien au mentorat dans le cadre duquel la charge des soins aux patients prodigués par un mentor est réduite de 20 à 30 % et la formation/perfectionnement professionnel est payée. Ce programme offre aux nouvelles infirmières un soutien en milieu de travail et valorise l’apport des infirmières expérimentées. De son côté, la Winnipeg Health Authority a également des programmes de mentorat qui reconnaissent et récompensent le travail des mentors et facilitent l’entrée du nouveau personnel.5 Formation/Éducation De nombreux organismes favorisent la formation continue et le perfectionnement du personnel infirmier. Par example, le Hospital for Sick Children a dégagé des fonds afin que les infirmières assistant à des conférences et pour mettre en place un programme de bourses d’études et de formation en recherche pour favoriser l’éducation continue les graduées. En outre, le St. Michael’s Hospital de Toronto a un programme de stages9 permettant aux infirmières de prendre, au sein même de l’organisme, un « congé sabbatique » de 2 à 3 mois pour se perfectionner avec l’aide d’un instructeur. Au cours de ce « congé », elles peuvent apprendre à soigner d’autres groupes de patients ou explorer de nouveaux secteurs cliniques et l’on s’attend à ce que, revenues dans leur section, elles transmettent à leurs collègues les connaissances qu’elles ont acquises. Au Manitoba, on offre des possibilités de formation continue, comme des cours de soins intensifs et de soins primaires,16 tandis qu’au Yukon, un fonds a été établi pour la formation continue.17 À travers le Rural Nursing Fund, le gouvernement de la Colombie-Britannique octroie des subsides aux autorités rurales de la santé afin de favoriser l’accès des infirmières rurales aux études supérieures, ainsi qu’un meilleur accès aux possibilités de perfectionnement à travers des ressources comme Télémédecine.12 À Calgary, l’autorité régionale de la santé a créé un fonds d’études pour aider le personnel qui a besoin d’acquérir de nouvelles compétences ou de poursuivre des études supérieures.2 De son côté, la Winnipeg Hospital Authority finance des cours sur les soins dans les secteurs à fort taux de vacance/rotation, comme les soins intensifs et les salles d’urgence.5 Enfin, en Colombie Britannique, un financement a été octroyé pour former plus d’infirmières spécialisées et les remplacer pendant qu’elles assistent aux cours.12 Références (Annexe A) 1 Kristensen, T. S. (1999). Challenges for research and prevention in relation to work and cardiovascular disease. Scandinavian Journal of Work, Environment and Health 25(6), 550-557. 2 Calgary Regional Health Authority. (2000). Toward a healthier workplace. [Brochure]. Calgary: Author 3 Prince Edward Island Health and Social Services. (2000). Nursing recruitment and retention strategy. [Online]. <http://www.gov.pe.ca/hss/recruitment/nursing.php3> [2001, Feb. 15]. 4 Rush, J. (2001, March 6). Personal Communication. 5 Winnipeg Hospital Authority. (1999). Nursing recruitment and retention strategic plan: 1999-2000. Winnipeg: Author. 6 Vandevelde-Coke, S. (2001, February 27). Personal Communication. 7 Robson, L., Severin, C., Cole, D., & Hepburn, G. (2001, February 1). Interim report and discussion paper: Institute for Work & Health - St. Michael's Hospital collaborative development of a healthy workplace balanced scorecard. Toronto, ON: Institute for Work and Health. 8 Shannon, V. (2001, February 20). Personal Communication. 9 Petryshen, P. (2001, March 6). Personal Communication. 10 Registered Nurses Association of British Columbia. (1998). Fitness to Practice: The challenge to maintain physical, mental and emotional health. Vancouver, BC: Author. 11 Association of Registered Nurses of Newfoundland and Labrador and the Council for Licensed Practical Nurses. (2000). Learning Circles Project. St. John's, NF: Author. 12 British Columbia Ministry of Health. (2001, Feb. 14). BC's Health Action Plan – Nursing. [Online]. <http://www.hlth.gov.bc.ca/bchealthaction/nurses.html> [2001, Feb. 15]. 13 St. Michael's Hospital. (2001). Shared Governance Model-Nursing. Unpublished document. 14 Government of Quebec. (1994). An Act respecting health and social services. R.S.Q., chapter S-4.2. Updates to 5 July 1994, Last amendment 17 June 1994. 15 Commission d'Étude sur les Services de Santé et les Services Sociaux. (2001). Emerging solutions: Report and recommendations. Government of Quebec: Author. 16 Manitoba Health. (2000). Nurses recruitment and retention fund. [Online]. <http://www.gov.mb.ca/ health/nurses/> [2001, Mar. 13]. 17 Yukon Health and Social Services. (2001, Feb. 7). Liberal government enhancing recruitment and retention plan for health professionals. News Release #024. [Online]. Annexe B – Un milieu de travail sain Initiatives des gouvernements et des associations de personnel infirmier Cette annexe présente un certain nombre d’initiatives mises en œuvre ou en voie d’élaboration : 1) au niveau national; 2) par un gouvernement provincial ou territorial; 3) par une association de personnel infirmier. Ce sont des exemples de programmes ou de stratégies qui améliorent la santé du personnel infirmier et son milieu de travail. Initiatives nationales Healthy Nurses, Healthy Workplaces qui a permis aux chefs de tous les coins du Canada de « poser une vision nationale commune de ce qui constitue un corps infirmier en bonne santé ou des milieux de travail sains dans le contexte canadien. »2 Les recommandations faites au cours de cette rencontre comprenaient la nécessité de conjuguer les efforts, de mettre en commun les ressources et de bâtir sur des stratégies existantes. Le Bureau de la politique des soins infirmiers de Santé Canada La Stratégie pour les soins infirmiers au Canada3 Le gouvernement du Canada a reconnu l’importance d’intégrer le point de vue du personnel infirmier dans les discussions et les décisions concernant le système de santé. Afin que cette voix soit entendue au niveau fédéral, le ministre de la Santé Allan Rock a nommé en mai 1999 le Dr Judith Shamian directrice générale des politiques infirmières, à la tête du tout nouveau Bureau de la politique des soins infirmiers.1 En réponse à la « crise de personnel infirmier », la Conférence des ministres et sousministres de la Santé tenue en septembre 1999 a chargé le Comité consultatif des ressources humaines en santé d’élaborer une stratégie pancanadienne pour les soins infirmiers. La Stratégie pour les soins infirmiers au Canada a été élaborée en consultation avec des représentants des associations infirmières, du secteur du travail, des responsables de la formation et des employeurs dans l’ensemble du Canada. Elle a pour but d’« assurer et de maintenir un approvisionnement suffisant en personnel infirmier bien formé, déployé de façon à répondre aux besoins de la population dans le domaine de la santé ». Onze stratégies de changement ont été proposées en sachant que d’autres développements et la mise en œuvre de chaque stratégie exigeraient les efforts conjugués de tous les intervenants. Ce Bureau a pour objectif d’« influencer positivement la santé des Canadiens en optimisant la contribution des connaissances et pratiques en soins infirmiers. »1 Cela établit un lien entre la communauté infirmière et les décideurs en matière de politiques de santé fédérale en donnant le point de vue du personnel infirmier sur les questions de politiques. L’une des trois priorités stratégiques du Bureau pour 2000-2001 était d’optimiser les ressources humaines dans le secteur infirmier en étant attentif à la santé du personnel au travail. Il a organisé une rencontre intitulée National Stakeholder Consultation Meeting on Cette stratégie comprenait l’établissement d’un comité consultatif mutilatéral sur les soins infirmiers pour assurer sa mise en œuvre. Son thème en 2000/2001 est l’amélio- ration de la vie du personnel infirmier au travail. En outre, on a proposé la création, dans chaque province et territoire, d’un comité consultatif canadien sur les soins infirmiers. Ces comités auraient pour mandat de soutenir la planification et la gestion des ressources humaines dans chaque administration ainsi que de prévoir : un plan pour déterminer le genre de ressources infirmières nécessaires pour chaque milieu; un plan quinquennal de formation du personnel infirmier; des stratégies de maintien pour améliorer les conditions de travail des infirmières; et des débouchés pour encourager les infirmières à réintégrer le marché du travail. La Stratégie pour les soins infirmiers au Canada comprend des moyens pour stimuler le recrutement du personnel et ce, à travers un plan de communication présentant la profession d’infirmier comme un bon choix de carrière, ainsi qu’en augmentant de 10 % au cours des deux prochaines années le nombre de places pour la formation des infirmières au Canada, avec des augmentations annuelles subséquentes selon la capacité et la demande. Elle propose en outre que le gouvernement fédéral soutienne l’Institut canadien d’information sur la santé et d’autres organismes fournissant de l’information pour la planification et l’évaluation des ressources infirmières et appuie la recherche sur l’offre et la demande dans ce secteur. Le Comité consultatif des ressources humaines en santé devrait collaborer avec les organismes de financement à appuyer les recherches sur la planification de la main-d’œuvre et les méthodes de diffusion des résultats de la recherche auprès des responsables des politiques. Étude sur la profession/le secteur infirmier(-ère) au Canada4 En partenariat avec le secteur privé, Développement des ressources humaines Canada mène des études sur la profession/le secteur pour cerner les principaux problèmes en matière de ressources humaines. Le secteur des soins infirmiers est l’un des secteurs étudiés dans le domaine de la santé. L’étude sur la profession infirmière vise à mettre au point une stratégie d’emploi pour les infirmières réglementées. Au début de 1999, Santé Canada, Développement des ressources humaines Canada et les gouvernements provinciaux et territoriaux se sont entretenus des problèmes de ressources humaines dans les organismes et les syndicats infirmiers ainsi que chez les employeurs. La première table ronde nationale d’intervenants du secteur infirmier s’est réunie en juin 1999 autour de ces questions pour travailler à l’établissement d’une stratégie nationale à long terme pour le secteur infirmier. En septembre 1999, on a amorcé une analyse du marché du travail pour le personnel de ce secteur; étude qui a révélé l’approbation, par les intervenants, d’une étude sectorielle visant à établir une stratégie à long terme pour les ressources humaines. À ce jour, un mandat et une proposition pour l’étude ont été préparés. Stratégie de recrutement et de maintien du personnel infirmier dans les communautés autochtones5 La Stratégie de recrutement et de maintien a été élaborée pour conserver le personnel infirmier en lui offrant un bon milieu de travail et de vie ainsi que pour encourager les infirmières à s’engager au service des collectivités autochtones. Une stratégie de promotion et de recrutement complète, incluant un contact régulier avec les écoles de sciences infirmières, sera établie dans chaque région pour attirer des infirmières autochtones. La Direction générale des services médicaux de Santé Canada s’occupe en ce moment d’éla- borer des normes de base pour loger le personnel infirmier ainsi qu’une base de données sur la vie professionnelle des infirmières dans ces communautés. Dans le cadre d’un programme national de stages, les diplômés en sciences infirmières pourront acquérir de l’expérience dans les communautés autochtones. Chaque nouvelle infirmière recevra une initiation dans son travail et dans la communauté dans laquelle elle sera appelée à travailler. En outre, elle sera instruite sur la façon de résoudre les conflits et formée aux relations communautaires. La gestion et le soutien clinique seront assurés, avec orientation et rétroaction régulières et les responsables des soins infirmiers se rencontreront régulièrement pour résoudre les problèmes. Ils seront déchargés de la responsabilité de recruter et recevront une formation en gestion afin d’assurer le fonctionnement harmonieux de l’appareil administratif. Initiatives provinciales ou territoriales Colombie-Britannique : le BC Health Action Plan6 En décembre 2000, le gouvernement de la Colombie-Britannique a annoncé l’établissement du BC Health Action Plan, investissement de 180 millions de dollars destiné aux nouveaux programmes, ainsi qu’un relèvement financier pour améliorer les soins aux patients. Ce plan comporte une stratégie pour réduire les pénuries de personnel infirmier, alléger les contraintes imposées à ce dernier et améliorer leurs conditions de travail. Les fonds destinés au recrutement couvraient un plus grand nombre de postes d’infirmières auxiliaires dans les milieux de soins impératifs, une augmentation du nombre de places pour les détenteurs d’un baccalauréat, et un plus grand nombre de cours de recyclage et de cours en vue d’une promotion. En outre, le gouvernement de la ColombieBritannique et Citoyenneté et Immigration Canada ont conclu un accord quinquennal pour accélérer les formalités d’immigration pour les infirmières diplômées formées à l’étranger. Un programme de bourses aidera les infirmières à poursuivre leurs études, notamment par des cours de recyclage et, pour les anciennes infirmières ou les infirmières formées à l’étranger, par des cours en vue d’une promotion. Le stratégie comprend en outre un programme de soutien pour dissuader les nouvelles infirmières de quitter la profession en leur offrant le soutien dont elles ont besoin dans leur milieu de travail. Ce programme comprend aussi, pour les infirmières chargées d’encadrer les nouvelles recrues, une réduction de 20 à 30 % de la charge de soins aux patients et le financement de leur formation et de leur perfectionnement professionnel. Parallèlement, le Ministry of Advanced Education Training and Technology étudie, avec les autorités de la santé et les établissements d’enseignement, des modèles pour mettre en œuvre des programmes de formation, comme des programmes de stages et des programmes coopératifs qui faciliteront aux nouvelles infirmières la transition vers la pratique professionnelle. Des fonds ont été fournis pour former plus d'infirmières spécialisées et assurer la suppléance pendant qu’elles assistent aux cours. Le Nursing Workplace Innovation Grants Program appuie des initiatives novatrices de recrutement et de maintien : horaires souples, meilleur développement de carrière pour les infirmières par le développement du leadership, plus grande participation des infirmières aux décisions et à l’élaboration des politiques, création de postes de soutien clinique comme des postes d’infirmière clinicienne spécialisée et d'infirmière clinicienne enseignante. Le Rural Nursing Fund fournit des fonds aux autorités de la santé des régions rurales et éloignées pour régler les problèmes de dotation en personnel par un soutien financier aux étudiantes en sciences infirmières ainsi qu’aux étudiantes autochtones, pour assurer aux infirmières des régions rurales un meilleur accès à la formation supérieure, ainsi qu’un meilleur accès à l’expertise clinique et aux possibilités de perfectionnement professionnel par des ressources comme le réseau Télémédecine. Les infirmières seront réglementées et employées en vue d’améliorer l’accès aux services de santé. Île du Prince-Édouard : une stratégie de recrutement et de maintien du personnel infirmier (santé et services sociaux)7 L’Île du Prince-Édouard a mis au point une stratégie de recrutement et de maintien incluant l’amélioration des conditions de travail du personnel infirmier. Celle-ci comprend une campagne de recrutement complète avec la promotion, en milieu universitaire, de débouchés dans le secteur infirmier. En outre, les infirmières désirant s’installer dans l’île recevront, pour leur déménagement, des subsides allant jusqu'à 5 000 $. D’autre part, les infirmières seront encouragées à réintégrer le marché du travail en se voyant proposer le remboursement de leurs droits d’inscription au programme de recyclage en soins infirmiers, pourvu qu'elles travaillent dans le système de santé de l'Î.-P.-É. Le gouvernement a d’ailleurs une stratégie de planification de la main-d’œuvre infirmière pour gérer les ressources existantes et prévoir les besoins futurs de celle-ci. Par ailleurs, soixante nouveaux postes d’infirmière seront créés pour fournir au personnel du secteur l’aide et le soutien qu’il lui faut. Ces infirmières volantes permanentes auront des avantages sociaux et un statut permanent ainsi que des calendriers et des heures de travail garantis. Afin d’avoir un calendrier plus souple, elles recevront une formation polyvalente pour travailler dans plusieurs secteurs cliniques. En outre, trois nouveaux postes d’infirmière clinicienne enseignante contribueront à l’amélioration des ressources de formation disponibles. Les infirmières enseignantes seront affectées aux sections de soin des patients et mises à la disposition de l’Université de l’Île du Prince-Édouard. Elles s’occuperont de la formation clinique du personnel et des étudiants BN. Les obstacles qui dissuadent les infirmières de s’intéresser aux postes d’instructeurs cliniques seront identifiés et réglés. D’autre part, les étudiants en soins infirmiers qui ont terminé leur deuxième et troisième années pourront profiter d’un programme d’emploi d’été de douze semaines. Et jusqu’à 20 étudiants en sciences infirmières ayant terminé leur deuxième et troisième années d’un programme d’infirmière auxiliaire se verront offrir une aide financière pour payer leurs frais d’inscription, contre une période de travail dans la région. Yukon : un plan de recrutement et de maintien des professionnels de la santé8 Le gouvernement du Yukon a investi 140 000 $ dans des initiatives pour les infirmières et les médecins. Un fonds de formation continue, administré par la Yukon Registered Nurses Association, a été créé pour aider le personnel infirmier à acquérir de nouvelles connaissances et à améliorer ses compétences. On s’emploiera en outre à créer un conseil consultatif, le Yukon Nursing Advisory Council, pour conseiller le gouvernement sur les questions infirmières. D’autres initiatives sont entreprises, parmi lesquelles un système de bourses pour aider les étudiants en médecine et les résidants en médecine famil- iale, ainsi qu’un programme d’aide aux suppléants. Saskatchewan : des initiatives de formation dans le domaine de la santé9,10 Le ministère de la Santé de la Saskatchewan a octroyé des fonds pour aider les infirmières à réintégrer leur profession. En effet, la section infirmière du SIAST a reçu 500 000 $ pour des bourses destinées aux infirmières qui désirent un avancement ou renouveler leur permis d’exercer. Ces bourses couvriront environ 60 pourcent des frais de mise à jour de la formation. D’autre part, le gouvernement de la Saskatchewan offre aux infirmières plus de possibilités de formation. En avril 2000, le ministre de la Santé de cette province a annoncé que des fonds seraient fournis pour former un contingent supplémentaire de 80 infirmières par an. Manitoba : le Fonds destiné aux soins infirmiers11 Le ministère de la Santé du Manitoba a créé en 1999 un fonds de recrutement et de maintien du personnel infirmier pour soutenir les efforts déployés en vue d’attirer et de conserver le personnel infirmier ainsi que pour faire la promotion de leur profession. Les efforts de recrutement comprennent le paiement des frais de réinstallation contre un minimum d’un an de travail dans le secteur infirmier du Manitoba. Les stratégies de maintien comprennent des cours de recyclage pour les infirmières, les infirmières auxiliaires et les infirmières psychiatriques autorisées, des possibilités de formation continue, comme des cours de soins intensifs et de compétences primaires pour le personnel infirmier des postes du Nord. Québec : des conseils des infirmières et infirmiers 12,13 Les lois du Québec exigent que tout étab- lissement ou organisme employant cinq infirmières ou plus ait un conseil infirmier. Le but de celui-ci est d’intervenir auprès de la direction de l’établissement en ce qui concerne les questions infirmières (quantité et qualité des soins). Le représentant du conseil infirmier est un membre votant du conseil d’administration de l'organisme en question. Récemment, certains conseils régionaux ont été établis pour orienter les conseils et les commissions de santé en matière de questions infirmières. Initiatives des associations professionnelles d’infirmières et d’infirmiers Pour améliorer le milieu de travail de leurs membres, les associations professionnelles d'infirmières et d’infirmiers ont mis au point des initiatives, dont trois sont examinées ciaprès : le Agency Consultation Program de la Registered Nurses Association of British Columbia, le programme de consultation sur le milieu de travail de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario et le Quality Workplace Project entrepris par la Saskatchewan Registered Nurses Association. Le Agency Consultation Program de la Registered Nurses Association of British Columbia 14 Le Agency Consultation Program de la Registered Nurses Association of British Columbia – Supporting Agencies, Supporting Nurses s’emploie à renforcer les systèmes de soutien d’un organisme afin de garantir au personnel infirmier un milieu de travail plus efficace dans lequel les normes du métier sont respectés. Les systèmes de soutien comprennent la documentation, le développement professionnel, la communication et les systèmes d’organisation et de prestation des soins. Les infirmières identifient et évaluent les systèmes de soutien de leur organisme par des sondages. Selon les résultats de ces sondages, le personnel ou une équipe de travail établit un plan d’action pouvant comprendre la modification des systèmes existants ou la création de nouveaux systèmes. Ce plan d’action est mis en œuvre et surveillé avec l’aide de la Registered Nurses Association of British Columbia, qui effectue un suivi pour déterminer l’influence du programme de consultation sur l’organisme. Le programme de consultation sur le milieu de travail de l'Ordre des infirmières et infirmiers de l'Ontario2 Le programme de consultation sur le milieu de travail de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario a pour objectif d’aider les infirmières et leurs employeurs à établir et à entretenir des milieux de travail favorables à l’exercice professionnel de la pratique infirmière. Les infirmières sont interrogées pour savoir dans quelle mesure les critères de qualité de la pratique sont présents dans leur organisme. Le sondage porte sur : les procédés de prestation des soins (ratios de dotation en personnel et qualité des soins); les systèmes de communication (communications professionnelles et façons de régler les conflits); les locaux et l’équipement; le leadership; les soutiens organisationnels, comme les politiques et procédures et les impératifs de la santé et de la sécurité; les systèmes de développement professionnel (promotion de la formation continue et activités de pratique professionnelle); les systèmes de réponse aux demandes externes. Le programme fournit à l’organisme participant un rapport des données recueillies dans le cadre du sondage afin que les gestionnaires et les groupes de travail puissent identifier les secteurs où des améliorations ou des interventions s’imposent. Saskatchewan Registered Nurses Association2 La Saskatchewan Registered Nurses Association a mis au rang de ses priorités l’établissement de bons milieux de travail pour le personnel infirmier. En outre, elle a constitué un comité directeur chargé d’établir un service de consultation pour aider le personnel et les employeurs à assurer un environnement propice à l’exercice du métier d’infirmière. Le programme permettra aux participants d'identifier les critères de qualité du milieu de travail qu’ils voudraient voir respecter dans leur propre milieu et de faire le nécessaire pour qu’ils soient appliqués. Références (Annexe B) 1 Health Canada. (2000). Office of Nursing Policy Strategic Priorities, 2000-2001. Ottawa, ON. 2 Office of Nursing Policy - Health Canada. (2001). Healthy nurses, healthy workplaces: Proceedings of the 2000 national stakeholder consultation meeting. Ottawa, ON: Health Canada. 3 Health Canada. (2000, Oct.). The nursing strategy for Canada. [Online]. <http://www. hc-sc.ca/english/nursing/nursing.pdf> [2000, Oct. 16]. 4 Human Resources Development Canada. (2000, Dec. 1). Partnership information: Sectoral and occupational studies. 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