Introduction aux causes du Handicap Moteur

Transcription

Introduction aux causes du Handicap Moteur
INTRODUCTION AUX CAUSES DU
HANDICAP MOTEUR
Pierre MORETTO, PR, Université Paul Sabatier, Toulouse 3
Sur la base d’un document de
Michel DELCEY, Association des paralysés de France (APF)
Historique du terme « Handicap »

Expression anglaise « hand in cap » ( la main dans le chapeau)
•
rétablir une égalité de valeur lors de trocs de biens
•
puis appliquée au domaine sportif XVIIIe siècle.
Historiquement, le handicap se définissait par opposition à la maladie.
Devenu incurable, le patient était réputé handicapé (*)
En 1980, le Britannique Philip Wood (OMS),
« Désavantage dont est victime une personne pour accomplir un rôle social normal du
fait de sa déficience (lésion temporaire ou définitive) ou de son incapacité (réduction
partielle ou totale des capacités pour accomplir une activité) ».


OMS 22/05/2001 Classification internationale du fonctionnement, du handicap et
de la santé (CIF, CIH-2), définit Le handicap comme la rencontre d'une déficience
avec une situation de la vie quotidienne.
Les notions de
Déficiences, Incapacités, Handicaps Moteurs
Déficiences: Motrices
Dans le domaine de la santé, la déficience correspond à toute
perte de substance ou altération d’une fonction ou d’une
structure psychologique, physiologique, ou anatomique.
Incapacités: Motrices
Réduction partielle ou totale de la capacité d'accomplir une
activité ou de jouer le rôle qu'on attend d'elle, en raison de
difficultés physiques, sensorielles, intellectuelles, ou psychiques.
Confrontée à situation de la vie quotidienne, la déficience crée
le handicap
Handicap …. Face à une situation
HANDICAP MOTEUR
Epidémiologie


4% de la population Française
60% de la population « Handicapée »
1
enfant sur 200
 1 adulte sur 40
 et 1 adulte sur 10 après 60 ans
HANDICAP MOTEUR
Epidémiologie – Condition de vie
Classement et définitions

Classer les affections invalidantes:
 Classement

suivant selon le mécanisme de survenue
(cause accidentelle, maladie évolutive …)
 Classement
suivant les structures touchées voire des
altérations biologiques ou génétiques


(cerveau, système musculaire …)
Ces classements sont quelquefois complémentaires
 Structure
touchée accidentellement et par la maladie
Classement des causes par
MECANISME GENERAL DE SURVENUE



Handicap congénital et acquis
Handicap par malformation, maladie,
accident, ou vieillissement
Handicap évolutif et non évolutif.
MECANISME GENERAL DE SURVENUE
Handicap congénital et acquis
 Congénital
: s'il est
visible ou dépisté dès
la naissance,

Acquis: si sa révélation
survient après la
naissance (chez le
nourrisson, l'enfant ou
l'adulte).
MECANISME GENERAL DE SURVENUE
Handicap par malformation, maladie, blessure traumatique, vieillissement
Les handicaps par malformation

Une malformation





un trouble de l'ontogenèse
Lors du développement de la fécondation à la maturité.
survient par définition chez l'embryon ou le fœtus, donc avant la naissance.
toujours congénitale, même si ses conséquences peuvent ne se révéler qu'après.
A distinguer de déformation


anomalie morphologique (de la forme) acquise d'un organe ou d'une partie du
corps (exemple : scoliose, déformation d'un membre, etc.).
Les déformations s'observent en particulier comme conséquences d'une affection
invalidante.
MECANISME GENERAL DE SURVENUE
Handicap par malformation, maladie, blessure traumatique, vieillissement
Les handicaps par blessures traumatiques

Une blessures traumatiques



Acquise suite à blessure accidentelle
Sur un système nerveux et/ou musculo-squelettique en cours de
développement ou à maturité .
A distinguer de accident et traumatisme


Accident : désigne un évènement de survenue soudaine … mais il existe
AVC et IMC.
Traumatisme : désigne une lésion produite sur une partie de l'organisme
par une action violente extérieure … mais traumatisme obstétrical est
employé pour désigner une souffrance périnatale responsable d'IMC.
MECANISME GENERAL DE SURVENUE
Handicap par malformation, maladie, blessure traumatique, vieillissement
Les handicaps par maladie


Sont ainsi désignés habituellement les handicaps
dont la cause n'est ni une malformation ni une
blessure traumatique
Les maladies peuvent être congénitales ou acquises,
héréditaires ou non.
MECANISME GENERAL DE SURVENUE
Handicap par malformation, maladie, blessure traumatique, vieillissement
Les handicaps liés au vieillissement

Ils sont en fait souvent dus à des traumatismes
(chutes...) ou des maladies (accidents vasculaires..)
plus fréquents à un âge avancé ; mais la
fatigabilité et la perte de force avec l'âge
aggravent aussi bien souvent la perte d'autonomie
due à un handicap antérieur.
MECANISME GENERAL DE SURVENUE
Subtilités ……
Handicaps évolutifs et non évolutifs

Evolutifs




Susceptible d'évolution – en pratique d'aggravation – par
opposition à des pathologies non évolutives ou fixées.
évolutif s'applique au processus pathologique lui-même (un
handicap par traumatisme est par définition non évolutif) et non
au handicap au travers des déficiences et des incapacités.
Quelquefois contestée car même pour les affections non
évolutives (IMC, polio, accidentés..), les incapacités évoluent
souvent.
Evolutif désigne donc des affections dont l'évolution est
attendue et péjorative (aggravation, ou au mieux stabilisation),
dont le traitement est pour l'instant symptomatique ou palliatif.
Classement et définitions

Deux approches pour classer les affections
invalidantes:
 Classement

suivant selon le mécanisme de survenue
(cause accidentelle, maladie évolutive …)
 Classement
suivant les structures touchées voire des
altérations biologiques ou génétiques


Mécanismes lésionnels
(cerveau, système musculaire …)
MECANISMES LESIONNELS



autre façon de situer et de classer les causes de handicaps entre
elles, plus médicale et plus précise, plus proche des prises en
charges proposées,
Reprenant le schéma de la commande volontaire du mouvement
(du cerveau aux muscles),
comprendre et situer l'essentiel des affections invalidantes en
fonction de leurs conséquences :





lésions cérébrales ;
lésions médullaires ;
lésions neuromusculaires ;
lésions ostéo-articulaires.
Ce classement est utilisé par l'APF dans un but de repérage des
causes des handicaps moteurs en fonction du type d'atteinte.
MECANISMES LESIONNELS
Cérébraux, médullaires, neuromusculaires, ostéo-articulaires






LÉSIONS CÉRÉBRALES PRÉCOCES __
TRAUMATISMES CRÂNIENS
ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX
TUMEURS CÉRÉBRALES
MALFORMATIONS CÉRÉBRALES
ENCÉPHALOPATHIES
MECANISMES LESIONNELS
Cérébraux, médullaires, neuromusculaires , ostéo-articulaires







BLESSÉS MÉDULLAIRES
SPINA BIFIDA
POLIOMYÉLITE
AMYOTROPHIES SPINALES
NEUROPATHIES
MYOPATHIES
AUTRES LÉSIONS NEURO - MUSCULAIRES
MECANISMES LESIONNELS
Cérébraux, médullaires, neuromusculaires , ostéo-articulaires





MALFORMATIONS
AMPUTATIONS
DYSPLASIES ET DYSTROPHIES OSSEUSES
SCOLIOSES ET CYPHOSCOLIOSES
LÉSIONS
 INFLAMMATOIRES,
 INFECTIEUSES
 RHUMATISMALES

AUTRES LESIONS OSTEO-ARTICULAIRES
Quelques inclassables
2010
MECANISMES LESIONNELS
Cérébraux, médullaires, neuromusculaires, ostéo-articulaires






LÉSIONS CÉRÉBRALES PRÉCOCES
TRAUMATISMES CRÂNIENS
ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX
TUMEURS CÉRÉBRALES
MALFORMATIONS CÉRÉBRALES
ENCÉPHALOPATHIES
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Définitions:
 Lésion accidentelle de l’encéphale
 2,14/1000 nouveau-nés,
 les




IMC au sens strict 0,6/1000.
Troubles de la commande motrice
Avt naissance – 1ères années
Lésion définitive, non évolutive, non héréditaire
IMC: QI>70
 Si
QI<70 alors Infirmité Motrice d’Origine Cérébrale
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Causes:
 Durant la grossesse
 Intoxications,
 Décollement
du placenta
 Incompatibilité sanguine
(facteur rhésus)
 Albumine, hypertension
artérielle, diabète
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Causes:
 Enfants prématurés
 Souffrance
cérébrale
 Hémorragies,
 Immaturité
du cerveau
 + Développement perturbé


Nutritionnel
Oxygénation
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Causes:
 Période Néo-natale

Anoxie du nouveau né
Obstruction des voies respiratoires (cordon …)
 Accouchement difficile (Forceps, trauma crânien …)


Post natale (- de 24 mois):

Méningite, convulsion, trauma crânien, encéphalites, fièvres
Entrainent une diminution de l’apport en O2 au niveau des
cellules nerveuses de l’encéphale.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Conséquences
 Nécrose
des neurones
corticaux (<2 min)
 Tronc cérébral
 Siège
des fonctions
autonomes (20 min)
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Principaux symptômes:
 Troubles du tonus musculaire
 Mauvaise coordination (agonistes/antagonistes)
 Troubles des ajustements posturaux
 3 Types d’atteintes motrices (cumulables)




Spasticité
Athétose
Ataxie
Troubles associés:


Troubles de la sensibilité, de la vue, de l’audition, du langage, du
comportement, difficultés intellectuelles …
Troubles orthopédiques
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Principaux symptômes:
La Spasticité
 Atteinte du Système Pyramidal
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Principaux symptômes:
La Spasticité

Conséquences sur
 Réflexe
myotatique
« Ia »
 Hyperactivité
« Gamma »
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Principaux symptômes:
La Spasticité
 L’étirement du muscle entraîne une contraction réflexe
 Tonus musculaire augmente
Raideur des groupes musculaires
 Faiblesse des antagonistes


Localisations



aux membres inférieurs (Diplégie de Little)
sur hémicorps (Hémiplégie cérébrale infantile)
Rétractions musculaires, raccourcissements musculaires
et déformations orthopédiques
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Principaux symptômes:
Athétose
 Atteinte des Ganglions de la base + Noyaux Gris
Centraux
 Fluctuation du tonus musculaire
 Hypermobilité persiste au repos mais disparaît
pendant le sommeil
 Entraîne une augmentation des stimulations
extéroceptives
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Principaux symptômes:
Ataxie
Rare
 Ataxie cérébelleuse : atteinte du Tronc Cérébral
 Tremblements lors de l’action volontaire
 Freinage des antagonites intervient trop tard
 Problème

hypermétrie (dépasse la cible)
Programmation motrice et correction impossible
 Gros
problème d’apprentissage moteur
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Infirmité Motrice Cérébrale
Troubles orthopédiques :
 Spasticité entraîne raideur
 Raccourcissements
musculaires
 Croissance osseuse perturbée
 « Enrotation »


Rétractions musculaires
Déformations orthopédiques
 Pied
Equin
 Genou valgus ….
MECANISMES LESIONNELS
Cérébraux, médullaires, neuromusculaires, ostéo-articulaires






LÉSIONS CÉRÉBRALES PRÉCOCES
TRAUMATISMES CRÂNIENS
ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX
TUMEURS CÉRÉBRALES
MALFORMATIONS CÉRÉBRALES
ENCÉPHALOPATHIES
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens

Anatomie fonctionnelle du cerveau
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens
 Les
lobes frontaux :
En avant de l'aire psycho-motrice.



Une destruction importante du lobe
frontal se traduit par un déficit
intellectuel et par des troubles du
comportement.
Les lobes frontaux occupent le
sommet dans la hiérarchie nerveuse.
A ce niveau, toute tentative de
localisation demeure vaine.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens

L'aire motrice : la contraction élémentaire de tous les muscles.

Le système musculaire tout entier se projette ainsi sur la circonvolution
frontale

l'étendue de chaque centre moteur dépend, non de la masse des
muscles, mais de la précision des mouvements dont ces muscles sont
capables : (la face et les mains ++)

L’aire psycho-motrice (secondaire) : est dédiée à la coordination des
contractions élémentaires et à leur orientation vers un but précis
(praxie).

Une des aires (D/G) est prédominante : Il s'agit de l'hémisphère gauche
chez les droitiers, de l'hémisphère droit chez les gauchers.
Cette prédominance permet une meilleure coordination des mouvements
symétriques, d'où l'intérêt de ne pas contrarier un gaucher.

Une lésion entraîne :

aucun symptôme de paralysie, mais des gestes maladroits

Tous les mouvements complexes acquis lors d'un apprentissage sont oubliés
(apraxie). Les plus étonnantes concernent le langage : le malade raisonne
normalement, mais il est incapable d'écrire (agraphie) ou d'articuler les mots
(anarthrie) qui pourraient traduire sa pensée.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens

Les aires auditive :
Les voies de la sensibilité auditive consciente,
partiellement croisées dans le bulbe, rejoignent
le cortex vers le milieu de la première
circonvolution temporale.
La cochlée ou limaçon se projette sur l'aire
auditive. Les sons aigus (base de la cochlée)
sont perçus à l'arrière, les graves (sommet de
la cochlée), à l'avant.

Une lésion entraîne une surdité / localisation

Aire psycho-auditive :

permet l’identification des sons.

Une lésion entraîne une surdité verbale : le
malade entend bien son interlocuteur mais il ne
le comprend pas, comme si celui-ci s'exprimait
dans une langue étrangère.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens

L'aire sensitive :
Les voies de la sensibilité générale consciente (cutanée et profonde)
atteignent le cortex après croisement dans la moelle et le bulbe, et
relais dans les noyaux thalamiques. L'aire de projection correspond
à la circonvolution pariétale ascendante

L'aire psycho-sensitive :
En arrière de l'aire sensitive primaire s'étend une aire secondaire.
une lésion de cette aire :


Sensations élémentaires normales et aucun symptôme
d'anesthésie,

mais aucune impression d'ensemble (agnosie).

Il est incapable d'identifier les objets qu'il touche et a perdu
complètement le sens des attitudes.

Dans cette aire sont enregistrées les images tactiles
antérieurement acquises :
Intégration des sensations présentes et Mémoire des perceptions.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens

Les aires visuelle :
Les voies de la sensibilité visuelle consciente, partiellement croisées dans
le chiasma, aboutissent dans la région occipitale.

Une lésion de l'aire visuelle entraîne une cécité partielle correspondant à
une région définie du champ visuel.
La rétine se projette point par point sur l'aire visuelle, mais le territoire
cortical correspondant à la fovea est relativement très étendu.

Aire psycho-visuelle :
La stimulation électrique entraîne des hallucinations évoquant des objets
ou même des scènes.

Une lésion partielle entraîne une agnosie visuelle : le sujet voit les objets,
mais ne les reconnaît pas ; il a perdu tout souvenir des perceptions
antérieures.

Exemple dans la cécité verbale : le malade voit parfaitement la page
écrite placée sous ses yeux, mais il ne peut en déchiffrer un mot, comme si
cette page était composée de signes inconnus.

Une lésion plus vaste ou diffuse des lobes occipitaux crée une «nuit
psychique » cad que le sujet est aveugle et a perdu tout souvenir de ses
perceptions visuelles antérieures.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Les formations extra corticales :

L'hypothalamus : siège de toute la gamme des réactions
viscérales liées à l'expression des émotions :

variation de diamètre de la pupille,

dilatation ou contraction des vaisseaux cutanés
(rougissement ou blêmissement),

variation des rythmes respiratoire et cardiaque,

relâchement des sphincters,

émission des larmes,



hérissement des poils,
sudation...
Le thalamus : sert de relais général à toutes les formes de
sensibilité.
L'excitation des diverses régions du thalamus permet
d'obtenir toutes les réactions émotionnelles, qu'elles soient
somatiques (cris, tremblements... déclenchés par
l'intermédiaire des noyaux gris moteurs) ou viscérales.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Les formations extra corticales :

Le rhinencéphale est constitué par une large bande de cortex située sur la face interne des hémisphères, audessus et au-dessous des grandes commissures. Sa structure est relativement simple (il ne comprend guère que
deux couches de neurones) et sa grande ancienneté (il forme la quasi-totalité du cerveau des mammifères
inférieurs) l'opposent au cortex.
Le rhinencéphale reçoit électivement les influx olfactifs d'où son nom (du grec rhinos : nez) mais il reçoit
également des influx tactiles, visuels, auditifs
Deux domaines semblent particulièrement concernés par l'activité rhinencéphalique : la mémoire et
l'affectivité.

Une lésion du rhinencéphale entraîne un état d'angoisse, plus rarement une sensation de plaisir.

Au niveau du rhinencéphale s'opèrent le contrôle et la coordination des réactions émotionnelles et
probablement la coordination des instincts : recherche des aliments, instinct de conservation, instinct sexuel...
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Les formations extra corticales :



Corps striés et cervelet :
Des lésions des corps striés sont à l'origine de la maladie
de Parkinson (tremblements plus ou moins généralisés,
associés à une attitude figée et inexpressive) et de la
chorée, ou «danse de Saint-Guy » (mouvements
incoordonnés)
Une lésion :

des troubles majeurs de l'équilibre et de la coordination motrice.

Pb de répartition du tonus musculaire et de la régulation de la
motricité.
Formation réticulée :
La formation réticulée s'étend du bulbe à l'hypothalamus
et comprend les 9/10 des neurones du tronc cérébral.
Elle maintient le cortex à l'état d'éveil et assure la
régulation de la vigilance.
Une lésion :

un état voisin du sommeil. Les hypnotiques agissent par inhibition
de cette région du névraxe.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes Crâniens :


Choc céphalique suffisamment sévère pour entraîner un traitement médical (J.-S.
Bryden).
Incidence : 2 à 3 millions de cas par an (hospitalisés).

Pour 100 000 habitants,


2000 sont admis dans un service de traumatologie,

300 restent hospitalisés en observation au moins une nuit,

20 seront transférés pour un bilan et des soins neurochirurgicaux : ici à l'état de TC
grave défini par un coma,
 2 vont succomber,
 16 auront une récupération convenable,
 2 conserveront une invalidité majeure.
Au bilan : 3000 nouveaux invalides majeurs par an et plus de 100 000
personnes présentant des séquelles graves
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens :


TC liés à accidents (de la voie public, domestique …)
 Candidat type (jeune homme moins de 30 ans)
TC relevant de l’accident il est souvent associé à :

Polytraumatisme qui peut engager le pronostic vital ou
fonctionnel ultérieur (traumatisme maxillo-facial,
thoracique, abdominal, des membres, du rachis...) ;
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens :
La tomodensitométrie (scanner), permet la mise en
évidence et le suivi des lésions cranio-cérébrales et
de poser les indications chirurgicales.



hématome extra-dural (entre l'os du crâne et l'enveloppe du cerveau),
hématome sous-dural (entre cerveau et enveloppe), hématome intra-cérébraux
(dans le cerveau). Ils peuvent provoquer un effet de masse (compression) et
induire une souffrance cérébrale secondaire par engagement (tronc cérébral
ou cervelet sont repoussés hors du crâne vers la moelle épinière, ce qui
provoque un écrasement très grave de ces structures) ;
des lésions cérébrales diffuses sans effet de masse (l'axe du cerveau n'est
pas modifié) : gonflement (œdème) diffus, petites contusions diffuses ;
les lésions du tronc cérébral sont rarement accessibles au scanner en urgence,
mais ne relèvent pas, habituellement, d'indications chirurgicales.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Evaluation du Coma
Le Coma définit le TC grave
Il est évalué par sa profondeur (Echelle de
Glasgow) et sa durée

Echelle de Glasgow (Score de 3 à 15):
Ouverture des yeux
Réponse verbale
Meilleure réponse Motrice
4 Spontanée
5 Orientée
6 Obéit à l'ordre oral
3 Au bruit
4 Confuse
5 Orientée à la douleur
2 A la douleur
3 Inappropriée
4 Évitement M. sup. à la douleur
1 Jamais
2 Incompréhensible
3 Flexion M. sup. à douleur
1 Rien
2 Extension M. sup. à douleur
1 Rien
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Evaluation du Coma


Profondeur du coma :

G4 (score de 4 à l'échelle de Glasgow) correspond à la décérébration,

G5-G6 à la décortication,

G7 la main du patient est déjà capable de s'orienter vers le lieu de la stimulation
douloureuse,

G8 correspond à l'état d'éveil (avec un score minimum à 5 pour l'échelle motrice).
Par sa durée :

un coma est considéré comme prolongé au-delà de 3 semaines.

la durée du coma est le meilleur facteur pronostic clinique précoce (plus il est long,
moins bonnes sont les chances de récupération).

Cette durée est le plus souvent corrélée à la profondeur (sauf cas particuliers :
difficultés d'évaluation de la profondeur initiale, hématome pouvant être levé
rapidement par chirurgie).
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Sortie du coma


A ce stade d'évolution admissions dans les services de rééducation dans un
délai post-traumatique de quelques jours pour les cas les plus légers (bon
pronostic), à 2-3 mois pour les cas les plus lourds.
Dans environ 4 % des cas, le patient n'évolue pas et reste en état
végétatif.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Principaux tableaux d'éveil




Syndrome de déafférentation motrice: locked-in syndrome : le patient
présente une tétraplégie et une diplégie faciale (atteinte bilatérale du nerf
facial) sans latéralité du regard; la conscience peut être quasi complète
avec établissement d'un code de communication avec le sujet.
Mutisme akinétique: on observe un clignement des paupières à la menace,
des mouvements conjugués des yeux. L'examen neurologique est " normal ",
mais aucune consigne ne peut être exécutée. Dans la forme complète, le
patient est immobile, incapable de communiquer et de s'alimenter.
Confusion post-traumatique: elle se manifeste par l'obnubilation de la
conscience (Glasgow entre 8 et 15) : anomalies de la perception,
désorganisation de la pensée, augmentation de l'activité psychomotrice.
Amnésie post-traumatique: oubli à mesure, désorientation temporospatiale, non reconnaissance des proches. L'examen neurologique peut, par
ailleurs, être normal.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Sortie du coma

Prise en charge à ce stade :

Poursuite du nursing et de la rééducation neuro-orthopédique.

Soit persistance des déficits par lésions irréversibles, soit à une récupération par
reprise d'activité des territoires lésés.

Il convient de guider l'autonomie physique et intellectuelle du blessé en intervenant
dans les moments privilégiés d'éveil et de respecter les périodes de repos d'un
patient fatigable et déstructuré.

C'est l'observation soigneuse de l'activité spontanée du sujet qui doit guider sa prise
en charge, plus que les activités dirigées,

Il faut repérer l'impossibilité de percevoir et d'intégrer les stimulations et messages
visuels ou auditifs,

Les persévérations sur les consignes et leur oubli immédiat, pour adapter la relation
avec le blessé, dans une période où l'on ne peut compter sur sa collaboration.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Sortie du coma


Evolution des déficiences: Déficits neurologiques
Les paires crâniennes (nerfs innervant notamment la face et les organes
sensoriels : audition, vue, olfaction, motricité oculaire, buccale, pharyngée
etc.) :

Anosmie (perte de l'odorat) fréquente si traumatismes de l'étage antérieur avec
lésions frontales ;

Troubles neuro-ophtalmologiques : en dehors des traumatismes directs de l'œil,
l'atteinte centrale des nerfs oculomoteurs et des voies visuelles est fréquente,
pouvant entraîner une baisse d'acuité visuelle, un déficit du champ visuel, une vision
diplopique (double) ;

Surdité par atteinte des voies auditives, avec parfois syndrome vestibulaire associé
(troubles de l'équilibre...) ; en cas d'atteinte motrice pyramidale bilatérale (cf. cidessous) : fréquents troubles de l'articulation du langage et de la déglutition ;
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Sortie du coma


Evolution des déficiences: Déficits neurologiques
Système nerveux central (cerveau, cervelet, tronc cérébral...). Ces
atteintes s'expriment par :

Hémiplégies : toutes leurs formes cliniques sont possibles (en fonction du niveau des
atteintes des voies motrices), elles sont soit unilatérales, soit bilatérales, et plus ou
moins sévères ;

Mouvements anormaux, uni- ou bilatéraux, plus ou moins sévères, soit
involontaires, soit par troubles du mouvement volontaire (syndrome cérébelleux,
dyskinésies).
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Sortie du coma

Evolution des déficiences: Déficits neuropsychologiques

Troubles du langage : ils peuvent se situer à différents niveaux, être afférents
(perception et compréhension) et/ou efférents (expression) ;

Troubles de l'attention : ils peuvent toucher les différents types d'attention, et sont
extrêmement fréquents ;

Troubles de la mémoire : touchant la mémoire à court terme (faits récents) ou la
mémoire à long terme (faits anciens) ;

Troubles perceptifs : ils sont essentiellement visuels et concernent la reconnaissance
d'objets, d'images, de l'écriture ou des physionomies,

Troubles praxiques : un certain nombre de sujets ont des difficultés à réaliser des
séquences gestuelles ou reproduire des figures géométriques alors qu'ils n'ont pas
de déficit moteur ;

Troubles des fonctions exécutives : dans ce cas, c'est la planification des actions
qui est impossible ou perturbée.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Sortie du coma

Evolution des déficiences: Psychologiques

D'ordre lésionnel



Lésions frontales (zone frontale du cerveau) peuvent entraîner soit un apragmatisme
(incapacité à réaliser des activités concrètes, productives), soit une perte du contrôle, une
impulsivité, et majorer des tendances psychopathologiques latentes antérieures à l'accident ;
Les lésions temporales et l'épilepsie temporale (due à une lésion à ce niveau) peuvent
provoquer des troubles permanents de l'humeur, une altération de la conscience de soi avec
sensation de dépersonnalisation ou d'irréalité, et des anomalies du comportement sexuel ;
Les manifestations paroxystiques (soudaines, souvent passagères) correspondent à toute la
gamme des émotions : anxiété, peur intense, sensation de colère entraînant des accès
d'agressivité, automatismes moteurs, fugue... Ces troubles spectaculaires sont particulièrement
fréquents et bruyants en phase initiale chez le patient non paralytique, justifiant des
dispositions de soins adaptés, en particulier la prescription de traitements médicamenteux.
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens : Sortie du coma

Evolution des déficiences: Psychologiques

D'ordre réactionnel

/avec la prise de conscience par le blessé de son état et des réactions de son entourage.


La période dépressive est une étape constante chez les sujets qui retrouvent une mémoire de
fixation suffisante.

nécessaire à l'amorce du travail de « deuil » ;

une première phase de deuil de l'atteinte physique,

suivie d'une deuxième, du potentiel intellectuel perdu.
L'intérêt des évaluations neuropsychologiques et la connaissance des modèles évolutifs
permettent

information précoce du blessé et de ses proches,

la recherche de solutions adaptées au handicap

le suivi du contexte médico-légal (protection des biens, tutelle, etc.).
MECANISMES LESIONNELS Cérébraux
Traumatismes crâniens :

L'évolution des déficits liés au TC (d’après étude sur 62 TC graves).

À un mois,


76% patients sont hémiplégiques, dont plus de la moitié (52%) avec un déficit
sévère,

24% avec une hémiplégie bilatérale.
Passé un an :

Seuls 16% des patients sont toujours hémiplégiques

5% gardent un déficit sévère

22% gardent des mouvements pathologiques, dont la moitié avec des
conséquences graves

Donc 57% de rétablissement complet à 1 an.
 Moins de 30 ans favorisés
MECANISMES LESIONNELS
Cérébraux, médullaires, neuromusculaires, ostéo-articulaires






LÉSIONS CÉRÉBRALES PRÉCOCES
TRAUMATISMES CRÂNIENS
ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX
TUMEURS CÉRÉBRALES
MALFORMATIONS CÉRÉBRALES
ENCÉPHALOPATHIES
MECANISMES LESIONNELS
Cérébraux, médullaires, neuromusculaires , ostéo-articulaires







BLESSÉS MÉDULLAIRES
SPINA BIFIDA
POLIOMYÉLITE
AMYOTROPHIES SPINALES
NEUROPATHIES
MYOPATHIES
AUTRES LÉSIONS NEURO - MUSCULAIRES
MECANISMES LESIONNELS
Cérébraux, médullaires, neuromusculaires , ostéo-articulaires





MALFORMATIONS
AMPUTATIONS
DYSPLASIES ET DYSTROPHIES OSSEUSES
SCOLIOSES ET CYPHOSCOLIOSES
LÉSIONS
 INFLAMMATOIRES,
 INFECTIEUSES
 RHUMATISMALES

AUTRES LESIONS OSTEO-ARTICULAIRES