26 juillet Solennité de Sainte-Anne

Transcription

26 juillet Solennité de Sainte-Anne
SAINTE ANNE
Sainte-Anne, le 26 juillet 2014
Lectures :
Si 44, 1.10-15
He 11, 1-2.8-13a
Mt 13, 11a.16-17
Mes bien chers Frères,
Chers Frères et Sœurs,
En ce jour où nous célébrons Sainte Anne, mère de la Vierge Marie et notre bonne
patronne, notre cœur est en fête et nous sommes en profonde communion avec notre évêque,
Monseigneur Centène, qui a invité cette année Monseigneur Paul Bui Van Doc, archevêque
d’Hô-Chi-Minh-Ville au Vietnam pour présider le Grand Pardon de Sainte-Anne d’Auray.
Le culte de sainte Anne est très ancien. Il est attesté dès le deuxième siècle. Anne et
Joachim, son époux, nous sont connus par le Protévangile de Jacques. C’est un texte qui nous
donne de précieux renseignements mais qui n’est pas un texte reconnu comme inspiré par
l’Église. Dès VIIe siècle, le culte de sainte Anne se développe en Orient. En Occident, Apte
garde son tombeau et ses reliques. Mais le culte et la dévotion s’étendent surtout à partir des
XVe et XVIe siècles dans les pays Rhénans et les Pays-Bas. Sainte Anne est également vénérée
en Cornouailles à Sainte-Anne-la-Palud. Cependant la découverte de la statue de sainte Anne,
à Ker-Anna, par Yves Nicolazic, le 7 mars 1625, donne un nouvel élan au culte des Bretons.
Ce matin, ensemble, regardons sainte Anne et la mission qui est la sienne.
La mission de sainte Anne, naturellement inséparable de celle de saint Joachim,
s’inscrit à l’aboutissement de la longue et lente préparation de Dieu dans la perspective du
grand mystère de l’Incarnation. Anne et Joachim ont ainsi l’immense bonheur et aussi
l’insigne honneur de donner le jour à Marie qui deviendra la Mère de Jésus. Marie est la seule
créature préservée du péché originel, et pourtant, elle est née d’une relation charnelle. Marie
la toute pure, Marie la toute belle, Marie qui sera dite « pleine de grâce » par l’ange, est le
fruit de leur amour conjugal. Nous pouvons donc facilement imaginer, non pas par mode
d’invention ou de fantasme, mais bien plutôt par mode de déduction, ce que devait être dans
le foyer d’Anne et de Joachim la qualité, la délicatesse, la pureté, la douceur de leur amour, de
leur relation, de leur intimité.
Nous avons trop facilement tendance à imaginer que tout cela leur a été donné d’une
certaine manière en bloc, comme un paquet-cadeau bien ficelé, par grâce, sans aucun effort de
leur part. N’est-ce pas une manière indirecte de nous donner des excuses ? Il n’est pas
hasardeux d’avancer qu’Anne et Joachim ont dû lutter comme nous contre toutes formes
d’égoïsme et d’orgueil, mais ils ont su profiter, sans doute mieux que nous, de la grâce qui
leur était offerte et ils nous donnent ainsi, à vingt et un siècles de distance, un exemple
admirable de vie entre époux, un exemple unique de vie de famille.
Il leur revint la responsabilité et le devoir d’éduquer, au plein sens du terme, la Vierge
Marie. Outre le développement de ses qualités purement humaines, ils durent, et spécialement
sainte Anne, lui enseigner les exigences de la loi juive, lui apprendre les devoirs d’une jeune
fille d’Israël et aussi l’initier dans sa relation personnelle avec son Dieu, elle qui deviendrait
la Mère de Dieu.
Notre bonne sainte Anne, devenue Intron Saintez Anna, notre bonne grand-mère,
continue, avec nous maintenant, son œuvre d’éducation et de formation, son œuvre de
transmission. Aujourd’hui, elle continue à nous montrer avec amour Marie mais aussi Jésus,
son petit-fils. Aujourd’hui, elle veut nous conduire à Jésus par Marie. Elle joue pleinement
son rôle de grand-mère et d’aïeule.
Comme sa fille, la Vierge Marie, saint Anne nous oriente inlassablement vers le Christ,
elle nous invite, sans le dire, à revenir vers lui, pour repartir de lui, dans une mission
d’évangélisation, apportant au monde l’Évangile de la vie, l’Évangile de l’espérance. Son
exemple, son modèle, nous rappelle surtout l’importance de la famille et sa valeur inestimable
non seulement pour l’Église, mais aussi pour la société tout entière.
La famille, première cellule d’accueil de toute vie, première cellule de formation de
tout être humain, spécialement attaquée de nos jours, doit faire l’objet de toutes nos attentions
et de toutes nos prières. La famille n’est pas et ne peut pas être un concept dépassé ou
démodé. Nous savons tous ce que nous avons pu y recevoir, ce que nous lui devons. Les
exemples, malheureusement trop nombreux aujourd’hui, manifestent combien d’enfants,
d’adolescents et ensuite d’adultes, souffrent de n’avoir pas eu la grâce de bénéficier d’une
éducation faite d’amour, de tendresse, mais aussi de fermeté, au sein d’une véritable famille.
Personne ne peut vivre sans amour. Si nous ne rencontrons pas personnellement
l’amour, si nous n’en faisons pas, d’une certaine manière, l’expérience bouleversante et
merveilleuse en famille ou en communauté, nous risquons fort de rester des blessés de
l’amour, incompréhensibles à nous-mêmes et aux autres. Cette soif inextinguible d’amour est
un moteur très puissant qui nous entraîne dans une recherche sans fin du grand bonheur, du
vrai bonheur. L’un des défis des familles chrétiennes, aujourd’hui, est précisément de
manifester, par leur témoignage et leur rayonnement, l’amour et la joie qui les animent et les
font vivre, puisés au cœur même de l’amour de Dieu.
Frères et Sœurs, tournons-nous ce matin vers sainte Anne, vers sainte Anne et saint
Joachim, regardons-les vivre ensemble. Demandons-leur de prier pour nous, de nous soutenir
dans nos combats, cherchons leur appui, qu’ils nous apprennent, en toutes circonstances, à
nous tourner spontanément vers le Christ pour rayonner l’Évangile de l’amour, l’Évangile de
l’espérance, l’Évangile de la famille. Amen.