LA MACHINE A REMONTER LE TEMPS
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LA MACHINE A REMONTER LE TEMPS
Section de la Somme de l’AMOPA - « Servir et Partager » - www.amopa-somme.org LA MACHINE A REMONTER LE TEMPS - Plongée dans le passé d’Amiens Projection réalisée et commentée par Joël Brunet, suivie d’un débat CANOPE de l’Académie d’Amiens, le mercredi 25 mars 2015. Joël Brunet - Amopalien - présenta le 25 mars 2015 au CANOPE de l’Académie d’Amiens, une passionnante projection de photographies anciennes, suivie d’un débat selon le thème : « La machine à remonter le temps : Plongée dans le passé d’Amiens, de la fin du XIXème siècle jusqu’à 1940 ». Soixante dix personnes ont répondu à l’invitation de l’AMOPA Somme. Tout d’abord nous pûmes découvrir le mécanisme de l’horloge du beffroi dont la trop longue inertie fut consécutive à la destruction de son dôme par les bombardements de 1940. Joël Brunet Un défilé de témoignages nous fit ensuite nous « promener » au sein de cette population qui sut à chaque époque laisser des traces durables. La vie au quotidien dans une cité industrieuse de teinturiers, de tisseurs… de fabriques de velours très haut de gamme, d’ateliers de confections… sachant faire valoir la qualité, l’élégance sans ostentation. Une ville où l’on pouvait savourer ses célèbres macarons, déguster le café dans les lieux exclusivement spécialisés dans ce fameux breuvage, acquérir les meilleurs produits - y compris de luxe - exotiques chez Félix Pottin. Certes, aux « Salons Godbert », les couverts étaient d’argent mais l’« excursion » nous fit aussi connaître les enseignes, les commerçants et leurs employés, les ouvriers, en longs tabliers de travail, fiers de poser devant leurs vitrines. Les nombreux chalands sillonnaient la ville notamment les belles galeries couvertes (hélas détruites en 1918 ; compensées par la suite par un immeuble « Art Déco »). Des chefs-d’œuvre architecturaux signalaient les banques de plus en plus prospères et l’activité marchande allait bon train. Le magasin « Les Azalées » recevait les dames en quête de nouvelles coquetteries aux couleurs de la mode et l’on pouvait admirer la bijouterie de « La Gerbe d’Or »… Le cinéma « Excelsior » présentait en exclusivité toutes les productions mondiales. Un autre, ambulant, pouvait accueillir place du cirque, 800 spectateurs. La presse y était florissante : « Le Petit Journal » à 1 sou, le prix le plus bas de tous les journaux persista jusqu’en 1944… Et, lorsqu’on avait besoin d’un havre de paix, au cœur de la ville, le jardin Saint-Denis, vestige de l’Abbaye qui avait été Ecole des Jésuites invitait au repos, sous le regard statuaire de Charles du Fresne du Cange, célèbre notamment pour son glossaire… Le réseau des typiques tramways « à antennes » et celui des bus pour la périphérie de la ville était dense. Et, comme un même lieu peut vibrer des vicissitudes de l’Histoire, la ligne Amiens-Longueau, empruntant l’ancienne voie romaine de Noyon, s’appelait « Chaussée Périgord », en hommage à Talleyrand. Elle frôlait « diplomatiquement » le « So british » quartier anglais, à angle droit, de l’avenue de Londres, de l’avenue d’Edimbourg !... 1 Une place amiénoise était aussi dédiée à « Talleyrand », le nom complet se définissant de par la ville !... Et comme la bataille de l’Hallue, en 1870, eut lieu non loin d’Amiens, notamment dans le village de Pont-Noyelles, un long boulevard (Faidherbe) rappelle cette victoire remportée dans le désastre général. Située sur les Grandes Lignes Paris-Boulogne et Paris-Rouen, la superbe gare d’Amiens était desservie par 2 Sociétés de Chemin de Fer dont celle du nord. Les voitures attelées puis les automobiles pouvaient accéder dans son hall. Les Amiénois restèrent de tous temps attachés à leur Histoire. Ils veillent sur les vestiges de nombreuses églises et abbayes dont la très puissante de Saint Acheul sur les lieux de la 1ère cathédrale en bois dédiée à Saint Firmin… Ils ont restauré Le Logis du Roy où séjourna Henri IV qui, après avoir reconquis Amiens des mains des Espagnols, fit construire l’imposante citadelle ; ils déplacèrent pierre par pierre la maison du Sagittaire aux décorations ciselées pour la réinstaller face à l’ample Palais de Justice ; ils réalisèrent à tout prix l’exploit de reculer, au lieu de la détruire, la façade du Théâtre… Amiens, fière de ses artistes dont les Frères Duthoit, de ses nombreux monuments classés, sut être aussi parmi les précurseurs. Notons à cette effet la volonté avant-gardiste des Préfets de la Somme qui créèrent les Ecoles Normales d’Instituteurs dès 1831, puis d’Institutrices en 1876, soit bien avant les lois nationales. Furent aussi rappelés les dons d’Amiénois qui permirent des structures fondamentales, tel celui d’Auguste Janvier, grâce auquel fut construite en 1902 l’Ecole Primaire Supérieure et Professionnelle de Jeunes Gens. « La Société Industrielle d’Amiens », fort réputée, servit par ailleurs de base scientifique d’inspiration à Jules Verne. Aussi n’est-ce pas tout à fait un hasard si, en guise de symbole, une navette spatiale internationale emporta, de nos jours, un document authentique, manuscrit, de Jules Verne, à en-tête de cette fameuse société. Ainsi, oscillant entre le Passé et le Présent, ces témoignages s’égrènent dans un infini mouvement pendulaire trop réaliste pour n’être qu’un mythe. Non loin de la Cathédrale célébrée aussi par Ruskin et Proust, la gracieuse déesse Flore délicatement posée au pied de ce véritable chef-d’œuvre de ferronnerie qu’est l’Horloge Dewailly invite, tels les Amiénois, aux Promesses de la Vie. Joël Brunet - durant deux heures et demie - commenta les projections, développa, enchaîna avec minutie une manne d’évocations. La sobriété de son propos renforçait l’intensité de ce qui fut, certes, mais de ce dont nous sommes - culturellement - les héritiers. Les applaudissements de l’auditoire le remercièrent chaleureusement. Une partie de l’auditoire attentif Coordonnatrice de la manifestation : Colette BOITEL Réalisation de la projection et commentaires : Joël BRUNET Prise du compte-rendu : Mireille HOLLVILLE Numérisation et mise en page : Serge MAQUET Photos : Colette BOITEL Colette Boitel et Joël Brunet Avec nos remerciements à François SIREL, Directeur du CANOPE de l'Académie d'Amiens, pour son accueil chaleureux réservé à la section Somme de l’AMOPA. 2