Blitzlichter zur Rede des Erziehungsdirektors

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Blitzlichter zur Rede des Erziehungsdirektors
Erziehungsdirektion
des Kantons Bern
Direction de
l'instruction publique du
canton de Berne
Blitzlichter zur Rede des Erziehungsdirektors am Tag des Gymnasiums
vom 15. Januar 2010 im Kongresshaus in Biel
Prof. Dr. Jürg Schmid, Präsident Kantonale Maturitätskommission KMK
Aus der Sicht der KMK ist das Gymnasium mit Abstand der wichtigste Partner der Hochschulen:
Es liefert den grössten Teil des akademischen Nachwuchses. Zu Recht hat deshalb der Erziehungsdirektor gefordert, dass die Kontakte zwischen den Dozierenden der Hochschulen und den
Gymnasiallehrkräften intensiviert werden sollten.
Solche Kontakte finden heute in institutionalisierter Form vor allem an den Maturitätsprüfungen
statt. Der Kanton Bern hat hier – und das ist auf schweizerischer Ebene ein Alleinstellungsmerkmal
– ein Prüfungsverfahren entwickelt, das Hochschule und Gymnasium als gleichberechtigte Partner
verzahnt.
Ich benutze gerne die Gelegenheit, den vielen Hochschulangehörigen zu danken, die jedes Jahr
als Expertinnen und Experten im Einsatz stehen. Gleichzeitig möchte ich die Kolleginnen und Kollegen an den Hochschulen, die sich noch nicht in dieser Art engagiert haben, dazu aufrufen, sich
ein solches Engagement doch zu überlegen.
Die KMK nimmt erfreut zur Kenntnis, dass ihre Position an der Schnittstelle GymnasiumHochschule ausgebaut werden soll. Das setzt voraus, dass sich erfahrene Vertreterinnen und Vertreter der akademischen Fächer, welche ein Pendant im gymnasialen Curriculum haben, der KMK
zur Verfügung stellen. Sie sollten dies schon aus purem Eigennutz tun: Nachwuchspflege kann
nirgends direkter erfolgen!
Die im Referat des Erziehungsdirektors prominent angesprochene Quartafrage ist natürlich auch in
der KMK ein Dauerbrenner. Die Position der KMK ist dabei glasklar: Mit einer gymnasialen Ausbildungszeit, die für sehr viele der Schülerinnen und Schüler de facto auf zweieinhalb Jahre verkürzt
ist, können die hochgesteckten Bildungsziele des Gymnasiums und die geforderte Studierfähigkeit
nicht gewährleistet werden. Es mag in diesem Zusammenhang interessieren, dass auf eidgenössischer Ebene das Verständnis für den Sonderfall Bern sehr beschränkt ist: Die SMK verfolgt zum
Beispiel aktiv das Ziel, den Ausnahmeartikel im MAR, welcher das Prinzip der ungebrochenen vierjährigen Gymnasialzeit unterläuft, ersatzlos zu streichen.
Claudia Bösch, Professeur de français, Seeland Gymnasium Bienne
Le gymnase est un lieu privilégié de formation, j’y rencontre de jeunes gens intéressés, prêts à travailler, prêts à s’investir. Je peux me concentrer sur mon travail d’enseignante, je dois employer
seulement une petite partie de mon énergie pour résoudre des problèmes que d’autres niveaux
scolaires rencontrent dans leur quotidien. Je travaille avec de jeunes gens intelligents, j’apprécie
beaucoup cela.
J’enseigne une branche, dans mon cas le français, j’essaie de transmettre différentes compétences, la communication étant une des plus importantes. Je suis convaincue qu’elles rendront service à mes élèves sur leur chemin à venir.
Et même si peut-être on pourrait penser que dans une ville bilingue comme Bienne il doit être plus
facile d’enseigner la langue française, le sens en devrait couler de source, je me trouve parfois
dans l’obligation de discuter le sens de ce qu’on fait. Une compétence de base comme celle de
savoir lire, comprendre et analyser un texte, ne va pas de soi pour tous les jeunes gens. Mais c’est
dans ce genre de discussion qu’un développement personnel se fait, que l’esprit critique s’entraîne
et que l’intérêt augmente. Une qualité fondamentale du gymnase.
„Ah prof de gymnase, chapeau“ pourrait être une réponse classique d’une personne qui apprend
quelle est ma profession. „Aah, pas facile d’être prof aujourd’hui, avec ces jeunes“ pourrait être la
suite du discours. Mais après ces deux phrases souvent la discussion s’arrête, les gens ont une
idée très floue de ce que nous faisons dans notre institution.
Mittelschul- und Berufsbildungsamt
Même le changement d’un système à types aux options spécifiques n’est que très peu connue. Je
partage l’avis que le gymnase est une Blackbox ; et même la différence entre maturité professionnelle ou gymnasiale ne pourrait être décrite que par peu de gens. Tout le monde connaît le gymnase, mais peu de gens savent ce qu’on y fait réellement.
Mon travail me demande beaucoup, je serais même tentée de dire qu’il m’en demande trop. Je
suis une de ses profs qui n’arrivent plus à travailler à 100%. Je l’ai fait pendant deux ans, cela a
failli me faire arrêter, cela m’a fait douter de ce que je faisais. Ce fait me rend aussi assez sceptique envers tout ce qui est nouveau, tout ce qu’on nous demande de faire en plus. Que penser
alors de ces travaux comparatifs ? La maturité centralisée me paraît une absurdité, pourvu qu’on
n’aille pas si loin !
En même temps je sais que s’il n’y avait pas eu collaboration, collaboration très étroite dans mon
cas, je n’aurais pas tenu le coup.
Nous sommes des individualistes, parfois avec intention. Notre liberté d’enseignement nous est
très chère, nous la défendons. Nous sommes des individualistes, parfois malgré nous. Je souffre
du fait que je n’ai pas de feedback qualifié, que je suis obligée d’interpréter les réactions des classes afin de deviner la qualité de mon travail.
Mais je vois des améliorations sous forme d’entretiens avec mes supérieurs, ce que nous appelons « MitarbeiterInnen Gespräch », sous forme de visites de mes collègues, appelé Q-Zirkel et
autres. Non, je n’ai pas été payée pour dire ceci, je le pense sérieusement : cet échange est précieux. Je sais que je profite à chaque fois que j’écris une épreuve ou maturité commune avec mes
collègues ou quand il y a interdisciplinarité. Quelle bataille pour trouver des buts en commun, des
compétences à atteindre. Mais quelle sécurité acquise dans ce que je fais.
Et pourquoi pas croire que tout cela formera un sentiment de « nous ». Ce ‘nous’ qui pour le moment semble être encore flou, mais qui sera si important dans les discussions politiques à venir.
Je vous remercie de votre attention.
Nicolas Gschwind, étudiant, Bienne
Monsieur le directeur de l’instruction publique, Mesdames, Messieurs.
J’interviens ici aujourd’hui en tant que « nouvel ancien élève » du Gymnase Français de Bienne.
J’ai passé trois ans au gymnase, entre 2004 et 2007, trois ans à fréquenter le système éducatif
bernois dont il est question aujourd’hui, et je suis très honoré de pouvoir participer à cette journée
de réflexion, parce que cela me permet de voir que le gymnase bouge, se remet en question, et ne
se repose pas seulement sur ses lauriers. Je vais tenter d’apporter ma petite pierre à l’ouvrage en
revenant en quelques mots sur ce que le gymnase m’a apporté et ce qu’il signifie pour moi.
Pour commencer, il faut avouer que ça n’est pas tous les jours la fête de fréquenter le gymnase.
En trois ans, il y a forcément des profs qu’on n’aime pas, il y a forcément des profs qui ne nous
aiment pas, on se retrouve parfois à devoir faire 5 épreuves par jour, ou même à dormir 5 heures
par nuit, et il arrive qu’on soit content quand viennent les vacances. Quoi qu’il en soit, trois ans
après avoir quitté le gymnase et avec un peu de recul, je tiens à dire que cette période a été la
plus belle et la plus enrichissante de ma vie jusqu’à présent. Le gymnase, c’est comme une bouffée d’air pur dans le parcours d’un étudiant. Ce n’est qu’après avoir passé ma maturité que je me
suis vraiment rendu compte à quel point être gymnasien, c’était bénéficier de privilèges extraordinaires.
Premièrement, celui de l’ouverture. Au gymnase, les étudiants sont confrontés aux problématiques
du monde réel tout en restant protégés des aléas du monde réel. J’ai eu la chance au cours de ma
formation d’apprendre à analyser ce qui se passait autour de moi, de pouvoir observer le monde,
mais sans aucun danger, sans aucun compte à rendre. Comme monsieur Pulver le soulignait tout
à l’heure, je considère le gymnase comme un énorme laboratoire de vie réelle à disposition des
étudiants. Comprendre les enjeux des conflits au Moyen-Orient, étudier les problématiques climatiques, c’est aussi refuser le vite vu, le vite lu, le vite communiqué.
Tag des Gymnasiums – 15. Januar 2010: Blitzlichter (#497986)
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Le gymnase est encore, et je trouve cela très important, l’un des derniers endroits à ne pas raisonner complètement en termes de rentabilité. Même si les options spécifiques latin ou russe ne rassemblent parfois qu’un ou deux élèves par volée, elles sont maintenues. Je suis par exemple très
reconnaissant d’avoir pu suivre des cours de latin, même s’il s’agit d’une branche que je n’étudie
plus à présent. Je suis reconnaissant simplement parce que cela m’a permis d’ouvrir mon horizon
sans réfléchir uniquement en des termes d’utilité. Il s’agit d’un esprit à conserver selon moi dans le
futur, et c’est peut-être cela qui fait le plus peur aux gens quand on entend parler d’uniformisation
des plans d’étude.
Etre gymnasien, c’est également avoir le privilège de développer sa créativité, à un niveau inimaginable dans d’autres cadres. C’est par exemple, dans mon cas, vivre l’expérience d’une création
théâtrale de grande ampleur, ou encore et surtout, avoir la possibilité d’élaborer un projet en entier
dans le cadre du Travail de Maturité.
Personnellement, je suis passionné de musique, cela fait de nombreuses années que j’en joue et
que j’en écris. Pour les Travaux de Maturité au gymnase, la possibilité m’a été donnée de réaliser
et d’enregistrer un disque de mes propres chansons. Il s’agit de quelque chose qui n’aurait jamais
été possible dans un autre cadre, et qui ne me serait même pas venu à l’esprit. Le gymnase est
pour les jeunes un tremplin, l’occasion de pousser à fond des thèmes qui leur tiennent à cœur,
même si cela n’est pas forcément le but de leur vie.
Mais le gymnase, c’est aussi un tremplin pour le futur, pour la suite des études. C’est en arrivant à
l’université que je me suis rendu compte à quel point j’y avais été bien préparé : c’est au gymnase
que j’ai appris à structurer mes idées, à penser par moi-même, à n’être pas d’accord aussi parfois.
J’étais en Option Spécifique anglais. Maintenant, lorsque je me retrouve face à un article scientifique rédigé en anglais, avec des termes techniques, ça ne me fait pas peur. Le gymnase apporte
des compétences aussi basiques que la recherche d’un livre dans une bibliothèque et d’autres
aussi élaborées que la rédaction d’une dissertation de dix pages sur la pensée d’Albert Camus.
Cela ne signifie pas pour autant que tout est parfait : à mon avis, beaucoup reste à faire au niveau
de la collaboration entre gymnase et hautes écoles, les ponts sont encore fragiles et je connais
beaucoup de gens, dont moi-même, qui se sont lancés dans le vide sans savoir vraiment où ils allaient atterrir. L’idée d’une commission spéciale est à mon avis totalement profitable en ce sens.
Etre gymnasien, c’est avoir le privilège de bénéficier d’un esprit d’ouverture, de créativité, c’est se
préparer au choc de l’entrée dans la vie active. Trois ans pour cela paraissent bien courts. Il me
semble contradictoire de viser d’un côté une meilleure qualité de l’enseignement, une préparation
optimale aux études supérieures, et de l’autre de réduire le temps pour y parvenir. Les personnes
qui fréquentent le gymnase représentent les décideurs de demain, le futur directeur de l’instruction
publique se trouve peut-être même parmi eux. Cette génération mérite un accompagnement sérieux, qui va au fond des choses. Pour que, malgré les profs qu’on n’aime pas et malgré les nuits
de sommeil de 5 heures, le gymnase reste un lieu d’exception, de liberté, de futur. Je vous remercie de votre attention.
Dr. Thomas Multerer, Präsident Schulleitungen der Gymnasien KSG
Sehr geehrter Herr Erziehungsdirektor, liebe Kolleginnen und Kollegen!
Das ist das Gymnasium aus meiner Sicht: Eine Schule, die echtes und individuelles Wissen vermittelt, Raum gibt, dass es erarbeitet und erworben werden kann. Eine Schule, in der die Zusammenhänge und die Genese der Dinge, die man lernt, einsichtig oder erahnbar werden. Eine Schule, in der man sich die Dinge selbst zu eigen macht und nicht die Kompetenzen darüber. Wir wollen aus Information Wissen machen und aus Wissen Bildung.
Sie haben, sehr geehrter Erziehungsdirektor, in Ihrer Rede diesen Satz aus meiner kleinen Ansprache anlässlich der Mittelschulkonferenz zitiert. Das ehrt und freut mich, aber ich wiederhole ihn
nicht deswegen, sondern weil er meine tiefe Überzeugung über Sinn und Wesen des Gymnasiums
formuliert!
Es ist eine idealistische Sicht des Gymnasiums, gewiss! Und es ist für mich von grosser Bedeutung, dass Sie diese idealistische Sicht teilen. Das ist keineswegs selbstverständlich.
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Mittelschul- und Berufsbildungsamt
Wir leben ja angeblich in einer Wissensgesellschaft, in der wir uns mit den austauschbaren und ubiquitär einsetzbaren Kompetenzen überall zurechtfinden. Und das Gymnasium ist die Drehscheibe für Wissen und Kompetenz!
Wir alle hier wissen, dass dies nicht stimmt. Wir leben nicht in einer Wissensgesellschaft, liebe Kolleginnen und Kollegen. Das ist ein grosser Irrtum. Wir leben allenfalls in einer Informationsgesellschaft; Wissen ist herabgesunken auf die Stufe „Wer wird Millionär?“, unverbunden, im Internet
immer abrufbereit, aber in Tausende von Einzelteile zerfallen, nur noch als Information.
Das Wissen, das wir brauchen, und das allein Grundlage von Bildung sein kann, muss jede Schülerin und jeder Schüler mit uns zusammen auf seine Art erarbeiten und erwerben mit Liebe, Anstrengung, Fleiss und Interesse. Dieses Wissen bleibt subjektiv und gerade das macht seinen
Wert aus. Das wirkliche Wissen ist immer subjektiv und dem Individuum eigen. Es ist mein Wissen,
meine Durchdringung der Welt oder eben deine oder seine. Die Summe dieses meines Wissens,
das ist Bildung.
Wir wollen am Gymnasium Wissen erwerben, nicht Information. Wir wollen Wissen erwerben, das
keine Halbwertszeit kennt, das nicht veraltet. Nur Information veraltet und wird bald einmal unnütz.
Das Wissen, das ich mir zu eigen gemacht habe, gehört zu mir, es prägt mich, es wandelt sich,
aber es wird nicht unnütz.
Wir wollen unseren Schülerinnen und Schülern dieses Wissen vermitteln, nicht die Information, die
man überall abrufen kann.
Wir wollen unseren Schülerinnen und Schülern auch nicht einfach Kompetenzen beibringen. Kompetenzen ohne Inhalte gibt es gar nicht. Es gibt keine Sprachkompetenz ohne Sprache, ich muss
die Sprache beherrschen, um Sprachkompetenz zu haben. Genau so ist es mit allen anderen
Kompetenzen. Mathematische Kompetenzen sind wohl nichts anderes als die Mathematik selbst.
Ich finde nun weder in Ihrer Rede, Herr Erziehungsdirektor, noch im Mittelschulbericht eine dieser
heute omnipräsenten Irrtümer wieder. Sie sprechen nicht von Wissensgesellschaft, zum Glück
nicht von der Halbwertszeit des Wissens und auch nicht von den isolierten Kompetenzen, die man
jeder Sache überstülpen könne.
Ich finde im Mittelschulbericht und in Ihrer Rede den unabdingbaren Idealismus wieder, trotz aller
notwendigen Konzession an den Zeitgeist und die Verhältnisse, wie sie heute sind. Ich sehe die
Türen für eine Entwicklung in die richtige Richtung offen. Ich weiss dafür allen beteiligten Dank und
Anerkennung.
Tag des Gymnasiums – 15. Januar 2010: Blitzlichter (#497986)
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