1. Biographie (1722-1823) 2. Contexte : la révolution industrielle 3

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1. Biographie (1722-1823) 2. Contexte : la révolution industrielle 3
ECHANGE INTERNATIONAL ET CROISSANCE : L’ANALYSE DE D RICARDO
I.
D Ricardo et la théorie des avantages comparatifs
L’AUTEUR DES « PRINCIPES DE L’ECONOMIE POLITIQUE ET DE L’IMPOT » 1817
A.
1.
Biographie (1722-1823)
Enfance
Age adulte
Un économiste de l'école classique.
2.
Contexte : la révolution industrielle
Cette dernière est précédée de la révolution agricole et de la transition démographique ;
L’économie passe au stade d’une production mécanisée de biens manufacturés à grande échelle .
Les Corn Laws sont l’enjeu d’un conflit entre les propriétaires fonciers et la bourgeoisie industrielle
britannique .
3. Avec A Smith, R Malthus et J B Say , Ricardo est l'un des trois grands représentants du courant
classique anglais
Ce courant promeut le libéralisme économique . Il s’appuie sur…
Il est partisan de la théorie de la valeur travail .
B.
LES PRINCIPAUX ELEMENTS DE L’ANALYSE DE D RICARDO
1.
D Ricardo décrit une économie sans croissance : l’état stationnaire
En effet les rendements sont décroissants
Ce qui induit une augmentation des salaires , une baisse des profits et donc une croissance nulle .
2.
La théorie de la répartition: trois catégories sociales se partagent trois sortes de revenus.
Les salariés ….
Les capitalistes …..
Les propriétaires fonciers :
II.
La loi des avantages comparatifs
A.
DES AVANTAGES ABSOLUS AUX AVANTAGES COMPARATIFS
1.
La justification de l’échange international selon A Smith : la théorie des avantages absolus
Smith applique à l’échange international la division du travail .
Le libre échange permet la richesse des nations .
Tout pays a intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles il dispose d'un avantage
absolu,
2.
La théorie des avantages comparatifs de D Ricardo
Chaque pays se spécialise dans les produits pour lesquels il dispose d'un avantage relatif (fondé sur
différences de productivité du travail)
La démonstration de Ricardo compare les performances respectives du Portugal et de l’Angleterre
dans deux types de production : le drap et le vin.
Démonstration chiffrée de la loi des avantages comparatifs
B.
UNE APOLOGIE DE LA SPECIALISATION ET DU LIBRE ECHANGE
1.
Le libre échange permet l'enrichissement de toutes les nations.
C’est un facteur de croissance
C’est aussi une solution à la baisse des taux de profit qui retarde l’Etat stationnaire.
De plus les comptes extérieurs se rééquilibrent automatiquement.
Le libre échange est également un facteur de paix
2.
La théorie des avantages comparatifs est fondée sur trois hypothèses restrictives
Mobilité interne des facteurs de production et immobilité externe
1
La production est effectuée à coûts ou à rendements d’échelle constants.
L’échange international conçu comme un échange interbranche.
III.
Actualité et limites de la théorie ricardienne
A.
LES PROLONGEMENTS
1.
E. Hecksher, B. Ohlin et P Samuelson approfondissent la théorie ricardienne
Le théorème H.O.S explique les différences d’avantage comparatifs par les différences de dotation
en facteurs de production.
L’internationalisation permet à terme l’égalisation de la rémunération des facteurs de production
2.
La théorie du commerce international de P Krugman
Pour cet économiste américain né en 1953 , les avantages comparatifs sont plus une conséquence
qu'une cause des échanges internationaux .
Paul Krugman un défenseur du libre échange et de la mondialisation des économies
B.
LES LIMITES DU LIBRE-ECHANGE
1.
F List et le protectionnisme éducateur (1798-1846)
Il est partisan d'un protectionnisme permettant aux «industries dans l’enfance » de se développer
avant de se lancer dans l'échange international.
Le protectionnisme proposé par List est un protectionnisme offensif qui propose un partenariat
public –privé .
2.
La théorie de l’échange inégal d’obédience marxiste (S Amin)
Affirme que les PED sont perdants dans l'échange international.
La détérioration des termes de l’échange
Ricardo a négligé la question de la qualité de la spécialisation
2
Déjà, les mercantilistes voyaient dans l’excèdent commercial une source de puissance, car l’or ainsi obtenu
pouvait constituer le «nerf de la guerre. Ce courant de la pensée économique est contemporain de la colonisation
du Nouveau Monde et du triomphe de la monarchie absolue (XVIe et XVIIe siècles) préconisait des mesures
relevant du nationalisme économique.
En réaction à ce courant les auteurs classiques, dont Ricardo, seront partisans du libre échange
Quels sont les modèles utilisés pour analyser les liens entre l’ouverture des échanges internationaux et la
croissance. Le libre échange est il favorable à cette dernière ? Quelles sont les hypothèses théoriques de la
théorie des avantages comparatifs ? Les conclusions ricardiennes sont elles encore pertinente dans une
économie mondialisée ?
I. D Ricardo et la théorie des avantages comparatifs
A.
L’auteur des « principes de l’économie politique et de l’impôt » 1817
1. Biographie (1722-1823)
•
•
•
Enfance
-
David Ricardo est né à Londres en 1772 dans une famille de financiers sépharades.
-
Il est le troisième d'une famille de 17 enfants. Très jeune, il est initié aux mécanismes boursiers par son
père. . Son mariage avec une quaker, en 1793, l'oblige à rompre avec sa famille et la religion juive.
Age adulte
-
A vingt et un an il devient agent de change comme son père, spécule avec succès e et cesse cette activité
en 1815 après avoir fait fortune. Paradoxe pour le futur ennemi de la rente foncière, Ricardo utilise une
partie de sa fortune à acquérir des terres. Il devient un riche propriétaire terrien et se retire à la
campagne pour écrire et gérer ses biens.
-
En 1817, il écrit son principal ouvrage « des principes de l’économie politique et de l’impôt » dans lequel, il
élabore sa célèbre théorie des avantages comparatifs.
-
En 1819, il est élu député et tente de promouvoir le libre-échange.
-
Il meurt en 1823.
Un économiste de l'école classique.
-
Avec Adam Smith (1723-1790),
-
Thomas Malthus (1766-1834),
-
John Stuart Mill (1806-1873)
-
Ou bien encore les Français Jean-Baptiste Say (1767-1832)
-
Et Frédéric Bastiat (1801-1850),
2. Contexte : la révolution industrielle
•
•
Cette dernière est précédée de la révolution agricole et de la transition démographique ;
-
La révolution agricole passe par la suppression de la jachère, l’introduction des plantes fourragères, le
remembrement, les enclosures, l’exode rural.
-
La transition démographique décrit le processus par lequel une société donnée passe d'un équilibre
démographique ancien (forte natalité et forte mortalité) à un nouvel équilibre démographique moderne
(faible natalité et faible mortalité.) .Ce qui augmente le nombre de bouches à nourrir.
L’économie passe au stade d’une production mécanisée de biens manufacturés à grande échelle.
-
Cette révolution nait avec l’invention de la machine à vapeur à la fin du XVIIIème siècle
-
L’urbanisation se développe.
-
L’industrialisation permet la croissance et l’investissement.
-
Le prolétariat industriel apparait. Ses conditions de vie sont difficiles
-
Le groupe social gagnant est la bourgeoisie qui détient la banque et l’industrie et dans une moindre
mesure les classes moyennes.
3
• Les Corn Laws sont l’enjeu d’un conflit entre les propriétaires fonciers et la bourgeoisie industrielle
britannique.
-
L’aristocratie foncière détient toujours les rênes du pouvoir.Majoritaire au Parlement, elle a fait voter,
pour défendre ses intérêts, un esemble de lois protectionnistes taxant fortement les importations de
grains étrangers sur le marché national.les Corn- laws.
-
Or, le pain constitue à l'époque la principale dépense des ménages ouvriers, le prix des céréales se révèle
déterminant pour la fixation des salaires.
-
Par conséquent, des céréales trop chères impliquent des salares plus élevés, ce qui réduit les possibilités
de profit ,de la bourgeoisie industrielle britannique est à son comble.
-
Personnalité appréciée dans les milieux industriels, poussé par des amis, Ricardo se fait alors le
défenseur de leur cause .
l'abrogation des Corn Laws n’a lieu qu'en 1846. Et marque symboliquement l'avènement au pouvoir de la
bourgeoisie britannique.
-
3. Avec A Smith, R Malthus et J B Say, Ricardo est l'un des trois grands représentants du courant
classique anglais
•
•
Ce courant promeut le libéralisme économique. Il s’appuie sur…
-
La loi des débouchés de JB Say
-
Les principes de la main invisible
L’autorégulation du marché.
L’Etat gendarme.
Il est partisan de la théorie de la valeur travail.
-
La valeur d'un bien ou d'un service provient de la somme de travail qui a contribué à le produire.
-
Elle est déterminée par la quantité de travail directement fournie par les travailleurs pour la produire,
mais aussi par le travail indirect qui a du être effectué pour produire les outils et les machines utilisés.
B.
Les principaux éléments de l’analyse de D Ricardo
1. D Ricardo décrit une économie sans croissance : l’état stationnaire
•
•
En effet les rendements sont décroissants
-
Les gains de production entraînés par l'accroissement d'un facteur de production (tel que la terre, le
travail ou le capital) finissent à partir d'un certain seuil par décroître.
-
Autrement dit la productivité marginale des facteurs baisse. Ainsi, lorsqu'on augmente peu à peu le
nombre de personnes qui travaillent sur des terres en quantité limitée, la production supplémentaire
devient de plus en plus faible
-
Cette loi doit être reliée à la loi de population de Malthus (principe selon lequel la population augmente
de façon tandis que les moyens de subsistance augmentent de façon arithmétique)
Ce qui induit une augmentation des salaires, une baisse des profits et donc une croissance nulle.
-
↑De la population ⇒ terres cultivées de moins en moins fertiles ⇒ ↑des coûts de production ⇒↑du prix
du pain ⇒ ↑des salaires nominales et donc de leur part dans la valeur ajoutée ⇒ ↓ des profits. ⇒
↓Motivation à produire⇒ ↓de l’accumulation du capital et absence de progrès technique ⇒ état
stationnaire.
-
L’augmentation des salaires encourage les ouvriers à faire plus d’enfants, la population augmente. Pour
nourrir tout le monde, il faut mettre en culture des terres de moins en moins fertiles (cercle vicieux)
2. La théorie de la répartition: trois catégories sociales se partagent trois sortes de revenus.
•
Les salariés ….
-
Vendent leur travail et reçoivent en contrepartie un salaire
Celui-ci est déterminé par le jeu de l'offre et la demande qui fixe un prix de marché qui tend à se
rapprocher du salaire naturel (celui qui assure juste la survie des travailleurs.)
4
•
•
Les capitalistes …..
-
Reçoivent un profit condamné à baisser
-
Celui-ci est égal à la différence entre la valeur des marchandises (qui dépend de la quantité de travail) et
le montant des salaires versés.
Les propriétaires fonciers :
-
Reçoivent une rente foncière dont la part augmente au détriment du profit et des salaires du fait des
rendements décroissants.
-
La rente est déterminée par l'écart entre le rendement de la terre la plus fertile, et le rendement de la
terre la moins fertile.
II. La loi des avantages comparatifs
A.
Des avantages absolus aux avantages comparatifs
1. La justification de l’échange international selon A Smith : la théorie des avantages absolus
•
•
Smith applique à l’échange international la division du travail.
-
Comme la division des tâches dans une manufacture augmente la productivité la productivité chaque
nation a intérêt à agir de même.
-
« Tout comme un père de famille n’a pas intérêt à produire lui-même ce qu’il peut acheter à moindre prix,
un pays a intérêt à produire le bien qu’il peut importer à un prix plus faible »
Le libre échange permet la richesse des nations.
-
Il en résulte une plus grande abondance, plus de produits qu’en situation d’autarcie et à moindre prix,
pour tous les peuples qui participent à l’échange.
-
Les choix de spécialisation, qui sont de l’unique ressort des entrepreneurs privés. Les règlements et
monopoles publics qui faussent les mécanismes de marché.
-
•
La « main invisible » doit aussi s’exercer à l’échelle internationale pour l’intérêt de tous.
Tout pays a intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles il dispose d'un avantage absolu,
-
C'est-à-dire dont les coûts de production sont inférieurs à ceux de tous les autres pays
-
Cette vision optimiste appelle une réserve : les pays sans avantages absolus ne peuvent pas participer à
l’échange international.
2. La théorie des avantages comparatifs de D Ricardo
• Chaque pays se spécialise dans les produits pour lesquels il dispose d'un avantage relatif (fondé sur
différences de productivité du travail)
-
Si ces coûts de production sont inférieurs à ceux de ses partenaires, il se spécialisera dans la production
ou son avantage est le plus grand.
-
Les autres pays moins avantagés se consacreront à produire les biens pour lesquels leur désavantage est
le moindre c'est-à-dire ou la différence de coûts qui les désavantage est la plus faible.
• La démonstration de Ricardo compare les performances respectives du Portugal et de l’Angleterre dans
deux types de production : le drap et le vin.
-
Elle suppose que le Portugal détient un avantage absolu parce que ses coûts en travail sont toujours
inférieurs dans les deux produits.
-
Bien qu'avantagé partout, le Portugal a un avantage plus grand dans le vin que dans le drap (car il peut
obtenir plus de vin que de drap avec la même quantité de travail). Ce pays aura donc intérêt à se
spécialiser dans le vin. Ses travailleurs reconvertis pourront obtenir davantage de drap par échange
externe que ce qu’ils obtiendraient en autarcie.
-
L’Angleterre ayant un désavantage moindre dans le drap que dans le vin aura intérêt à se spécialiser dans
le drap et à importer du vin. Car elle pourra, elle aussi économiser du travail sur son sol.
5
•
Démonstration chiffrée de la loi des avantages comparatifs
La situation peut être telle en Angleterre que la production de drap exige le travail de 100 hommes pendant un an ; mais, que
ce pays tente de produire son vin, cela pourrait nécessiter le travail de 120 hommes pendant le même temps. L’Angleterre
jugerait donc qu'elle a intérêt à importer son vin, et à le payer par ses exportations de draps.
Au Portugal, la production de vin pourrait n'exiger que le travail annuel de 80 hommes, et la production de drap le travail de
90 hommes pendant la même période. Il s'avérerait donc avantageux pour ce pays d'exporter du vin en échange de drap. Cet
échange pourrait survenir quand bien même la marchandise importée par le Portugal pourrait être produite dans ce pays avec
moins de travail qu'en Angleterre. Bien que le Portugal pût fabriquer le drap en employant 90 hommes, il l'importerait d'un
pays où cette production requiert le travail de 100 hommes, parce qu'il serait plus avantageux pour lui d'employer son capital
à produire du vin contre lequel il obtiendrait davantage de drap anglais, que de fabriquer du drap en détournant une part de
son capital de la culture des vignes pour le placer dans la manufacture du drap.
Ainsi, l'Angleterre offrirait le produit du travail de 100 hommes contre le produit du travail de 80. Un tel échange ne
pourrait se faire entre individus d'un même pays. Le travail de 100 Anglais ne peut être échangé contre le travail de 80
Anglais ; par contre, le produit du travail de 100 Anglais peut être échangé contre le produit du travail de 80 Portugais, de
60 Russes ou de 120 habitants des Indes Orientales.
David Ricardo Des Principes de l’économie politique et de l'impôt
-
Les coûts de production sont mesurés par les quantités de travail.
-
Le texte est transformé en tableau.
Coûts
Vin
Drap
Rapport d’échange interne du Rapport d’échange
interne Rapport d’échange
drap par rapport au vin
du drap par rapport au vin
spécialisation
Portugal
80 hommes
90 hommes
1 vin = 80/90 = 0,89 drap
1 drap =90/80 =1,125 vin
1 vin exporté = 1.2 drap anglais
1 vin = 120/100= 1,2 drap
1 drap = 100/120 = 0,83 vin
1 drap exporté = 1,125 vin portugais
Angleterre 120 hommes 100 hommes
externe
post-
-
Un tonneau de vin portugais exporté en Angleterre permet d'obtenir en échange 1,2 mesure le drap. Ce
qui constitue, pour le Portugal, un gain puisqu'en autarcie il n’en obtiendrait que 0.889.
-
En Angleterre En autarcie, une mesure de drap s'échange contre 0,83 tonneaux de vin. Après
spécialisation dans le seul drap, elle obtient 1,125 tonneaux de vin
-
Le rapport d'échange international doit se situer entre le rapport interne des coûts de chaque pays pour
que chacun y gagne.
B.
Une apologie de la spécialisation et du libre échange
1. Le libre échange permet l'enrichissement de toutes les nations.
•
•
•
C’est un facteur de croissance
-
. Chaque pays se spécialise dans les produits ou sa productivité importante. Les peuples bénéficient de
plus de produits qu’en autarcie.
-
Rassemble ainsi des pays « égoïstes » qui, par cet égoïsme, augmentent le bien-être total de tous les pays
-
Chaque pays cherchant son intérêt (obtenir plus de biens, moins cher) est amené à se spécialiser et à
faire bénéficier les autres pays, du produit de son efficacité plus grande. Autrement dit la « main
invisible » du marché international fonctionne aussi.
-
On peut donc penser que le rapport des prix s’établira de telle manière que l’échange soit favorable à
tous. L’échange international est bien un « jeu à somme positive ».
C’est aussi une solution à la baisse des taux de profit qui retarde l’Etat stationnaire.
-
L’importation de produits de première nécessité, à faible coût, permet la baisse des salaires de
subsistance et donc une amélioration des profits.
-
La hausse des profits, rendue possible par la baisse des prix des denrées alimentaires importées, permet
à nouveau l’accumulation, l’investissement et la croissance.
De plus les comptes extérieurs se rééquilibrent automatiquement.
-
↑ Exportations ⇒ ↑des entrées d’or (monnaie internationale de l’époque) ⇒ création monétaire ⇒
inflation ⇒ ↑du coût des exportations ⇒ retour à l’équilibre
6
-
•
Inversement : déficit ⇒ sortie d’or ⇒ ↓ des prix (cf. théorie quantitative de la monnaie) ⇒↑de la
compétitivité ⇒↑des exportations ⇒ retour à l’équilibre.
Le libre échange est également un facteur de paix
-
L’échange lie les nations entre elles « par les nœuds communs de l’intérêt, par les relations amicales, et
en fait une seule et grande société ».
-
C’est d’ailleurs ce type d’argument qui a prévalu pour les fondateurs de l’Europe commune.
2. La théorie des avantages comparatifs est fondée sur trois hypothèses restrictives
•
•
•
Mobilité interne des facteurs de production et immobilité externe
-
Travail et capital se déplace sans entrave à l’intérieur du pays ce qui suppose une reconversion rapide
des activités.
-
Par contre, les facteurs de production sont immobiles d'un pays à l'autre .Sinon les facteurs de
production (travail et capital) migreraient vers les zones les plus rentables.
La production est effectuée à coûts ou à rendements d’échelle constants.
-
Cela signifie implicitement qu’il n’y a pas d’économies d’échelle.
-
Sinon l'augmentation de la production due à la spécialisation risquerait de créer un avantage comparatif
au lieu d’être une conséquence.
-
Un pays avantagé le restera, les avantages comparatifs sont durables.
L’échange international conçu comme un échange interbranche.
-
L’échange s’effectue entre deux pays de spécialisation et éventuellement de développement différents
(Angleterre et Portugal)
-
Les produits échangés sont de nature différente (drap contre vin).
-
Ce commerce correspond à la DIT traditionnelle. (Sud exportant des produits primaires le Nord des
produits manufacturés)
III.
Actualité et limites de la théorie ricardiennes
A.
Les prolongements
1. E. Heckscher, B. Ohlin et P Samuelson approfondissent la théorie ricardienne
• Le théorème H.O.S explique les différences d’avantages comparatifs par les différences de dotation en
facteurs de production.
•
-
Cette analyse permet par exemple d’expliquer la spécialisation de pays tels que la Corée du Sud, Taïwan
et, plus récemment, la Chine. Compte tenu de l’abondance de main-d’œuvre peu qualifiée dont ils sont
dotés, ces pays se sont spécialisés dans les productions à forte intensité de main-d’œuvre peu qualifiée.
-
On peut penser aux États détenant des réserves d’hydrocarbures, à certaines régions du monde
(Australie, Uruguay, Paraguay, Brésil, etc.) dotés de territoires immenses, propices à l’élevage extensif.
-
C’est donc l’inégale dotation en facteurs de production qui explique la différence des prix d’un pays à
l’autre ; qui rend compte des coûts de production différents d’une nation à l’autre.
-
Ainsi Heckscher prolonge-t-il l’analyse de David Ricardo en apportant une explication à l’inégalité des
coûts entre les pays.
L’internationalisation permet à terme l’égalisation de la rémunération des facteurs de production
-
Autrement dit, des salaires et des taux d’intérêt
-
Par exemple : Travail rare ⇒ Prix du travail important ⇒↓de la demande de travail s ⇒↓du prix relatif
du travail par rapport aux pays plus dotés ⇒ égalisation des salaires.
-
Cette égalisation ne peut se produire que si les facteurs de production sont immobiles
-
En effet, parallèlement à l’extraversion croissante de nos économies, on observe une forte pression à la
baisse des salaires des moins qualifiés.
7
2. La théorie du commerce international de P Krugman
• Pour cet économiste américain né en 1953, les avantages comparatifs sont plus une conséquence qu'une
cause des échanges internationaux.
•
-
Ricardo et le modèle H.O.S étudient les échanges entre économies complémentaires or les échanges
internationaux sont essentiellement des échanges intra branche entre pays de même niveau de
développement.
-
Son explication, proposée en 1979, part du constat que les consommateurs préfèrent la diversité et que
la production intègre des économies d'échelle.
-
Les avantages comparatifs sont donc construits. Ce n'est pas parce qu'un pays est plus compétitif dans
un produit qu'il l'exporte. Mais c'est surtout en exportant qu'il augmente ses quantités vendues et
diminue ses coûts unitaires.
Paul Krugman un défenseur du libre échange et de la mondialisation des économies
-
Il considère que les gains du commerce sont cumulatifs : L’ouverture internationale provoque des
avantages comparatifs qui permettent une plus grande ouverture et ainsi de suite...
-
L'ouverture internationale doit donc être la priorité des politiques de développement même au prix de
subventions et d’un protectionnisme temporaire.
B.
Les limites du libre-échange
1. F List et le protectionnisme éducateur (1798-1846)
• Il est partisan d'un protectionnisme permettant aux «industries dans l’enfance » de se développer avant de
se lancer dans l'échange international.
-
En effet ces dernières ne peuvent pas rivaliser avec celles qui ont connu un développement économique
plus précoce
-
Pot de fer contre pot de terre, la lutte est trop inégale.
-
Toutefois ce protectionnisme doit être temporaire
• Le protectionnisme proposé par List est un protectionnisme offensif qui propose un partenariat public –
privé.
-
Car il doit permettre à l’économie nationale d’asseoir des bases solides qui lui permettront ensuite de
s’ouvrir à l’extérieur et d’affronter la concurrence internationale.
-
Il est éducateur aussi car l’intervention de l’État ouvre des disponibilités d’investissement, d’utilisation
de l’épargne nationale. Il ne se substitue pas à l’activité privée : il se met à son service, l’incite à se
développer.
2. La théorie de l’échange inégal d’obédience marxiste (S Amin)
•
•
Affirme que les PED sont perdants dans l'échange international.
-
La faiblesse des rémunérations dans ces pays permet l’exploitation de la périphérie (tiers monde) par le
centre (pays capitalistes).
-
Autrement dit, il y a échange inégal entre deux pays quand, à balance commerciale supposée équilibrée, le
contenu en travail des importations n’est pas égal à celui des exportations.
-
Cette analyse est fondée sur la théorie de la valeur travail qui fonde la valeur des marchandises sur la
quantité de travail nécessaire à leur production
La détérioration des termes de l’échange
-
Les prix des produits primaires exportés baissent par rapport aux prix des produits manufacturés
importés.
-
Une affectation différenciée des gains de productivité L’augmentation de l’efficience est préposée aux
baisses de prix et donc transférés aux importateurs dans les PED. Alors que les PDEM les conservent
sous la forme d’augmentation de revenus.
8
•
Ricardo a négligé la question de la qualité de la spécialisation
-
Certains PMA et PED ont été cantonnés depuis des décennies dans des spécialisations impasses ou
générant très peu de valeur ajoutée
-
De telle spécialisation ne servent que les pays industrialisés qui peuvent importer à bon compte les biens
qu’ils n’ont plus à produire. En revanche ces PED n’ont aucune chance d’amorcer un quelconque décollage à
long terme avec de telles spécialisations
9
FICHE VOCABULAIRE RICARDO ET LE COMMERCE INTERNATIONAL
IV. VOCABULAIRE RICARDIEN
Avantage absolu : coûts de production inférieurs à ceux des concurrents (Adam Smith).
Avantage comparatif : point fort relatif d'un pays, production pour laquelle son avantage vis-à-vis de ses
partenaires est le plus important, ou son désavantage le moins important.
Corn laws : tarif douanier sur les céréales favorables aux grands propriétaires terriens britanniques
Commerce interbranche : échange de produits différents . On échange par exemple du drap anglais contre du
vin portugais .
Division internationale du travail : organisation rationnelle d'une vaste répartition des tâches à l'échelle
mondiale. La DIT recouvre un ensemble de phénomènes où se mêlent des notions de commerce, de coût salarial,
de transfert de technologie, de monnaie... le tout sur un fond de rapports de force entre Etats et blocs de pays.
.Etat stationnaire : le monde économique est borné car le taux de profit est pris en ciseau entre les
rendements décroissants d'une part, et la hausse des salaires induite par ces mêmes rendements décroissants
(augmentation du prix des subsistances )
Libéralisme économique : doctrine concernant les rapports entre l'État et l'économie, favorable à la limitation
de l'intervention publique.
Libre-échange : pratique commerciale fondée sur la liberté des échanges internationaux et, en conséquence,
sur la suppression de toute entrave commerciale (principe du «laissez-passer »)
Loi de population (ou loi De Malthus) : principe selon lequel la population augmente de façon géométrique (et
donc rapidement 1, 2, 4, 8,16) tandis que les moyens de subsistance augmentent de façon arithmétique (1, 2,3, 4)
ce qui conduit à la famine. Cette analyse s’appuie sur la loi des rendements décroissants concernant la terre.
Pour Malthus seule la contrainte morale, c’est-à-dire la renonciation volontaire à la procréation pour les plus
pauvres pour éviter le développement de la population.
Loi des débouchés de JB Say : expression de l’optimisme libéral selon lequel l’offre crée sa propre demande
par les revenus qu’elle distribue. On la résume par la formule de Keynes «les produits s’échangent contre des
produits «ce qui signifie que la monnaie est neutre et que l’équilibre est toujours réalisé entre l’offre et la
demande
loi des rendements décroissants : appelée aussi loi de la productivité marginale décroissante stipule qu'audelà d'un certain seuil, l'augmentation d'un facteur de production induit une augmentation
proportionnellement moins forte de la production
Spécialisation internationale : répartition des activités productives entre les différentes économies.
Théorie classique de la valeur travail : La valeur d'un bien ou d'un service provient de la somme de travail qui a
contribué à le produire. David Ricardo écrivait que tous les coûts de production étaient en fait des coûts
salariaux, payés directement ou accumulés sous la forme de capital (ainsi d'une machine, fabriquée grâce aux
efforts des travailleurs. Pour Smith, la valeur est égale à la quantité de travail que cette marchandise peut
acheter ou commander : « valeur travail -commandé ». Pour Ricardo, la valeur est égale est égale à la quantité
de travail incorporé dans la marchandise «valeur-travail-incorporé ».
Théorie classique des salaires de subsistance:les salaires sont fixés de manière à permettre la survie des
travailleurs mais ne peuvent guère s'éloigner de ce niveau. du fait de la pression de la population qui multiplie
les bras (augmentation de l’offre de travail) et fait tomber les salaires
Théorie des rendements décroissants : loi économique selon laquelle les gains de production entraînés par
l'accroissement d'un facteur de production (tel que la terre, le travail ou le capital), finissent à partir d'un
certain seuil par décroître. Les rendements décroissants sont également appelés «déséconomies d'échelle ».
VOCABULAIRE DES OPPOSANTS ET CONTINUATEURS
Commerce intrabranche : Echange de produits similaires appartenant à une même branche, à une même
industrie comme par exemple des échanges d’automobiles entre deux pays européens
Compétitivité structurelle : capacité de vendre des biens et des services pour d’autres motifs que leurs prix
(qualité, innovation etc.…)
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Division internationale des processus productifs (DIPP) : division internationale du travail entre filiales d’une
même firme multinationale. Les différentes étapes de la production d’un même produit sont réparties entre
plusieurs pays.
Dépendance : Etat de subordination plus ou moins prononcé d’une économie nationale vis –à –vis d’autres
économies et des marchés internationaux
Dotations factorielles : quantité et qualité des facteurs de production (travail et capital détenues par un pays.)
Economie d’échelle : diminution des coûts de production due à l’augmentation des quantités produites.
Echange inégal : Il y a échange inégal entre deux pays quand, à balance commerciale supposée équilibrée, le
contenu en travail des importations n’est pas égal à celui des exportations.
Krugman (Paul) : économiste américain qui reprend et dépasse les approches traditionnelles d’un échange fondé
sur les différences de productivité (Ricardo). Pour cet auteur les rendements sont croissants chaque pays
cherche donc à bénéficier d’économie d’échelle, ce qui explique un commerce intrabranche entre pays de niveau
de développement analogue
Mercantilisme : doctrine et politique économique fondées sur la croyance à la prééminence des métaux précieux
facteurs de puissance facteurs de la puissance des nations et qu’il convient d’accumuler grâce à des excédents
commerciaux.
Protectionnisme: pratique (et théorie) économique visant à protéger l'économie nationale de la concurrence
internationale au moyen de barrières tarifaires (droits de douane) ou non tarifaires (contingentements,
réglementations, normes...).
Rendements d’échelle croissants : économie d’échelle
Termes de l'échange : rapport entre l'indice des prix des exportations et celui des importations dont l'analyse,
sur longue période, permet de conclure à l'augmentation, ou non, du pouvoir d'achat des exportations. Une
détérioration des termes de l'échange signifie qu'un pays devra exporter davantage de produits pour obtenir
une même quantité de produits importés.
Théorème H.O.S : les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions qui utilisent en plus grande
proportion le facteur dont ils sont le mieux pourvus. Formulation synthétique de la théorie néo-classique du
commerce international à laquelle ont contribué E. Hecksher (1889-1952), B. Ohlin (1899-1979, prix Nobel en
1977) et P. Samuelson (né en 1915, prix Nobel 1970).
Théorie du Protectionnisme éducateur : moyen de protéger les «industries dans l’enfance «selon F List. En
effet ces industries ne peuvent pas lutter à armes égales avec les industries des pays plus développés (rôle des
économies d’échelle) et pour éviter leur blocage ou leur disparition, il faut les mettre un temps à l’abri de la
concurrence.
Théorie de l’échange inégal : théorie marxisante qui considère les échanges internationaux comme une forme
d’exploitation des pays de la périphérie ( tiers monde ) par le centre (pays industrialisés )Cette dernière se
traduit par une diminution des termes de l’échange.
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