Éditorial - Festival gnaoua
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Éditorial - Festival gnaoua
Sommaire ÉDITORIAL 17ème ÉDITION FORUM «L’AFRIQUE À VENIR», 13 et 14 juin L’ANTHOLOGIE DE LA MUSIQUE GNAOUI HOMMAGE A FEU ET-TAYEB HOUDAIFA LES LIEUX DU FESTIVAL RÉSIDENCE ARTISTIQUE LES FUSIONS PROJECT TYOUR GNAOUA & SEFARAT AL KHAFAA LES CONCERTS SUR LES GRANDES SCÈNES LES CONCERTS INTIMISTES LA PARADE D’OUVERTURE ET LES OFF L’ARBRE À PALABRES #GNAOUA LIVE BIOGRAPHIES DES ARTISTES INTERNATIONAUX LES MAÂLEMS GNAOUA BIOGRAPHIES DES ARTISTES MAROCAINS SCÈNE OULAD MOGADOR NOS PARTENAIRES CONTACTS P4 P6 P8 P12 P14 P20 P22 P26 P28 P30 P34 P35 P36 P37 P38 P46 P56 P60 P61 P62 Éditorial Chacun s’accorde à dire qu’à travers l’expression et l’art gnaoui c’est toute la puissance de la culture africaine qui résonne en terre marocaine et bien au delà. Et c’est aussi cela que nous n’avons cessé de rappeler, avec humilité et de manière inlassable, au cours de ces 17 années : au Maroc nous sommes d’abord africains ! Un ancrage à valoriser et à interroger, parce qu’il est un des fondements de notre universalité, et donc de notre avenir. Alors que la majorité des regards étaient trop longtemps tournés vers le Nord, les évolutions politiques et économiques de ces dernières années mettent l’Afrique subsaharienne au cœur de toutes les attentions : une Afrique reconsidérée au niveau international, un nouvel horizon de croissance, une Afrique courtisée. Le Maroc, seul pays d’Afrique aux frontières européennes, se situe dans un axe de premier plan, une porte d’entrée sur un continent d’aspiration. Quoi de plus légitime donc, à l’occasion du Forum du Festival, que de s’interroger sur cette autre histoire qui est la nôtre, celle de notre africanité et de nos liens profonds avec nos voisins de l’autre rive saharienne. 17 ans après, nous rappelons les bases d’un débat qui nous a toujours interpellés et qui nous permettra aussi de mieux comprendre l’héritage culturel des Gnaoua. 4 Car si notre volonté est d’éclairer sur notre histoire africaine pour mieux appréhender l’Afrique à venir, notre démarche permanente est de valoriser la force de la culture de notre continent qui s’exprime brillamment et naturellement par la musique. Parce que nous sommes convaincus que la musique et les arts joueront un rôle fondamental dans le devenir du continent africain et donc du Maroc, et comme le disait Nelson Mandela « La politique peut être renforcée par la musique, mais la musique a une puissance qui défie la politique. » La parution de l’anthologie de la musique gnaoui est une pierre de plus à notre édifice et nous espérons qu’elle ouvrira de nouvelles perspectives pour cet art ancestral et cette confrérie qui, pour cette nouvelle édition, accueillera encore une fois des artistes exceptionnels. Les plus grands maalmines Gnaoua du Maroc fusionneront avec des musiciens aussi talentueux que Marcus Miller, Bassékou Kouyaté, Ibrahim Maalouf, Didier Lockwood et nous invitent encore une fois à des concerts uniques, devenus la marque du festival réels moments de célébration et de communion des cultures. Neila TAZI ABDI Administrateur A3 Groupe Productrice & Directrice du Festival 5 L’Afrique au cœur ème de la 17 édition Lorsque le festival a débuté, l’un de ses piliers fondamentaux était la revendication des racines africaines de la culture Maghrébine. A l’époque, c’était nouveau et la jeunesse marocaine s’y est immédiatement identifiée. Tout au long de ces 17 ans d’existence, cette identité africaine a été un axe fort, la colonne vertébrale sur laquelle s’est bâtie notre événement. Votre événement! Force est de constater que le public s‘est approprié les thèmes que nous développions, immédiatement et avec enthousiasme. Il est toujours émouvant de voir les résultats de son travail dépasser ses propres espérances. Et cela nous a poussés à nous dépasser : combien d’artistes, galvanisés par la ville/ l’ambiance/ les gnaoua/ la chaleur du public ont donné à Essaouira des concerts mémorables, atteints des sommets sur ces scènes balayées par le vent, partagé des moments qui ont marqué leur carrière. La mise en avant d’un héritage africain méconnu et la sauvegarde de la culture des gnaoua ; un patrimoine unique au monde en voie de disparition ; ont été les éléments déclencheurs qui ont donné naissance au festival. Très vite, s’y est adjoint une troisième composante essentielle : la jeunesse marocaine, et son engouement sans faille pour le festival gnaoua. Cet enthousiasme a traversé les frontières et notre événement est devenu un rendez-vous de référence pour la jeunesse maghrébine tout d’abord, puis internationale. Depuis 17 éditions, nous continuons à creuser ces trois sillons de diverses manières. Tout d’abord, à travers la programmation artistique faisant la part belle aux maâlems et aux musiques africaines, qu’elles soient traditionnelles ou plus urbaines. Cette année, le griot malien Bassékou Kouyaté côtoiera le jazzman Marcus Miller, le reggae man sénégalais Meta & the Cornerstones et la soul/folk issue des diasporas avec la somptueuse Ayo. L’originalité de la musique fait écho à une réflexion sociétale novatrice. Le forum, rendez-vous créé il y a deux ans et qui s’est rapidement imposé comme un lieu d’échanges et de paroles d’une liberté rare, est cette année consacré à « L’Afrique à venir ». 6 Un thème d’actualité en ces temps où, face à la montée des xénophobies, on assiste aussi à des rapprochements économiques jamais vus au sein du continent africain. Des échanges forts qui s’affranchissent des tutelles européennes et américaines, et augurent d’une ère nouvelle. Ce modèle mondial émergent se construit « à l’africaine ». Creuser plus loin la connaissance de notre identité est un chemin que nous suivons depuis le début. Et à côté des apogées festives que constitue chaque édition du festival, nous travaillons sur le plus long terme, notamment avec le projet de l’anthologie de la musique Gnaoua ; un labeur méticuleux de plusieurs années qui sera diffusé durant le festival, en juin prochain. Modernité/tradition … ou plutôt extrême modernité et traditions ancestrales ne sont plus antagonistes, depuis la déferlante des réseaux sociaux. On ne compte plus les blogs/ pages facebook/compte twitters ou instagram animés par des fans de la culture gnaoua. C’est pourquoi, l’année dernière, est né le « Gnaoua Live ». Animée par des jeunes marocains passionnés du festival et de la musique gnaoua, cette plateforme multimédia permet de vivre le festival via le web. Cette ouverture vers l’avenir se retrouve également dans l’un des projets de création artistique les plus innovants que nous ayons porté : Tyour gnaoua project. Les festivaliers sont désormais accoutumés aux fusions entre musiques gnaoua et autres esthétiques (jazz, hip hop, soul, traditionnelles..). Mais le mâalem Abdelslam Alikane (co-directeur artistique et qui fait partie de l’equipe fondatrice du festival) a eu l’idée de se tourner vers des musiciens qui n’étaient pas issus du « terreau » des confréries gnaoua, mais qui pourtant ont donné leur cœur à la tagnawite. C’est à la fois une réflexion sur l’appartenance à une identité, la transmission vivante d’un patrimoine oral et ses évolutions et une initiative dans l’esprit d’ouverture et de générosité des gnaoua qui accueillent l’étranger avec bienveillance. Bienvenue dans cette 17ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira ! 7 Forum «l’Afrique à venir» Les 13 & 14 juin Organisé en partenariat avec le Conseil National des Droits de l’Homme Dès la préhistoire, et comme le révèlent depuis longtemps les fouilles archéologiques, les rapports entre les « deux rives » du Sahara se sont établis sur divers plans : politique, spirituel culturel et économique. Dans ce berceau de l’humanité qu’est l’Afrique, les relations humaines qui se sont forgées au-delà des frontières géopolitiques ont ainsi donné naissance à une histoire commune, inégalement partagée mais –heureusementde plus en plus connue grâce aux nombreux travaux scientifiques de ces dernières décennies. Reliés par de multiples pistes caravanières, les lieux de mémoire de cette histoire, toujours actifs voire en expansion pour certains, disparus ou menacés pour d’autres, en témoignent ; de ses accomplissements et de ses tourments. Alimenté par un mouvement culturel neuf et vigoureux (la négritude), nourri par des courants politiques socialisants et allié du Mouvement des non alignés, le panafricanisme connaît son heure de gloire. Tous les espoirs sont permis alors et le continent fait front pour achever son émancipation encore entachée par le maintien de l’apartheid et des dernières colonies portugaises (Mozambique, Angola, Guinée-Bissau) et française (Algérie). Djenné, Ghana, Awdaghost, Gao, Agadès, Touat, Tamedoult, Noul, Ghadames, Zawila, Marrakech, Sijilmassa, Sabta, … autant de carrefours, d’escales et de relais entre le bassin méditerranéen et Blad Es Soudan, sillonnés durant des siècles par d’entreprenants négociants musulmans et juifs de Fès ou de Marrakech. Mogador/ Essaouira fonctionne alors comme le port de Timbouctou dont les zaouias et les bibliothèques, récemment menacées, témoignent de cette mémoire et de son intense dimension spirituelle. Le demi-siècle qui suit est à la fois tragique et prometteur. A de trop nombreuses reprises, la dignité et les droits fondamentaux des Africain-e-s sont gravement bafoués durant de multiples guerres civiles et affrontements pour le pouvoir. Périodiques, les crises humanitaires, souvent aigues (famines, réfugiés) installent l’image d’un continent « mal-parti » et irrémédiablement condamné. Sur le plan politique, pratiquement tous les pays connaissent de longues séquences autoritaires, voire despotiques et le panafricanisme paraît comme impuissant face à des élites qui semblent uniquement préoccupées par leur précarré national. La traite négrière puis la brutale intrusion coloniale perturbent en profondeur cette longue tradition, rapprochant et éloignant à la fois les sociétés africaines, et bouleversant leurs relations. Pour tous les pays, cette longue nuit est synonyme de domination, de spoliations et de déséquilibre des ordres sociaux et économiques traditionnels. Le nouvel ordre économique capitaliste met définitivement fin aux réseaux transahariens multiséculaires de commerce et d’échanges humains. Amorcées durant l’entre-deux-guerres et en expansion continue à partir de la Deuxième Guerre mondiale, les luttes pour l’indépendance arriment à nouveau les sociétés africaines les unes aux autres. Partageant les élans et les espoirs de la décolonisation, les peuples et les nouveaux Etats entament le long combat pour la démocratie et le développement. 8 Au début des années 1960, à Oujda, au Maroc, Nelson Mandela, encore libre, vient à la rencontre des nationalistes marocains et algériens. Mais en même temps, l’apartheid est vaincu et des vagues de libéralisation politique se succèdent, bien qu’avec des fortunes variées. Les sociétés affirment sans ambages leur aspiration à l’alternance politique, à la justice et à la dignité. Dans de nombreux pays, malgré les obstacles, la société civile devient un acteur incontournable, alors que sur le plan économique, et en dépit des retards accumulés, de nombreux entrepreneurs confortent leurs ambitions et leurs capacités d’innovation. S’appuyant sur une longue tradition de mobilités, les Africain-e-s intègrent durant cette même période « la planète migratoire » et développent leurs réseaux diasporiques sur le plan subrégional, régional et international. Leur contribution au développement de leurs régions de départ est devenue centrale. 9 Mais c’est probablement dans le domaine de la culture que les créateurs d’Afrique ont démontré leur immense talent et leur savoir-faire. Dans le roman (Ahmadou Kourouma, Wole Soyinka, Naguib Mahfouz, …), la poésie (Léopold Sédar Senghor), les arts plastiques (Osman Sow, Ludovic Fadaïro, Yinka Shonibare, …), la photographie, le cinéma (Idrissa Ouedraogo, Ousmane Sembène, Abderahman Sissako…), mais surtout la musique (Ali Farka Touré, Salif Keita, Oumou Sangaré, Doudou Ndiaye Rose, ... ), ces créateurs se sont à la fois faits les témoins des aspirations fondamentales de leurs sociétés et ont inscrit les cultures africaines dans l’universel tout en esquissant l’Afrique à venir. Insérée depuis des siècles dans l’histoire de l’Afrique, Essaouira a renoué, depuis vingt ans, avec le continent et ses cultures grâce au Festival Gnaoua et Musiques du Monde : une musique et une tradition spirituelle qui témoignent de cette mémoire partagée et des métissages qu’elles nous a légués. Il était donc temps que le Forum du Festival, créé et organisé depuis trois ans en partenariat avec le Conseil National des Droits de l’Homme, se penche sur ce sujet, d’autant plus que le Maroc initie une ambitieuse politique de l’immigration et renoue sur les plans politique et économique avec l’Afrique sub-saharienne. Rassemblant, comme à l’accoutumée, chercheurs et acteurs sociaux, spécialistes et simples festivaliers, le forum ambitionne de revisiter cette histoire sur la longue durée, tout en analysant ce qui fait l’Afrique d’aujourd’hui, ses contraintes et ses atouts, sa place dans le monde d’aujourd’hui, ses dynamiques régionales et ce que pourrait être le rêve, l’ambition de l’Afrique à venir. Comité scientifique : Halima Ferhat, Historienne Marocaine, Spécialisée dans le moyen âge du Maghreb Mina El Mghari, Professeur de l’enseignement supérieur à la faculté des Lettres et des Sciences humaines à Rabat Driss El Yazami, Président du CNDH André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI , Président de la Fondation Anna Lindh pour le Dialogue entre les Cultures, Président de l’Association Essaouira Mogador Neila Tazi Abdi, Administrateur A3 Groupe, Productrice et Directrice du Festival Modérateur : Jean-Céléstin Edjangue – Auteur, écrivain et grand reporter Chef de l’information à Africa 24, responsable et spécialiste des questions de développement de l’afrique. Intervenants pressentis : Etudes Africaines Ahmed Taoufik (Maroc) - Ministre des Habous et des Rita Aouad (Maroc) - Professeur, écrivaine Affaires Islamiques Andre Azoulay (Maroc) - Conseiller de sa Majesté le Mostafa Hassani Idrissi (Maroc) - Chercheur, Professeur Roi Mohammed VI et Président Fondateur de l’Association Essaouira Mogador à l’Université Mohammed V Driss El Yazami (Maroc) - Président du Conseil National spécialiste des littératures orales et chercheur à l’INSS/CNRST des Droits de l’Homme Alain Joseph Sissao (Burkina Faso) - Anthropologue, Abdou Diouf (Sénégal) - Secrétaire général de Issiaka Mande (Québec) - Chercheur, Professeur au département sciences politiques à l’Université du Québec Kofi Annan (Ghana) - Ancien secrétaire général de l’ONU Francois Soudan (France) – Directeur de la rédaction Rachid Benlebah (Maroc) - Chercheur , Professeur à l’Institut des Etudes Africaines Marwane Ben Yahmed (France-Tunisie) - historien, romancier, poète l’Organisation Internationale de la Francophonie de Jeune Afrique Directeur de la publication de Jeune Afrique Aminata Dramane Traoré (Mali) - Femme politique, écrivaine et militante Dolaye Konate (Mali) - Président de l’Association des historiens Africains, professeur, historien, archéologue Catherine Coquery Vidrovitch (France) - Historienne, spécialiste de l’Afrique et professeur émérite de l’Université Paris Diderot Moussaoui El Ajlaoui (Maroc) - Chercheur, professeur à l’Institut des Etudes Africaines Khalid Chegraoui (Maroc) - Professeur d’Histoire et d’Anthropologie Politique à l’Institut des Etudes Africaines, Université Mohammed V 10 Bouazza Benachir (Maroc) - Professeur à l’Institut des Anis Birou (Maroc) - Ministre chargé des Marocains Résidents à l’Etranger et des affaires de la Migration Abderahmane Ngaide (Sénégal) - Professeur, Yahya Abouelfarah (Maroc) - Directeur de l’Institut des Etudes Africaines Babacar Sall (Sénégal)- Egyptologue, poète, Docteur d’Etat ès Lettres et sciences Humaines à l’Université de Dakar Mustapha Naimi (Maroc) - Professeur, chercheur à l’Institut Universitaire de la recherche scientifique( IURS) et coordinateur des études sahariennes pluridisciplinaires à l’Université Mohammed V de Rabat Yasmina Filali (Maroc) - Présidente de la fondation Orient Occident Eléonore Yaméogo (Burkina Faso) Réalisatrice 11 L’anthologie De la musique gnaoua 12 Dans un souci de préservation du patrimoine, l’association Yerma Gnaoua a entrepris la réalisation d’une anthologie dédiée à cet art ancestral et visant la valorisation de sa richesse rythmique, mélodique, lyrique et stylistique. Il fallait, d’abord, écarter de nombreuses pièces issues aussi bien du contact récent avec la chanson populaire citadine que des échanges avec certaines confréries religieuses. Ce travail conforté par une collecte de textes chantés, ambitionne également d’insuffler une dynamique de créativité, en permettant aux musiciens compositeurs et chercheurs, de disposer d’un important fonds de ressourcement pour toute la musique marocaine. Nous connaissons également tout l’intérêt que de nombreux musiciens dans le monde portent à cette musique. Ils trouveront dans cette anthologie une autre occasion de la servir dans le large espace de la world music. Ensuite, nous avons conservé le déroulement conventionnel de la lila en 3 parties (al âda, oulad Bambara, et les mlouks). Nous avons, enfin, intégré certaines variantes régionales et notamment la performance d’isamgane (gnaoua amazighs), la version nordique, les sebtiyyine (gnaoua juifs) et les gangas présahariens. Face à une grande tradition orale dont le propre est de varier constamment tout en conservant ses bases, il n’était pas possible de prétendre à l’exhaustivité, d’autant plus que la variance d’interprétation touche aussi bien le point de vue du maâlem que le contexte dans lequel il évolue. Le rendu change dans l’espace et le temps et au gré du contexte et de l’auditoire. Le choix des maâlems n’établit aucun classement de ces derniers. Il va de soi que tous les maîtres se valent, mais notre seul critère a été d’assigner à chacun le répertoire qu’il maîtrise le mieux ; l’objectif étant de couvrir toute la palette du répertoire. Le propre de la tradition orale étant d’être mobile et changeante, les maâlems des différentes générations ont pris l’habitude d’omettre des pièces et d’en rajouter d’autres. Devant cette difficulté de consigner un répertoire immuable, cette anthologie établit un déroulement normal des différentes phases en faisant abstraction des différences qui n’affectent pas la cohérence du corpus général. A ce jour, nous disposons d’un enregistrement audio qui dépasse 14 heures enregistrées dans 9 CDs. La totalité des textes chantés ont été transcris en arabe et traduits en français. l’Anthologie comprend également un livre composé de textes apportant un triple éclairage (historique, anthropologique et musicologique), un carnet de voyage retraçant la première mission de prospection et, bien sûr, les biographies des maâlems. Nous avons compilé, dans les 9 Cds de l’anthologie, l’ensemble des phases conventionnelles, et dans un jeu croisé des interprétations régionales, toutes les nuances, toutes les références du répertoire gnaoui : les introductions, le jeu des percussions, les phases ludiques, ainsi que le cheminement complet des mlouks et des couleurs. Un important travail d’iconographie et de maquettage a été effectué et de nombreuses dispositions ont été prises afin de faire de cette anthologie un événement rendant hommage à nos trésors humains vivants et au magnifique patrimoine immatériel qu’ils représentent. Notre anthologie se base sur trois critères : l’authenticité, l’intégrité de la lila (nuit rituelle) et la prise en compte de certaines variances significatives. L’Anthologie sera diffusée à l’occasion du prochain festival, en juin 2014. 13 Les Gnaoua, thérapeutes et non exorcistes Le festival Gnaoua et Musiques du monde dans sa XIIe édition du 25 au 28 juin, à Essaouira. Pas moins de onze «lilas», à Dar Souiri, à Zaouia Gnaoua et sur la scène Bab Doukkala. Lumière sur la dimension thérapeutique de cette musique, perceptible durant les rites de possession. 29 juin 2009 Hommage A feu Et-Tayeb Houdaifa Et-Tayeb Houdaïfa était plus qu’un grand journaliste : il était l’un des piliers de la presse marocaine et un homme passionné par les gens et les évolutions du monde. Cet intellectuel fait partie de la poignée de personnes qui ont soutenu le festival dès ses débuts, et son amitié fidèle nous a accompagnés tout au long des années. Cet amoureux de la culture, du patrimoine marocain et de la langue française était un humaniste humble, un homme de cœur et d’esprit. Avec Et-Tayeb, c’est un témoin majeur de notre société qui a définitivement posé son stylo. Un Hommage lui sera rendu le Samedi 14 juin. A la mémoire de Et-Tayeb Houdaifa IL A ÉCRIT : Gnaoua au top « Je reviens du dernier Festival d’Essaouira sans en être revenu, tant les flots de sons, de chants et de rythmes déversés généreusement par ce rassemblement inondent encore mon esprit. Pour avoir accompagné Gnaoua et musiques du monde depuis sa venue au monde musical, je devais être prévenu -jamais il ne s’est emmêlé les pieds-, mais voilà qu’une bonne stupeur l’a emporté. De fait, j’ai été ébaudi. Dès le prélude. Par le duel au sommet entre la troupe des frères Kouyou et le Sukhishvili national de Géorgie ». le 5 juillet 2010 14 Gnaoua, tout ce que vous devrez faire pour ne pas passer inaperçu... Le temps du Festival Gnaoua et Musiques du monde est celui où l’on se met à distance. Celui des ruptures avec les contraintes quotidiennes, les conduites habituelles et les usages «normés»…. … A quoi reconnaît-on un accro au Festival gnaoua ? A la fièvre qui s’empare de lui à l’approche du rendez-vous. Il passe et repasse en boucle Mahmoud Guinéa, Hamid el Kasri ou Abdelkébir Marchane, ne parle que des maâlem, compare avec ses amis leurs mérites et rêve des jouissances qui l’attendent. En somme, il perd la boule. Avec raison. Car, pour être dans la note gnaouie, il faut, au préalable, avoir laissé sa «normalité» aux vestiaires. A Gnaoua, les gens se conduisent bizarrement. A titre d’exemple, ils passent le plus clair de leur temps à marcher pour aller nulle part, en foule, dans le même périmètre. … Reste que tout cela n’est que littérature, reste que l’essentiel, c’est la musique. A Gnaoua et Musiques du monde, elle est si envoûtante qu’elle fait perdre la raison. 20 juin 2008 «Gnaoua» au sommet … Qui a vécu le Festival Gnaoua ne saurait s’en déprendre, même quand les tambours se taisent. Comme en ce dimanche 24 juin, au lendemain du baisser de rideau où l’on peut apercevoir des visiteurs installés aux terrasses de cafés, cuvant l’orgie musicale à laquelle ils ont eu droit pendant cinq jours et autant de nuits. Les visages sont fatigués, les esprits embrumés, mais les langues bien déliées. Un seul sujet de conversation : la sensationnelle prestation du Festival Gnaoua... Essaouira faisait l’effet d’une scène géante, harmonieusement cacophonique, polyphonique. 29 juin 2007 Essaouira VIIIe édition, programme des réjouissances Associer la musique gnaoua à la ville d’Essaouira est devenu une image d’Epinal. Aussi, chaque dernière semaine de juin, des centaines de milliers de visiteurs, bravant sinuosités routières et soleil de plomb, affluent vers la cité océane pour avoir leur comptant de transe. Fidèle parmi les fidèles, Mohamed Ghaït, douanier de son état, voue un véritable culte au festival Gnaoua et musiques du monde. «Je n’en ai manqué aucune édition. Et à chacune, je me sens transporté. J’en reviens régénéré, fortifié, changé en bien», assure-t-il. 10 juin 2005 A Essaouira, les Gnaoua se mettront au reggae En six prestations, le petit Poucet s’est mué en colosse, attirant, en 2003, 300 000 adeptes prêts à s’extasier (contre 20 000 en 1998) et inspirant, la même année, 180 articles dans la presse (contre 50 en 1998) et recueillant plus de 15 millions de dirhams en retombées médiatiques, alors que son budget de communication n’excède pas 300 000 dirhams. Un véritable ogre dans les bras duquel on se jette avec ferveur. Car il n’opère pas dans un fief anodin mais dans un sanctuaire des musiques de transe, auprès duquel on se rend en pèlerinage. 11 juin 2004 Mais l’atout majeur de ce festival demeure Essaouira ... Une ville où il fait bon flâner parmi les ruelles et les venelles pour se réjouir de la joie de vivre qu’irradient ses habitants, et observer que contrairement à d’autres villes qui ont vendu leur âme au fric Essaouira à su garder la sienne. juin 1999 * Source : La Vie Éco 15 17 ème ÉDITION 2014 LES LIEUX DU FESTIVAL RÉSIDENCE ARTISTIQUE LES FUSIONS PROJECT TYOUR GNAOUA & SEFARAT AL KHAFAA LES CONCERTS SUR LES GRANDES SCÈNES LES CONCERTS INTIMISTES LA PARADE D’OUVERTURE ET LES OFF L’ARBRE À PALABRES #GNAOUA LIVE BIOGRAPHIES DES ARTISTES INTERNATIONAUX LES MAÂLEMS GNAOUA BIOGRAPHIES DES ARTISTES MAROCAINS SCÈNE OULAD MOGADOR 19 Les lieux du Festival Place Moulay Hassan C’est sur cette vaste esplanade de style marocoportugais, adossée aux remparts de la médina, que tout a commencé. La Place Moulay Hassan accueille la scène mythique du Festival. Depuis 1998, elle a été le témoin des fusions inoubliables entre les maâlems Gnaoua et les plus grands noms de la scène jazz et world. Scène de la plage La plage d’Essaouira est une des plus belles du Maroc ; paradis des kite-surfeurs. Une vaste étendue de sable protégée par le port de pêche et l’île de Mogador. Cette scène dressée sur la plage présente des concerts d’artistes nationaux et internationaux au talent reconnu. Dar Souiri Ce riad construit en 1907 à l’intérieur des remparts abritait l’administration de l’Autorité Provinciale pendant le protectorat. C’est aujourd’hui le siège de l’Association Essaouira-Mogador et c’est un espace entièrement dédié à la culture. Pendant le Festival, il accueille des concerts intimistes payants. Borj Bab Marrakech Devenu une scène du Festival en 2012, Borj Bab Marrakech -ou le Bastion- sera de nouveau investi par les festivaliers cette année. Intégrée aux remparts, cette tour massive du 19ème siècle, classée monument historique, est un ancien dépôt de munitions. Sa terrasse abrite aujourd’hui des résidences ou des concerts de fusion payants en plein air avec les étoiles pour seuls témoins. Zaouia de Issaoua 20 Une zaouïa est un édifice religieux et un centre spirituel où on effectue les pratiques spirituelles et on enterre les saints fondateurs. Les groupes Aissaouas y organisent une hadra, fête réglée comme une liturgie qui se déroule toute la nuit « Lila », jusqu’à l’aube, provoquant la transe et l’extase qui conduisent l’adepte à la contemplation des vérités supérieures. Résidence Artistique La création en résidence Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde n’est pas un simple rendez-vous ponctuel. Il est aussi un point de rencontre, d’échange. Depuis des années, les directeurs artistiques travaillent sur le décloisonnement des répertoires musicaux. Le résultat est, à chaque fois, surprenant, éblouissant. Les fusions ne sont pas de simples exercices de style, les artistes, certes, y exercent leur virtuosité mais nous prouvent surtout que la musique n’a pas de frontières. On en sort à chaque fois avec des formes originales de concerts. Concert d’ouverture « Une Fusion en Cordes Pincées » Au programme : Maâlem Hassan Boussou Didier Lockwood Foulane 22 23 Résidence Artistique La création en résidence Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde n’est pas un simple rendez-vous ponctuel. Il est aussi un point de rencontre, d’échange. Depuis des années, les directeurs artistiques travaillent sur le décloisonnement des répertoires musicaux. Le résultat est, à chaque fois, surprenant, éblouissant. Les fusions ne sont pas de simples exercices de style, les artistes, certes, y exercent leur virtuosité mais nous prouvent surtout que la musique n’a pas de frontières. On en sort à chaque fois avec des formes originales de concerts. Concert de Clôture « Du ngoni au guembri » Au programme : Maâlem Hamid El Kasri Bassekou kouyaté 24 25 Au programme : Les Fusions Maâlem Mustapha Baqbou Marcus Miller Au programme : Maâlem Mohamed Kouyou Mario Canonge 26 27 Project Tyour gnaoua & Sefarat Al Khafâa Le Maâlem Abdelslam Alikkane et sa troupe Tyour gnaoua. Co-directeur artistique et membre de l’équipe fondatrice du festival, le maâlem Alikane observe avec émerveillement, depuis 17 ans, tous ces jeunes, tous ces musiciens venus d’ailleurs qui sont des fidèles du festival. Même s’ils ne connaissaient rien à la tagnawite au départ, ils en ont appris les rudiments, se sont mis à l’étudier et en ont fait une partie de leur vie. Comme l’exprimait le jazzman Jacques Swarz-Bart : « Je me suis retrouvé moi-même dans cette musique gnaoua que je n’étais pas sensé connaître mais qui, quelque part je pense, fait partie de mon inconscient ». Le groupe Sefarat Al Khafâa/ Ambassade de l’invisible est une bande de musiciens franco-marocains basée en France qui assiste au festival depuis sa création. Au fil des ans, ils ont appris les chants traditionnels et en propose une relecture métissée. Leur démarche a forcément touché le Maâlem Abdelslam Alikkane, luimême très impliqué dans la transmission de la culture gnaoua, qui leur a proposé de travailler ensemble un répertoire original. Musiciens du groupe «Sefarat Al Khafâa» : Daoudia Bounabi (batteur) Jean Luc BORLA (bassiste) Jérome Dru (Guitare) David Duffour (Guembri et crotales) 28 29 Les concerts Sur les grandes scènes Chaque année, plusieurs groupes du Maroc et d’ailleurs enrichissent la programmation du Festival Gnaoua et Musiques du Monde. Ces groupes se produisent en solo sur les grandes scènes du festival, dans leur formation habituelle. En plus des fusions, les artistes invités vont dévoiler la pleine mesure de leurs talents de musiciens durant des plages horaires déterminées et qui seront exclusivement dédiées. Ayo Didier Lockwood AYO Mario Canonge Album Ticket To The World disponible chez Motown / Universal Tournée : Saison 2013-2014 30 Marcus Miller Ibrahim Maalouf Bassekou Kouyaté Meta & Cornerstones 31 Maâlem Hassan Boussou 32 Maâlem Mohamed Kouyou Maâlem Abdenbi El Gadari Maâlem Abdeslam Alikkane Maâlem Abdelkébir Merchane Maâlem Hamid El Kasri Maâlem Mustapha Baqbou Maâlem Omar Hayat Maâlem Mohamoud Guinea Maâlem El Khadir Chawqi Maâlem Brahim El Belkani Maâlem Mokhtar Guinea Maâlem Said Oughassal Maâlem Ahmed Baqbou Maâlem Reda Stitou Maâlem Nour Eddine Medoula Maâlem Benacher Bouchabchoub Maâlem Abdelaziz Soudani 33 Les concerts La parade d’ouverture Intimistes et les OFF Dar Souiri, Borj Bab Marrakech et Zaouia de Issaoua abritent des concerts acoustiques où les maâlems présentent le répertoire traditionnel. C’est le rendez-vous incontournable des passionnés de la tagnaouite ainsi que des curieux qui souhaitent découvrir le rituel ancestral des gnaoua. Maâlem Hamid El Kasri & guests Hmadcha (Hommage à Feu Et-Tayeb Houdaifa) Maâlem Hassan Boussou & guests Maâlem El Khadir Chawqi Maâlem Bnou Achir Maâlem Abdelaziz Soudani Maâlem Brahim El Belkani Maâlem Ahmed Baqbou Issaoua d’Essaouira Maâlem Mokhtar Guinea & Maâlem Noureddine Meddoula Maâlem Omar Hayat & Maâlem Hamid Dekkaki 34 Fidèle à ses traditions, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde démarre, comme chaque année, avec la procession d’ouverture. Cet événement marque le début des festivités. C’est un moment bien particulier chez les gnaoua. Ce rituel, « Al Aâda » pour les initiés, se veut non seulement une bénédiction mais aussi une prière pour les grands maîtres Gnaouas défunts ou malades qui ont transmis leur savoir. Les maâlems venus de toutes les régions du Maroc célèbrent cet instant en compagnie de quelques membres de leur famille. Point de départ : Bab Doukkala, jeudi, à 17h. Les Off Les confréries des Hmadcha et des Issaoua, ainsi que les Gangas d’Agadir sont aussi de la fête. Chaque jour, ils donnent rendez-vous aux festivaliers sur la plage, en fin d’après-midi. Scène Oulad Mogador Bab Doukkala Les jeunes talents d’Essaouira ne sont pas oubliés. «La scène Ouled Mogador» leur est exclusivement dédiée. Elle a été mise en place par l’Association des Jeunes de la ville, appuyée par la Municipalité d’Essaouira et propose des concerts gratuits vendredi et samedi, en fin de journée. De taille moyenne, la scène se dresse en face de Bab Doukkala, l’entrée nord de la Médina d’Essaouira qui donne sur le Mechouar, la Place de l’Horloge, Bab Sbaa … L’arbre à palabres L’Arbre à palabres est un des incontournables du Festival Gnaoua. Créé en 2006, ce forum de dialogue et d’échanges se tient chaque après midi à partir de 17 heures à Dar Souiri. Autour d’un café ou d’un thé, les artistes Gnaoua et les invités des musiques du monde dialoguent librement et dans une ambiance conviviale. Le public, à son tour, pose des questions et participe au débat en toute fraternité. Le Forum est modéré depuis deux ans par le tandem Emmanuelle Honorin et Maria Moukrim. Emmanuelle Honorin, critique musical et journaliste, qui est à l’origine de cette initiative unique, animera cette année encore les tables rondes de l’Arbre à Palabres. Elle est aussi programmatrice de scènes pluridisciplinaires tels que «Contradanza» et «Bal créole de la Bellevilloise» à Paris. Elle a, à ses côtés, la journaliste marocaine Maria Moukrim. Cette dernière, native d’Essaouira, est une journaliste connue pour son engagement et ses grandes enquêtes. Elle est membre fondatrice du Réseau des femmes journalistes et présidente de l’Association marocaine du journalisme d’investigation. Ex-rédactrice en chef de l’hebdomadaire Al Ayam, Maria Moukrim a lancé, en 2011 ,son propre journal électronique «febrayer.com». 36 Gnaoua Live Parce que des centaines de milliers de gens sont fans de culture gnaoua ! Parce que les réseaux sociaux fourmillent de posts/ photos/ videos gnaoui ! Parce que les technologies permettent de partager les moments forts du festival ! Venez vivre les émotions du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira sur notre plateforme multimédia ! Animée par des jeunes marocains passionnés du festival, de nouvelles technologies et de la musique gnaoua, cette plateforme multimédia permet de vivre le festival via le web. Vidéos, photos, interviews, coups de cœur et coups de projecteurs sur des aspects insolites … Gnaoua Live va permettre aux mélomanes du monde entier de suivre l’événement à nos côtés, pratiquement en temps réel. Créé l’année dernière par le festival, pour répondre à l’engouement enthousiaste de la jeunesse marocaine envers notre manifestation, Gnaoua Live a rassemblé 667 809 internautes attentifs aux 70 posts quotidiens réalisés par une équipe de 25 jeunes bénévoles. Il était naturel de renouveler cette initiative pour la 17ème édition, où nous allons beaucoup plus impliquer la jeunesse. Rendez-vous en live sur la toile ! Biographies Des artistes internationaux Mario Canonge (Martinique, France) De son clavier cosmopolite surgit toute une palette aux couleurs des îles et du continent américain. Mario Canonge est né en Martinique (à Fort de France). Dans les années 80, il co-fonde un groupe de jazz mythique : Ultramarine. Avec N’ Guyen Lê, Bago Balthazar (les 2 autres co-fondateurs), Mokhtar Samba et Etienne M’Bappé, ils vont écrire des pages historiques de la fusion entre jazz et musique afro-caribéenne. Après une incursion vers les musiques de ses racines (zouk, mazurkas, biguine), Mario Canonge est revenu depuis quelques années vers un jazz plus pur qui correspond à « une envie d’avancer, de m’élever encore et encore, essayant d’effleurer, de saisir de mes dix doigts un vital essentiel ». Bassekou Kouyaté (Mali) Virtuose du n’goni, héritier de la plus pure tradition griotique mandingue, Bassékou Kouyaté est avant tout un fabuleux show man. Depuis 2007 (date de sortie de « Segu Blues », son 1er album solo) il enflamme les scènes des plus grands festivals. Tout en respectant la musique de la région de Ségou il a su l’adapter à un public international sans en corrompre l’essence. Les spectateurs d’Africa express ou d’Afrocubisme le savent bien : les prestations de Bassékou dans les projets collectifs sont souvent le moment fort de concerts qui rassemblent pourtant de sacrées têtes d’affiche. Très impliqué dans la reconstruction de la paix au Mali, Bassékou Kouyaté joue en famille (son épouse Amy Sacko au chant, ses 2 fils aux petits et grands n’gonis) accompagné uniquement d’instruments traditionnels : n’gonis, calebasses. Et pourtant... qu’est-ce que ça dépote !! Leur concert dans la ville des gnaoua s’annonce déjà comme un moment marquant de la vie du festival. 38 39 Ibrahim Maalouf (Liban, France) Ce sont des retrouvailles chatoyantes auxquelles nous devons nous préparer : en 2008, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira avait accueilli Ibrahim Maalouf, trompettiste atypique, inspiré et inspirant. Né à Beyrouth en 1980, il quitte très vite le Liban avec sa famille. Et quelle famille ! Son père, Nassim Maalouf a inventé la trompette à quarts de ton, dans les années 60 ; sa mère Nada Maalouf est une pianiste virtuose ; son grand père Rushdi Maalouf était journaliste, poète et musicologue ; son frère Ziad est un brillant journaliste et son oncle Amin est membre de l’Académie Française. Le jeune Ibrahim commence sa carrière dès l’âge de 9 ans aux cotés de son père, trompettiste exceptionnel, en interprétant en duo le répertoire baroque. Mais le jazz lui fait les yeux doux, et tout en menant un brillant cursus classique, il collectionne les récompenses dans les deux styles. Il étudie également la musique arabe ce qui lui vaut en 2011, de recevoir le titre de « Jeune artiste œuvrant pour le dialogue interculturel entre les mondes arabe et occidental » par la Directrice Générale de l’UNESCO. 40 Marcus Miller (Etats-Unis) On peut dire aujourd’hui que Marcus Miller est l’un des plus grands bassistes du monde. Né à Brooklyn en 1959, il aime dire qu’il est « un bassiste funk avec une immense connaissance jazz ». Multi-instrumentiste (clarinette - son instrument de départ, claviers, percussions...), il est surtout connu pour ses sessions de basse auprès de géants tels qu’Eric Clapton, George Benson, Dizzy Gillespie, Joe Sample, Wayne Shorter, Roberta Flack, Paul Simon, Mariah Carey, Aretha Franklin, Chaka Khan, Jay-Z, Snoop Dogg … Il a même fait des incursions dans l’opéra avec le ténor Kenn Hicks et la soprano Kathleen Battle. C’est Miles Davis qui lance véritablement sa carrière de compositeur en lui demandant de co-écrire avec lui l’album « Tutu » en 1980. Avec ce père spirituel, auquel il rend de nombreux hommages sous forme de poèmes musicaux funky depuis le décès de Miles, Marcus Miller partage ce goût de la musique de demain. D’ailleurs, la nostalgie, très peu pour lui, merci. « Je n’aime pas tenir le compte de ce que j’ai fait. Je n’ai pas envie de passer pour le super toucheà-tout de la musique». Les antennes tournées vers le futur, il parait qu’il attend avec impatience de rencontrer les maâlems du festival Gnaoua. 41 Didier Lockwood (France) Issu d’une famille de musiciens, 1er prix du Conservatoire de Calais … sa carrière semblait toute tracée. Sauf que nous étions en 1974 et que Didier Lockwood croisa la route du groupe Magma, des fous furieux qui changèrent à jamais le rock, le jazz et la musique psychédélique. Il est engagé par Michel Colombier (complice de Gainsbourg), puis par le grand violoniste Stéphane Grapelli. Sa carrière prend alors une couleur résolument « jazz » et on le retrouve aux côtés de Martial Solal, Gordon Beck, NHOP, Michel Petrucciani, Aldo Romano, André Ceccarelli, Miles Davis, Lenny White, Marcus Miller, Herbie Hancock, Elvin Jones, les frères Marsalis ou encore Barbara, Claude Nougaro ou Richard Bohringer. Eclectique et talentueux, Didier Lockwood aime à se confronter aux cultures du monde : «En accumulant les expériences, explique-t-il, s’est consolidé mon langage musical ». En ce domaine, il est polyglotte … Didier Lockwood se passionne également pour la transmission de la musique. Son engagement le conduit à intervenir bénévolement dans les établissements scolaires et il a créé un « Centre des Musiques Didier Lockwood » à Dammarie Les Lys. 42 AYO (Niger,Allemagne) Sous son physique frêle, se cache une robustesse à toute épreuve. Surtout aux épreuves de la vie, qui ne l’ont pas épargnée, mais qu’elle combat avec force et pudeur. De son enfance, on sait peu de choses si ce n’est qu’elle est nigériane par son père (un Dj qui lui a inculqué l’amour de la musique vintage) et tzigane par sa mère. Une mère gitane, ça fait bien dans « Carmen » ; dans la réalité c’est une autre affaire. Au point que c’est son papa qui l’a élevée. C’est sans doute ce qui explique le lien très fort d’Ayo avec son fils (on les croise souvent dans les rues de Paris, où vit souvent la chanteuse, et leur complicité n’a rien de superficielle ni de sur-jouée pour les photographes). Son premier succès « Down on my knees » (2006) la propulse sur les scènes internationales. Aujourd’hui, Ayo peut se vanter d’avoir vendu 1milion et demi d’albums dans plus de 40 pays. Pourtant, la star reste naturelle ; et ouverte au monde. Elle promène sa silhouette d’adolescente gracile sur laquelle les années ne semblent pas avoir de prise, à Lagos (Nigeria) pour enregistrer des voix pour Tony Allen (batteur mythique, co-fondateur de l’afrobeat) ou dans les ghettos pour un feat avec le Mc Youssoupha dans un flow à faire pâlir la Zulu Nation. Son nouvel album s’intitule « Ticket to the world »… Avec Ayo, on est prêts à s’embarquer ! 43 Meta and the Cornerstones (Sénégal) Fusion reggae, soul et afropop, Meta and the Cornerstones est LA révélation de l’année ; Musique de métissage pour un groupe d’origines métissées qui célèbre la fraternité en chantant en anglais, francais, wolof et fulani/ peul. Le leader, Meta Dia, est né à Dakar. A 14 ans, il écume les rues de la capitale sénégalaise et les petits clubs avec sa formation Yalla Suuren (bénis de Dieu). La notoriété arrive lorsque le groupe est sacré « meilleur groupe de hip hop et de reggae » de l’année 2000, par le centre culturel français. Galvanisé, Meta émigre à New York où il fait la connaissance des musiciens du Cornerstones. L’alchimie est immédiate. L’apport d’influences caribéennes, américaine et klezmer vient renforcer la palette sonore, mettant en valeur la tessiture si douce du chant de Meta Dia. Revenant aux valeurs fondamentales du reggae, le groupe se fait rapidement un nom et assure les premières parties de Luciano, Steel Pulse, Lee Scratch Perry, Alpha Blondy, Groundation … En 2008, leur premier album « Forward music » est produit par Dennis Brown, le producteur jamaïcain des Wailers. Le second album « Ancient Power » a été enregistré en Jamaïque et il est un hommage vibrant à la sagesse des anciens et à l’histoire de l’Humanité. 44 Les maâlems Gnaoua MAÂLEM HAMID EL KASRI (Rabat) MAÂLEM HASSAN BOUSSOU (Casablanca) MAÂLEM ABDESLAM ALIKKANE (Essaouira) MAÂLEM MAHMOUD GUINEA (Essaouira) Hamid El Kasri est né à Ksar El Kébir en 1961, dans le nord du Maroc. Il est formé dès l’âge de 7 ans par les maâlems Alouane et Abdelouahed Stitou, mais sa passion lui vient du mari de sa grand-mère, ancien esclave soudanais. Son talent lui permet de concilier les rythmes Gnaoua du Nord et du Sud du Maroc. Il doit sa réputation à sa voix, profonde et intense. Cette même voix fait de lui l’un des maâlems les plus appréciés et les plus sollicités. Grand habitué du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, il créa l’événement en 2004 avec feu Joe Zawinul, l’illustre pianiste autrichien, en présentant une des fusions les plus marquantes du Festival. Lors de l’édition 2010, Hamid El Kasri a présenté «Yobadi », un album de fusions, fruit d’une collaboration étroite avec Karim Ziad. En 2011 à Essaouira, il a enchanté le public du Borj lors de son concert exceptionnel avec Hamayun Kahn et Shahin Shahida. Maalem Abdeslam Alikkane dirige de main de maître la formation Tyour Gnaoua. Il est l’un des instigateurs du festival Gnaoua d’Essaouira, sa ville natale. Aux côtés de Karim Ziad, il assure la direction artistique en partant à la recherche des Gnaoua de toutes les régions du Maroc. Dans son travail, Abdeslam Alikkane s’est fait remarquer par une singulière maîtrise de la pratique thérapeutique. Il est aujourd’hui l’un des messagers de l’art gnaoui à travers le monde. Maâlem Abdeslam s’est produit aux côtés de nombreux artistes world et jazz de renom : Jaleel Shaw en 2008 ou encore le guitariste et pianiste congolais Ray Lema en 2007, pour ne citer qu’eux. Lors de la dernière édition, Tyour Gnaoua a offert au public une fusion 100% jazz avec le célèbre guitariste Sylvain Luc. 46 Fils de feu maâlem H’mida Boussou, Hassan Boussou a été éduqué selon les préceptes de la tradition gnaouie. En 1996, il forme le groupe Gnaoua Fusion avec des musiciens belges. Installé depuis peu en France, il rencontre les futurs membres du groupe Séwaryé avec qui il décide de renouveler l’expérience de métissage et de fusion. Le répertoire traditionnel reste la source principale d’inspiration du maâlem Hassan Boussou tout en s’enrichissant de sonorités occidentales. Il se produit régulièrement avec les musiciens de feu son père, le maâlem H’mida Boussou. Le maâlem Hassan Boussou est la preuve vivante du renouvellement de l’art gnaoui et de sa capacité à fusionner avec tous les genres musicaux. En 2012, Hassan et son groupe ont présenté au Festival le fruit d’une résidence inédite avec l’électro rock du trio marseillais Nasser et le rap du Marocain Komy. Né en 1951 à Essaouira, Mahmoud Guinea est incontestablement une des figures emblématiques de la musique gnaouie. Son histoire est intimement liée à celle des esclaves puisque son grand-père paternel, d’origine malienne, fut vendu au Sahara. Son père, le grand maâlem Boubker Guinea, a transmis cet héritage à Mahmoud Guinea qui joue du guembri dès l’âge de 12 ans et participe à des lila à 20 ans. Au-delà de sa parfaite maîtrise de la plus pure tagnaouite, Mahmoud Guinea s’est imposé aussi comme un maître en matière de fusions musicales avec des musiciens de légende comme Carlos Santana, Adam Rudolph, Will Calhoun, Issaka Sow, et Aly Keita, pour ne citer qu’eux. Il a aussi participé à de nombreux festivals en Espagne, France, Italie, Japon, Canada, Autriche, Norvège, Belgique, PaysBas… Lors de la 13ème édition du Festival Gnaoua, Maâlem Mahmoud Guinea a offert au public une fusion exceptionnelle avec le chanteur mauritanien Daby Touré, qui reste dans les annales du Festival. 47 MAÂLEM OMAR HAYAT (Essaouira) Initié à la musique des Gnaoua par Mahmoud Guinea, Maâlem Omar Hayat crée son propre groupe en 1991. Il fait partie de la nouvelle génération de maâlem qui perpétuent la tradition mais qui se projettent particulièrement dans l’art de la scène. Omar Hayat possède un style qui lui est propre et a souvent été influencé par diverses tendances artistiques, en particulier le reggae. Un artiste à part qui a su fidéliser son public sur la scène du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira comme sur celle d’autres festivals nationaux et internationaux. Omar Hayat est aussi un maître en matière de fusion. Il l’a démontré notamment en 2003 avec le guitariste franco-vietnamien Nguyen Lê, en 2008 avec le guitariste Mohamed Derouich et le trompettiste Ibrahim Maâlouf ou lors de sa prestation en 2009 aux côtés du pianiste Meddy Gerville et des percussionnistes du groupe de l’Ile de la Réunion, Lindigo. MAÂLEM MUSTAPHA BAQBOU (Marrakech) Né en 1954 à Marrakech, Mustapha Baqbou a grandi dans une zaouia gnaouie où son père, le maâlem El Ayachi Baqbou, l’a initié à l’art de la tagnaouite dès son plus jeune âge. Mustapha Baqbou a fait partie du célèbre groupe Jil Jilala et a ainsi participé au mouvement musical folk des années 70. Connu pour ses fusions exceptionnelles avec des artistes internationaux de renom tels que Pat Metheny, Louis Bertignac, Eric Legnini ou encore le groupe français de jazz Sixun au Festival Gnaoua et Musiques du Monde, il s’est aussi produit sur de nombreuses scènes en Amérique, en Chine et en Europe. Sa prestation avec la troupe américaine de danse, Step Afrika, un des concerts les plus applaudis de l’édition du Festival Gnaoua 2010, a prouvé le talent toujours renouvelé de ce grand maâlem, à faire prospérer l’art Gnaoua, dans sa dimension la plus traditionnelle ainsi que dans sa capacité à fusionner avec tous les genres musicaux. Preuve à l’appui : une fusion mémorable en 2011 avec le virtuose du piano Tigran Hamasyan et un concert original avec le collectif Bob Maghrib en 2012. 48 MAÂLEM ABDELKBIR MERCHANE (Marrakech) Abdelkebir Merchane est né en 1951 à Marrakech. Agé d’à peine 9 ans, la tagnaouite n’a déjà plus de secrets pour lui. D’origine arabe, il est le seul Gnaoui de sa famille. C’est après plusieurs fausses-couches, onze au total que sa mère l’a confié à une nourrice noire. Il participe ainsi dès son plus jeune âge à des lilas. Ses maîtres El Ayachi, Baqbou et Mohamed Sam l’ont initié à la tagnaouite dans la plus pure tradition. Ses styles de prédilection: le marsaoui (Essaouira) et le marrakchi. Il participe à de nombreux festivals internationaux en Europe, dans les pays arabes et au Japon. Il dirige aujourd’hui le groupe Oulad Sidi H’mou. Fidèle parmi les fidèles du Festival Gnaoua et Musiques du monde, chaque année Maâlem Merchane offre au public l’étendue de ses talents. L’an dernier son guembri a fusionné avec la flûte et les rythmes du groupe new-yorkais et cubain Querencia. Cette année, c’est avec la Zimbabwéenne Eska qu’il partagera la scène de Moulay Hassan. MAÂLEM ABDENBI GUADARI (Casablanca) Le maâlem Abdenbi est né à Marrakech et vit actuellement à Casablanca. C’est sur les conseils de Maâlem Boussou qu’Abdenbi persévère dans son art. Devenu maâlem à son tour, il est aujourd’hui entouré de son groupe, Sidi Mimoun, et travaille régulièrement en Italie où il a enregistré un album. Son style fait référence à ses origines, sa musique rappelle autant les traditions tagnaouites de Casablanca que celles de Marrakech. Parti en Europe diffuser la fièvre des Gnaoua et habitué du Festival d’Essaouira, le maâlem Abdenbi a fusionné avec de grands artistes internationaux, à l’instar du guitariste français Titi Robin en 2006. En 2009, il crée la surprise en jouant aux côtés de DJ marocains – Unes et Hak’x au répertoire très électro. 49 MAÂLEM MOHAMED KOUYOU (Marrakech) Né en 1957, Maâlem Mohamed Kouyou s’est initié à l’art gnaoui grâce à sa mère. Après son décès c’est le maâlem Moulay Hassan qui prend en charge son éducation. Doué et passionné, il accède au titre de Maâlem en 1980 à Marrakech. Il crée son propre groupe et se produit partout au Maroc et à l’étranger, notamment pendant un an aux Etats-Unis. Maâlem Mohamed Kouyou a brillé lors de sa prestation improvisée en 2008 aux côtés de la légende vivante du jazz américain Wayne Shorter. Performance renouvelée en 2009 lors de la 12ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, durant la résidence d’artistes avec le groupe de la Nouvelle Orléans, Donald Harrison & Congo Nation. MAÂLEM BRAHIM EL BELKANI (Marrakech) Brahim El Belakani, est né en 1945 à Marrakech. Brahim commence avec son hajouj, il invoque Allah, quelques saints et des esprits bambaras. Il est l’un des premiers à avoir exporté sa musique vers l’Occident. Son duo avec le groupe Led Zeppelin restera dans les mémoires. Maâllem Brahim Balkani a fusionné à plusieurs reprises son art mystique avec quelques riffs d’icônes rock tels Robert Plant et Jimmy Page de l’exLed Zeppelin, avec les chorus pianistiques du jazzman Randy Weston, ami new-yorkais de longue date des gnawa marocains, avec les poses méditatives de Ravi Shankar ou encore la poésie musicale de quelques figures tutélaires de la chanson française comme Jacques Higelin, Claude Nougaro. 50 MAÂLEM MOKHTAR GUINEA (Essaouira) Maâlem Mokhtar Guinea, frère de Mahmoud et fils du grand maâlem Boubker, figure emblématique de la musique gnaouie, est un des grands musiciens Gnaoua. Son père et sa mère lui ont transmis cette sensibilité de la tagnaouite, qu’ils avaient reçue de Ba Massoud, grand père maternel de Mokhtar. Fier de ses origines et conscient de l’héritage qu’il a à porter, il a créé son groupe il y a quelques années et se produit dans le monde entier. MAÂLEM SAÏD OUGHASSAL (Casablanca) Maâlem Saïd Ouressan est né à Casablanca en 1964 au sein d’une famille de tradition musicale gnaouie. Véritable virtuose du guembri, Maâlem Ouressan s’est produit sur plusieurs scènes au Maroc et à l’étranger. Résidant à Madrid, il a collaboré avec plusieurs artistes de renom, notamment le célèbre jazzman Randy Weston, le saxophoniste Jorge Pardo ou Rubem Dantas, le percussionniste de Paco de Lucia. 51 MAÂLEM NOUR EDDINE MEDOULA (Safi) MAÂLEM HAMID DKAKI (Fès) MAÂLEM REDA STITTOU (Tanger) MAÂLEM AHMED BAQBOU (Marrakech) Gnaoua Bambre, école gnaoui marsaoui de Safi fondu par le Feu Maâlam Razouk. L’école participera cette année au Festival Gnaoua sous le nom du Maâlam Nour Eddine Medoula pour représenter la ville de Safi. Maâlem Rida Stitou est né en 1970 à Tanger. Fils du Maâlem Abdelouahed Stitou, il commence à jouer dès l›âge de 10 ans dans les soirées qui se déroule dans la maison de sa grand-mère, où est initié par les gnawas tangérois. En 2009, il s’installe à Bruxelles et rejoint Oulad Bambara, la troupe gnawa locale. L’année suivante, il participe à la création de l’association Arts & Folklores Gnawa qui propose tout un panorama d’activités dans la capitale belge : concerts, animations, lilas rituelles, formation musicale pour les jeunes et adultes, artisanat...Depuis plusieurs années, il organise Chaabana à Tanger et il participe à des lilas importantes aussi bien à Tanger qu’à Bruxelles. 52 Ahmed Dkaki es né à Fès. Ce maâlam fut l’élève de Sellam, considére comme l’un des plus grands maâlams du Maroc. Maâlam Dkaki et son groupe sont les dignes représentants de la musiaque gnaouie jouée à Fès. Ce style, dit «gharbaoui», se démarque de celui joué au sud ou au centre du pays. Ce musicien célèbre de Fès, s’est aussi produit à l’étranger (France, Belgique, Canada) et dans plusieurs moussem au Maroc. Il a participé, également, au Festival Gnaoua et Musiques du Monde et a pu faire partager au public souiri son style gharbaoui en 2005 lors d’une lila, Place Al Khayma. Dans le royaume des Gnaoua, à Marrakech, ce sont les Baqbou qui tiennent les rênes. L’oncle Boujemâa avait la «Tagnaouite» chevillée à l’âme, il en contamina con frère, Ayachi, qui à son tour instilla, comme une drogue douce, cette passion à Mustapha Baqbou et Ahmed son frère. La voie de ce dernier était déjà tracée à sa baissance. Il s’y engagea avec ardeur. Ahmed Baqbou a travaillé avec de grands maâlems comme Ba Ahmed Sassa, El Hachimi Ould Mama, Homan Ould El Ataar, Si Mohed Ould El Fernatchi ... Sa dernière participation au Festival Gnaoua et Musiques du Monde en 2008 lui a permis d’offrir aux amateurs de tagnaouite un concert dans la plus pure tradition de son art lors d’une lila à la Zaouia Sidna Bilal. 53 MAÂLEM EL KHADIR CHAWQI (Rabat) Le maâlem El Khadir Chawqi participe, depuis 1962 à plusieurs festivals nationaux et internationaux tel ques Marseille, Strasbourg, Angleterre. MAÂLEM ABDELAZIZ SOUDANI (Essaouira) Né en 1960 à Essaouira, Abdelaziz Soudani est le troisième fils du célèbre Maâlem Hajoub Goubani. Très jeune, il est devenu membre du groupe de son père, puis en 1993, il est un membre fondateur du groupe Tyour Gnawa. Il a sillonné le monde entier et joué dans de nombreux festivals (Festival des Vieilles Charrues en France, Festival de Rio de Janeiro au Brésil) jusqu’en 2002, date de sa rencontre avec le guitariste Olivier Owen, avec lequel il a fondé le groupe « Gnawa Family X », un groupe de fusion entre musique gnaoua et musique électronique. Abdelaziz Soudani a développé un style particulier en frappant la corde ainsi que la peau du guembri, ce qui donne un son brut et percutant. Il continue aujourd’hui de former et d’initier la plupart des jeunes Souiris à l’art des Gnaoua, en musique comme en danse. MAÂLEM BENACHER BOUCHABCHOUB (Rabat) Le maâlem Bouchabchoub Benachir a débuté sa carière en 1971, et a crée son groupe en 1988. Il a participé à plusieurs festivals en Allemagne, en Tunisie et au Portugual. 54 Biographies Des artistes marocains Foulane Derdba Les 7 compères « Derdba », unis en 2009 par quelques « jam sessions entre potes », forment le groupe et se retrouvent, discrètement, à faire croître leur talent et leur amour pour cet art. Les musiciens du groupe repoussent les limites et s’aventurent dans tous les recoins du monde musical, tout en expriment leurs sentiments et le talent de musiciens par le partage de cette culture avec d’autre. Très jeunes, les Derdba ont vu leur étoile briller très vite. Ainsi satisfaire le public est devenu leur seul préoccupation. Kif Samba Kif Samba est un groupe phare d’Essaouira dont le nom veut dire «Joie et Rythme». Ce sont des jeunes artistes qui ont propulsé la musique Gnawa au niveau de la musique internationnale. Kif Samba représente la jeunesse mondiale aujourd’hui éprise du mix des rythmes traditionels et des musiques envoûtantes de la nouvelle génération. 56 Né en 1979, à Agadir, Foulane Bouhssine a rejoint le conservatoire de musique d’Agadir en 1996, avant de se produire sur scène au sein de l’orchestre du conservatoire. Son génie musical le pousse à puiser dans les sonorités amazighes. Avec une foudroyante présence sur scène, il manie, avec art, le rebab ; instrument traditionnel amazigh. Il est membre fondateur du groupe Ribab Fusion et membre du groupe Mazagan. Foulane a multiplié les expériences et les collaborations avec plusieurs groupes et artistes de renommée mondiale tels que maâlem Bakbou, Karim Ziad, maâlem Hamid El kasri, Abdelhadi Belkhayat ou encore Abdelwahab Doukkali Ganga d’Agadir La troupe Ganga d’Agadir, qui a déjà participé à de nombreuses reprises au Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, est une troupe folkorique de la région d’Agadira qui joue dans le répertoire Gnaoua à la façon berbère, avec pour instruments les “Ganga”, de grands tambours. 57 Issaoua de Mèknes À travers leur musique, les confréries issaouies invoquent Dieu. C’est ainsi qu’elles fêtent tous les ans la naissance du Prophète avec des chants et des danses. La troupe Issaoua de Meknès s’est produite plusieurs fois déjà au Festival Gnaoua et a participé à plusieurs festivals au Maroc à Fès, Rabat ou encore Tanger, ainsi que dans d’autres pays comme la France, la Belgique et l’Espagne. Hmadcha La confrérie des Hmadcha, fondée à la fin du 17ème siècle par Sidi Ali Ben Hamdouch, compte des adeptes en Tunisie, en Algérie et au Maroc. La hadra (rituel) des Hmadcha commence par le hizb, des récitations de prière. Vient ensuite le dikr, où l’on chante des cantiques religieux. C’est le chant collectif qui domine, accompagné de harraz (tambours en poterie). La deuxième phase se compose de trois moments : un moment chaud où l’on atteint crescendo l’état de transe. Quand la hadra tombe, on dit une prière et on entame le moment froid, joué au pipeau (nira), où Aïcha Kendicha est invoquée et où les danseurs se frappent la tête. Le dernier moment est parfois agrémenté d’une hadra gnaouia, pendant laquelle les mlouks sont invoqués. Issaoua d’Essaouira La confrérie des Issaoua figure parmi les principales confréries religieuses au Maroc. Issue de la tradition soufie, la confrérie des Issaoua évoque à travers sa musique, Dieu pour demander Son soutien. C’est ainsi qu’elle fête tous les ans la naissance du Prophète avec des chants et des danses issus d’un rituel ancestral. La troupe Issaoua originaire d’Essaouira s’est déjà produite plusieurs fois au Festival Gnaoua. 58 Nos Sponsors Scène Oulad Mogador L’association « Les jeunes et l’Avenir » est née de la volonté de quelques souiris partageant une ambition commune : offrir aux jeunes d’Essaouira l’opportunité de s’exprimer, de voir leur travail reconnu et leurs efforts récompensés, en partenariat avec le Conseil Municipal d’Essaouira. Les jeunes talents d’Essaouira se produiront sur la scène Ouled Mogador, le vendredi 13 et le samedi 14, à Bâb Doukkala Afin de sélectionner les groupes, un casting a été organisé par l’association et le Conseil Municipal, le 5 avril à Dar Souiri Le jury de cette année a été présidé par : Monsieur Abdessamad Amara, directeur du conservatoire d’Essaouira, épaulé par Madame Khadija Zizaoui, artiste et professeur solfège au conservatoire d’Essaouira, et par Messieurs Maâlam Mahmoud Guinya, Hicham Dinar, Artiste et membres de l’association et Mohammed Essouab, représentant du Conseil Municipal de la ville d’Essaouira. 60 61