Rapport Inspection 2013-2014 FR
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Rapport Inspection 2013-2014 FR
Rapport d’inspection Lycée Français de Copenhague – Prins Henriks Skole 2013-2014 Inspecteur : M. Leon Aktor Première semaine d’inspection : 16 au 20 septembre Matières : français, mathématiques, anglais, géographie Classes et matières : • • • • • • • • • • Mat. GS :français langue étrangère (FLE) CM1 : mathématiques ème 5 : anglais CE2 : géographie ème 6 : anglais ème 3 : mathématiques ème 4 : français ème 6 : français CE1 : mathématiques ème 4 : anglais Deuxième semaine d’inspection : 30 septembre au 4 octobre Matière : danois Classes et matières : • • • • • • • • • • CE2 : danois langue intermédiaire (DLI) ème 4 : danois langue maternelle (DLM) CM2 : danois langue maternelle (DLM) ème 4 : danois langue étrangère (DLE) ème nde 6 - 2 : danois grand débutant (DGD) ème 5 : danois langue maternelle (DLM) CM2 : danois langue maternelle (DLM) ème 3 : danois langue intermédiaire (DLI) ème 6 : danois langue intermédiaire (DLI) CE2 : danois langue maternelle (DLM) Déroulement de l’inspection : • réunion préliminaire avec le proviseur adjoint • Présence pendant une leçon dans chacune des classes susmentionnées avec ensuite un court entretien avec certains des enseignants concernés • Réunions finales avec le proviseur adjoint et les enseignants concernés. 1 Rapport sur les cours de français, mathématiques, anglais et géographie La préparation et le déroulement du cours ainsi que l’ambiance dans la classe L’enseignement était généralement de grande qualité. La communication avant, pendant et après les cours d’anglais se passait toujours en langue anglaise. Chaque enseignant était à l’heure et la préparation des cours d’un très haut niveau. Chaque leçon était structurée et l’organisation parfaite quand il s’agissait de passer d’une activité à l’autre. Les enseignants se tenaient étroitement au programme prévu, mais ont également su réagir de manière flexible face aux imprévus. La plus grande partie de l’enseignement se passait au tableau. Il s’agissait de revoir les devoirs, résoudre des exercices communs et à donner des instructions en vue de nouveaux exercices. Les enseignants se déplaçaient dans la classe pendant que les élèves travaillaient individuellement et pouvaient ainsi avoir un contact direct avec chaque élève. Certains enseignants réussissaient à donner un bref feed-back, d’autres passaient plus de temps avec chaque élève, ce qui pénalisait ceux qui attendaient pour avoir de l’aide. Les élèves travaillaient parfois à deux. Les travaux en groupe étaient très rares ; seule une classe effectuait du travail en groupe sur un thème particulier. Lorsque l‘enseignement se passait au tableau il arrivait que l’enseignant néglige ou oublie les élèves assis au fond de la classe. L’insistance de l’enseignant sur la précision linguistique lors de présentations, questions ou réponses était remarquable. Un langage flou et imprécis sur le ressenti, les pensées ou les sentiments de l’élève n’était pas accepté à moins que cela soit en relation avec le contexte. Cette exigence sur la précision linguistique implique un certain degré de mémorisation ce qui peut être une lourde tâche pour certains élèves. Cependant, le grand avantage de cette exigence est de pouvoir s’assurer d’une bonne compréhension de la matière. Les enseignants, mettant clairement l’accent sur le contenu de la matière, étaient tout de même conscients de l’importance de la participation active des élèves. L'enseignement était généralement caractérisé par des élèves désireux de participer. Les enseignants répondaient à cette demande et réussissaient à faire participer même les élèves les plus réticents. Le contact entre enseignants et élèves était marqué par une impression de sécurité, de bonnes manières et un respect mutuel. Au début du cours dans certaines classes, les élèves étaient debout à leur place jusqu’à ce que l’enseignant leur demande de s’assoir. Cette méthode donnait du calme avant le travail. Dans une classe, élèves et enseignant se vouvoyaient, dans d’autres le tutoiement était employé, et dans les deux cas, l’interaction était généralement amicale et respectueuse. La discipline de travail était impressionnante, ce qui se montrait entre autre par le calme et le sens de l’écoute même si la concentration baissait sensiblement vers la fin du cours. Il y avait quelques cas de mauvais comportement et dérangement de certains élèves et j’attendais plus de réactions et de conséquences de la part de l’enseignant. Les enseignants réagissaient dans la plupart des cas de manière appropriée. Une classe avait les cours de mathématiques placés en fin de journée, ce qui nuisait visiblement à la concentration et la capacité d’analyse des élèves, même s’ils faisaient d’énormes efforts. L’évaluation des élèves 2 Le niveau scolaire dans les matières évaluées, c.à.d. l’anglais et les mathématiques, est tout à fait satisfaisant et se trouve probablement au-dessus de la moyenne dans le « Folkeskole ». Il y a évidemment, dans chaque classe, une diversité de niveaux, mais il ne semble pas y être d’écarts importants. Même si l’école suit le programme scolaire français, il ne semble pas être de difficulté à respecter également les normes du système éducatif danois. Rapport sur les cours de danois La préparation et le déroulement du cours ainsi que l’ambiance dans la classe L’enseignement du danois est basé sur les différents niveaux de connaissances de la langue et va du « grand débutant » au « langue maternelle ». Les élèves de niveau et d’âge différents sont groupés selon leurs connaissances de la langue danoise. Il existe quatre groupes différents : • DLE – danois langue étrangère (classes de maternelle au CM2) • DGD – danois grands débutants (classes du 6 • DLI – danois langue intermédiaire • DLM – langue maternelle ème à la Seconde) Il est possible de changer de groupe pendant le cursus scolaire. Les élèves en DLM suivent le programme prévu par le Ministère de l’éducation danois « Fælles Mål 2009 », ils sont évalués selon le système de notation danois et passent le Brevet danois (Folkeskolens Afgangsprøve) ème ème en 3 . Les élèves de niveau intermédiaire passent un test de danois langue étrangère en 3 . Les enseignants de danois sont soit de langue maternelle danoise ayant de bonnes connaissances de la langue française, soit par des enseignants francophones maîtrisant le danois à haut niveau. La plus grande partie de l’enseignement se passait au tableau. Il s’agissait de revoir les devoirs, résoudre des exercices communs et à donner des instructions en vue de nouveaux exercices. Lorsque l‘enseignement se passait au tableau, il arrivait que l’enseignant négligeait ou oubliait les élèves assis au fond de la classe. L’enseignant se déplaçait dans la classe pendant que les élèves travaillaient individuellement et pouvait ainsi avoir un contact direct avec chaque élève. Une part des travaux individuels se faisait à deux. Un groupe utilisait les ordinateurs à la bibliothèque afin d’effectuer des recherches sur le thème « L’ère de Holger Danske ». Le contenu de l’enseignement était adapté aux différences de niveau et d’âge. Tous les enseignants semblaient très bien préparés et dans la plupart des cas, la planification du cours était respectée. Il arrivait que l’enseignant dévie de son programme et ne réussisse pas à le terminer complètement quand les élèves avides posaient des questions de toute sorte sur la langue danoise. Tous les élèves, quelque soit leur niveau de connaissances de la langue danoise, montraient un bon engagement et arrivaient à se concentrer pendant de longues périodes. Dans deux des classes inspectées, le matériel pédagogique était visiblement trop difficile pour les élèves, que ce soit la langue ou le contenu. Ceci rendait les élèves, et l’enseignant, frustrés et la concentration baissait nettement. 3 La totalité de l’enseignement était en danois, et lors d’occasions appropriées, l’instituteur comparait un phénomène linguistique danois avec le français. La communication entre les élèves des groupes de DLE et DLI était parfois en français ou c’était un mélange de danois et français. L’enseignement dans les groupes de DLE était surtout basé sur la conceptualisation, le vocabulaire, la grammaire, l’orthographe, la prononciation ainsi que culture et société. Les groupes de DLM travaillaient sur la compréhension et l’interprétation de textes L’ambiance était très agréable et légère, caractérisée par la présence et la bienveillance des instituteurs. Les enseignants des groupes de DLE montraient une grande compréhension pour les élèves, sachant que les exercices n’étaient pas faciles. La combinaison de l’excellente organisation d’une leçon, de la bonne ambiance et les élèves avides et motivés, semble prometteur pour un très bon résultat scolaire. Pour les élèves qui sont scolarisés dans un environnement de langue étrangère, il faut noter l’importance d’adapter le matériel d’enseignement à leurs niveaux de développement et à la langue. Les enseignants en étaient conscients et prêts à étudier la question. L’évaluation des élèves Vu l’énorme écart entre les compétences et connaissances des élèves, il est évidemment difficile d’avoir une idée sur les possibilités futures en langue danoise. Sur la base des observations faites lors de l’inspection, les élèves en DLM vont sans doute être à la hauteur des objectifs du programme danois « Fælles Mål 2009 ». En ce qui concerne les autres élèves, nous avons l’impression qu’un grand nombre d’entre eux vont arriver à atteindre un niveau de danois qui leur permettra de continuer leur scolarité dans le système d’éducation danois. Il est évident que l’école fait un maximum pour que les élèves puissent se débrouiller dans un environnement danois dans le futur. L’engagement et l’intérêt des familles pour la langue et la culture danoise a surement une grande importance dans la réussite de leur enfant. Le cadre général de l’enseignement Dans la grande majorité des classes, les élèves étaient assis en rang, le visage tourné vers l’instituteur. Il était possible de soulever les plans de table vers le haut afin de pouvoir mettre quelques affaires dans l’espace en-dessous. La décoration des salles de classes relativement petites variait beaucoup. Certaines salles étaient « décorées » de documents relatifs à l’enseignement, informations pratiques, cartes géographiques, posters et dessins d’enfants. Les couleurs semblaient inspirer les élèves dans le cadre de l’enseignement. D’autres salles étaient impersonnelles avec une seule feuille affichée au mur. Les équipements informatiques variaient beaucoup d’une salle à l’autre. Certaines salles étaient équipées de tableaux noirs, d’autres de smart board et de vidéoprojecteur. Les équipements informatiques offraient visiblement à l’enseignant de meilleures possibilités pour effectuer un enseignement dynamique. La plupart des salles étaient équipées d’un ordinateur stationnaire placé sur le bureau de l’instituteur. 4 Le travail à deux ou en petits groupes est compréhensible vu le nombre de personnes et de mobilier dans les salles de taille réduite. C’est mon impression également que l’école ne dispose pas de salles plus grandes à proximité des salles de classe. À la lumière de ce fait et de l'inspection des années précédentes, c’est mon impression que la Direction montre peu d’intérêt à l’enseignement du danois. Un seul exemplaire du dictionnaire d’orthographe dans une classe qui se prépare au brevet danois, est tout à fait inacceptable. De même, le seul exemplaire de ce dictionnaire disponible à la bibliothèque date de 1996. Dans le même contexte, il serait souhaitable que l’école installe la version de ce dictionnaire, ainsi que d’autres dictionnaires pertinents, sur les ordinateurs de l’établissement pour ne pas pénaliser les élèves par rapport aux élèves d’autres écoles. Un autre exemple qui témoigne de l’indifférence de la Direction vis-à-vis de l’enseignement du danois est la difficulté d’avoir l’autorisation d’acquérir du nouveau matériel d’enseignement. Il est, à mon avis, irrespectueux envers les instituteurs que ceux-ci ne sont pas informés à temps de l’absence des élèves, en raison d’excursions par exemple, planifiées par la partie française de l’enseignement, ce qui arrive régulièrement. Le nombre d’élèves était parfois plus élevé dans les groupes de danois que dans les classes d’origines. Dans les cas où un grand nombre d’élèves de la même classe sont au même niveau de danois, on devrait rassembler les élèves en un seul groupe qui reste dans la classe. En revanche, la taille plus petite des groupes de DLE et DLI fonctionnait très bien. En règle générale, il est important que l’enseignement de DLE et DLI ait lieu en petits groupes. Le site web de l’école devrait contenir une présentation brève des quatre niveaux de danois ainsi qu’un lien vers le « Fælles Mål 2009 » comme il en existe un vers le programme français. Des tests écrits réguliers dans toutes les matières font partie de l’enseignement. L’inspection n’a pas eu l’opportunité d’assister lors d’un test. La durée d’une leçon, les pauses ainsi que le nombre de jours d’école suivent la réglementation française. Une leçon est ainsi d’une durée de 55 minutes. Il n’est pas acceptable que le rapport d’inspection ne figure qu’en langue danoise sur le site de l’école. Ce rapport représente un service aux parents actuels et futurs et devra ainsi être accessible en langue danoise et française. Un autre point inacceptable est le fait que le rapport de l’année scolaire dernière a été effacé du site. Le dernier rapport d’inspection doit figurer sur le site jusqu’à ce qu’une nouvelle version soit disponible. Les normes, les traditions et les relations sociales de l'école semblent donner une bonne interaction entre enseignants et élèves. CONCLUSION L’enseignement à l’école semble être de haute qualité. Les enseignants planifient systématiquement et professionnellement leurs cours en respectant les objectifs fixés. Les élèves arrivent à un niveau très satisfaisant par rapport aux exigences de l’école et des autorités. Les élèves semblent joyeux et contents et l’atmosphère positive stimule leur apprentissage. Le niveau scolaire semble très satisfaisant quant à répondre aux objectifs de l’école ainsi qu’aux exigences de « Folkeskolen », c'est-à-dire, de bien préparer les élèves à la vie au Danemark avec ce que cela implique en termes de liberté avec responsabilité et la participation à la démocratie. 5 On remarque ici d’autant plus les commentaires négatifs en ce qui concerne le cadre de l’enseignement du danois. La même chose s’applique pour la mauvaise communication de la part de la Direction avec les enseignants de danois. Le rapport d’inspection est une obligation légale et La Direction doit nécessairement veiller à ce que le dernier rapport soit accessible sur le site web du Lycée en version danoise et française. Copenhague, le 22 octobre 2013 Diplômé en pédagogie, Leon Aktor, Inspecteur 6