Des chaussures à la forme du pied…

Transcription

Des chaussures à la forme du pied…
Des chaussures
à la forme du pied…
JB Rodde propose plus de 80 modèles fashion et confortables
pour hommes et femmes, dans un large éventail de coloris : des
chaussures de ville et sandales au look moderne et chic, aux
ballerines glamours, en passant par les chaussures de running et
de trekking. Leurs formes larges aux lignes fantaisistes donnent la
sensation de marcher pieds nus et illustrent parfaitement l’expression “être bien dans ses pompes !”…
Des chaussures pour la santé des pieds !
Mais, avant tout, elles sont conseillées par les podologues aux patients
qui souffrent de maladies des pieds, à tous ceux qui cherchent un réel
Union Française
confort de marche et sont recommandées par l’UFSP (U
pour la Santé du Pied).
Ces chaussures épousent la véritable forme du pied afin que les orteils
aient une liberté totale de mouvement.
Chaque modèle répond ainsi aux problèmes de santé des pieds :
déformations diverses (de type hallux-valgus), pieds enflés, problèmes
liés au diabète.
Une fabrication traditionnelle
Les chaussures JB Rodde doivent leur succès aux designers et au savoir
faire issu de la tradition cordonnière et du monde médical. Ce succès est
le résultat de chaussures fabriquées à la main dans des matières naturelles, des cuirs souples, sans couture intérieure susceptible d’irriter ou de
comprimer le pied.
Il existe aujourd’hui 25 semelles différentes, adaptées à chaque type de
chaussure avec un lit plantaire massant et amortissant. Certains modèles possèdent des semelles intérieures amovibles afin d’y loger
facilement la semelle réalisée par les podologues.
JB RODDE : LIBEREZ VOS PIEDS
JB Rodde
BP 80729, 59066 Roubaix cedex 1
Tel : 08 25 45 00 10 - Fax : 03 20 27 09 97
www.jbrodde.fr
Aujourd’hui, ces chaussures sont
disponibles dans les 5 magasins
JB Rodde (2 à Paris, Lyon,
Toulouse, Marseille) et par vente par
correspondance (Tél 08 25 45 00 10 0,15€ la minute). www.jbrodde.fr
Santé du pied
MARS
AVRIL 2008
Le magazine de la prévention
3€
no6
V'là le Printemps !
Faites respirer
vos pieds...
Prise en charge des soins
podologiques
pour les diabétiques
Entretenir ses pieds :
quelles crèmes
pour quels problèmes ?
sommaire
édito
Pourquoi faut-il montrer ses
pieds le 21 mai ?
Un français sur 5,
chaque année,
souffre de maux de
pieds qui nécessitent
impérativement la
consultation d’un
podologue. La
plupart s’en
dispensent ou se
décident trop
tardivement. Nos
pieds, si “sollicités” et malmenés, sont les
grands oubliés de notre santé.
Les maux de pieds sont multiples et peuvent
avoir des conséquences sur tout le membre
inférieur. Pourtant, alors que nous
réagissons immédiatement à la moindre
alerte touchant une autre partie de notre
corps, nous n’avons pas le réflexe “santé du
pied”.
Parmi les maux de pieds les plus courants,
vous pouvez souffrir de durillons et de cors,
mais aussi d’un “pied d’athlète” qui est une
infection de la peau, caractérisée par des
démangeaisons, des troubles, des rougeurs
ou la formation de cloques. N’oublions pas
les verrues plantaires, contagieuses, qui
sont localisées sous la plante des pieds ou
sous les orteils.
L’ongle est aussi une “victime” régulière de
multiples agressions. Il peut être atteint par
un champignon, entraînant effritement et
destruction. Un fragment d’ongle peut
pénétrer dans la chair et provoquer douleur,
inflammation et infection : c’est l’ongle
incarné. L’ongle peut aussi se décoller
partiellement ou s’épaissir.
Il faut enfin compter avec les troubles de la
transpiration qui sont à surveiller et à
traiter, qu’il s’agisse de transpiration
excessive ou, au contraire, de diminution de
la sécrétion.
Vous pouvez, enfin, souffrir de déformations
du pied et de troubles de la statique,
nécessitant la conception et la réalisation
d’une paire d’orthèses plantaires sur
mesure.
Tous ces soins et traitements vous seront
apportés par le podologue. Il y en a près de
10 000 en France. Le 21 mai, vous pouvez
faire avec eux le point de la santé de vos
pieds et bénéficier d’un véritable dépistage.
Rendez-vous dans l’un des 200 sites publics
proposés par l’UFSP.
Le directeur de la publication
Djamel Bouhabib
Chouchoutez vos
pieds : au rythme
des saisons
L’hiver est fini :
les chaussettes s’allègent !
Pied de l’enfant
6
L’UFSP édite sa première BD
pour les enfants
4
Seniors
Zoom
21 mai 2008 : 6ème Journée
nationale de prévention et de
dépistage sur la santé du pied :
“Montrez vos pieds !”
7
12
Entretenir ses pieds :
quelles crèmes pour
quels problèmes ?
18
Soins
Sport pour tous
Le bon choix des
chaussettes de running
Le bon choix des
chaussures de running
9
Pied au féminin
Pied à risque
Le retour des activités de
plein air : quels pansements
pour les premiers “bobos” ?
Changement de couleur,
taches sur les ongles :
que vous arrive t-il ?
Danse, aérobic, stretching :
attention aux pieds !
La Sécurité Sociale va
(enfin) rembourser les soins
podologiques des patients
diabétiques !
14
22
Vos pieds de A à Z
Ephidrose, Fléchisseur
commun des orteils,
Goutte, Hyperkératose,
Intertrigo, Kératolyse
ponctuée
Les questions des
lecteurs et
des internautes
20
25
La fiche conseil
Traitement de l’ongle
incarné par
orthonyxie
24
Magazine de l'Union Française
pour la Santé du Pied
57 rue Eugène-Carrière – 75018 PARIS
[email protected]
www.sante-du-pied.org
Directeur de la Publication : Djamel Bouhabib
Comité scientifique : Denis Jossaume, Claude
Huertas, Isabelle Herbaux, Muriel Montenvert,
Xavier Nauche, Dominique Rouland,
Françoise Sault.
Rédaction : Pic de la Mirandole
Conception graphique, mise en page :
e.maginère - www.emaginere.fr
Impression : Presses de Bretagne
CHOUCHOUTEZ VOS PIEDS
L’hiver est fini :
les chaussettes s’allègent !
Avec quelles fibres une
chaussette est-elle
fabriquée ?
Il faut prêter la plus grande attention à
la fibre qui compose la chaussette. En
fonction de l’usage projeté, certaines
conviendront et d’autres pas. C’est
notamment le cas pour la pratique
d’un sport ou les randonnées.
LE COTON
Il est utilisé dans 80 % des chaussettes
(sport et ville confondus). Le caractère
très hydrophile du coton permet une
très bonne absorption de la transpiration mais aussi une très bonne acceptation par la peau.
Avec le printemps qui
s’annonce, c’est toute la
garde-robe qui se transforme.
Les vêtements d’hiver sont
remisés et les tenues légères
ressortent des placards. Les
pieds aussi vont pouvoir
respirer. Pour les chaussures,
c’est la valse saisonnière.
Certaines, qui ont servi
automne comme hiver, vont
hiberner alors que d’autres
modèles retrouvent leurs
fonctions. Les chaussettes de
laine sont aussi troquées
contre des paires plus fines
et plus légères. C’est le
moment de rappeler que,
selon leur usage, toutes les
chaussettes ne se valent pas
et qu’il faut les choisir avec
autant d’attention que les
chaussures.
4
Santé du pied >n°06
Les principales fonctions d’une chaussette sont :
l de maintenir les pieds au chaud ;
l d’évacuer la transpiration, par temps
chaud ou lors d’exercices physiques.
Elles jouent aussi un rôle esthétique,
en particulier quand on les voit.
Certaines, les chaussettes de contention, ont une fonction médicale, soulageant les douleurs des jambes (jambes lourdes, gonflements, etc.) et prévenant l’apparition des varices.
Les chaussettes doivent permettre
une bonne adaptation du pied à la
chaussure, en particulier pour les activités sportives où la chaussette sert
d’amortisseur.
Les fibres naturelles (coton, fil de lin,
fil d’Ecosse, soie,...) doivent être privilégiées de préférence aux fibres synthétiques (comme le nylon) car elles
permettent à l’air de circuler. Le coton
est une fibre robuste, agréable à porter par toutes températures et qui
n’entraîne pas d’allergies.
Il présente néanmoins un inconvénient
dans la pratique d’un sport. En effet, le
coton retient la sueur et la chaussette
va rester humide, favorisant ainsi les
macérations, ampoules...
LE POLYAMIDE
Son caractère hydrophobe va favoriser
l’évacuation de la transpiration.
Lorsque la première semelle de la
chaussure est hydrophile, il y a un parfait transfert de la transpiration de la
peau vers la semelle. Le pied reste
ainsi au sec.
Le polyamide est à recommander avec
des chaussures à membrane, type
Gore-Tex.
LE COOLMAX
C’est un polyamide qui permet un
meilleur transfert de la transpiration
grâce à sa structure. Il a l’intérêt
d’être très hydrophobe. Sa structure
avec ses canaux permet un meilleur
transfert de transpiration, d’où son
intérêt pour les sportifs qui peuvent
ainsi éviter les glissements ou la
macération, liés à une sudation
abondante.
Au rythme des saisons
LE THERMOLITE
C’est aussi un polyamide qui offre un
très bon confort thermique. La présence d’écaille, permet un “stockage
d’air”, qui joue un rôle d’isolant thermique (système “thermos”).
Cette fibre est recommandée pour la
pratique des sports en haute montagne, dans des conditions extrêmes.
L’OUTLAST
C’est une fibre de synthèse acrylique,
dont le coeur contient des microcapsules renfermant des polymères à
changement de phase :
l lorsque la peau se refroidit, le polymère devient solide, avec une réaction exothermique qui libère de la
chaleur.
l lorsque la peau se réchauffe, le polymère devient liquide, avec une réaction endothermique qui absorbe l’effet de chaleur et rafraîchit le pied.
Un peu
d h’ istoir e !
Les chaussettes dérivent des
chausses qui étaient utilisées
en complément des hauts-dechausses au Moyen Âge. La
chausse était un vêtement en
coton, laine ou soie, moulant la
jambe jusqu ‘à l’enfourchure
pour l’homme et jusqu’au
genou pour la femme.
D’abord appelée “chalcette”
vers 1150, puis “cauchette” en
1282, puis “chaucette” fin XV°
siècle, c’est un bas s’arrêtant à
mi-jambe.
Au début du 19ème siècle, il se
portait sur des “noirs” très chics
et on l’appelait “bas de
chausse”. Puis, la naissance du
pantalon amène la création de
la chaussette qui est un tuyau
à larges cotes.
Chaussettes
et activités sportives
Un bon marcheur ou randonneur doit
savoir bien choisir ses chaussettes.
Longtemps exclusivement prisées, les
chaussettes en matière naturelle
(soie, lin ou coton) sont aujourd’hui
concurrencées par des chaussettes
utilisant de nouvelles fibres repoussant l’humidité vers l’extérieur.
On trouve même aujourd’hui des
chaussettes “spécial randonnée”, renforcées au niveau des zones vulnérables et fabriquées avec des fibres étudiées pour diminuer la transpiration et
les frottements. Dans tous les cas,
vous devez éviter les petites “socquettes” d’été, même s’il fait trop chaud.
Ainsi, en randonnée, on évitera le
coton qui absorbe l’humidité, garde la
transpiration et laisse les pieds tout
humides au profit d’une matière
thermo-régulatrice dont les microcapsules évacueront la chaleur et
l’humidité, laissant les pied au frais.
Toutefois, il n’existe pas de chaussettes de sport entièrement en synthétique. En effet, cela serait incompatible
avec un maintien minimum du pied.
La présence de “bouclettes” est un
plus et apporte un confort et un amorti
plus important.
En randonnée, selon votre destination,
il est conseillé de porter deux paires
de chaussettes, avec une plus fine
contre la peau, plutôt qu’une seule
paire très épaisse. Le frottement s’effectue en partie entre les deux épaisseurs et donc un peu moins sur les
pieds. Les frictions sont ainsi amoindries et en cas de problème, vous
n’aurez qu’à retirer une paire ! En
montagne, pour éviter les ampoules,
on additionnera ainsi une paire de
chaussettes fines en coton et une paire
de grosses chaussettes en laine.
Pour la course, les chaussettes de
sport en coton avec semelle éponge
ont l’intérêt d’isoler les pieds des désagréments dus à la transpiration.
Chaussettes
et pieds sensibles
Il existe aujourd’hui des chaussettes
conçues pour ceux qui ont des pieds
sensibles comme les diabétiques. Les
points clés pris en compte sont,
notamment, dans ce cas, les suivants :
l des coutures plates non irritantes
pour réduire la pression au niveau
des orteils et limiter le risque d’irritation,
l un rembourrage supplémentaire au
niveau du pied, du talon et des orteils
pour réduire les frottements,
l une composition avec des multifibres en acrylique pour évacuer
l’humidité.
Le marché de la “chaussette de santé”
marque des points et toutes les enseignes s’y mettent, souvent après un
travail en amont avec les professionnels de santé, et notamment les podologues.
Il existe ainsi des modèles de chaussettes présentant des finitions antibactériennes et antifongiques pour
inhiber le développement des bactéries et des champignons sur la chaussette. Certaines gammes sont non
comprimantes, avec un bord-côte
sans élastique. D’autres, dites anatomiques, offrent en particulier une protection optimale des zones sensibles
et évacuent la transpiration. On trouve
aussi aujourd’hui des chaussettes “de
récupération” et des chaussettes
“hypoallergéniques”. Santé du pied >n°06
5
P I E D D E L’ E N F A N T
L’UFSP présente sa première BD :
“Les aventures d’Oulala”
d’enfants, sur d’autres planètes,
qui se préparent à gâcher toute
leur vie parce qu’ils ne font pas
attention à leurs pieds. Oulala
est, lui, chargé des petits
Terriens.
Ceux-ci sont adorables mais ils
se moquent complètement de
leurs pieds. D’ailleurs, avant, ils
ne s’occupaient même pas de
leurs dents jusqu’à ce que ceux
de la planète “Beausourire”
réussissent à les convaincre
de se brosser les dents deux à
trois fois par jour .
Tome 1 : “Le secret
des Bienchaussés”
Afin de mieux sensibiliser les enfants à
la santé de leurs pieds, l’UFSP vient
d’éditer sa première BD de santé
consacrée aux aventures d’Oulala. Ce
petit personnage va accompagner toutes les actions de l’UFSP vis-à-vis des
enfants et en milieu scolaire.
Oulala vit sur la planète des
“Bienchaussés” où, pour la population,
les pieds sont aussi importants que le
coeur et le cerveau. Dès l’enfance, le
petit Bienchaussé apprend à s’occuper
de ses pieds, à éviter les bobos. Il marche souvent pied nu sur des sols irréguliers pour éveiller sa sensibilité et
son
équilibre.
Chez
les
“Bienchaussés”, l’aide aux habitants
des planètes en difficulté implique
tous les jeunes, à la fin de l’adolescence. Chacun, pendant un an, doit
prendre en charge quelques centaines
6
Santé du pied >n°06
Cette première BD raconte
la première expédition
d’Oulala, éjecté du Grand
Observatoire par le savant
Foulopied, au secours de
trois petits enfants français
de 6 à 10 ans : Hugo, sa
petite sœur Marie et leur cousin
Nicolas Devant eux, Oulala évoque la
puissance des Bienchaussés grâce
aux soins qu’ils donnent à leurs pieds.
Il inquiète Hugo en présentant le port
permanent de ses baskets comme une
“catastrophe”. Il le fait déchausser et
ironise sur l’état des chaussettes. Il
examine leurs pieds et leur donne des
conseils pour éviter les problèmes
qu’il constate déjà.
Oulala révèle ainsi aux enfants le
secret des Bienchaussés ou “comment garder ses pieds en bonne santé
toute sa vie”. Il leur dit au revoir, à la
fin de la BD, mais ils savent que désormais ils ont, tout là haut, un ami qui
saura leur rappeler les bonnes résolutions.
La BD a été éditée avec le concours du
chausseur Tékilou, dont le petit personnage seconde Oulala dans ses missions auprès des petits Terriens. L’UFSP dans l’école de vos
enfants : comment faire ?
Si vous vous occupez d’une association de parents d’élèves ou que vous
êtes enseignant et que vous souhaitez que les podologues de l’UFSP
viennent bénévolement examiner
les pieds des enfants de 4 à 6 ans, à
l’école maternelle, adressez un
mail à [email protected].
ZOOM
21 MAI 2008 : 6ÈME JOURNÉE NATIONALE
DE PRÉVENTION ET DE DÉPISTAGE
SUR LA SANTÉ DU PIED :
“Montrez vos pieds !”
L’Union Française pour la
Santé du Pied (UFSP)
organise le 21 mai prochain,
dans le cadre du “Mois
mondial de la santé du pied”,
la 6ème édition de la Journée
nationale de prévention et de
dépistage. Cette initiative se
déroulera dans 200 sites
publics en France.
Un Français sur 5 souffre de maux de
pieds qui nécessitent impérativement
la consultation d’un podologue.
Les femmes enceintes, les adolescents en phase de croissance, les personnes âgées, mais aussi les enfants à
partir de 4 ans doivent impérativement
faire examiner leurs pieds.
Les sportifs, amateurs ou compétiteurs, savent mieux que personne ce
que leurs performances doivent à
leurs pieds et à leurs appuis.
Mais, les personnes diabétiques ou
artéritiques, celles souffrant d’arthroses ou de rhumatismes doivent prendre des précautions beaucoup plus
importantes. Les conséquences peuvent être dramatiques : le mal perforant plantaire est, ainsi, chaque année,
à l’origine de plus milliers d’amputations du pied de patients diabétiques !
Pourtant, nous “négligeons” nos pieds
et si nous réagissons immédiatement
à la moindre alerte touchant une autre
partie de notre corps, nous n’avons
pas le réflexe “santé du pied”. Et nos
pieds sont ainsi condamnés à supporter les affections et les contraintes
dont ils sont victimes, par notre négligence ou l’absence de conscience de
l’importance des soins et d’une prévention des affections du pied.
C’est pourquoi les podologues ont
décidé de se mobiliser et de mener
chaque année une campagne nationale de prévention et de dépistage des
affections du pied. Ils ont créé pour
cela l’UFSPP qui regroupe les praticiens, les instituts de formation, les
sociétés savantes et les fournisseurs
de la podologie.
Le 23 mai 2007, la cinquième édition a
rencontré un large écho dans la
population. Plus de 60 000 Français
ont consulté gratuitement un podologue à cette occasion. La 6ème édition
se déroulera uniquement dans des
sites publics et 200 rendez-vous sont
programmés dans toute la France,
dans des Caisses d’Assurance
Maladie, de Mutualité Sociale
Agricole, des Caisses de retraite, des
salles municipales ou sous des chapiteaux aménagés en cabinets de podologie. La liste complète des sites de
consultation gratuite est publiée sur
www.sante-du-pied.org et consultable avec le 0892 05 02 46 (numéro
vert). > Les podologues vous accueillent
ce jour là sans rendez-vous. C’est
ainsi une occasion privilégiée de
faire le point sur la santé de ses
pieds et de celle des pieds de ses
enfants (mercredi oblige).
Santé du pied >n°06
7
SPORT POUR TOUS
Alexandre CHERPIN
Podologue du sport
Le bon choix des chaussettes
de running
E
lément à part entière dans l’équipement du coureur à pied, les
chaussettes, souvent reléguées
au second plan derrière les chaussures, doivent être choisies avec attention et répondre à différents critères
notamment le terrain et les saisons :
l Course par grosse chaleur (été,
désert) : garder le pied au froid et au
sec.
l Course par grand froid (hiver, montagne) : garder le pied au chaud et au
sec.
L’association « chaussette qui respire
et chaussure qui évacue » est un couple gagnant pour le runner.
Comment arriver à cette osmose ?
Voici un certain nombre de critères
que vous devez prendre en compte
pour bien choisir vos chaussettes de
course, véritables interfaces entre vos
pieds et vos chaussures.
Propriétés
La chaussette doit être « respirante ».
Cette propriété essentielle permet
évacuer la transpiration et donc
d’é
diminue l’humidité et la macération à
l’origine d’ampoules et de mycoses de
la peau.
Pour ce faire, les mailles de la chaussette devront être aérées au niveau du
coup de pied (face dorsale du pied) et
de la cheville.
Au niveau de la plante, le tricotage de
la chaussette pourra être soit en bouclette, assurant confort protection,
soit fin pour optimiser les sensations.
De plus elles devront posséder un
canal ou couloir d’aération permettant
une évacuation optimale de la sueur.
La chaussette doit s’aadapter anatomiquement au pied (concept « pied
droit/pied gauche »).
Elle doit être être sans coutures ou
avec des coutures plates, notamment
au niveau de l’avant du pied et des
orteils, pour éviter un frottement électif à cet endroit, cause d’ampoule.
Dans le cas où il existerait des coutu-
res, mieux vaut mettre les chaussettes
à l’envers.
Enfin, les chaussettes devront être
anti-dérapantes, certaines posséderont alors un « grip » sous la chaussette.
Toujours dans l’optique d’éviter que la
chaussette ne bouge et forme des plis,
il convient que la chaussette soit resserrée au niveau du médio pied, par un
élastique (qui ne comprimera pas pour
autant le pied).
De plus, les chaussettes devront êtres
resserrées au niveau de la cheville
pour éviter l’introduction de sable,
pierres ou autres saletés.
La mise en place de guêtres (cf : photographie)
pourra être utile, voire
indispensable,
sur les trails.
Elles
évitent
l’introduction
de poussière dans les chaussettes et
protègent les malléoles.
Utilisation
Durant les courses populaires (inférieures au marathon, soit 42km) il n’y a
pas de consignes particulières.
Par contre, sur les 100km et sur les
raids, trails et autres ultras, il est
nécessaire de prévoir plusieurs paires
de chaussettes afin de maintenir le
pied dans de bonnes conditions
(hygiène, au sec).
Il peut alors être utile de s’équiper de
chaussettes biodégradables pouvant
être abandonnées le long du parcours
sans dégrader l’environnement.
Traitement
La plupart des chaussettes de running
possèdent désormais un traitement
antibactérien qui limite le développement microbien, notamment les
mycoses (champignons).
Exemple : Sanitized, Hygiotech
Anatomie de la chaussette
Matériaux
Le choix des matériaux composant la
chaussette est essentiel et se lit sur
l’étiquette.
Il faut à tout prix éviter les matériaux
acryliques transformant le pied en
véritable « bouillotte », privilégier du
coton mélangé à de l’é
élasthanne ou
des fibres de polyester Coolmax que
l’on appelle classiquement la « fibre
du runner » et qui assurent un bon
transfert d’humidité, maintenant le
pied au froid et au sec (idéal sous forte
chaleur).
Les fibres Thermolite seront quant à
elles conseillées par temps froid,
conservant le pied au chaud et au sec.
Conclusion
Par ailleurs, le polypropylène et les
fibres Téflon ou Profilen, également
souvent retrouvées, permettent un
séchage rapide des fibres et donc une
bonne évacuation de la transpiration.
L’ensemble des lésions du pied du coureur peuvent être prévenues ou améliorées par la « chaussetto-thérapie » !
Ne reléguez donc pas les chaussettes au
second plan mais choisissez les bien ! Santé du pied >n°06
9
SPORT POUR TOUS
Le bon choix des chaussures
de running
n France, environ 3,5 millions de
personnes s’adonnent à la course
à pied. La plus pratiquée est la
course de fond. Le novice parcourt 5 à
8 km par semaine, le coureur sportif
30 à 60 km, le coureur de fond s’entraîne à raison de 65 à 100km par
semaine, le skyrunner (coureur réalisant des compétitions de distances
supérieures à 100km, des raids et
trails) peut courir 200 km par semaine.
Sachant qu’un parcours d’une distance de 10 km à la course exige plus
de 3000 foulées, il paraît évident que
les chaussures auront un rôle primordial dans l’accomplissement des performances.
E
Comment trouver chaussure à son
pied ? Voici les grands principes de
base à prendre en compte pour choisir
vos chaussures :
Le pouvoir amortissant de
la semelle
Un des principaux objectifs de la
chaussure de jogging est de casser le
pic d’impact (lors de l’attaque au sol)
par les propriétés amortissantes de la
semelle.
l L’inconvénient d’une semelle amortissante, qui sera épaisse et donc
lourde, est d’absorber l’énergie en
n’en restituant qu’une faible partie
(faibles propriétés élastiques) et
donc d’augmenter le temps de
contact avec le sol : elle protège le
pied mais diminue la performance.
Ainsi on comprendra mieux que son
utilisation est parfaitement adaptée
pour les entraînements.
l Une semelle plus élastique, donc
plus fine et plus légère, permet une
récupération plus importante de
l’énergie produite par l’écrasement
de la semelle et un transfert plus
rapide vers l’avant-pied réduisant le
10 Santé du pied >n°06
temps d’appui au sol ; la dynamique
du pied est conservée et ce type de
chaussure est idéal pour les compétitions, elle augmente les performances mais ne protège pas le pied
(d’où la contre-indication à les utiliser à l’entraînement). De plus, la
chaussure de compétition, outre le
fait qu’elle sera plus légère et plus
dynamique, sera plus souple,
notamment au niveau de l’avantpied, pour faciliter la propulsion.
Stabilité de l’arrière-pied
La stabilité de l’arrière-pied est fondamentale pour permettre au tendon
d’Achille de remplir son rôle d’aabsorbeur et de restitution d’énergie. La
pronation physiologique (bascule en
dedans, cf : image gauche) du pied nu
va doubler dans une chaussure, voire
tripler si celle-ci est de qualité médiocre. De ce fait, le pied aura tendance à
s’avachir en dedans : on parle de pied
pronateur. A l’inverse, lorsque le pied
bascule en dehors, on parle de pied
supinateur.
▲ Pied droit vu de derrière
Bascules en dedans (pronation),
à gauche et en dehors (supination),
Cependant même si ces chaussures
compensent un trouble statique éventuel de votre arrière-pied, la correction n’est pas adaptée à votre besoin
puisqu’elle n’est pas quantifiée. Il faut
donc éviter à tout prix ce type de
chaussure et se cantonner aux chaussures universelles (bien se renseigner
auprès du vendeur), avec au besoin
l’adaptation d’une paire d’orthèses
plantaires sur mesure.
Par ailleurs, il existe de la même
manière des chaussures pronatrices,
destinées aux pieds supinateurs. Là
encore mieux vaut les éviter et consulter un podologue du sport qui fera une
étude précise du déroulement du pas
étude dynamique),
lors de la course (é
étude fondamentale avant de conseiller une chaussure de jogging et de
orthèses plantairéaliser une paire d’o
res spécifiques.
Achat de la chaussure
l en
fin de journée car le pied gonfle
durant la journée et augmente d’environ 5 % de son volume.
l Toujours essayer les deux chaussures pour vérifier l’absence de défaut
de fabrication, notamment les coutures au niveau des orteils.
l avec un supplément de chaussant
(une demi-pointure) pour éviter le
choc des pulpes des orteils contre le
bout de la chaussure dans les descentes (prévention des hématomes
sous-unguéaux) et pour y adapter
une paire d’orthèses plantaires au
besoin.
à droite
Plusieurs systèmes ont été mis au
point par les fabricants pour limiter
l’amplitude de la pronation dans la
chaussure, notamment la confection
de chaussures supinatrices.
Pendant l’essayage, retirer la semelle
de propreté (semelle intérieure de la
chaussure), qui doit être amovible et
poser votre pied dessus. Placer
ensuite votre index perpendiculairement devant vos orteils, votre pointure
Alexandre CHERPIN
Podologue du sport
correspond alors à la longueur de
votre pied plus la largeur de votre
index (1 à 2cm).
l en fonction du type de terrain :
- chemins, montagne : chaussures
de trail, différentes d’une chaussure de running !
- route : chaussures de running
- piste, forêts : chaussures dont les
semelles externes seront équipées
de pointes, d’aiguilles (piste) ou de
crampons coniques (cross)
l en fonction du rythme des entraînements :
- occasionnel : < 1 fois / sem
- modéré : 1 à 3 fois / sem
- intensif : > 3 fois / sem
fonction du type de pied : privilégier les chaussures universelles,
éviter les chaussures pronatrices et
supinatrices.
l en
Caractéristiques
de la chaussure
l Utilisation
: ne jamais utiliser de
chaussures neuves pour une compétition, les roder au moins 3 semaines avant le jour-J au rythme de 3
sorties hebdomadaires.
- Souplesse de l’empeigne (mailles
en nylon ; éviter les bandes de cuir
ou autre matière plus ou moins
rigide sur le dessus de la chaussure
au risque de gêner la propulsion).
l Laçage
: fonctionnel et rapide, permettant un gain de temps (notamment lors des soins pendant un
raid).
l Semelle
:
- d’usure (en contact avec le sol) :
n raid/trail : crampons pour l’adhérence sur terrains irréguliers.
n route : relief beaucoup plus plat,
mais semelle anti-dérapante avec
de petits crampons au niveau de
l’avant-pied pour faciliter l’accroche lors de la propulsion.
n piste, bois : pointes, aiguilles ou
non, de 6 à 15mm.
Dans tous les cas vérifier bien la souplesse de la semelle au niveau de
l’avant-pied, en effet la chaussure doit
se plier facilement au niveau du 1/3
antérieur.
l Tige
(corps de la chaussure) :
- mailles micro-aérées pour favoriser l’évacuation de la sueur, l’humidité étant “LE” facteur favorisant la plupart des pathologies du
pied du coureur.
- coque talonnière et renforts latéraux, pour un bon maintien du pied
(surtout pour les chaussures de
trail, plus lourdes, plus rigides et
avec une semelle plus épaisse). La
chaussure doit donc être relativement rigide au niveau du talon
quand on la pince latéralement.
- running : 300g (H, entraînement),
200g (H, compétitions) / 250g (F,
entraînement), 200g (F, compétitions).
l Durée de vie :
± 1000 km. En effet, même si l’aspect
extérieur de la chaussure semble bon,
les matériaux de maintien et d’amorti
sont usés.
Concrètement, si vous courez environ
50 km par semaine, les chaussures
dureront au maximum 6 mois.
l Entretien
:
- Privilégier le lavage à la main et au
savon plutôt qu’en machine qui les
abîme.
- Si vous devez les faire sécher,
éviter de les mettre sous un
radiateur au risque qu’elles ne
rétrécissent, bourrez-les plutôt
de papier journal, en le changeant régulièrement, il absorbera l’humidité.
l Stockage
:
- Rangement dans un endroit sec et
tempéré.
- Conservation des chaussures neuves limitée à 2ans pour éviter la
détérioration.
Anatomie Chaussure
de running
▲ Flexibilité chaussure
au niveau du 1/3 antérieur
Si elle ne se plie pas facilement ou si
elle se plie au niveau de la moitié de la
semelle, les critères de flexibilité de la
chaussure ne sont pas respectés.
- de propreté (dans la chaussure) :
n micro-perforée (évacuation
sueur)
n amovible (pour pouvoir adapter
une paire d’orthèses plantaires,
pour pouvoir la faire sécher et
pour vérifier sa pointure).
l Poids :
- trail : 350-400g (hommes : H) /
300g (femmes : F).
Santé du pied >n°06
11
SÉNIORS
Entretenir ses pieds : quelles
crèmes pour quels problèmes ?
Les pieds sont le premier
outil de l’autonomie,
puisqu’ils permettent de se
déplacer. Or, avec l’âge, on
a tendance à en négliger
l’entretien, d’autant plus que
l’on devient moins souple.
Pourtant, être bien chaussé
et avoir une bonne hygiène,
sont deux principes à
respecter pour avoir de bons
pieds et un bon équilibre.
Entretenir ainsi l’épiderme
du pied est essentiel. Malgré
tout, les problèmes
rencontrés sont multiples et
l’utilisation de crèmes
réparatrices s’avère
nécessaire.
Autrefois, il était conseillé de prendre
souvent des bains de pieds comme
remède aux callosités. Aujourd’hui la
tendance a changé. Bien sûr, il est
nécessaire de se laver les pieds mais à
12 Santé du pied >n°06
certaines conditions. L’eau du bain ne
doit pas être trop chaude : 37° maximum ! En cas de varices, cette température doit être moindre. Le bain ne
doit pas durer plus de 10 minutes.
Évitez d’agresser vos pieds avec des
savons trop décapants type savon de
Marseille. Mieux vaut utiliser des savons
pour pieds secs de type “sur gras” ou
des “savons sans savon”, appelés “pains
dermatologiques”. Évitez les savons
avec parfum et préférez plutôt un savon
gras ou un gel hydratant.
En cas de transpiration, rare chez les
seniors, il est conseillé de se laver
souvent les pieds pour éviter que
ceux-ci ne macèrent. Si la transpiration est excessive ou si l’odeur est désagréable, mieux vaut consulter un
podologue ou un dermatologue. Les
pieds doivent ensuite être parfaitement rincés, et surtout bien essuyés
avec une serviette fine, en évitant de
frotter trop fort. Le séchage est primordial car des pieds humides sont
souvent synonymes d’infections ou de
mycose.
La sécheresse du pied
Si la peau est sèche, et c’est le cas en
vieillissant, il est nécessaire d’appliquer une crème hydratante, en se
massant légèrement.
La sécheresse de la peau résulte de
l’élimination de l’humidité naturelle du
corps par la peau. Nos pieds sont très
“pauvres” en glandes sébacées (glandes cutanées annexées à un poil et
sécrétant du sébum, qui lubrifie le poil
à la surface de la peau) et la voûte
plantaire n’en a aucune. Aussi, à leur
niveau, la lubrification n’est due qu’aux
seules glandes sudoripares, qui produisent et conduisent la sueur. Or, la
sécrétion sudorale des pieds diminue
à partir de 45 ans et disparaît avec
l’âge. Tous les seniors ont donc un
pied sec !
Les causes de la sécheresse cutanée
sont nombreuses et comprennent des
facteurs environnementaux, médicaux
et alimentaires. Sur les pieds, la peau
sèche cause parfois des démangeaisons, une sensation de rugosité et finit
par se gercer, craquer ou se fissurer.
La meilleure façon de traiter (et aussi
entretenir ses pieds
de prévenir) la sécheresse de la peau
est de rétablir l’équilibre naturel d’hydratation. Les produits de soins des
pieds secs peuvent s’utiliser séparément pour cibler des problèmes précis
de sécheresse de la peau et sont
recommandés dans le cadre des soins
réguliers des pieds (bain, exfoliation et
hydratation) pour constamment avoir
des pieds en bonne santé.
Les soins réguliers des
pieds
Maintenez une bonne hygiène.
Nettoyez-vous les pieds et surtout,
séchez-les bien, particulièrement
entre les orteils car c’est la partie la
plus susceptible de développer une
infection. Vérifiez périodiquement la
plante de vos pieds. Vérifiez si vous
avez des fissures, des cors, des callosités, des verrues et des ampoules.
Traitez toute infection avant qu’elle ne
s’aggrave.
Exfoliez. Faites tremper vos pieds
dans l’eau chaude pendant plusieurs
minutes et retirez délicatement la
peau morte à l’aide d’une pierre ponce
ou une lavette rugueuse. Procurezvous une crème exfoliante. Frottez
délicatement vos pieds avec cette
crème en faisant des petits mouvements circulaires.
Hydratez. Appliquez une crème pour
peau sèche au moins une fois par
semaine, plus souvent si la peau de
vos pieds est très sèche.
Les crèmes réparatrices
Les crèmes “pieds secs” vont permettre une bonne hydratation de la peau et
leur application régulière permet le
soulagement des douleurs et aide à la
prévention
des
complications.
L’application d’une crème, chaque jour
après la toilette, est une bonne habitude à prendre, en tenant compte des
préconisations du podologue.
En présence de callosités, vous devez
employer chaque jour une crème spéciale pieds secs “anti-callosités”. Celleci va hydrater les cellules mortes qui se
situent en surface et va, de ce fait, diminuer l’épaisseur de la couche cornée
aux talons et sous l’avant-pied.
La crème doit s’appliquer en massant
des orteils vers la cheville. Si les pieds
sont très calleux, mieux vaut consulter
votre podologue.
Chaque traitement, néanmoins, est
particulier et mieux vaut suivre celui
prescrit par votre podologue en fonction de votre cas spécifique.
En présence de crevasses, selon leur
localisation, on peut rapidement
déterminer si l’on est face à un pied
sec ou à un pied qui transpire de façon
excessive (hyperhidrose). En appliquant quotidiennement une crème
hydratante spécifiquement destinée à
cet usage, on limite la formation des
grandes plaques d’hyperkératoses à
l’origine des crevasses.
Pour les pieds qui transpirent trop, il
existe des crèmes anti-transpirantes
pour des soins cutanés luttant conte la
transpiration forte et excessive des
pieds. Votre podologue peut également vous prescrire une préparation
spécifique qui sera élaborée par votre
pharmacien.
Si vous êtes diabétique, en cas de peau
sèche, appliquez une crème spécifique
“pieds du diabétique”, afin d’assouplir
les durillons et les talons, siège de
nombreuses crevasses. Massez-vous
ainsi les pieds avec une crème nutritive hydratante, mais n’appliquez pas
de crème entre les orteils.
En cas d’activités physiques, appliquez une crème anti-échauffement
sur l’ensemble du pied en insistant
sur les zones de frottement. En laissant un film protecteur, cette crème
permet le glissement tout en évitant
les ampoules. n
La visite chez le
podologue : un
soulagement
immédiat !
La consultation d’un podologue
une fois par an pour un examen préventif est vivement
recommandée. C’est un acte de
santé essentiel pour maintenir
l’intégrité de la santé de vos
pieds et veiller à un meilleur
équilibre du corps. Ce “réflexe
podologue” doit entrer dans la
culture santé de chacun d’entre
nous. “J’ai mal au pied, je
consulte mon podologue”, une
réaction qui doit devenir naturelle pour tous !
Toutefois, cette consultation
s’impose en cas de problèmes
ou de douleurs et, dans ce cas,
il ne convient pas d’attendre
que la situation s’aggrave !
Toute consultation débute par
un examen clinique qui permet
au praticien de poser un diagnostic podologique avant
d’entreprendre le traitement
thérapeutique adapté. En fonction des problèmes posés, il
effectue les soins courants
(notamment la coupe et les
soins des ongles) et soigne
certaines lésions (durillons,
cors, verrues plantaires, ongles
incarnés, malformations de l’ongle,...). Il traite au niveau des
pieds la plupart des problèmes
de la peau et notamment les
troubles de la sudation et leurs
conséquences. Il calme également les irritations locales et
détend l’ensemble du pied par
application de baumes en massage. Dans tous les cas, il prescrit les produits nécessaires au
traitement et notamment les
médicaments à usage externe.
La consultation du podologue
procure un soulagement immédiat.
Santé du pied >n°06
13
PIED À RISQUE
La Sécurité Sociale va (enfin)
rembourser les soins
podologiques des patients
diabétiques !
Après l’expérimentation
menée dans le cadre des
réseaux diabète, la Haute
Autorité de Santé, dans son
avis du 11 juillet 2007, a
confirmé l’intérêt des séances
de prévention des lésions des
pieds par le podologue chez
le patient diabétique
présentant un risque
podologique élevé, dans la
prévention des complications.
L’UNCAM (Union Nationale
des Caisses d’Assurance
Maladie) et la Fédération
Nationale des Podologues
(FNP), unique syndicat
représentatif de la profession,
ont signé le 18 décembre 2007
une convention globale qui
permettra de prendre en
charge les actes de
prévention et de soins des
pieds des patients
diabétiques de type II, grade
2 et 3.
La convention ne sera
applicable que lorsque la
décision de l’UNCAM validant
la prise en charge des soins
podologiques inclus dans la
convention sera parue au
Journal Officiel, c’est-à-dire
au cours du second trimestre
2008. L’information sera mise
en ligne sur le site de l’UFSP
www-sante-du-pied.org.
14 Santé du pied >n°06
La signature de cette convention met
en grande partie fin à un véritable scandale. ll y a maintenant, en effet, des
années qu’un consensus est établi sur
la nécessaire prise en charge des soins
podologiques pour les diabétiques, seul
moyen efficace de réduire fortement le
nombre d’amputations et d’hospitalisations. Ce sont en effet actuellement
près de 15 000 amputations par an que
subissent ces patients, en raison d’une
prise en charge insuffisante des complications liées au diabète. Pourtant il
a fallu plusieurs années de négociations difficiles à la Fédération Nationale
des Podologues pour obtenir cette
prise en charge.
Sans cette prise en charge, les diabétiques auraient continué à rester à
l’écart des soins podologiques. Or, la
plupart des complications qu’ils subissent peuvent pourtant être évitées par
un dépistage systématique du risque
de lésion. La consultation régulière
d’un podologue est considérée par
tous les experts comme une nécessité
impérative.
La convention de décembre 2007 va
enfin permettre de traiter ce grave
problème à sa juste dimension et d’y
porter véritablement remède.
Qui peut bénéficier de la
prise en charge des soins
podologiques ?
L’assurance maladie prend en charge
des séances de soins de prévention
des lésions des pieds à risque de grades 2 et 3 chez le patient diabétique.
Pour être pris en charge, il faut donc
être préalablement “gradé”.
Cette gradation pourra être effectuée
par votre médecin ou votre podologue.
Un test simple (dit du “mono-filament”) sera utilisé pour établir votre
risque podologique, c’est-à-dire votre
risque d’ulcération du pied.
Les trois principaux facteurs de risque
d’ulcère sont : la présence de déformations du pied, la neuropathie, l’artériopathie. Pour estimer ce risque et
offrir une prise en charge appropriée,
une grille de classification internatio-
Sécurité Sociale
nale graduée en quatre niveaux a été
proposée par le Groupe international
d’étude du pied diabétique. Cette classification sert de référentiel afin d’organiser la prévention correspondant à
chaque grade.
La gradation
du risque de lésion
l Grade
0 (risque faible) : ni neuropathie, ni artérite > un examen annuel
des pieds par votre podologue est
suffisant.
l Grade 1 (risque moyen x 5) : neuropathie sensitive isolée, définie par la
perte de sensation au monofilament
de 10 g > un examen des pieds et
des chaussures doit être fait à chaque
consultation par le médecin traitant
ou le podologue, avec une éducation
du patient et conseils d’hygiène.
l Grade 2 (risque élevé x 10) : neuropathie associée à une déformation
du pied et/ou à une artérite > il faut
prendre les mesures nécessaires
pour le Grade 1, avec en plus :
- bilan par un podologue puis soins
de podologie tous les 2 mois.
- en présence de callosités ou troubles statiques, prescription d’orthèses plantaires réalisées sur mesure
par un podologue formé.
- si nécessaire, prescription de
chaussures pour pieds sensibles ou
de chaussures thérapeutiques de
série.
l Grade 3 (risque très élevé x 15) :
antécédent d’amputation ou d’ulcération d’un pied ayant duré plus de 3
mois > il faut prendre les mesures
nécessaires pour les grades 1 et 2
avec en plus la prescription d’un
bilan annuel à réaliser par une
équipe spécialisée.
La prise en charge qui a été définie (et
donc le remboursement de vos séances de soins) n’est donc possible que
si, après gradation, vous relevez du
Grade 2 ou 3. Si vous avez un Grade 0
ou 1, vos séances de soins podologiques ne sont pas remboursées mais il
vous est fortement conseillé de faire
examiner vos pieds par un podologue
tous les ans.
L’examen des pieds
du patient diabétique
L’examen du patient diabétique doit
être réalisé au moins une fois par an
afin d’évaluer et grader le risque podologique. A chaque consultation, les
patients à risque doivent enlever
chaussures et chaussettes pour que le
praticien puisse inspecter le pied et
rechercher une petite lésion, des troubles trophiques, une fissure, un érythème, des mycoses, etc.
L’examen doit ainsi comprendre :
l la recherche d’une neuropathie sensitive par l’évaluation de la sensibilité tactile de la plante du pied, si
possible en utilisant la méthode
standardisée du mono filament
nylon.
l la recherche d’une artériopathie par
la palpation des pouls périphériques.
L’artérite sera diagnostiquée par
l’absence de palpation de deux pouls
à un pied, une claudication intermittente, un antécédent de chirurgie
vasculaire d’un membre inférieur.
l la recherche de déformations du
pied et/ou de cals. Les déformations
du pied doivent être recherchées car
elles augmentent le risque de lésion
en créant des zones de frottement et
d’hyperpression ; elles favorisent
l’apparition d’hyperkératose par
modification des points d’appui sur
le sol.
Le podologue, au minimum une fois
par an, devra vous rappeler les règles
d’éducation du patient à risque
concernant l’hygiène du pied : choix de
chaussures adaptées, inspection et
lavage réguliers du pied, signaler aussitôt toute lésion suspecte, éviter les
traumatismes.
Comment faire pour obtenir
la prise en charge des
soins podologiques ?
Rappelons d’abord que vous devez
avoir été gradé 2 ou 3. Si c’est le
médecin qui vous a ainsi gradé, il va
vous prescrire lui-même les séances
de soins podologiques chez le podologue. La sécurité Sociale en effet va
Le test au
monofilament
La perte de la sensibilité superficielle va être diagnostiquée
par le test du monofilament.
C’est le moyen le plus simple
pour diagnostiquer chez les
diabétiques une neuropathie
périphérique exposant à un risque de lésion ulcérée des
pieds. Il évalue la sensation de
toucher/pression au niveau
des terminaisons nerveuses les
plus importantes. Ce test permet
au médecin ou au podologue
d’identifier les zones de perception réduite de la pression.
Pour cela, vous devez être
confortablement installé et
détendu, présentant la face
plantaire de vos pieds à l’examinateur.
Le monofilament doit vous être
montré, vous le toucherez de
votre main et vous verrez que
le test n’est pas douloureux.
Vous ne devez pas regarder
quand l’examinateur applique
le monofilament. Vous devez
signaler vous-même quand
vous sentez le filament sur
votre pied, sans avoir à être
interrogé à chaque application.
Le filament sera tenu perpendiculairement à la peau, l’extrémité devant toucher légèrement la peau jusqu’à ce que
le filament se torde. La durée
totale (approche, contact et
retrait) doit être d’une seconde
environ.
Le praticien doit tester trois
sites sur chaque pied. La sensation de protection est conservée à chaque site si vous
répondez correctement à deux
des trois applications. Elle est
absente si deux des trois
réponses sont fausses : vous
êtes alors considéré à risque
d’ulcération.
Santé du pied >n°06
15
PIED À RISQUE
prévenir tous les médecins de cette
possibilité de prise en charge et de la
nécessité de grader tous les patients
diabétiques.
Si c’est le podologue qui vous a gradé, il
vous enverra chez votre médecin pour
obtenir une “ordonnance” de prescription des séances de soins et du bilan
correspondant à votre “grade”.
Si tous les podologues peuvent vous
prodiguer les séances de soins
qu’exige votre état, tous ne pourront
vous faire bénéficier de la prise en
charge. En effet, le podologue doit être
pour cela “conventionné” et c’est un
choix qu’il fait individuellement.
Certains podologues seront ainsi
conventionnés, et appliqueront dans
ce cas un tarif de 27 euros par séance
de soins qui seront remboursés.
D’autres ne le seront pas et leurs
soins ne vous seront pas remboursés
même si vous êtes gradé 2 ou 3.
Mais, par ailleurs, certains podologues, bien que conventionnés, ne
pourront vous faire bénéficier tout de
suite de cette prise en charge. En effet,
la convention va mettre un peu de
temps à s’appliquer. Elle prévoit
notamment que les podologues doivent suivre une formation spécifique
de plusieurs jours, théorique et pratique. Certains l’avaient déjà suivie et
sont donc immédiatement “opérationnels”. D’autres devront attendre la
mise en place des formations au
second semestre 2008 et en 2009. Il
conviendra donc de vous renseigner
auprès de votre podologue pour savoir :
l s’il est conventionné
l s’il est en mesure de vous faire
bénéficier immédiatement (ou plus
tard) de la prise en charge.
Combien de séances
remboursées ?
La prise en charge sera plafonnée, par
an et par patient, à 6 séances de soins
au maximum pour le grade 3, et à 4
séances de soins au maximum pour le
grade 2.
La séance ne pourra pas être réalisée
à domicile, ni donner lieu à des majorations de nuit, de dimanche ou de
jour férié.
Ces soins spécifiques comprendront la
réalisation d’un bilan-diagnostic podologique initial, enrichi au fil des soins
et des séances de soins de prévention.
La première séance de soins sera
notamment consacrée, pour partie, à
la réalisation du bilan-diagnostic
podologique.
Le podologue transmettra les fiches
synthétiques du bilan-diagnostic
podologique à votre médecin au
terme du traitement ou en cas de prolongation de séances de soins de prévention.
SOINS
Le retour des activités de
plein air : quels pansements
pour les premiers “bobos” ?
Même si l’hiver a été des plus doux, le retour du printemps
libère les énergies ! Celles des grands et surtout celle des
petits. La soif d’activités, hélas, implique sont lot d’occasions
de se blesser. C’est le temps des premières chutes de vélo, des
premiers “pépins” en jardinant ou en bricolant ou même des
ampoules en utilisant très généreusement des chaussures
neuves. Les pieds et les membres inférieurs sont des “victimes”
privilégiées.
Ces petites plaies de la vie quotidienne ne nécessitent pas la
plupart du temps le recours au médecin et encore moins aux
urgences. Mais, il convient d’avoir tout ce qu’il faut sous la main
pour traiter immédiatement en prenant toutes les précautions
nécessaires.
Les petits bobos seront ainsi, pour l’essentiel, des coupures et
des égratignures, auxquelles s’ajouteront des ampoules.
ans la pharmacie de tous les
jours, il faut donc prévoir des
compresses stériles, un antiseptique en solution type chlorhexidine,
hexamidine ou encore Bétadine (attention à l’allergie à l’iode pour certains
enfants), des pansements prêts à
l’emploi, une pince à épiler et de l’éosine aqueuse.
D
Comment traiter les
coupures ?
Lorsque vous avez une plaie ouverte,
l’essentiel est de la garder propre.
Pour éviter l’infection, assurez-vous
que tout ce qui touche la plaie est
aussi propre que possible.
La première chose à faire est de stopper le saignement en appliquant une
pression ferme et uniforme, sans bloquer la circulation. Maintenez la pression avec un pansement pendant quelques minutes avant de voir si le saignement a cessé.
Si le sang traverse le pansement, laissez celui-ci en place; recouvrez-le plu18 Santé du pied >n°06
tôt d’une autre épaisseur de pansement et continuez d’appliquer la pression afin de ne pas interrompre la
coagulation. Si le saignement ne s’arrête pas, maintenez la pression et
consultez un médecin.
Si la coupure n’exige pas de consultation médicale, voici ce que vous devez
faire :
l Nettoyez la coupure avec une solution stérile de chlorure de sodium
(sel) à 0,9 % dans l’eau. Si vous n’en
avez pas, utilisez simplement un
savon doux et de l’eau. Le
nettoyage permet de retirer les débris et les bactéries de la plaie. Évitez
d’utiliser de l’ouate, car
des fibres peuvent se
prendre dans la plaie et
causer une infection.
l Recouvrez la plaie d’un
pansement humide (en
tissu).
l Vous pouvez appliquer
des astringents, de l’al-
cool modifié et des antiseptiques
autour de la plaie. Évitez d’en mettre
sur ou dans la plaie pour ne pas
nuire à la guérison.
l Panser la blessure avec un antibiotique topique tel que la polysporine
peut contribuer à prévenir l’infection
et garder la blessure humide.
Comment traiter les
égratignures ?
Contrairement aux coupures, les
égratignures ne sont pas profondes.
Elles sont quand même douloureuses,
surtout si elles s’étendent sur une
grande surface. Le plus important
dans le traitement des égratignures
est le nettoyage.
Pour soigner une égratignure :
l Nettoyez-la avec une solution stérile
de chlorure de sodium à 0,9 % dans
l’eau. Si vous n’en avez pas, utilisez
simplement un savon doux et de
l’eau.
l Recouvrez-la d’un pansement
humide.
l Si vous n’avez pas réussi à retirer
tous les débris de la plaie (tels que
gravier ou verre), faites-la examiner
par un médecin qui la nettoiera correctement.
l Panser la blessure avec un antibiotique topique tel que la polysporine
Soins
peut contribuer à prévenir l’infection
et garder la blessure humide.
Les égratignures doivent être nettoyées régulièrement pendant leur
guérison pour que la croûte reste souple. Si la croûte est épaisse et dure, la
cicatrice sera plus visible. Pendant la
guérison, pour assouplir la croûte,
vous pouvez appliquer une pommade
antibiotique disponible en vente libre.
Pour recouvrir la plaie, utilisez un pansement ; certains contiennent aussi un
antibiotique. De plus, il existe des
gazes à pansement enduites d’un produit qui les empêche de coller à la
plaie ; il est alors plus facile d’enlever
le pansement sans arracher la croûte.
Comment traiter les
ampoules ?
Lorsque l’ampoule arrive, elle est formée par un afflux de sérosité qui a
soulevé la peau. La sérosité est un
liquide à peu près transparent qui provient des tissus placés immédiatement
sous l’ampoule. Cette “ bulle d’eau”
est généralement due à un frottement
inhabituel d’un objet sur la peau,
(chaussures mal adaptées à la forme
du pied, socquettes faisant un pli).
Si l’ampoule n’est pas percée, ne le
faites-pas vous même ! Nettoyez et
séchez et appliquez sur celle-ci un
pansement hydrocolloïde qui la protégera des agressions extérieures et lui
évitera de se surinfecter.
Elle se percera spontanément sous le
pansement hydrocolloïde qui formera
alors un gel au contact du liquide de
l’ampoule, ce qui réduira le caractère
douloureux de celle-ci et favorisera sa
cicatrisation.
Si l’ampoule est percée, nettoyez, désinfectez et appliquez un pansement
hydrocolloïde. Dès que le pansement
entre en contact avec les sécrétions
produites par l’ampoule, celles-ci sont
absorbées, un gel se forme favorisant
la cicatrisation.
L’efficacité des
pansements
Un pansement est un dispositif de protection destiné à recouvrir une plaie,
une lésion au moyen de compresse
stérile. Il est fixé soit par un bandage
soit par un adhésif. On peut utiliser un
pansement pour contrôler un saignement, absorber des sécrétions ou prévenir d’une contamination. On peut utiliser un pansement pour protéger ou
remplacer l’épiderme.
Au niveau des pieds, il existe une large
gamme de pansements utilisés pour la
guérison des ampoules, pour la cicatrisation des talons, pour les durillons
ou pour le traitement des crevasses.
Le pansement a plusieurs buts :
l protéger la plaie (contre une infection, une irritation) ;
l permettre une meilleure cicatrisation en conservant l’humidité de la
plaie ;
l faire cesser un saignement minime
en comprimant les petits vaisseaux ;
l rapprocher les berges d’une plaie.
Une de ses formes les plus communes
dans la vie quotidienne se présente
sous la forme d’une fine compresse
maintenue sur la plaie par un adhésif.
Le film adhésif semi perméable permet de laisser passer l’air et la vapeur
d’eau. Il est très souple et peut être
utilisé au niveau d’articulations par
exemple.
Ce dernier peut être associé à une
couche de gel hydro-colloïdes, d’alginates ou d’hydro-gel, permettant une
meilleure hydratation de la plaie et
une cicatrisation favorisée. Le choix
d’un type de pansements dépend du
caractère plus ou moins exsudatif de
la plaie (produisant plus ou moins
d’eau) et son degré d’humidité.
Le gel peut être imprégné en certains
produits : antiseptiques, corticoïdes
pour limiter les bourgeonnements
trop importants.
Il peut y avoir des effets indésirables
des pansements :
l Le patient peut être allergique à l’un
des composants du pansement :
film plastique, gel, adhésif.
l un pansement trop adhésif ou desséché peut être douloureux à l’ablation.
l un pansement non transparent peut
gêner l’inspection de la plaie.
l Un pansement trop occlusif entraîne
des risques de macération, ce qui
favorise les infections.
QUEL PANSEMENT POUR QUELLE
SITUATION ?
Le pansement classique qui protège
simplement la plaie est aujourd’hui
“concurrencé” par de nouveaux produits :
l les pansements hydrocolloïdes qui
favorisent la cicatrisation. Ils sont
nombreux et très efficaces contre
les ampoules, écorchures, coupures, gerçures, crevasses, durillons
et autres brûlures superficielles.
Imperméables à l’eau, ils tiennent
plusieurs jours et ne doivent être
changés que lorsque leurs bords se
décollent. Pour qu’ils adhèrent
mieux, vous pouvez les réchauffer
une minute dans votre main avant la
pose.
l les pansements hémostatiques présentent un pouvoir d’absorption
élevé. Ils sont adaptés aux plaies
avec des saignements modérés,
ainsi qu’aux plaies suintantes.
De manière générale, avant de poser
un pansement, nettoyez bien la plaie
avec de l’eau ou du sérum physiologique. Et ne choisissez plus vos pansements au hasard. Le type de la plaie, sa
localisation, sa profondeur, l’importance de l’exsudation ou du saignement, le risque éventuel de surinfection, le stade de cicatrisation interviennent dans le choix. Parlez-en avec
votre podologue et à votre pharmacien.
Le podologue saura vous donner des
conseils judicieux et soigner le plus
efficacement possible ces affections
douloureuses.n
Santé du pied >n°06
19
ABÉCÉDAIRE
Vos pieds de A à Z
Ephidrose et Hyperidrose plantaire
Ehf
Ephidrose et
Hyperidrose plantaire
Fléchisseur commun
A la différence de l’hyperidrose généralisée (sur tout le corps), l’éphidrose est une transpiration
excessive localisée à la tête (avec ou sans rougissements du visage), aux mains, aux aisselles ou
aux pieds. Elle est due à un dérèglement du système neuro-végétatif central, souvent familial et
héréditaire, qui se propage, via l'hypothalamus, les ganglions sympathiques et les nerfs sympathiques, jusqu'aux glandes sudoripares des zones concernées.
L’éphidrose plantaire, aussi appelée “hyperidrose plantaire”, est par définition la production
excessive de sueur au niveau de la plante des pieds. Elle frappe principalement les hommes jeunes. Ses conséquences sont la macération, des mauvaises odeurs (bromidrose), des érosions de
la couche cornée (kératolyse ponctuée), souvent confondues avec des verrues plantaires ou des
mycoses.
La transpiration excessive des pieds doit être prise au sérieux. L’éphidrose localisée à la plante
des pieds peut être traitée chirurgicalement, par une sympathectomie lombaire, effectuée sous
anesthésie générale.
Il existe aussi des traitements par voie générale, sur suivi médical, aptes à minimiser l’importance du stress et de l’agitation qui pourront considérablement réduire l’hyperhydrose plantaire.
Des traitements par voie orale sont également efficaces.
Il faut aussi évoquer le traitement par ionophorèse qui donne de bons résultats et qui est pratiqué
par le dermatologue et/ou le podologue. Il consiste à placer les pieds dans deux bacs remplis
d'eau à travers lesquels on fait passer un courant de très basse intensité qui vise à reduire la taille
des pores. 5 à10 séances sont nécessaires pour avoir des résultats durables. En cas de récidive,
quelques mois plus tard, une séance (de 20mn à chaque fois) est suffisante pour bloquer cette
transpiration excessive.
Les traitements les plus utilisés restent cependant les topiques spécifiques “anti-transpiration”,
vendus en pharmacie et prescrits par votre podologue.
Fléchisseur commun des orteils
Le long fléchisseur commun des orteils est un muscle profond, appartenant au groupe musculaire
postérieur de la jambe. Il prend son origine sur le tiers moyen de la face postérieure du tibia, et descend en profondeur sous le pied, pour se terminer sur les bases des troisièmes phalanges (phalanges distales) des quatre derniers orteils. Il agit comme fléchisseur des orteils dans le dernier mouvement de la marche et de la course précédant le lever du pied. Il étend également le pied sur la
jambe. Il est attaché au long fléchisseur propre du gros orteil, qui fléchit le gros orteil.
Gg
Goutte
20 Santé du pied >n°06
Goutte
La goutte est une forme d'arthrite qui se caractérise par un taux trop élevé d'acide urique dans
l'organisme. L'acide urique est une substance produite naturellement par l'organisme.
Normalement, elle est éliminée par les reins.
Dans la goutte, l'organisme produit trop d'acide urique ou n'en élimine pas suffisamment.
L'acide urique se transforme en cristaux qui, n'ayant nulle part où aller, s'accumulent dans
diverses parties du corps.
Souvent, l'excédent de cristaux d'acide urique se dépose dans les articulations et cause de l'inflammation, c'est-à-dire des douleurs, de l'enflure et une sensibilité au toucher dans la région
atteinte.
La goutte touche le plus souvent le gros orteil, mais atteint aussi la cheville, le genou, le pied,
la main, le poignet et le coude.
Le dictionnaire de la santé
Hyperkératose
L'hyperkératose est une augmentation significative de la couche cornée de l'épiderme. Chez
l'homme, le terme indique typiquement un épaississement de la peau.
Lorsque la peau subit une agression (pressions, frottement, ...), et surtout si ces agressions se
répètent, l'organisme déclenche une réaction inflammatoire localisée.
L'inflammation va augmenter le processus de renouvellement cellulaire de l’épiderme. Ce mécanisme de défense va entraîner un déséquilibre entre "création" et "élimination". Les cellules mortes chargées en kératine vont donc être en surnombre et finissent par se compacter pour former
des blocs de kératine, c'est l'hyperkératose.
Selon son origine, le traitement sera soit dermatologique, soit pédicural. En règle générale, le
podologue réalise une ablation de la zone hyperkératosique.
L'acte pédicural n'est que temporaire, il convient évidemment de traiter l'origine du conflit par
divers appareillages mis en oeuvre par le podologue (orthoplasties, orthèses plantaires, orthonyxie, ...). En l'absence de ce traitement, l'hyperkératose reviendra et souvent de plus en plus vite.
Dans certaines pathologies d'ordre général (diabète notamment), une hyperkératose peut entraîner des complications dramatiques (mal perforant plantaire, infection, amputation), du fait de la
perte de la sensibilité, ou encore, lorsqu'il y a des troubles vasculaires de type artérite.
Intertrigo
Affection cutanée se caractérisant par une inflammation siégeant au niveau des plis de la peau (aisselle, aine, espace entre les doigts ou entre les orteils, nombril, sous les seins, plis interfessiers) favorisée par la transpiration excessive (hyperhidrose), la surcharge pondérale (favorisant la sudation et
la macération), le port de vêtements trop ajustés, les climats chauds et humides ou une hygiène
approximative.
La contamination peut se faire dans des atmosphères humides (piscines, sauna, douches publiques…).
Ces infections cutanées peuvent avoir différentes causes, certaines sont la conséquence d’infections
bactériennes (streptocoque, staphylocoque…) et d’autres d’infections mycosiques par des champignons microscopiques, dermatophytes ou Candida.
Les symptômes sont des plaques rougeâtres, parfois suintantes, à l’origine de démangeaisons et parfois bordées d’une collerette blanchâtre.
Ces mycoses doivent être traitées rapidement pour éviter la propagation de l’infection à d’autres zones
cutanées ou d’autres personnes et parce que la perturbation de la zone cutanée va favoriser des infections bactériennes plus problématiques (streptocoques par exemple).
Le traitement repose sur des applications locales d’antiseptiques et de crèmes antifongiques. En cas
d’extension de cette infection, un traitement oral pourra également être prescrit pendant une durée
variable.
Kératolyse ponctuée
Il s'agit d'une infection aux pieds caractérisée par une peau macérée, blanchâtre, percée de petits
trous et présentant une sorte de petit « cratère » au niveau de la plante du pied. Ce type d'infection touche surtout les adolescents et dégage une odeur très prononcée.
Une hyperidrose plantaire sévère peut être responsable d’une macération de la couche cornée qui
devient colonisée par différents germes qui dégradent les cornéocytes (cellules de la cornée),
provoquant un semis de dépressions qui ont la forme d’un point exhalant une forte odeur de
“fromage”. Cette condition est ainsi appelée kératolyse ponctuée plantaire. L’odeur est due à des
composants sulfurés volatiles.
Oo
Hh
Hyperkératose
Ii
Oo
Intertrigo
Kk
Kératolyse ponctuée
Santé du pied >n°06
21
PIED AU FÉMININ
Changement de couleur, taches sur
les ongles : que vous arrive t-il ?
La tache verte
L’aspect des ongles, leur
forme, leur texture, leur
dureté, leur souplesse sont
autant de signes ou de
signaux précieux de votre
état de santé général. La
surveillance régulière des
ongles de pieds est
impérative car ceux-ci sont
menacés d’agressions ou
d’invasions en tous genres.
l y a d’abord les champignons microscopiques qui peuvent les infecter en
profondeur. 4 millions de Français
sont ainsi victimes d’onychomycose, la
mycose des ongles dont les sportifs
constituent une cible de choix.
Il y a aussi les chocs répétés qui fragilisent les ongles, occasionnés par le
port de chaussures trop étroites ou
inconfortables mais aussi par certaines activités, notamment sportives.
Ces “bobos”, dont certains sont particulièrement handicapants, sont toujours inesthétiques et douloureux. Dès
qu’ils surviennent, la consultation d’un
podologue s’impose. Il faut, en tout
cas, tout faire pour les éviter et donc
prendre soin de ses ongles !
Le changement de couleur d’un ongle
est ainsi un indice capital car de nombreuses pathologies peuvent influencer la couleur de l’ongle.
I
L’ongle décoloré au teint
brun, jaunâtre et
présentant des petites
taches blanches
C’est le symptôme d’une onychomycose. Les infections dues aux champignons touchent en effet aussi les
ongles des pieds. Si vous constatez
qu’ils s’épaississent, deviennent cassants, changent de couleur, consultez
rapidement. Cette maladie extrêmement contagieuse peut aboutir à la
22 Santé du pied >n°06
perte de l’ongle, alors qu’il existe des
traitements efficaces.
Fréquente et transmissible, l’infection
s’installe lentement. Elle atteint en
premier lieu la peau entre les orteils en
formant une fissure qui ne guérit pas.
Progressivement, l’ongle est atteint. Il
s’épaissit, s’effrite, change de couleur
(jaunâtre ou taches blanches) et
devient douloureux. En l’absence de
traitement, il peut se décoller.
L’ongle qui jaunit
Ce peut être le résultat de l’application
de vernis en continu. Maintenir ses
ongles vernis en permanence est donc
un piège à éviter.
La tache noire
C’est le signe d’un hématome qui s’est
constitué sous l’ongle du fait d’un
traumatisme, soit un choc violent, soit
des microtraumatismes répétés (équipement mal adapté, pression due à
l’effort ). On parle aussi d’ongle “bleu”.
Vous pouvez, à l’aide d’une aiguille
désinfectée, percer l’ongle à cet
endroit et ce, immédiatement après
l’incident, ce qui permettra au sang de
s’écouler et éliminer ainsi une partie
de la douleur causée par la pression.
Le soulagement est immédiat.
Cette tâche disparaîtra avec la croissance de l’ongle.
Cette tache est commune chez les
personnes qui portent des ongles artificiels.
Lorsque l’ongle artificiel se détache de
l’ongle, l’eau s’infiltre entre les deux,
causant ainsi une certaine humidité
qui occasionnera la moisissure de
l’ongle (tâche verte).
Si l’ongle n’est pas réparé immédiatement, la tache verte, qui n’est que
superficielle, deviendra noire, donc
plus épaisse, ce qui pourrait attaquer
le lit de l’ongle et lui causer des dommages permanents.
Bien qu’elle soit toujours évidente
après la réparation de l’ongle, cette
tache verte disparaîtra aussi avec la
croissance de ce dernier.
La tache blanche
(leuconychie)
Les taches blanches sur les ongles
peuvent avoir des origines très nombreuses : les plus fréquentes sont les
mycoses, les traumatismes et les
carences en minéraux (fer, zinc...) ;
mais il y en a d’autres !
Selon les cas, la leuconychie atteint un
ou plusieurs ongles, en totalité ou en
partie, ou bien forme des bandes ou
des lignes blanches longitudinales de
la base de l’ongle vers son extrémité.
En dehors des infections de l’ongle par
un champignon, qui justifient l’application d’un vernis antifongique, le traitement des leuconychies est le plus souvent inutile ; on traite directement la
maladie en cause.
En pratique, on rencontre le plus souvent des pseudoleuconychies mycosiques au niveau des pieds. On peut plus
rarement observer des leuconychies
vraies génétiques après chimiothérapie (leuconychies en bandes), au cours
de maladies dermatologiques (psoriasis) ou au décours d’affections
variées.
Danse, aérobic, stretching :
attention aux pieds !
La gymnastique, la danse,
l’aérobic sont des disciplines
d’expression corporelle qui
peuvent être pratiquées pour
le simple bien-être physique
et moral, ou en compétition,
devenant alors très
exigeantes. Elles font appel à
des qualités de souplesse,
d’équilibre, de coordination,
de rapidité, de contrôle et de
maîtrise de soi.
Pratiquées en loisir, ces
disciplines permettent d’obtenir
un bon tonus musculaire, une
bonne souplesse articulaire,
une bonne condition physique
de base.
Pratiquées en compétition,
elles nécessitent une très
bonne condition physique, un
entraînement important et
exigeant, un respect
scrupuleux des règles
d’hygiène de vie. Elles
exposent alors à des risques
au niveau locomoteur, cardiovasculaire et même concernant
la croissance chez les jeunes.
Il faut différencier :
l la danse classique très exigeante,
qu’il faut commencer jeune et qui
nécessite une rigueur parfois difficile à supporter pour les jeunes
enfants (débuts vers 6 -8 ans),
l les
danses modernes ou d’autres
continents (Amérique du Sud,
Afrique,...), exigeantes également
mais nécessitant pour les jeunes
moins de sacrifices,
l la gymnastique de compétition, là
aussi commencée jeune et très exigeante, avec des risques pour les
adolescents qui ne bénéficieraient
pas d’une surveillance médicale
attentive,
l l’aérobic qui est avant tout un entraînement foncier rythmé par la musique,
l le stretching qui est une gymnastique à base d’étirements, d’assouplissements.
Les contre-indications sont rares et
tout le monde peut (ou devrait) faire du
stretching.
En revanche, la danse classique, les
danses modernes, la gymnastique en
compétition nécessitent un bon état
cardio-vasculaire et locomoteur.
Les cours sont absolument nécessaires
dans toutes ces disciplines. Ils permettront d’apprendre le bon geste, de trouver plus de plaisir et de pratiquer en courant moins de risque de blessures.
Un échauffement et des étirements sont
nécessaires et indispensables préalablement à toute séance ou entraînement.
Pour les jeunes dans les écoles de
danse ou les clubs de gymnastique, la
vigilance s’impose. Les quantités d’entraînement sont parfois mal supportées
et il faut être attentif à une saturation, à
de petites douleurs, à un manque d’envie, d’enthousiasme, à des troubles du
sommeil, de l’appétit, à une perte de
poids, à des incidents à répétition, à une
baisse des résultats scolaires. Le jeune
est en pleine croissance et il faut savoir
l’observer pour déceler à temps toute
surcharge. Il faudra alors savoir le
ralentir voire l’arrêter temporairement.
Les principaux risques
Les principales pathologies sont d’ordre locomoteur :
l musculaires : contusions, hémato-
mes, claquages, déchirures, ruptures,
: entorses de cheville,
de genou, du poignet, luxations de
l’épaule et du coude,
l tendineuses : tendinites, téno-synovites, bursites, rupture tendineuse,
l osseuses : périostites, fractures de
fatigue, fractures complètes,
l rachidiennes : cervicalgies, dorsalgies, lombalgies, sciatiques.
Les pieds sont fréquemment sièges
d’inflammation ou de douleurs chez
les jeunes danseurs et danseuses
(important travail sur les pointes). l articulaires
Les dangers des “pointes”
Les pointes sont des chaussons de
danse réservés aux femmes, à
bouts et à semelles renforcés, permettant à la danseuse de se tenir
sur le bout des orteils. L’extrémité
est constituée de plusieurs couches
de chanvre collées qui donnent au
chausson son aspect particulier.
Seul le professeur de danse peut
juger si la danseuse est capable de
monter sur pointes, c’est-à-dire de
se soulever sur la pointe des pieds
sans demander trop d’efforts à ses
hanches, à ses genoux et à ses
chevilles.
Monter trop tôt sur pointes, ou
essayer chez soi, peut provoquer
des lésions.
Utiliser des pointes abime de
toutes façons les pieds, et les
danseuses les ont la plupart du
temps en très mauvais état.
Toutes les danseuses classiques
portent des pointes : bien que faisant partie intégrante, dans l’imagerie populaire, de la danse classique,
les pointes ne sont utilisées que par
les danseuses ayant acquis suffisamment de technique pour les porter. C’est en général vers l’âge de 12
ans que les danseuses peuvent
commencer à porter des pointes, et
uniquement pour quelques minutes
lors de chaque cours.
Santé du pied >n°06
23
LA FICHE CONSEIL
L’ongle incarné est une des
affections les plus fréquentes
traitées en cabinet de
podologie. Les causes sont
multiples et la plus fréquente
étant une mauvaise coupe
d’ongle, on ne répétera
jamais assez que les ongles
doivent être coupés « en
carré » de façon à ce que le
bord libre puisse dépasser
des sillons unguéaux.
ne autre cause fréquente est liée
à la forme de l’ongle, dit en
« volute », en « tuile de Provence »
ou encore « plicaturé ».
Dans chacun de ces cas la forme de
l’ongle entraine des compressions
trop importantes au niveau du sillon, il
est donc difficile de faire dépasser
l’ongle du sillon.
Quand on veut couper cet ongle, on a
plus de risque de laisser une esquille
au fond du sillon qui pourra entrainer
un ongle incarné et s’infecter très facilement.
U
Traitement
de l’ongle incarné
par orthonyxie
L’orthonyxie est une technique qui
consiste à appliquer une agrafe que
l’on fixe sur l’ongle afin de réduire sa
courbure. Cette technique ne peut
s’adapter qu’en dehors de tout processus inflammatoire ou infectieux de
l’ongle incarné. Il s’agit donc d’une
méthode préventive.
tirer les bords de l’ongle vers le haut et
donc redresser sa forme transversale
l’agrafe fil d’acier, technique identique de la précédente mais la traction
du fil est obtenu par des crochets
que l’on glisse sous les bords latéraux de l’ongle.
On règle la force de l’agrafe grâce à
une courbure en « Omega » du fil.
l
Il existe 3 sortes de corrections :
l les languettes plastifiées, cette tech-
L’orthonyxie fil titane, ce matériau a
la propriété de toujours revenir à sa
forme initiale ; le fil qui est droit, va
être collé sur les bords latéraux, à la
base de l’ongle (courbe) à l’aide
d’une résine photo polymérisable.
La traction du titane va avoir tendance à
l
nique plus simple d’application
consiste à coller sur l’ongle une
lamelle de plastique qui tend à revenir
à la rectitude.
Compte tenu de sa faible résistance, elle
est à appliquer aux ongles peu déformés.
Précautions d’utilisation :
Cet appareillage ne peut se faire que si
l’ongle est sain, suffisamment solide
et qu’il n’y a aucune infection sous
jacente.
Tous ces appareillages ont une efficacité évolutive, il est donc impératif de
revoir son podologue régulièrement
tous les mois environ, suivant la
pousse de l’ongle.
Quand l’agrafe arrive au niveau du
bord libre de l’ongle (environ 4 à 6
mois), il suffit de la retirer, il est possible malgré tout que la correction ne
soit pas suffisante.
Il faut alors renouveler le traitement
avec une agrafe de moindre intensité
ou bien, a l’aide de résine photopolymérisable faire un « blocage de
courbure » en maintenant le sillon
dégagé. 24 Santé du pied >n°06
QUESTIONS
ns sur la
Posez toutes vos questio
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s
e
u
q
s
Le
et des internautes
Le budget chaussure est de plus en
plus lourd
Les chaussures coûtent de plus en plus cher. Avec
ma femme et mes deux enfants, sans faire aucun
excès, nous avons dépensé, avec une paire de ville
pour les deux adultes, une paire de sport pour moi
et deux paires pour chacun des enfants (premier
prix encore) plus de 500 euros en 2007. J’aimerais
bien savoir si c’est nous qui ne savons pas bien choisir ou si c’est général ?
Pierre (yahoo.fr)
Quatre personnes avec moins de 500 euros, ne vous
plaignez pas, vous êtes en dessous de la moyenne.
Le budget annuel moyen que consacre chaque français à ses chaussures est de 137 euros. En tout, en
2006, les Français ont acheté 374 millions de paires
de chaussures, chaussons, tongs ou baskets, pour
un montant total dépensé de 8,3 milliards d’euros.
Et question quantité, vous êtes aussi en retard puisque chaque Français achète en moyenne 5 à 6 paires par an, chaussons et tongs compris ! Mon fils sent mauvais des pieds !
Mon fils a une forte odeur de transpiration des pieds. Il en est déjà fortement gêné par les plaisanteries et moqueries de ses camarades. Que
puis-je faire ?
Agnès (club-internet.fr)
L’odeur de transpiration des pieds est due à la dégradation par des
bactéries de la sueur qui contient des substances à potentiel “aromatique”.
Il est difficile d’agir contre la transpiration elle-même. Il est beaucoup
plus simple de lutter contre l’odeur elle-même, due aux bactéries
accumulées dans la chaussure.
Pour cela, il faut appliquer une règle : une chaussure ne doit jamais
être portée plus de deux fois par semaine. Il lui faut en effet plusieurs
jours pour sécher. Porter la même chaussure tous les jours, ou même
tous les deux jours pour une chaussure de sport, ne lui permet pas de
sécher. La chaussure, et notamment la semelle intérieure, devient un
véritable bouillon de culture qui transforme la sueur en matériaux odorant dès son émission.
En achetant des chaussures “premier prix”, vous pourrez suivre les
changements de taille des pieds de vos enfants en maîtrisant malgré
tout votre budget.
Si vos enfants tiennent à des marques réputées particulières, d’un coût
plus élevé, la semelle intérieure devra être doublée ou remplacée par
des semelles spéciales anti-odeur, efficaces plusieurs mois. Cela ne
dispense pas de laisser sécher 48 heures ces semelles, à côté de la
chaussure, après une journée de port.
Dans la chaussure, retenez des chaussettes en coton (type chaussette
de tennis chez l’enfant), et évitez l’acrylique majoritaire. Inutile de préciser que l’on doit changer de chaussettes tous les jours.
Une bonne hygiène des pieds (lavage avec un désinfectant) et une vaporisation avec un déodorant avant le chaussage feront le reste. Abonnement
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25
QUESTIONS
Les pansements
hydrocolloïdes
Les pantoufles qui font chuter...
Je suis une dame âgée de 76 ans. Je sors assez peu et à la maison je ne porte
que des pantoufles. Ma fille me dit qu’elle a lu dans un magazine de santé que
ce n’était pas bon pour moi et que ça pouvait me faire tomber. Je n’y comprends rien car j’ai toujours eu des pantoufles. Voilà pourquoi je vous écris car
l’an dernier, au mois de mai, j’ai été à l’un de vos dépistages.
J’ai vu chez le pharmacien des boîtes
de pansement hydrocolloïde. Je n’ai
pas eu la présence d’esprit de demander ce que c’était exactement. C’est
pourquoi je vous envoie ce mail.
Jeanne (courrier)
C’est vrai que la plupart des personnes âgées portent des pantoufles. Dans les
maisons de retraite, c’est le cas de 80 % des pensionnaires. Je n’ai pas besoin
de vous citer les avantages : le confort, la légèreté, la facilité de mise en place.
Mais votre fille a raison, les inconvénients sont tout aussi nombreux. En effet,
la pantoufle n’assure pas le maintien du pied et se déforme avec le temps, surtout au niveau de l’avant-pied. Si vous voulez garder vos pantoufles, il faut
donc en changer régulièrement avant qu’elles ne se déforment ou ne pas les
porter tout le temps pour qu’elles s’usent moins vite.
Toutefois, certains fournisseurs ont intégré ces éléments et proposent des
pantoufles confortables avec une qualité irréprochable. Elles sont naturellement plus onéreuses à l’achat mais vous vous y retrouverez largement. Patricia (orange.fr)
Les pansements hydrocolloïdes favorisent la cicatrisation. Proposés par
tous les grands laboratoires, ils sont
très efficaces contre les ampoules,
écorchures, coupures, gerçures, crevasses, durillons et autres brûlures
superficielles. Imperméables à l’eau,
ils tiennent plusieurs jours et ne doivent être changés que lorsque leurs
bords se décollent. Pour qu’ils adhèrent mieux, vous pouvez les réchauffer
une minute avant que de les poser. Conseils pour acheter les chaussures des enfants
Je dois acheter le mois prochain de nouvelles chaussures pour mes trois enfants. Vu le budget, je ne veux pas faire d’erreur
et je ne veux pas des chaussures qui leur fassent du mal. Que me conseillez-vous ?
Pascale (hotmail.com)
N’hésitez pas à mesurer les deux pieds (longueur et largeur). Demandez aussi au vendeur s’il adapte les chaussures. Veillez
à ce que les chaussures soient plus grandes de 12 à 16 mm que le plus long orteil. Il faut aussi éviter les chaussures glissantes. Les chaussures doivent tenir aux pieds avec des lacets, des straps ou des bandes de Velcro.
La hauteur des talons doit être absolument inférieure à 4 cms pour les enfants mais ils ne doivent jamais non plus être complètement plats.
Pensez que le talon doit avoir une base large et être fait de matériaux qui absorbent les chocs.
La partie où reposent les orteils doit être de la forme du pied et assez large pour permettre aux orteils de bouger librement
et de ne pas être comprimés.
Les chaussures, enfin, doivent s’adapter parfaitement au talon. Les soutiens plantaires, oui ou non ?
Je ne connais votre magazine que depuis le n°5. Je l’ai eu chez mon pharmacien avec qui je parlais des soutiens plantaires pour les enfants. Il m’a dit que vous en aviez parlé dans un numéro précédent et que vous étiez contre. Est ce vrai ?
Nelly (wanadoo.fr)
En effet, jusqu’à 4 ans, il est essentiel de laisser au pied de l’enfant la plus grande liberté de mouvement. C’est d’ailleurs
la raison pour laquelle il est conseillé de le faire marcher le plus souvent possible pieds nus.
Un soutien plantaire artificiel n’a aucune justification médicale. L’enfant à cet âge à un pied plat physiologique. Il est donc
important de ne pas avoir dans les chaussures des soutiens ou voûtes plantaires qui vont gêner le développement naturel des muscles qui soutiennent la voûte.
Progressivement, les muscles et les tendons du pied vont se développer et se renforcer pour arriver à un premier niveau
de stabilité autour de l’âge de 4 ans. C’est en particulier à cet âge que l’on peut savoir si l’enfant a ou non les pieds plats
et entreprendre alors seulement un traitement approprié.
4 ans, c’est aussi l’âge pertinent pour une première consultation chez le podologue. 26 Santé du pied >n°06