Charles d`Orléans Sa naissance : 1394 à Paris. Une famille de sang

Transcription

Charles d`Orléans Sa naissance : 1394 à Paris. Une famille de sang
Charles d’Orléans
Sa naissance : 1394 à Paris.
Une famille de sang royal : fils aîné de Louis d’Orléans qui était lui-même fils de Charles V,
frère de Charles VI et neveu de Jean de Berry. Sa mère, Valentine Visconti, est la fille du duc
de Milan. Charles d’Orléans est lui-même le père du roi Louis XII.
Voué par sa naissance à l’action politique et militaire, les événements le conduisent à se
consacrer à la littérature.
Une vie tourmentée : morts et guerre
En 1407, Charles a treize ans lorsque son père est assassiné par des hommes de main
de son cousin jean sans Peur, duc de Bourgogne.
En 1408, sa mère meurt à son tour.
En 1409, c’est la mort de sa jeune épouse Isabelle, fille du roi Charles VI.
En 1415, mort de sa deuxième épouse, Bonne d’Armagnac, âgée de seize ans.
1410-1415 : Charles s’engage dans la lutte contre le parti des Bourguignons. Ses partisans,
son oncle Jean de Berry et d’autres membres puissants de sa famille, se regroupent autour de
lui, sous l’égide de Bernard d’Armagnac, son nouveau beau-père. Son parti est connu sous le
nom de parti des Armagnacs. Mais en 1415, il est fait prisonnier à la bataille d’Azincourt et
part en captivité en Angleterre.
L’exil et la vocation poétique (1415-1440) : Charles, voué au désœuvrement dans son exil
doré, consacre son temps à la poésie. Il compose 125 poèmes en anglais qui renouvellent
considérablement les thèmes poétiques de son époque : regret de la patrie, douleur de la
captivité, passage du temps, la vieillesse et la mort ; autant de motifs littéraires qui seront
déclinés par les poètes de la Renaissance.
L’activité diplomatique (1440-1448) : il mène une intense activité diplomatique pour
réconcilier la France et l’Angleterre mais sans véritable succès.
La cour de Blois et l’activité poétique : En 1440, il épouse Marie de Clèves, fille du duc de
Bourgogne. Charles d’Orléans quitte alors la vie politique et se retire pour se livrer au
« nonchaloir », à une sérénité mêlée de mélancolie, dans l’étude et l’écriture, loin des troubles
du monde. Il reçoit des poètes et des beaux esprits et instaure des concours poétiques.
1444 : Le prince poète réunit dans un manuscrit ses œuvres et celles de ses amis. On y trouve
deux poèmes de François Villon : la ballade de contradiction et l’épître à Marie d’Orléans.
Ce recueil s’organise selon un plan esthétiques distinguant les ballades amoureuses, les
ballades diverses, les chansons et les complaintes. Ces poèmes sont en français, en latin et en
anglais.
Place de son œuvre dans l’histoire littéraire :
Dans le registre amoureux, Charles d’Orléans renoue avec le XIIe siècle, âge d’or de
la poésie courtoise. Mais ses vers mêlent raffinement courtois et tracas quotidiens. Il contribue
ainsi, au même titre que Villon et Christine de Pizan à doter de réalisme le sujet poétique. La
figure du poète acquiert une individualité, une identité nourrie des expériences de l’auteur, de
sa vie soumise aux dangers et aux souffrances. Ses poèmes composent le récit d'une
expérience intérieure, d'une méditation sur le « moi » à travers le passage du temps et
l’expression de la souffrance. En ce sens, il fut reconnu comme un précurseur par les poètes
du XIXe siècle qui firent de l’histoire du « moi », réaliste ou fantaisiste, le sujet de leurs
recueils, de Victor Hugo aux Complaintes de Jules Laforgue.
Charles d’Orléans
Dans l’usage des formes poétiques, la poésie de Charles d’Orléans constitue une étape
fondamentale vers la Renaissance. En effet, sa forme de prédilection est le rondeau de douze
ou quinze vers, très proche, par la forme et les thèmes, du sonnet qui triompha au siècle
suivant.