Séjour de 5 jeunes du Foyer au Burkina Faso
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Séjour de 5 jeunes du Foyer au Burkina Faso
Le journal interne de l’Association Prado Rhône-Alpes Article extrait de Lignes de vie, le journal interne de l’association Prado Rhône-Alpes PRADO Foyer de Bourg Bourg-en-Bresse (01) Séjour de 5 jeunes du Foyer au Burkina Faso D e nationalité Burkinabé, j’ai grandi avec des valeurs de la culture africaine. Mon arrivée en France en 2006 m’a permis de connaître une autre culture. La connaissance des deux cultures a été capitale pour l’organisation et l’accompagnement des jeunes pendant le séjour. Il est 4h du matin, une bagarre éclate dans la cour de la Mission Apostolique. Les voisins sont réveillés. Tout le monde se demande ce qui arrive. Il s’agit des jeunes du Prado de Bourg-en-Bresse qui arrivent. Ils se plaignent de la maison et de leurs chambres. Pendant trois semaines ils vont devoir vivre dans ce qu’ils qualifient d’une prison. Cette prison, ils auront du mal a la quitter trois semaines plus tard et c’est avec des larmes aux yeux qu’ils quitteront le Burkina. Le séjour a donc commencé par une dispute dès l’arrivée. Ils se plaignent de la maison, des chambres, de tout et de rien. Le sommeil et les six heures de vol n’ont pas suffit pour les calmer. L’entourage est un peu surpris. Il est 4H du matin, les voisins essaient de faire la conciliation comme c’est le cas chaque fois en Afrique quand il y a une dispute. Mais leurs efforts sont vains. Après cette première crise, le calme est revenu. Le matin les jeunes sont très surpris de voir que tout le monde qui passe s’arrête pour dire bonjour. Les gens se saluent dans la rue, même quand on ne se connaît pas. Ils ont été très timides la première semaine. Il fallait vraiment insister pour les faire sortir de la villa. Mais plus les jours passaient plus ils prenaient de l’assurance. Au bout d’une semaine, ils se sont assez bien adaptés et chacun a pu s’inscrire dans diverses activités (visites, association, bijouterie, coiffure, confection de djembe etc.) qu’il a suivi jusqu’au bout. Des rencontres. Il faut dire qu’au début tout le monde était surpris et interrogatif devant le comportement de ces jeunes. A plusieurs reprises j’ai dû répondre à des questions telles que : pourquoi sont ils comme ça ? Ils peuvent bien discuter et se disputer la minute d’après. N’y a-t-il pas le respect du grand frère ou de la grande sœur chez eux ? Mais ce que j’ai trouvé très intéressant c’est l’attitude des jeunes eux-même face à ces questions. Ils n’ont pas hésité à dire qu’ils le journal interne de l’Association Prado Rhône-Alpes étaient des jeunes placés dans un foyer et qu’ils avaient des difficultés. En Afrique l’éducation est l’affaire de tous. Tout l’entourage s’est donc impliqué. A plusieurs reprises les voisins ont pu apaiser des tensions. Un départ difficile. Le jour du départ les jeunes ont trouvé que le séjour avait été trop court. Ils avaient tous envie de prolonger. Certains ont eu de nouveaux amis, de nouveaux « parents »… d’autres ont découvert une nouvelle passion : djembé, danse africaine… C’est avec des larmes aux yeux qu’ils ont dit au revoir aux uns et aux autres en promettant de revenir dès que possible. La rencontre avec Fabien. C’est dans un Cybercafé que nous avons rencontré Fabien. Il s’agit d’un jeune qui a passé quelques années en MECS et quelques mois en CER. En 2005 il est parti au Burkina Faso avec le CER pour un séjour de rupture. Sa vie a pris un autre tournant après ce séjour. Fabien a été mineur délinquant. 52 voitures de police volées ou endommagées. Aujourd’hui il regrette ses actes. Les six mois passés au Burkina lui ont permis de « découvrir la vie autrement ». Il est maintenant militaire et envisage de fonder un foyer. Profitant des vacances il est revenu visiter le Burkina et les gens qu’il a rencontré pendant son séjour avec le CER. Nous avons invité Fabien à venir témoigner auprès des jeunes. Je crois que ce témoignage a été un déclic pour eux. Isaïe SANON Stagiaire moniteur éducateur