li p fnancer ii
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Republic ETRE Indian FI P NA L NC I IE R « Dites à un esclave qu'il est esclave, Post Rs. 10.00 Indp 2008 i l s e r é v o l t e r a » Dr B. R Ambedkhar Père de la Constitution Indienne Et premier Ministre de la Justice de l'Inde indépendante Paraître. Faire du chiffre, du chiffre à tout prix, en d'autres termes, rechercher la production et le profit, conduit celui qui ne voit que défiler le chiffre à se couper des humains et de leur réalité. 1,000000 Et si cette course s'intensifie, une civilisation peut se démettre de ses responsabilités et le chiffre peut alors occuper toutes les places. Et lorsque que le monde entier sera entièrement livré au monstre vorace du chiffre, quelque chose d'autre commencera sans les humains ; un processus. Un processus mécanique et purement financier. L'Histoire sera remplacée par ce processus. Notre Histoire, l'Histoire de l'humanité construite au fil des temps, au fil des expériences des civilisations, sur le socle des valeurs et d'une éthique sera mise en danger. En attendant, c'est ce processus financier qui gagne du terrain sournoisement car il s'est mué en une sirène invisible mais tenace. Il tente, séduit, apprivoise ses victimes, les hommes, pour les mettre en série. Prisonniers, vidés de réflexions et inactifs, ils sont transformé en sous hommes. Ils deviennent des numéros, des séries de chiffres statistiques. Rs Dans cette avancée, ces sous-hommes utilisent leur énergie à conspirer pour l'ordre établi. Chacun d'eux ne cherche qu'à protéger sa fragile, mais nécessaire apparence ; apparence de réussite, de beauté, de jeunesse. 1200 Et l'entourage, pareil à un troupeau, les encouragent. Les codes de cette apparence sont régulièrement remis à jour et rien n'est gagné d'avance. Il faut des efforts constants au quotidien et la compétition fait rage, la violence est insidieusement conseillée. 10,000 Et de ce fait celui qui consacre sa vie à protéger son apparence protège en réalité l'Apparence elle-même, le Paraître. Ce nouveau quotidien permet aux sous hommes de vivre inconscients de leurs propres vies. La seule chose qui les intéresse est désormais leur petite histoire personnelle dépassant le simple cadre de l'individualisme. Dépouillé de leur intimité et de leur dignité, satisfaits de leur médiocrité, ils glissent vers la déresponsabilisation. 50,0000 Les «Et pourquoi pas ? » ou encore « A chacun sa vérité ! » rendent tout questionnement caduc et illégitime. C'est la fin de la raison. On ne peut plus penser du tout, ou plutôt on peut penser n'importe quoi, ce qui revient au même. Tout est possible. Tout est égal. Si rien n'est vrai, personne n'est coupable de quoique ce soit, personne n'est innocent, il n'y a plus rien à opposer ni à soi-même, ni aux menteurs, ni aux massacreurs puisqu'il n'est pas vrai qu'ils le soient. Intercultural Network for Development and Peace Si, tout est permis, et cela s'avère dangereux sur un plan moral, il n'y a plus rien à s'imposer à soi-même, ni à reprocher aux autres. C'est que personne n'a à poser de questions et que personne n'a à lutter pour un changement et ceux qui croient lutter ne font que resserrer le lien qui les asservit. Le gagnant final reste le processus financier qui bénéficiant de ces retombées se renforce. Avant de se tuer au travail les sous hommes commencent par s'entretuer pour en avoir. Le désir de survivre est toujours sanctionné par l'aliénation qui le rétribue. Ainsi l'invivable s'impose comme la norme. Les corps numérotés se confondent partout avec la consommation ; ils se substitueront bientôt à la production elle-même. Ceux qui croyaient qu'on ne survit que par le travail chercheront désormais le moyen de survivre à celui-ci ; car il sera impossible d'exister en dehors du marché. L'impossible précisément, ce sera ça ; exister. Ces sous hommes à la conscience obscurcie, incapables de sortir des rangs vont croiser d'autres êtres humains évoluant dans un autre système encore à l'abri des tentations marchandes et consuméristes. De cette rencontre jaillira parfois des éclairs de lucidité. Car les sous hommes vont entre apercevoir avec encore le peu de conscience qui leur reste leurs conditions de vie. Vis-à-vis de ces nouveaux interlocuteurs qui leur font effet de révélateur, ils vont d'abord les attaquer violemment et tourner en dérision la vie qu'ils mènent et puis sur la défensive justifer leurs conditions de vie en relativisant leurs souffrances. De la soumission, vers la résignation ils glissent vers la mort. Cette mort qui n'est que l'ultime cachette, le dernier recours, lorsqu'il n'y a plus aucune possibilité d'échapper à la menace. Quant aux autres issues, les sous hommes ne les voient pas de prime abord. Pourtant, à la différence des animaux, l'homme possède un cerveau pouvant voir jusqu'à l'intérieur de lui même. Il peut, quand il est maître de sa personne, puiser en lui la force nécessaire pour surmonter les problèmes. L'engagement L'engagement définit la capacité d'une personne à se lier à la règle qu'elle s'est donnée. Une personne engagée sera en principe inflexible dans le respect de ses engagements, le contraire de l'opportuniste, du velléitaire ou du versatile. L'engagement c'est aussi la réhabilitation des passions raisonnées et donc de la responsabilité. II ne faut pas séparer la raison de la passion. En effet, l'homme éprouve du plaisir à s'engager. Il n'y a pas pour lui de pertes ou de contrainte car son choix a été fait librement pour mener une vie cohérente, pour satisfaire sa soif de sens. Cet homme sait ce qu'il a concédé et ce qu'il reçoit en retour. Il a donc du plaisir à défendre ses idées, ses valeurs, mais aussi plaisir à savourer ses réalisations, ses victoires. Il y a un héroïsme dans son engagement. Che Guevara, dans sa dimension mythique, représente la notion de cet engagement – cette relation responsable de l'homme avec son milieu et avec son histoire. L'homme s'engage pour pouvoir être celui qui propose et non plus celui qui subit, empêche ou sanctionne. Il va au delà de la contestation, pour relever un défi et assumer des responsabilités. L'homme engagé part de lui, de sa personne pour s'ouvrir. L'engagement contemporain concerne des causes urgentes et ponctuelles. L'environnement a ce privilège de faire partie de ces enjeux universels. « Il me faudrait, se dit-il, au moins m'engager une fois ou pour un temps, pour une cause quelle qu'elle soit pour poser les fondements d'une société libre, juste et de paix que l'état est incapable à fonder !! » Les résultats qui découlent de cet engagement sont l'auto-satisfaction et l'épanouissement personnel Ce que choisissent de faire ces hommes engagés leur appartient. Ils ne cherchent pas à faire impression sur le monde mais avec le temps et la répétition de leurs actions et de leurs succès, naîtra une relation solidaire transversale qui les regroupera entre eux. C'est elle qui peu à peu va reconstruire le citoyen et l'Etat dans cette sociéte désolidarisée. Car pour celui qui s'engage il n'y a pas d'intérêts publics s'il n'y a pas de contrôle des intérêts personnels. Il lui faut donc satisfaire ses intérêts personnels tout en acquérant la capacité autorégulatrice de ses intérêts privés et rechercher d'un équilibre entre les intérêts publics et ses intérêts privés. En s'associant avec d'autres, ils vont réguler ensemble leurs différents intérêts particuliers. Cet exercice risque de se faire dans la tourmente mais il sera d'autant plus facile s'il a lieu dans des situations réelles de la vie. C'est pour cela que le Dr B.R Ambedkhar, Père de la constitution indiennne, parle « d'Education, de lutte ou d'action avant l'union ». Pour lui la définition des intérêts publics se fera non autour d'une table mais sur le terrain dans l'action. Ainsi le choix des intérêts publics au profit des intérêts privés sera plus raisonné, libre et donc vrai. Ils jouiront des droits tout comme des responsabilités pour bâtir un environnement favorable à tous. ° Sous homme se définisant ici, comme une étape intermédaire entre l'Homme et l'animal. Ainsi naîtra la démocratie qui est d'abord le fruit de ceux qui s'engagent à défendre la cause de la Liberté. L'engagement dans de pareilles démocraties mettra fin à l'entropie, celle qui va du petit abus à l'érosion plus globale. L'engagement de ces regroupements citoyens précèdera et inspirera celui de l'état plus lent et plus hésitant. Ose ose savoir ose te servir de ton entendement, ose distinguer le possiblement vrai du certainement faux ! Le premier devoir et le principe de tous les autres, c'est de vivre et d'agir humainement. Composition originale d' Augustin Brutus Jaykumar à partir d'extraits d'ouvrages choisis Pondichéry.INDE 3 Avril 2009 Fragments posthumes Nietzsche Editions Aliia La lionne Blanche Henning MANKELL Seuil L'engagement en question Enjeux les échos No 245 2008 Le Messie récalcitrant Richard Bach librio1978 Flammarion CHE GUEVARA Du mythe à l'homme Aller retour Michel Benasayag Bayard Légendes Le fruit de nos entrailles Jean Yves Martinez Editions des équateurs L'esprit de l'athéisme, André Comte-Sponville Editions Albin Michel Intercultural Network for Development and Peace