RACINES208 - Juin 2010

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RACINES208 - Juin 2010
RACINES208 - Juin 2010
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Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous
Par Christine Grandin
(Photographies : Solution verte)
Quels paillis
choisir ?
On pratique de plus en plus souvent le paillage au jardin.
Écorces de pin, lin, chanvre, cosses de cacao, fibres de peuplier,
savez-vous lequel est le plus adapté à vos cultures ?
L’avis de Richard Lyet, fournisseur et consultant.
Richard Lyet,
de Solution verte,
consultant
et fournisseur
de paillis pour
les professionnels.
Pailler, à quoi ça sert ?
D'abord à empêcher les mauvaises
herbes de pousser : ainsi vos légumes
ou vos parterres ne seront pas en
concurrence avec d'autres végétaux
qui pomperont les ressources du sol
(eau, oligo-élements, humus). Deuxièmement c'est stopper l'évapo-transpiration, et éviter ainsi, après les
pluies, qu'une partie de l'eau ne s'éva-
Paillis déco
Connaissez-vous les écorces colorées ?
Elles apportent les mêmes avantages au jardin avec un petit “plus” décoratif et vous pourrez surtout laisser libre cours à votre esprit créatif.
Souligner une allée, tracer un cheminement
vers la terrasse, accorder la couleur du paillis
à celle des fleurs de votre parterre, ou mettre
en valeur vos végétaux par contraste, tout est
possible.
La gamme des copeaux colorés Happy Garden® est réalisée à partir de conifères écorcés
et teintés exclusivement avec des pigments écologiques sans aucun risque pour l'environnement. Ils résistent aux intempéries et leur couleur
reste stable.
Copeaux de bois colorés Happy garden®. Existent en
quatre couleur : jaune, rouge, orange, brun noisette. En
vente en sac de 70 litres dans les jardineries Truffaut,
Gamm Vert, Magasins verts, et chez Castorama (sac de
50 l). Prix indicatif de 9,90 € à 11,90 €.
pore du sol lorsqu'il fait très chaud.
Enfin cela va éviter la formation d'une
“croûte” (battance) qui empêcherait
l'eau d'entrer par la suite et qui la
ferait ruisseler ailleurs qu'autour de
la plante. Le paillis agit comme une
couverture thermique qui va absorber
la chaleur, mais la diffusera beaucoup
moins. On peut alors pratiquement
diviser par deux l'arrosage. Attention :
dessous le paillage, le sol va rester tel
que vous l'avez préparé : en aucun cas
il ne va palier un désherbage qui ne
sera pas fait ! Rester vigilant également sur les arrosages intempestifs :
avec les cosses de cacao, par exemple, le paillage va s'amalgamer très
vite, si on arrose trop il y a aura trop
d'humidité. D'autres jardiniers, voyant
le paillage sec, se disent, “dessous ça
l'est aussi, donc j'arrose !” Et au bout
d'un moment les plantes vont mourir
d'un excès d'eau ! Il faut simplement
ne pas s'occuper du paillage et
regarder comment se porte la plante
au dessus.
En dehors des bois rameaux
fragmentés (BRF)(1), avec quels
matériaux naturels peut-on
pailler ?
On considère qu'il y a deux
grandes catégories de paillis : les
végétaux et les minéraux. Parmi les
premiers, certains sont à cycle court
(ils se délitent très vite en un an ou
un peu plus), comme les cosses de
cacao, les paillettes de lin, le chanvre. Ils durent une à deux saisons au
jardin, et sont plutôt destinés aux
plantes annuelles ou bisannuelles.
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Il faut veiller aussi à mettre un paillis qui soit en rapport avec la durée
de vie de la plante, sans avoir besoin
de l'enlever pour la changer ou pour
travailler le sol à la morte-saison.
Donc bien choisir son paillis en fonction des plantations que l'on fait. La
terre des rosiers, par exemple, à
besoin d'être aérée de temps en
temps. Les grandes roseraies ont
abandonné l'écorce de pin depuis
longtemps à cause de cela. Les
écorces de pin libèrent aussi des
tanins qui peuvent être nocifs à la
longue. On peut donc, pour les cultures à court terme, pailler avec le
cacao (ce sont les pellicules de la
fève qui sont utilisées). C'est un produit classé “amendement organique”
et non pas “support de culture”. C'est
l'idéal pour les plantes qui ont faim,
qui ont soif et dont on travaille le sol
fréquemment. Fibres de peuplier, lin,
chanvre, myscanthus, ont plutôt une
durée de vie de deux ans. On les
laissera se décomposer tout seuls
dans le sol ou bien on les incorporera à l'automne en travaillant la
terre.
Parmi les paillis minéraux, qui se
tiennent mieux au vent, et que l'on
utilise pour des cycles longs (arbres,
arbustes), on trouve la pouzzolane,
l'ardoise ou la brique pilée. Mais on
peut aussi pailler avec des matériaux
locaux qui ne sont pas commercialisés et qui dans certains cas, font
très bien l'affaire même si c’est moins
“joli” (résidus recyclables, copeaux
de bois non traités, cartons forts ou
journaux).
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On trouve dans le commerce de
nombreux produits à base d'écorces
de pin. Comment s'y retrouver ?
Dans la famille des écorces, on trouve
essentiellement du pin maritime ou des
mélanges d'écorces de résineux. La plupart viennent des Landes, puisque c'est,
en France, la principale source d'approvisionnement. Sauf qu'avec les tempêtes
et les retombées pour les scieries, il y a
moins de matière première, aujourd'hui,
pour les conditionnements d'écorces.
Il y a dans ces produits différentes granulométries et différentes qualités, avec
plus ou moins de résidus de bois (la plus
haute est estampillée NF). Souvent, on ne
fait pas attention, on prend un sac au
hasard dans la jardinerie. Mais si vous
avez de petits végétaux (20 à 30 cm), il
vaut mieux prendre une petite granulométrie, parce qu'au dessus d'une grosse
écorce, votre plante va paraître petite.
Pour le côté esthétique, si on préfère les
grandes écorces, on peut mettre dessous
une couche de plus petites, mais il faut
éviter que la lumière n'atteigne le sol.
Et puis arrêtons de penser qu'avec un
sac de 60 litres on couvrira tout ! Pour
que cela soit efficace (c'est valable aussi
pour les autres paillis), il faut mettre une
bonne épaisseur (entre 5 et 15 cm). Plus
les morceaux sont gros, plus la lumière
risque de passer et plus les graines restées dans le sol pourront germer ! Les
mélanges de résineux ont des écorces
beaucoup plus fines, on y trouvera aussi
un peu d'aiguilles de pin. Mais leurs couleurs donnent une touche assez naturelle
aux massifs.
Il existe aussi les plaquettes de pin, plutôt rectangulaires, le reliquat qui se trouve
sous l'écorce. Le problème est que sa couleur blanche emmagasine beaucoup de
lumière (idem pour le lin et le chanvre).
Dans ce cas, si l’on a une grande surface
1
2
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paillée, on verra le paillage avant les
végétaux qui sont installés dessus. Les
paillis foncés sont plus proches des teintes
de la terre. Mais cela dépend si l’on veut
de la déco, ou de l'utile. Ou les deux à la
fois.
Solution verte : contact au 09 61 00 28 30 ou
sur www.solution-verte.fr.
(1) BRF : bois rameaux fragmentés, broyats de
branches vertes de différentes essences issus des
tailles.
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1 Pour laisser libre cours à ses envies de couleur, les copeaux de bois de conifères écorcés Happy Garden® existent en rouge, orange, jaune ou brun noisette.
2 Fibre de peuplier : paillis très compact par sa composition, on pourra l'enfouir à
l'automne, il contribuera au drainage naturel de l'eau de pluie.
3 Mélange d'écorces de résineux : esthétiquement, ses couleurs se rapprochent le plus de celles de la nature.
4 Cosses de cacao : ce paillis se délitera en un an et nourrira votre sol. Idéal pour
les parterres d'annuelles, de vivaces ou les rosiers.
5 Écorces de pin maritime : choisir à l'achat une petite granulométrie pour une
meilleure isolation du sol. Les grosses écorces, moins compactes à l'usage, ont tendance à faire
“bouger” le paillage.
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(Photo : Bonkenburg France)
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