Objectifs du module ANIMATION D`UN GROUPE DE PERSONNES
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Objectifs du module ANIMATION D`UN GROUPE DE PERSONNES
ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES Série des modules obligatoires Modules obligatoires généraux FOR 0001 ANI 1001 ANI 1002 ANI 1003 SOC 1004 SOC 1005 SOC 1006 SOC 1007 SOC 1008 SOC 1009 GES 1010 GES 1011 GES 1012 Plan de formation personnel ANIMATION D’UN GROUPE DE PERSONNES Les jeunes d'abord Communication efficace Adultes dans le scoutisme Principes fondamentaux du scoutisme Développement spirituel Structure et organisation du Mouvement scout Histoire du Mouvement scout Scoutisme dans la communauté Gestion d’un groupe scout Sécurité et assurances Financement 1 Modules obligatoires pour l'obtention du Badge de Bois (L’un ou l’autre des cinq modules suivants) ANI 1021 Les jeunes de 7-8 ans ANI 1022 Les jeunes de 9-11 ans ANI 1023 Les jeunes de 11-14 ans ANI 1024 Les jeunes de 14-17 ans ANI 1025 Les jeunes de 17-21 ans ANI 1026 ANI 2026 ANI 3026 ANI 1027 TEC 1028 TEC 1029 TEC 1030 GES 1043 GES 1044 GES 1045 GES 2012 TEC 1046 TEC 1047 FORMATION MODULAIRE Animation d'un groupe de personnes ANI 1001 Programme des jeunes 1 Programme des jeunes 2 Programme des jeunes 3 La relation adulte/jeune Le jeu dans le scoutisme Pédagogie des techniques Camps et sorties Modules obligatoires pour l'obtention du Nœud de Cabestan violet ANI 1041 GES 1042 Module faisant temporairement office de: GES-0006: Animation de réunions et procédures d'assemblée Deuxième édition Janvier 2000 Animation des adultes Gestion des ressources adultes 1 Recrutement des adultes Gestion financière 1 Gestion de l’information 1 Financement 2 Tenue d’une réunion Recrutement et accueil des jeunes Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 1 FORMATION MODULAIRE Objectifs du module ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES Sommaire CONTENU ..................................... 3 Matière ........................................... 3 Objectif général Développer des habiletés de base dans l’animation d’un groupe, que ce soit une unité scoute ou un conseil de gestion. Objectifs particuliers 1. Définition du groupe ............. 3 2. Animer un conseil de groupe ou une unité scoute .... 4 3. Les jeux d'influences ............. 4 4. Compétition et collaboration .......................... 6 1. Définir ce qu’est un groupe. 5. Les fonctions de l'animateur ............................. 7 2. Expliquer sommairement en quoi consiste la dynamique d’un groupe. 6. Les styles d'animation ........... 9 7. 3. Énumérer les conditions qui favorisent le travail en groupe. Comment animer un groupe de travail .................. 11 4. Identifier et utiliser les jeux d’influences dans un groupe. 8. Comportements à adopter dans certaines situations ...... 14 5. Adopter le comportement approprié face à quelques problèmes d’animation fréquents. Pédagogie ...................................... 17 Sources et ressources ................... 18 ÉVALUATION FORMATIVE .. 19 Note. Pour alléger le texte et en faciliter la lecture, le genre masculin des noms de postes ou de fonctions inclut les genres féminin et masculin. Avertissement Les documents de l'Association des Scouts du Canada sur la formation modulaire sont destinés à la formation des adultes de l'Association. Bien qu'ils fassent référence à des politiques et à des règlements officiels de l'Organisation mondiale du Mouvement scout et de l'Association des Scouts du Canada, ils ne remplacent pas ces politiques et règlements officiels et ne sauraient être interprétés comme tels. 2 Ce module de formation scoute a été conçu à l'usage des adultes de l'Association des Scouts du Canada engagés dans un processus de formation structuré. Il peut être reproduit à des fins de formation ou de documentation pourvu que la source soit mentionnée. ©2000, Association des Scouts du Canada Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES Contenu du module ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES MATIÈRE 1. Définition du groupe Note. Le «groupe» dont il est question dans ce module doit être considéré au sens large, et non au sens restreint de «groupe scout». Et toujours au sens large, les personnes qui composent un groupe peuvent être aussi bien des jeunes que des adultes. Il ne suffit pas d’assembler quelques personnes en un même endroit pour constituer un groupe. Des spectateurs dans une salle de concert ne forment pas un groupe, ni d’ailleurs des patients dans une salle d’urgence. Par ailleurs, toutes les personnes qui composent un groupe peuvent être très différentes. Il en est de même de leurs intérêts, de leurs compétences et de leurs motivations. Plus que la somme des individus qui le composent, un groupe est une entité complète qui a une vie propre. Les jeunes peuvent venir à l’unité pour différentes raisons: jouer, se faire des amis, faire plaisir à leurs parents, participer à des camps... Dans un conseil de groupe1, on peut retrouver également différents motifs: cultiver des relations, obtenir de la reconnaissance, faire avancer la «cause» du scoutisme... Pourtant, malgré des motivations et des attentes aussi différentes et plus ou moins conscientes, une unité scoute, un conseil de groupe, un comité de travail sont des groupes. Un groupe est plus que la somme des individus qui le composent. Il est une entité complète qui a une vie propre et il sera abordé comme tel. Quatre caractéristiques Un groupe peut se définir ainsi: plusieurs personnes qui ont besoin les unes des autres, qui sont donc en interrelation, pour atteindre un objectif commun. Certains auteurs ajoutent une quatrième caractéristique: une existence collective ou, si on préfère, un sentiment d’appartenance au groupe. 1 Le conseil de groupe peut être identifié sous d'autres noms, tels conseil de gestion ou conseil d'administration. Pour un aperçu plus précis du conseil de groupe, on consultera le module GES 1010 Gestion d'un groupe scout. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 3 FORMATION MODULAIRE 2. Animer un conseil de groupe ou une unité scoute Dans un conseil de groupe, le responsable, qui fait office d'animateur du groupe, doit intervenir à la fois au niveau des aspects humains (communications, relations harmonieuses, respect des individus, climat participatif) et au niveau des objectifs de travail que le conseil s’est donnés: croissance du groupe, financement des activités, recrutement de jeunes, d’adultes éducateurs… Dans un conseil de groupe, le responsable doit intervenir à la fois au niveau des aspects humains et au niveau des objectifs de travail. Dans le cas d’une unité scoute, l’équipe d’animation veillera à établir des relations harmonieuses et un climat de respect au sein de l’unité de sorte que les jeunes aient le goût de revenir de semaine en semaine. Il ne faut cependant pas confondre ces objectifs avec les objectifs éducatifs du scoutisme, notamment transmettre des valeurs, et amener les jeunes à progresser individuellement et à développer leurs compétences. Il s'agit plutôt ici d'objectifs animatifs. Les objectifs animatifs sont déterminés en fonction du Programme des jeunes, en particulier les objectifs éducatifs du scoutisme et la méthode scoute2. Communs à tous les participants du groupe, ils seront déterminés en fonction du groupe d’âge et des circonstances. Avec des enfants de 7 et 8 ans, on procédera avec des objectifs modestes qui peuvent être atteints rapidement. Avec des jeunes plus âgés, les projets d’unité seront de plus grande envergure et se réaliseront à plus long terme. Les objectifs animatifs dans une unité scoute sont déterminés en fonction du Programme des jeunes. Ce qu’il faut retenir, c’est l’importance d’avoir des objectifs communs et le rôle que l’équipe d’animation doit jouer dans l’atteinte de ces objectifs. Sans objectif, l’unité peut difficilement devenir un groupe cohérent et uni. Les jeunes viendront pour faire quelques activités et repartiront sans avoir acquis le sentiment d’appartenance et la motivation nécessaires à l’émergence d’un esprit de groupe. Sans objectif, l’unité peut difficilement devenir un groupe cohérent et uni. 3. Les jeux d’influences Quel que soit le type de groupe (unité scoute, conseil de groupe, comité de travail ou autre), certaines personnes dans un groupe seront en mesure d’apporter une contribution plus accentuée sur un ou plusieurs des plans suivants: • • • le contenu, les relations, la procédure. Ces personnes deviendront des leaders naturels au sein du groupe. Le leadership se définit par l’influence qu’un groupe reconnaît à une 2 Voir le module ANI 1026 Programme des jeunes 1. 4 Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES Le leadership se définit par l’influence qu’un groupe reconnaît à une personne. personne. Alors que l’autorité est formelle, c’est-à-dire conférée par un titre, le leadership est informel. Une personne qui contribue de façon importante à faire avancer le groupe, que ce soit sur le plan des interrelations ou sur le plan des objectifs, acquerra un certain leadership. Rappelons qu’il n’existe aucune caractéristique commune à tous les leaders et que le degré de leadership d’une personne peut varier d’un groupe à l’autre et d’une situation à l’autre. Le rôle de l'animateur consiste à canaliser les différentes formes de leadership pour faire progresser le groupe. L’animateur d’un groupe peut avoir du leadership (c’est d’ailleurs souhaitable!), mais d’autres personnes dans le groupe peuvent aussi en avoir et le rôle de l’animateur consiste à canaliser ces différentes formes de leadership pour faire progresser le groupe. Le contenu Le contenu se définit par les tâches à accomplir pour atteindre l’objectif. Chaque participant, par son expérience personnelle, par ses compétences individuelles, par les connaissances acquises, possède quelque chose qui peut être profitable au groupe. Il revient à l’animateur de découvrir et de faire ressortir cet apport potentiel. Pour y arriver, il doit faire en sorte de bien connaître chacun des membres du groupe. Sur le plan du contenu, un leader peut apporter son expertise. Une personne qui possède des compétences particulièrement utiles à l’atteinte des objectifs du groupe et à l’avancement des tâches sera perçue comme un leader par les autres participants. Inconsciemment ou non, les membres du groupe se tourneront vers elle avant de prendre une décision importante, ils chercheront à connaître son avis, ils écouteront avec attention ses recommandations. On parle alors de leadership d’expertise. Si personne dans le groupe ne peut assumer cette fonction importante, le groupe tentera naturellement de trouver cette expertise ailleurs. On voit souvent des groupes faire appel à des personnes ressources extérieures dans le but de combler un manque d’expertise. Les relations Le climat du groupe et la qualité des interrelations entre ses membres peuvent dépendre des facteurs suivants: • • • • • le degré de confiance qui s’établit entre les membres et entre les membres et l’animateur; le respect mutuel qui inclut le respect des différences; les modes de communication à l’intérieur du groupe; le sentiment d’appartenance au groupe; les motivations personnelles des participants. Certaines personnes, plus portées sur les relations humaines, ont à cœur de favoriser un climat agréable au sein du groupe. Leurs interventions peuvent prendre différentes formes. Quand la tension Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 5 FORMATION MODULAIRE monte, quand la discussion prend une tournure trop grave, un participant cherchera à détendre l’atmosphère par une bonne blague ou un jeu de mot bien placé. Un autre participant se souciera davantage du bien-être des membres du groupe en ouvrant les fenêtres pour aérer le local avant l’arrivée des autres, en préparant le café et la collation, en décorant la salle en fonction des fêtes comme Noël ou Pâques, en soulignant les anniversaires... Un autre s'assurera que les personnes sont à l’aise et heureuses dans leurs tâches, veillera à la qualité des communications internes, insistera pour entendre l’opinion de tout le monde avant de prendre une décision. Sur le plan des relations, le leader contribue à créer un climat agréable et participatif. La procédure La procédure, c’est la façon de faire, le mode de fonctionnement, la méthode de travail. Pour atteindre ses objectifs, un groupe a tout avantage à pouvoir compter sur des participants qui l’amèneront à se structurer, à fonctionner dans l’ordre, étape par étape. Leurs interventions aideront le groupe à y voir clair et lui éviteront bien des erreurs de parcours. Sur le plan de la procédure, le leader aide le groupe à fonctionner dans l'ordre et lui évite bien des erreurs de parcours. Ces personnes proposeront aussi des règles de fonctionnement. Si elles sont acceptées de tous, ces règles amèneront le groupe à s’autodiscipliner. 4. Compétition et collaboration Deux facteurs peuvent avoir un effet sur le fonctionnement d’un groupe: la compétition et la collaboration. La compétition entre les membres d’un même comité peut bloquer le travail et occasionner des conflits. Il devient très difficile de rompre le cercle vicieux de méfiance qui s’installe dans un groupe régi par des luttes compétitives. Voici quelques indices permettant de déceler des situations de compétition ou de collaboration à l’intérieur d’un groupe. Situations de compétition • Les comportements sont dirigés vers la satisfaction d’objectifs personnels. • Il y a un climat de secret. • Les stratégies sont imprévisibles. • Il y a des rapports de force et des luttes de pouvoir. 6 Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES • Les jugements sont faussés: chacun, chacune a tendance à surévaluer sa propre contribution et à discréditer celle des autres. Situations de collaboration • Les objectifs communs priment sur les objectifs individuels. • L’information circule librement et la communication est ouverte et franche. • Les stratégies sont prévisibles et utilisent le consensus ou le vote démocratique. • Chacun se retrouve sur un pied d’égalité. • Les jugements sont rationnels et l’effort de chacun est évalué à sa juste valeur. Il est à noter qu’on retrouve rarement dans les groupes des situations purement compétitives. De même que les situations de pure collaboration sont utopiques. C’est à l’animateur de veiller à l’utilisation optimale des talents et des ressources disponibles dans le groupe. Pour obtenir plus de collaboration dans un groupe et contrer les effets négatifs de la compétition, l’animateur devra favoriser les discussions ouvertes et l’apport de tous les participants. La communication sera basée sur un principe de transparence. La diversité des compétences constitue un atout précieux si l’animateur sait susciter la complémentarité au sein du groupe. Savoir gérer les jeux d’influences fait souvent toute la différence dans l’art de l’animation. 5. Les fonctions de l’animateur Les fonctions principales de l’animateur d'un groupe se divisent en trois catégories: les fonctions de clarification au niveau du contenu, les fonctions de contrôle au niveau de la procédure et les fonctions de facilitation au niveau des relations. Les fonctions de clarification Définir Le groupe étant réuni en vue d’un objectif commun, il est important que, dès la première rencontre, l’animateur s’assure que cet objectif a été clairement défini. Le vocabulaire utilisé par les participants peut parfois être équivoque ou polyvalent. L’animateur vérifie donc si les mots employés veulent dire la même chose pour tout le monde. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 7 FORMATION MODULAIRE Reformuler Une bonne technique pour favoriser la communication est de reformuler de temps en temps ce qu’un participant vient de dire, surtout lorsqu’il ne semble pas compris par les autres. Faire des liens Une des difficultés du travail en équipe est la capacité à faire des liens entre les différentes tâches et entre les nombreux renseignements qui circulent. De même, pendant les réunions, les interventions des participants n’ont pas toujours de liens entre elles. L’animateur veillera à faire des liens qui facilitent la compréhension des participants et favorisent une plus grande participation. FONCTIONS DE CLARIFICATION • • • • définir, reformuler, faire des liens, résumer. Résumer De temps en temps, l’animateur résume les différentes opinions émises et essaie d’en faire la synthèse ou demande au groupe de l’aider s’il ne peut la faire lui-même. Cela permet de faire le point et de réorienter la discussion s’il y a lieu. Les fonctions de contrôle Stimuler Il y a des participants qui parlent peu et d’autres qui ne parlent pas du tout. L’animateur ne doit pas se donner comme mission de faire parler tout le monde, cependant il doit favoriser la participation verbale de ceux et celles qu’on appelle les silencieux. La technique qui consiste à faire un tour de table systématique n’est pas toujours à conseiller: elle crée souvent une tension qui rend parfois plus pénible la participation des silencieux. La façon de susciter la participation verbale des silencieux est de choisir le moment où ils semblent plus à l’aise pour les inviter à parler. FONCTIONS DE CONTRÔLE • • • • stimuler, refréner, gérer le temps, accorder la parole. Refréner D’autres participants parlent facilement, longtemps et souvent. L’animateur doit les refréner et les aider à intervenir moins souvent. Le simple fait de résumer l’intervention de ces participants au moment opportun et de demander à d’autres participants d’intervenir suffit souvent à réduire leurs interventions. Gérer le temps Pour éviter que le temps dont on dispose ne soit perdu sur des questions de détails et pour accélérer la progression des idées, l’animateur doit limiter la durée des interventions et des discussions. Il doit rappeler à l’occasion les contraintes temporelles et faire respecter les échéanciers. Accorder la parole Il est important que l’animateur informe les participants de la façon dont il compte procéder pour accorder la parole. Il doit également les aviser qu’il garde toujours priorité de parole et qu’il utilisera cette priorité pour mettre de l’ordre advenant une confusion. 8 Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES FONCTIONS DE FACILITATION • accueillir, • détendre, • objectiver, • verbaliser. Les fonctions de facilitation Accueillir L’animateur favorise grandement la participation de tous et toutes par son accueil chaleureux à l’égard de chaque participant. Détendre En permettant aux participants de se détendre et de blaguer entre eux à l’occasion, l’animateur contribue à solidariser le groupe. De même, des moments de pause peuvent diminuer certaines tensions dues à la fatigue. Objectiver S’il se produit des conflits entre deux personnes émotivement engagées, l’animateur a avantage à détendre la situation en reformulant, de façon objective, les idées émises. Il distingue alors le contenu de la charge émotive et permet aux participants de poursuivre la discussion. Verbaliser Lorsque le climat est tendu, il est opportun de permettre aux participants de verbaliser ce qu’ils ressentent. 6. Les styles d’animation On distingue généralement trois styles d’animation. Les personnes qui font de l’animation peuvent avoir des tendances qui les rapprochent d’un style plutôt que d’un autre, mais rares sont celles qui correspondent à un seul style. Le tableau A à la page suivante illustre de façon caricaturale le comportement de chacun de ces trois styles à l’intérieur d’un groupe. Et le tableau B montre les effets de ces différents styles d’animation sur le climat et l’efficacité du groupe. En somme, il est préférable que l’animateur agisse démocratiquement. Ainsi, le travail fourni par chacun est valorisé et les relations interpersonnelles sont davantage détendues. Le travail accompli devient le fruit de l’équipe et non de l’animateur seul. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 9 FORMATION MODULAIRE Tableau A: les styles d'animation dans un groupe ASPECTS AUTOCRATE DÉMOCRATE DÉBONNAIRE Choix des objectifs Impose lui-même les objectifs et s'attend à ce que les autres y soient fidèles. Demande au groupe de formuler des objectifs et l'aide à faire un choix éclairé. Ayant posé la question, il laisse le groupe aller à sa guise. Choix des procédures Prévoit les procédures et en informe le groupe. Ne sollicite pas l'avis du groupe. N'accepte pas de déviance, ce qui provoque souvent des départs. Propose un éventail de procédures et invite le groupe à en élaborer d'autres. Aide le groupe à choisir celles qui lui conviennent. Une fois le choix fait, maintient la procédure de façon ferme. Ne pense guère à proposer des procédures. S'il le fait, c'est de façon très vague. Les leaders du groupe, pour combler le vide, s'en chargeront, ce qui peut causer des frustrations. Participation Mène tout, fait tout, règle tout. Les membres font ce qu'il leur dit de faire. Aide le groupe à répartir les tâches. Tous prennent des initiatives et ont des responsabilités. Laisse faire. Certains prendront des initiatives alors que d'autres resteront passifs. Évaluation Fuit toute forme d'évaluation. Évite les remises en question de son rôle et de ses attitudes. Se permet d'évaluer les autres et de porter un jugement sur eux. Attache beaucoup d'importance à l'évaluation. Y voit une occasion de s'améliorer. Choisit les mécanismes avec le groupe. Ne pense pas à l'évaluation. S'il le fait, c'est de façon négligée, ce qui finalement n'apprend rien à personne. Tableau B: les effets des styles d'animation AUTOCRATE 10 DÉMOCRATE DÉBONNAIRE La somme de travail effectuée par le groupe est souvent très considérable. Bonne charge de travail accomplie (variable). Travail peu efficace selon les initiatives de chacun. Climat de travail peu motivant à la longue. Bon climat de travail. Le groupe a tendance à jouer plutôt qu'à travailler. Centralisation de l'information. Bonne diffusion de l'information et transparence. Manque d'information. Si le groupe a plusieurs leaders, il y a un fort risque de voir surgir des conflits. Peut créer des frictions en raison des confrontations d'idées qui sont favorisées. Les leaders du groupe occupent le centre des discussions. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES 7. Comment animer un groupe de travail L’animateur d’un groupe de travail doit utiliser les ressources présentes dans le groupe et gérer les jeux d’influences de façon à diriger à la fois sur le plan du contenu, des relations et de la procédure. Si un groupe vous confie des fonctions d’animation, c’est qu’il reconnaît en vous des qualités d’animateur. En prêtant attention à vos interventions, vous serez certainement à même d’aider ce groupe à atteindre ses objectifs. L’animateur d’un groupe de travail doit utiliser les ressources présentes dans le groupe et gérer les jeux d’influences de façon à diriger à la fois sur le plan du contenu, des relations et de la procédure. Ainsi il concentre les énergies au lieu de les disperser et provoque la créativité du groupe et le force à se surpasser dans la recherche des solutions. Voici les principales conditions qui favorisent des interrelations harmonieuses au sein d’un groupe tout en le faisant progresser vers les objectifs qu’il s’est fixés. Connaître les participants du groupe S’il veut être en mesure de valoriser les compétences de chacun et d’utiliser au maximum les ressources de son groupe, l’animateur doit bien connaître les participants. Il doit aussi avoir un aperçu des limites, des frustrations et des tensions de chacun. En observant les interrelations, il en viendra également à déceler les alliances et les conflits potentiels entre des personnes du groupe. Tous ces renseignements lui seront fort utiles et contribueront à augmenter la qualité de son animation. Connaître le groupe Il doit aussi avoir une bonne idée de l’histoire du groupe. S’agit-il d’un nouveau groupe? Le groupe a-t-il connu un autre animateur auparavant? Quel était son style d’animation? Le groupe a-t-il connu des échecs dont il a eu de la difficulté à se remettre? A-t-il connu des succès dont il est fier? Le groupe a-t-il des traditions? Si un animateur arrive dans un groupe déjà formé, il a avantage à bien observer ce qui s'y passe de manière à comprendre la dynamique de ce groupe et agir en conséquence. Établir des règles claires Pour être fonctionnel, un groupe doit se donner des règles de fonctionnement claires. Pour être fonctionnel, un groupe doit se donner des règles de fonctionnement claires. Ces règles porteront sur les comportements que l’on souhaite voir adopter par les membres du groupe: présence aux réunions, ponctualité, respect des autres, propreté du local... L’animateur n’imposera pas ces règles. En invitant le groupe à établir des règles comprises et acceptées de tous, il s’assurera qu’elles seront mieux observées. Son rôle consiste plutôt à veiller à Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 11 FORMATION MODULAIRE ce que les règles soient cohérentes avec les objectifs que le groupe s’est donnés et qu’elles seront maintenues dans le temps. Il devra les rappeler au besoin. Les rappels peuvent se faire devant tout le groupe si c’est l’ensemble des participants qui a tendance à négliger les règles, mais l’animateur peut aussi, à l’occasion, prendre un membre du groupe à part pour le remettre à l’ordre. Un vieux réflexe nous amène souvent à penser en terme de sanction lorsque les règles ne sont pas observées. Or, il existe un autre moyen, beaucoup plus efficace quoique peu utilisé. Il s’agit du renforcement positif. L’animateur félicite le groupe et souligne les efforts lorsque les règles sont observées. En agissant de la sorte, il ou elle renforce l’autodiscipline du groupe et fait de la prévention. Le renforcement positif consiste notamment à féliciter le groupe et à souligner les efforts lorsque les règles sont observées. Créer un climat de respect et de collaboration L’animateur est responsable du climat du groupe. On limite trop souvent la notion de climat dans un groupe à des artifices comme l’éclairage, le décor ou les petites attentions. Bien que ces artifices soient utiles, le maintien d’un climat agréable dépend beaucoup plus des attitudes et des comportements qu’auront les membres du groupe. À cet effet, l’animateur ne saurait tolérer des comportements d’irrespect ou des attaques personnelles. Les participants ont le droit d’être en désaccord, mais les divergences d’opinion doivent s’exprimer dans le respect. L’animateur ne saurait tolérer des comportements d’irrespect ou des attaques personnelles. Afin de prévenir la compétition et d’amener le groupe à coopérer, l’animateur valorisera les interventions de chacun de façon juste et équitable. Il tentera de trouver un aspect positif pour chaque apport et favorisera la prise de décision par consensus. Motiver Il ne suffit pas d’encourager l’effort, il faut le soutenir. Un groupe est motivé s’il pressent atteindre l’objectif de départ. Aussi, l’animateur doit souligner chacune des étapes franchies qui rapproche le groupe de son objectif. Il ne manque aucune occasion de féliciter ou de reconnaître les succès. Devant les obstacles, il amène le groupe à trouver des solutions et à repartir de plus belle. En plus de motiver le groupe dans son ensemble, l’animateur doit veiller à susciter et à maintenir la motivation de chaque participant. Être à l’écoute des besoins Un groupe est composé d’êtres humains qui ont des besoins physiologiques: faim, soif, fatigue... Le groupe peut aussi avoir besoin de se détendre ou de changer d’activité... C’est une évidence et pourtant bien des animateurs ont tendance à l’oublier. Dans le feu de l’action on néglige parfois d’observer des signes avertisseurs et on se retrouve avec un groupe qui ne suit plus, qui est indiscipliné ou qui 12 Un groupe est motivé s’il pressent atteindre l’objectif de départ. Dans le feu de l’action on néglige parfois d’observer des signes avertisseurs et on se retrouve avec un groupe qui ne suit plus, qui est indiscipliné ou qui devient négatif. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES devient négatif. En étant à l’écoute des besoins, on prévient ces problèmes et on s’évite beaucoup de frustrations. Utiliser des baromètres3 Les leaders spontanés peuvent faire fonction de formidables baromètres si on sait les utiliser. On a vu précédemment que certains participants développent une forme de leadership sur l’un ou l’autre des plans suivants: contenu, relations ou procédure. Ces leaders spontanés peuvent faire fonction de formidables baromètres si on sait les utiliser. L’animateur, une fois qu’il a identifié les baromètres du groupe, garde toujours un contact visuel avec ces personnes qui, inconsciemment, lui fourniront de précieux renseignements. Le baromètre du contenu aide à clarifier les messages. S'il fronce les sourcils, il y a fort à parier que la majorité des membres du groupe n’ont pas compris. Le baromètre de la procédure se tortille sur sa chaise, semble en désaccord avec ce qui se passe? Il y aurait peut-être lieu de vérifier si le groupe suit l’échéancier qu’il s’était fixé ou s’il travaille de façon ordonnée. Par contre, s’il hoche la tête d’un air satisfait, c’est que la procédure fonctionne bien et que les règles sont observées. L’atmosphère est trop tendue? Le baromètre du climat le fera vite savoir. Cependant, il ne faut pas accorder une importance démesurée aux indications de ces personnes baromètres. Si notre baromètre du climat fait le clown et ne peut plus s’arrêter, l’animateur devra le rappeler à l’ordre. De même que le baromètre du contenu peut froncer les sourcils parce qu’il a mal à la tête... C’est pourquoi l’animateur doit prendre soin de valider ces renseignements auprès du groupe avant d’apporter des modifications à la procédure ou de reprendre ses explications depuis le début. La rétroaction4 Les périodes de retour ou d’évaluation sont essentielles à l’atteinte des objectifs. La rétroaction permet d’obtenir de l’information suite à une situation ou une action en vue de l’évaluer, de la valider ou de la corriger dans l’immédiat ou dans le futur. Il importe donc de recevoir de la rétroaction du groupe le plus souvent possible. Les périodes de retour ou d’évaluation sont essentielles à l’atteinte des objectifs tout en permettant aux participants d’apporter des critiques constructives ou des commentaires sur le déroulement des opérations. 3 Voir Gagné R. et J. L. Langevin, Donnez du pep à vos réunions, pp. 9092. 4 En termes de communication, on parle de «feed-back»; voir le module ANI 1003 Communication efficace, p. 4. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 13 FORMATION MODULAIRE 8. Comportements à adopter dans certaines situations Quelques problèmes reviennent plus fréquemment que d’autres lors des réunions de groupe. Ces problèmes sont parfois très faciles à éviter ou encore à solutionner quand on adopte le comportement approprié. Voici quelques conseils qui peuvent s’avérer très utiles pour un animateur de groupe5. Le groupe ne sait pas où il va, les objectifs à long terme ne sont pas clairs, ou encore les participants ne s’entendent pas sur les objectifs. Plusieurs problèmes sont faciles à éviter ou à solutionner quand on adopte le comportement approprié. L’animateur doit alors empêcher le groupe de sombrer dans la confusion. Il fera en sorte que chaque participant puisse exprimer sa propre définition de l’objectif, qu’il se sente concerné et qu’il se sente capable de contribuer à l’atteinte de cet objectif. • Il demande à un participant de formuler à voix haute l’objectif du groupe. • Il demande ensuite aux autres si cette formulation reflète bien la compréhension qu’ils ont de l’objectif. • Le groupe se met d’accord sur une formulation. • Le groupe dresse ensuite un échéancier. • L’animateur aide le groupe à se distribuer les tâches. Le groupe n’arrive pas à faire des liens avec les réunions précédentes ou suivantes, ce qui crée de la confusion. L’animateur doit aider les participants à comprendre d’où ils sont partis et où ils s'en vont. • Il rappelle l’objectif de départ et souligne les étapes franchies. • Il dresse un tableau des étapes qui restent à franchir. • Il demande à un membre de formuler l’objectif de la réunion en cours et demande à chacun s’il se situe dans la démarche. • Une fois la réunion terminée, on fixe l’objectif de la prochaine réunion et on s’y tient. 5 Voir Mongeau P. et J. Tremblay, Règles et stratégies pour exercer un leadership efficace, pp. 113-119. 14 Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES Une ou deux personnes prennent trop d’importance dans la discussion. Si une ou deux personnes prennent trop d’importance lors des réunions, les autres participants risquent de se sentir exclus, ce qui peut créer des tensions et même de l’agressivité. • L’animateur évite de s’adresser à ces seules personnes et parle le plus possible à l’ensemble du groupe en promenant son regard de façon à regarder tout le monde. • Il invite ouvertement les autres participants à s’exprimer. • Au besoin, il peut couper la parole en faisant remarquer que les autres aussi voudraient donner leur avis. • Il peut s’organiser pour changer les participants de place et créer une nouvelle dynamique dans les interrelations. • Il valorise les apports de tous les participants. • Il permet aux participants d’intervenir spontanément sur le fonctionnement du groupe. • Si cela ne suffit pas, il peut, lors d’une pause, rencontrer les personnes qui causent problème pour leur exposer la situation. • Dans certains cas, il faudra organiser une évaluation portant sur le fonctionnement du groupe. Les participants ne semblent pas savoir avec précision sur quoi porte la décision qu’on leur demande de prendre. Il s’ensuit de la confusion et une perte de temps. Il y aura des remises en question fréquentes et le groupe aura l’impression de tourner en rond. On risque également de prendre de mauvaises décisions. À long terme, plusieurs perdront leur motivation. L’animateur demande à un participant de formuler à haute voix la décision à prendre et demande aux autres si la question est bien claire. Le groupe n’est pas solidaire des décisions prises. Souvent la récolte des opinions a été escamotée ou l’argumentation et la discussion ont été précipitées. Les participants frustrés de n’avoir pu s’exprimer contesteront la décision en dehors des réunions. C’est ce qu’on appelle les «jeux en coulisses». Rapidement, des tensions apparaîtront. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 15 FORMATION MODULAIRE • L’animateur peut demander à un participant de l’aider à surveiller si le groupe n’escamote pas l’étape de la récolte d’opinion. • Durant la récolte des opinions, le groupe se limite aux questions de clarification et l’animateur interdit les jugements ou la discussion. • À l’étape de la discussion, il invite ceux qui ne se sont pas exprimés à prendre position. • À l’étape de la prise de décision, il s’assure que chacun sache clairement sur quoi porte la décision. • Il vérifie si ceux qui sont en désaccord sont prêts à se rallier. Si la réponse est négative, il faut tenter de savoir pourquoi, plutôt que de chercher à les convaincre. • Au cours de la prise de décision, l’animateur veille à ce que personne ne perde la face. La réunion se termine souvent dans la confusion. Quand une réunion se termine dans la hâte, il n’y a aucune synthèse, aucune rétroaction qui permettraient au groupe d’améliorer son fonctionnement. La prochaine réunion risque d’être difficile à démarrer et s’il y a déjà des problèmes au sein du groupe, ceux-ci peuvent s’aggraver. • L’animateur fait le point avant de terminer la réunion. Il souligne les étapes franchies, les décisions prises et les côtés positifs de la réunion. • Il détermine les principaux points qui seront vus à la prochaine réunion. • Il demande à chacun de dire au groupe ce qu’il peut accomplir d’ici la prochaine réunion. • Il laisse place à la rétroaction. Chacun est invité à donner ses commentaires ou suggestions pour améliorer le fonctionnement des réunions du groupe. 16 Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES PÉDAGOGIE Choisissez un groupe dans lequel vous êtes participant et observez bien ce qui se passe dans ce groupe. Ce peut être un groupe de travail, un comité d'organisation d'une activité, un conseil de groupe scout ou même un groupe à l’extérieur du Mouvement. Pour les fins de cet exercice, il est préférable que vous ne soyez pas l'animateur de ce groupe. Ensuite, tentez de répondre aux questions qui suivent, le plus honnêtement possible. Il peut être intéressant de refaire le même exercice dans un autre groupe où le climat est différent et de comparer les réponses. Cette réflexion peut être partagée avec le formateur qui vous comseille. 1. Quel est l’objectif du groupe? (S’il y a plus d’un objectif, identifiez le principal objectif) 2. Identifiez les leaders du groupe (une même personne peut être leader sur plus d’un plan): • • • 3. Le climat du groupe est-il caractérisé par… • • • 4. sur le plan du contenu; sur le plan des relations; sur le plan de la procédure. la compétition? Si oui, sur quels points porte la compétition? la collaboration? Si oui, quelles sont les forces complémentaires? les deux? Expliquez. Quel est le style d’animation dans votre groupe? En vous référant à la page 10, tentez de classer l’animateur de votre groupe dans un des trois styles. Prenez en considération qu’il s’agit d’une caricature et que votre animateur peut avoir des caractéristiques qui se retrouvent dans plus d’un style. Tentez de décrire les caractéristiques observées. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 17 FORMATION MODULAIRE SOURCES ET RESSOURCES ACTON, J. Comment réussir ses réunions, Outremont, Les Éditions Québécor, 1995. AUBRY, J.-M. Dynamique des groupes, Montréal, Éditions de l’Homme - collection CIM, 1994. AUBRY, J.-M., MASSE, J.-M. ET ST-ARNAUD, Y. Entraînement au travail en équipe, Lausanne, CIM-INPER, 1990. BEAUCHAMP, A., GRAVELINE, R. ET QUIVIGER, C. Comment animer un groupe, Montréal, Éditions de l’Homme - Collection CIM, 1976. CAFRA, F. Le temps du changement, Paris, Éditions du Rocher, 1990. CARTWRIGHT, D. ET ZANDER, A. Group Dynamics: Research and Theory, New York, Row, Peterson and Company, 1968. COMBES, J. E. et autres, 10 conseils pour animer une réunion, Paris, Édition Publi-Union, 1989. CRIBBIN, J. J. Le leadership, Montréal, Éditions de l’Homme collection CIM, 1986. GAGNÉ, R. ET LANGEVIN, J. L. Donnez du pep à vos réunions, Montréal, les Éditions Transcontinental inc., Fondation de l’entrepreneurship, 1995. HOGUE, J.-P., LÉVESQUE, D. ET MORIN, E. M. Groupe, pouvoir et communication, Montréal, Presses PUQ - Presses HEC, 1988. HOUEL, A. Comment faire face aux gens difficiles, Éditions Godefroy, 1990. LANDRY, S. Dossier sur l’enseignement, systèmes, méthodes, techniques, Dossier no 1, Le groupe et sa psychologie, Montréal, Service pédagogique de l’Université de Montréal, 1977. MONGEAU, P. ET TREMBLAY, J. Règles et stratégies pour exercer un leadership efficace, Montréal, Libre Expression, 1988. ST-ARNAUD, Y. Le groupe optimal, Montréal, Éditions du CIM, 1972. ST-ARNAUD, Y. Les petits groupes. Participation et communication, Montréal, Presses de l’Université de Montréal - Éditions du CIM, 1989. 18 Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 ANI 1001 — ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES Évaluation formative du module ANIMATION D'UN GROUPE DE PERSONNES L'adulte en apprentissage doit: 1. donner, en ses propres mots, la définition d’un groupe et indiquer les quatre caractéristiques d'un groupe; 2. énumérer des comportements caractérisant: a) b) c) un leader sur le plan du contenu; un leader sur le plan des relations; un leader sur le plan de la procédure; 3. décrire deux problèmes que l’on peut retrouver en situation de compétition; 4. identifier deux attitudes que l’animateur peut adopter pour favoriser un climat de collaboration; 5. nommer deux fonctions de clarification; 6. nommer deux fonctions de contrôle; 7. nommer deux fonctions de facilitation; 8. reconnaître les styles d’animation: a) b) 9. nommer les trois styles d’animation, donner deux caractéristiques pour chacun des styles; identifier et décrire quatre conditions qui favorisent des interrelations harmonieuses au sein d’un groupe. Association des Scouts du Canada — Janvier 2000 19 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES Série des modules obligatoires Modules obligatoires généraux FOR 0001 ANI 1001 ANI 1002 ANI 1003 SOC 1004 SOC 1005 SOC 1006 SOC 1007 SOC 1008 SOC 1009 GES 1010 GES 1011 GES 1012 Plan de formation personnel Animation d’un groupe de personnes Les jeunes d'abord Communication efficace Adultes dans le scoutisme Principes fondamentaux du scoutisme Développement spirituel Structure et organisation du Mouvement scout Histoire du Mouvement scout Scoutisme dans la communauté Gestion d’un groupe scout Sécurité et assurances Financement 1 Module faisant temporairement office de: GES-0006: Animation de réunions et procédures d'assemblée FORMATION MODULAIRE Modules obligatoires pour l'obtention du Badge de Bois Animation des adultes (L’un ou l’autre des cinq modules suivants) ANI 1021 Les jeunes de 7-8 ans ANI 1022 Les jeunes de 9-11 ans ANI 1023 Les jeunes de 11-14 ans ANI 1024 Les jeunes de 14-17 ans ANI 1025 Les jeunes de 17-21 ans ANI 1041 ANI 1026 ANI 2026 ANI 3026 ANI 1027 TEC 1028 TEC 1029 TEC 1030 Programme des jeunes 1 Programme des jeunes 2 Programme des jeunes 3 La relation adulte/jeune Le jeu dans le scoutisme Pédagogie des techniques Camps et sorties Modules obligatoires pour l'obtention du Nœud de Cabestan violet ANI 1041 GES 1042 GES 1043 GES 1044 GES 1045 GES 2012 TEC 1046 TEC 1047 Deuxième édition Mars 2000 ANIMATION DES ADULTES Gestion des ressources adultes 1 Recrutement des adultes Gestion financière 1 Gestion de l’information 1 Financement 2 Tenue d’une réunion Recrutement et accueil des jeunes Association des Scouts du Canada — Mars 2000 1 FORMATION MODULAIRE Objectifs du module ANIMATION DES ADULTES Sommaire CONTENU ..................................... 3 Matière ........................................... 3 Objectif général 1. Introduction ........................... 3 Être en mesure d’animer un groupe d’adultes dans le scoutisme. 2. Le pouvoir ............................. 3 3. Le style de leadership ............ 4 Objectifs particuliers 4. Manipulation 1. Exercer un leadership positif au sein d’un groupe d'adultes dans le scoutisme. 2. Identifier son propre style d’animation. 5. 3. Adapter son style d’animation selon les circonstances et les besoins du groupe. Pédagogie ...................................... 17 4. Savoir déléguer en tenant compte des personnes et des tâches à accomplir. ou actualisation ...................... 9 La prise de décision ............. 11 Sources et ressources ................... 19 5. Savoir mettre à profit les compétences de chacun des participants du groupe. 6. Connaître les différentes méthodes de prise de décision et les étapes d’une prise de décision en groupe. ÉVALUATION FORMATIVE .............................. 21 Note. Pour alléger le texte et en faciliter la lecture, le genre masculin désignant des personnes inclut les genres féminin et masculin. Avertissement Les documents de l'Association des Scouts du Canada sur la formation modulaire sont destinés à la formation des adultes de l'Association. Bien qu'ils fassent référence à des politiques et à des règlements officiels de l'Organisation mondiale du Mouvement scout et de l'Association des Scouts du Canada, ils ne remplacent pas ces politiques et règlements officiels et ne sauraient être interprétés comme tels. 2 Ce module de formation scoute a été conçu à l'usage des adultes de l'Association des Scouts du Canada engagés dans un processus de formation structuré. Il peut être reproduit à des fins de formation ou de documentation pourvu que la source soit mentionnée. ©2000, Association des Scouts du Canada Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES Contenu du module ANIMATION DES ADULTES MATIÈRE 1. Introduction Le présent module a pour objet l'animation de groupes d'adultes. Tout responsable scout, à quelque niveau que ce soit, est appelé à animer d'autres adultes, qu'il s'agisse de personnes regroupées en comité ou en équipe, réunies pour une activité précise, ou encore des membres d'une instance. Ce module s'inscrit ainsi dans la continuité du module ANI 1001 Animation d'un groupe de personnes (les personnes pouvant être tout aussi bien des jeunes que des adultes) et se complète du module TEC 1047 Tenue d'une réunion, consacré aux aspects plus techniques des réunions d'adultes. Le présent module s'attarde particulièrement aux notions de pouvoir et de leadership. Animation des adultes s'attarde particulièrement aux notions de pouvoir et de leadership. Nous verrons qu’il n’y a pas de style de leadership idéal mais que le style de leadership, pour être efficace, doit s’adapter aux groupes et aux circonstances. C’est ce qu’on appelle le leadership situationnel. Nous terminerons avec quelques notions de base en matière de prise de décision. 2. Le pouvoir Il est plutôt mal vu de déclarer ouvertement que l’on aime avoir du pouvoir. Le pouvoir est tabou. Les gens n’aiment pas être soumis au pouvoir. Pourtant, s’ils ont à choisir entre subir l’incertitude (qui découle invariablement d’un système anarchique) ou subir le pouvoir d’un dirigeant, ils choisiront bien souvent la deuxième option. Le pouvoir est amoral, c’est-à-dire qu’il n’est ni bon ni mauvais. Dans le bon sens, il peut être utilisé à des fins sociales, contribuer à la réalisation des objectifs d’un groupe et même aider des personnes à progresser. Le pouvoir est amoral, c’est-à-dire qu’il n’est ni bon ni mauvais. C’est l’utilisation qu’on en fait qui peut le rendre abusif ou, au contraire, bénéfique. Généralement, on s’entend pour dire que lorsqu’il est utilisé à des fins purement personnelles et au détriment des autres, il est abusif. On parle alors de manipulation. Par contre, le pouvoir peut être utilisé à des fins sociales, contribuer à la réalisation des objectifs d’un groupe et même aider des personnes à progresser. On parle alors d’actualisation. Le pouvoir englobe la notion d’influence. Si une personne a de l’influence sur les autres, c’est qu’elle est capable d’affecter leur comportement. Le pouvoir est la capacité d’utiliser cette influence Association des Scouts du Canada — Mars 2000 3 FORMATION MODULAIRE comme un instrument permettant d’atteindre les objectifs d’un groupe. Le contre-pouvoir est la capacité qu’a une personne d’atténuer les contraintes exercées sur elle. Pour y arriver, elle utilisera les ressources qui sont importantes pour le détenteur du pouvoir. Par exemple, un employé subalterne contrôle les dossiers dont son patron a besoin; il exerce un contre-pouvoir sur lui. Distinguons maintenant les notions de pouvoir, d’autorité et de leadership. Si le pouvoir se définit comme la capacité d’utiliser son influence, l’autorité c’est le droit légitime de le faire. Quant au leadership, il peut être exercé par une personne en autorité, mais il est souvent informel. Il est généralement fondé sur l’expertise ou le charisme, ou encore les deux à la fois. Le pouvoir est la capacité d’utiliser l'influence comme un instrument permettant d’atteindre les objectifs d’un groupe. Le pouvoir peut s’exercer: • • • • par un individu sur un groupe; par un individu sur un individu; par un groupe sur un individu; par un groupe sur un autre groupe. Le leadership est toujours exercé par un individu sur un groupe. Il convient de valoriser son propre leadership, de s’en rendre responsable, de le prendre en main, de l’assumer. Les jeux d’influences dans un groupe peuvent être très positifs. Cependant, il ne faut pas rester passif devant les gens qui veulent nous influencer mais il ne faut pas non plus craindre de se laisser influencer. Le pouvoir, c’est la capacité d’utiliser son influence. L’autorité, c’est le droit légitime de le faire. Le leadership, c’est l’influence qu’un groupe nous reconnaît. 3. Le style de leadership Le style de leadership, c’est l’approche utilisée par un individu pour exercer son influence. La majorité des théories sur le leadership ont été élaborées dans le cadre des sciences de la gestion. Quelques-unes de ces théories ont été largement diffusées à une certaine époque et sont considérées aujourd’hui comme dépassées, par exemple la grille managériale (Managerial Grid) de Blake et Moutton ou le continuum des styles de leadership sur la dimension «participation» de Tannenbaum et Schmidt. Elles ne sont toutefois pas dénuées d’intérêt; c’est pourquoi elles sont mentionnées dans la bibliographie à la fin de ce module. De nos jours, il est généralement admis qu’il n’existe pas de style de leadership idéal et que le leadership doit s’adapter aux circonstances. Donnons l’exemple d’une randonnée en forêt avec des éclaireurs. Cette randonnée tourne mal: un jeune se blesse grièvement. Le responsable présent prendra donc les décisions qui s’imposent et donnera des ordres: «Pierre, va chercher du secours», «Paul et Jean, 4 Il n’existe pas de style de leadership idéal, car le leadership doit s’adapter aux circonstances. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES vous vous occupez du brancard», etc. Il adoptera spontanément un style autocratique, les circonstances ne se prêtant pas à la recherche d’un consensus! Par contre, la même troupe d’éclaireurs se retrouve plus tard au local et doit choisir le thème du prochain camp d’hiver. On verrait mal le même responsable imposer son thème et donner des directives. Son style de leadership sera beaucoup plus participatif et il laissera place au choix des jeunes. Le niveau de maturité se définit par la volonté de l’individu de contribuer aux objectifs du groupe et la compétence nécessaire pour le faire. En plus des circonstances, Hersey et Blanchard1 proposent que le leader tienne compte de la maturité des participants. La définition que ces auteurs donnent de la maturité inclut les deux éléments suivants: la volonté de l’individu de contribuer aux objectifs du groupe (on peut parler aussi de motivation) et la compétence nécessaire pour le faire. La maturité est donc évaluée de la façon suivante: • V ⇑ C ⇑ : Une volonté élevée et des compétences élevées; c’est le cas du participant expérimenté, qui est là depuis longtemps et qui a conservé sa motivation. • V ⇑ C ⇓ : Une volonté élevée mais des compétences plus faibles; c’est souvent le cas du débutant enthousiaste; il a peu d’expérience et il a beaucoup de choses à apprendre, mais il est prêt à investir l’énergie nécessaire. • V ⇓ C ⇑ : Une volonté faible mais des compétences élevées; c’est la personne qui possède expérience et compétence mais qui est démotivée ou qui doute d’elle-même. • V ⇓ C ⇓ : Une volonté faible et des compétences faibles également; c’est la personne qui a peu d’expérience, qui ne se sent pas compétente et qui se demande ce qu’elle est venue faire dans cette galère. Le style de leadership que le dirigeant devra adopter dépendra donc du degré de maturité observé. Il y aurait ainsi quatre styles de base: • Style 1: Direction V⇓C⇓ • Style 2: Formation V⇑C⇓ • Style 3: Encouragement V⇓C⇑ • Style 4: Délégation V⇑C⇑ 1 Hersey, P. et K. Blanchard, Management of Organizational Behavior: Utilizing Human Resources. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 5 FORMATION MODULAIRE L’efficacité, c’est l’application du style de leadership approprié à la situation. Les étapes à suivre pour déterminer quel style de leadership il convient d’adopter sont les suivantes: 1. Déterminer la tâche à exécuter. 2. Établir le niveau de développement de l’individu ou du groupe relativement à cette tâche. 3. Évaluer le degré de motivation de l’individu ou du groupe. 4. Appliquer le comportement approprié. L’efficacité, c’est l’application du style de leadership approprié à la situation. Pour bien choisir notre stratégie d’intervention en fonction du contexte et des personnes, il nous faut recueillir sur chacun des participants le plus de renseignements possible: ses goûts, ses intérêts, ses limites, ses compétences, ses appréhensions, ses objectifs personnels... Plus nous connaissons les membres du groupe, plus notre leadership sera efficace. Style 1: la direction V⇓C⇓ Lorsque les individus n’ont pas les habiletés et l’expérience requises pour accomplir les tâches qui leur sont confiées et qu’en plus leur motivation est incertaine, le leader adopte un style directif. Il établit les objectifs, détermine la procédure, dirige les opérations et assure un certain contrôle. Le groupe a donc le sentiment d’être dirigé par quelqu’un qui sait où il va, ce qui a pour conséquence de le rassurer et de lui donner une marche à suivre claire. Dans le style directif, le groupe a le sentiment d’être dirigé par quelqu’un qui sait où il va. Cependant, les membres du groupe doivent sentir qu’ils sont respectés et qu’ils ont droit à l’erreur. Pour se sentir plus motivés, ils doivent avoir le sentiment d’être compétents. Aussi, les tâches qui leur sont confiées seront proportionnelles à leurs capacités. Elles seront plus restreintes au début et s’enrichiront progressivement. Une formation peut s’avérer essentielle et procurer à la fois connaissances, habiletés et motivation. En même temps, le leader doit être très sensible à l’évolution du groupe. En effet, au fur et mesure que le groupe développe des compétences et acquiert de l’expérience, le style de leadership doit s’ajuster à la nouvelle situation. Or, bien souvent, le leader a de la difficulté à délaisser les fonctions de contrôle et à faire confiance au groupe. Il doit pourtant confier plus de responsabilités s’il veut conserver la motivation des personnes et leur permettre de prendre une part active à la vie du groupe. Si, à ce stade, il conserve son style directif, il risque de perdre son leadership puisqu’il sera perçu comme un obstacle à la croissance du groupe. Si, ayant perdu son leadership, il continue d’occuper un poste en autorité, il ne lui restera que la manipulation pour exercer une influence sur le groupe. Dans un mouvement où le bénévolat 6 Au fur et mesure que le groupe développe des compétences et acquiert de l’expérience, le style de leadership doit s’ajuster à la nouvelle situation. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES représente la principale ressource humaine, il va sans dire qu’une telle situation causera conflits et démissions. Style 2: la formation Dans le style formatif, le leader devient un formateur. V⇑C⇓ Généralement, le style formatif s’applique aux nouveaux groupes ou aux nouveaux membres d’un groupe. Ceux-ci arrivent avec beaucoup d’enthousiasme mais ils n’ont pas encore acquis l’expérience nécessaire pour assumer leurs tâches de façon autonome. Le leader devient donc un formateur. Il doit déterminer des objectifs d’apprentissage, se donner des moyens pour les atteindre et procéder par étapes tout en concédant un certain droit à l’erreur. Style 3: l’encouragement Dans le style qui privilégie l'encouragement, le leader efficace doit chercher à identifier les causes de la démotivation et tenter d'y apporter des correctifs. V⇓C⇑ Ici, nous avons affaire à des personnes parfaitement capables d’accomplir leurs tâches, mais démotivées. Le leader efficace doit chercher à identifier les causes de cette démotivation et tenter d’y apporter des correctifs. La motivation peut dépendre de trois facteurs: • la participation: la personne doit sentir qu’elle a droit de parole, que ses interventions et que ses actions peuvent influencer la progression du groupe et qu’elle prend réellement part aux décisions. Il convient alors de solliciter son avis et d’en tenir compte. Dans certains cas, le manque de motivation peut être une conséquence de conflits antérieurs et d’une perte de confiance. Dans ce cas, les énergies devront être redoublées pour regagner la confiance des personnes. Une première étape consiste à leur permettre d’exprimer leurs frustrations. Quelques connaissances en écoute active et en gestion de conflits peuvent s’avérer nécessaires. • l’intérêt: la personne doit être intéressée par les activités du groupe, elle doit être en accord avec les objectifs et prendre plaisir aux tâches. Il convient ici de vérifier si cette personne est toujours à sa place dans ce groupe. Peut-être a-t-elle besoin d’un nouveau défi! Dans ce cas, on peut l’orienter vers une autre fonction au sein du groupe ou ailleurs, la proposer pour une nomination, la recommander pour un autre poste. • la compétence: toute personne a besoin de se sentir compétente, valorisée et dans une certaine mesure importante pour les autres membres du groupe. Souvent des personnes très compétentes n’ont pas conscience de leur valeur ou se sentent insécures devant une nouvelle tâche qu’elles sont par ailleurs parfaitement capables d’exécuter. Il faut alors les rassurer, les valoriser et les encourager. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 7 FORMATION MODULAIRE Le leader a donc avantage à favoriser la participation, à conserver l’intérêt des membres du groupe et à utiliser et valoriser au maximum les compétences de chacun. Style 4: la délégation V⇑C⇑ Lorsqu’un individu ou un groupe est la fois motivé et compétent, le leader a avantage à procéder par délégation. Déléguer c’est: • • partager ses responsabilités; accorder l’autorité nécessaire pour assumer les responsabilités qui ont été déléguées. Dans le style qui privilégie la délégation, toutes les tâches peuvent être déléguées en entier ou en partie. On demeure toujours responsable face à une personne ou à un groupe de personnes, même si on délègue. Par contre, pour permettre aux personnes d’assumer les responsabilités partagées, il est important de leur confier l’autorité nécessaire pour agir. On délègue en fonction des intérêts, des compétences et des aptitudes à atteindre les objectifs. Comment déléguer • Les objectifs de la tâche doivent être clairement formulés. • Les limites d’autorité sont définies. • La personne à qui on délègue une tâche doit bien comprendre sa nature et ses objectifs. Il est préférable de décrire cette tâche par écrit. • La personne à qui on délègue une tâche doit aussi connaître le budget et le matériel dont elle dispose, les personnes qu’elle aura éventuellement à coordonner ainsi que les décisions prises par le groupe concernant les procédures et les orientations. • Un échéancier est fixé. De plus, on prévoira quelques réunions de contrôle en cours de route pour s’assurer que tout va bien, répondre aux questions ou inquiétudes, assurer les communications avec les autres sous-groupes de travail et permettre d’apporter des ajustements au besoin. Souvent, celui qui délègue est anxieux pour diverses raisons: il a peur de perdre sa place, il ne fait pas confiance, il se croit plus compétent pour exécuter la tâche, il souffre d’un sentiment d’insécurité personnelle ou il est incapable de définir clairement ses attentes. Il faut savoir que plus la personne à qui on délègue une tâche ressent cette anxiété, plus elle aura de la difficulté à accomplir efficacement cette tâche. La délégation exige que l’on puisse confier une marge d’initiative et d’autonomie suffisante pour éviter d’avoir à tout contrôler. 8 La délégation exige que l'on puisse confier une marge d’initiative et d’autonomie suffisante pour éviter d’avoir à tout contrôler. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES 4. Manipulation ou actualisation On peut identifier deux grandes orientations dans l’utilisation du pouvoir2: • • la manipulation l’actualisation La manipulation peut prendre différentes formes. Shostrom en a relevé huit que nous allons résumer. Il est à noter qu’il est rare de retrouver un style à l’état pur. La plupart des manipulateurs utilisent une combinaison de deux styles ou plus. Le dictateur: C'est un dominateur qui manipule par la crainte qu’il inspire. Il exagère sa force, cite facilement les autorités et tente d’écraser les autres par tous les moyens. Il y a plusieurs variantes du dictateur: la mère supérieure, le caïd, les jeunes loups de la finance… Le faible: Le faible a développé des talents remarquables pour manipuler les autres et particulièrement les… dictateurs. Il exagère sa vulnérabilité, sa sensibilité, et il adopte en général un comportement plutôt passif. Il peut même aller jusqu’à jouer l’imbécile pour éviter d’assumer ses responsabilités. Le calculateur: Le calculateur manipule par le contrôle qu’il exerce sur les autres à force de mentir, de les tromper, de jouer plusieurs rôles à la fois, d’amplifier les rumeurs. Il peut être un vendeur ou un séducteur redoutable. Le parasite: C’est celui qui s’organise toujours pour refiler son travail aux autres. Il est prêt à inventer les histoires les plus abracadabrantes pour se justifier. La brute: La brute exagère son hostilité et son agressivité. Elle manipule en menaçant les autres. La brute peut même aller jusqu’à la cruauté. On la retrouve parmi les tyrans, les mégères, les humiliateurs et les fiers-à-bras. 2 Shostrom, E. L., Man, The Manipulator - The Inner Journey from Manipulation to Actualization, Nashville, Tenn., Abingdon Press, Bantam Book, 1967. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 9 FORMATION MODULAIRE Le bon diable: Le bon diable manipule par sa gentillesse, son grand cœur, son amour des autres. Il ne veut jamais blesser personne, ce qui lui donne un excellent prétexte pour ne pas dire ce qu’il pense. Il est difficile à déjouer parce qu’il décourage toute tentative de confrontation. Le juge: Le juge exagère la critique. Il ne fait pas confiance et blâme facilement les autres. Convaincu qu’il détient la vérité absolue, il se permet de dire aux autres quoi faire et comment le faire, compare les gens entre eux, condamne, prend note de toutes les erreurs. Le protecteur: Le protecteur exagère l’appui qu’il donne aux autres. Il est extrêmement dévoué au point de devenir une sorte de martyr. Il n’hésite pas à utiliser la culpabilisation et le chantage émotif pour que les autres se sentent redevables envers lui et n’osent le contester. Plusieurs des styles de manipulation sont complémentaires. Ainsi, dans un même groupe, les faibles se retrouvent souvent avec un dictateur, le parasite avec un protecteur et ainsi de suite. Il est donc possible de découvrir quel est notre propre style de manipulation en observant la manière dont les autres nous manipulent... N’oublions pas qu’en chacun de nous existe un manipulateur. C’est que la manipulation est bien tentante. En effet, quand on veut arriver à ses fins rapidement, elle peut s’avérer très efficace... Notons toutefois que la manipulation comporte certains risques. Le manipulateur démasqué perd toute crédibilité au sein du groupe et doit subir les foudres de ses victimes. Shostrom propose de transformer nos comportements manipulateurs en comportements authentiques. C’est ce qu’il appelle l’actualisation de soi. L’actualisation implique des valeurs qui vont à l’encontre de la manipulation: L’honnêteté: C’est la capacité d’être soi-même, de s’expliquer directement. La conscience: Cela suppose une réceptivité à tout ce qui se passe autour de soi, une capacité à s’y intéresser et à y répondre sans chercher à nier des aspects de la réalité. La liberté: C’est la capacité de respecter la liberté des autres et de soi-même. 10 Le manipulateur démasqué perd toute crédibilité au sein du groupe et doit subir les foudres de ses victimes. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES La confiance: La confiance n’est pas la naïveté. Avoir confiance, c’est avoir foi en ses capacités et en celles des autres. La description des comportements manipulateurs comme des comportements d’actualisation proposés par Shostrom est certes incomplète, mais elle fournit des éléments intéressants de réflexion et elle peut aider à comprendre comment certains utilisent leur pouvoir. 5. La prise de décision La prise de décision est l’aboutissement du travail d’un groupe. Sans elle, les efforts du groupe sont sans objet et inutiles. La prise de décision est l’aboutissement du travail d’un groupe. Sans elle, les efforts du groupe sont sans objet et inutiles. Décider, c’est choisir entre plusieurs alternatives à partir d’un certain nombre de critères dans le but d’agir. Types de décisions Un groupe de travail ou de gestion doit prendre de nombreuses décisions. Certaines comportent peu de risques (approuver un programme de camp), d’autres sont plus complexes et exigent une bonne préparation (ouvrir une nouvelle unité). On peut regrouper les décisions en deux classes: • • les décisions programmées, les décisions non programmées. Les décisions programmées sont généralement conformes aux politiques, aux procédures et aux règlements du groupe. Un grand nombre de décisions sont programmées. Il est important que les normes et procédures soient écrites pour assurer la cohérence. Les décisions non programmées sont reliées à des événements ponctuels. Elles requièrent, de la part des membres du groupe, des capacités d’analyse et de créativité, un sens de la concertation et la volonté de résoudre les problèmes qui se posent. La prise de décision fait appel à: • • • • • • • • • la perception, la mémoire, la conception, le raisonnement, le jugement, l’imagination et l’intuition, l’affectivité, la volonté, la créativité. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 11 FORMATION MODULAIRE Modalités de prise de décision en groupe La façon de prendre une décision a un impact majeur sur le climat du groupe. Nous présentons ici les principales modalités de prise de décision. Chacune a son utilité. De la même façon que le style de leadership doit pouvoir s’adapter à la situation, la méthode de prise de décision doit tenir compte du contexte. La façon de prendre une décision a un impact majeur sur le climat du groupe. Décision impulsive Une décision impulsive se prend sans réflexion ni processus d’analyse. Il s’agit d’un mode de décision extrêmement rapide. Le groupe n’a pas le temps d’analyser la situation et il doit néanmoins prendre une décision. On ne choisit pas de prendre une décision impulsivement puisque la fonction de choix implique nécessairement une réflexion. Une décision impulsive se prend sans réflexion ni processus d’analyse. Ce mode de décision comporte un grand risque d’erreur, mais il peut aussi être salutaire. Prenons l’exemple suivant: en conduisant une automobile, nous donnons subitement et sans regarder dans le rétroviseur un coup de volant pour éviter de heurter un passant. Ce réflexe peut sauver la vie du passant et nous permettre de poursuivre notre route. Mais si, au même moment, un camion cherche à nous doubler, nous risquons de causer un accident beaucoup plus grave. Décision par voie d’autorité Certains groupes fonctionnent selon une structure hiérarchique indiquant clairement à qui il revient de prendre la décision. Le groupe peut suggérer des idées, mais la personne en autorité se réserve le droit de décider. Dans certains cas, la décision est prise sans consultation préalable. Une prise de décision par voie d’autorité a l’avantage d’être rapide. Elle peut être très appropriée dans certaines circonstances. «Contrairement à une opinion très répandue dans notre société démocratique, il y a de nombreux cas où une décision très autoritaire peut être bien acceptée par les subalternes: lorsqu’il y a une urgence, que le leader est perçu comme un grand expert ou qu’il a un pouvoir charismatique, que les subalternes se sentent peu sûrs d’eux-mêmes par manque d’expérience, de compétence, etc. Par contre, il existe évidemment plusieurs situations où toute solution imposée par la direction serait tout à fait inacceptable aux yeux des subalternes3.» Une prise de décision par voie d’autorité a l’avantage d’être rapide, mais elle comporte des risques. Par ailleurs, une décision prise par voie d’autorité comporte des risques. Souvent, l’action effectuée par la suite est peu conforme aux désirs de celui ou celle qui a pris la décision. Le groupe peut avoir mal compris ou n’être pas d’accord et saboter son exécution. Finale3 Côté, Nicole et al., Individu, groupe et organisation, Gaëtan Morin Éditeur, Chicoutimi, 1986, p. 262. 12 Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES ment, les risques d’erreur sont beaucoup plus grands lorsqu’une décision importante repose sur un seul individu. Ce dernier se prive de l’information et des idées que les autres membres du groupe pourraient lui apporter. Décision minoritaire Une décision minoritaire est une décision prise sans le consentement de la majorité. La plupart du temps, ce mode de décision est statutaire: le conseil d’administration pour une assemblée, l’exécutif pour un conseil d’administration, le quorum pour un groupe officiel qui compte des absents, etc. Le pouvoir décisionnel de ces minorités est défini dans les statuts, les normes ou la pratique du groupe ou de l’organisation. Une minorité de personnes dans un groupe peut réussir à faire prendre une décision en vitesse ou en utilisant des procédés douteux. Il peut arriver que ce mode de décision s'applique dans d’autres circonstances. Une minorité de personnes dans un groupe peut réussir à faire prendre une décision en vitesse ou en utilisant des procédés douteux. Il arrive aussi qu’un individu, qui tient à faire passer une proposition, lance un «Tout le monde est d’accord?» ou «Pas d’objections?». Si personne ne répond dans les deux ou trois secondes qui suivent, la proposition est adoptée. Un grand nombre de décisions se prennent ainsi de façon précipitée. Ce genre de situation a pour effet de causer une grande insatisfaction auprès de l’ensemble des membres. Les réactions diffèrent selon les individus. Certains capituleront et adopteront une attitude défaitiste. D’autres réagiront avec hostilité. Dans tous les cas, des jeux de coulisse apparaîtront et la décision risque d’être sabotée. Décision majoritaire Le mode de décision majoritaire est utilisé dans de nombreuses situations, mais il est souvent la cause d’une frustration pour la minorité. La décision majoritaire, par voie de vote, nous est très familière. Elle est le reflet des systèmes politiques qui prévalent dans les pays démocratiques. Après une période de discussion, les membres sont appelés à se prononcer pour ou contre la proposition. Dans les assemblées formelles, on tiendra compte également des abstentions. Le vote peut se prendre à main levée ou par scrutin secret. En cas de divergence, la majorité des voix l’emporte. L’ensemble du groupe accepte la décision majoritaire. Connu de tous, habituellement considéré comme acceptable et satisfaisant par l’ensemble des membres du groupe, ce mode de décision est utilisé dans de nombreuses situations. Toutefois, ce mode de décision est souvent la cause d’une frustration pour la minorité. Le vote entraîne des coalitions et la préoccupation des perdants est beaucoup plus de gagner le prochain combat que de se rallier à la majorité. Pour qu’une décision majoritaire soit vraiment acceptée par l’ensemble du groupe, il faut s’assurer que le climat s’y prête. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 13 FORMATION MODULAIRE Décision par consensus Le consensus diffère de la décision unanime. «Tous les membres ne partagent pas la même opinion sur une proposition, mais ils finissent par voter dans le même sens: les uns sont convaincus du bien-fondé de la proposition tandis que les autres — sans démission, sans dépit, et tout en conservant leur avis préférentiel — se rallient loyalement et ouvertement à la proposition, compte tenu de l’objectif collectif, des circonstances particulières de la décision et de la confiance qu’ils accordent aux premiers et au groupe, ou à l’équipe dans son ensemble. Le consensus n’est absolument pas un vote majoritaire imposé4.» Le consensus exige que la communication soit suffisamment ouverte pour que l’ensemble des membres du groupe aient l’impression d’avoir eu la chance d’influencer la décision. Ce procédé est celui qui permet la plus grande efficacité et la meilleure cohésion quand viendra le temps d’appliquer la décision de façon concrète. Par contre, c’est aussi le procédé qui requiert le plus de temps et d’investissement personnel de la part des membres du groupe. Chaque membre doit avoir le temps de bien comprendre l’énoncé de la proposition, d’évaluer l’enjeu de la décision et de faire valoir son opinion jusqu’à ce qu’il se sente bien compris par les autres. On comprendra que le consensus ne convient pas aux situations qui exigent une décision rapide. Cependant, les décisions concernant les procédures, la mission, les statuts et règlements nécessitent l’appui de tous les membres du groupe et devraient faire l’objet d’un consensus. Précisons aussi que dans certaines circonstances, le groupe peut décider, par consensus, de donner entière autorité à une personne pour prendre les décisions qui s’imposent lorsque ces dernières doivent être prises rapidement. La décision par consensus est le procédé qui requiert le plus de temps et d’investissement personnel de la part des membres du groupe. Décision unanime Une décision unanime est une décision où «tous les membres du groupe partagent nettement la même opinion concernant une proposition et votent explicitement dans le même sens5.» Bien que l’unanimité soit le mode idéal, elle n’est pas toujours nécessaire pour que la prise de décision soit efficace. Il faut d’ailleurs faire attention de ne pas l’ériger en modèle. Les groupes qui prennent toujours des décisions unanimes sont par définition des groupes intolérants où l’expression des désaccords est interdite. 4 5 L’unanimité n’est pas toujours nécessaire pour que la prise de décision soit efficace. Aubry, J.-M. Dynamique des groupes, p. 50. Ibid. 14 Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES Tableau récapitulatif Décision unanime Tous les membres acceptent vraiment le choix final. Décision par consensus Les points de vue sont discutés à fond et tous les membres acceptent de se rallier loyalement et ouvertement à la proposition finale. Décision majoritaire La majorité impose sa décision à l’ensemble du groupe. Décision minoritaire Quelques individus, soit de façon statutaire, soit en usant de stratégies de manipulation, prennent la décision pour l’ensemble du groupe. Décision fondée sur l’autorité Le choix final est imposé par le pouvoir légitime. Décision impulsive La décision se prend sans analyse. Les étapes d’une prise de décision Première étape: DÉFINITION DU PROBLÈME Chaque membre du groupe doit connaître de façon précise sur quoi portera la décision: • • • • Quelle est la nature de la décision? Quelles en sont les causes (quel problème cherche-t-on à régler par cette décision)? Quelles en sont les conséquences? Quelle est la perception de chacun des membres de la décision à prendre? Deuxième étape: INVENTAIRE DES OPINIONS Une fois l’objet de la décision clairement défini et compris par tous les participants, on procède à l'inventaire des opinions. Au cours de cette étape: • • on recueille le plus grand nombre d’opinions et on en fait une liste, on ne porte aucun jugement. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 15 FORMATION MODULAIRE Troisième étape: ÉVALUATION DES OPINIONS ET FORMULATION DES SOLUTIONS POSSIBLES Le groupe est appelé à peser le pour et le contre de chacune des opinions. C’est la phase du débat pendant laquelle les positions peuvent se durcir. Les fonctions d’animation6 sont particulièrement utiles au cours de cette étape, car elles permettront au groupe d’échanger les points de vue dans un climat de respect et d’écoute. Quatrième étape: PRISE DE DÉCISION Le groupe est prêt à prendre une décision. La décision se prend selon l’un ou l’autre des modes suivants: • • • le vote, le consensus, l’unanimité. Comment favoriser la prise de décision en groupe7 Pour favoriser la prise de décision collective, les membres d’un groupe doivent éviter: • les attaques personnelles, les jugements sur la personne, les évaluations préconçues, la crainte du ridicule, • la manipulation par certains membres qui cherchent à imposer un choix qui leur est favorable, • le choix rapide et non motivé d’une solution, à cause de l’impatience d’un ou de plusieurs membres du groupe pressés d’en finir. Mais ils doivent: • stimuler les autres membres du groupe, les inciter à déployer toutes leurs ressources créatives, • faire preuve de tolérance et de confiance en la valeur des idées des autres membres du groupe, • essayer de peser le pour et le contre de chacune des solutions, et obtenir que tout le monde dise ce qu’il pense d’une solution, 6 Voir le module ANI 1001 Animation d’un groupe de personnes. D’après Héroux, A. Supervision efficace dans le Bulletin de la Banque fédérale de développement, octobre 1988. 7 16 Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES • se mettre d’accord sur la façon d’appliquer la décision, pour que les membres du groupe s’acquittent ensemble de la tâche de la façon la plus adéquante possible, • s’assurer de l’accord véritable de chacun des membres du groupe, • permettre que chacun trouve sa place, se sente valorisé et motivé face à la tâche. PÉDAGOGIE Note. Plusieurs des pistes de réflexion proposées ici sont inspirées de Bergeron, J.L., Côté Léger, N., Jacques, J. et Bélanger, L. Les aspects humains de l’organisation, p. 227. 1. a) Parmi les personnes que vous avez connues, nommezen trois qui ont eu une influence positive sur vous ou sur un groupe dont vous faisiez partie. En quoi cette influence a-t-elle été positive? b) Parmi les personnes que vous avez connues, nommezen trois qui ont eu une influence néfaste sur vous ou sur un groupe dont vous faisiez partie. En quoi cette influence a-t-elle été négative? 2. Certains croient que le besoin d’acquérir du pouvoir masque un complexe d’infériorité. Qu’en pensez-vous? 3. Certains prétendent que pour être un responsable adulte dans le scoutisme il faut avoir un fort besoin de pouvoir. Qu’en pensez-vous? 4. a) Parmi les huit styles de manipulation de Shostrom, identifiez celui qui vous caractérise le plus. b) Essayez d’imaginer la meilleure et la pire chose qui pourraient vous arriver si vous adoptiez un comportement honnête, conscient, libre et confiant. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 17 FORMATION MODULAIRE 5. Étude de cas: QUATRE SITUATIONS POUR UN MÊME LEADER Pour chacune des situations décrites ici, tentez de diagnostiquer le style de leadership que vous devriez adopter: 18 a) Vous êtes responsable d’une troupe. Yvon est un nouveau venu dans votre équipe. Jusqu’à maintenant, il n’a pas eu beaucoup de succès auprès des jeunes. Ces derniers lui ont reproché sans ménagement le choix des ses jeux, jugés trop «bébés» ou «niaiseux». Cela a un peu découragé Yvon, mais il a décidé de continuer quand même. Il vient de suivre une session Initiation. Il est plus enthousiaste et voudrait préparer au complet une réunion pour démontrer qu’il a vraiment appris. Mais il voudrait avoir votre avis car il craint un peu le jugement des jeunes. b) Vous êtes président du conseil de groupe. Martine y siège depuis plusieurs années. Elle a beaucoup d’initiative. Elle arrive avec un nouveau projet de campagne de financement complètement planifié. Vous savez qu’elle y pensait depuis longtemps et elle est convaincue que ça marchera. Elle vous présente son projet pour approbation. c) Vous êtes responsable de la formation de votre district. Julie est membre d'une équipe d'adultes éducateurs dans un poste mixte. Elle a appris que vous étiez à la recherche d’un moniteur pour la prochaine session de formation en camping d’hiver. Elle a suivi sa formation en scoutisme d'hiver dans un autre district et a vécu plusieurs expériences de camping d'hiver avec son poste. Elle vient offrir ses services. L’idée de faire de la formation l’emballe. Mais elle ne semble pas consciente de la préparation qu’une session exige et elle n’a aucune expérience dans l’animation ou la formation d’adultes. d) Vous êtes responsable de groupe et vous avez pris en charge l’organisation d'une activité de montée à laquelle participeront toutes les unités du groupe. Vous avez délégué plusieurs tâches, notamment l’organisation technique à Pierre, un adulte éducateur chez les Louveteaux, qui a fait ses preuves lors de montées précédentes. Or, vous apprenez que Pierre aurait préféré avoir une tâche plus animative. Il en a assez qu’on le sollicite toujours pour l’aspect technique. Il est frustré. Mais il n’a pas osé le dire. Il a l’impression d’hériter de la tâche dont personne ne veut. Au moment où vous apprenez sa frustration, il est trop tard pour répartir les tâches autrement. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 ANI 1041 — ANIMATION DES ADULTES SOURCES ET RESSOURCES AUBRY, J.-M. Dynamique des groupes, Les Éditions de l’Homme, Montréal, 1994. AUBRY, J.-M., MASSE, J.-M. et ST-ARNAUD, Y. Entraînement au travail en équipe, Lausanne, CIM-INPER, 1990. BERGERON, J. L., CÔTÉ LÉGER, N., JACQUES, J. et BÉLANGER, L. Les aspects humains de l’organisation, Gaëtan Morin, 1980. BLAKE, R. R. et MOUTON, J. S. The Managerial Grid, Houston, Texas, Gulf Publishing Company, 1964. BLANCHARD, K. et PEALE, N.V. Management et puissance de l’intégrité (The Power of Ethical Management), Montréal, Éditions La Presse, 1988. CAFRA, F. Le temps du changement, Paris, Éditions du Rocher, 1990. CÔTÉ, Nicole et al., Individu, groupe et organisation, Gaëtan Morin Éditeur, Chicoutimi, 1986. CRIBBIN, J. J., Le leadership, Montréal, Éditions de l’Homme Éditions du CIM, 1986. HÉROUX, A. Supervision efficace dans le Bulletin de la Banque fédérale de développement, octobre 1988. HERSEY, P. et BLANCHARD, K. Management of Organizational Behavior: Utilizing Human Resources, N.J., Englewood Cliffs, 1977. HOGUE, J. P., LÉVESQUE, D. et MORIN, E. M. Groupe, pouvoir et communication, Montréal, Presses PUQ - Presses HEC, 1988. HOUEL, A. Comment faire face aux gens difficiles, Éditions Godefroy, 1990. LUFT, J. La stratégie du dauphin, Montréal, Éditions de l’Homme, 1994. MARCOTTE, F., L’action communautaire - ses méthodes, ses outils, ses rouages et sa gestion, Éditions Saint-Martin, Montréal, 1986. MINTZBERG, H. Le manager au quotidien. Les dix rôles du cadre. Paris, Éditions d’organisation, Montréal, Éditions Agence d’Arc, 1984. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 19 FORMATION MODULAIRE MINTZBERG, H. Le pouvoir dans les organisations. Paris, Éditions d’organisation, Montréal, Éditions Agence d’Arc, 1982. MONGEAU, P. et TREMBLAY, J. Règles et stratégies pour exercer un leadership efficace, Montréal, Libre Expression, 1988. SHOSTROM, E. L. Man, The Manipulator - The Inner Journey from Manipulation to Actualization, Nashville, Tenn., Abindgon Press, Bantam Book, 1967. ST-ARNAUD, Y. 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Quand une décision est prise, chacun sait sur quoi porte la décision. Les ressources de chacun sont mises à contribution. Les relations L’animateur connaît au moins une caractéristique de chacun des membres du groupe. Chaque participant a l’occasion de s’exprimer au cours des réunions. Les réunions se déroulent dans un climat de respect. Il y a des pauses ou des moments de détente en nombre suffisant. La procédure Il y a un temps alloué pour chaque activité ainsi qu’un échéancier. Les règles de fonctionnement sont connues de chacun. Les règles de fonctionnement sont observées. Il y a une courte évaluation à la fin de chaque réunion. Le leadership Capacité à exercer un leadership positif au sein d’un groupe. Capacité d’identifier son propre style d’animation. Capacité d’adapter son style d’animation en fonction de la situation et de la maturité du groupe. Capacité de définir et de confier les mandats en fonction des personnes et des tâches à accomplir. Capacité de favoriser le mode de décision qui convient le mieux. Association des Scouts du Canada — Mars 2000 21 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION Série des modules obligatoires Modules obligatoires généraux FOR 0001 ANI 1001 ANI 1002 ANI 1003 SOC 1004 SOC 1005 SOC 1006 SOC 1007 SOC 1008 SOC 1009 GES 1010 GES 1011 GES 1012 Plan de formation personnel Animation d’un groupe de personnes Les jeunes d'abord Communication efficace Adultes dans le scoutisme Principes fondamentaux du scoutisme Développement spirituel Structure et organisation du Mouvement scout Histoire du Mouvement scout Scoutisme dans la communauté Gestion d’un groupe scout Sécurité et assurances Financement 1 Module faisant temporairement office de: GES-0006: Animation de réunions et procédures d'assemblée FORMATION MODULAIRE Modules obligatoires pour l'obtention du Badge de Bois Tenue d’une réunion (L’un ou l’autre des cinq modules suivants) ANI 1021 Les jeunes de 7-8 ans ANI 1022 Les jeunes de 9-11 ans ANI 1023 Les jeunes de 11-14 ans ANI 1024 Les jeunes de 14-17 ans ANI 1025 Les jeunes de 17-21 ans TEC 1046 ANI 1026 ANI 2026 ANI 3026 ANI 1027 TEC 1028 TEC 1029 TEC 1030 Programme des jeunes 1 Programme des jeunes 2 Programme des jeunes 3 La relation adulte/jeune Le jeu dans le scoutisme Pédagogie des techniques Camps et sorties Modules obligatoires pour l'obtention du Nœud de Cabestan violet ANI 1041 GES 1042 GES 1043 GES 1044 GES 1045 GES 2012 TEC 1046 TEC 1047 Deuxième édition Juin 2000 Animation des adultes Gestion des ressources adultes 1 Recrutement des adultes Gestion financière 1 Gestion de l’information Financement 2 TENUE D’UNE RÉUNION Recrutement et accueil des jeunes Association des Scouts du Canada — Juin 2000 1 FORMATION MODULAIRE Objectifs du module TENUE D’UNE RÉUNION Sommaire CONTENU ..................................... 3 Objectif général Développer des aptitudes de base pour planifier, conduire et assurer le suivi de réunions d’adultes. Matière ........................................... 3 1. Qu’est-ce qu’une réunion? .... 3 2. Les réunions dans le scoutisme ............................... 3 3. Pourquoi tenir une réunion ? . 4 4. Les modes de délibération ..... 4 5. Règles de fonctionnement ..... 5 Objectifs particuliers 1. Préparer un ordre du jour. 2. Préparer les avis de convocation. 6. Les rôles .............................. 13 3. Rédiger un procès-verbal. 7. L’efficacité en cinq étapes ... 14 4. Utiliser les principales règles de procédure lors d’une assemblée délibérante. 8. Le calendrier des réunions ... 17 9. La distribution de l'information ................... 17 10. Au-delà des règles ............... 18 5. Utiliser quelques règles de procédure lors des discussions et des tables rondes. 6. Décrire les rôles de président, vice-président et secrétaire. 7. Identifier les étapes d’une réunion. Sources et ressources ................... 20 8. Assurer le suivi entre les réunions. Évaluation formative ................... 21 9. Planifier l’ensemble des réunions. Pédagogie ...................................... 19 Note. Pour alléger le texte et en faciliter la lecture, le genre masculin désignant des personnes inclut les genres féminin et masculin. Avertissement Les documents de l’Association des Scouts du Canada sur la formation modulaire sont destinés à la formation des adultes de l’Association. Bien qu’ils fassent référence à des politiques et à des règlements officiels de l’Organisation mondiale du Mouvement scout et de l'Association des Scouts du Canada, ils ne remplacent pas ces politiques et règlements officiels et ne sauraient être interprétés comme tels. 2 Ce module de formation scoute a été conçu à l’usage des adultes de l’Association des Scouts du Canada engagés dans un processus de formation structuré. Il peut être reproduit à des fins de formation ou de documentation pourvu que la source soit mentionnée. ©2000, Association des Scouts du Canada Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION Contenu du module TENUE D’UNE RÉUNION MATIÈRE 1. Qu’est-ce qu’une réunion? Une réunion est un partage d’idées ou de renseignements entre personnes. On parle de réunion dès que deux personnes ou plus se rencontrent pour élaborer une stratégie, résoudre un problème, échanger des renseignements. Il y a toutes sortes de réunions: fortuites ou informelles, politiques, communautaires, professionnelles. On peut réunir physiquement les personnes convoquées, mais on peut également utiliser d’autres moyens comme la téléconférence ou Internet. La réunion est donc un partage d’idées ou de renseignements entre personnes. On assiste à une réunion chaque fois que l’on a besoin des autres pour agir, pour atteindre un objectif donné. 2. Les réunions dans le scoutisme Il y a des réunions officieuses qui, sans s’inscrire dans un cadre rigide ou prédéterminé, n’en sont pas moins déterminantes pour le fonctionnement du Mouvement scout dans certains cas. Les réunions sont nombreuses dans le scoutisme. Celles dont il sera question dans ce module sont les réunions d’adultes, tenues dans le but principal d’assurer le fonctionnement de l’organisation scoute. On pense tout de suite aux réunions officielles des diverses instances aux multiples niveaux de la structure — conseil d’administration, conseil de gestion ou comité exécutif, conseil d’animation, commissariat, comités divers —, mais il y a aussi des réunions officieuses qui, sans s’inscrire dans un cadre rigide ou prédéterminé, n’en sont pas moins déterminantes dans certains cas. Le présent module n’aborde pas les réunions extraordinaires qui réunissent un très grand nombre de participants, comme les colloques, séminaires ou autres rassemblements d’adultes. On trouvera toutefois dans les pages qui suivent des principes qui peuvent aussi s’appliquer à ces grandes réunions. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 3 FORMATION MODULAIRE 3. Pourquoi tenir une réunion ? La réunion est un outil de communication indispensable lorsque le but recherché est le partage des idées. Pour se comprendre, il faut se parler. La réunion remplit plusieurs fonctions, parfois simultanément: • • • • • • • donner de l’information; préciser l’objectif; résoudre un problème; élaborer une stratégie d’ensemble; renforcer le sentiment d’appartenance; évaluer le progrès accompli; susciter de nouvelles idées. Malgré leur utilité évidente, les réunions sont parfois mal perçues. C’est que, mal planifiée ou mal dirigée, une réunion peut devenir ennuyeuse et donner l’impression d’une perte de temps monumentale. Pour savoir si une réunion est réussie, on peut se poser quelques questions élémentaires : • • • • • Les participants ont-ils appris quelque chose de nouveau ? Des décisions ont-elles été prises ? Les participants savent-ils quoi faire ? Dans quelle mesure cette réunion aidera-t-elle les participants à atteindre l’objectif du groupe ? Les participants ont-ils collaboré entre eux, ont-ils été ouverts et positifs ? La réunion est un outil de communication indispensable lorsque le but recherché est le partage des idées. Mal planifiée ou mal dirigée, une réunion peut devenir ennuyeuse et donner l’impression d’une perte de temps monumentale. Nous verrons dans ce module comment arriver à organiser des réunions efficaces. 4. Les modes de délibération Pour arriver à prendre des décisions en groupe, il faut se donner des règles simples et comprises par tous les participants. Il faut recourir à la manière rationnelle sans tomber dans l’excès de procédure. C’est pourquoi nous proposerons des règles courantes qui nous apparaissent essentielles. Pour la plupart des réunions, on retrouve trois modes de délibération: • • • la discussion, la table ronde, l’assemblée délibérante. Pour arriver à prendre des décisions en groupe, il faut se donner des règles simples et comprises par tous les participants. La discussion Informelle ou officieuse, la discussion est le mode le plus libre. Les participants ont accès à toute l’information pertinente avant de se 4 Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION prononcer sur le sujet à l’étude. Le partage des idées, enrichi des connaissances et de l’expérience de chacun, contribue à mieux analyser un problème et à trouver des solutions. La table ronde Généralement la table ronde s’effectue avec un petit nombre de participants (5 à 10), disposés en cercle. Ceux-ci possèdent une bonne information de base sur le sujet à l’étude. Ils partagent leurs connaissances, échangent leurs points de vue. Un animateur ou une animatrice veille à équilibrer les interventions. La table ronde se termine par un tour de table où chacun présente sa propre synthèse de la discussion et propose une solution. Enfin, le groupe cherche à faire consensus sur la solution qui sera retenue. L’assemblée délibérante Il ne sert à rien de s’empêtrer dans des procédures que personne ne comprend. L’important est que chacun puisse participer activement aux discussions, que les interventions soient équilibrées, que les règles de la démocratie soient respectées. Quand les participants sont plus nombreux (plus de 10) et que les décisions peuvent avoir un impact important sur les objectifs du groupe, on retient l’assemblée délibérante comme mode de délibération. Les procédures sont alors beaucoup plus rigides. Dans certains cas, on adoptera un code de délibération. L’assemblée est dirigée par un président et les interventions sont consignées par un secrétaire. Le mode le plus efficace Un comité peut choisir le mode de délibération qui lui convient, compte tenu des circonstances. Retenons qu’il ne sert à rien de s’empêtrer dans des procédures que personne ne comprend. L’important est que chacun puisse participer activement aux discussions, que les interventions soient équilibrées, que les règles de la démocratie soient respectées. 5. Règles de fonctionnement Règles de base pour les discussions et les tables rondes Lors des réunions officieuses, il faut se donner quelques règles de fonctionnement simples. Lors des réunions officieuses ou dont le mode de délibération privilégié est la discussion ou la table ronde, il faut se donner quelques règles de fonctionnement simples. Ces règles, en plus de favoriser l’efficacité, contribueront à susciter la complicité des participants. 1. Avant de commencer la discussion, les participants se mettent d’accord sur l’objectif. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 5 FORMATION MODULAIRE 2. Le mode de fonctionnement est accepté par chacun. 3. Une personne fait office d’animateur. Ce rôle est défini par les participants et soumis à leur approbation. 4. Une personne fait office de secrétaire. Cette personne prend des notes et rédigera un compte rendu de la réunion, lequel sera envoyé à chaque participant. Le compte rendu, qu'on appelle souvent procès-verbal, sert à: • • • • 5. rappeler à chacun ses responsabilités; témoigner de ce qui s’est dit et décidé lors de la réunion; obliger moralement les participants à respecter leur engagement; favoriser une certaine rigueur. Les participants établissent des règles de comportement que chacun s’engage à observer. L’animateur ne doit tolérer aucune attaque personnelle ou insinuation malveillante. Code de procédure simplifié pour les assemblées délibérantes Une assemblée délibérante est convoquée quand un groupe de personnes veut discuter, étudier ou trancher des questions d’intérêt commun. Les participants ont été dûment convoqués et ont reçu l’ordre du jour de la réunion ainsi que le procès-verbal de la réunion précédente. Chacun des membres de l’assemblée doit suivre les règles de procédure qui régissent les débats. Les règles de procédure sont des règles de conduite dont le but est d’assurer l’efficacité et le bon ordre lors de la prise de décision collective. Les règles évitent à l’assemblée de sombrer dans le chaos. De plus, elles garantissent à chaque participant que ses droits seront respectés. Les décisions finales se prendront démocratiquement, à la majorité des voix, à moins qu'un règlement ne prévoie, dans certains cas, d'autres exigences. Les règles évitent à l’assemblée de sombrer dans le chaos et garantissent à chaque participant que ses droits seront respectés. LA CONVOCATION DE L’ASSEMBLÉE C’est le président de l’assemblée qui convoque la réunion, mais c’est le secrétaire qui envoie les convocations. Il est du devoir du président de veiller à ce que tous les membres reçoivent leur convocation par écrit, dans un délai raisonnable avant la tenue de l’assemblée. Dans les situations urgentes, la convocation peut se faire verbalement et les délais se faire plus courts. Cependant, des efforts doivent être déployés pour joindre chacun des membres. Puisque le président peut convoquer une assemblée, il peut aussi l’annuler. Dans ce cas, il devra justifier sa décision. 6 Tous les membres de l’assemblée doivent recevoir leur convocation par écrit, dans un délai raisonnable avant la tenue de l’assemblée. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION Voici un exemple d’un avis de convocation pour une réunion d’un conseil de gestion d’un groupe scout: AVIS DE CONVOCATION Date Aux membres du conseil de gestion, Vous êtes convoqués à une réunion des membres du conseil de gestion du groupe (nom du groupe), qui se tiendra (jour, date, heure) à (adresse du lieu de la réunion). Vous recevez ci-joint l’ordre du jour de cette réunion ainsi que le procès-verbal de la dernière rencontre. Veuillez confirmer votre présence auprès du secrétaire (nom) à (téléphone). Le secrétaire (signature) L’ORDRE DU JOUR Les participants doivent savoir à l’avance sur quels points porteront les décisions. L’ordre du jour est la liste des questions qui seront étudiées ou discutées lors de l’assemblée. Il devrait être envoyé à tous les membres en même temps que la convocation. Il permet d’éviter les surprises. Les participants doivent savoir à l’avance sur quels points porteront les décisions. L’ordre du jour est préparé par le président et le secrétaire, qui peuvent consulter d’autres personnes. Ils placeront les points par ordre de priorité et choisiront, s'il y a lieu, de reporter certains points. Chaque membre peut demander d’ajouter une question à l’ordre du jour. Les ordres du jour sont souvent irréalistes. Plusieurs points devront inévitablement être reportés, ce qui risque de causer des frustrations ou de démotiver les membres. Le principal problème lors de la préparation de l’ordre du jour est le temps alloué à la réunion. Les ordres du jour sont souvent irréalistes. Plusieurs points devront inévitablement être reportés, ce qui risque de causer des frustrations ou de démotiver les membres. Certains points sont statutaires, c’est-à-dire qu’ils doivent toujours apparaître à l’ordre du jour. Ces points peuvent varier selon l'organisme ou le groupe. Nous présentons à la page suivante un exemple d’ordre du jour qui peut s’adapter à la plupart des situations. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 7 FORMATION MODULAIRE ORDRE DU JOUR 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. Mot de bienvenue du président Ouverture de la séance Adoption de l’ordre du jour Adoption du procès-verbal de la dernière assemblée Suites au procès-verbal de la dernière assemblée Correspondance Rapport du trésorier — état des revenus et dépenses — adoption du rapport du trésorier (ratification des dépenses) Rapports des comités permanents (comité financement, comité d’animation...) — rapports — adoption des rapports (ratification des actes effectués) Autres points selon les priorités (Semaine scoute, organisation du 25e anniversaire du groupe, relations avec la municipalité...) Délégations aux diverses activités du groupe ou du district Varia Prochaine réunion Évaluation Levée de la séance L’OUVERTURE DE LA SÉANCE Pour délibérer, une assemblée a besoin d’un président, d’un secrétaire et d’un nombre minimum de membres présents. Ce minimum est généralement déterminé dans les règlements à la mention quorum. Dans la plupart des groupes scouts, les rôles du président et du secrétaire sont tenus par des personnes nommées d’office pour une période donnée. Mais il peut arriver que ces personnes soient choisies au début de la séance. QUORUM: minimum de participants requis pour que la séance soit ouverte. Le président s’assure que le quorum est respecté et déclare la séance ouverte. LE DÉROULEMENT DE LA SÉANCE L'ordre du jour. Au début de la séance, le président demande aux membres d’adopter l’ordre du jour. Ce dernier peut être modifié par un amendement. On peut y ajouter un ou des points, en retrancher ou encore changer l’ordre des points. Un point ajouté peut l’être à la rubrique varia ou, s’il est considéré comme prioritaire, il sera inséré 8 Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION parmi les autres points. Une modification majeure à l’ordre du jour doit être adoptée par la majorité des membres présents. Toute modification en cours de séance devrait être adoptée par les deux tiers des membres présents. Le droit de parole. C’est le président qui accorde le droit de parole aux membres qui en font la demande. Généralement, les participants demandent à parler en levant la main. Afin d’éviter les débats houleux et d'assurer le bon ordre des interventions, les membres qui prennent la parole s’adresseront au président. L’assemblée peut réglementer la fréquence et la durée des interventions. Par exemple, un groupe peut décider qu’un membre ne peut intervenir plus de deux fois sur une même proposition ou limiter la durée de chaque intervention. Il revient au président d’assurer la pertinence des interventions et de refuser une intervention si elle n’est pas directement reliée à la question débattue. DÉCORUM: règles de comportement visant à assurer le respect mutuel Le décorum. L’assemblée peut se donner certaines règles de comportement pour assurer le respect mutuel. Le président doit avoir le pouvoir de faire cesser tout comportement qui pourrait nuire à la bonne marche de l’assemblée. Il est inacceptable que des membres injurient, menacent ou gênent d'autres membres de l’assemblée par des bruits ou des déplacements inutiles. Les propositions. Une proposition est l’expression d’une idée, d’une recommandation faite par un membre de l’assemblée sur un sujet à l’étude. Les membres sont invités à délibérer sur cette idée puis à prendre une décision à son sujet en votant. Lorsqu’une proposition est adoptée par l’assemblée, elle devient une résolution. PROPOSITION: expression d'une idée faite par un participant sur un sujet donné. Toute proposition, pour être recevable et pouvoir être discutée, doit: • • • • être proposée par un membre de l’assemblée, être appuyée par un autre membre, remise par écrit au président de l’assemblée, porter sur le point de l’ordre du jour dont il est question au moment où elle est formulée. L’assemblée ne peut discuter que sur une proposition à la fois. Dès qu’une proposition est reçue par le président, l’assemblée doit s’y pencher avant d’aborder une autre proposition ou un autre sujet. RÉSOLUTION: proposition adoptée par l'assemblée. La proposition n’appartient pas au proposeur. Dès qu’elle est appuyée par un autre membre, elle devient la propriété de l’assemblée. Le proposeur ne peut donc décider de la retirer ni de la remplacer par une autre sans le consentement de l’assemblée. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 9 FORMATION MODULAIRE La discussion d’une proposition se fait toujours ainsi: 1. 2. 3. 4. Explication de la proposition par le proposeur. Période de questions. Opinions ou discussion sur la proposition. Le proposeur prend la parole une dernière fois tout en restant bref. L’assemblée dispose d’une proposition en l’adoptant, en la rejetant, en la remettant à plus tard ou en la retirant. Les contre-propositions. Un membre qui prend la parole au cours de la discussion d’une proposition peut formuler une contreproposition, c’est-à-dire une proposition qui va à l’encontre de la première. Cette contre-proposition ne peut toutefois être discutée avant que l’assemblée n’ait d’abord disposé de la proposition. Si la proposition est retirée ou rejetée, on peut discuter de la contreproposition. CONTREPROPOSITION: proposition qui va à l'encontre de la première. Les amendements. Si un membre veut apporter une modification à une proposition sans en contredire le sens et si cette modification n’est pas acceptée par le proposeur, il doit proposer un amendement. Si la modification est acceptée par le proposeur, elle fait partie intégrante de la proposition principale. L’amendement peut être une rature, une addition ou une substitution de mots. Il doit être appuyé. AMENDEMENT: modification apportée à une proposition. On doit toujours discuter et voter sur un amendement avant de voter sur la proposition principale. Si l’amendement est accepté, l’assemblée aura ensuite à discuter et à se prononcer sur la proposition amendée. Si l’amendement est rejeté, on revient à la proposition initiale. La proposition de limiter la discussion. Un membre peut proposer que la discussion soit limitée dans le temps: la discussion doit se terminer à une heure donnée ou le temps alloué à chaque intervention est déterminé. Comme une telle proposition limite le droit de parole des membres, elle doit généralement être acceptée aux deux tiers des voix. La question préalable ou proposition de vote immédiat. La question préalable est une proposition de vote immédiat. Elle met fin à la discussion sur une proposition ordinaire. Le but, légitime, de cette proposition est de mettre fin à une discussion qui s’éternise ou qui fait l’objet d’obstruction par certains membres. Mais comme elle limite le droit de parole, elle doit généralement être appuyée et acceptée par les deux tiers des membres. Elle ne peut être ni discutée, ni amendée. Son adoption provoque le vote immédiat sur la proposition débattue. Son rejet entraîne la reprise de la discussion. 10 QUESTION PRÉALABLE: proposition de vote immédiat. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION Le vote. Pour être adoptées, les propositions doivent généralement obtenir une majorité simple. La délibération se termine quand: • • • plus personne ne désire intervenir; le temps limite, fixé à l’avance, est écoulé; l’assemblée adopte une proposition de vote immédiat. Le président relit la proposition et pose la question préalable en demandant à l’assemblée si elle est prête à voter. L’assemblée répond par un vote qui est pris immédiatement sans aucun débat. Si les deux tiers des membres répondent oui à la question, on passe au vote. Dans le cas contraire, le débat continue. Le vote se fait habituellement à main levée à moins qu’un membre de l’assemblée ne demande le vote secret. Dans ce cas, le ramassage et le dépouillement des votes sont confiés à un ou des scrutateurs nommés par l’assemblée. LE VOTE: pour, contre ou abstention Les membres votent pour ou contre la proposition, ou s’abstiennent. En s’abstenant, un membre refuse de se prononcer. Les résultats du vote, incluant les abstentions, sont inscrits au procès-verbal. Sauf dans le cas d’un vote secret, tout membre qui s’est opposé à la proposition peut faire inscrire sa dissidence au procès-verbal. N’importe quel membre peut demander un recomptage des votes, que ceux-ci aient été effectués à main levée ou par scrutin secret. La vote par procuration n’est pas accepté, à moins qu'un règlement ne l'autorise. MAJORITÉ SIMPLE: le plus grand nombre de voix l’emporte. POINT D’ORDRE: signalement d’un point de procédure ou d'une erreur de procédure. Le président proclame le résultat du vote. Toute proposition, pour être adoptée, requiert généralement la majorité simple, c’est-à-dire que le plus grand nombre de voix l’emporte. Une proposition peut donc être adoptée à l’unanimité, adoptée à la majorité ou rejetée. Point d’ordre. Un point d’ordre consiste à signaler au président d’assemblée un point de procédure ou une erreur de procédure au cours des débats. Il peut être soulevé par n’importe quel membre. Il est prioritaire par rapport à toute autre intervention. Le membre prend alors la parole, même sans autorisation, et fait part de ses griefs au président. Son intervention doit être brève et s’adresser au président de l’assemblée. Il n’y a pas de débat sur un point d’ordre. Le président juge de la pertinence du point d’ordre et prend la décision qui s’impose. Si sa décision est contestée, il peut décider de s’en remettre à l’assemblée. Question de privilège. Un membre de l’assemblée qui se croit lésé dans ses droits ou dont la dignité a été mise en cause par des injures Association des Scouts du Canada — Juin 2000 11 FORMATION MODULAIRE ou menaces ou encore qui juge que l’assemblée manque de décorum peut soulever une question de privilège. Une question de privilège est prioritaire par rapport à toute autre intervention et elle doit être courte. Le président de l’assemblée est seul juge d’une question de privilège. QUESTION DE PRIVILÈGE: point soulevé lorsqu’un membre se croit lésé dans ses droits. La levée de la séance. Lorsque l’ordre du jour est complété et que les membres n’ont pas d’autres questions à soumettre, le président déclare la fin de la séance ou, selon les règlements, demande une résolution à cet effet. Une séance peut aussi être ajournée, c’est-àdire interrompue pour être reprise à une date ultérieure. LE PROCÈS-VERBAL Le procès-verbal est le compte rendu officiel d’une réunion. Il a pour objet de consigner par écrit l’essentiel de ce qui s’est déroulé lors de la réunion. Il rend compte de la date et de l’heure des réunions, des personnes présentes, des questions discutées, des décisions prises. Le procès-verbal authentifie les décisions prises. Il permet aussi d’en préciser les modalités d’exécution. Le procès-verbal est le compte rendu officiel d’une réunion. Le Cahier des procès-verbaux raconte ainsi l’histoire officielle du groupe. Il sert de mémoire. Les membres actuels peuvent le consulter pour connaître les raisons et les modalités des décisions prises dans le passé. Il servira d’instrument d’initiation pour les futurs membres, en particulier les responsables. La responsabilité de la rédaction et de la conservation des procèsverbaux est assumée par le secrétaire. CONTENU TYPE D’UN PROCÈS-VERBAL 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 12 Date, heure et lieu de la séance. Noms du président et du secrétaire de l’assemblée. Liste des personnes présentes. Compte rendu de la discussion consacrée au procèsverbal de la séance précédente. Compte rendu de la correspondance échangée depuis la dernière rencontre. Compte rendu des rapports et autres documents présentés aux membres pendant l’assemblée ou encore texte complet des rapports et documents en annexe. Résumé des discussions consacrées aux divers points de l’ordre du jour. Texte des propositions, avec le nom des proposeurs et des secondeurs, puis le résultat des votes: unanimité, majorité (les pour et les contre), abstention et, s’il y a lieu, mention des dissidence. Heure de la levée de la séance. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION La rédaction du procès-verbal se fait à partir des notes prises pendant l’assemblée. Il est inutile de noter le mot à mot (verbatim) de chaque intervention. On se dispense également de noter tous les détails. Il importe plutôt de bien résumer les faits essentiels. Les propositions et les amendements doivent cependant être reproduits fidèlement. Il en est de même des interventions qui ont pu avoir un caractère décisif. Il faut que les membres puissent retrouver dans le procès-verbal les termes clés qui ont abouti aux conclusions. En cas de doute, le secrétaire peut soumettre un projet de procès-verbal au président ou à d’autres membres du groupe. Chacune des personnes présentes lors de l’assemblée doit recevoir une copie du procès-verbal avant la prochaine assemblée. Il vaut mieux rédiger le procès-verbal le plus tôt possible après l’assemblée afin d’avoir les faits fraîchement en mémoire. Le compte rendu doit être exempt de toute interprétation. Il doit relater le plus objectivement possible le déroulement de l’assemblée, étape par étape. Chacune des personnes présentes lors de l’assemblée doit recevoir une copie du procès-verbal avant la prochaine assemblée. 6. Les rôles Pour que ses réunions soient efficaces, un groupe doit attribuer certains rôles à des personnes capables de les assumer. Chacun des rôles comporte des responsabilités précises qu’il faut connaître. Nous décrirons ici les principaux rôles en relation avec les réunions, soit président, vice-président et secrétaire. Le président Le président a généralement une double fonction. Sa première, en dehors des réunions du groupe qu'il préside, consiste à représenter officiellement ce groupe et à veiller à l’exécution des décisions prises lors des réunions. Sa deuxième fonction est de diriger ces réunions. Durant l’assemblée, il veillera à faire observer les règles de procédure et animera les débats. Lors des assemblées délibérantes, le président ne peut prendre partie. S’il veut faire observer les règles, il doit les suivre lui-même et ne pas abuser de son pouvoir. Il y va de sa crédibilité. Lors des assemblées délibérantes, le président ne peut prendre partie. S’il doit absolument le faire, il est de mise qu’il cède temporairement son fauteuil au vice-président. Il peut alors prendre la parole à titre de membre ordinaire. Lors des réunions où le mode de délibération est moins rigide ou lorsque le nombre de participants est restreint, il peut prendre part aux débats, mais il doit veiller à faire respecter les droits de chacun Association des Scouts du Canada — Juin 2000 13 FORMATION MODULAIRE et ses interventions ne doivent pas avoir plus de poids que celles des autres membres. En plus de faire observer les règles et de maintenir le décorum, le président anime les débats. Il agit à titre de modérateur, il concilie les points de vue, il résume les décisions prises, il clarifie, il s’assure que chacun participe à la discussion. Pour en savoir davantage sur les fonctions d’animation, on peut consulter les modules ANI 1001 Animation d'un groupe de personnes et ANI 1041 Animation des adultes. Le vice-président Essentiellement, le rôle du vice-président est de remplacer le président en son absence. Il doit donc collaborer étroitement avec le président et posséder la même information que ce dernier pour être en mesure de prendre la relève le cas échéant. Le secrétaire Le secrétaire tient le rôle très important de «mémoire du groupe». Il rédige l’avis de convocation et l’ordre du jour. Pendant les réunions, il prend des notes en vue de rédiger le procès-verbal. Il veille à ce que chacun reçoive les documents relatifs aux réunions: avis de convocation, ordre du jour, procès-verbal de la dernière réunion, liste à jour des membres et documents d’information. Le secrétaire rédige aussi la correspondance officielle du groupe et il est responsable des archives (voir le module GES 1045 Gestion de l'information). 7. L’efficacité en cinq étapes Les causes d’inefficacité les plus fréquentes proviennent du mode de fonctionnement. Vous éviterez bien des embûches en suivant les étapes suivantes: planifier, débuter, diriger, conclure, assurer le suivi. Pour éviter les embûches, il faut savoir: Planifier • • • • • 1. Préciser les objectifs • • 2. Établir l’ordre du jour • • 14 Viser un résultat d’ensemble pour la réunion. Utiliser des verbes d’action. planifier, débuter, diriger, conclure, assurer le suivi. Dégager les principaux objectifs. Faire la liste des sujets à couvrir. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION • • 3. Convoquer • • • • 4. Évaluer le temps requis (si possible pour chaque sujet). Classer les sujets par ordre de priorité. Préciser le jour, l’heure et l’endroit. Faire parvenir à chacun l’avis de convocation, l’ordre du jour et les documents d’information avant la réunion. Veiller à n’oublier personne. Rappeler à chacun ses tâches. Coordonner les ressources matérielles • • • • Réserver et vérifier les locaux. Préparer les documents. Prévoir les accessoires et aides de présentation. Prévoir une collation ou, s’il y a lieu, un repas. Débuter 1. Créer un climat favorable • • 2. Susciter l’intérêt • • • 3. Rappeler les objectifs. Adopter un langage positif et motivateur. Faire voir les avantages possibles. Exposer les règles • • • 4. Accueillir les participants. Faire les présentations s’il y a lieu. Rappeler les règles de fonctionnement. Décrire et faire approuver l’ordre du jour. Préciser les rôles. Sceller l’engagement • • S’assurer que chacun a compris les objectifs, les règles et les enjeux de la réunion. Obtenir l’assentiment de chacun. Diriger 1. Présenter chaque sujet • • Décrire les points. Apporter des renseignements supplémentaires au besoin. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 15 FORMATION MODULAIRE 2. Susciter la participation • • • • 3. Questionner. Écouter. Observer. Clarifier ou reformuler. Gérer les interventions • • • • • Faire observer les règles. S’assurer que chacun se sent respecté. Régler sur-le-champ les situations litigieuses. Favoriser le consensus. Rallier les points de vue. Conclure 1. Résumer • • • 2. Élaborer le plan d’action • • • 3. Résumer les points abordés. Faire la synthèse des points significatifs. Résumer les décisions prises. Préciser ou rappeler les échéances. Avec les participants, distribuer les tâches. Utiliser des verbes d’action pour formuler les objectifs et les résultats visés. Inciter à passer à l’action • • • Confirmer le plan d’action. Déterminer les moyens de contrôle. Remercier les participants. Assurer le suivi 1. Envoyer le procès-verbal • • • • 2. Contrôler la réalisation • • • • 16 Rédiger un compte-rendu fidèle. Dresser un tableau des tâches et actions à accomplir. Dégager les points importants. Envoyer à chaque participant. Communiquer régulièrement. Coordonner. Faire ressortir l’évolution ou l’avancement des actions. Soutenir. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION 8. Le calendrier des réunions Un calendrier de réunions favorise une plus grande participation. À moins de vouloir répondre à un besoin urgent, les réunions d’un groupe doivent être planifiées sous forme de calendrier. Ainsi s’assure-t-on que chaque membre aura la possibilité d’inscrire longtemps à l’avance les réunions dans son agenda personnel. Le calendrier favorise une plus grande participation. Rappelons que le calendrier ne dispense pas de l’obligation d’envoyer des avis de convocation. Il est plus facile de mobiliser les membres si les réunions se tiennent toujours le même jour de la semaine, à la même heure et au même endroit. Par exemple, les réunions du comité de gestion ont lieu toujours le deuxième jeudi de chaque mois, à 19 h 30 au centre communautaire. Il est plus facile de mobiliser les participants si les réunions se tiennent toujours le même jour de la semaine, à la même heure et au même endroit. Par ailleurs, un groupe scout peut entreprendre un projet particulier et former un comité pour ce projet. Si tel est le cas, les réunions de ce comité seront planifiées comme les réunions régulières du comité de gestion. Les membres du comité s’entendront sur les dates et les lieux qui leur conviennent et ils établiront un calendrier des réunions. Il vaut mieux prévoir des réunions sur une base régulière, quitte à annuler l’une d’elles s’il s’avère qu’elle est inutile, que de fixer une réunion à la dernière minute. 9. La distribution de l’information Habituellement, la plupart des points à l’ordre du jour doivent faire l’objet d’un travail préparatoire de la part des participants. On leur demande de prendre connaissance de certains faits, de lire des documents, parfois volumineux, de préparer des recommandations. Or, bien souvent, les gens arrivent à la réunion sans être préparés. Ils n’ont pas eu le temps de lire les documents ou encore ils n’ont pas eu l’occasion de se familiariser avec le sujet. Pourtant, si vous n’envoyez pas les documents avant la réunion, ils vous en feront le reproche, alléguant qu’ils auraient voulu les lire d’abord. Voici deux solutions possibles: • Vous pouvez fournir les documents uniquement à ceux qui les demandent. • Vous préparez un document synthèse de deux ou trois pages qui fait ressortir les principaux points du document. Vous donnez le choix aux participants: ils peuvent recevoir le document synthèse, le document complet ou les deux. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 17 FORMATION MODULAIRE De cette façon, vous assurez une transmission honnête de l’information et vous fournissez aux membres du groupe les documents dont ils ont effectivement besoin. Vos réunions n’en seront que plus efficaces. 10. Au-delà des règles Une bonne réunion a toujours des effets bénéfiques sur un groupe. La réussite d’une réunion qui a été bien dirigée a un impact positif sur le moral des participants et sur la poursuite des objectifs. À l’opposé, une réunion manquée risque de démobiliser les participants, d'éloigner le groupe de ses objectifs et même, dans certains cas, de créer des conflits. Voici quelques indices qui aideront à créer un climat positif: • Lors d’une prise de décision, évitez qu’il y ait des perdants et des gagnants. Partez du principe que personne n’aime perdre la face. Aussi, assurez-vous de concilier les points de vue, de respecter chaque participant et de faire en sorte que chacun en ressorte gagnant. • Lorsqu’une idée est exprimée, elle n’appartient pas à l’individu qui l’a formulée. Une fois sur la table, l’idée appartient au groupe. En amenant les participants à prendre une distance par rapport à leurs idées, vous contribuez à ménager les susceptibilités. Les interventions deviendront plus créatrices. • Réglez les litiges sur-le-champ. Toute situation conflictuelle qui n’est pas réglée immédiatement risque de dégénérer et deviendra de plus en plus difficile à gérer. S’il y a des frustrations, laissez-les s’exprimer mais ne tolérez aucune attaque personnelle ou insinuation malveillante. • Fournissez une information transparente et claire. Vous éviterez de susciter un climat de méfiance. S’ils ont l’impression qu’on cherche à leur cacher quelque chose, les participants auront tendance à saboter par divers moyens l’avancement des projets. • Une fois les règles de fonctionnement acceptées de tous, faites-les observer de façon ferme. La réussite d’une réunion qui a été bien dirigée a une valeur d’impact sur le moral des participants et sur la poursuite des objectifs. L'adulte en apprentissage y gagnera à consulter les modules ANI 1001Animation d'un groupe de personnes et ANI 1041 Animation des adultes pour obtenir plus de détails sur les techniques d’animation d’un groupe. 18 Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION PÉDAGOGIE 1. Lire un code de procédure officiel et tenter d’en comprendre les dispositions. 2. Assister à l’assemblée générale annuelle d’une organisation et tenter de suivre et de comprendre la procédure. 3. Rédiger et faire corriger par une personne ressource: • • • un avis de convocation, un ordre du jour, un procès-verbal. Association des Scouts du Canada — Juin 2000 19 FORMATION MODULAIRE SOURCES ET RESSOURCES ACTON, J. Comment réussir ses réunions, Outremont, Les Éditions Québécor, 1995. AUBRY, J. M., Dynamique des groupes, Montréal, Éditions de l’Homme - Éditions du CIM, 1994. AUBRY, J. M., MASSE, J. M. et ST-ARNAUD, Y. Entraînement au travail en équipe, Lausanne, CIM-INPER, 1990. COMBES, J. E. et autres, 10 conseils pour animer une réunion, Paris, Édition Publi-Union, 1989. CONQUET, A. Comment diriger une réunion, Paris, Éditions du Centurion, 1963. DOYLES, M. et STRAUSS, D. How to Make Meetings Work, Wyden Books, 1976. FILION, M. Code de procédure des assemblées, Éditions Associations et entreprises, Bernières, 1992. Code recommandé par le Regroupement Loisir Québec. GAGNÉ, R. et LANGEVIN, J. L. Donnez du pep à vos réunions. Montréal, Les Éditions Transcontinental inc., Fondation de l’entrepreneurship, 1995. GIRARD, F. Les assemblées délibérantes, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 1987. HOLLAND, G. Le meeting, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 1986. MORIN, V. Procédure des assemblées délibérantes, Chomedey, Librairie Beauchemin (5e édition mise à jour par M. Delorme), 1991. MUCCHIELLI, R. La conduite des réunions, Paris, Entreprise moderne d’édition, 1973. ST-ARNAUD, Y. Le groupe optimal, Montréal, Éditions du CIM, 1972. ST-ARNAUD, Y. Les petits groupes. Participation et communication, Montréal, Presses de l’Université de Montréal - Éditions du CIM, 1989. 20 Association des Scouts du Canada — Juin 2000 TEC 1046 — TENUE D'UNE RÉUNION Évaluation formative du module TENUE D’UNE RÉUNION L’adulte en apprentissage aura à diriger une réunion d’un comité (discussion, table ronde ou assemblée délibérante au choix) et sera évalué sur les points suivants: • Les participants connaissent-ils l’objectif de la réunion ? • Les participants savent-ils précisément sur quoi portent les décisions ? • Les participants ont-ils toute l’information pertinente ? Ontils eu le temps de la consulter ? • Des décisions ont-elles été prises ? • La réunion a-t-elle réussi à faire avancer les projets du groupe? • Comment l’adulte en apprentissage a-t-il assuré le suivi après la réunion ? Association des Scouts du Canada — Juin 2000 21