Exil à Guigang, le cumul des handicaps

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Exil à Guigang, le cumul des handicaps
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Couleurs de Chine
Association loi 1901
ISSN 1271 - 2477
N°42
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Eté 2006
Peng Sai
EDITO
Sommaire
Peng Sai n’est pas une inconnue pour la plupart d’entre nous. Ne supportant plus la pauvreté dans les grandes montagnes Miao, sa
maman s’en est allée il y a 4 ans au Guangdong. Peng Sai est partie au printemps avec son papa récolter de la résine au sud du Guangxi
(cf. contexte page 2). Les deux jeunes frères sont restés au village à la garde de la grand-mère.
Peng Sai était en dernière année de primaire. Elève brillante, elle sera admise au Collège de Danian si elle revient pour la rentrée en septembre. C’est notre espoir.
La situation de Peng Sai est celle de bien de nos filleules. En butte à la pauvreté, elles interrompent leurs études pour aider leur famille
ou sont tentées par une meilleure fortune ailleurs (cf. page 3). Nous devons continuer à les aider autant que nous le pouvons. Sans nous
décourager si elles sont contraintes à arrêter leurs études et sans pour autant les couvrir de cadeaux hors de proportion avec les conditions frustes de la vie locale. En leur permettant de poursuivre leurs études, loin au Collège, plus loin si possible au Lycée. Nous les aidons
en payant leurs frais de scolarité et en les aidant à vivre en ne pesant pas sur les parents. C’est ainsi que nous leur ouvrons plus grandes
les portes de l’avenir.
Ph. Marescaux
Page 1 - Edito
Page 2 - Du côté des Grandes Montagnes Miao
Page 3 - La scolarité de nos filleules
Page 4 - Les actualités sur le terrain
Page 5 - A propos des bénévoles
Page 6 - Un point sur les finances
Page 7 - Témoignages
Page 8 - La vie de Couleurs de Chine
Association Couleurs de Chine
34, route des Haizettes, 78490 Grosrouvre, France - Tel : 01 34 86 97 60
Site Internet : www.couleursdechine.org - Email : [email protected]
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Exil à Guigang, le cumul des handicaps
Du côté des grandes montagnes Miao
l’hiver il n’y a pas de montée de sève. Ils travaillent en moyenne 8 mois par an. Ce travail
leur permet une vie plus libre qu’à l’usine. Ils
partent généralement très tôt le matin, vers
6h, et ne retournent pas dans la montagne
après le repas qu’ils prennent vers 2h de
l’après-midi. Ils se livrent alors à l’aiguisage
des outils de travail, à la culture de quelques
légumes.
Le patron vient acheter la récolte une fois par
semaine. Il achète la résine 1 RMB, ou 1,2 RMB
le kilo. Ils arrivent à produire environ 40 kg de
résine par jour, ce qui fait un revenu de 48
RMB par jour pour le couple. Les pins
Douglas produisent de la résine 8 ans après
la plantation.
Des fillettes parrainés ont brusquement
arrêté leurs études pour suivre leurs
parents partis travailler loin de chez
eux. L’année suivante, certaines sont
revenues à l’école, mais le parrain
découragé par le départ de sa filleule,
avait entre-temps arrêté son parrainage, ne comprenant pas pourquoi
cette famille avait dédaigné son aide.
Je suis allée poser la question à ces Miao
exilés dans le sud de la province du
Guangxi, distant d’une longue journée de
bus de leur pays natal. Dans le petit bourg
de Huanglian, district de Guigang, personne
ne semble connaître le lieu où travaillent les
Miao venus du nord de la province. Fort heureusement, un Miao, prévenu de notre arrivée, vient nous accueillir pour nous guider
jusqu’à son « village ». Pour tout village, il
s’agit en fait de quelques huttes de branchages, avec quelques planches sur des tréteaux pour lit, un trou creusé dans la terre
pour foyer. La dizaine d’habitants de ce village cultive quelques légumes près de ces
habitations rudimentaires, se lave dans un
petit lac boueux où se baignent les buffles
des paysans des environs. Sous une sorte
de tonnelle où grimpent les tiges de quelques grosses courges, une femme allaite un
tout petit bébé. « Il n’a pas encore un mois »
me dit-elle. Le bébé tout rose et bien propre
tête avec acharnement le sein de sa mère,
dépassant du tablier brodé qui sert de soutien gorge. Elle et son mari sont là depuis
trois mois, elle a accouché sur place, avec
l’aide de deux personnes âgées qui vivent
dans la hutte voisine et aident à garder les
enfants des parents travailleurs. Trois petits
enfants jouent à côté, se vautrant dans la
poussière ou traînant des bouts de bois, en
guise de jouets.
Je propose à un couple de les suivre dans la
montagne pour les voir travailler. A une
vitesse étonnante, ils courent d’un arbre à
l’autre, faisant à chaque tronc une incision
en biais avec un outil à la lame acérée. Ces
entailles permettent à la résine de s’écouler
dans un récipient fixé sur l’arbre. Ensuite ils
vident ces récipients dans un seau. Ils récupèrent une pâte blanchâtre, qui sera plus
tard traitée pour obtenir de la térébenthine et
autres produits dérivés de la résine de pin.
Lorsqu’ils font une pause je leur demande
quel revenu leur procure ce travail. Selon
l’homme, le produit de la vente de la résine
au propriétaire de la forêt leur rapporte environ 10 000 RMB (1000 euros) par an, mais,
dit-il, la vie quotidienne de la famille en
consomme une bonne moitié. Le travail se
fait principalement pendant les mois chauds,
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Le sud du Guangxi a été largement planté de
ces pins Douglas, en particulier dans la
région de Guigang, où de nombreux Miao
partent travailler l’année entière, les uns avec
leurs enfants, d’autres les laissant aux
grands-parents s’ils sont encore valides.
Parfois, les enfants doivent abandonner
l’école pour suivre leurs parents, qui ne veulent pas les laisser seuls à la maison, ce qui
interrompt momentanément et perturbe largement leurs études.
Parmi nos filleules, nombre d’entre elles sont
ainsi parties avec leurs parents, et reviennent
à l’école au bout d’un an ou deux, ce qui
accentue le retard déjà important des enfants
Miao par rapport aux enfants Han des autres
régions.
Françoise Grenot Wang
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La scolarité de nos filleules
Nos filleules
À la fin de l’année scolaire 2005-2006, nous parrainions 4160 enfants.
Cette année nous aidons 80 petites filles en maternelle. Cette facilité n’est pas offerte partout. Elle permet de réduire le nombre de redoublements, trop nombreux au cours des deux premières années de primaire. Suivre des cours en chinois pour qui n’a jamais entendu parler
que Miao ou Dong n’est pas facile ! Les études « primaires » peuvent ainsi durer 7 à 8 ans (Graphe 1). Le nombre de filleules* décroît
rapidement d’une classe à l’autre. Cela tient au nombre de nouvelles petites filles parrainées dans les petites classes et aux renoncements
dans les grandes classes comme celui de Peng Sai.
Le nombre d’abandons est spectaculaire en 1° année de collège. (Graphe 2) C’est l’année cruciale. Elles sont devenues grandes et vite
mâtures. La tentation de partir travailler au loin devient très forte. Pour se rassurer, certaines filles partent en bande au Guangdong. Elles suivent leurs copines. La pression des familles s’accroît pour se faire plus aider aux travaux des champs. A cela s’ajoute le coût des études au loin
qui dépasse les possibilités de la famille (le collège est à des heures de marche, les filles ne peuvent faire l’aller-retour chaque jour, il faut subvenir aux frais de vie). Enfin, pour les plus âgées, celles qui n’ont eu accès à l’école que tardivement, le temps du mariage est peut-être arrivé.
Pour tenter d’éviter cette hémorragie au collège, CdC a mérité la confiance de mécènes** pour des dortoirs comme celui du Collège de Danian.
Il est maintenant nécessaire de construire d’autres dortoirs comme celui de l’école de Dali qui regroupe des filles originaires de villages environnants. (Projet financé par la Fondation Song Qingling*** et un parrain). La fondation Air France et Suez viennent de s’engager aux côtés de la
délégation de Shanghai pour financer le projet de dortoir et de lieu de vie à l’école primaire de Fulu. Le canton se réjouit.
* Dans la grammaire de CdC, le féminin s’applique quand les filles sont en majorité !
** Profitons en pour remercier à nouveau Cadactuel, Cora, La Fondation Air France, La Lady Mayoress de Londres,
Proderam, Suez, aussi bien que les contributions en Chine d’Akéma, Chambre de Commerce Britannique de Canton, DV8,
Fortis, PSA, Shell, Véolia et le soutien dynamique des délégations de Canton, Hong-Kong,Pékin, Shanghai, Singapour.
***Du nom de l’épouse de Sun Yat-sen, « petit père de la République ».
Résultats scolaires 2005-2006
Qin Yanlan fait ses devoirs
à la maison
Ph. Marescaux
Filleules scolarisées 2005-2006
Primaire
3601
Collège
481
Lycée
69
Supérieur
9
Total
4160
% du total
86,6%
11,6%
1,7%
0,2%
100 %
Départs
135
138
2
1
276
%
3,7%
28,7%
2,9%
ns
6,6%
S’il est fait état d’un passage au stade supérieur (Collège ou Lycée),
les coûts sont évidemment plus élevés. Les parrains sont conviés à
compléter leur apport s’ils le peuvent.
Recevoir ces résultats scolaires est une bonne occasion de faire le
point de son engagement et de le renouveler par anticipation. Les
lycéennes ou collégiennes qui vont étudier loin de chez elles doivent
partir avant la rentrée des classes. Nous devons leur remettre leurs
frais de scolarité ainsi qu'une aide à leur vie quotidienne. Les écoles
primaires ou les collèges nous demandent aussi de couvrir les frais de
scolarité au plus tôt.
Ces petites filles devenues grandes comptent sur nous. Ne les décevons pas.
NDLR : En France, l’Etat rembourse les deux tiers de nos dons si
nous sommes imposables.
Ph. Marescaux
Début juillet, les instituteurs nous ont remis les résultats scolaires de nos filleules. Ils avaient reçu les fiches préparées sous la
supervision d’Adrien Cavey, étudiant à l’Université de Nanning
en stage à Danian. Sur chaque fiche, nous avons pré imprimé les
références du parrain et de la filleule avec sa classe. Une liste
d’accompagnement permettait les contrôles et mises à jour.
Suivre plus de 4000 filleules n’est pas des plus facile ! Une
erreur est toujours possible.
Ces feuilles de notes, postées sur place, devraient parvenir en
août. Les parrains sauront ainsi si leur filleule passe en classe
supérieure, redouble, si elle abandonne ses études. En cas
d’abandon, les parrains sont invités à se mettre en relation postale ou e-mail avec l’association [email protected]
pour faire savoir s’ils désirent poursuivre leur parrainage avec
une nouvelle filleule et à quel niveau si possible.
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Les actualités sur le terrain
Incendie
Tragédie à Gulou
Une tragédie a frappé le village paisible de Gulou. Situé sur la rive en face du bourg de
Danian, le village a brûlé entièrement le 3 avril dans l'après-midi. Une maison a pris feu
non loin de la rivière. Le vent était fort, la journée chaude et sèche.
Les toitures en écorce de sapin ont pris feu et l'incendie s'est propagé rapidement car les
maisons sont serrées les unes contre les autres. En deux heures, le village n'était plus
que décombres calcinés, y compris la belle tour du tambour qui se trouvait au milieu du
village. Les habitants de Gulou n'ont pu sauver que leurs vies et ce sont plus de mille personnes qui se retrouvent sans toit pour les abriter. Dès le lendemain, le gouvernement
leur a fourni des ustensiles de cuisine, des couvertures et des sacs de riz.
La petite Zhang Chongyan est encore frappée par le malheur. Elle a vu le feu depuis
l’école où elle étudie. Elle s’est précipitée chez elle, mais le feu était si violent qu’elle n’a eu
le temps d’emporter qu’un vêtement chaud et une couverture. Sa grand-mère et elle, ce soirlà, ont dormi assises au bord du chemin, en se protégeant de la pluie diluvienne et du froid
avec un morceau de plastique. Le lendemain, des habitants de Danian leur ont fait une
cabane pour qu’elles soient un peu mieux protégées des intempéries.
FGW
C'est par un e-mail de Françoise Grenot Wang que j'ai appris le dernier incendie de Guilou.
Des images atterrantes accompagnaient ce message. Comment les qualifier ? Rideau de
feu serait un terme minime,« muraille de feu » constituerait une expression encore trop faible pour qualifier cette énième catastrophe qui accable les Miao. Paradoxe : l'une des seules maisons qui ne soit pas en bois, au bord de la rivière apparaît également en flammes.
Fangfang nous a envoyé un cliché montrant l'utilisation d'une pompe à incendie qui avait été
financée récemment par notre Relais régional. La virulence du feu n'a pas permis d'éteindre
cet incendie mais ce matériel, efficacement utilisé par les hommes du village totalement solidaires, a permis d'empêcher la diffusion totale du sinistre. Dans la vallée en flamme, 4 incendies successifs ont ravagé plusieurs villages en peu de temps.
Déjà à Shanghai, avec la responsable régionale en 2003,D. Mazillier, nous avions étudié les
moyens d'aider les habitants à lutter contre le feu. Grâce à l'aide d'une ancienne étudiante chinoise de l'Université de Nice, j'avais obtenu un devis pour l'achat d'extincteurs, mais ce projet
n'a pas abouti à cause des problèmes de maintenance des appareils. La multiplication des
Aide
Distribution de l’aide envoyée aux familles sinistrées du village de Gulou.
Dès l’annonce de l’incendie du village
de Gulou, de nombreux adhérents ont
envoyé une contribution à la reconstruction
du village.Les premiers fonds collectés après
l’annonce de l’incendie ont permis de distribuer la somme de 117 600 RMB (environ 11
700 euros) le 23 mai 2006 aux 197 foyers
concernés.
Les villageois de Gulou remercient leurs
généreux bienfaiteurs pour leur aide.
Gulou
4
sinistres pourrait-elle inciter à ré-étudier cette
question ?
Une Tour du Tambour renovée disparue dans
les flammes, une autre menacée ! L'un de
ces monuments, si représentatif de la culture
Dong venait d'être restauré grâce à la générosité d'un donateur, admirateur de la culture
des minorités. Elle a complètement disparu
dans les flammes !
Une seconde Tour vient d'être restaurée à
Guihe. Une prise de vue envoyée par FGW
montre ce monument central à côté de maisons, en bois ! Nous pouvons trembler pour
cet édifice qui vient de retrouver ses dessins
et des couleurs. C'est l'élément local typique
qui retient l'attention des photographes et des
journalistes ! Un rempart contre les flammes
s'impose particulièrement ici.
Concrètement: la population peut construire,
elle même, un réservoir d'eau. CdC peut procurer des lances à incendie aux villageois.
A. DEFAUX. Resp. régional Alpes Maritimes.
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A propos des bénévoles
Le relais des Côtes d’Armor
Marraine depuis plusieurs années d’une petite fille de Pingcha, c’est tout naturellement que j’ai souhaité faire connaître l’association CdC
à mes proches, puis dans le département des Côtes d’Armor où je réside.
Le soutien de l’association d’amitiés « costarmorico-chinoises » existante depuis déjà 15 ans sur Saint-Brieuc, Chine-Armor, a été décisif
dans cette démarche. En effet, la conférence de Françoise en janvier 2005 sur invitation de Chine-Armor, puis la présentation en photos de
CdC sur le stand de Chine-Armor lors de la Foire-Expo de cet automne à Saint-Brieuc ont sensibilisé beaucoup de personnes à notre action.
Certes, les nouveaux parrainages se font attendre, mais une telle décision demande souvent réflexion et maturation, et nous devons bien
sûr continuer nos actions et réfléchir à de nouvelles pistes. Alors, je suis preneuse de toute idée pour développer localement CdC et remercie tous les adhérents qui voudraient bien m’aider dans cette démarche.
J’ai eu le plaisir d’assister à une intervention d’Elie de Cosnac en maternelle. C’était vraiment un moment très riche d’entendre les enfants
répondre très spontanément en chœur « Ni hao » (bonjour en chinois) puis regarder les différentes images de la Chine et poser leurs questions De nouvelles interventions devraient avoir lieu en milieu scolaire du 13 au 23 novembre dans le cadre de la Semaine de Solidarité
Internationale, organisée dans les Côtes d’Armor autour de plusieurs villes, dont Saint-Brieuc, Dinan, Lannion et Paimpol. Là aussi pour
cette manifestation, je remercie toutes les personnes qui voudraient bien apporter leur témoignage, notamment autour de voyages sur place
dans le Guangxi. Car c’est bien là à mon sens toute la richesse et
l’originalité de CdC, que d’être présente dans une région précise,
avec des objectifs précis, un suivi sur place et des retours d’information
de grande qualité, les parrains pouvant même à titre personnel se rendre
dans les grandes montagnes Miao et visiter leurs filleules.
Enfin, le relais local de CdC étant membre du réseau de Solidarités
Internationales des Côtes d’Armor (RESIA), je peux transférer à toute
personne intéressée les lettres d’informations électroniques du RESIA.
N’hésitez donc pas à me contacter, et rendez-vous à Quintin pour ceux
qui seront disponibles à la conférence « Chine, modernités et traditions
» animée par Elie et pour les plus grands cette fois-ci, prévue en principe
le 11 juillet à 18 Heures.
Isabelle Petetin - Mail : [email protected]
Manifestations au profit de CdC
Un nouveau relais local en Suisse
Le relais du Languedoc-Roussillon
Ici et là, les délégations et les relais organisent des manifestations au profit de CdC. Nous nous en réjouissons et remercions vivement les
animateurs. Cela se fait en un contact préalable avec Hervé qui en reçoit les comptes-rendus et veille au grain.
Par contre ici ou là, des personnes font du commerce et profitent de l’attachement pour nos filleules pour vendre des produits « Miao » à
leur profit. L’association tient à rappeler qu’elle n’est engagée en aucun cas dans ces pratiques.
PhM
Un « ministand » Couleurs de Chine a été installé et tenu par
Myriam Couzi dans la grande librairie Sauramps de Montpellier
au cours du mois d’avril.
Des activités avec des classes d’école, autour de l’exposition
Couleurs de Chine, ont été conduites en mai par Claire
Balavoine à St Gély du Fesc. Une opération vide-grenier a été
réalisée par plusieurs membres du relais régional, coordonnés
par Jacqueline Floriant.
Des cartes de vœux 2007 ont déjà été préparées et vendues.
Une exposition Miao, une conférence-débat et une animation
pour les enfants, auront lieu à St Pierre la Mer les 26 et 27 juillet, grâce à Claude et Wilhelm Timmich.
Gilles Roche, responsable Languedoc-Roussillon
Je m'appelle Roselyne Kohn et je vis en Valais (Suisse),région
qui ressemble un peu au Guangxi,si ce n'est que les rizières en
terrasses sont chez nous des vignobles, avec aussi dans
certains villages des chalets en bois de couleur très foncée.
A mon retour de chez Françoise ce printemps,où j'ai passé une
super semaine riche en émotions avec des parrains et marraines, j’ai eu la chance d'y être en même temps que
Ph.Marescaux qui nous a vraiment fait découvrir l'association.
J'aimerai essayer de faire connaître CdC et prendre contact
avec tous les parrains et marraines afin que nous puissions
apporter notre soutien.
Je vous invite donc à me contacter aux coordonnées ci-jointes:
mail: [email protected]
tel : 0041 27 458 37 79
A bientôt !
Roselyne Kohn
Roselyne et sa filleule
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Un point sur les finances
Fig. 1
Déléguée de CdC à Hong Kong depuis 2000, Carole Martin suggère :
« Expliquer clairement la politique de l'association pour ce qui est de
la prise en charge de la scolarité des enfants :
Décision de scolariser un certain nombre de villages supplémentaires
chaque année en septembre,
Les décisions se prennent chaque semestre en fonction :
- des ressources telles qu’elles évoluent au fil du temps et des provisions provenant des parrainages des années antérieures,
- de l’évolution du coût des « scolarités » (en fait des frais puisque
la scolarité est gratuite alors qu’il faut payer les fournitures),
- des demandes des villages déjà parrainés pour partie et surtout
des appels de nouveaux villages,
- de notre capacité à gérer la situation, en particulier à suivre et
contrôler les parrainages,
- du nombre de filleules passant au collège, au lycée ou atteignant le
niveau des études supérieures,
- des abandons malheureusement (cf. page 3)
Scolarité 2005-2006
Coût total Nombre Coût unitaire
Primaires et maternelles 569 768
3 601
158
Collèges
234 984
481
489
Lycées et instituteurs
283 544
69
4 109
Niveau supérieur
51 224
9
5 692
Totaux
1 139 520
4 160
274
% du montant du parrainage servant à financer d'autres actions de
CdC (aide aux parents, aide à la reconstruction de villages, etc.),
Ces dépenses sont couvertes le plus souvent par des dons spécifiques. Il en va de même pour ce qui touche au culturel, financé exclusivement de cette manière. Les constructions d’écoles ou de dortoirs
sont financées par le mécénat et les actions des délégations, en particulier celles de Chine dont l’activité est admirée.
Parrainages
Primaires
Mécénat primaires
Total primaires
Collèges
Lycées
Instituteurs
Total scolarités
Fig. 3
Fig. 2
% du montant du parrainage servant à financer directement l'enfant
parrainé
Le tableau du coût des scolarités répond en partie à cette interrogation :
Le coût moyen d’une filleule en primaire est de 158 yuans, au collège,
le coût moyen est de 489 yuans, au lycée de 4109 yuans et plus tard
de 5692 yuans. Ces montants sont à comparer avec le montant des
parrainages annuels exprimés en yuans (500, 1000, 4000 au taux de
10 yuans pour un euro). (fig. 1)
RMB
183 363
61 720
245 083
24 000
15 000
500
284 583
% du montant du parrainage servant à financer d'autres enfants non
parrainés
Assez globalement, parrainer une filleule en primaire, permet de
financer les études d’une autre fille en primaire, contribue au financement des collégiennes, des lycéennes et des études supérieures
pour lesquelles nous avons peu voire très peu de parrainages. (fig. 2)
Chine (RMB)
Ressources
Scolarités
284 583
Ecoles
421 980
Humanitaire
125 128
Culture
81 900
Soutien général
102 559
Produits financiers
3 248
Opérations
Total
1 019 398
Virements siège
1 902 292
Total
2 921 689
Emplois
1 236 391
1 139 520
370 675
99 000
%
42,06 %
38,76 %
12,61 %
3,37 %
94 138
3,20 %
2 939 724
100,00 %
% du montant du parrainage servant à financer les frais de gestion de
CdC.
En Chine, nos frais d’opération sont de 3,20% avec nos 3 employés
locaux à Danian. (fig. 3) Pour le reste, les frais sont de l’ordre de 7%
ce qui tient à ce que nous sommes encore tous bénévoles. Il n’est pas
certain que nous puissions longtemps continuer à fonctionner de la
sorte d’autant plus que ce pourcentage s’applique à un montant du
parrainage particulièrement faible.
Je suis persuadée que la transparence est nécessaire et profitable à
l'expansion et à l'image de l'association. »
Nous en sommes convaincus.
PhM
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Témoignages
Témoignages
Témoignages
Il y a maintenant sept ans, alors que nous habitions Pékin, j’avais parrainé une petite fille Miao dénommée Jia Pei Song. Quelques mois
plus tard, accompagnée d’un groupe d’amis piloté par Françoise, j’avais le plaisir de découvrir sur place cette petite fille ainsi que les
conditions de vie difficiles de sa famille.
Régulièrement informée de la progression scolaire de notre filleule, nous avons décidé de retourner cette année à Danian pour redécouvrir ce fascinant pays et retrouver notre filleule. La petite fille que j’avais connue a bien changé, elle est devenue une très jolie jeune fille
qui est maintenant en première année de collège. C’est avec une grande émotion partagée que nous nous sommes retrouvées. La gratitude de sa famille nous a profondément touchés. Quelle que soit l’orientation que choisira Pei Song à l’issue de sa scolarité nous avons
eu la grande satisfaction d’avoir pu lui apporter une aide concrète et de recevoir son affection.
Notre engagement de parrainage s’inscrit dans la durée, les informations régulières que nous fait parvenir CdC nous encouragent à le poursuivre et à accueillir, dès cette année, une nouvelle filleule. Nous n’oublierons pas l’accueil, les sourires et la gentillesse de tous les habitants
des villages Miao.
Karine Richon (Montélimar)
Pei Song en 1999
Pei Song en 2005
Mécénat
Mécénat
Ce n’est pas toujours facile d’aller à l’école quand on est Miao !!
Il faut se lever tôt, souvent très tôt, et parcourir de longs chemins
à travers les rizières en terrasses très belles certes, mais avec un
cartable sur le dos, ou sous
la pluie, les beautés artistiques et artisanales qui nous
émerveillent tant sont souvent très ardues et rudes
pour ces jeunes enfants, ils
ont parfois à parcourir trois
quarts d’heure ou même une
heure de trajet entre leur
maison et l’école, et ceci
matin et soir.
Aussi, quand nous avons
visité le village de Jiatong,
où nous avons plusieurs filleules, nous avons voulu aider ces
enfants à trouver sur place une petite structure pouvant les
accueillir pendant les nuits, leur permettre de faire leur travail scolaire et leur fournir un minimum d’hygiène. L’idée du dortoir commençait alors à germer dans nos esprits.
C’est là que l’organisation CdC prend aussi toute sa valeur pour
permettre la réalisation de ce projet. Nous en avons parlé à CdC
et nous avons proposé de participer à hauteur de 1/3 des fonds néces-
Un nouveau dortoir pour l’école de JiaTong
saires à la construction du dortoir. Nous pensions que localement, une
partie des responsabilités et des engagements devraient être présents
et aussi une partie des frais se devaient d’être couverts par l’administration scolaire de la région.
CdC s’est occupé de tout coordonner !
Les discussions et négociations locales, les autorisations, le plan du dortoir, le devis, etc. Si bien qu’après trois
mois, le plan, le devis et les autorisations étaient finalisés et le chantier
prêt à être lancé.
Quelle a été notre surprise de recevoir environ trois mois après, les premières photos du dortoir, déjà pratiquement hors d’eau, en cours de
construction du toit. Et quel dortoir !
Un bâtiment en pur style Miao, tout en bois à deux niveaux, magnifique !
Un ami, qui a visité la région, deux mois après, nous a fait parvenir la
photo ci-jointe, le toit et tout l’extérieur est fini et les enfants semblent
y trouver déjà leur place !! Cet été, l’intérieur sera terminé à temps
pour la rentrée scolaire de septembre.
Nous sommes ravis d’avoir pu participer et créer les conditions pour
que ce dortoir se réalise !
B. et N. GUIDON
Photo : école de Jiatong
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La vie de Couleurs de Chine
A la fin mars 2006, nous sommes allés à Danian avec un groupe
fort sympathique de parrains, de marraines. Ce fut l’occasion de
se rendre compte de ce que la confusion régnait encore dans les
esprits. Quasiment tous les visiteurs pensaient qu’ils allaient être
accueillis par CdC. Il n’en est rien. Les prestations locales sont assurées par
PaysMiao, l’entreprise de Françoise
Grenot-Wang. C’est donc, une nouvelle
fois, l’occasion de rappeler l’article 2 de nos
statuts : Si l’association reconnaît l’intérêt
pour les parrains ou les donateurs de se
rendre sur place pour s’informer ou évaluer
la qualité des actions entreprises, elle s’interdit d’organiser des voyages ou des
séjours individuels ou collectifs pour lesquels elle n’a pas cherché
à obtenir d’agrément. Elle ne peut donc prendre aucune responsabilité pour les prestations nécessaires pour ces déplacements.
Grâce aux parrainages et au soutien apporté par CdC, les visiteurs
reçoivent un accueil dont la simplicité et la chaleur sont sans égales.
Les fillettes se pressent pour saluer. On se sent en famille. Les parrains
Visite des parrains sur le terrain
qui ont l’occasion de rencontrer leur(s) filleule(s) déballent leurs
cadeaux. Jour de Fête.
Au risque de paraître un peu rabat-joie, il faut rappeler que tout au plaisir de donner, encore faut-il le faire avec discernement. Le salaire mensuel d’un instituteur stagiaire est de 200 yuans
(20 euros), une journée de travail rapporte entre
15 et 35 yuans (1,5 à 3,5 euros). Trop donner,
c’est prendre le risque de déconsidérer le travail
des parents, c’est pousser à tendre la main. A
l’occasion, une filleule n’a-t elle pas sollicité une
télé couleurs ! Une autre n’a-elle pas inventé un
vol de vache pour motiver sa marraine ! Des
dons excessifs peuvent engendrer des jalousies.
Voir une fillette parée de bijoux au milieu de ses
amies de classe pousse à s’interroger. Plus globalement, c’est marquer
une trop grande différence entre les cadeaux reçus par certaines ayant
des parrains magnifiques, d’autres aux parrains moins munificents.
Certaines filleules n’ont pas de parrains attitrés (une petite moitié sont
aidées par CdC dans l’attente d’un parrainage individuel). Peuvent-elles
comprendre qu’elles ne recevront rien ? Merci d’y penser.
PhM
Appel à compétences
Chronique d’ici
Plus de 4000 filleules, plus de 2000 parrains, des bâtiments scolaires à construire, à aménager, des projets culturels, des élèves qui grandissent, un bulletin trimestriel, des résultats scolaires annuels, près de 20 relais et Délégations bénévoles....mais toujours que 5 personnes,
bénévoles elles aussi, pour animer tout cela !
Il serait nécessaire que de nouvelles personnes nous rejoignent pour participer aux diverses tâches de gestion et d'animation de l'association.
Vous avez une connaissance de Word et d’Excel, ou de QuarkXpress ou autre...? Vous pouvez apporter une aide active pour le secrétariat,
la mise en page, la gestion de fichiers, la communication etc...Tout ce qui peut être utile à une belle association comme la nôtre :-) ?
Merci de nous le faire savoir à [email protected] ou par courrier (il n’y a pas toujours quelqu’un au téléphone).
Nous vous attendons avec plaisir avec un bon verre de thé glacé ou mieux ! A bientôt ! le bureau de CdC.
A propos des relances
Mumm !, Odeur de jasmin alentours, effluves de chèvrefeuille, les ombres grandissent et le merle nous siffle sa journée, et pourtant impossible de flâner, nous avons décidé de nous y mettre…car nous aussi nous sommes en retard. Au regard des fichiers et de nos renseignements,
il serait temps de faire quelques relances! Mais quelle horreur !Quand même pas comme l’EDF ou la Banque ou autre organisme bien structuré ? Difficile vraiment de s’adresser à ceux qui donnent aux autres, à ceux qui s’intéressent vraiment au sort des petites Miao, mais ils sont
comme beaucoup à ne pas avoir mémorisé la date anniversaire de leur dernier versement (chèque de parrainage), donc gentiment, il faut leur
rappeler et leur faire remarquer (mais bien sur ce texte ne s’adresse pas à tous) que cette échéance est arrivée et quelquefois dépassée.
Beaucoup d’entre vous nous ont demandé d’envoyer systématiquement une lettre leur rappelant que la date fatidique était arrivée .Cette année
nous avons commencé à adresser des relances à ceux qui avaient laissé passer une à deux années afin de régulariser l’année scolaire 20052006 pour ceux qui ont 2 ans de retard et l’année en cours pour les autres. Nous mentionnons systématiquement le niveau de scolarité de vos filleules mais malheureusement il est encore un peu tôt pour les passages dans les classes supérieures, nous ne me manquerons de vous prévenir
surtout pour les élèves admises au Collège., lycée et éventuellement enseignement supérieur.
Et là nous n’entendons plus le merle, car le travail commence, et oui, il va falloir aborder tous les cas. Là-bas…c’est loin, c’est compliqué, au dernier moment et sans crier gare, une petite fille peut abandonner l’école, ses parents ont besoin d’elle, la vie est rude, et puis de la même façon elles
peuvent revenir, convaincues par d’autres que leur avenir passe par la connaissance et que leur chance vient de ces parrainages.
Deux ordinateurs et imprimantes plus loin, nous avons pondu une lettre qui nous l’espérons ,vous trouverez correcte et instructive, qui ne sera qu’un
pâle reflet de toutes la gratitude que nous avons envie de vous exprimer, nous y ferons parfois des erreurs ( si peu !) et vous ne nous en voudrez
certainement pas (votre gentillesse légendaire) ! Tout ceci nous a pris un certain temps, le chèvrefeuille a péri de soif, les roses se sont fanées et
le merle s’est tu ou est parti se faire remarquer ailleurs. Maintenant, nous sommes satisfaites, nous avons reçu des chèques accompagnés de lettres compréhensives, charmantes, ce travail est long, difficile mais vous êtes formidables ! Merci encore de ne pas nous tenir rigueur des erreurs
qui malheureusement sont inévitables.
Conseil de l’association
Président : Philippe Marescaux - Vice-présidente : Paulette Piacenza
Resp. relations avec les adhérents : Catherine Grenot - [email protected] - Trésorière : Françoise Grenot-Wang - Resp. réseau bénévole : Hervé Renou - [email protected]
Resp. en Chine : Françoise Grenot-Wang - [email protected]
Resp de la publication : Ph Marescaux - Webmaster : Elie Huvelin - Maquette : Ch Veyrunes
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