Le fitness en couleur

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Le fitness en couleur
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ECONOMIE
AGROALIMENTAIRE Sucrerie
STRASBOURG Aksapark à la conquête du marché français
Erstein veut donner
un nouvel élan à sa marque
Cristal Union investit dans
son site d’Erstein et dans
ses produits. La coopérative
sucrière vient de lancer une
importante campagne de
communication pour permettre à sa marque alsacienne de maintenir ses
parts de marché dans le
Nord-Est du pays.
Concours de tartes
aux pommes sur
les réseaux sociaux
« Notre objectif est de tenir nos
positions très fortement », a
expliqué Matthieu Simonin,
directeur marketing de CristalCo, la filiale commerciale de la
coopérative Cristal Union (dont
fait partie la sucrerie d’Erstein).
Une perspective plus ambitieuse qu’il n’y paraît car, précise-til, « une marque commerciale
est difficile à faire vivre dans la
grande distribution. Il faut se
battre en permanence contre les
premiers prix et les marques de
distributeurs », par exemple
« en montrant les éléments de
différenciation apportés par la
marque » ou en mettant en
Le fitness en couleur
S’inspirant de ce qu’il a observé en Turquie, pays d’origine de sa famille, Talha
Bahadir lance une formule originale d’appareils de fitness pour le grand public.
D
SES DIRIGEANTS l’assurent : la
sucrerie d’Erstein « se porte
bien ». C’est vrai du site industriel, qui produit grosso modo
85 000 tonnes de saccharose
par an et qui fait l’objet d’investissements réguliers, de l’ordre
« de 2 à 6 millions d’euros par
an », pour gagner en compétitivité et innover en matière de
conditionnement, a indiqué
Lionel Chevrier, le directeur de
l’usine, lors d’une conférence
de presse. C’est vrai également
de sa marque, qui a aujourd’hui
ses entrées chez les industriels
et les professionnels (qui consomment les deux tiers de sa
production) comme chez les
particuliers. Elle revendique
d’ailleurs 42 % de parts de
marché dans le quart Nord-Est
du pays.
La marque Erstein revendique
42 % de parts de marché dans
le Nord-Est. PHOTO ARCHIVES DNA
évidence « les différences objectives de qualité » de son produit.
C’est ce que la coopérative
sucrière a entrepris de faire, à
grande échelle, au cours des
prochaines semaines. CristalCo
a en effet lancé une campagne
d’affichage d’envergure (plus de
1 400 faces dans 17 villes ou
agglomérations) assortie d’un
concours de tartes aux pommes
sur les réseaux sociaux, destinée à « faire évoluer la marque,
à lui apporter un élan » et à
« renforcer sa proximité avec le
consommateur ». Et, accessoirement, à donner des arguments à
ceux qui sont chargés de la
commercialiser, en pleine période « de négociations tendues
avec la grande distribution »,
reconnaît M. Simonin.
L’enjeu est de taille, car derrière, il y a toute une filière à faire
vivre. À commencer par les 192
salariés permanents et les
dizaines de saisonniers de la
sucrerie, sans oublier les planteurs alsaciens qui sont aujourd’hui plus de 500. Ensemble, ils
ont livré cette année 560 000
tonnes de betteraves qui ont
permis de produire 87 000
tonnes de sucre, dont 90 % sont
vendus sous la marque Erstein.
Les 10 % restants sont écoulés
sous l’autre marque du groupe
Cristal Union : Daddy.
O.W.
ans de nombreuses villes
de Turquie, et pas seulement sur la côte, on trouve des aménagements
spéciaux pour entretenir sa forme
musculaire. Un peu à l’image des
jeux de plein air destinés aux
enfants, avec un niveau de résistance en plus. S’inspirant de cette
pratique, Talha Bahadir, 29 ans,
veut initier le marché français à
ces produits.
« Ma référence, ce sont
les produits de la
société alsacienne
Husson »
Pour y parvenir, il s’est rapproché
d’un fabricant turc, dans la région d’Ankara, auquel il a proposé
les spécificités de design et de
norme technique exigées en France. Sa gamme, très colorée en
bleu, orange et blanc, est prête.
Elle a été très bien accueillie, recevant notamment à Montpellier le
SETT d’or de l’innovation au premier Salon européen des équipements et techniques de tourisme.
Les professionnels ont notamment salué son kiosque Hexa regroupant six appareils de fitness
sous un même toit ludique. Et
solide.
« Ma référence, ce sont les produits de la société alsacienne
Husson. On ne peut pas trouver
mieux sur le marché. J’aimerais
me positionner à ce niveau. Je
veux une qualité irréprochable.
C’est pourquoi il faudra fabriquer
en France une partie de ces pro-
La FDSEA vent debout contre
la convergence des aides
Les élections à la chambre d’agriculture se terminent dans quelques jours. Les électeurs ont
jusqu’au jeudi 31 janvier (inclus)
pour poster leur bulletin de vote.
Dans ce contexte, l’assemblée
générale de la FDSEA du Bas-Rhin
a pris vendredi un tour clairement électoraliste. Le syndicat a
en effet profité de la réunion pour
présenter sa liste et son programme à ses adhérents, venus nombreux.
Une réforme qui inquiète
fortement
Ses responsables sont également
longuement revenus sur la politique agricole commune 20142020 autour de laquelle les
négociations ont déjà commencé,
comme l’a expliqué Gerd Sonnleitner, le président du comité
des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (COPA).
Et pour cause : la réforme qui
commence à se dessiner inquiète
fortement les exploitants de la
région. D’ailleurs, a prévenu
Denis Ramspacher, le président
de la FDSEA du Bas-Rhin, 2013
sera « pour l’agriculture alsacienne une année charnière, une
année où il faudra défendre nos
DPU » (droits à paiement unique).
Ces aides, découplées de la proRTE 07
duction, qui « représentent pour
beaucoup » d’agriculteurs « une
part importante du revenu »,
a-t-il précisé, risquent fort en
effet d’être revues à la baisse si
l’introduction d’un système de
convergence, avec pour objectif
une aide unique en 2020, devait
se confirmer.
« Nos DPU parmi les plus élevés
de France subiraient de plein
fouet cette convergence », s’est
inquiété M. Ramspacher. Il s’agirait d’une véritable saignée pour
les exploitations alsaciennes, ceci
dix ans après la réforme Barnier » au terme de laquelle « le
Bas-Rhin a déjà perdu 12 millions
d’euros par an de soutiens ».
Si les DPU alsaciens sont si élevés, « c’est parce que nos structures sont petites, et que pour
pouvoir en vivre, les agriculteurs
ont investi dans l’élevage ou dans
les cultures spéciales (tabac,
houblon, irrigation) », a rappelé
le responsable syndical. Ils sont,
a-t-il insisté, « le fruit de notre
travail ».
Pas question donc pour les exploitants de la région de s’en voir
dépossédés. La position de la
FDSEA du Bas-Rhin est claire :
« Les agriculteurs alsaciens
s’opposeront au dispositif de
convergence nationale et si une
part de convergence doit s’opérer,
alors nous militerons pour qu’elle
soit la plus faible possible et
qu’elle commence le plus tard
possible », affirme son président.
Parallèlement, a-t-il annoncé,
« nous proposerons l’application
d’une convergence régionale qui
limiterait l’impact de la réforme ».
O.W.
Talha Bahadir, son épouse au second plan, s’entraîne sur ses appareils.
duits », dit le directeur d’Aksapark France. Pour l’instant installé à l’hôtel d’entreprises des
Forges, à Strasbourg, seul avec un
informaticien. Et quelques commandes déjà engrangées.
Dans l’environnement portuaire,
ses appareils font mouche, par
leurs couleurs vives et leurs formes surprenantes. Le marché ?
« Il existe 36000 communes en
France, des dizaines de milliers
de campings, des casernes de
pompiers, des maisons de retraite. Les débouchés potentiels sont
très importants et il n’existe pas
d’offre concurrente actuellement », affirme le jeune chef
d’entreprise.
Talha Bahadir a commencé sa vie
active comme apprenti à la concession Mercedes Kroely à Strasbourg, non loin du magasin que
tenait son père, arrivé en 1969 de
Trabzon (Trébizonde, sur la mer
Noire), dans le sillage d’un cousin. Son CAP de carrossier peintre
en poche, Talha a approfondi sa
formation chez Lohr Industrie,
avant de décider de voler de ses
propres ailes : « Chez Mercedes,
j’ai appris le goût de la perfec-
PHOTO DNA – MARC ROLLMANN
tion ; chez Lohr, les méthodes industrielles », affirme le créateur
d’entreprise.
Il a très vite pigé un des secrets
qui font le bon industriel en devenant membre de la commission
technique Afnor qui a fixé la norme de conformité de ses appareils
(XP S52-904). En attendant de se
faire les muscles sur le marché,
Talha Bahadir court les salons,
prépare son dossier industriel.
Pénalisé par ses racines ? « Non…
Je me sens français. Un Français
dont le père pourra être fier ».
ANTOINE LATHAM
R
ECKBOLSHEIM Industrie pharmaceutique
BRUMATH Agriculture
Pour la FDSEA du Bas-Rhin,
la réforme de la politique
agricole commune sera l’un
des grands sujets de 2013.
Elle a d’ores et déjà accaparé les débats vendredi à
Brumath, lors de l’assemblée générale du syndicat.
Q MARDI29JANVIER2013
Perspectives favorables
pour Biosynex
Après avoir opéré l’intégration de sa nouvelle filiale
allemande, Biosynex table
sur une croissance minimale de 10 % et un résultat
positif en 2013.
CRÉÉE EN 2005 à Eckbolsheim, la
société Biosynex, une PME de 25
salariés qui développe, fabrique
et commercialise des tests de diagnostic rapide, a radicalement
changé de dimension l’an dernier
en prenant pied sur le marché
allemand.
Il y a d’abord eu, fin 2011, le
rachat au groupe BioMérieux de
Dima Diagnostika, fabricant de
tests et distributeur de réactifs
implanté à Göttingen. Puis, en
octobre dernier, la société alsacienne avait fait l’acquisition de
Sensogen, un distributeur de
tests basé à Ahrensburg près de
Hambourg.
Participation à un projet de
recherche européen
Ce dernier a été intégré au sein de
la filiale allemande Dima, entretemps renommée Biosynex
Deutschland. « Suite à notre introduction sur le marché Alternext de la bourse de Paris en
mars 2011, nous avons levé
6 millions d’euros en 18 mois. Ces
fonds nous ont notamment permis de réaliser cette opération de
croissance externe », précise
Thierry Paper, pharmacien biolo-
« L’Allemagne représente le premier marché européen du test de diagnostic rapide », souligne
Thierry Paper, président-directeur général de Biosynex. PHOTO DNA – CÉDRIC JOUBERT
giste et PDG de Biosynex.
Ces deux acquisitions ont permis
au groupe de multiplier par cinq
son chiffre d’affaires (CA), passé
de 1,05 million en 2011 à
5,75 millions en 2012 (dont
4,42 millions pour Biosynex
Deutschland). « 87 % de nos ventes se sont faites à l’international.
Avec une part de 28 %, l’Allemagne, qui représente le premier
marché européen pour du test de
diagnostic rapide, arrive largement en tête. On y développe la
vente par marketing direct auprès
des médecins », note M. Paper.
Parallèlement, l’entité alsacienne
a poursuivi le développement de
nouveaux produits jugés prometteurs, dont les lancements doivent s’étaler sur les deux années
qui viennent. Parmi eux figurent
notamment un test de diagnostic
de rupture prématurée des membranes fœtales ainsi qu’un test
prédictif de menace d’accouchement prématuré. « Nous travaillons également sur l’élaboration d’un test de détection des
papillomavirus dans le cadre
d’un projet de recherche collaboratif européen », ajoute le PDG.
Pour 2013, ce dernier prévoit une
poursuite de la croissance : « Grâce à un carnet de commandes en
hausse et notre développement à
l’international, on anticipe une
hausse minimale de 10 % de notre CA. Nous espérons aussi réaliser notre premier résultat positif
et atteindre ainsi la rentabilité. »
Pour cela, le dirigeant a notamment prévu de mettre en place à
Eckbolsheim une chaîne automatisée pour assurer la production
en grande série de réactifs.
Thierry Paper ne perd pas non
plus de vue les États-Unis : « On
travaille à la commercialisation
d’un de nos produits phares sur le
marché US. Mais c’est compliqué
d’un point de vue réglementaire
et financier », confesse-t-il.
X.T.
R

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