• Contact presse : Fabienne Pinet 06 17 81 05 33 – fabienne.pinet

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 Contact presse : Fabienne Pinet 06 17 81 05 33 – [email protected] / Anne Raffailla -Desfosse – frederi .naud.diff@gmail. om
Informations complémentaires : http://jeja kie.blogspot. om / Administration – production : la Cuisine asso iation
Adolescent, je veux écrire, être poète. J’imite Victor Hugo, mal ; Saint Paul Roux, pire. Et alors que j’essaie de copier Rimbaud,
je reçois une lettre de ma grand-mère. Sur un papier publicitaire, elle a écrit dans tous les coins un patchwork de phrases, passant
d’un sujet à l’autre. C’est son habitude de nous écrire un flot de phrases sans queue ni tête sur des bouts de papiers, d’enveloppes
ou de tracts. Habituellement, exaspéré, je ne prends même pas la peine d'ouvrir. Mais ce jour-là, je lis et je trouve ça beau.
Énervant, mais beau.
J'essaie de l’imiter par association d’idées. J’ai l’impression désagréable - coupable - d’emprunter le chemin qui mène à sa folie ma grand-mère ayant été internée plusieurs fois en hôpital psychiatrique. Les premières fois, j’en sors épuisé.
De ce flot de mots qui surgissent jours après jours, naît un personnage que j'appelle tantôt Jacky, tantôt Jackie.
Il exprime toute la violence que je contiens si bien en société. C'est mon défouloir, mon putching-ball, mon vide-ordure,
mon trop plein. Il-elle est cruel-le, violent-e, sadique, indécent-e, vulgaire…
À 28 ans, je brûle ces textes que je juge trop durs. Mais l’autodafé ne sert à rien, ils reviennent 10 ans plus tard. Si je ne suis pas
sûr que ce soient les mêmes, c’est au moins la même source, la même violence. Mais qu’en faire ?
Lorsque Jeanne Videau me demande de les dire sur scène, je refuse. Pourquoi donner ça au monde ? Il a fallu la découverte
des textes des fous de Saint-Alban (les Traits-d’union), pour que cela prenne un sens : si je m’autorise à dire en public ces textes
qui n’étaient pas prévus pour la scène, comment refuser à d’autres d’y amener les miens ?
J'écris le texte final avec la complicité de Jeanne Videau, Marie-Charlotte Biais et Jérémie Scheidler, lors
d'une semaine de résidence au théâtre du Tracteur, en janvier 2013, à partir d'improvisations scéniques et d'échanges sur le fond et
la forme.
Frédéric Naud
Un jeune homme et sa folie racontent leur "vie commune" depuis l'enfance jusqu'à la rupture.
Au milieu d'une avalanche de draps, un jeune homme et une jeune fille font halte. Que fuient-ils ?
Lui, le pantalon à pinces dans ses rangers, a le visage dissimulé sous une cagoule noire.
Elle, pieds nus, porte une veste trop grande sur sa chemise de nuit. Elle, cache son visage derrière un grand sombréro.
Qui sont-ils ?
Lui, allume une caméra et se confie : "Avant de partir, je voudrais laisser un message à tous ceux qui comme moi, ont toujours tout
ravalé pour être parfait."
Elle, se tait.
Lui, décrit son enfance rangée, bourgeoise, de petit garçon sage au milieu d’une marée de femmes. Il, raconte sa quête pour être
l’enfant parfait d’un père trop absent. Puis il, raconte la mauvaise rencontre, l’accident, le coma, le réveil et la décision de suivre la
voie du père.
Elle, est plus étrange. Elle, parle de son “tout-petit” qu’elle semble avoir perdu, ou des mouches dont elle est jalouse, ou du mal
qu’elle se fait pour être bella-bella, jusqu’à la mauvaise rencontre, l’accident, le coma, le réveil...
Si, il et elle, nous confient ce patchwork de souvenirs ; si, il et elle, lèvent peu à peu le voile sur le chaos de leur étrange passé, ce
n’est pas pour s’en plaindre. C’est pour nous inviter à les suivre.
(…) Lui : A la messe, je voulais croire. Croire pour de vrai. Mais je n’ai jamais réussi, à cause des mouches.
Elle : Jalouse. Jackie est jalouse de la mouche.
Lui : Pourtant je m’efforçais : agenouillé, les mains croisées, les yeux fermés… j’attendais que ça vienne. Mais il y avait trop de
mouches.
Elle : Libre d’aller où elle veut, la mouche : merde, fleur, mur, mûre…
Lui : Elles se posaient sur mes joues, mes paupières…
Elle : Jalouse de ses deux gros yeux moirés, jalouse de ses quatre petites ailes, jalouse de ses six pattes agiles.
Lui : Mes mains, mes doigts…
Elle : Jackie veut voler comme la mouche de mûres en murs, de fleurs en merdes, de merdes en merveilles. Alors elle emprunte à
la mouche ses quatre petites ailes. Elle veut, comme la mouche, se frotter le nez tout en se grattant les fesses. Alors, elle emprunte
à la mouche ses six petites pattes. Elle veut voir le monde à facettes, emprunte pour cela les deux gros yeux moirés. Et que voitelle ? Une mouche qui n’a plus rien d’une mouche. (…)
« Je, Jackie » a la forme d’un témoignage.
Il raconte comment admettre, négocier et vivre avec ce que l’on nomme communément « ses démons ». Ce terme contextualise
déjà clairement dans quel monde et sous quelle morale évolue notre personnage.
Un monde cloisonné, comprimé dans la culpabilité, un monde normalisant dans lequel brille des idéaux inhumains encourageant
toute forme de fanatismes, non nécessairement religieux, mais balisés d’« icônes de perfection, d’unicité », condamnant
implicitement toutes formes d’aspérités, de troubles, de vertiges.
Il est bien question de marge, vivre en marge de ce système de valeur. Cohabiter avec ce qui de nous, nous échappe, prendre
le risque de vivre avec, cohabiter avec cette peur, l’intégrer et la défendre contre un système d’uniformisation bientôt criminelle.
« Je, Jackie » retrace le chemin, familier, drôle et violent, de ce dialogue que nous entretenons avec nous-même, de cette relation
avec notre double irraisonné, que l’on tente incessamment de pacifier.
Jacky-ie s’incarne en deux corps, en deux sexes, complexifiant ainsi davantage le rapport à cet autre nous-même, étranger :
Jacky comme l’enveloppe physique de notre héros, comme l’héritier de cette culture de la perfection.
Jackie comme l’incarnation de tout ce qui est en nous réprimé, indisciplinable.
Frédéric Naud
Auteur-conteur depuis le début des années 90, je raconte seul ou en duo. Avec Chloé Lacan d'abord, avec Jeanne Videau depuis
2005. Toutes deux sont d'étourdissantes partenaires de scène : au jeu, au chant et à l'accordéon, elles savent "magifier" le récit
d'un simple regard, d’une moue incongrue, d'un mot-giffle, d’un chant de diva ou d'un air d’orgue papale. Après la "Trilogie
Théopolitaine", dont les musiques sont de Chloé, je créé avec Jeanne "L'Idiot Sublime", un portrait de Nasrédine Hodja en mille et
une histoires et autres idioties.
"Le Road-movie du Taureau bleu" est un solo, qui se veut le premier volet d'une nouvelle trilogie. Suivront donc : "Je, Jackie" (duo
pour Jeanne et Jérémie Scheidler, musique de Chloé, vidéo de Jérémie et mise en scène de Marie-Charlotte Biais) et "Tosquelles,
le déconniâtre" (duo pour Jeanne et moi). Ces trois spectacles interrogeront nos normes mentales.
http://frederic.naud.blogspot.com
Je publie aux éditions CMDE un livre-accordéon : "Ainsi soit-il !". J'y réécris et illustre le conte du petit poisson d'or.
www.editionscmde.org
Cie la Controverse
Le projet "Je, Jackie" est né à l'initiative de Jeanne Videau. C'est elle qui, la première, a senti que les textes de Frédéric Naud
pouvaient être amenés sur scène, qui a voulu les dire en public et qui les a fait découvrir à ses collègues de La Controverse.
La compagnie La Controverse est un collectif qui a été créé en janvier 2009. Elle a pour but de développer les échanges, de
provoquer les rencontres, elle est un lieu de métissage. Les artistes invités à travailler en son sein s’emparent de sa structure, et
travaillent collectivement à la conception et à la construction de projets de nature pluridisciplinaire et tournés vers les écritures
contemporaines.
http://compagnielacontroverse.fr
Je, Jackie est le deuxième volet d’une trilogie dans laquelle je souhaite interroger nos normes mentales, à la lumière de mes
expériences (familiales, amicales, professionnelles).
Le Road-movie du Taureau bleu Solo de conte, à partir de 9 ans - 1h15 – Créé en août 2013 à Capbreton
Par ce premier volet, je voulais expliquer le handicap mental à ma fille qui, à 8 ans, ne comprenait rien à ma tante Domino (une
simple d’esprit, disait ma grand-mère). Ensuite parce que c’est un thème que je connais bien, qui me touche depuis toujours et dont
les questions politiques, sociales et médicales renvoient, me semble-t-il, à nos humanités. Et enfin, parce que je voulais relever
le défi d’écrire une histoire sur ce thème sans être ni moqueur, ni pesant.
Sur 6 mois, j’ai passé une trentaine de jours en ESAT, MAS, foyer d’accueil… J’ai rencontré, discuté, interrogé les résidents,
éducateurs, psychiatres, psychologues, directeurs, lingères, cuisinières… afin d’entendre un maximum de points de vue sur ce que
c’est qu’être en situation de handicap mental aujourd’hui.
http://fredericnaud.blogspot.com
Tosquelles, le déconniatre Conte, chant et accordéon (avec Jeanne Videau)
Dans ce dernier volet, je voudrais raconter la vie « donquichotesque » de François Tosquelles, psychiatre catalan trop peu connu et
qui a pourtant révolutionné la psychiatrie française d'après-guerre en prétendant que pour bien soigner les malades, il fallait d'abord
soigner l'hôpital.
L'écriture de ce troisième volet doit débuter en 2014.
En pratique
Durée : 1h00
Public : à partir de 14 ans
DIFFUSION / PRESSE
Fabienne Pinet
[email protected]
06 17 81 05 33
(De nov. 2013 à fév. 2014.)
Ensuite Anne Raffaillac-Desfosse reprendra la diffusion de «Je, Jackie»
PRODUCTION / ADMINISTRATION
La Cuisine association
06 52 57 51 93 / [email protected]
2 rue Roc 31300 Toulouse
N° Licence : 2-1065451 / 3-1065452

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