Bargnocla en cocagne - Castello dei Burattini

Transcription

Bargnocla en cocagne - Castello dei Burattini
Bargnocla en cocagne
Comme de nombreux spectacles,
celui-ci aussi est une version
remise à jour (vers les années 70)
de représentations précédentes.
Si nous reculons dans le temps,
nous pouvons voir que le thème
de la Cocagne a été utilisé depuis
très très longtemps, à travers des
arts divers comme la littérature,
la peinture et le théâtre. Nous
pensons aux banquets de Gargantua et de Pantagruel, les deux
géants de Rabelais, ou alors à ceux des Paladins de France dans les oeuvres d’Arioste et de Pulci.
Nous pensons à plusieurs tableaux ou fresques qui célèbrent l’assouvissement total, comme Le
pays de la cocagne de Bruegel le
Vieux (1567), ou d’une maniére
générale ceux où la nourriture est
présente non comme satisfaction
d’un besoin primaire, mais
comme accomplissement d’un
acte joyeux où chaque plat est
présent en énorme quantité.
L’acte d’exorciser le spectre de la
faim est réalisé à travers des
hyperboles culinaires. Le pays de
la Cocagne est le lieu imaginaire
où la nourriture abonde et où se
la procurer est très facile; elle
avait
la fonction de compenser la
Toile de fond “Bargnocla in Cuccagna”
peur de famine et de pauvreté. Ainsi
les toits sont recouverts de fougasses, du vin jaillit des fontaines …
Dans cette comédie, il y a un double fil conducteur joué sur la méchanceté de deux frères dépensiers
qui, d’un côté attendent impatients que meure un de leur oncle pour prendre possession de
l’héritage et, de l’autre, avec la complicité de Brighella, font une mauvaise plaisanterie à Bargnocla
en lui faisant boire du vin drogué; quand Bargnocla se réveille, il se retrouve au pays de cocagne,
mais les complications qu’il rencontre pour réussir à rejoindre le bien de Dieu semblent ne jamais
finir …
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Giordano Ferrari (Sissa 1905 – Parme 1987)
On peut dire qu’il est
né dans le théâtre. Sa
mére, Ebe Avanzini,
l’allaitait souvent en
même temps qu’elle
tenait Colombina
avec l’autre bras et le
faisait dormir dans les
malles des marionnettes pendant les
repreésentations. Son
premier maître, le
père Italo, lui inculqua l’amour pour l’art
de l’animation.
Giordano se distingua très vite pour ses
Giordano et Luciano Ferrari
capacités: scénographe, technicien de la mise en scène, professeur de danse, guitariste de talent, peintre, chorégraphe
et marionnettiste. Il est aussi connu comme l’un des meilleurs caricaturistes italiens du XXè siècle:
en regardant les têtes qu’il a sculptées, on peut remarquer, entre les grimaces diaboliques et les
traits dilatés excessivement, ces caractères de la physiognomonie qui donnent l’impression que
la marionnette “ressemble à quelqu’un”. Giordano reprit le masque de Bargnocla, inventé par son
père, en le définissant plus précisément dans le caractère et en lui donnant une philosophie de vie
typique de l’Oltretorrente, le quartier populaire de Parme.
Dans les années 30, il fit l’amère constatation que personne ne parlait plus de son collègue
Ermenegildo Preti, et ce seulement deux mais après sa mort, il commença ce que lui-même appella
“l’oeuvre la plus belle que je pouvais faire ”: il commença donc la collection de ce matériel qui
est aujourd’hui exposé dans ces salles, en plus des manuscrits, affiches, lettres, photographies,
libres, etc... Il écrivit une centaine de lettres à des collègues, connaisseurs et amateurs, demandant
à chacun d’entre eux d’y contribuer avec n’importe quel objet qui pouvait témoigner de l’existence
d’un artiste, du plus modeste au plus grand. De nombreux objets furent troqués, tant d’autres
achetés, pour arriver au résultat que l’on
peut admirer aujourd’hui.
Suite à une intervention chirurgicale à la
gorge, il perdit la voix, mais il continua son
travail et il acquit une incroyable maîtrise
dans le geste.
A Salsomaggiore, là où les Ferrari travaillaient en été, il connut Bianca Anesi, soprano diplômée au Conservatoire de Parme,
qui devint sa femme et qui lui donna deux
fils, Luciano (1934-1978) et Italo (dit
Gimmi) (1940-2006) qui suivirent les traces
de leur père apportant des contributions
très importantes à l’art du théâtre
d’animation: Luciano était un bon accordéoniste, un impresario clairvoyant et une
inimitable voix de Bargnocla; Gimmi a été
sculpteur, peintre, musicien (il jouait dans
le groupe rock I Corvi), et grand interprète,
voix de plusieus personnages de la scène de
marionnette. Tous les deux marionnettistes
extraordinaires.
Italo Ferrari dit Gimmi
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