Communiqué de presse KONRAD KLAPHECK

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Communiqué de presse KONRAD KLAPHECK
Communiqué de presse
KONRAD KLAPHECK
25 février – 15 mai 2005
Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg
Les Musées de Strasbourg
Directeur des Musées
Fabrice Hergott
Commissaire de l’exposition
Emmanuel Guigon, conservateur en
Chef du Musée d'Art moderne
et contemporain
Musée d'Art moderne et
contemporain
1, place Hans Jean Arp
F-67000 Strasbourg
tél. 03 88 23 31 31
Horaires
tous les jours de 11h à 19h
le jeudi de 12h à 22h
le dimanche de 10h à 18h
Fermeture le lundi
Service communication
Marie Ollier
Gwenaëlle Serre
Cathy Letard
[email protected]
[email protected]
[email protected]
2, place du Château
F-67000 Strasbourg
tél. 00 (0)3 88 52 50 18
fax 00 (0)3 88 52 50 42
www.musees-strasbourg.org
Le Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg présente la première exposition
rétrospective de l’œuvre de Konrad Klapheck organisée par une institution publique
française.
Konrad Klapheck (Düsseldorf, 1935) occupe, à l’image de son œuvre, une place
singulière dans l’histoire de l’art. Il se situe dans le prolongement poétique du
surréalisme avec des échos contemporains vers le photoréalisme. Dérogeant aux
représentations habituelles de l’artiste, Klapheck cultive une extrême discrétion.
Si les objets peuplant son univers nous sont étrangement familiers, malgré la distance
qu’imposent leur monumentalité et leur hiératisme, c’est sans doute parce qu’ils
renvoient à l’universelle banalité du quotidien. Mais c’est peut-être davantage parce que
leur auteur a voulu les personnifier en leur conférant une existence propre, une histoire
qui nous les rend attachants. On se surprend à être attendris par le désœuvrement d’une
machine à coudre ou la solitude d’un ventilateur.
La géométrie trop parfaite de ces objets les rend pourtant improbables et énigmatiques, à
l’image de la question posée par le sphinx légendaire que l’une des machines
personnifie. Klapheck cultive précisément cette ambiguïté, reconnaissant à ses figures
une dualité fondamentale: à la fois familières et étranges. À chacun de ses objets, il
adjoint un titre poétique, formant ainsi une métaphore issue de la correspondance
fortuite entre une situation personnelle vécue et un objet. Se dessine alors un univers
tissé de significations spécifiques dans lequel des liens secrets unissent les machines
entre elles: le robinet avec le téléphone, le ventilateur avec l’avion, etc. Au-delà d’une
mythologie personnelle, ces «monstres insolites» constituent l’inventaire de notre
civilisation technique, une sorte de bilan tantôt amusé, tantôt circonspect de l’Âge
industriel.
Cet inventaire, Klapheck le mène depuis 1955, année de sa première «machine à
écrire» peinte selon un traitement précisionniste pour se démarquer de l’abstraction
lyrique et du tachisme dominants. D’abord marqué par Ernst, Magritte et Picabia (qui le
premier fit des portraits de machines), il élabore un style personnel fondé sur une
méthode spécifique, qu’il appliquera à l’ensemble de ses œuvres avec une régularité
obsessionnelle. Un dessin préparatoire, réalisé sur calque au moyen d’outils de mesure
et de traçage semblables à ceux utilisés dans l’industrie, est reporté sur la toile. La
composition est construite sur des règles arithmétiques, comme la section d’or, selon un
procédé qui s’apparente à celui de l’ingénieur ou de l’artisan méticuleux et donne tout
son sens à la notion de «métier». Le choix de l’iconographie n’est pas moins
systématique: un objet ordinaire, arraché à son environnement et détourné de son usage.
À ce traitement général, s’oppose le choix subjectif et poétique d’un titre qui réintroduit
l’humanité que la facture de l’œuvre semblait avoir exclue. À propos de Klapheck,
André Breton écrit en1965: «…les instruments [que Klapheck] choisit de figurer sont
choisis parmi nos plus proches auxiliaires mais le projet est de passer outre à leur usage
spécifique, de manière à en imposer l’image magnifiée».
En 1997, Klapheck décide d’infléchir radicalement son œuvre en introduisant la figure
humaine, jusqu’alors exclue. Il s’attache principalement à représenter des nus dans des
intérieurs, inspirés de photographies érotiques anciennes.
La première exposition de Konrad Klapheck a lieu en 1959, à la Galerie Schmela à
Düsseldorf. En 1960, il expose chez Arturo Schwarz à Milan. Le galeriste new-yorkais
Leo Castelli lui achète plusieurs tableaux en 1962. Il participe à la Documenta III de
Kassel puis expose chez Iliéna Sonnabend à Paris en 1965. En 1974, une première
rétrospective de ses œuvres est organisée à Rotterdam, Bruxelles et Düsseldorf. Il a
également fait l’objet de plusieurs expositions individuelles, à la Kunsthalle de
Hambourg en 1985, à celle de Tübingen l’année suivante, puis à New York (Edward
Thorp Gallery, 1993), Berlin (Galerie Brusberg, 1995) et, plus récemment, au Museum
Kunst Palast à Düsseldorf (2002). À Paris, son œuvre a été régulièrement présentée à la
Galerie Maeght de 1980 à 1990 et depuis1990 à la Galerie Lelong.