Table de Concertation des Présidents de la

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Table de Concertation des Présidents de la
Table de Concertation des Présidents de la Communauté Congolaise du Canada
1106 rue Wellington Ouest
P.O.Box 36040
Ottawa, Ontario. K1Y 4V3
Tel: 613-862-5534
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
POUR UNE DIFFUSION IMMÉDIATE
Déclaration de la Table de Concertation des Présidents de la Communauté
Congolaise du Canada (TCPCC) concernant le rapport initial des Nations
Unies sur les différents crimes commis en République Démocratique du
CONGO.
Ottawa (le 20 septembre 2010) - Les Canadiens d’origine congolaise réunis
au sein de la Table de Concertation des Présidents de la Communauté
Congolaise du Canada, en sigle TCPCCC, ont appris avec la plus grande
satisfaction la publication par des medias du rapport initial de l'ONU sur le
génocide commis en République Démocratique du Congo entre 1993 et 2003
par les forces armées du Rwanda et leurs alliés.
La TCPCCC tient à féliciter le groupe d’experts pour le travail abattu et surtout
pour son contenu qui reflète la vérité des faits produits durant cette période.
Nous soutenons intégralement la version de ce rapport soumis aux pays
concernés, notamment la République Démocratique du Congo et le Rwanda
pour commentaires avant sa publication officielle.
Comme nous l’avions appris, à travers le quotidien Le Monde, ce rapport des
Nations Unies fait état de violations très graves des droits de l’homme et du droit
international humanitaire. Il y est mentionné entre autres que les crimes qui ont
été perpétrés et continuent de l’être sur les populations congolaises peuvent être
qualifiés de génocide, si des éléments de preuve sont apportés devant un
tribunal compétent. Déjà, dans un passé récent, ces informations avaient été
révélées dans des rapports publiés par diverses organisations de défense des
droits de l’homme ayant enquêté en République Démocratique du Congo.
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Ce rapport constituera, s’il est officiellement rendu public dans son intégralité, un
document historique aux valeurs fondamentales pour un avenir prometteur de
respect des droits humains, de la démocratie et de la prospérité non seulement
dans la région des Grands-Lacs mais également dans tous les pays du monde
qui ne respectent pas le principe des droits humains.
Ces diverses informations montrent que les crimes dont fait état le rapport des
Nations Unies auraient pu être évités si la Communauté internationale n’avait
pas été complaisante envers les présumés criminels au pouvoir à Kigali,
Rwanda. C’est pourquoi, la TPCCC, porte à l’attention du gouvernement
Canadien et de la communauté internationale les éléments ci-après:
1. L’impunité qui a été garantie jusqu’à présent aux dirigeants actuels
rwandais est la principale cause des horribles crimes qui continuent
d’endeuiller la région des Grands Lacs africains et qui ont déjà fait le plus
grand nombre de victimes au monde depuis la deuxième guerre mondiale.
Le présent rapport doit être suivi, dans les plus brefs délais, des
poursuites judiciaires contre ces dirigeants en vue de rendre justice aux
innombrables victimes et empêcher la répétition des mêmes crimes.
2. Toute tentative tentant à modifier le terme « génocide » ainsi que d’autres
accusations graves contenues dans le rapport préliminaire contre les
auteurs des ces crimes, sera une preuve aux yeux du monde entier et
surtout aux yeux des congolais, de la complaisance et l’accommodation
des criminels, un message clair à ces derniers qu’ils peuvent massacrer
les populations civiles et violer les femmes y compris les petites filles à
l’Est du Congo sans être inquiétés.
3. Il s’avère plus qu’impératif de mettre fin à l’impunité des crimes qui
sévissent en Afrique, en particulier dans la région des Grands-Lacs depuis
des décennies pour que les fondements d’une culture basée sur le
respect des valeurs humaines soit enfin posées.
4. Les crimes qui ont été commis dans la région des Grands Lacs africains
ont également visé des ressortissants de pays occidentaux, dont des
Canadiens, qui désapprouvaient l’extermination d’une partie de la
population des Grands Lacs africains. Le Canada devrait entreprendre
des poursuites judiciaires contre les personnes soupçonnées d’avoir tué
ses citoyens, à l’instar de la France et de l’Espagne.
5. La loi canadienne sur l’immigration et la protection des réfugiés interdit de
territoire pour atteinte aux droits humains ou internationaux les personnes
qui ont occupé un poste de rang supérieur, y compris les ambassadeurs
et les membres du service diplomatique de haut rang, au sein d’un
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gouvernement qui a commis un génocide, un crime contre l’humanité ou
un crime de guerre. Étant donné les révélations du présent rapport des
Nations Unies, le gouvernement canadien devrait appliquer cette loi aux
membres du gouvernement rwandais et à ses diplomates.
6. Le gouvernement canadien devrait s’impliquer également dans la
démarche visant à créer, à l’instar de la Yougoslavie (Bosnie Herzegovine
et Kosovo), un tribunal pénal international pour la République
Démocratique du Congo, doté des moyens conséquents pour lui
permettre de poursuivre les dignitaires rwandais et congolais actuels
compromis dans le génocide dénoncé. Tout en ne perdant pas de vue
que, par toutes sortes de stratagèmes, ces dignitaires vont non seulement
vouloir se soustraire à la justice, mais aussi tenter de disqualifier toute
initiative qui promeut la création d’une telle instance judiciaire.
La TCPCCC demande à toutes les autorités canadiennes et internationales
d’appliquer strictement les recommandations de ce rapport et, de ne pas
succomber aux diverses pressions et multiples chantages exercés sur elles par
les gouvernements coupables au risque de protéger les criminels qui s’évertuent
encore aujourd’hui à exterminer les populations des zones sinistrées dans le but
de se débarrasser des témoins gênants et surtout d’assouvir leurs ambitions
économiques et politiques.
Désormais, il appartient à tous les Congolais de prendre les devants dans
l’élaboration et la mise en œuvre de leur stratégie sur la justice transitionnelle.
Pour la TCPCCC (Table de Concertation des Présidents de la Communauté
Congolaise du Canada):
1. Jean Marie Mousenga
Communauté congolaise de Montréal
Président et Porte parole de la TCPCCC
2. Justin Materania
TCPCCC
Secrétaire Général
3. Eddy Momat
TCPCCC
Membre du bureau
4. Micheline Matara
Communauté congolaise d’Edmonton
Présidente
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5. Placide Mubalama
Communauté congolaise de Sherbrooke
Président
6. Mohamed Balikwisha Patanguli
Communauté congolaise de Calgary
Coordonnateur
7. Robert Mvondo
Communauté congolaise de Winnipeg
Vice-président
8. Gaston Mabaya
Communauté congolaise de London
Président
9. Dadah Baganda
Communauté congolaise de Québec
Présidente
10. André Ntela
Communauté congolaise d’Ottawa-Gatineau
Président
11. Bonaventure Otshudi
Communauté Congolaise de Hamilton
Président
12. Aimé Kabuya
Communauté congolaise de Toronto
Membre
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