RACINES208 - Juin 2010
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RACINES208 - Juin 2010 20/05/10 18:05 Page 36 Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous Par Christine Grandin (Photographies : Solution verte) Quels paillis choisir ? On pratique de plus en plus souvent le paillage au jardin. Écorces de pin, lin, chanvre, cosses de cacao, fibres de peuplier, savez-vous lequel est le plus adapté à vos cultures ? L’avis de Richard Lyet, fournisseur et consultant. Richard Lyet, de Solution verte, consultant et fournisseur de paillis pour les professionnels. Pailler, à quoi ça sert ? D'abord à empêcher les mauvaises herbes de pousser : ainsi vos légumes ou vos parterres ne seront pas en concurrence avec d'autres végétaux qui pomperont les ressources du sol (eau, oligo-élements, humus). Deuxièmement c'est stopper l'évapo-transpiration, et éviter ainsi, après les pluies, qu'une partie de l'eau ne s'éva- Paillis déco Connaissez-vous les écorces colorées ? Elles apportent les mêmes avantages au jardin avec un petit “plus” décoratif et vous pourrez surtout laisser libre cours à votre esprit créatif. Souligner une allée, tracer un cheminement vers la terrasse, accorder la couleur du paillis à celle des fleurs de votre parterre, ou mettre en valeur vos végétaux par contraste, tout est possible. La gamme des copeaux colorés Happy Garden® est réalisée à partir de conifères écorcés et teintés exclusivement avec des pigments écologiques sans aucun risque pour l'environnement. Ils résistent aux intempéries et leur couleur reste stable. Copeaux de bois colorés Happy garden®. Existent en quatre couleur : jaune, rouge, orange, brun noisette. En vente en sac de 70 litres dans les jardineries Truffaut, Gamm Vert, Magasins verts, et chez Castorama (sac de 50 l). Prix indicatif de 9,90 € à 11,90 €. pore du sol lorsqu'il fait très chaud. Enfin cela va éviter la formation d'une “croûte” (battance) qui empêcherait l'eau d'entrer par la suite et qui la ferait ruisseler ailleurs qu'autour de la plante. Le paillis agit comme une couverture thermique qui va absorber la chaleur, mais la diffusera beaucoup moins. On peut alors pratiquement diviser par deux l'arrosage. Attention : dessous le paillage, le sol va rester tel que vous l'avez préparé : en aucun cas il ne va palier un désherbage qui ne sera pas fait ! Rester vigilant également sur les arrosages intempestifs : avec les cosses de cacao, par exemple, le paillage va s'amalgamer très vite, si on arrose trop il y a aura trop d'humidité. D'autres jardiniers, voyant le paillage sec, se disent, “dessous ça l'est aussi, donc j'arrose !” Et au bout d'un moment les plantes vont mourir d'un excès d'eau ! Il faut simplement ne pas s'occuper du paillage et regarder comment se porte la plante au dessus. En dehors des bois rameaux fragmentés (BRF)(1), avec quels matériaux naturels peut-on pailler ? On considère qu'il y a deux grandes catégories de paillis : les végétaux et les minéraux. Parmi les premiers, certains sont à cycle court (ils se délitent très vite en un an ou un peu plus), comme les cosses de cacao, les paillettes de lin, le chanvre. Ils durent une à deux saisons au jardin, et sont plutôt destinés aux plantes annuelles ou bisannuelles. RACINES 36 Il faut veiller aussi à mettre un paillis qui soit en rapport avec la durée de vie de la plante, sans avoir besoin de l'enlever pour la changer ou pour travailler le sol à la morte-saison. Donc bien choisir son paillis en fonction des plantations que l'on fait. La terre des rosiers, par exemple, à besoin d'être aérée de temps en temps. Les grandes roseraies ont abandonné l'écorce de pin depuis longtemps à cause de cela. Les écorces de pin libèrent aussi des tanins qui peuvent être nocifs à la longue. On peut donc, pour les cultures à court terme, pailler avec le cacao (ce sont les pellicules de la fève qui sont utilisées). C'est un produit classé “amendement organique” et non pas “support de culture”. C'est l'idéal pour les plantes qui ont faim, qui ont soif et dont on travaille le sol fréquemment. Fibres de peuplier, lin, chanvre, myscanthus, ont plutôt une durée de vie de deux ans. On les laissera se décomposer tout seuls dans le sol ou bien on les incorporera à l'automne en travaillant la terre. Parmi les paillis minéraux, qui se tiennent mieux au vent, et que l'on utilise pour des cycles longs (arbres, arbustes), on trouve la pouzzolane, l'ardoise ou la brique pilée. Mais on peut aussi pailler avec des matériaux locaux qui ne sont pas commercialisés et qui dans certains cas, font très bien l'affaire même si c’est moins “joli” (résidus recyclables, copeaux de bois non traités, cartons forts ou journaux). juin 2010 La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine RACINES208 - Juin 2010 20/05/10 18:05 Page 37 On trouve dans le commerce de nombreux produits à base d'écorces de pin. Comment s'y retrouver ? Dans la famille des écorces, on trouve essentiellement du pin maritime ou des mélanges d'écorces de résineux. La plupart viennent des Landes, puisque c'est, en France, la principale source d'approvisionnement. Sauf qu'avec les tempêtes et les retombées pour les scieries, il y a moins de matière première, aujourd'hui, pour les conditionnements d'écorces. Il y a dans ces produits différentes granulométries et différentes qualités, avec plus ou moins de résidus de bois (la plus haute est estampillée NF). Souvent, on ne fait pas attention, on prend un sac au hasard dans la jardinerie. Mais si vous avez de petits végétaux (20 à 30 cm), il vaut mieux prendre une petite granulométrie, parce qu'au dessus d'une grosse écorce, votre plante va paraître petite. Pour le côté esthétique, si on préfère les grandes écorces, on peut mettre dessous une couche de plus petites, mais il faut éviter que la lumière n'atteigne le sol. Et puis arrêtons de penser qu'avec un sac de 60 litres on couvrira tout ! Pour que cela soit efficace (c'est valable aussi pour les autres paillis), il faut mettre une bonne épaisseur (entre 5 et 15 cm). Plus les morceaux sont gros, plus la lumière risque de passer et plus les graines restées dans le sol pourront germer ! Les mélanges de résineux ont des écorces beaucoup plus fines, on y trouvera aussi un peu d'aiguilles de pin. Mais leurs couleurs donnent une touche assez naturelle aux massifs. Il existe aussi les plaquettes de pin, plutôt rectangulaires, le reliquat qui se trouve sous l'écorce. Le problème est que sa couleur blanche emmagasine beaucoup de lumière (idem pour le lin et le chanvre). Dans ce cas, si l’on a une grande surface 1 2 3 paillée, on verra le paillage avant les végétaux qui sont installés dessus. Les paillis foncés sont plus proches des teintes de la terre. Mais cela dépend si l’on veut de la déco, ou de l'utile. Ou les deux à la fois. Solution verte : contact au 09 61 00 28 30 ou sur www.solution-verte.fr. (1) BRF : bois rameaux fragmentés, broyats de branches vertes de différentes essences issus des tailles. 4 1 Pour laisser libre cours à ses envies de couleur, les copeaux de bois de conifères écorcés Happy Garden® existent en rouge, orange, jaune ou brun noisette. 2 Fibre de peuplier : paillis très compact par sa composition, on pourra l'enfouir à l'automne, il contribuera au drainage naturel de l'eau de pluie. 3 Mélange d'écorces de résineux : esthétiquement, ses couleurs se rapprochent le plus de celles de la nature. 4 Cosses de cacao : ce paillis se délitera en un an et nourrira votre sol. Idéal pour les parterres d'annuelles, de vivaces ou les rosiers. 5 Écorces de pin maritime : choisir à l'achat une petite granulométrie pour une meilleure isolation du sol. Les grosses écorces, moins compactes à l'usage, ont tendance à faire “bouger” le paillage. RACINES 37 juin 2010 La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine 5 (Photo : Bonkenburg France) Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous