Éditorial - Festival gnaoua

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Éditorial - Festival gnaoua
Sommaire
ÉDITORIAL 17ème ÉDITION
FORUM «L’AFRIQUE À VENIR», 13 et 14 juin L’ANTHOLOGIE DE LA MUSIQUE GNAOUI
HOMMAGE A FEU ET-TAYEB HOUDAIFA
LES LIEUX DU FESTIVAL
RÉSIDENCE ARTISTIQUE
LES FUSIONS
PROJECT TYOUR GNAOUA & SEFARAT AL KHAFAA
LES CONCERTS SUR LES GRANDES SCÈNES
LES CONCERTS INTIMISTES
LA PARADE D’OUVERTURE ET LES OFF
L’ARBRE À PALABRES
#GNAOUA LIVE
BIOGRAPHIES DES ARTISTES INTERNATIONAUX
LES MAÂLEMS GNAOUA
BIOGRAPHIES DES ARTISTES MAROCAINS
SCÈNE OULAD MOGADOR
NOS PARTENAIRES
CONTACTS
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Éditorial
Chacun s’accorde à dire qu’à travers l’expression et l’art gnaoui c’est toute la puissance de la culture africaine
qui résonne en terre marocaine et bien au delà.
Et c’est aussi cela que nous n’avons cessé de rappeler, avec humilité et de manière inlassable, au cours de ces
17 années : au Maroc nous sommes d’abord africains ! Un ancrage à valoriser et à interroger, parce qu’il est
un des fondements de notre universalité, et donc de notre avenir.
Alors que la majorité des regards étaient trop longtemps tournés vers le Nord, les évolutions politiques
et économiques de ces dernières années mettent l’Afrique subsaharienne au cœur de toutes les
attentions : une Afrique reconsidérée au niveau international, un nouvel horizon de croissance,
une Afrique courtisée.
Le Maroc, seul pays d’Afrique aux frontières européennes, se situe dans un axe de premier plan, une
porte d’entrée sur un continent d’aspiration.
Quoi de plus légitime donc, à l’occasion du Forum du Festival, que de s’interroger sur cette autre histoire qui
est la nôtre, celle de notre africanité et de nos liens profonds avec nos voisins de l’autre rive saharienne.
17 ans après, nous rappelons les bases d’un débat qui nous a toujours interpellés et qui nous permettra aussi
de mieux comprendre l’héritage culturel des Gnaoua.
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Car si notre volonté est d’éclairer sur notre histoire africaine pour mieux appréhender l’Afrique à venir, notre
démarche permanente est de valoriser la force de la culture de notre continent qui s’exprime brillamment et
naturellement par la musique.
Parce que nous sommes convaincus que la musique et les arts joueront un rôle fondamental dans le
devenir du continent africain et donc du Maroc, et comme le disait Nelson Mandela « La politique peut être
renforcée par la musique, mais la musique a une puissance qui défie la politique. »
La parution de l’anthologie de la musique gnaoui est une pierre de plus à notre édifice et nous espérons
qu’elle ouvrira de nouvelles perspectives pour cet art ancestral et cette confrérie qui, pour cette nouvelle
édition, accueillera encore une fois des artistes exceptionnels. Les plus grands maalmines Gnaoua du Maroc
fusionneront avec des musiciens aussi talentueux que Marcus Miller, Bassékou Kouyaté, Ibrahim Maalouf,
Didier Lockwood et nous invitent encore une fois à des concerts uniques, devenus la marque du festival réels
moments de célébration et de communion des cultures.
Neila TAZI ABDI
Administrateur A3 Groupe
Productrice & Directrice du Festival
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L’Afrique
au
cœur
ème
de la 17
édition
Lorsque le festival a débuté, l’un de ses piliers fondamentaux était la revendication des racines africaines de
la culture Maghrébine. A l’époque, c’était nouveau et la jeunesse marocaine s’y est immédiatement identifiée.
Tout au long de ces 17 ans d’existence, cette identité africaine a été un axe fort, la colonne vertébrale sur
laquelle s’est bâtie notre événement. Votre événement!
Force est de constater que le public s‘est approprié les thèmes que nous développions, immédiatement et avec
enthousiasme. Il est toujours émouvant de voir les résultats de son travail dépasser ses propres espérances.
Et cela nous a poussés à nous dépasser : combien d’artistes, galvanisés par la ville/ l’ambiance/ les gnaoua/
la chaleur du public ont donné à Essaouira des concerts mémorables, atteints des sommets sur ces scènes
balayées par le vent, partagé des moments qui ont marqué leur carrière.
La mise en avant d’un héritage africain méconnu et la sauvegarde de la culture des gnaoua ; un patrimoine
unique au monde en voie de disparition ; ont été les éléments déclencheurs qui ont donné naissance au festival.
Très vite, s’y est adjoint une troisième composante essentielle : la jeunesse marocaine, et son engouement
sans faille pour le festival gnaoua. Cet enthousiasme a traversé les frontières et notre événement est devenu
un rendez-vous de référence pour la jeunesse maghrébine tout d’abord, puis internationale.
Depuis 17 éditions, nous continuons à creuser ces trois sillons de diverses manières. Tout d’abord, à travers
la programmation artistique faisant la part belle aux maâlems et aux musiques africaines, qu’elles soient
traditionnelles ou plus urbaines. Cette année, le griot malien Bassékou Kouyaté côtoiera le jazzman Marcus
Miller, le reggae man sénégalais Meta & the Cornerstones et la soul/folk issue des diasporas avec la
somptueuse Ayo.
L’originalité de la musique fait écho à une réflexion sociétale novatrice. Le forum, rendez-vous créé il y a deux
ans et qui s’est rapidement imposé comme un lieu d’échanges et de paroles d’une liberté rare, est cette année
consacré à « L’Afrique à venir ».
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Un thème d’actualité en ces temps où, face à la montée des xénophobies, on assiste aussi à des rapprochements
économiques jamais vus au sein du continent africain. Des échanges forts qui s’affranchissent des tutelles
européennes et américaines, et augurent d’une ère nouvelle.
Ce modèle mondial émergent se construit « à l’africaine ». Creuser plus loin la connaissance de notre identité
est un chemin que nous suivons depuis le début. Et à côté des apogées festives que constitue chaque édition du
festival, nous travaillons sur le plus long terme, notamment avec le projet de l’anthologie de la musique Gnaoua ;
un labeur méticuleux de plusieurs années qui sera diffusé durant le festival, en juin prochain.
Modernité/tradition … ou plutôt extrême modernité et traditions ancestrales ne sont plus antagonistes, depuis
la déferlante des réseaux sociaux. On ne compte plus les blogs/ pages facebook/compte twitters ou instagram
animés par des fans de la culture gnaoua. C’est pourquoi, l’année dernière, est né le « Gnaoua Live ». Animée
par des jeunes marocains passionnés du festival et de la musique gnaoua, cette plateforme multimédia permet
de vivre le festival via le web.
Cette ouverture vers l’avenir se retrouve également dans l’un des projets de création artistique les plus
innovants que nous ayons porté : Tyour gnaoua project. Les festivaliers sont désormais accoutumés aux fusions
entre musiques gnaoua et autres esthétiques (jazz, hip hop, soul, traditionnelles..). Mais le mâalem Abdelslam
Alikane (co-directeur artistique et qui fait partie de l’equipe fondatrice du festival) a eu l’idée de se tourner vers
des musiciens qui n’étaient pas issus du « terreau » des confréries gnaoua, mais qui pourtant ont donné leur
cœur à la tagnawite. C’est à la fois une réflexion sur l’appartenance à une identité, la transmission vivante d’un
patrimoine oral et ses évolutions et une initiative dans l’esprit d’ouverture et de générosité des gnaoua qui
accueillent l’étranger avec bienveillance.
Bienvenue dans cette 17ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira !
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Forum «l’Afrique à venir»
Les 13 & 14 juin
Organisé en partenariat avec le Conseil National des Droits de l’Homme
Dès la préhistoire, et comme le révèlent depuis longtemps les fouilles archéologiques, les rapports entre les
« deux rives » du Sahara se sont établis sur divers plans : politique, spirituel culturel et économique. Dans
ce berceau de l’humanité qu’est l’Afrique, les relations humaines qui se sont forgées au-delà des frontières
géopolitiques ont ainsi donné naissance à une histoire commune, inégalement partagée mais –heureusementde plus en plus connue grâce aux nombreux travaux scientifiques de ces dernières décennies. Reliés par de
multiples pistes caravanières, les lieux de mémoire de cette histoire, toujours actifs voire en expansion pour
certains, disparus ou menacés pour d’autres, en témoignent ; de ses accomplissements et de ses tourments.
Alimenté par un mouvement culturel neuf et vigoureux (la négritude), nourri par des courants politiques socialisants
et allié du Mouvement des non alignés, le panafricanisme connaît son heure de gloire. Tous les espoirs sont permis
alors et le continent fait front pour achever son émancipation encore entachée par le maintien de l’apartheid et des
dernières colonies portugaises (Mozambique, Angola, Guinée-Bissau) et française (Algérie).
Djenné, Ghana, Awdaghost, Gao, Agadès, Touat, Tamedoult, Noul, Ghadames, Zawila, Marrakech, Sijilmassa,
Sabta, … autant de carrefours, d’escales et de relais entre le bassin méditerranéen et Blad Es Soudan, sillonnés
durant des siècles par d’entreprenants négociants musulmans et juifs de Fès ou de Marrakech. Mogador/
Essaouira fonctionne alors comme le port de Timbouctou dont les zaouias et les bibliothèques, récemment
menacées, témoignent de cette mémoire et de son intense dimension spirituelle.
Le demi-siècle qui suit est à la fois tragique et prometteur.
A de trop nombreuses reprises, la dignité et les droits fondamentaux des Africain-e-s sont gravement bafoués
durant de multiples guerres civiles et affrontements pour le pouvoir. Périodiques, les crises humanitaires, souvent
aigues (famines, réfugiés) installent l’image d’un continent « mal-parti » et irrémédiablement condamné. Sur le
plan politique, pratiquement tous les pays connaissent de longues séquences autoritaires, voire despotiques et le
panafricanisme paraît comme impuissant face à des élites qui semblent uniquement préoccupées par leur précarré national.
La traite négrière puis la brutale intrusion coloniale perturbent en profondeur cette longue tradition, rapprochant
et éloignant à la fois les sociétés africaines, et bouleversant leurs relations. Pour tous les pays, cette longue nuit
est synonyme de domination, de spoliations et de déséquilibre des ordres sociaux et économiques traditionnels.
Le nouvel ordre économique capitaliste met définitivement fin aux réseaux transahariens multiséculaires de
commerce et d’échanges humains.
Amorcées durant l’entre-deux-guerres et en expansion continue à partir de la Deuxième Guerre mondiale, les
luttes pour l’indépendance arriment à nouveau les sociétés africaines les unes aux autres.
Partageant les élans et les espoirs de la décolonisation, les peuples et les nouveaux Etats entament le long
combat pour la démocratie et le développement.
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Au début des années 1960, à Oujda, au Maroc, Nelson Mandela, encore libre, vient à la rencontre des nationalistes
marocains et algériens.
Mais en même temps, l’apartheid est vaincu et des vagues de libéralisation politique se succèdent, bien qu’avec
des fortunes variées. Les sociétés affirment sans ambages leur aspiration à l’alternance politique, à la justice
et à la dignité. Dans de nombreux pays, malgré les obstacles, la société civile devient un acteur incontournable,
alors que sur le plan économique, et en dépit des retards accumulés, de nombreux entrepreneurs confortent leurs
ambitions et leurs capacités d’innovation.
S’appuyant sur une longue tradition de mobilités, les Africain-e-s intègrent durant cette même période
« la planète migratoire » et développent leurs réseaux diasporiques sur le plan subrégional, régional
et international. Leur contribution au développement de leurs régions de départ est devenue centrale.
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Mais c’est probablement dans le domaine de la culture que les créateurs d’Afrique ont démontré leur immense talent
et leur savoir-faire. Dans le roman (Ahmadou Kourouma, Wole Soyinka, Naguib Mahfouz, …), la poésie (Léopold Sédar
Senghor), les arts plastiques (Osman Sow, Ludovic Fadaïro, Yinka Shonibare, …), la photographie, le cinéma (Idrissa
Ouedraogo, Ousmane Sembène, Abderahman Sissako…), mais surtout la musique (Ali Farka Touré, Salif Keita, Oumou
Sangaré, Doudou Ndiaye Rose, ... ), ces créateurs se sont à la fois faits les témoins des aspirations fondamentales de leurs
sociétés et ont inscrit les cultures africaines dans l’universel tout en esquissant l’Afrique à venir.
Insérée depuis des siècles dans l’histoire de l’Afrique, Essaouira a renoué, depuis vingt ans, avec le continent et ses
cultures grâce au Festival Gnaoua et Musiques du Monde : une musique et une tradition spirituelle qui témoignent de
cette mémoire partagée et des métissages qu’elles nous a légués. Il était donc temps que le Forum du Festival, créé et
organisé depuis trois ans en partenariat avec le Conseil National des Droits de l’Homme, se penche sur ce sujet, d’autant
plus que le Maroc initie une ambitieuse politique de l’immigration et renoue sur les plans politique et économique avec
l’Afrique sub-saharienne.
Rassemblant, comme à l’accoutumée, chercheurs et acteurs sociaux, spécialistes et simples festivaliers, le forum
ambitionne de revisiter cette histoire sur la longue durée, tout en analysant ce qui fait l’Afrique d’aujourd’hui, ses
contraintes et ses atouts, sa place dans le monde d’aujourd’hui, ses dynamiques régionales et ce que pourrait être le
rêve, l’ambition de l’Afrique à venir.
Comité scientifique :
Halima Ferhat, Historienne Marocaine, Spécialisée dans le moyen âge du Maghreb
Mina El Mghari, Professeur de l’enseignement supérieur à la faculté des Lettres et des Sciences humaines à Rabat
Driss El Yazami, Président du CNDH
André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI , Président de la Fondation Anna Lindh pour le Dialogue
entre les Cultures, Président de l’Association Essaouira Mogador
Neila Tazi Abdi, Administrateur A3 Groupe, Productrice et Directrice du Festival
Modérateur : Jean-Céléstin Edjangue – Auteur, écrivain et grand reporter
Chef de l’information à Africa 24, responsable et spécialiste des questions de développement de l’afrique.
Intervenants pressentis :
Etudes Africaines
Ahmed Taoufik (Maroc) - Ministre des Habous et des
Rita Aouad (Maroc) - Professeur, écrivaine
Affaires Islamiques
Andre Azoulay (Maroc) - Conseiller de sa Majesté le
Mostafa Hassani Idrissi (Maroc) - Chercheur, Professeur
Roi Mohammed VI et Président Fondateur de l’Association
Essaouira Mogador
à l’Université Mohammed V
Driss El Yazami (Maroc) - Président du Conseil National
spécialiste des littératures orales et chercheur à l’INSS/CNRST
des Droits de l’Homme
Alain Joseph Sissao (Burkina Faso) - Anthropologue,
Abdou Diouf (Sénégal) - Secrétaire général de
Issiaka Mande (Québec) - Chercheur, Professeur au
département sciences politiques à l’Université du Québec
Kofi Annan (Ghana) - Ancien secrétaire général de l’ONU
Francois Soudan (France) – Directeur de la rédaction
Rachid Benlebah (Maroc) - Chercheur , Professeur
à l’Institut des Etudes Africaines
Marwane Ben Yahmed (France-Tunisie) -
historien, romancier, poète
l’Organisation Internationale de la Francophonie
de Jeune Afrique
Directeur de la publication de Jeune Afrique
Aminata Dramane Traoré (Mali) - Femme
politique, écrivaine et militante
Dolaye Konate (Mali) - Président de l’Association des
historiens Africains, professeur, historien, archéologue
Catherine Coquery Vidrovitch (France) - Historienne,
spécialiste de l’Afrique et professeur émérite de l’Université
Paris Diderot
Moussaoui El Ajlaoui (Maroc) - Chercheur, professeur
à l’Institut des Etudes Africaines
Khalid Chegraoui (Maroc) - Professeur d’Histoire et
d’Anthropologie Politique à l’Institut des Etudes Africaines,
Université Mohammed V
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Bouazza Benachir (Maroc) - Professeur à l’Institut des
Anis Birou (Maroc) - Ministre chargé des Marocains
Résidents à l’Etranger et des affaires de la Migration
Abderahmane Ngaide (Sénégal) - Professeur,
Yahya Abouelfarah (Maroc) - Directeur de l’Institut des
Etudes Africaines
Babacar Sall (Sénégal)- Egyptologue, poète, Docteur
d’Etat ès Lettres et sciences Humaines à l’Université de Dakar
Mustapha Naimi (Maroc) - Professeur, chercheur à
l’Institut Universitaire de la recherche scientifique( IURS)
et coordinateur des études sahariennes pluridisciplinaires à
l’Université Mohammed V de Rabat
Yasmina Filali (Maroc) - Présidente de la fondation
Orient Occident
Eléonore Yaméogo (Burkina Faso)
Réalisatrice
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L’anthologie
De la musique gnaoua
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Dans un souci de préservation du patrimoine, l’association Yerma Gnaoua a entrepris la réalisation d’une
anthologie dédiée à cet art ancestral et visant la valorisation de sa richesse rythmique, mélodique, lyrique et
stylistique.
Il fallait, d’abord, écarter de nombreuses pièces issues aussi
bien du contact récent avec la chanson populaire citadine que
des échanges avec certaines confréries religieuses.
Ce travail conforté par une collecte de textes chantés, ambitionne également d’insuffler une dynamique de
créativité, en permettant aux musiciens compositeurs et chercheurs, de disposer d’un important fonds de
ressourcement pour toute la musique marocaine. Nous connaissons également tout l’intérêt que de nombreux
musiciens dans le monde portent à cette musique. Ils trouveront dans cette anthologie une autre occasion de
la servir dans le large espace de la world music.
Ensuite, nous avons conservé le déroulement conventionnel
de la lila en 3 parties (al âda, oulad Bambara, et les mlouks).
Nous avons, enfin, intégré certaines variantes régionales et
notamment la performance d’isamgane (gnaoua amazighs),
la version nordique, les sebtiyyine (gnaoua juifs) et les gangas
présahariens.
Face à une grande tradition orale dont le propre est de varier constamment tout en conservant ses bases, il
n’était pas possible de prétendre à l’exhaustivité, d’autant plus que la variance d’interprétation touche aussi
bien le point de vue du maâlem que le contexte dans lequel il évolue. Le rendu change dans l’espace et le temps
et au gré du contexte et de l’auditoire.
Le choix des maâlems n’établit aucun classement de ces derniers. Il va de soi que tous les maîtres se valent,
mais notre seul critère a été d’assigner à chacun le répertoire qu’il maîtrise le mieux ; l’objectif étant de couvrir
toute la palette du répertoire.
Le propre de la tradition orale étant d’être mobile et changeante, les maâlems des différentes générations ont
pris l’habitude d’omettre des pièces et d’en rajouter d’autres. Devant cette difficulté de consigner un répertoire
immuable, cette anthologie établit un déroulement normal des différentes phases en faisant abstraction des
différences qui n’affectent pas la cohérence du corpus général.
A ce jour, nous disposons d’un enregistrement audio qui dépasse 14 heures enregistrées dans 9 CDs. La totalité
des textes chantés ont été transcris en arabe et traduits en français. l’Anthologie comprend également un livre
composé de textes apportant un triple éclairage (historique, anthropologique et musicologique), un carnet de
voyage retraçant la première mission de prospection et, bien sûr, les biographies des maâlems.
Nous avons compilé, dans les 9 Cds de l’anthologie, l’ensemble des phases conventionnelles, et dans un jeu
croisé des interprétations régionales, toutes les nuances, toutes les références du répertoire gnaoui : les
introductions, le jeu des percussions, les phases ludiques, ainsi que le cheminement complet des mlouks et
des couleurs.
Un important travail d’iconographie et de maquettage a été effectué et de nombreuses dispositions ont été
prises afin de faire de cette anthologie un événement rendant hommage à nos trésors humains vivants et au
magnifique patrimoine immatériel qu’ils représentent.
Notre anthologie se base sur trois critères : l’authenticité, l’intégrité de la lila (nuit rituelle) et la prise en
compte de certaines variances significatives.
L’Anthologie sera diffusée à l’occasion du prochain festival, en juin 2014.
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Les Gnaoua, thérapeutes et non exorcistes
Le festival Gnaoua et Musiques du monde dans sa XIIe édition du 25 au 28 juin, à Essaouira.
Pas moins de onze «lilas», à Dar Souiri, à Zaouia Gnaoua et sur la scène Bab Doukkala.
Lumière sur la dimension thérapeutique de cette musique, perceptible durant les rites de possession. 29 juin 2009
Hommage
A feu Et-Tayeb Houdaifa
Et-Tayeb Houdaïfa était plus qu’un grand journaliste : il était l’un des
piliers de la presse marocaine et un homme passionné par les gens et les
évolutions du monde. Cet intellectuel fait partie de la poignée de personnes qui
ont soutenu le festival dès ses débuts, et son amitié fidèle nous a accompagnés tout au
long des années. Cet amoureux de la culture, du patrimoine marocain et de la langue
française était un humaniste humble, un homme de cœur et d’esprit. Avec Et-Tayeb, c’est
un témoin majeur de notre société qui a définitivement posé son stylo.
Un Hommage lui sera rendu le Samedi 14 juin.
A la mémoire de Et-Tayeb Houdaifa
IL A ÉCRIT :
Gnaoua au top
« Je reviens du dernier Festival d’Essaouira sans en être revenu, tant les flots de sons, de chants et de rythmes
déversés généreusement par ce rassemblement inondent encore mon esprit. Pour avoir accompagné Gnaoua
et musiques du monde depuis sa venue au monde musical, je devais être prévenu -jamais il ne s’est emmêlé
les pieds-, mais voilà qu’une bonne stupeur l’a emporté. De fait, j’ai été ébaudi. Dès le prélude. Par le duel au
sommet entre la troupe des frères Kouyou et le Sukhishvili national de Géorgie ». le 5 juillet 2010
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Gnaoua, tout ce que vous devrez faire pour ne pas passer inaperçu...
Le temps du Festival Gnaoua et Musiques du monde est celui où l’on se met à distance. Celui des ruptures avec les contraintes quotidiennes,
les conduites habituelles et les usages «normés»….
… A quoi reconnaît-on un accro au Festival gnaoua ? A la fièvre qui s’empare de lui à l’approche du rendez-vous. Il passe et repasse en
boucle Mahmoud Guinéa, Hamid el Kasri ou Abdelkébir Marchane, ne parle que des maâlem, compare avec ses amis leurs mérites et
rêve des jouissances qui l’attendent. En somme, il perd la boule. Avec raison. Car, pour être dans la note gnaouie, il faut, au préalable,
avoir laissé sa «normalité» aux vestiaires. A Gnaoua, les gens se conduisent bizarrement. A titre d’exemple, ils passent le plus clair de
leur temps à marcher pour aller nulle part, en foule, dans le même périmètre. … Reste que tout cela n’est que littérature, reste que l’essentiel, c’est la musique. A Gnaoua et Musiques du monde, elle est si envoûtante qu’elle fait perdre la raison. 20 juin 2008
«Gnaoua» au sommet
… Qui a vécu le Festival Gnaoua ne saurait s’en déprendre, même quand les tambours se taisent. Comme en ce dimanche 24 juin, au lendemain du
baisser de rideau où l’on peut apercevoir des visiteurs installés aux terrasses de cafés, cuvant l’orgie musicale à laquelle ils ont eu droit pendant cinq
jours et autant de nuits. Les visages sont fatigués, les esprits embrumés, mais les langues bien déliées. Un seul sujet de conversation : la sensationnelle
prestation du Festival Gnaoua... Essaouira faisait l’effet d’une scène géante, harmonieusement cacophonique, polyphonique. 29 juin 2007
Essaouira VIIIe édition, programme des réjouissances
Associer la musique gnaoua à la ville d’Essaouira est devenu une image d’Epinal. Aussi, chaque dernière semaine de juin, des centaines
de milliers de visiteurs, bravant sinuosités routières et soleil de plomb, affluent vers la cité océane pour avoir leur comptant de transe.
Fidèle parmi les fidèles, Mohamed Ghaït, douanier de son état, voue un véritable culte au festival Gnaoua et musiques du monde. «Je n’en
ai manqué aucune édition. Et à chacune, je me sens transporté. J’en reviens régénéré, fortifié, changé en bien», assure-t-il. 10 juin 2005
A Essaouira, les Gnaoua se mettront au reggae
En six prestations, le petit Poucet s’est mué en colosse, attirant, en 2003, 300 000 adeptes prêts à s’extasier (contre 20 000 en 1998) et inspirant,
la même année, 180 articles dans la presse (contre 50 en 1998) et recueillant plus de 15 millions de dirhams en retombées médiatiques, alors
que son budget de communication n’excède pas 300 000 dirhams. Un véritable ogre dans les bras duquel on se jette avec ferveur. Car il n’opère
pas dans un fief anodin mais dans un sanctuaire des musiques de transe, auprès duquel on se rend en pèlerinage. 11 juin 2004
Mais l’atout majeur de ce festival demeure Essaouira
... Une ville où il fait bon flâner parmi les ruelles et les venelles pour se réjouir de la joie de vivre qu’irradient ses habitants,
et observer que contrairement à d’autres villes qui ont vendu leur âme au fric Essaouira à su garder la sienne. juin 1999
* Source : La Vie Éco
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ème
ÉDITION 2014
LES LIEUX DU FESTIVAL
RÉSIDENCE ARTISTIQUE
LES FUSIONS
PROJECT TYOUR GNAOUA & SEFARAT AL KHAFAA
LES CONCERTS SUR LES GRANDES SCÈNES
LES CONCERTS INTIMISTES
LA PARADE D’OUVERTURE ET LES OFF
L’ARBRE À PALABRES
#GNAOUA LIVE
BIOGRAPHIES DES ARTISTES INTERNATIONAUX
LES MAÂLEMS GNAOUA
BIOGRAPHIES DES ARTISTES MAROCAINS
SCÈNE OULAD MOGADOR
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Les lieux du Festival
Place Moulay Hassan
C’est sur cette vaste esplanade de style marocoportugais, adossée aux remparts de la médina, que tout a
commencé. La Place Moulay Hassan accueille la scène mythique du Festival. Depuis 1998, elle a été le témoin
des fusions inoubliables entre les maâlems Gnaoua et les plus grands noms de la scène jazz et world.
Scène de la plage
La plage d’Essaouira est une des plus belles du Maroc ; paradis des kite-surfeurs. Une vaste étendue de sable
protégée par le port de pêche et l’île de Mogador. Cette scène dressée sur la plage présente des concerts
d’artistes nationaux et internationaux au talent reconnu.
Dar Souiri
Ce riad construit en 1907 à l’intérieur des remparts abritait l’administration de l’Autorité Provinciale pendant le
protectorat. C’est aujourd’hui le siège de l’Association Essaouira-Mogador et c’est un espace entièrement dédié
à la culture. Pendant le Festival, il accueille des concerts intimistes payants.
Borj Bab Marrakech
Devenu une scène du Festival en 2012, Borj Bab Marrakech -ou le Bastion- sera de nouveau investi par les
festivaliers cette année. Intégrée aux remparts, cette tour massive du 19ème siècle, classée monument
historique, est un ancien dépôt de munitions. Sa terrasse abrite aujourd’hui des résidences ou des concerts de
fusion payants en plein air avec les étoiles pour seuls témoins.
Zaouia de Issaoua
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Une zaouïa est un édifice religieux et un centre spirituel où on effectue les pratiques spirituelles et on enterre les
saints fondateurs. Les groupes Aissaouas y organisent une hadra, fête réglée comme une liturgie qui se déroule
toute la nuit « Lila », jusqu’à l’aube, provoquant la transe et l’extase qui conduisent l’adepte à la contemplation
des vérités supérieures.
Résidence Artistique
La création en résidence
Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde n’est pas un simple rendez-vous ponctuel. Il est aussi un point de
rencontre, d’échange. Depuis des années, les directeurs artistiques travaillent sur le décloisonnement des
répertoires musicaux. Le résultat est, à chaque fois, surprenant, éblouissant. Les fusions ne sont pas de
simples exercices de style, les artistes, certes, y exercent leur virtuosité mais nous prouvent surtout que la
musique n’a pas de frontières. On en sort à chaque fois avec des formes originales de concerts.
Concert d’ouverture
« Une Fusion en Cordes Pincées »
Au programme :
Maâlem Hassan Boussou
Didier Lockwood
Foulane
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Résidence Artistique
La création en résidence
Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde n’est pas un simple rendez-vous ponctuel. Il est aussi un point de
rencontre, d’échange. Depuis des années, les directeurs artistiques travaillent sur le décloisonnement des
répertoires musicaux. Le résultat est, à chaque fois, surprenant, éblouissant. Les fusions ne sont pas de
simples exercices de style, les artistes, certes, y exercent leur virtuosité mais nous prouvent surtout que la
musique n’a pas de frontières. On en sort à chaque fois avec des formes originales de concerts.
Concert de Clôture
« Du ngoni au guembri »
Au programme :
Maâlem Hamid El Kasri
Bassekou kouyaté
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Au programme :
Les Fusions
Maâlem Mustapha Baqbou
Marcus Miller
Au programme :
Maâlem Mohamed Kouyou
Mario Canonge
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Project Tyour gnaoua
& Sefarat Al Khafâa
Le Maâlem Abdelslam Alikkane et sa troupe Tyour gnaoua. Co-directeur artistique et membre de l’équipe
fondatrice du festival, le maâlem Alikane observe avec émerveillement, depuis 17 ans, tous ces jeunes, tous
ces musiciens venus d’ailleurs qui sont des fidèles du festival.
Même s’ils ne connaissaient rien à la tagnawite au départ, ils en ont appris les rudiments, se sont mis à
l’étudier et en ont fait une partie de leur vie. Comme l’exprimait le jazzman Jacques Swarz-Bart : « Je me
suis retrouvé moi-même dans cette musique gnaoua que je n’étais pas sensé connaître mais qui, quelque
part je pense, fait partie de mon inconscient ».
Le groupe Sefarat Al Khafâa/ Ambassade de l’invisible est une bande de musiciens franco-marocains basée
en France qui assiste au festival depuis sa création. Au fil des ans, ils ont appris les chants traditionnels et
en propose une relecture métissée. Leur démarche a forcément touché le Maâlem Abdelslam Alikkane, luimême très impliqué dans la transmission de la culture gnaoua, qui leur a proposé de travailler ensemble un
répertoire original.
Musiciens du groupe «Sefarat Al Khafâa» :
Daoudia Bounabi (batteur)
Jean Luc BORLA (bassiste)
Jérome Dru (Guitare)
David Duffour (Guembri et crotales)
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29
Les concerts
Sur les grandes scènes
Chaque année, plusieurs groupes du Maroc et d’ailleurs enrichissent la programmation du Festival Gnaoua
et Musiques du Monde. Ces groupes se produisent en solo sur les grandes scènes du festival, dans leur
formation habituelle. En plus des fusions, les artistes invités vont dévoiler la pleine mesure de leurs talents
de musiciens durant des plages horaires déterminées et qui seront exclusivement dédiées.
Ayo
Didier Lockwood
AYO
Mario Canonge
Album Ticket To The World
disponible chez Motown / Universal
Tournée : Saison 2013-2014
30
Marcus Miller
Ibrahim Maalouf
Bassekou Kouyaté
Meta & Cornerstones
31
Maâlem
Hassan Boussou
32
Maâlem
Mohamed Kouyou
Maâlem
Abdenbi El Gadari
Maâlem
Abdeslam Alikkane
Maâlem
Abdelkébir Merchane
Maâlem
Hamid El Kasri
Maâlem
Mustapha Baqbou
Maâlem
Omar Hayat
Maâlem
Mohamoud Guinea
Maâlem El Khadir
Chawqi
Maâlem Brahim
El Belkani
Maâlem
Mokhtar Guinea
Maâlem
Said Oughassal
Maâlem Ahmed
Baqbou
Maâlem
Reda Stitou
Maâlem Nour Eddine
Medoula
Maâlem Benacher
Bouchabchoub
Maâlem Abdelaziz
Soudani
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Les concerts
La parade d’ouverture
Intimistes
et les OFF
Dar Souiri, Borj Bab Marrakech et Zaouia de Issaoua abritent des concerts acoustiques où les maâlems
présentent le répertoire traditionnel. C’est le rendez-vous incontournable des passionnés de la tagnaouite
ainsi que des curieux qui souhaitent découvrir le rituel ancestral des gnaoua.
Maâlem Hamid El Kasri & guests
Hmadcha (Hommage à Feu Et-Tayeb Houdaifa)
Maâlem Hassan Boussou & guests
Maâlem El Khadir Chawqi
Maâlem Bnou Achir
Maâlem Abdelaziz Soudani
Maâlem Brahim El Belkani
Maâlem Ahmed Baqbou
Issaoua d’Essaouira
Maâlem Mokhtar Guinea & Maâlem Noureddine
Meddoula
Maâlem Omar Hayat & Maâlem Hamid Dekkaki
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Fidèle à ses traditions, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde démarre, comme chaque année, avec la
procession d’ouverture. Cet événement marque le début des festivités. C’est un moment bien particulier
chez les gnaoua. Ce rituel, « Al Aâda » pour les initiés, se veut non seulement une bénédiction mais aussi
une prière pour les grands maîtres Gnaouas défunts ou malades qui ont transmis leur savoir.
Les maâlems venus de toutes les régions du Maroc célèbrent cet instant en compagnie de quelques membres
de leur famille. Point de départ : Bab Doukkala, jeudi, à 17h.
Les Off
Les confréries des Hmadcha et des Issaoua, ainsi que les Gangas d’Agadir sont aussi de la fête. Chaque jour, ils donnent
rendez-vous aux festivaliers sur la plage, en fin d’après-midi.
Scène Oulad Mogador
Bab Doukkala
Les jeunes talents d’Essaouira ne sont pas
oubliés. «La scène Ouled Mogador» leur est
exclusivement dédiée. Elle a été mise en place
par l’Association des Jeunes de la ville, appuyée
par la Municipalité d’Essaouira et propose des
concerts gratuits vendredi et samedi, en fin de
journée. De taille moyenne, la scène se dresse
en face de Bab Doukkala, l’entrée nord de
la Médina d’Essaouira qui donne sur le Mechouar, la Place de l’Horloge, Bab Sbaa …
L’arbre à palabres
L’Arbre à palabres est un des incontournables
du Festival Gnaoua. Créé en 2006, ce forum de
dialogue et d’échanges se tient chaque après midi
à partir de 17 heures à Dar Souiri. Autour d’un
café ou d’un thé, les artistes Gnaoua et les invités
des musiques du monde dialoguent librement et
dans une ambiance conviviale. Le public, à son
tour, pose des questions et participe au débat
en toute fraternité. Le Forum est modéré depuis
deux ans par le tandem Emmanuelle Honorin et
Maria Moukrim. Emmanuelle Honorin, critique
musical et journaliste, qui est à l’origine de cette
initiative unique, animera cette année encore les
tables rondes de l’Arbre à Palabres. Elle est aussi
programmatrice de scènes pluridisciplinaires
tels que «Contradanza» et «Bal créole de la
Bellevilloise» à Paris. Elle a, à ses côtés, la
journaliste marocaine Maria Moukrim. Cette
dernière, native d’Essaouira, est une journaliste connue pour son engagement et ses grandes enquêtes.
Elle est membre fondatrice du Réseau des femmes journalistes et présidente de l’Association marocaine du
journalisme d’investigation. Ex-rédactrice en chef de l’hebdomadaire Al Ayam, Maria Moukrim a lancé, en 2011 ,son
propre journal électronique «febrayer.com».
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Gnaoua Live
Parce que des centaines de milliers de gens sont fans de culture gnaoua !
Parce que les réseaux sociaux fourmillent de posts/ photos/ videos
gnaoui !
Parce que les technologies permettent de partager les moments forts
du festival !
Venez vivre les émotions du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira sur
notre plateforme multimédia !
Animée par des jeunes marocains passionnés du festival, de nouvelles technologies et de la musique
gnaoua, cette plateforme multimédia permet de vivre le festival via le web. Vidéos, photos, interviews, coups
de cœur et coups de projecteurs sur des aspects insolites … Gnaoua Live va permettre aux mélomanes du
monde entier de suivre l’événement à nos côtés, pratiquement en temps réel.
Créé l’année dernière par le festival, pour répondre à l’engouement enthousiaste de la jeunesse marocaine
envers notre manifestation, Gnaoua Live a rassemblé 667 809 internautes attentifs aux 70 posts quotidiens
réalisés par une équipe de 25 jeunes bénévoles.
Il était naturel de renouveler cette initiative pour la 17ème édition, où nous allons beaucoup plus impliquer
la jeunesse. Rendez-vous en live sur la toile !
Biographies
Des artistes internationaux
Mario Canonge (Martinique, France)
De son clavier cosmopolite surgit toute une palette aux couleurs des îles et du
continent américain. Mario Canonge est né en Martinique (à Fort de France). Dans
les années 80, il co-fonde un groupe de jazz mythique : Ultramarine. Avec N’ Guyen
Lê, Bago Balthazar (les 2 autres co-fondateurs), Mokhtar Samba et Etienne M’Bappé,
ils vont écrire des pages historiques de la fusion entre jazz et musique afro-caribéenne.
Après une incursion vers les musiques de ses racines (zouk, mazurkas, biguine), Mario Canonge
est revenu depuis quelques années vers un jazz plus pur qui correspond à « une envie d’avancer,
de m’élever encore et encore, essayant d’effleurer, de saisir de mes dix doigts un vital essentiel ».
Bassekou Kouyaté (Mali)
Virtuose du n’goni, héritier de la plus pure tradition griotique mandingue,
Bassékou Kouyaté est avant tout un fabuleux show man. Depuis 2007
(date de sortie de « Segu Blues », son 1er album solo) il enflamme les
scènes des plus grands festivals. Tout en respectant la musique
de la région de Ségou il a su l’adapter à un public international
sans en corrompre l’essence. Les spectateurs d’Africa express
ou d’Afrocubisme le savent bien : les prestations de Bassékou dans
les projets collectifs sont souvent le moment fort de concerts qui
rassemblent pourtant de sacrées têtes d’affiche.
Très impliqué dans la reconstruction de la paix au Mali, Bassékou Kouyaté
joue en famille (son épouse Amy Sacko au chant, ses 2 fils aux petits et grands
n’gonis) accompagné uniquement d’instruments traditionnels : n’gonis, calebasses. Et
pourtant... qu’est-ce que ça dépote !! Leur concert dans la ville des gnaoua s’annonce déjà
comme un moment marquant de la vie du festival.
38
39
Ibrahim Maalouf (Liban, France)
Ce sont des retrouvailles chatoyantes auxquelles nous devons nous préparer :
en 2008, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira avait accueilli
Ibrahim Maalouf, trompettiste atypique, inspiré et inspirant. Né à Beyrouth en
1980, il quitte très vite le Liban avec sa famille. Et quelle famille ! Son père,
Nassim Maalouf a inventé la trompette à quarts de ton, dans les années 60 ; sa
mère Nada Maalouf est une pianiste virtuose ; son grand père Rushdi Maalouf était
journaliste, poète et musicologue ; son frère Ziad est un brillant journaliste et son
oncle Amin est membre de l’Académie Française.
Le jeune Ibrahim commence sa carrière dès l’âge de 9 ans aux cotés de son père, trompettiste
exceptionnel, en interprétant en duo le répertoire baroque. Mais le jazz lui fait les yeux doux, et
tout en menant un brillant cursus classique, il collectionne les récompenses dans les deux styles.
Il étudie également la musique arabe ce qui lui vaut en 2011, de recevoir le titre de « Jeune artiste
œuvrant pour le dialogue interculturel entre les mondes arabe et occidental » par la Directrice Générale
de l’UNESCO.
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Marcus Miller (Etats-Unis)
On peut dire aujourd’hui que Marcus Miller est l’un des plus grands bassistes du
monde. Né à Brooklyn en 1959, il aime dire qu’il est « un bassiste funk avec une
immense connaissance jazz ». Multi-instrumentiste (clarinette - son instrument
de départ, claviers, percussions...), il est surtout connu pour ses sessions
de basse auprès de géants tels qu’Eric Clapton, George Benson, Dizzy
Gillespie, Joe Sample, Wayne Shorter, Roberta Flack, Paul Simon,
Mariah Carey, Aretha Franklin, Chaka Khan, Jay-Z, Snoop Dogg …
Il a même fait des incursions dans l’opéra avec le ténor Kenn
Hicks et la soprano Kathleen Battle.
C’est Miles Davis qui lance véritablement sa carrière de compositeur
en lui demandant de co-écrire avec lui l’album « Tutu » en 1980. Avec ce
père spirituel, auquel il rend de nombreux hommages sous forme de poèmes
musicaux funky depuis le décès de Miles, Marcus Miller partage ce goût de la
musique de demain. D’ailleurs, la nostalgie, très peu pour lui, merci. « Je n’aime
pas tenir le compte de ce que j’ai fait. Je n’ai pas envie de passer pour le super toucheà-tout de la musique». Les antennes tournées vers le futur, il parait qu’il attend avec
impatience de rencontrer les maâlems du festival Gnaoua.
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Didier Lockwood (France)
Issu d’une famille de musiciens, 1er prix du Conservatoire de Calais … sa carrière
semblait toute tracée. Sauf que nous étions en 1974 et que Didier Lockwood
croisa la route du groupe Magma, des fous furieux qui changèrent à jamais le
rock, le jazz et la musique psychédélique. Il est engagé par Michel Colombier
(complice de Gainsbourg), puis par le grand violoniste Stéphane Grapelli. Sa
carrière prend alors une couleur résolument « jazz » et on le retrouve aux côtés
de Martial Solal, Gordon Beck, NHOP, Michel Petrucciani, Aldo Romano, André
Ceccarelli, Miles Davis, Lenny White, Marcus Miller, Herbie Hancock, Elvin Jones, les
frères Marsalis ou encore Barbara, Claude Nougaro ou Richard Bohringer.
Eclectique et talentueux, Didier Lockwood aime à se confronter aux cultures du monde :
«En accumulant les expériences, explique-t-il, s’est consolidé mon langage musical ».
En ce domaine, il est polyglotte …
Didier Lockwood se passionne également pour la transmission de la musique. Son engagement le conduit
à intervenir bénévolement dans les établissements scolaires et il a créé un « Centre des Musiques Didier
Lockwood » à Dammarie Les Lys.
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AYO (Niger,Allemagne)
Sous son physique frêle, se cache une robustesse à toute épreuve. Surtout aux épreuves
de la vie, qui ne l’ont pas épargnée, mais qu’elle combat avec force et pudeur. De son
enfance, on sait peu de choses si ce n’est qu’elle est nigériane par son père (un Dj qui
lui a inculqué l’amour de la musique vintage) et tzigane par sa mère. Une mère
gitane, ça fait bien dans « Carmen » ; dans la réalité c’est une autre affaire.
Au point que c’est son papa qui l’a élevée. C’est sans doute ce qui explique
le lien très fort d’Ayo avec son fils (on les croise souvent dans les rues
de Paris, où vit souvent la chanteuse, et leur complicité n’a rien de
superficielle ni de sur-jouée pour les photographes).
Son premier succès « Down on my knees » (2006) la propulse sur les
scènes internationales. Aujourd’hui, Ayo peut se vanter d’avoir vendu
1milion et demi d’albums dans plus de 40 pays. Pourtant, la star reste
naturelle ; et ouverte au monde. Elle promène sa silhouette d’adolescente
gracile sur laquelle les années ne semblent pas avoir de prise, à Lagos (Nigeria)
pour enregistrer des voix pour Tony Allen (batteur mythique, co-fondateur de l’afrobeat)
ou dans les ghettos pour un feat avec le Mc Youssoupha dans un flow à faire pâlir la
Zulu Nation. Son nouvel album s’intitule « Ticket to the world »… Avec Ayo, on est prêts à
s’embarquer !
43
Meta and the Cornerstones (Sénégal)
Fusion reggae, soul et afropop, Meta and the Cornerstones est LA révélation de l’année ; Musique
de métissage pour un groupe d’origines métissées qui célèbre la fraternité en chantant en
anglais, francais, wolof et fulani/ peul.
Le leader, Meta Dia, est né à Dakar. A 14 ans, il écume les rues de la capitale
sénégalaise et les petits clubs avec sa formation Yalla Suuren (bénis de Dieu).
La notoriété arrive lorsque le groupe est sacré « meilleur groupe de hip hop et
de reggae » de l’année 2000, par le centre culturel français. Galvanisé, Meta
émigre à New York où il fait la connaissance des musiciens du Cornerstones.
L’alchimie est immédiate. L’apport d’influences caribéennes, américaine et klezmer
vient renforcer la palette sonore, mettant en valeur la tessiture si douce du chant de
Meta Dia. Revenant aux valeurs fondamentales du reggae, le groupe se fait rapidement
un nom et assure les premières parties de Luciano, Steel Pulse, Lee Scratch Perry, Alpha
Blondy, Groundation …
En 2008, leur premier album « Forward music » est produit par Dennis Brown, le producteur
jamaïcain des Wailers. Le second album « Ancient Power » a été enregistré en Jamaïque et il est un
hommage vibrant à la sagesse des anciens et à l’histoire de l’Humanité.
44
Les maâlems
Gnaoua
MAÂLEM HAMID EL KASRI (Rabat)
MAÂLEM HASSAN BOUSSOU (Casablanca)
MAÂLEM ABDESLAM ALIKKANE (Essaouira)
MAÂLEM MAHMOUD GUINEA (Essaouira)
Hamid El Kasri est né à Ksar El Kébir en 1961, dans le nord du Maroc. Il est formé dès l’âge de 7 ans par
les maâlems Alouane et Abdelouahed Stitou, mais sa passion lui vient du mari de sa grand-mère, ancien
esclave soudanais. Son talent lui permet de concilier les rythmes Gnaoua du Nord et du Sud du Maroc.
Il doit sa réputation à sa voix, profonde et intense. Cette même voix fait de lui l’un des maâlems les
plus appréciés et les plus sollicités. Grand habitué du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, il
créa l’événement en 2004 avec feu Joe Zawinul, l’illustre pianiste autrichien, en présentant une des
fusions les plus marquantes du Festival. Lors de l’édition 2010, Hamid El Kasri a présenté «Yobadi »,
un album de fusions, fruit d’une collaboration étroite avec Karim Ziad. En 2011 à Essaouira, il a enchanté
le public du Borj lors de son concert exceptionnel avec Hamayun Kahn et Shahin Shahida.
Maalem Abdeslam Alikkane dirige de main de maître la formation Tyour Gnaoua. Il est l’un des instigateurs du
festival Gnaoua d’Essaouira, sa ville natale. Aux côtés de Karim Ziad, il assure la direction artistique en partant
à la recherche des Gnaoua de toutes les régions du Maroc. Dans son travail, Abdeslam Alikkane s’est fait
remarquer par une singulière maîtrise de la pratique thérapeutique. Il est aujourd’hui l’un des messagers
de l’art gnaoui à travers le monde. Maâlem Abdeslam s’est produit aux côtés de nombreux artistes world
et jazz de renom : Jaleel Shaw en 2008 ou encore le guitariste et pianiste congolais Ray Lema en 2007,
pour ne citer qu’eux. Lors de la dernière édition, Tyour Gnaoua a offert au public une fusion 100%
jazz avec le célèbre guitariste Sylvain Luc.
46
Fils de feu maâlem H’mida Boussou, Hassan Boussou a été éduqué selon les préceptes de la tradition gnaouie.
En 1996, il forme le groupe Gnaoua Fusion avec des musiciens belges. Installé depuis peu en France,
il rencontre les futurs membres du groupe Séwaryé avec qui il décide de renouveler l’expérience de
métissage et de fusion. Le répertoire traditionnel reste la source principale d’inspiration du maâlem
Hassan Boussou tout en s’enrichissant de sonorités occidentales. Il se produit régulièrement avec
les musiciens de feu son père, le maâlem H’mida Boussou. Le maâlem Hassan Boussou est la
preuve vivante du renouvellement de l’art gnaoui et de sa capacité à fusionner avec tous les genres
musicaux. En 2012, Hassan et son groupe ont présenté au Festival le fruit d’une résidence inédite avec
l’électro rock du trio marseillais Nasser et le rap du Marocain Komy.
Né en 1951 à Essaouira, Mahmoud Guinea est incontestablement une des figures emblématiques de la musique
gnaouie. Son histoire est intimement liée à celle des esclaves puisque son grand-père paternel, d’origine
malienne, fut vendu au Sahara. Son père, le grand maâlem Boubker Guinea, a transmis cet héritage à
Mahmoud Guinea qui joue du guembri dès l’âge de 12 ans et participe à des lila à 20 ans. Au-delà de sa
parfaite maîtrise de la plus pure tagnaouite, Mahmoud Guinea s’est imposé aussi comme un maître
en matière de fusions musicales avec des musiciens de légende comme Carlos Santana, Adam
Rudolph, Will Calhoun, Issaka Sow, et Aly Keita, pour ne citer qu’eux. Il a aussi participé à de
nombreux festivals en Espagne, France, Italie, Japon, Canada, Autriche, Norvège, Belgique, PaysBas… Lors de la 13ème édition du Festival Gnaoua, Maâlem Mahmoud Guinea a offert au public une
fusion exceptionnelle avec le chanteur mauritanien Daby Touré, qui reste dans les annales du Festival.
47
MAÂLEM OMAR HAYAT (Essaouira)
Initié à la musique des Gnaoua par Mahmoud Guinea, Maâlem Omar Hayat crée son propre groupe en 1991. Il fait
partie de la nouvelle génération de maâlem qui perpétuent la tradition mais qui se projettent particulièrement
dans l’art de la scène. Omar Hayat possède un style qui lui est propre et a souvent été influencé par diverses
tendances artistiques, en particulier le reggae. Un artiste à part qui a su fidéliser son public sur la scène
du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira comme sur celle d’autres festivals nationaux
et internationaux. Omar Hayat est aussi un maître en matière de fusion. Il l’a démontré notamment en
2003 avec le guitariste franco-vietnamien Nguyen Lê, en 2008 avec le guitariste Mohamed Derouich et le
trompettiste Ibrahim Maâlouf ou lors de sa prestation en 2009 aux côtés du pianiste Meddy Gerville et des
percussionnistes du groupe de l’Ile de la Réunion, Lindigo.
MAÂLEM MUSTAPHA BAQBOU (Marrakech)
Né en 1954 à Marrakech, Mustapha Baqbou a grandi dans une zaouia gnaouie où son père, le maâlem El Ayachi
Baqbou, l’a initié à l’art de la tagnaouite dès son plus jeune âge. Mustapha Baqbou a fait partie du célèbre
groupe Jil Jilala et a ainsi participé au mouvement musical folk des années 70. Connu pour ses fusions
exceptionnelles avec des artistes internationaux de renom tels que Pat Metheny, Louis Bertignac, Eric
Legnini ou encore le groupe français de jazz Sixun au Festival Gnaoua et Musiques du Monde, il s’est
aussi produit sur de nombreuses scènes en Amérique, en Chine et en Europe. Sa prestation avec la troupe
américaine de danse, Step Afrika, un des concerts les plus applaudis de l’édition du Festival Gnaoua 2010, a
prouvé le talent toujours renouvelé de ce grand maâlem, à faire prospérer l’art Gnaoua, dans sa dimension la
plus traditionnelle ainsi que dans sa capacité à fusionner avec tous les genres musicaux. Preuve à l’appui : une
fusion mémorable en 2011 avec le virtuose du piano Tigran Hamasyan et un concert original avec le collectif Bob
Maghrib en 2012.
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MAÂLEM ABDELKBIR MERCHANE (Marrakech)
Abdelkebir Merchane est né en 1951 à Marrakech. Agé d’à peine 9 ans, la tagnaouite n’a déjà plus de secrets
pour lui. D’origine arabe, il est le seul Gnaoui de sa famille. C’est après plusieurs fausses-couches, onze au
total que sa mère l’a confié à une nourrice noire. Il participe ainsi dès son plus jeune âge à des lilas. Ses
maîtres El Ayachi, Baqbou et Mohamed Sam l’ont initié à la tagnaouite dans la plus pure tradition. Ses
styles de prédilection: le marsaoui (Essaouira) et le marrakchi. Il participe à de nombreux festivals
internationaux en Europe, dans les pays arabes et au Japon. Il dirige aujourd’hui le groupe Oulad
Sidi H’mou. Fidèle parmi les fidèles du Festival Gnaoua et Musiques du monde, chaque année Maâlem
Merchane offre au public l’étendue de ses talents. L’an dernier son guembri a fusionné avec la flûte et les
rythmes du groupe new-yorkais et cubain Querencia. Cette année, c’est avec la Zimbabwéenne Eska qu’il
partagera la scène de Moulay Hassan.
MAÂLEM ABDENBI GUADARI (Casablanca)
Le maâlem Abdenbi est né à Marrakech et vit actuellement à Casablanca. C’est sur les conseils de Maâlem
Boussou qu’Abdenbi persévère dans son art. Devenu maâlem à son tour, il est aujourd’hui entouré de
son groupe, Sidi Mimoun, et travaille régulièrement en Italie où il a enregistré un album. Son style fait
référence à ses origines, sa musique rappelle autant les traditions tagnaouites de Casablanca que
celles de Marrakech. Parti en Europe diffuser la fièvre des Gnaoua et habitué du Festival d’Essaouira,
le maâlem Abdenbi a fusionné avec de grands artistes internationaux, à l’instar du guitariste français
Titi Robin en 2006. En 2009, il crée la surprise en jouant aux côtés de DJ marocains – Unes et Hak’x au
répertoire très électro.
49
MAÂLEM MOHAMED KOUYOU (Marrakech)
Né en 1957, Maâlem Mohamed Kouyou s’est initié à l’art gnaoui grâce à sa mère. Après son décès c’est
le maâlem Moulay Hassan qui prend en charge son éducation. Doué et passionné, il accède au titre de
Maâlem en 1980 à Marrakech. Il crée son propre groupe et se produit partout au Maroc et à l’étranger,
notamment pendant un an aux Etats-Unis. Maâlem Mohamed Kouyou a brillé lors de sa prestation
improvisée en 2008 aux côtés de la légende vivante du jazz américain Wayne Shorter. Performance
renouvelée en 2009 lors de la 12ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, durant la résidence
d’artistes avec le groupe de la Nouvelle Orléans, Donald Harrison & Congo Nation.
MAÂLEM BRAHIM EL BELKANI (Marrakech)
Brahim El Belakani, est né en 1945 à Marrakech. Brahim commence avec son hajouj, il invoque Allah, quelques
saints et des esprits bambaras. Il est l’un des premiers à avoir exporté sa musique vers l’Occident. Son duo
avec le groupe Led Zeppelin restera dans les mémoires. Maâllem Brahim Balkani a fusionné à plusieurs
reprises son art mystique avec quelques riffs d’icônes rock tels Robert Plant et Jimmy Page de l’exLed Zeppelin, avec les chorus pianistiques du jazzman Randy Weston, ami new-yorkais de longue
date des gnawa marocains, avec les poses méditatives de Ravi Shankar ou encore la poésie musicale de
quelques figures tutélaires de la chanson française comme Jacques Higelin, Claude Nougaro.
50
MAÂLEM MOKHTAR GUINEA (Essaouira)
Maâlem Mokhtar Guinea, frère de Mahmoud et fils du grand maâlem Boubker, figure emblématique de
la musique gnaouie, est un des grands musiciens Gnaoua. Son père et sa mère lui ont transmis cette
sensibilité de la tagnaouite, qu’ils avaient reçue de Ba Massoud, grand père maternel de Mokhtar.
Fier de ses origines et conscient de l’héritage qu’il a à porter, il a créé son groupe il y a quelques
années et se produit dans le monde entier.
MAÂLEM SAÏD OUGHASSAL (Casablanca)
Maâlem Saïd Ouressan est né à Casablanca en 1964 au sein d’une famille de tradition musicale gnaouie.
Véritable virtuose du guembri, Maâlem Ouressan s’est produit sur plusieurs scènes au Maroc et à
l’étranger. Résidant à Madrid, il a collaboré avec plusieurs artistes de renom, notamment le célèbre
jazzman Randy Weston, le saxophoniste Jorge Pardo ou Rubem Dantas, le percussionniste de Paco
de Lucia.
51
MAÂLEM NOUR EDDINE MEDOULA (Safi)
MAÂLEM HAMID DKAKI (Fès)
MAÂLEM REDA STITTOU (Tanger)
MAÂLEM AHMED BAQBOU (Marrakech)
Gnaoua Bambre, école gnaoui marsaoui de Safi fondu par le Feu Maâlam Razouk.
L’école participera cette année au Festival Gnaoua sous le nom du Maâlam Nour Eddine Medoula pour
représenter la ville de Safi.
Maâlem Rida Stitou est né en 1970 à Tanger. Fils du Maâlem Abdelouahed Stitou, il commence à jouer dès l›âge
de 10 ans dans les soirées qui se déroule dans la maison de sa grand-mère, où est initié par les gnawas tangérois.
En 2009, il s’installe à Bruxelles et rejoint Oulad Bambara, la troupe gnawa locale. L’année suivante, il participe
à la création de l’association Arts & Folklores Gnawa qui propose tout un panorama d’activités dans la capitale
belge : concerts, animations, lilas rituelles, formation musicale pour les jeunes et adultes, artisanat...Depuis
plusieurs années, il organise Chaabana à Tanger et il participe à des lilas importantes aussi bien à Tanger
qu’à Bruxelles.
52
Ahmed Dkaki es né à Fès. Ce maâlam fut l’élève de Sellam, considére comme l’un des plus grands maâlams
du Maroc. Maâlam Dkaki et son groupe sont les dignes représentants de la musiaque gnaouie jouée à Fès.
Ce style, dit «gharbaoui», se démarque de celui joué au sud ou au centre du pays. Ce musicien célèbre de
Fès, s’est aussi produit à l’étranger (France, Belgique, Canada) et dans plusieurs moussem au Maroc. Il a
participé, également, au Festival Gnaoua et Musiques du Monde et a pu faire partager au public souiri
son style gharbaoui en 2005 lors d’une lila, Place Al Khayma.
Dans le royaume des Gnaoua, à Marrakech, ce sont les Baqbou qui tiennent les rênes. L’oncle Boujemâa
avait la «Tagnaouite» chevillée à l’âme, il en contamina con frère, Ayachi, qui à son tour instilla, comme une
drogue douce, cette passion à Mustapha Baqbou et Ahmed son frère. La voie de ce dernier était déjà tracée
à sa baissance. Il s’y engagea avec ardeur. Ahmed Baqbou a travaillé avec de grands maâlems comme Ba
Ahmed Sassa, El Hachimi Ould Mama, Homan Ould El Ataar, Si Mohed Ould El Fernatchi ... Sa dernière
participation au Festival Gnaoua et Musiques du Monde en 2008 lui a permis d’offrir aux amateurs de
tagnaouite un concert dans la plus pure tradition de son art lors d’une lila à la Zaouia Sidna Bilal.
53
MAÂLEM EL KHADIR CHAWQI (Rabat)
Le maâlem El Khadir Chawqi participe, depuis 1962 à plusieurs festivals
nationaux et internationaux tel ques Marseille, Strasbourg, Angleterre.
MAÂLEM ABDELAZIZ SOUDANI (Essaouira)
Né en 1960 à Essaouira, Abdelaziz Soudani est le troisième fils du célèbre Maâlem
Hajoub Goubani. Très jeune, il est devenu membre du groupe de son père, puis
en 1993, il est un membre fondateur du groupe Tyour Gnawa. Il a sillonné
le monde entier et joué dans de nombreux festivals (Festival des Vieilles
Charrues en France, Festival de Rio de Janeiro au Brésil) jusqu’en 2002, date
de sa rencontre avec le guitariste Olivier Owen, avec lequel il a fondé le groupe
« Gnawa Family X », un groupe de fusion entre musique gnaoua et musique
électronique. Abdelaziz Soudani a développé un style particulier en frappant la
corde ainsi que la peau du guembri, ce qui donne un son brut et percutant. Il continue
aujourd’hui de former et d’initier la plupart des jeunes Souiris à l’art des Gnaoua, en
musique comme en danse.
MAÂLEM BENACHER BOUCHABCHOUB (Rabat)
Le maâlem Bouchabchoub Benachir a débuté sa carière en 1971, et a crée
son groupe en 1988.
Il a participé à plusieurs festivals en Allemagne, en Tunisie et au Portugual.
54
Biographies
Des artistes marocains
Foulane
Derdba
Les 7 compères « Derdba », unis en 2009 par quelques « jam sessions entre potes », forment le groupe
et se retrouvent, discrètement, à faire croître leur talent et leur amour pour cet art.
Les musiciens du groupe repoussent les limites et s’aventurent dans tous les recoins du monde
musical, tout en expriment leurs sentiments et le talent de musiciens par le partage de cette culture
avec d’autre. Très jeunes, les Derdba ont vu leur étoile briller très vite. Ainsi satisfaire le public
est devenu leur seul préoccupation.
Kif Samba
Kif Samba est un groupe phare d’Essaouira dont le nom veut dire «Joie et
Rythme». Ce sont des jeunes artistes qui ont propulsé la musique Gnawa
au niveau de la musique internationnale.
Kif Samba représente la jeunesse mondiale aujourd’hui éprise du mix des
rythmes traditionels et des musiques envoûtantes de la nouvelle génération.
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Né en 1979, à Agadir, Foulane Bouhssine a rejoint le conservatoire de musique d’Agadir en 1996, avant
de se produire sur scène au sein de l’orchestre du conservatoire. Son génie musical le pousse à
puiser dans les sonorités amazighes. Avec une foudroyante présence sur scène, il manie, avec art,
le rebab ; instrument traditionnel amazigh. Il est membre fondateur du groupe Ribab Fusion et
membre du groupe Mazagan. Foulane a multiplié les expériences et les collaborations avec plusieurs
groupes et artistes de renommée mondiale tels que maâlem Bakbou, Karim Ziad, maâlem Hamid El
kasri, Abdelhadi Belkhayat ou encore Abdelwahab Doukkali
Ganga d’Agadir
La troupe Ganga d’Agadir, qui a déjà participé à de nombreuses reprises
au Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, est une troupe
folkorique de la région d’Agadira qui joue dans le répertoire Gnaoua à
la façon berbère, avec pour instruments les “Ganga”, de grands tambours.
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Issaoua de Mèknes
À travers leur musique, les confréries issaouies invoquent Dieu. C’est ainsi qu’elles fêtent tous
les ans la naissance du Prophète avec des chants et des danses. La troupe Issaoua de Meknès s’est
produite plusieurs fois déjà au Festival Gnaoua et a participé à plusieurs festivals au Maroc à Fès, Rabat
ou encore Tanger, ainsi que dans d’autres pays comme la France, la Belgique et l’Espagne.
Hmadcha
La confrérie des Hmadcha, fondée à la fin du 17ème siècle par Sidi Ali Ben Hamdouch, compte des adeptes
en Tunisie, en Algérie et au Maroc. La hadra (rituel) des Hmadcha commence par le hizb, des récitations
de prière. Vient ensuite le dikr, où l’on chante des cantiques religieux. C’est le chant collectif qui
domine, accompagné de harraz (tambours en poterie). La deuxième phase se compose de trois
moments : un moment chaud où l’on atteint crescendo l’état de transe. Quand la hadra tombe, on
dit une prière et on entame le moment froid, joué au pipeau (nira), où Aïcha Kendicha est invoquée et où
les danseurs se frappent la tête. Le dernier moment est parfois agrémenté d’une hadra gnaouia, pendant
laquelle les mlouks sont invoqués.
Issaoua d’Essaouira
La confrérie des Issaoua figure parmi les principales confréries religieuses au Maroc. Issue de la tradition
soufie, la confrérie des Issaoua évoque à travers sa musique, Dieu pour demander Son soutien. C’est
ainsi qu’elle fête tous les ans la naissance du Prophète avec des chants et des danses issus d’un rituel
ancestral. La troupe Issaoua originaire d’Essaouira s’est déjà produite plusieurs fois au Festival
Gnaoua.
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Nos Sponsors
Scène Oulad Mogador
L’association « Les jeunes et l’Avenir » est née de la volonté de quelques souiris partageant
une ambition commune : offrir aux jeunes d’Essaouira l’opportunité de s’exprimer, de voir leur
travail reconnu et leurs efforts récompensés, en partenariat avec le Conseil Municipal d’Essaouira.
Les jeunes talents d’Essaouira se produiront sur la scène Ouled Mogador,
le vendredi 13 et le samedi 14, à Bâb Doukkala
Afin de sélectionner les groupes, un casting a été organisé
par l’association et le Conseil Municipal, le 5 avril à Dar Souiri
Le jury de cette année a été présidé par :
Monsieur Abdessamad Amara, directeur du conservatoire d’Essaouira, épaulé par Madame
Khadija Zizaoui, artiste et professeur solfège au conservatoire d’Essaouira, et par Messieurs
Maâlam Mahmoud Guinya, Hicham Dinar, Artiste et membres de l’association et Mohammed
Essouab, représentant du Conseil Municipal de la ville d’Essaouira.
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