Le fitness en couleur
Transcription
Le fitness en couleur
17 ECONOMIE AGROALIMENTAIRE Sucrerie STRASBOURG Aksapark à la conquête du marché français Erstein veut donner un nouvel élan à sa marque Cristal Union investit dans son site d’Erstein et dans ses produits. La coopérative sucrière vient de lancer une importante campagne de communication pour permettre à sa marque alsacienne de maintenir ses parts de marché dans le Nord-Est du pays. Concours de tartes aux pommes sur les réseaux sociaux « Notre objectif est de tenir nos positions très fortement », a expliqué Matthieu Simonin, directeur marketing de CristalCo, la filiale commerciale de la coopérative Cristal Union (dont fait partie la sucrerie d’Erstein). Une perspective plus ambitieuse qu’il n’y paraît car, précise-til, « une marque commerciale est difficile à faire vivre dans la grande distribution. Il faut se battre en permanence contre les premiers prix et les marques de distributeurs », par exemple « en montrant les éléments de différenciation apportés par la marque » ou en mettant en Le fitness en couleur S’inspirant de ce qu’il a observé en Turquie, pays d’origine de sa famille, Talha Bahadir lance une formule originale d’appareils de fitness pour le grand public. D SES DIRIGEANTS l’assurent : la sucrerie d’Erstein « se porte bien ». C’est vrai du site industriel, qui produit grosso modo 85 000 tonnes de saccharose par an et qui fait l’objet d’investissements réguliers, de l’ordre « de 2 à 6 millions d’euros par an », pour gagner en compétitivité et innover en matière de conditionnement, a indiqué Lionel Chevrier, le directeur de l’usine, lors d’une conférence de presse. C’est vrai également de sa marque, qui a aujourd’hui ses entrées chez les industriels et les professionnels (qui consomment les deux tiers de sa production) comme chez les particuliers. Elle revendique d’ailleurs 42 % de parts de marché dans le quart Nord-Est du pays. La marque Erstein revendique 42 % de parts de marché dans le Nord-Est. PHOTO ARCHIVES DNA évidence « les différences objectives de qualité » de son produit. C’est ce que la coopérative sucrière a entrepris de faire, à grande échelle, au cours des prochaines semaines. CristalCo a en effet lancé une campagne d’affichage d’envergure (plus de 1 400 faces dans 17 villes ou agglomérations) assortie d’un concours de tartes aux pommes sur les réseaux sociaux, destinée à « faire évoluer la marque, à lui apporter un élan » et à « renforcer sa proximité avec le consommateur ». Et, accessoirement, à donner des arguments à ceux qui sont chargés de la commercialiser, en pleine période « de négociations tendues avec la grande distribution », reconnaît M. Simonin. L’enjeu est de taille, car derrière, il y a toute une filière à faire vivre. À commencer par les 192 salariés permanents et les dizaines de saisonniers de la sucrerie, sans oublier les planteurs alsaciens qui sont aujourd’hui plus de 500. Ensemble, ils ont livré cette année 560 000 tonnes de betteraves qui ont permis de produire 87 000 tonnes de sucre, dont 90 % sont vendus sous la marque Erstein. Les 10 % restants sont écoulés sous l’autre marque du groupe Cristal Union : Daddy. O.W. ans de nombreuses villes de Turquie, et pas seulement sur la côte, on trouve des aménagements spéciaux pour entretenir sa forme musculaire. Un peu à l’image des jeux de plein air destinés aux enfants, avec un niveau de résistance en plus. S’inspirant de cette pratique, Talha Bahadir, 29 ans, veut initier le marché français à ces produits. « Ma référence, ce sont les produits de la société alsacienne Husson » Pour y parvenir, il s’est rapproché d’un fabricant turc, dans la région d’Ankara, auquel il a proposé les spécificités de design et de norme technique exigées en France. Sa gamme, très colorée en bleu, orange et blanc, est prête. Elle a été très bien accueillie, recevant notamment à Montpellier le SETT d’or de l’innovation au premier Salon européen des équipements et techniques de tourisme. Les professionnels ont notamment salué son kiosque Hexa regroupant six appareils de fitness sous un même toit ludique. Et solide. « Ma référence, ce sont les produits de la société alsacienne Husson. On ne peut pas trouver mieux sur le marché. J’aimerais me positionner à ce niveau. Je veux une qualité irréprochable. C’est pourquoi il faudra fabriquer en France une partie de ces pro- La FDSEA vent debout contre la convergence des aides Les élections à la chambre d’agriculture se terminent dans quelques jours. Les électeurs ont jusqu’au jeudi 31 janvier (inclus) pour poster leur bulletin de vote. Dans ce contexte, l’assemblée générale de la FDSEA du Bas-Rhin a pris vendredi un tour clairement électoraliste. Le syndicat a en effet profité de la réunion pour présenter sa liste et son programme à ses adhérents, venus nombreux. Une réforme qui inquiète fortement Ses responsables sont également longuement revenus sur la politique agricole commune 20142020 autour de laquelle les négociations ont déjà commencé, comme l’a expliqué Gerd Sonnleitner, le président du comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (COPA). Et pour cause : la réforme qui commence à se dessiner inquiète fortement les exploitants de la région. D’ailleurs, a prévenu Denis Ramspacher, le président de la FDSEA du Bas-Rhin, 2013 sera « pour l’agriculture alsacienne une année charnière, une année où il faudra défendre nos DPU » (droits à paiement unique). Ces aides, découplées de la proRTE 07 duction, qui « représentent pour beaucoup » d’agriculteurs « une part importante du revenu », a-t-il précisé, risquent fort en effet d’être revues à la baisse si l’introduction d’un système de convergence, avec pour objectif une aide unique en 2020, devait se confirmer. « Nos DPU parmi les plus élevés de France subiraient de plein fouet cette convergence », s’est inquiété M. Ramspacher. Il s’agirait d’une véritable saignée pour les exploitations alsaciennes, ceci dix ans après la réforme Barnier » au terme de laquelle « le Bas-Rhin a déjà perdu 12 millions d’euros par an de soutiens ». Si les DPU alsaciens sont si élevés, « c’est parce que nos structures sont petites, et que pour pouvoir en vivre, les agriculteurs ont investi dans l’élevage ou dans les cultures spéciales (tabac, houblon, irrigation) », a rappelé le responsable syndical. Ils sont, a-t-il insisté, « le fruit de notre travail ». Pas question donc pour les exploitants de la région de s’en voir dépossédés. La position de la FDSEA du Bas-Rhin est claire : « Les agriculteurs alsaciens s’opposeront au dispositif de convergence nationale et si une part de convergence doit s’opérer, alors nous militerons pour qu’elle soit la plus faible possible et qu’elle commence le plus tard possible », affirme son président. Parallèlement, a-t-il annoncé, « nous proposerons l’application d’une convergence régionale qui limiterait l’impact de la réforme ». O.W. Talha Bahadir, son épouse au second plan, s’entraîne sur ses appareils. duits », dit le directeur d’Aksapark France. Pour l’instant installé à l’hôtel d’entreprises des Forges, à Strasbourg, seul avec un informaticien. Et quelques commandes déjà engrangées. Dans l’environnement portuaire, ses appareils font mouche, par leurs couleurs vives et leurs formes surprenantes. Le marché ? « Il existe 36000 communes en France, des dizaines de milliers de campings, des casernes de pompiers, des maisons de retraite. Les débouchés potentiels sont très importants et il n’existe pas d’offre concurrente actuellement », affirme le jeune chef d’entreprise. Talha Bahadir a commencé sa vie active comme apprenti à la concession Mercedes Kroely à Strasbourg, non loin du magasin que tenait son père, arrivé en 1969 de Trabzon (Trébizonde, sur la mer Noire), dans le sillage d’un cousin. Son CAP de carrossier peintre en poche, Talha a approfondi sa formation chez Lohr Industrie, avant de décider de voler de ses propres ailes : « Chez Mercedes, j’ai appris le goût de la perfec- PHOTO DNA – MARC ROLLMANN tion ; chez Lohr, les méthodes industrielles », affirme le créateur d’entreprise. Il a très vite pigé un des secrets qui font le bon industriel en devenant membre de la commission technique Afnor qui a fixé la norme de conformité de ses appareils (XP S52-904). En attendant de se faire les muscles sur le marché, Talha Bahadir court les salons, prépare son dossier industriel. Pénalisé par ses racines ? « Non… Je me sens français. Un Français dont le père pourra être fier ». ANTOINE LATHAM R ECKBOLSHEIM Industrie pharmaceutique BRUMATH Agriculture Pour la FDSEA du Bas-Rhin, la réforme de la politique agricole commune sera l’un des grands sujets de 2013. Elle a d’ores et déjà accaparé les débats vendredi à Brumath, lors de l’assemblée générale du syndicat. Q MARDI29JANVIER2013 Perspectives favorables pour Biosynex Après avoir opéré l’intégration de sa nouvelle filiale allemande, Biosynex table sur une croissance minimale de 10 % et un résultat positif en 2013. CRÉÉE EN 2005 à Eckbolsheim, la société Biosynex, une PME de 25 salariés qui développe, fabrique et commercialise des tests de diagnostic rapide, a radicalement changé de dimension l’an dernier en prenant pied sur le marché allemand. Il y a d’abord eu, fin 2011, le rachat au groupe BioMérieux de Dima Diagnostika, fabricant de tests et distributeur de réactifs implanté à Göttingen. Puis, en octobre dernier, la société alsacienne avait fait l’acquisition de Sensogen, un distributeur de tests basé à Ahrensburg près de Hambourg. Participation à un projet de recherche européen Ce dernier a été intégré au sein de la filiale allemande Dima, entretemps renommée Biosynex Deutschland. « Suite à notre introduction sur le marché Alternext de la bourse de Paris en mars 2011, nous avons levé 6 millions d’euros en 18 mois. Ces fonds nous ont notamment permis de réaliser cette opération de croissance externe », précise Thierry Paper, pharmacien biolo- « L’Allemagne représente le premier marché européen du test de diagnostic rapide », souligne Thierry Paper, président-directeur général de Biosynex. PHOTO DNA – CÉDRIC JOUBERT giste et PDG de Biosynex. Ces deux acquisitions ont permis au groupe de multiplier par cinq son chiffre d’affaires (CA), passé de 1,05 million en 2011 à 5,75 millions en 2012 (dont 4,42 millions pour Biosynex Deutschland). « 87 % de nos ventes se sont faites à l’international. Avec une part de 28 %, l’Allemagne, qui représente le premier marché européen pour du test de diagnostic rapide, arrive largement en tête. On y développe la vente par marketing direct auprès des médecins », note M. Paper. Parallèlement, l’entité alsacienne a poursuivi le développement de nouveaux produits jugés prometteurs, dont les lancements doivent s’étaler sur les deux années qui viennent. Parmi eux figurent notamment un test de diagnostic de rupture prématurée des membranes fœtales ainsi qu’un test prédictif de menace d’accouchement prématuré. « Nous travaillons également sur l’élaboration d’un test de détection des papillomavirus dans le cadre d’un projet de recherche collaboratif européen », ajoute le PDG. Pour 2013, ce dernier prévoit une poursuite de la croissance : « Grâce à un carnet de commandes en hausse et notre développement à l’international, on anticipe une hausse minimale de 10 % de notre CA. Nous espérons aussi réaliser notre premier résultat positif et atteindre ainsi la rentabilité. » Pour cela, le dirigeant a notamment prévu de mettre en place à Eckbolsheim une chaîne automatisée pour assurer la production en grande série de réactifs. Thierry Paper ne perd pas non plus de vue les États-Unis : « On travaille à la commercialisation d’un de nos produits phares sur le marché US. Mais c’est compliqué d’un point de vue réglementaire et financier », confesse-t-il. X.T. R