Le journal d`un apprenti agriculteur | Le Devoir

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Le journal d`un apprenti agriculteur | Le Devoir
Le journal d'un apprenti agriculteur | Le Devoir
2015-03-05 15:32
SÉRIE DOCUMENTAIRE
Le journal d'un apprenti agriculteur
14 février 2015 | Amélie Gaudreau | Télévision
Photo: TV5
«Agrofolie» suit les (més)aventures agricoles de Patrick Thibeault.
C’est un rêve pour plusieurs : disposer d’un petit lopin de terre
pour y cultiver et y élever ce qu’il faut pour vivre, pas plus, pas
moins. Et le faire sans se ruiner, ni ruiner le milieu naturel dans
lequel on tente cette expérience agricole de subsistance
contemporaine. C’est à cet exercice « utopique » que s’est prêté
Patrick Thibeault, un jeune trentenaire franco-ontarien installé au
Nouveau-Brunswick avec sa petite famille. Cet enseignant de formation qui a exercé une bonne
dizaine de métiers avant de se lancer dans ce projet un peu fou avoue n’avoir aucune expérience ni
connaissance particulière en agriculture.
Agrofolie
UNIS, les mercredis à 20 h
En rediffusion les vendredis à 1 h
et 11 h
http://www.ledevoir.com/culture/television/431830/serie-documentaire
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Le journal d'un apprenti agriculteur | Le Devoir
2015-03-05 15:32
La série documentaire Agrofolie est en quelque sorte un journal filmé de sa première tentative
agricole sur un lopin de terre prêté par une famille de Côte-Sainte-Anne, au nord de Bouctouche, en
échange de menus travaux. On suit la progression chaotique mais fort distrayante de son jardin
potager, où il tente de faire pousser des dizaines de variétés de légumes, de fruits, de céréales et
d’herbes, et celle de son élevage, nettement plus réussie, de quelques cochons et canards, des
premiers bourgeons de mai jusqu’au bilan post-récolte d’octobre. L'« agrofou » nous emmène
également dans quelques virées en nature, où il s’adonne avec des « connaisseurs » à la pêche, à la
cueillette d’aliments sauvages et même à la chasse, lors d’un périple dans la région qui l’a vu naître.
Retour à la terre
L’idée de ce projet de vie, et de télé, est née d’une envie de mettre en pratique les principes d’une
certaine « révolution alimentaire » de production locale, idéalement bio et à échelle humaine. Cette
tendance est également présente dans les Maritimes, selon Patrick Thibeault, et passe souvent par
l’autosuffisance alimentaire, le plus souvent partielle… « Les terres agricoles sont abordables en
Acadie. Il y a pas mal de jeunes qui reviennent par ici après leurs études pour s’installer et qui
tentent de subvenir le plus possible à leurs besoins alimentaires. » On rencontre d’ailleurs, au fil des
six épisodes de la série, plusieurs jeunes (et quelques moins jeunes) agriculteurs et autres adeptes
du « fait maison ». Ces derniers, qui pour la plupart ne sont pas issus de familles d’agriculteurs,
témoignent de leur expérience de « retour à la terre », des joies et des embûches qui la parsèment.
Certains d’entre eux s’avèrent également d’excellents exemples et conseillers pour l’animateuragriculteur, qui fait bon usage de leurs propositions.
Docuréalité original
Au-delà de son objectif fort louable, ce projet télévisuel hybride, à mi-chemin entre le documentaire
pur et simple, la docuréalité et l’émission de cuisine (car le jeune cultivateur en herbe sait concocter
des plats simples mais originaux avec une batterie très rudimentaire et son fidèle poêle de
camping…), s’avère fort réjouissant à regarder. D’abord parce que son animateur, un néophyte du
petit écran, possède un talent naturel de communicateur, un charme fou et une spontanéité
rafraîchissante qui rend cette entreprise périlleuse encore plus sympathique qu’elle ne l’est déjà sur
papier. Tout seul à l’écran à se dépatouiller dans son installation agricole naissante, Patrick Thibeault
arrive à créer une connivence télévisuelle comme on en voit rarement avec les petits nouveaux du
petit écran. La réalisation à l’avenant de Joël Robichaud (Havrer à la Baie), patiente mais toujours
vivante, renforce cette familiarité tout à fait à propos pour ce projet télévisuel. On en vient à avoir
hâte de connaître la suite des (més)aventures de l’agriculteur en herbe. D’ailleurs, l’équipe de
production de la série est déjà à préparer la suite de cette première saison, qui aura pour théâtre un
autre coin de pays du Nouveau-Brunswick.
Sinon, a-t-il réussi à atteindre son objectif d’autosuffisance alimentaire ? « Il nous reste des patates,
des conserves de tomates et de la viande dans mon congélateur. » Pas de quoi tenir tout l’hiver, mais
assez pour recommencer le printemps prochain. Et espérer faire mieux.
http://www.ledevoir.com/culture/television/431830/serie-documentaire
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