La marionnette en art-thérapie : • Histoire de la
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La marionnette en art-thérapie : • Histoire de la
L3 ARTS PLASTIQUES – PRATIQUES ARTISTIQUES AUTRES – TD D’ART-THÉRAPIE – ENSEIGNANT : RÉGIS BOGUAIS La marionnette en art-thérapie : • Histoire de la marionnette La marionnette aurait une origine religieuse très ancienne, dans la religion catholique, elle représenterait la petite Marie. On la retrouve également en Egypte où elle serait également un support de représentation des divinités. Dans le théâtre d’ombres, des liens avec « l’au-delà » sont posés. La marionnette évoque également toutes les pratiques magiques (développement de l’enfant- doudou-…) On note qu’à partir du XVIème siècle, les marionnettes sont interdites dans les églises. On les brûle même. Quant à Guignol, il n’est pas à l’origine destiné aux enfants mais aux adultes dans l’idée d’utiliser la marionnette comme médiateur de messages sociopolitiques et comme générateur de lien. Il existe un courant dit pédagogique : il a vocation à utilisé la marionnette comme support pédagogique (éducation à la santé, école en Afrique…) Le courant de la marionnette contemporaine, lui, définit la marionnette comme « un objet animé en une représentation- i.e. : un stylo animé) On y retrouve la pratique des happenings (américains) et les sculpteursplasticiens qui œuvrent notamment dans le théâtre d’objet. L3 ARTS PLASTIQUES – PRATIQUES ARTISTIQUES AUTRES – TD D’ART-THÉRAPIE – ENSEIGNANT : RÉGIS BOGUAIS Activité marionnettes Cette activité mobilise plusieurs niveaux de compétences : • Différents media o Corps-théâtre o Arts plastiques o Voix o Conte/écriture • PCI ou PCG : dynamique individuelle ou groupale • Le travail des processus d’identification : le Soi et le Non-Soi (Winnicott) – du figé au mouvement. • Apprentissage du soin de l’autre (on apprend à être au service de l’autre, cet autre étant l’objet marionnette. De cet apprentissage découle celui d’être au service de soi-même. (Winnicott) • Il convient de noter que la nature mutique de l’objet appelle la parole. Rapport au castelet L’étymologie de castelet signifie « petit château », il s’agit à l’origine de la « maison de la marionnette ». Aujourd’hui, ce terme désigne l’espace scénique où joue la marionnette. Les marionnettistes sortent du caché et prennent place sur le castelet (nous sommes l’inconscient) manipulés par nous-mêmes > découverte de L3 ARTS PLASTIQUES – PRATIQUES ARTISTIQUES AUTRES – TD D’ART-THÉRAPIE – ENSEIGNANT : RÉGIS BOGUAIS Notons que dans le jeu, un dédoublement peut s’opérer : soi/marionnette. Les différents styles de marionnettes classées en fonction de la manipulation • Manipulation par-dessus : avec fil ou tringle. • Manipulation par-dessous : gaine/marotte. (gaine : tête dans l’index, main dans tissu, pouce+majeur=bras) • Manipulation à vue : sur table. • Théâtre d’ombre. Conditions d’efficience de la marionnette : • Il faut que la marionnette soit suffisamment élaborée. • Il convient de veiller à la solidité de la marionnette. LA MANIPULATION (indication de jeu à donner) • Un marionnettiste est au service de sa marionnette et de son personnage. • Quand on joue un personnage, on joue toujours avec BIENVEILLANCE, même si son personnage ne nous plaît pas (même si c’est un « salopard », car on n’est pas le personnage) • Se mettre au service de son personnage en apprenant à le connaître (ses caractéristiques propres) • Assumer son personnage (garder sa voix…) L3 ARTS PLASTIQUES – PRATIQUES ARTISTIQUES AUTRES – TD D’ART-THÉRAPIE – ENSEIGNANT : RÉGIS BOGUAIS • Rendre un personnage vivant avec ses qualités et ses défauts (travail autour de l’authenticité.) • Ne pas oublier le public (ouverture à la triangulation). • Quand on est manipulateur on est en position d’un parent qui prend soin d’une marionnette. La main du manipulateur est le cordon ombilical. • En théâtre le public a un regard simple et avide de sens : o Qui fait quoi ? o Tenir les choses o Les mouvements partent des personnages • En thérapie on s’intéresse au monde intérieur./ Le « non encore conscient » (Gestalt)/ Winnicott./ Inviter sans « intruser ». • Toujours délimiter l’espace de jeu. Les 4 fonctions des marionnettes et ses bénéfices Pour B. Cyrulnik l’enfant élabore un vécu, il transforme et réorchestre les ressentis subis, il devient metteur en scène, ce qui implique une mise à distance. Elles sont considérées comme des figures protectrices tel le doudou, les enfants se rassurent. Ce sont des figures d’identification, auxquelles le client voudrait ressembler, celui qu’il investit de son ressenti et de ses aspirations. Des figures de substitution qui permettent au client de revisiter une expérience vécue à partir d’un autre point de vue. Les figures d’agressivité, ce sont les méchants ; loups, sorcières ogres … Avec eux la personne peut exprimer une agressivité sans culpabiliser. L3 ARTS PLASTIQUES – PRATIQUES ARTISTIQUES AUTRES – TD D’ART-THÉRAPIE – ENSEIGNANT : RÉGIS BOGUAIS Les bénéfices Elles sont rassurantes et contenantes : la fiction du jeu ne peut pas envahir la réalité (l’objet rangé dans la valise ne peut resurgir) Elles sont ludiques et jubilatoires : le client est infiniment grand et puissant dans ce monde de petits personnages ; durant le temps du jeu, la personne peut se sentir toute puissante. Elles ouvrent et favorisent l’imaginaire ; la personne peut expérimenter par procuration des choses interdites ou impossibles. Elles sont formatrices car exigeantes à gérer : la personne qui manipule la marionnette va avoir à se décentrer, à imaginer comment son personnage voit les objets. Le client va devoir prendre conscience des gestes et mouvements de la marionnette pour exprimer un désir, une intention ou un sentiment. Identification, projection et sublimation Identification : « processus psychologique par lequel un sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l’autre et se transforme totalement ou partiellement sur le modèle de celui-ci ». Laplanche et Pontalis, « Dictionnaire de la psychanalyse » La personnalité se constitue et se différencie par une série d’identifications. Le fait d’attribuer à la marionnette un nom, un sexe, une personnalité, une identité permet au client d’essayer des personnalités différentes, lui permet de ne pas rester figer dans une identification, d’expérimenter d’autres personnages et l’aide dans la structuration de son moi (son identité). L3 ARTS PLASTIQUES – PRATIQUES ARTISTIQUES AUTRES – TD D’ART-THÉRAPIE – ENSEIGNANT : RÉGIS BOGUAIS Projection : « opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des « objets », qu’il méconnaît ou refuse en lui ». C’est un mécanisme de défense. Il s’agit de projeter sur le monde extérieur ce qui est dangereux ou mauvais pour soi. La fabrication d’une marionnette demande la plupart du temps, une grande implication de la part de celui qui la confectionne. C’est un temps souvent silencieux, ou le créateur se retrouve seul avec son personnage. En la construisant, il y projette un peu de lui-même. Elles peuvent ressembler étrangement à leur propriétaire (choix d’un habit semblable, même sexe, détails identiques, etc.), d’autres se distinguent clairement. Yves de la Monneraye, lors d’une conférence à IUFM de Tour, déclare que l’on ne peut pas parler de la marionnette de manière non anthropomorphique et déclare « On ne peut pas la réduire à quelque chose qui échapperait à toute projection. C’est toute sa richesse ; et c’est pour ça que c’est à manipuler avec précaution parce que c’est tout ça qui est en jeu. » Sublimation : processus postulé par Freud pour rendre compte des activités humaines apparemment sans rapport avec la sexualité, mais qui trouvent leur ressort dans la force de la pulsion sexuelle (principalement l’activité artistique et l’investigation intellectuelle) La pulsion est dite sublimée dans la mesure où elle est dérivée vers un nouveau but non sexuel et où elle vise des objets socialement valorisés. Dans les ateliers, on utilise des matériaux de récupération pour faire nos marionnettes ; on peut parler alors de désir de réparation ou de joie sublimée, de transfigurer ce qui n’était pas regardable ; Sublimation du déchet qui vise la maîtrise d’un monde reconstruit.