Rosa Carballo, itinéraire d`une danseuse maya

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Rosa Carballo, itinéraire d`une danseuse maya
Rosa Carballo, itinéraire d'une
danseuse maya
Native du Guatémala, elle anime les ateliers de la maison de la
Boétie, où elle enseigne la danse latino et… tahitienne. Portrait.
Rosa Carballo, descendante des Mayas et enseignante de danses tahitiennes. (photo s. c.)
Elle a le regard noir et la chevelure d'ébène de ses ancêtres
guerriers mayas. Son port altier, sa démarche légère et ondulatoire
laissent deviner que son art s'exprime à travers la danse. Rosa
Carballo est cette pétillante brune qui anime des ateliers
d'expression corporelle tous les mardis soirs à la maison La Boétie
à Saint-Germain-d'Esteuil. Née il y une quarantaine d'années au
pays du quetzal, au sein d'une famille guatémaltèque comptant six
enfants, elle acquiert un bon sens terrien auprès de ses grandsparents fermiers.
Sa vie de danseuse commence dès l'âge de 7 ans, baignée par le
son du marimba, cet instrument de percussion imposant répandu
dans toute l'Amérique latine, mélange de balafon africain et
d'instruments précolombiens.
Elle s'adonne également à la salsa, complexe musical fusion de
plusieurs genres musicaux. À l'âge de 15 ans, l'appel vers la
capitale Guatémala City se fait ressentir. Elle y poursuit ses études
jusqu'à obtenir un BTS de secrétariat. « Mon rêve était de devenir
institutrice, mais hélas, il n'est pas facile de vivre de cette vocation
dans mon pays », explique-t-elle.
À 23 ans, elle se marie avec un jeune homme français d'origine
espagnole. Et là commence un périple artistique au gré des
mutations de son époux, enseignant de l'Éducation nationale. C'est
ainsi qu'elle « débarque » à Mérignac en 1992 sans connaître un
mot de français. Volontaire, elle obtient le diplôme d'animation Bafa,
devient maman d'un petit Diego et pendant cinq ans anime le centre
aéré communal. Son plaisir : fait découvrir aux enfants sa propre
culture via des activités manuelles.
Avec la troupe de Manahau
En 1998, elle découvre la Nouvelle-Calédonie et s'imprègne
totalement de la culture kanak jusqu'à intégrer un groupe de danse.
Fin 2002, début 2003, son mari est nommé au collège de Lesparre.
Elle enseigne alors l'espagnol et donne un petit frère, Pablo, à son
premier fils. En 2006, nouveau choc des civilisations qui sera pour
elle plus que déterminant pour sa vie future. La petite famille
s'installe à Tahiti. Toujours curieuse, elle découvre le pays des
vahinés à travers des tournées avec la troupe Manahau qui allie
influences polynésiennes et créations contemporaines. En 2009, de
retour en Médoc, plus exactement à Artiguillon, elle produit des
spectacles de danse pour jeunes avec Véronique Hammam.
Cette dernière part sous d'autres cieux plus favorables et les
parents saint-germinois sollicitent Rosa afin qu'elle prenne le relais.
Ce sera chose faite en 2012 grâce à l'association Médoc Culturel et
son directeur Gérald Tron qui accepte d'héberger « tout ce petit
monde ».
Depuis, Rosa Carballo donne des cours de danses tahitiennes et
latinos à 16 enfants âgés de 7 à 10 ans. Toujours créatrice et
productive, elle a hâte de les faire monter sur les planches de la
salle des fêtes le 25 mai prochain aux sons des chansons de
Vanessa Paradis ou de Shakira…