Les activités extrascolaires

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Les activités extrascolaires
Les activités extrascolaires
Avec la rentrée de septembre,
on retrouve les traditionnelles
inscriptions aux activités
extrascolaires
pour votre enfant.
Quelques pistes
pour faire le bon choix…
Deux activités maximum
n’est pas un ministre. Son
agenda ne doit donc pas ressembler
à celui d’un chef d’État avec des activités
différentes tous les jours. Inscrivez-le à
deux loisirs par semaine, une activité
sportive et une activité artistique, par
exemple. Vous pouvez soit les répartir
sur une seule journée (le mercredi ou le
samedi), soit sur deux journées, afin de
garder un après-midi entier libre, pour les
anniversaires et autres fêtes familiales.
Au-delà de deux activités hebdomadaires,
votre enfant passe son temps à courir entre l’école et les cours de tennis, la poterie, l’anglais, le piano… et vous aussi ! Ne
confondez pas non plus loisirs et compétition, et jouez-la « relax » : apprendre
à jouer d’un instrument de musique, c’est
bien, si tel est son désir ; mais gare à ne
pas susciter un esprit de compétition qui
irait à l’encontre du plaisir et du côté ludique
de l’activité en question.
Bon à savoir : Il existe des méthodes
d’apprentissage à domicile de la musique,
notamment, mais aussi des langues. Si vous
avez du temps, vous pouvez grouper deux
ou trois enfants et organiser un « conservatoire » ou un atelier à la maison. Un moyen
pour ne pas courir le mercredi !
V
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OTRE ENFANT
« J’sais pas quoi faire… »
ont des choix très arrêtés quant à leurs activités extrascolaires. D’autres pas. Pour ces indécis, sachez
qu’il est souvent possible d’effectuer une
ou deux séances d’essai, avant de les inscrire définitivement à une activité et de
payer pour l’année entière. Dans la plupart des villes aussi, les mairies proposent
des séances « multisports » qui permettent aux enfants de s’initier à une dizaine
d’activités physiques (foot, tennis, judo,
athlétisme, ping-pong, natation…) sur l’année. Une bonne façon de développer leurs
capacités et surtout de leur donner la possibilité de se « spécialiser » plus tard dans
tel ou tel sport, après l’avoir essayé. C’est
le cas également dans certains conservatoires musicaux qui initient les enfants à
plusieurs instruments de musique la première année, avant de les laisser se décider pour l’un d’entre eux. Et puis, si votre
enfant n’a décidément aucune velléité de
s’inscrire à une activité extrascolaire, ou
pleure tous les mercredis avant sa séance
de piscine, n’en faites pas un drame. Il a
aussi peut-être besoin pour l’instant de ne
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ERTAINS ENFANTS
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Quelle activité
et pour quel enfant ?
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USIQUE, théâtre, danse, poterie, sports
de combat, sports collectifs, natation,
etc. Que choisir ? Comment et où s’inscrire ? Autant de questions qui taraudent les
parents au début de l’année scolaire (voire
dès le mois de juin dans les grandes villes), car l’offre est de plus en plus riche
et variée. Tout dépend de la personnalité
de votre enfant : plutôt physique, calme et
introverti de nature, besoin de canaliser
son énergie… Pour choisir, rendez-vous
dans les forums des associations organisés par nombre de municipalités dès les
premiers jours de septembre, pour vous
rendre compte de la palette des activités
culturelles ou sportives disponibles. Vous
pouvez choisir une activité pour votre
enfant en rencontrant sur des stands le
responsable de l’association de poterie, le
professeur de karaté, le directeur du club
de danse… Allez-y avec votre enfant, car
c’est de lui dont il est question. Quel sport
l’intéresse ? Et ses copains, que font-ils le
mercredi ? La capoiera, ça le tente ? Bref,
mieux vaut aller dans son sens – après
vous être assurés, bien sûr, que l’activité
choisie par votre enfant convient à son âge,
ses aptitudes physiques, sa santé… – sinon
gare aux déceptions en cours d’année !
Les petits Parisiens ont de la chance :
la capitale met à leur disposition des
ateliers bleus culturels et scientifiques
(qui dépendent de la direction
des Affaires scolaires) et des ateliers
bleus sportifs, sous la direction
de la Jeunesse et des Sports.
Il s’agit de séances d’initiation
et de sensibilisation à des activités
très variées comme la découverte
de différents sports, la musique,
les arts du spectacle, l’anglais, les arts
plastiques, la découverte du patrimoine
culturel, la culture scientifique
et technique.
Programmes et
apprentissages
LES ATELIERS BLEUS À PARIS
Les ateliers bleus culturels, scientifiques
et sportifs ont lieu dans les écoles
élémentaires, le plus souvent dans
les locaux de l’école (préau, cour,
salle polyvalente...), ou parfois dans
les équipements sportifs proches
(gymnases, piscines, stades...).
Ces ateliers se déroulent sur 30 séances
annuelles de 16 h 30 à 18 h 00 les jours
scolaires. Ils débutent la première
semaine d’octobre et se terminent
la dernière semaine de classe.
L’inscription est prise pour une année
auprès du directeur de l’école où l’enfant
est scolarisé. L’enfant peut choisir
jusqu’à quatre ateliers culturels
et sportifs.
Les tarifs sont fixés en fonction
des revenus de la famille.
Dans l’ensemble, il existe huit tarifs
différents, de 2 à 46 € !
Pour toute information, adressez-vous :
– au directeur ou à la directrice
de l’école de votre enfant ;
– au centre d’appels Paris Infos Mairie :
3975 (prix d’un appel local à partir d’un
poste fixe).
Le bien-être
de l’enfant
rien faire, de rêver : son imagination et
sa réflexion se développeront ainsi d’ellesmêmes. Laissez-le profiter de ses copains
le mercredi ou sortez avec lui : une partie
de football ou une balade en vélo en forêt
à deux, c’est bien aussi !
Bon à savoir : Ne reportez pas sur votre
enfant vos espoirs et vos désirs de jeunesse. Certes, vous auriez bien aimé devenir
un petit rat de l’Opéra mais votre fille, elle,
regardez-la bien, elle est plutôt taillée pour
la course à pied !
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Où se renseigner ?
est bien placée pour vous
fournir adresses et renseignements,
dans tous les domaines d’activité. Téléphonez ou visitez son site Internet. Faites
aussi fonctionner le bouche à oreille ; un
parent vous a parlé d’un très bon cours de
théâtre, foncez… surtout si son enfant est
ami avec le vôtre et qu’ils doivent se retrouver dans le même cours ! Vous aurez
ainsi l’assurance que votre enfant ne va
pas s’ennuyer et la possibilité de vous
arranger avec l’autre maman pour organiser des accompagnements à tour de
rôle. Consultez aussi les panneaux d’affichage dans les salles de sport, à l’école…
et feuilletez les journaux spécialisés
(sportifs ou culturels). Enfin, renseignezvous auprès des fédérations sportives,
chargées d’organiser et de promouvoir la
pratique de leurs disciplines. Elles sont les
plus à même de vous informer et de vous
donner les coordonnées des clubs les plus
proches de chez vous.
V
OTRE MAIRIE
Les pratiques amateurs…
E
2002, Sylvie Octobre, sociologue
au ministère de la Culture, a réalisé
une enquête sur les loisirs culturels des
6-14 ans (du CP à la 3e), qui sont les plus
gros consommateurs d’activités culturelles
et sportives (Les loisirs culturels des 6-14 ans,
La documentation française, 2004). Un premier résultat se détache : 28 % des enfants
pratiquent au moins une activité artistique. « C’est important, commente Sylvie
Octobre, et cela traduit la diffusion de ces
pratiques d’une génération à l’autre. » L’activité majoritaire reste la musique, devant
la danse (activité prisée par les filles) et les
arts plastiques. L’écriture (celle du journal
intime notamment) et le théâtre sont des
pratiques plus spécifiquement adolescentes.
Certaines activités, du fait de leur nature, se pratiquent dans des institutions :
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N
c’est le cas de la musique et de la danse
par exemple, notamment pour les plus
jeunes. Avec l’avancée en âge, les pratiques quittent l’encadrement : c’est ainsi
que certains enfants passent du conservatoire à l’exercice solitaire ou entre copains
(pour former un groupe musical).
Nombreux sont également les multipratiquants (un enfant débute une activité, arrête, en démarre une autre l’année
d’après, etc.). Pas de panique pour autant,
les enfants picorent des connaissances
et construisent ainsi leur personnalité…
Bref, ils agissent en amateurs éclairés, pas
en futur professionnel. La pratique amateur est donc faite de prises et de déprises,
d’allers-retours. Des enfants ouverts et
curieux, en somme !
… et les autres activités
L
ES PRATIQUES AMATEURS occupent une place
relativement modeste face aux médias
(télévision en tête). « La télévision, précise
la sociologue, est un média pratique qui
assure certaines fonctions, notamment de
socialisation. Ce qui ne veut pas dire que
les enfants n’aiment pas lire aussi : jusqu’à
la fin du primaire, la lecture reste un de
leurs loisirs favoris. Il n’existe donc pas de
concurrence deux à deux entre médias et
lecture : ce n’est pas parce que les enfants
regardent la télévision qu’ils ne lisent pas
ou ne vont pas dans un musée. On observe
plutôt des concurrences entre les médias
eux-mêmes, l’Internet prenant progressivement du temps à l’écoute de la radio et à la
télévision. »
Le contexte des pratiques culturelles
évolue dans le temps : chez les très jeunes,
ce sont le plus souvent les parents qui décident du type d’activité de leur enfant et
de la structure. Ensuite, à l’adolescence,
des choix plus autonomes se font jour,
qui favorisent parfois la modification des
structures d’exercice de l’activité, le changement voire l’abandon de l’activité.
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Et les parents dans tout ça ?
MPRÉGNÉS DES DISCOURS psychologiques
sur l’épanouissement de soi mais aussi
extrêmement attentifs à « armer » leurs
enfants face à un monde qu’ils perçoivent
comme de plus en plus complexe, les parents voient dans les pratiques amateurs
une double finalité : l’expérimentation
de soi et l’apprentissage de valeurs ou
compétences éventuellement réutilisables dans d’autres sphères que la sphère
Le bien-être
de l’enfant
I
culturelle. Il n’est jamais inutile d’apprendre à se maîtriser, à se concentrer ou à
bien parler ! Autrement dit, les parents
n’ambitionnent pas de faire de leurs enfants des professionnels de la culture, mais
attendent de la culture qu’elle permette à
leur enfant de développer leur identité
et leurs compétences. Il ne faudrait pas
croire que les parents « manipulent » leurs
enfants : « L’enfant n’est pas soumis ! », affirme Sylvie Octobre, il est acteur.
Preuve en est que si l’on interroge les
enfants non plus sur ce qui occupe leur
temps de loisirs mais sur ce qui compte
pour eux, on observe que si la télévision
est le premier média dans l’occupation du
temps, elle ne vient qu’en 8e position en
terme d’attachement, derrière les activités
extrascolaires notamment, et derrière le
sport, qui reste un des loisirs favoris des
enfants et préadolescents.
Programmes et
apprentissages
Le niveau des pratiques évolue également dans le temps : ainsi, les pratiques
de lecture baissent-elles avec le passage au
collège, tandis que les pratiques informatiques suivent la courbe inverse. Les jeux
vidéo, quant à eux, connaissent un pic de
pratique en milieu de collège – surtout
auprès des garçons – pour baisser ensuite.
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