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AVERTISSEMENT PREALABLE Le présent document a été réalisé par des étudiants du Master Pro Qualimapa (USTL-Lille) dans le cadre de leur scolarité. Il n’a pas un caractère de publication scientifique au sens strict. En effet, il n’a pas été soumis à un comité de lecture avant publication. Ce travail a été noté, ainsi que la soutenance orale et l’éventuelle production multimédia auxquelles il a donné lieu. Ces évaluations participent à l’évaluation globale des étudiants en vue de l’obtention du diplôme de Master ; elles ont un caractère privé et ne sont pas communiquées ici. Le contenu de ce document est donc proposé sous la seule responsabilité de leurs auteurs et doit être utilisé avec les précautions d'usage. C’est pourquoi le lecteur est invité à exercer son esprit critique. Sa reproduction, totale ou partielle, est autorisée à condition que son origine et ses auteurs soient explicitement cités. La liste des autres projets étudiants disponibles en ligne est disponible sur le site Internet du Master Qualimapa : http://qualimapa.univ-lille1.fr/rapp1.htm L’équipe enseignante Les sels de calcium et de magnésium : quelle place dans l’agro-alimentaire ? Carole ARNOULD Mélissa BOITIER Karine DAMIENS Emeline DEMOUVEAUX Claire DERICBOURG Arnaud DUPONT Nathalie LEONHARDT Nitesh PATEL DESS Qualimapa Année Universitaire 2001 -2002 + SOMMAIRE INTRODUCTION… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .1 I. DEFINITION, HISTORIQUE ET PROCESS..........................… … … … … … … … … … .2 1. Définition des 3 sels… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … . 2 2. Process de fabrication des sels de Mg et de Ca… … … … … … … … … … … … … 5 II. REGLEMENTATION… … … … … … ...… … … … … … … … … … … … … … … ..… … .. 11 1. Rappel sur le fonctionnement de la réglementation française… … ..… … … … ..12 2. Les additifs alimentaires… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … 13 3. Les auxiliaires technologiques… … … … … … … … … … … … … … … … … … ... 17 4. Utilisations réglementaires des 3 sels… … … … … … … … … … … … ...… … … . 19 III. APPLICATIONS… … … ..… … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… … … … .. 21 1. Applications dans l’agro-alimentaire… … … … … … … … … … … … … … … … . 21 2. Application non alimentaires… … … … … … … … … … … … … … … … … … .… 39 3. Conclusion… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … . 39 IV. QUALITE… ..… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ... 41 1. Contrôles de la qualité microbiologique… … … … … … … … … … ...… … … … . 41 2. Contrôles de la qualité physique et chimique… … … … … … … … … … … … .... 45 3. Certification casher… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … 53 4. Certification pour la pharmacopée européenne… … … … … … … … … … … … . 57 V. Marketing… ...… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ... 59 1. But… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… 59 2. La démarche suivie… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … 59 3. L’analyse des données… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … 60 CONCLUSION… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… 67 BIBLIOGRAPHIE Introduction Introduction Nous allons dans ce projet effectué l'étude de trois sels : Le Carbonate de Calcium (CaCO3), le Carbonate de Magnésium (MgCO3) et l'Oxyde de Magnésium (MgO). Ces sels de calcium et magnésium sont utilisés en alimentaire en tant qu'additifs ou en tant qu'auxiliaires technologiques. Il s'agit normalement de l'étude filière, mais il existe beaucoup de sels (au sens large du terme), il nous a donc fallu mettre des limites au sujet : ici seuls les trois sels cités seront développés (ce qui nous permet également de faire un lien avec les deux sous projet qui traitent de l'approfondissement d'applications qu'ont ces sels en Agroalimentaire. De plus cette étude a été limitée à la France pour une question de temps tout d'abord, puis à cause de la barrière des langue (même en France les information ont été difficiles à obtenir… ). Même limitée à la France, nous avons quand même trouvé beaucoup de produits alimentaires qui utilisaient ces substances. Autour de ces trois sels, nous avons étudié leurs productions et leurs différentes utilisations en Agro-alimentaire (du point de vue réglementaire, applications et qualité) ainsi que le positionnement de ces produits en fonction des denrées alimentaires dans lesquelles nous les avions trouvées. Page 1/67 Définition, historique et process I. DEFINITION, HISTORIQUE ET PROCESS. 1. Définition des trois sels. Les caractéristiques physiques, chimiques et bactériologiques seront traitées dans la partie qualité. La partie ci-dessous a pour but de présenter succinctement les 3 sels. a. Carbonate de calcium. Définition : Nom Chimique : carbonate de calcium. Formule : CaCO3 Poids Moléculaire : 100,09 g/mole Forme Cristalline : Calcite rhomboédrique. Description : Poudre fine, blanche, microcristalline, inodore et insipide. Pratiquement insoluble dans l’eau (14mg/l à 25°C, 18mg/l à75°C) et l’alcool. La présence de sel d’ammonium ou dioxyde de carbone augmente la solubilité dans l’eau et la présence d’hydroxyde alcalin la diminue. Caractéristique : Ø pH : 9 dans une solution diluée à 10% Ø Température de décomposition: environ 1000°c Ø Stabilité du produits: produit stable dans les conditions normales d'utilisation et de stockage. Ø Réaction dangereuse: avec de l'acide concentré. Ø Produit Non toxique. Ø Produit non dangereux pour l'environnement. Ø Conditions de Stockage: Stocker à l'abri de l'humidité; assurer une bonne ventilation du local. Page 2/67 Définition, historique et process b. Carbonate de magnésium. Définition : Nom chimique : carbonate de magnésium.(Hydromagnesite) Formule : MgCO3 Poids Moléculaire : 84.3 g/mole Forme Cristalline : rhomboédrique. Description : C'est une poudre fine, légère et blanche .Le carbonate de magnésium est, inodore et stable à l'air. Elle est pratiquement insoluble dans l’eau avec une légère réaction alcaline. Le carbonate de magnésium est insoluble à l'alcool et se solubilise dans l acide dilué avec une vive effervescence. Caractéristiques : Ø pH : 10 à 10 % Ø Température de décomposition: environ 850°c Ø Solubilité à l'eau: 1/1000 (20°c) Ø Stabilité du produits: produit stable dans les conditions normales d'utilisation et de stockage. Ø Réaction dangereuse: avec de l'acide concentré. Ø Produit Non toxique. Ø Produit non dangereux pour l'environnement. Ø Conditions de Stockage: Stocker à l'abri de l'humidité; assurer une bonne ventilation du local. Page 3/67 Définition, historique et process c. Oxyde de Magnésium. Définition : Nom Chimique : oxyde de magnésium. Formule : MgO Poids Moléculaire : 40.305 g/mole Description : Poudre fine et blanche, inodore Il est pratiquement insoluble dans l’eau et donne une légère réaction alcaline avec la phénolphtaléine. Caractéristiques : Ø pH : 11 à 10 % Ø Température de fusion : 2 400°C Ø Solubilité à l'eau: 1/1000 (20°C) Ø Stabilité du produits: produit stable dans les conditions normales d'utilisation et de stockage. Ø Réaction dangereuse: avec de l'acide concentré. Ø Produit Non toxique. Ø Produit non dangereux pour l'environnement. Ø Conditions de Stockage: Stocker à l'abri de l'humidité; assurer une bonne ventilation du local. Page 4/67 Définition, historique et process 2. Process de fabrication des sels de Mg et de Ca. Il existe différentes façons d’extraire le carbonate de magnésium, le carbonate de calcium et l’oxyde de magnésium. Ces différents procédés vont être exposés en insistant plus spécifiquement sur les process de fabrication de carbonate de magnésium afin de comparer deux process et déterminer quels sont les avantages et les inconvénients de ces deux méthodes. a. Process de fabrication du carbonate de magnésium. Il existe de nombreux process de fabrication possible. Nous n’en décrirons que 2 exemples, sachant que chaque entreprise a son propre process. Ø A partir de dolomite. Ce procédé a pour point de départ la dolomite qui est un mélange de carbonate de calcium et de carbonate de magnésium. La dolomite est un minéral commun formant une couche sédimentaire qu’on peut trouver dans des couches assez fines. La formule de la dolomite est CaMg(CO3)2. On la trouve sous forme de couches alternées de magnésium et de calcium. On en trouve dans le monde entier. Les principales sources de dolomite sont des eaux souterraines riches en magnésium et en sel ainsi que près des océans. La dolomite ressemble beaucoup à la calcite (composée uniquement de calcium) exceptée le fait qu’elle ne réagit que très peu avec l’acide à chaud et seulement lorsqu’elle est sous forme de poudre. Sous sa forme cristalline, la dolomite a une forme rhomboédrique. La dolomite a une brillance proche de celle d’une perle et sa couleur rose perlée en fait un cristal assez caractéristique. Page 5/67 Définition, historique et process Diagramme de fabrication à partir de la dolomite: Calcination de la dolomite CaCO3/ MgCO3 CO2 CaO/ MgO Hydratation Ca(OH)2 + Mg(OH)2 Carbonatation Mg(HCO3)2 soluble CaCO3 précipité Précipitation Séchage "MgCO3" Broyage et conditionnement Séchage Carbonate de calcium CaCO3 Broyage et conditionneme nt Carbonate de magnésium MgCO3 Calcination Broyage et conditionnement Oxyde de magnésium MgO Page 6/67 Définition, historique et process Les étapes de ce process sont les suivantes : Ø Cuisson dans un four avec du charbon, on récupère de la pierre cuite composée de magnésie et de chaux. Parallèlement à ces deux produits, on récupère du dioxyde de carbone. Ø Hydratation de la chaux et de la magnésie Ø Carbonatation en utilisant le dioxyde de carbone dégagé précédemment. On obtient du carbonate de calcium précipité et de l'hydrogénocarbonate de magnésium Mg(HCO3)2 soluble. - le carbonate de calcium est séché puis conditionné - l'hydrogénocarbonate de magnésium est précipité puis séché et conditionné pour obtenir le carbonate de magnésium ou bien il est calciné puis conditionné pour obtenir l’oxyde de magnésium. L’origine de ce type de process réside dans le fait que l'entreprise est située à proximité d'un gisement de dolomite et a donc accès à sa matière première à faible coût. Mais ce process présente un certain nombre d’inconvénients dans la mesure où lorsqu’on rentre une tonne de pierre, on en ressort 500 kilogrammes de déchets (par exemple de la silice qui ne cuit pas) et 500 kilogrammes d’humidité. Il faut savoir qu’actuellement, il est difficile de se débarrasser de ces déchets même s’ils sont d’origine naturelle. De plus, il y a une production importante de carbonate de calcium de faible densité qui n’est pas forcément désirée. Page 7/67 Définition, historique et process Ø Process de fabrication à partir d'oxyde de magnésium MgO + CaO Hydratation Mg(OH)2 + Ca(OH)2 Réaction dans un four puis hydrateur Obtention d'un lait brut puis d'un lait affiné Carbonatation CO2 Mg(HCO3)2 Filtration Mg(HCO3)2 en solution Débicarbonatation MgCO3 + CO2 (réutilisé dans les autoclaves) La réaction se fait dans quatre autoclaves en circuit clos. Les étapes suivantes sont les mêmes que pour le process précédent, excepté le fait que l’on ne produit pas d’impuretés ni de carbonate de calcium. En revanche, l’importation d’oxyde de magnésium entraîne une dépense supplémentaire. De plus, un autre inconvénient réside dans le fait qu’il n’y a plus de dégagement de CO2 et qu’il faut donc s’en procurer ce qui implique un coût de production supplémentaire. Les produits obtenus après carbonatation sont très humides ce qui peut nécessiter la mise en place de filtres afin de diminuer la teneur en eau. L’utilisation de ces filtres d’augmenter la capacité de production. Page 8/67 Définition, historique et process Ø Comparaison des deux process: Oxyde de magnésium MgO Calcination de la dolomite CaCO3/ MgCO3 CaO/ MgO CO2 Hydratation Ca(OH)2 + Mg(OH)2 CO2 Carbonatation Filtration Mg(HCO3)2 soluble CaCO3 précipité Débicarbonatation Séchage Précipitation « MgCO3 » Broyage et conditionnement Séchage Carbonate de calcium CaCO3 Calcination Broyage et conditionnement Broyage et conditionnement Carbonate de magnésium MgCO3 Oxyde de magnésium MgO En gris : process à partir de la dolomite Page 9/67 Définition, historique et process A partir de dolomite Ø Matière première à faible coût Avantages A partir de MgO Ø Pas d’impuretés Ø Production de dioxyde de Ø Pas production de carbonate de calcium carbone que l’on récupère Ø Forte production de carbonate Ø Importation d’oxyde de magnésium Inconvénients de calcium Ø Achat de CO2 (coût supplémentaire) Ø Production de déchets b. Process de fabrication de l'oxyde de magnésium. Comme nous l'avons vu précédemment, l'oxyde de magnésium est obtenu à partir de carbonate de magnésium et la réaction se fait à haute température (supérieure à 400°C). L'oxyde de magnésium obtenu par calcination de carbonate de magnésium peut ne pas satisfaire les industriels pour certaines applications du fait de son origine naturelle. Il existe donc un procédé chimique permettant de produire de l'hydroxyde de magnésium qui calciné, donnera de l'oxyde de magnésium. Procédé de fabrication du carbonate de calcium CaCO3. CaO (chaux) Dissolution dans l'acide Libération des ions calcium Ca2+ Filtration pour éliminer les impuretés CO2 Carbonatation de la solution de calcium CaCO3 Lavage, séchage puis conditionnement En bleu, les étapes correspondant à des goulots d’étranglement Page 10/67 Réglementation II. REGLEMENTATION. Cette partie sera délibérément limitée à l’étude de la réglementation française (donc la transposition de la réglementation européenne) sur le secteur agroalimentaire. Outre les ingrédients dans la fabrication des produits alimentaires, on peut utiliser différents « produits » pour améliorer la qualité organoleptique, la valeur ajoutée, la conservation ou la fabrication même des aliments : on trouve les additifs technologiques, les auxiliaires technologiques, les arômes et les édulcorants (qui ne seront pas traités ici). Les additifs sont des substances ajoutées en petite quantité aux aliments au cours de leur préparation, dans un but précis, d'ordre technologique ou nutritionnel. Ø Les additifs à but nutritionnel, tels que les vitamines, les minéraux ou les acides aminés, sont réservés en France sauf exception (iodation et fluoration du sel) aux aliments destinés à une alimentation particulière, c'est à dire aux produits diététiques et de régimes. Ø Par contre, les additifs à but technologiques, tels que des conservateurs, les colorants, ou les émulsifiants, peuvent être utilisés aussi bien dans les denrées destinées à une alimentation particulière qu'à l'alimentation courante. Les règles d'utilisation de ces substances dans les aliments destinés à une alimentation particulière et dans ceux destinés à une alimentation courante sont les mêmes, sauf en ce qui concerne les aliments pour les nourrissons et enfants en bas âge. Dans ce cas, ces règles sont plus restrictives. Malgré tout, ils sont tous deux doublement présents dans le produit fini : ils sont d’abord présents de manière fonctionnelle (jouent un rôle technologique dans le produit fini) et de manière physique (par sa présence dans le produit fini). Les auxiliaires technologiques sont également des substances ajoutées en petite quantité aux aliments au cours de leur préparation, mais qui, par opposition aux additifs, ne sont plus présentes dans le produit fini, ou seulement sous la forme de résidus techniquement inévitable (cas des enzymes utilisées pour le traitement des jus de fruits). Contrairement aux additifs alimentaires, les auxiliaires technologiques ne sont pas considérés comme des constituants des produits finis, et à ce titre ne figure pas dans la liste des ingrédients des produits dans la fabrication desquels ils interviennent. Page 11/67 Réglementation Ils ne remplissent pas de rôle technologique dans le produit fini et ne peut donc pas être présent « physiquement » dans ce même produit… Ainsi pour la Cour de Cassation, « Le critère distinctif entre l’additif alimentaire et l’auxiliaire technologique est donc la fonction exercée, ou non, par la substance dans le produit fini. Une influence de la substance sur les qualités du produit fini n’est pas suffisante pour qualifier la substance d’additif. ». La nécessité d’une réglementation sur l’utilisation des additifs et auxiliaires technologiques est due à « la nécessité de garantir la protection de la santé publique, ainsi que l’information du consommateur tout en assurant les conditions d’une concurrence loyale entre les professionnels en évitant les falsifications des denrées alimentaires ». Il faut souligner que la réglementation des additifs est légèrement plus rigide que celle pour les auxiliaires technologiques. Dans cette partie, nous allons donner des rappels sur la réglementation française et européenne, développer les critères de pureté et les différentes utilisations de ces substances. 1. Rappel sur le fonctionnement de la réglementation française Coutumes Droit interne Droit communautaire Constitution Traité CEE Lois Règlements autonomes Directives Règlements Décision (Décrets) Décret d'application Arrêtés Circulaires: ont pour fonction de commenter et d'expliquer les textes à caractère normatif. Les flèches indiquent les lignes hiérarchiques. Aucune règle inférieure ne peut violer une règle supérieure. En particularité, en vertu du principe de légalité, les règlements (décrets, arrêtés, circulaires) qui ne respectent pas la règle supérieure peuvent être annulés par les tribunaux et le Conseil d'Etat, à la suite de recours pour excès de pouvoir. Page 12/67 Réglementation 2. Les additifs alimentaires. Les additifs alimentaires sont autorisés au niveau de l’Union européenne pour ses quinze Etats membres, ainsi que pour la Norvège et l'Islande. Avant 1988, la réglementation communautaire en matière d'additifs alimentaires se limitait à des directives fixant des listes d'additifs, dont les Etats membres étaient libres de déterminer les conditions d'emploi (domaine d'application et doses). Un changement dans cette approche a été amorcé le 21 décembre 1988 avec la publication de la directive 89/107/CEE relative aux additifs pouvant être employés dans les denrées destinées à l'alimentation humaine. Cette directive transposée en droit français par le décret n ° 89-674 du 18 septembre 1989, a en effet prévu l'adoption d'une directive globale fixant non seulement: • la liste des additifs alimentaires dont l'emploi est autorisé à l'exclusion de tout autre • mais aussi la liste des denrées alimentaires auxquelles ces additifs peuvent être ajoutés, • et les conditions de cette adjonction. a. Définition. L'article 1 de la directive CEE du 21 décembre 1988 définit le terme d'additifs alimentaires : "On entend par additif alimentaire toute substance habituellement non consommée comme aliment en soi et habituellement non utilisée comme ingrédient caractéristique dans l’alimentation, possédant ou non une valeur nutritive, et dont l’adjonction intentionnelle aux denrées alimentaires, dans un but technologique au stade de leur fabrication, transformation, conditionnement, transport ou entreposage, a pour effet, ou peut raisonnablement être estimée avoir pour effet, qu’elle devient elle-même ou ses dérivés deviennent, directement ou indirectement, un composant de ces denrées alimentaires." b. Principe de liste positive. La loi du 1ier avril 1905 complété par le décret d'application du 15 avril 1912, a introduit la notion de "liste positive". En d'autres termes, il est interdit d'employer dans la fabrication d'une denrée alimentaire des additifs ou des auxiliaires technologiques autres que ceux dont l'emploi aurait été déclaré licite par arrêté. La législation communautaire sur les additifs alimentaires a repris ce principe. L'usage d'un additif ne doit pas induire en erreur le consommateur sur la qualité du produit. Ceci permet de se couvrir vis à vis des techniques défectueuses de production et de distribution. Page 13/67 Réglementation c. Quantité autorisée. La quantité d’additif alimentaire dans l’alimentation peut être fixé selon le principe quantum satis, c’est à dire qu’aucune quantité maximale n’est fixée. Mais, ils doivent être « employés conformément aux bonnes pratiques de fabrication, la dose utilisée ne dépassant pas la quantité strictement nécessaire pour obtenir l’effet désiré, et à condition de ne pas induire le consommateur en erreur. ». La dose maximale d'adjonction de chaque additif aux aliments ou boissons dans lesquels ils sont autorisés est quantifiée par des textes réglementaires. La dose journalière admissible (DJA) est la référence définie par le Comité mixte de l'OMS d'experts des additifs alimentaires, comme représentant la quantité moyenne d'une substance exprimée en mg/kg de poids corporel qui peut être ingérée chaque jour par le biais des aliments pendant la vie entière. Cette addition ne crée pas de dommages manifestes pour la santé. Le responsable de la mise sur le marché d’aliments contenant des additifs, dont la quantité est régie par ce principe, doit pouvoir fournir des preuves qui justifient de la quantité utilisée. Des agents de contrôle peuvent demander d’avoir ces preuves à disposition. Certains produits traditionnels sont soumis à une interdiction pure et simple d’employer des additifs dans leurs produits. C’est le cas par exemple en France pour les pains de tradition française, les conserves de truffes de tradition française, les conserves d’escargots de tradition française… Dans les autres pays européens, certains produits possèdent également ce statut spécial. d. Additifs non autorisés. Si on veut utiliser un additif ne se trouvant pas sur la liste positive (et donc interdit) il est nécessaire de former un dossier d’autorisation d’emploi d’additif. Une fois le dossier rempli, il passe entre les mains de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), puis si aucune pièce ne manque, il sera transmis à l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) pour l’évaluation des risques de la présence de cet additif dans l’aliment. L’AFSSA donnera ensuite un avis motivé sur l’emploi de cet additif. Page 14/67 Réglementation Les additifs alimentaires ne peuvent être autorisés que si : Ø il y a une nécessité technologique de l’utiliser, Ø ils n’induisent pas le consommateur en erreur, Ø ils ne présentent aucun risque pour la santé du consommateur. e. Critères de pureté. Avant leur autorisation, la sécurité des additifs alimentaires est évaluée par le Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine, un groupe d'experts qui conseille la Commission européenne sur les questions concernant les produits alimentaires. L'emploi des additifs fait l'objet de textes réglementaires qui précise en outre les critères de pureté et les caractéristiques microbiologiques et chimiques auxquels ils doivent répondre. En particulier, les additifs ne doivent présenter aucune teneur dangereuse en éléments chimiques, notamment en métaux lourds. Les critères de pureté sont indiqués par la Directive 2001/30/CE de la commission du 2 mai 2001 modifiant la directive 96/77/CE établissant les critères spécifiques pour les additifs alimentaires autres que les colorants et les édulcorants. Carbonate e calcium Pureté - Perte par déshydratation: pas plus de2.0% (200°C, 4 heures) - Substances insolubles dans l'acide: pas plus de 1.5% - Fluorure : pas plus de 50mg - Antimoine (exprimé en Sb) - Cuivre (exprimé en Cu) - Chrome (exprimé en Cr) - Zinc (exprimé en Zn) - Baryum (exprimé en Ba): - Arsenic pas plus de 3mg/kg - Plomb pas plus de 10mg/kg - Mercure pas plus de 1mg/kg pas plus de 100mg/kg, seuls ou en association. Page 15/67 Réglementation Carbonate acide de magnésium Pureté - Matière insoluble dans l'acide pas plus de 0.05% - Matière soluble dans l'eau pas plus de 1.0% - Calcium pas plus de 1.0% - Arsenic pas plus de 3mg/kg - Plomb Mercure pas plus de 10mg/kg pas plus de 1mg/kg f. Obligation d’étiquetage. L'utilisation des additifs alimentaires doit toujours être étiquetée sur l'emballage des produits alimentaires par leur catégorie (antioxydant, conservateur, colorant, etc) avec leur nom ou leur numéro E. Les modalités sur l'étiquetage des additifs dans les denrées alimentaires, et des additifs vendus tels qu’aux producteurs alimentaires et aux consommateurs sont fixées dans la législation communautaire (Directive 2000/13/CE, Règlement 50/2000/CE et Directive 89/107/CEE). Remarques: L’inclusion des additifs alimentaires dans l’une des catégories visées à l’annexe I se fera suivant la fonction principale qui leur est normalement associée. Cependant, le classement d’un additif dans une catégorie particulière n’exclut pas la possibilité pour cet additif d’être autorisé pour d’autres fonctions. Ex; le Lactate de calcium appartenant à la catégorie des conservateurs, mais aussi peut être utilisé comme additif à but nutritionnel pour la supplémentation de boissons (jus d'orange). En réalité on parle de restauration de la teneur en calcium. (développé dans le sous projet) g. En résumé. Les additifs sont soumis à une quadruple obligation : Ø inscription sur une liste positive Ø autorisation d’emploi dans la denrée alimentaire concernée Ø respect de critères d’identité et de pureté Ø indication dans l’étiquetage de la denrée alimentaire Page 16/67 Réglementation La législation communautaire sur les additifs comprend les directives suivantes: Directive 89/107/CEE du Conseil, modifiée par la directive 94/34/CE, qui fournit le cadre pour l'autorisation des additifs alimentaires ; Directive 95/2/CE du Parlement européen et du Conseil, modifiée par les directives 96/85/CE, 98/72/CE et 2001/5/CE, qui fixe les modalités pour l'autorisation de tous les additifs autres que les colorants et les édulcorants. 3. Les auxiliaires technologiques a. Définition. Un auxiliaire technologique est défini comme « toute substance non consommée comme ingrédient alimentaire en soi et volontairement utilisée dans la transformation des matières premières, des denrées alimentaires ou de leurs ingrédients, pour répondre à un objectif technologique déterminé pendant le traitement ou la transformation, et pouvant avoir pour résultat la présence non intentionnelle de résidus techniquement inévitables de cette substance ou de ses dérivés dans le produit fini, et à condition que ces résidus ne présentent pas de risque sanitaire et n’aient pas d’effets technologiques sur le produit fini. Contrairement à l’additif alimentaire, l’auxiliaire technologique est une substance qui n’a pas de fonction dans le produit fini et dont l’utilisation n’est nécessaire qu’au stade de l’élaboration même due la denrée. ». Cette définition est issue de la directive CEE no89/107 du 21 décembre 1988. b. Pas d’obligation d’étiquetage. De ce fait l’auxiliaire technologique n’entre pas dans la composition finale de l’aliment, il n’est donc pas nécessaire de faire figurer son utilisation sur l’étiquette. c. Principe de liste positive. Les auxiliaires technologiques répondent, tout comme les additifs alimentaires, au principe de la liste positive. Page 17/67 Réglementation d. Quantités autorisées. L’emploi des auxiliaires technologiques doit respecter les « bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication, notamment dans le cas où aucune condition d’emploi n’est imposée ». La dose utilisée ne doit pas dépasser la quantité nécessaire à l’effet recherché. Ici, comme pour les additifs, des éléments, visant à prouver que les auxiliaires technologiques n’ont pas été utilisés à trop forte dose, doivent être mis à disposition des agents de contrôle par le fabricant. Là encore, la liste positive peut être complétée. Les demandes sont adressées à la DGCCRF accompagnées d’un dossier, puis transférées à l’AFSSA qui a quatre mois pour émettre un avis. Enfin, la DGCCRF notifie la décision au demandeur. e. Etiquetage. Les auxiliaires technologiques sont également des substances ajoutées en petite quantité aux aliments au cours de leur préparation, mais qui, par opposition aux additifs, ne sont plus présentes dans le produit fini, ou seulement sous la forme de résidus techniquement inévitable (cas des enzymes utilisées pour le traitement des jus de fruits). Contrairement aux additifs alimentaires, les auxiliaires technologiques ne sont pas considérés comme des constituants des produits finis, et à ce titre ne figure pas dans la liste des ingrédients des produits dans la fabrication desquels ils interviennent. f. En résumé. A la différence des additifs, l'auxiliaire: Ø Est employé uniquement dans un but technologique, à titre utilitaire dans un processs de fabrication; Ø Exerce un rôle intermédiaire, non permanent Ø Ne subsiste pas dans l'aliment, sauf à l'état de traces. Ø Par conséquent son inscription sur l'étiquetage n'est pas nécessaire. Les auxiliaires technologiques doivent répondre aux critères suivants: Ø Pureté; Ø Innocuité au niveau technologique; Ø Emploi justifié; Ø Mode d'utilisation défini. Page 18/67 Réglementation 4. utilisations réglementaires des 3 sels. a. Fonctions réglementaires. Les fonctions technologiques des 3 sels sont essentiellement d’après la réglementation : antiagglomérant, colorant (pour le carbonate de calcium), et additifs à but nutritionnel pour l’enrichissement en calcium et en magnésium. LA DIRECTIVE 95/2/CE concernant les additifs alimentaires autres que les colorants et les édulcorants fixes les définitions des fonctions technologiques des additifs. On entend par «anti-agglomérant», les substances qui, dans une denrée alimentaire, limitent l’agglutination des particules. b. Autorisation dans les denrées alimentaires courantes. Les substances énumérées dans la liste ci-après peuvent être additionnées à toutes les denrées alimentaires sur la base du principe «quantum satis». NoE Nom E 170 Carbonates de calcium i) Carbonate de calcium ii) Carbonate acide de calcium E 504 Carbonates de magnésium i) Carbonate de magnésium Le carbonate de calcium (E170) se trouve dans la liste positive des colorants alimentaires autorisés dans les denrées alimentaires courante selon le principe du quantum satis. Le carbonate de calcium permet une coloration blanche (voir partie des applications). Le carbonate de magnésium (E504) et l’oxyde de magnésium (E530) sont utilisés comme additifs alimentaires (sont dans la liste positive) selon le quantum satis pour l’alimentation particulière. C’est à dire qu’aucune quantité maximale n’est fixée. Mais, ils doivent être « employés conformément aux bonnes pratiques de fabrication, la dose utilisée ne dépassant pas la quantité strictement nécessaire pour obtenir l’effet désiré, et à condition de ne pas induire le consommateur en erreur. ». Page 19/67 Réglementation D'après l'arrêté du 4 août 1986 modifié par l'arrêtée du 6 avril 1998 relatif à l'emploi des substances d'addition dans la fabrication des aliments destinés à une alimentation particulière, ces trois additifs peuvent être utilisés dans les aliments destinés à une population particulière c'est à dire les produits diététiques et les compléments alimentaires. Enfin, ces trois produits peuvent être aussi utilisés dans les produits biologiques en vertu du règlement CE n°2491 /2001 du 19 déc. 2001. c. Utilisation dans des denrées autres. Toutefois en ce qui concerne certains aliments particuliers, il existe une liste positive d’additifs alimentaires autorisés. On retrouve ces aliments dans l’ ANNEXE II de la directive 98/72/CE décrivant les DENRÉES ALIMENTAIRES DANS LESQUELLES UN NOMBRE LIMITÉ D’ADDITIFS PEUVENT ÊTRE UTILISÉS. Produits de cacao et de chocolat au sens de la directive 73/241/CEE E 170 Carbonates de calcium 7 %rapporté à la E 504 Carbonates de magnésium matière sèche dégraissée Jus de raisins, au sens de la directive 93/77/CEE E 170 Carbonates de calcium quantum satis Fromages affinés E 170 Carbonates de calcium quantum satis E 504 Carbonates de magnésium quantum satis D’autres utilisations non réglementaires. On a noté des utilisations de ces trois sels produits par Scora alors que la réglementation ne les autorise pas pour de telles fonctions technologiques à savoir : «Sels de fonte», les substances qui dispersent les protéines contenues dans le fromage, entraînant ainsi une répartition homogène des matières grasses et des autres composants. «Poudres à lever», les substances ou combinaisons de substances qui libèrent des gaz et de ce fait accroissent le volume d’une pâte. Page 20/67 Applications III. APPLICATIONS. Comme beaucoup de minéraux, ces sels de magnésium et de calcium trouveront probablement leur place dans de nombreux produits alimentaires. Nous allons tenter ici de répertorier les applications possibles à partir de manuels technologiques alimentaires. Les informations de base nous ont été fournies par l’entreprise SCORA, productrice de ces sels et qui nous indique que certains de ses clients en font les usages qui vont suivre. Les autres sources nous proviennent de sites internet et d’ouvrages spécialisés en technologie alimentaire et additifs. Il faut donc savoir que ce qui va suivre est une énumération non exhaustive d’applications possibles des trois sels de ce projet. Il s’agit ici de décrire plus en détail ces applications afin de comprendre les rôles que peuvent jouer ces sels, que ce soit en tant qu’additif ou qu’auxiliaire technologique. 1. Applications dans l’agro-alimentaire (5) (6). Remarque : les chiffres entre parenthèses au coté des titres renvoient aux annexes en fin de partie. a. Utilisations en tant qu’additifs alimentaires. Les additifs alimentaires, définis précédemment, sont utilisés pour différentes applications. Nous allons présenter certaines de ces applications où les trois sels de calcium et magnésium étudiés sont retrouvés. Ø Le fleurage des saucissons (1) (2) (3) Définition : Le fleurage ou talcage est l’opération qui consiste à enrober les saucissons d’un mélange de couleur blanche afin d’en améliorer l’aspect extérieur. Il est intéressant de procéder au fleurage des saucissons lorsque ceux-ci ont une fleur naturelle insuffisante, irrégulière ou absente due à un séchage trop rapide, à une absence d’ensemencement de fleur ou à un lavage des saucissons rendu nécessaire par la présence de fleurs naturelles vertes, noires ou marrons. La fleur est l’ensemble des microorganismes qui se développent en surface des pièces de charcuterie. Chaque fleur apporte un arôme et un aspect caractéristique. Page 21/67 Applications Technique : Le fleurage des saucissons peut être effectué manuellement ou par des machines : - Lorsqu’il est effectué manuellement, les saucissons sont plongés dans un bac contenant les produits de fleurage puis retirés et secoués énergiquement pour éliminer tout excès de poudre. L’ensemble des agents de fleurage est utilisable pour cette technique. - Précédé du brossage des saucissons, le fleurage en machine s’effectue soit par projection du mélange d’agents fleurant par air comprimé au travers de buses, soit par projection de la poudre en suspension dans l’air à l’aide de palettes. Il est important d’éviter la diffusion des spores de moisissures et des poudres de fleurage dans l’environnement. Pour cela, les machines sont généralement équipées de systèmes de dépoussiérage qui créent, au sein de la machine, une légère dépression. Les poudres utilisées en machine doivent être adaptées au matériel. Ainsi, tous les agents de fleurage ne sont pas recommandés. Substances autorisées : Différentes substances sont autorisées pour le fleurage : Ø la farine de riz ou de blé Ø Les silicates : les kaolins Ø les silicates de magnésium (talcs) Ø les sulfates de chaux Ø les carbonates de chaux ou carbonates de calcium Ø les carbonates de magnésium Néanmoins, elles sont toutes caractérisées par des propriétés différentes : - leur couleur (indice de blanc) - leur densité qui doit être importante - Leur coulabilité : l’écoulement doit être favorisé - leur foisonnement, c’est à dire leur dispersibilité dans l’air - Leur sensibilité aux variations d’humidité : elles doivent être peu sensibles - leur adhérence sur le produit Les substances de fleurage doivent couvrir uniformément la surface du produit, avoir une bonne adhérence dans le temps, être de couleur blanche, éviter le développement des germes, éviter les transferts de vapeur d’eau. Page 22/67 Applications Caractéristiques de différentes poudres de fleurage 1 Crème/jaune Carbonate de chaux Blanche Carbonate de magnésium Blanche Faible Très faible Elevée Très faible Ecoulement Très bon Bon Mauvais Moyen Dispersibilité dans l’air Assez forte Forte Faible Très forte Mottabilité - - Possible - Adhérence Moyenne Bonne Mauvaise Faible Comportement lors de variations humidité Aucune réaction Absorbent variations humidité Aucune réaction Aucune réaction Risques pour la santé Allergies possibles Faibles Aucun risque Aucun risque Produits Farine de riz Kaolin Couleur Blanche Densité Les carbonates de chaux sont intéressants par leur couleur blanche mais également par leur prix attractif. Néanmoins, ils adhèrent difficilement au produit et ils ont tendance à motter, ce qui rend difficile leur utilisation en machine. Cette dernière est tout de même possible si les carbonates sont en mélange avec des argiles. Toutefois, ils sont davantage utilisés en traitement manuel en association avec la farine de riz et le talc. Les carbonates de magnésium ayant la densité la plus faible se caractérisent par une très grande dispersibilité dans l’air. Ils peuvent donc être à l’origine de poussières importantes et gênantes lors de traitement manuel et mécanique. Ils peuvent être utilisés en mélange comme agent fluidisant. Ø Affermissant. Définition : Un affermissant permet de rendre ou de garder les tissus des fruits et des légumes fermes ou croquants ainsi que de former ou raffermir un gel par interactions avec des gélifiants. Substances autorisées : On trouve ces substances affermissantes parmi certains agents acidifiants tel que le carbonate de magnésium (E504), l’acide citrique (E330), le sulfate d’aluminium (E520) Page 23/67 Applications Ø Les poudres à lever. Définition : Les poudres à lever sont des substances ou combinaisons de substances qui libèrent des gaz et de ce fait accroissent le volume de la pâte. Substances autorisées : De nombreux additifs sont autorisés en tans que poudre à lever: Additifs Numéro CEE Acide citrique E330 Citrate de sodium E331 Citrate de potassium E332 Acide tartrique E334 Tartrate de sodium E335 Tartrate de potassium E336 Tartrate double de sodium et potassium E337 Orthphosphate de sodium E339 Orthophsphate calcique E341 Pyrophosphate acide de sodium E450 Carbonate de sodium E500i Carbonate acide de sodium E500ii Carbonate de potassium E501i Carbonate acide de potassium E501ii Carbonate d’ammonium E503i Carbonate acide d’ammonium E503ii Phosphate alumino sodique E541 Glucodelalacone E575 Néanmoins, certains industriels utilisent d’autres produits non autorisés en France pour cette fonction. Il s’agit notamment du carbonate de magnésium. Nous pouvons retrouver ce sel de calcium dans les gaufrettes fourrées des entreprises Panier et Choquita. Page 24/67 Applications Ø Les sels pour fromagerie (4). Lors du salage des fromages, le chlorure de sodium est d’ordinaire utilisé. Mais celuici, lorsqu’il est destiné à la maturation des fromages, peut être additionné à certaines substances salines telles que le carbonate de calcium, le carbonate de magnésium ou leur mélange dans une proportion ne dépassant pas 4% dont 2% maximum de carbonate de magnésium. Ces deux sels ne sont pas recommandés pour les fromages à pâtes molles car ils tamponnent trop les croûtes qui deviennent trop fermes. Ø Les colorants (1). Définition : Un colorant est une substance d’une couleur particulière qui se fixe au produit afin d’en améliorer les propriétés sensorielles. Substances autorisées : Que ce soit pour les enveloppes des produits de la charcuterie, les confiseries, les fruits confits, les glaces, les levures, les sirops ou les croûtes de fromages, l’utilisation de colorants est habituelle. On distingue différentes catégories de colorants. Il existe : - les colorants naturels dont l’infinie variété provient tant du règne végétal que du règne animal. On y trouve les familles des caroténoïdes, des chlorophylles, mais également la cochenille et le caramel. - les colorants de synthèse dont la formule peut correspondre à un colorant naturel (caroténoïdes) ou non (le jaune orangé S). - la famille des pigments, qui, contrairement aux colorants, sont des poudres insolubles. Le carbonate de calcium, caractérisé par sa couleur blanche appartient à cette famille. Il est utilisé pour les enveloppes de charcuterie, les croûtes de fromage, les pastillages et la confiserie. Selon la réglementation, il existe deux classes de colorants : - les colorants uniquement autorisés pour les enveloppes. Le carbonate de calcium appartient à la classe des colorants uniquement utilisés pour les enveloppes - les colorants de masse qui ne sont pas forcément naturels et ne sont pas uniquement utilisés pour colorer les enveloppes. Page 25/67 Applications Colorants et pigments autorisés pour la coloration des enveloppes seulement Nom usuel Numéro CEE Couleur Tartrazine E102 JAUNE Jaune de quinoléine E104 JAUNE Jaune orangé S E110 ORANGE Azorubine E122 ROUGE Rouge cochenille A E124 ROUGE Erythrosine E127 ROUGE Bleu patenté E131 BLEU Vert acide brillant BS E142 VERT Complexes cuivriques des chlorophylles E141 VERT Noir brillant BN E151 NOIR Carbonate de calcium E170 BLANC Bioxyde de titane E171 BLANC Oxyde et hydroxyde de fer E172 NOIR Aluminium E173 Argent E174 Or E175 Applications: La coloration des enveloppes des produits de charcuterie. Ces enveloppes sont généralement colorées par des colorants de synthèse tels que la tartrazine ou le jaune orangé S. Les saucisses sont plongées dans un bain d’eau colorée à 70/80°c pendant 10 minutes, puis elles sont douchées à l’eau froide après leur sortie. Les colorants se fixent d’autant plus que le bain est plus chaud, plus acide et plus salé. La concentration des colorants est variable, de 2 à 5 gr de colorant pur pour 10l, car ils peuvent être mélangés à différentes substances comme le sel ou le sucre. La réglementation ne tolère qu’une très légère diffusion du colorant dans la masse. Mais la technique décrite si dessus est délicate car les colorants pénètrent facilement dans la masse notamment lorsque la saucisse est riche en collagène et colloïdes à fort pouvoir absorbant. Cette technique peut être évitée par l’utilisation de boyaux pré-colorés. Page 26/67 Applications Ø Agent de charge. Définition : Un agent de charge est une substance qui accroît le volume d’une denrée alimentaire sans pour autant augmenter de manière significative sa valeur énergétique. (Source : « Additifs alimentaires et auxiliaires technologiques » MANFRED et NICOLE MOLL- 2ème Edition-DONOD) Exemple d’utilisation : Le carbonate de calcium utilisé dans la gomme de base des chewing-gums. Le chewing-gum est constitué de deux phases : Ø une phase insoluble dans l’eau et surtout dans la salive, c’est la gomme de base, à laquelle sont incorporés Ø les autres constituants solubles : sucre glace, sirop de glucose (ou sorbitol pour les chewing-gums sans sucre), arômes, colorants. Le chewing-gum est constitué de 20% de gomme de base ; 20% de sirop : 18% de sirop + 1% d’arômes + 1% de colorants ; 60% de sucre glace. La gomme de base sert à fixer les arômes et les colorants, elle contient une multitude de composés différents : résines d’arbres, polymères, texturants,… Le sirop apporte la souplesse et la plasticité à la gomme de base. La matière première pour cette recette c’est donc la gomme de base : un mélange de résines naturelles, de caoutchouc synthétique, de cire, de graisses et d’émulsifiants. La pâte de gomme est chauffée et malaxée. C’est là que les additifs entrent en scène : colorants, édulcorants, arômes et autres substances technologiques. Dans la confection d’un chewing-gum, il y trois secrets fondamentaux très jalousement gardés par les alchimistes fabricants : la composition de la gomme de base, celle des arômes, et le procédé d’enrobage des dragées. Cependant, l’on sait d’après un fabricant de chewinggum (Hollywood), que le carbonate de calcium représente 30 à 40% de la composition de la gomme de base pou ses chewing-gums, il y agit comme agent de charge. Page 27/67 Applications Ø Enrichissement en magnésium et calcium. Cette partie sera davantage développée dans le sous projet traitant de ce sujet Définition : De nombreuses substances dont certains additifs permettent une supplémentation, un enrichissement nutritionnel. Elles peuvent appartenir à la famille des vitamines, des oligoéléments, des minéraux, des acides aminés… Cette supplémentation permet soit d’enrichir un produit pauvre en un élément nutritionnel ou un produit naturellement riche mais dont les traitements ont détruit une partie de cet élément, soit de pallier les carences d’individus dont certains apports liés à l’alimentation sont déficitaires. Les produits pouvant être enrichis sont nombreux. Nous pouvons constater un enrichissement : Ø des compléments alimentaires qui sont destinés à être ingéré en complément de l'alimentation afin de pallier les insuffisances Ø des produits diététiques qui sont des aliments enrichis ou appauvris en certains éléments qui correspondent à un régime spécifique ou à des carences nutritionnelles Ø des aliments plus communs tels que les eaux minérales, les jus de fruits, les céréales, les biscuits, les produits laitiers… Substances autorisées : Selon les domaines d’applications, les substances autorisées sont différentes. Par exemple, pour la nutrition infantile, une liste de produits bien précise est autorisée. Toutefois, pour les compléments alimentaires, par exemples, d’autres substances peuvent être utilisées. Quelques-uns un des principaux éléments de supplémentation autorisés sont les suivants : Vitamines : Ø esters de vitamine A Ø vitamine D3 Ø acide ascorbique (vitamine C) Ø acide folique Ø riboflavine (vitamine B2)… Minéraux: Ø Phosphate calcique, sodique Ø Chlorure de sodium Ø Carbonate de calcium Ø Sels de magnésium… Oligo-éléments : Ø Sels de fer Ø Sels d’iode Ø Sels de cuivre Ø Sels de zinc… Le carbonate de calcium, le carbonate de magnésium et l’oxyde de magnésium sont donc utilisés pour la supplémentation nutritionnelle en calcium et magnésium. Page 28/67 Applications b. Utilisations en tant qu’auxiliaires technologiques. Nous avons vu la définition d’un auxiliaire technologique dans les parties précédentes, il faut noter que dans cette liste non exhaustive des diverses applications des sels étudiés, que les exemples que nous allons citer sont à la fois des auxiliaires technologiques mais peuvent aussi être des additifs. Contrairement à ce qui vient d’être cité (I.1), où l’utilisation était exclusivement en tant qu’additif alimentaire. Ø Anti-agglomérant/Anti-mottant. Définition : Il s’agit d’additifs qui, dans une denrée, limitent l’agglutination des particules. Certains de ces additifs sont également autorisés comme auxiliaires technologiques. (Source : « Additifs alimentaires et auxiliaires technologiques » MANFRED et NICOLE MOLL- 2ème Edition-DONOD) Produits autorisés : Ø carbonate de calcium (E170) Ø phosphate tricalcique (E341) Ø carbonate acide de sodium (E500) Ø carbonate acide de potassium (E501) Ø carbonate de magnésium (E504) Ø oxyde de magnésium (E530) Ø ferrocyanure de sodium (E535) Ø ferrocyanure de potassium (E538) Ø hexacyannomanganate de fer (E537) Ø dérivés de la silice oxyde de silicium et silice colloïdale (E551) Ø silicate de sodium et d’aluminium (E554) Les doses d’emploi varient suivant les additifs. Page 29/67 Applications Utilisations : Lors du pressage des aliments composés, le rendement de presse est souvent médiocre et la cohésion des agglomérés parfois aléatoire. Le fabricant peut alors ajouter à la préparation des agents liants pour augmenter la cohésion des agglomérés. Il faut avant tout faire une distinction entre pouvoir lubrifiant et pouvoir liant : un lubrifiant facilite le glissement des particules entre elles alors que le liant tend plutôt à cimenter les particules, donc à favoriser la cohésion. En pratique le terme « liant » couvre ces deux aspects parfois opposés. Si l’action lubrifiante de l’additif s’exerce en dehors du pressage, dans un produit pulvérulent ou granulaire, on parle alors d’anti-mottant. Dans certains cas, il sera possible de parler d’agglomérant lorsque l’additif tend à cimenter les particules en l’absence de pression externe. D’une manière générale, ces produits seront définis comme des additifs particuliers, généralement dépourvus de valeur nutritionnelle, incorporés à des doses relativement faibles dans les aliments dans le seul but de favoriser l’écoulement des aliments, soit au contraire de favoriser leur mise en forme : Additif favorisant L’écoulement La prise en masse Durant la mise en forme LUBRIFIANT LIANT En dehors de la mise en forme ANTI-MOTTANT AGGLOMERANT Etant donné ces propriétés, on les retrouvera la plupart du temps dans les denrées en poudre, contenant des particules de petite taille susceptibles de s’agglutiner et de prendre en masse, ou encore dans des denrées dont l’écoulement doit être facilité : Ø sel de table Ø sel destiné au salage des fromages Ø préparations en poudre pour boissons rafraîchissantes sans alcool Ø bouillons et potages destinés aux distributeurs Ø épices Ø denrées alimentaires déshydratées en poudre Ø sucre en poudre Ø sucre vanillé Ø préparations laitières Ø farines Ø etc. Page 30/67 Applications Ø Agent d’enrobage et de glisse. Définition : Les agents d’enrobage (y compris agents de glisse) sont des additifs ou auxiliaires technologiques, qui appliquées à la surface d’une denrée alimentaire, lui confèrent un aspect brillant ou constituent une couche protectrice. (Source : « Additifs alimentaires et auxiliaires technologiques » MANFRED et NICOLE MOLL- 2ème Edition-DONOD) Ces agents figurent également sous d’autres noms : lubrifiants, agents de démoulages, de décollage, d’anti-adhérence. L’emploi de ces substances est admis sans préjudice de réglementation relative aux matériaux destinés à entrer en contact avec les aliments et qui s’applique aux revêtements anti-adhérents d’ustensiles de cuisine. Utilisations : Le but des agents de glissement est d’éviter l’adhérence de l’aliment en cours de préparation avec le support. A titre d’exemple, on peut citer : les sucres cuits et les moules, la pâte à pain/biscuit avec la tôle, etc. Ce sont donc des substances qui évitent l’adhésion entre l’aliment et son support. Le mécanisme de la production à des cadences élevées confère à l’opération de démoulage une grande importance, car s’il ne se produit pas dans les conditions voulues, c’est la ligne entière qui se trouve stoppé. Ainsi le démoulage doit-il être déterminé comme une opération déterminante du processus. Produits utilisés : Le produit utilisé doit être choisi en fonction des surfaces et des conditions physiques auxquelles elles sont soumises, et celles des surfaces mécaniques (tapis, grille, moule) ou de pierre (marbre et confiserie), l’agent de démoulage doit être exactement adapté à chaque cas particulier et cela en fonction de l ‘expérience, sans qu’il soit possible de se référer à quelque loi. C’est pourquoi, dans la liste qui va suivre, même si l’on ne mentionne pas les sels étudiés dans notre cas, il s’y trouve des substances souvent employées dans le même but que ces derniers pour d’autres applications (silice, talc, amidon, esters d’acides gras… ), et donc il est probable que certains industriels trouvent commode pour leur process d’utiliser du carbonate de calcium, de magnésium ou de l’oxyde de magnésium comme agent anti-adhérent. C’est d’ailleurs suite à une information de ce type fournie par une entreprise productrice de ses sels que nous avons choisi de développer cette application. Page 31/67 Applications Les substances suivantes peuvent être utilisées seules ou en mélange : Ø cire de carnauba (E903) Ø cire d’abeille blanche (E901i) et jaune (E901ii), Ø cires micro cristallines raffinées (E907), Ø cire de son de riz (E908), Ø cire de candolilla (E902), Ø palmitate de cétyle (blanc de baleine) (E004), Ø esters glycériques des acides gras de C6 à C12 et du glycérol (aérosols), Ø esters des acides gras et alcools gras obtenus à partir de corps gras alimentaires (aérosols), Ø huiles et corps gras alimentaires, Ø amidon, fécule (riz, mais, arrow-root), Ø paraffine (qualité Codex pharmaceutique) (E905), Ø vaseline, Ø silice Ø talc (silicate de magnésium) (1g/kg) (E553b), Ø gypse (sulfate de calcium), Ø sucroglycérides (dose maximale 2%) (E474) Ø lécithines (aérosols) (E322) Tous ces produits doivent être conformes à la réglementation, être neutres sur le plan de la flaveur et posséder une bonne conductibilité thermique. Les lubrifiants des machines sont interdits comme agents de glissement. Ø Correcteur d’acidité, de pH et désacidifiant (7) (8) (9). Définition : Un correcteur d’acidité est une substance qui modifie ou limite l’acidité ou l’alcalinité d’une denrée alimentaire. Ils sont aussi appelés agent neutralisant ou modificateurs de pH, ils sont utilisés pour désacidifier les crèmes pour fromagerie et beurrerie (carbonate de calcium, bicarbonate de sodium, chaux, magnésie, soude) Les acidifiants appartiennent aux modificateurs de pH sont des composés qui augmentent l’acidité d’une denrée et/ou lui donnent un goût acide. Ils ont un pouvoir acidulant, émulsifiant, stabilisant et renforcent l’action des agents conservateurs. Page 32/67 Applications Produits utilisés : Les correcteurs d’acidité cités dans : « Additifs alimentaires et auxiliaires technologiques » MANFRED et NICOLE MOLL- 2ème Edition-DONOD) sont : Ø lactate de sodium (E325) Ø lactate de potassium (E326) Ø lactate de calcium (E327) Ø citrate de sodium (E331) Ø citrate de potassium (E332) Ø citrate de calcium (E333) Ø tartrate de sodium (E335) Ø tartrate de potassium (E336) Ø tartrate double de sodium et de potassium (E337) Ø malate de sodium et malate acide de sodium (E350i et ii) Ø carbonate de sodium et carbonate acide de sodium (E500 i et ii) Ø carbonate de potassium et carbonate acide de potassium (E501 i et ii) Ø carbonate d’ammonium et carbonate acide d’ammonium (E503i et ii) Ø carbonate de magnésium (E504) Ø carbonate de calcium (E170i) Ø carbonate acide de calcium (E170ii) Ø chlorure de calcium (E509) En ce qui concerne les acidifiants on note les produits cités ci-dessus plus ceux qui suivent : -acide acétique (E260) -acide lactique (E270) -acide malique (E296) -acide fumarique (E297) -lactate de sodium (E325) -lactate de potassium (E326) -lactate de calcium (E327) -acide orthophosphorique (E338) -malate de potassium (E351 et E351i) -malate acide de potassium (E351ii) -malate de calcium (E352 et E352i) -malate acide de calcium (E352ii) -acide métatartrique (E353) -soude (E324) -chaux (E526) -magnésie (E528) -glucono delta lactone (E575) -lyzozyme (E1105) Page 33/67 Applications Principales applications: Les acidifiants ont de nombreuses et variables applications suivant les différentes catégories aliments et de boissons : conservation des jus de fruits, marmelades, crèmes desserts aromatisées de longue conservation, beurres, margarines, produits de charcuterie et salaison, conserves de viande, crevettes, sauces condimentaires, fromages fondus, nectars, boissons sans alcool, etc. Les régulateurs de pH ont eux aussi, de très nombreuses applications, citons par exemple : Ø La glucono delta lactone en tant qu’auxiliaire technologique est autorisée pour la pré acidification du lait lors de la préparation du caillé en fromagerie, à la dose maximale 1,5g/L de lait. Ø L’anhydride carbonique (dioxyde de carbone) additionné au lait destiné à la fromagerie afin de régulariser son pH avant emprésurage est autorisé sous certaines conditions (réduction du pH à une valeur non inférieure à 6,4 ; maintient de l’ensemencement par les levains lactiques avant emprésurage.) Ø Les acidifiants suivants sont autorisés dans les cidres et poirés : carbonate de calcium, acide malique, acide citrique, divers : chlorure de calcium. Ø Les acidifiants pour le vin sont : l’acide citrique et l’acide tartrique ; et les désacidifiants sont : le tartrate neutre de potassium, le carbonate acide de potassium et la carbonate de calcium. Ø Les composés minéraux autorisés dans la fabrication de sucre blanc cristallisé et le sucre mi-blanc sont : le chlorure de magnésium ; la chaux ; l’anhydride carbonique ; l’hydroxyde de sodium ; les carbonates alcalins ; l’acide sulfurique en solution aqueuse. Exemples d’applications : Suite à une brève enquête auprès d’industriels et dans certains produits, il semble que le carbonate de calcium soit très employé en tant que modificateur de pH. Nous décrirons donc cette application dans deux produits : la crème ; le beurre ; le vin. Le vin But : Si l’on craint qu’une vendange aboutisse à un vin plus acide que sa moyenne habituelle, on pratique sur le mout une désacidification ou neutralisation en jouant sur les équilibres entre Page 34/67 Applications acides et bases qui y sont présents. L’objectif essentiel est avant tout d’ordre organoleptique. Il s’agit en effet de modifier la valeur du pH du vin, et donc la concentration en ion hydrogène, responsable de la saveur acide en bouche. Nous l’avons dit, les seuls désacidifiants chimiques autorisés par la loi sont le bicarbonate de potassium et le carbonate de calcium. Utilisation du carbonate de calcium pour remonter le pH du vin : Soit par exemple 40 l de jus obtenu au pressurage de 60 kg de raisins. L’acidité nous donne à la lecture une acidité de 10g/l. L’acidité devrait être de 7,5g/l. Il faut avoir que 1g de carbonate de calcium ajouté par litre de mout diminue l’acidité totale de 1,5g/l. Calcul pour notre exemple : 10,5-7,5g=2,5g de diminution souhaitée. On calcule : (1g de carbonate de calcium *2,5g de diminution)/1,5 (taux de diminution)=1,65g de carbonate de calcium à ajouter par litre de mout. Soit, pour nos 40 litres : 40*1,65=66g. Afin de conserver l’éventail des acides présents il est conseillé de ne faire agir le carbonate de calcium que sur une partie du vin que l’on désacidifie totalement. Si l’on opère sur la totalité du mout, le carbonate de calcium agit sélectivement sur les acides (tartrique d’abord, puis oxalique, ensuite citrique malique, lactique enfin), ne restent plus dans le vin que certains de ces acides. La palette des acides présents dans le vin est appauvrie, les goûts aussi. La neutralisation se pratique juste avant le débourbage. L’on prend un récipient dans lequel on introduit le volume de mout à désacidifier. On saupoudre finement la surface avec le carbonate de calcium. Une légère mousse se forme. L’on remue l’ensemble du liquide, une abondante mousse monte alors dans le récipient et retombe après quelques minutes. Le carbonate de calcium réagit avec les acides du vin, du dioxyde de carbone se dégage pendant que les tartrates, citrates, malates de calcium précipitent. Après un certain temps, lorsque on n’entend plus le son du dégazement, on brasse à nouveau le liquide pour qu’acides et carbonates tombés dans le fond du récipient soit à nouveau mis en contact. De la mousse se forme à nouveau. On répète cette opération quelques fois jusqu’à ce qu’aucun pétillement ne se fasse entendre. On attend encore un quart d’heure que tout soit précipité et soutire le mout sans le lait crayeux du fond. Le mout soutiré est assemblé au reste du jus et mis à débourbé. Page 35/67 Applications En beurrerie industrielle : But : Lorsque l’usine ramasse le lait, la crème peut être envoyée au pasteurisateur, immédiatement après l’écrémage. Par contre, si l’usine ramasse des crèmes fermières, il faut nécessairement leur faire subir, au préalable, une préparation leur permettent de supporter la pasteurisation sans inconvénient. L’opération essentielle consiste en une désacidification. Une crème trop acide est épaisse et coagule dans le pasteurisateur en provoquant du gratinage générateur de goût de cuit. En outre, l’acidité entrave le développement des ferments lactiques sélectionnés ajoutés après la pasteurisation, et favorise l’apparition de certaines altérations du beurre, en particulier le goût de rance. A coté de l’amélioration de la stabilité à chaud, la désacidification permet donc de réaliser les objectifs suivants : -élévation du pH à un niveau supérieur à 5,0, ce qui permet le développement des ferments lactiques et aromatisants introduits après la pasteurisation ; -atténuation de mauvaises odeurs ou de mauvais goûts (aigres, acides) ; -diminution des risques d’oxydation de la matière grasse, qui peut se produire à as pH, en cours de chauffage. Par contre, la désacidification chimique présente certains inconvénients : -lorsque l’on remonte à un pH trop élevé, supérieur à 6,5, on favorise les espèces bactériennes alcalinisantes ou protéolytiques pouvant donner un mauvais goût. La présence de substances tampons en quantités importantes freine en même temps la ré acidification par les ferments lactiques ; -le contact brutal et à chaud d’une base avec les glycérides peut déclencher localement une réaction de saponification avec libération de glycérol et de savons à goût caractéristique ; -on introduit dans la crème des substances étrangères qui amènent, soit des impuretés chimiques, soit des produits de dégradations variés et dont l’effet est assez mal connu. Agents de désacidification : Les agents utilisés sont des produits basiques qui neutralisent les substances acides présentes dans la crème. Page 36/67 Applications La crème doit être propre à la consommation humaine, donc en bon état. La crème désacidifiée doit ensuite être pasteurisée. Les agents neutralisants autorisés sont les suivants : le carbonate de calcium, chaux, la magnésie, le mélange de chlorure de calcium et de soude, et enfin la soude. Tous ces produits doivent avoir la pureté Codex. On distingue les neutralisant à base de sodium (soude) de ceux à base de magnésium et de calcium (carbonate de calcium), qui ne donnent pas de mousse, ont une action graduelle et limitée et ne risquent pas de provoquer de mauvais goût. Mais ils sont peu solubles, réagissent lentement et donnent des crèmes visqueuses. En outre, les produits à base de magnésie sont assez coûteux. Technique de désacidification : La désacidification doit être réalisée avec suffisamment de précision pour obtenir le pH ou l’acidité souhaitée. Selon les cas, on peut rechercher soit une désacidification légère jusqu’à un pH de 5,2 à 6,0, soit une désacidification poussée avec un pH de 6,0 à 6,5. La désacidification doit être suffisamment rapide, d’une durée inférieure à 30 mn, pour éviter qu’une fermentation lactique ait le temps de se développer. Le poids de neutralisant dépend du neutralisant choisi pour neutraliser l’acidité due à l’acide lactique ; de la teneur en matière grasse de la crème ; de l’acidité initiale de la crème et de l’acidité finale souhaitée. Ø Usinage des grains de riz étuvé. Définition : Selon l’arrêté du 23 février 1995 relatif à l’emploi de divers auxiliaires technologiques en alimentation humaine-Art.2, l’emploi de carbonate de calcium comme auxiliaire technologique est autorisé pour l’usinage des grains de riz étuvés. But : Le carbonate de calcium s’utilise pour les riz Cargo Indica ou U.S.A étuvés et les Cargo parfumés. L’objectif est double : -faciliter l’usinage -absence d’amas de farine dans le produit fini. Page 37/67 Applications Ces riz étant très « gras » (conditionnement en ingraissable), si l’usinage se fait sans apport de carbonate de calcium, la farine se prend en masse (cela rejoint donc l’effet antiagglomérant du carbonate de calcium) et cela donne des amas de farine dans le produit fini, mais aussi une obturation rapide des conduits de la rizerie. Ces phénomènes sont d’autant plus nets que la température est élevée. Le carbonate de calcium absorbe la fraction grasse t celle-ci ne peut plus aussi facilement servir de point de départ à une agrégation d’où une plus grande facilité d’usinage et la quasi disparition des amas de farine dans le produit. Addition du carbonate de calcium : L’addition du carbonate de calcium se passe juste avant l’entrée dans les deuxième et troisième machines à blanchir (SATAKE ou BUHLER). Carbonate de calcium Carbonate de calcium Cargo Riz blanchi Première machine Deuxième machine Troisième machine L’addition se fait par un petit distributeur dont on peut régler le débit en fonction du débit du riz. 100 kg de carbonate de calcium pour 40T de riz cargo. Ø Clarification du sucre (10) (11). En sucrerie des betteraves, une des étapes de préparation du sucre est l'épuration du jus sucré extrait des betteraves. On purifie le jus sucré, pour éliminer les impuretés qui y sont contenues. On l’additionne de lait de chaux qui précipite une partie des impuretés en formant avec elles des sels insolubles dans l’eau. On ajoute ensuite du gaz carbonique, on obtient un précipité de carbonate de chaux (CaCO3), éliminé par filtration, qui entraîne la plupart des impuretés. Le jus est alors tamisé dans des filtres presse qui retiennent ces impuretés et libèrent le jus clair. Après deux cycles successifs, on obtient un jus épuré de ces écumes de filtration. Avant tout, il faut préparer du lait de chaux. C’est là qu’intervient le carbonate de calcium, car il constitue la pierre à chaux utilisée pour la fabrication de la chaux : CaCO3 (pierre à chaux) + Energie CaO (Chaux) + CO2 Page 38/67 Applications 2. Applications non alimentaires. Nous avons décidé de ne pas nous étendre sur cet aspect des utilisations possibles des trois sels car nous avons préféré nous focaliser sur l’agro-alimentaire où les applications sont déjà très diverses. Ainsi, nous ne ferons qu’énumérer quelques utilisations possibles hors alimentaire. Ces sels de calcium et de magnésium peuvent aussi bien être utilisés en pharmacie, cosmétologie, sidérurgie, sel de voirie (comme anti-mottant)… 3. Conclusion Récapitulatif des différentes applications dans l’agro-alimentaire du carbonate de calcium, magnésium et oxyde de magnésium. Application Carbonate de calcium Carbonate de magnésium Oxyde de magnésium Agent de fleurage des saucissons Autorisé autorisé Non utilisé Sels pour fromagerie autorisé autorisé Non autorisé Colorant autorisé Non autorisé Non autorisé Poudre à lever Non autorisé mais utilisé Non autorisé Non autorisé Affermissant Non autorisé autorisé Non autorisé Agent de charge autorisé Non autorisé Non autorisé Anti-mottant autorisé autorisé autorisé Agent d’enrobage Non autorisé mais utilisé Non autorisé mais utilisé Non autorisé mais utilisé Correcteur d’acidité autorisé autorisé autorisé Usinage des grains de riz étuvés autorisé Non autorisé Non autorisé Enrichissement en minéraux autorisé autorisé autorisé Clarification du sucre autorisé Non autorisé autorisé Page 39/67 Applications Dans ce tableau, on répertorie toutes les applications citées auparavant, on en retire que les sels étudiés sont la plupart du temps autorisés pour les applications citées, c’est à dire que dans les ouvrages étudiés, ils figurent dans la liste des additifs pouvant être employés pour la fonction en question. D’autres, sont dits « non autorisés », c’est à dire qu’ils ne figurent pas dans ces listes. On voit donc que ces sels sont susceptibles d’avoir diverses applications alimentaires, en particulier le carbonate de calcium. Mais il faut savoir que si leur utilisation est permise dans ce que nous venons de voir, ce n’est pas pour autant qu’ils seront employés en priorité. En effet, si les applications sont citées dans la bibliographie, elles sont peu retrouvées en pratique (soit car rien n’est indiqué sur le produit, soit car c’est la plupart du temps un autre additif qui y figure). De plus, il ne faut pas oublier que les sels étudiés peuvent avoir plusieurs formes physique, chimique, de pureté,… et par conséquent, différentes caractéristiques techniques. L’utilisation d’un sel peut aussi prendre en compte ces critères, qui sont la plupart du temps liés au prix et à la praticité d’utilisation. Ces applications sont donc des applications probables, mais des études pratiques préalables devront être effectuées, afin de savoir si ces sels sont effectivement efficaces dans les applications citées (problème économique, techniques, habitudes des utilisateurs… ). Page 40/67 Qualité IV. QUALITE. 1. Contrôles de la qualité microbiologique. Un micro-organisme a besoin pour se développer d’eau, de substrats énergétiques, d’acides aminés, de facteurs de croissances … Les produits Scora sont des sels minéraux, ils ne contiennent pas ces éléments indispensables au développement d’un micro-organisme et ne sont donc pas propices à leur croissance. Cependant des analyses microbiologiques sont tout de même réalisées. a. Pourquoi réaliser des analyses microbiologiques sur des sels minéraux ? Ce n’est pas parce que les micro-organismes ne peuvent pas se développer dans les sels minéraux qu’ils ne peuvent pas y survivre. En effet, certains micro-organismes ont la capacité de survivre dans des conditions défavorables en adoptant des formes de survie. Ainsi, les levures, les moisissures et certaines bactéries ont la capacité de sporuler. Dès que les conditions extérieures redeviennent propices au développement microbien ou si un courant d’air survient, les spores sont dispersées dans l’atmosphère et peuvent coloniser un nouveau substrat. Or les sels minéraux sont des ingrédients qui vont être incorporé dans un aliment « complexe ». Ainsi, si le sel contient beaucoup de germes, il contaminera le produit. Si ce produit contient tous les éléments nécessaires au développement microbien, la qualité sanitaire ou physico-chimique du produit sera altérée. Les industriels veulent donc que leurs fournisseurs leur apportent la preuve de la qualité de leurs produits. On comprend aisément que la dissémination des spores puisse poser un problème aux industriels car: Ø elles sont aptes à envahir rapidement un substrat Ø elles sont capables de se propager facilement Ø elles survivent dans des conditions défavorables Remarque : lors du process de purification des sels, les conditions sont drastiques. Ainsi, même si le produit était contaminé avant d’être purifié, au final, la probabilité d’avoir une contamination est infime. Page 41/67 Qualité b. Les différents types de germes recherchés. Les contrôles bactériologiques réalisés ont pour but de s’assurer de l’absence de microorganismes dont la présence aurait des conséquences néfastes sur la qualité sanitaire et physico-chimique du produit. On distingue plusieurs catégories de micro-organismes à rechercher: Ø Numération de la flore totale. But: donner une idée globale du degré de contamination du produit. C’est une approche permettant de dénombrer la quantité totale de bactéries, moisissures et levures contenue dans le produit. ⇒ On peut alors calculer le nombre de germes / g de produit. Intérêt de cette analyse : Cet indicateur est utile dans le cas des produits frais car ils ne subissent aucunes étapes technologiques permettant de diminuer la charge microbienne (opérations telles que la stérilisation, pasteurisation, congélation … ). Dans le cas des autres produits, il n’est pas significatif. Ø Numération des germes indicateurs. But: indiquer le niveau d’hygiène de la fabrication du produit. La présence de ces germes suggère la présence de micro-organismes pathogènes dans le produit. C’est donc un indicateur de risque. Les bactéries pathogènes sont généralement rencontrées dans l’eau et ont presque toujours la même origine: le tube digestif de l’homme ou de l’animal. Elles sont en conséquence toujours accompagnées d’autres bactéries plus abondantes et plus fréquentes désignées sous le terme de bactéries test de contamination fécale. On les recherche en temps qu’indicateur de risque: il s’agit d’un indicateur de pollution dont l’apparition traduit une éventuelle présence de bactéries pathogènes. Intérêt : Il serait trop long de réaliser à chaque étape de fabrication une analyse des bactéries pathogènes, chaque type de bactérie recherchée nécessitant une analyse spécifique; par contre, une recherche des coliformes donne une idée globale de la contamination. Si à l’issue de la recherche des coliformes on a une concentration en bactérie indicatrice supérieure à la norme Page 42/67 Qualité fixée, on peut rechercher les bactéries pathogènes. Dans le cas contraire le risque de contamination est très faible: on le négligera. choix de l’indicateur : L’indicateur choisi doit répondre à quelques critères: Ø il doit toujours être présent quand les micro-organismes pathogènes sont eux même présent. Ø il doit apparaître en plus grand nombre que les germes pathogènes. Ø il doit avoir le même comportement que les germes pathogènes dans l’environnement naturel et au cours des procédés de traitement de l’eau. Ø il doit être mis en évidence par des techniques simples. La plupart des entreprises utilisent comme indicateur les coliformes (ils appartiennent au groupe des entérobactéries). Ø Numération des germes d’altération. But: Ils constituent le facteur essentiel permettant de déterminer la durée de vie d’un produit. En effet leur présence en grande quantité conduit à une dégradation du produit. Le transport des aliments à longue distance et l’étalement de la consommation provoquent un temps de stockage prolongé; si ces conditions de stockage sont mal maîtrisées, elles deviennent propices au développement et à l’extension des germes d’altération. Cette flore indésirable est principalement composée des levures et des moisissures. intérêt de cette analyse dans les produits minéraux : Les détériorations dues à la présence de ces germes dans les aliments se chiffrent à plusieurs milliards de dollars par an dans le monde (tous produits confondus) : cela explique que de nombreuses études sont en cours pour réduire la population de ces germes dans les aliments. Or ces germes sont les plus aptes à sporuler, donc à survivre dans les sels minéraux. Il faut donc leur porter une attention particulière. Ø Recherche des bactéries pathogènes. But: empêcher les consommateurs d’être l’objet d’intoxication alimentaire. En effet, ces bactéries, rencontrées généralement dans l’eau, sont le plus souvent responsables de maladies infectieuses chez l’homme. Page 43/67 Qualité Nous ne détaillerons que la recherche d’E.Coli et des Salmonelles, tout en sachant qu’il en existe d’autres (telles que Listéria Monocytogenes ou Staphylococcus Aureus … ). E. Coli E Coli appartient au groupe des coliformes thermotolérants : ces bactéries peuvent se développer à 44°C alors que les autres coliformes ne se développent plus à cette température. Impact sur la santé : toxi-infections dues à E Coli Ces affections sont connues depuis très longtemps; elles sont secondaires à l'ingestion d'aliments contaminés par E Coli. Elles sont rares par rapport aux autres toxi-infections alimentaires (TIA). L'infection n'est pas due à la présence de la bactérie elle-même mais au fait qu'elle libère des facteurs pathogènes : les entérotoxines. Cette toxi-infection se traduit, après une incubation de 10-15 heures, par une apparition chez le patient des symptômes suivants: douleurs intestinales, nausées, diarrhées, vomissements et hyperthermie. La guérison survient en quelques jours les salmonelles Présentation : Ces bactéries sont des bacilles gram - non sporulées. On les trouve: dans les eaux. dans le tube digestif d'animaux et de l'homme dont elles peuvent être l'hôte. sur les végétaux qui sont contaminés par les déjections des animaux. Conséquences sur la santé La pathologie liée aux Salmonella peut se manifester sous 2 aspects: - les gastro entérites - les fièvres typhoides et paratyphoïdes Les premiers signes apparaissent de 12 à 24 heures après l'ingestion de l'aliment contaminé: on parle de période d'incubation. Les symptômes régressent spontanément et une thérapeutique symptomatique est en général suffisante. Les sujets immunodéprimés, les enfants et les vieillards peuvent en mourir; heureusement cette issue fatale est assez rare (elle correspond à une invasion généralisée des tissus par les Salmonelles). - les toxi-infections dues aux Salmonelles Les aliments les plus fréquemment à l'origine de ces accidents sont d'origine animale. Page 44/67 Qualité 2. Contrôles de la qualité physique et chimique. En ce qui concerne la qualité physique de ces sels, leur principale caractéristique est le diamètre des particules. Chaque entreprise établit ses limites de granulométrie et peut proposer à ses clients des produits de granulométrie différente en fonction de l’utilisation que les clients en font. Il existe d’autres critères physiques mesurables mais que les entreprises ne sont pas tenues de réaliser : Ø densité apparente Ø densité spécifique Ø surface spécifique Ø absorption d’huile Ø blancheur a. Caractéristiques chimiques des trois produits. CaCo3 (sur produit sec) Réaction du carbonate Réaction du calcium Réaction du Mg Baryum test Ins. A l'acide acétique Chlorures Sulfates Arsenic Calcium Fer Plomb Magnésium et métaux alcalins Sodium et potassium Métaux lourds Perte à la dessiccation Perte à la calcination MgO sur produit calciné Solubilité Unité % % ppm % ppm % ppm ppm % % ppm ppm % % % CaCo3 98.5 – 100.5 positif positif conf = 0.2 = 330 = 0.25 =4 = 200 = 1.5 = 0.05 = 20 =2 MgO MgCO3 positif positif positif = 1 500 =1 =3 = 1.5 = 500 = 10 = 0.05 = 700 = 0.3 =2 = 0.6 < 200 = 10 = 30 = 20 =8 98 – 100.5 =2 Entre 55 et 60 Entre 40 et 45 =1 Certaines entreprises établissent eux-mêmes leurs limites supérieures de concentration d’un élément. Ces limites sont inférieures à la loi et représentent un argument de vente. En effet, certaines entreprises mettent en avant la pureté de leurs produits. Cette pureté peut être appréciée grâce à la détermination des concentrations en d’autres éléments chimiques (considérés comme impureté). Les éléments chimiques concernés sont les suivants : Ø Mg, Al, Cu, Zn, Cr, Mn, Ba, Cd, Hg, fluorure Page 45/67 Qualité b. Intérêt de ces analyses. Chlorure, sulfate : Ces éléments ne sont pas dangereux en eux-mêmes, mais ils peuvent s’associer à d’autres ions pour donner des composés dangereux. Par exemple, le chlorure de fer en cas d’ingestion est irritant pour la peau et provoque des risques oculaires graves. Arsenic : L’arsenic est facilement absorbé par voie digestive (80%), respiratoire et cutanée. Il est transporté dans le sang et distribué rapidement aux divers organes. L’élimination de ce composé se fait par le rein (90% en 6 jours environ). Poils et cheveux sont une autre voie d’élimination. Il peut également s’accumuler dans l’organisme au niveau des os et de la peau. L’arsenic intervient sur l’organisme en modifiant de nombreux systèmes enzymatiques et en perturbant la synthèse de certaines protéines ou nucléoprotéines. L’ingestion d’une dose massive aiguë se traduit d’abord par de graves troubles digestifs. Les pertes digestives peuvent se compliquer d’une chute tensionnelle et d’un état de choc avec anurie. Dans les formes sur aiguës, la mort survient rapidement (12 à 48 heures) sans que d’autres symptômes puissent apparaître. En cas d’intoxication chronique, certains signes peuvent apparaître : Ø atteinte cutanée (dermite et plaie) Ø atteinte des muqueuses respiratoires Ø chute de cheveux L’arsenic peut également provoquer des cancers et fait partie du groupe 1 de l’Arc : - Cancer cutané par contact ou ingestion. - Cancer du poumon par inhalation avec synergie possible avec la cigarette. - Cancers du foie, vessie, prostate et rein par ingestion. Page 46/67 Qualité c. Techniques d’analyse. Ø Test baryum (méthode Pharmacopée Européenne) C’est un test visuel d’opalescence. Analyse effectuée uniquement pour le carbonate de calcium : on dissout le CaCO3 dans de l’acide acétique puis on ajoute à cette solution du sulfate de calcium. Après 15 min, la solution ne doit pas présenter une opalescence plus prononcée que la solution témoin (CaCO3 dans l’acide acétique + eau distillée). Ø Perte à la dessiccation (méthode Pharmacopée Européenne). On fait sécher 1g de produit dans une étuve à 200°C. La perte à la dessiccation se mesure par différence de masses. Ø Perte à la calcination (méthode Pharmacopée Européenne). On la détermine sur un échantillon de 1g calciné à 900°C Ø Réaction du carbonate (méthode Pharmacopée Européenne.). L’ajout d’acide acétique à une solution aqueuse de carbonate entraîne un dégagement gazeux. Le gaz est recueilli dans une solution d’hydroxyde de baryum et un précipité blanc doit se former. Par addition d’acide chlorhydrique, le précipité se dissout. Ø Dosage des éléments chimiques du tableau périodique. Afin de garantir un produit de grande pureté, certaines entreprises réalisent des analyses chimiques très poussées, avec une sensibilité très importante. Pour doser ces éléments, les principales méthodes sensibles utilisées sont l’absorption atomique (AA), l’émission de flamme (AE) et la torche à plasma (ICP). Il existe d’autres techniques que nous ne détaillerons pas ici car elles ont plus d’inconvénients (coût, sensibilité, praticité, reproductibilité, dosage d’éléments un par un, durée d’analyse… ). - Rappel. Un atome ne peut exister que dans des états d’énergie potentiels définis, qui dépendent de sa configuration électronique. Lorsqu’on porte à température élevée ou lorsqu’on irradie un atome avec une source lumineuse, on favorise le passage de l’un de ses électrons de l’état fondamental à l’état excité. Page 47/67 Qualité Cette propriété est utilisée pour les techniques suivantes : Ø l’absorption atomique Ø l’émission de flamme techniques différentes mais l’appareillage peut être le même Ø le couplage torche à plasma et spectrométrie de masse - AA. Principe général : Il peut se décomposer en plusieurs étapes : Ø Atomisation de l’échantillon grâce à une flamme portée à haute température Ø Excitation des atomes de l’élément à doser grâce à une lumière de longueur d’onde spécifique de l’élément à doser Ø Mesure de l’absorbance de la lumière par l’échantillon Appareillage : Le dispositif expérimental utilisé en absorption atomique se compose : Ø d'une source, la lampe à cathode creuse Ø d'un brûleur et un nébuliseur Ø d'un monochromateur Ø d'un détecteur relié à un amplificateur et un dispositif d'acquisition. * Le nébuliseur. L'échantillon à analyser doit être en solution. Celle-ci est aspirée au moyen d'un capillaire par le nébuliseur et à sa sortie, elle est pulvérisée en un aérosol constitué de fines gouttelettes. Cet aérosol pénètre dans la chambre de nébulisation dont le rôle est de faire éclater les gouttelettes et d'éliminer les plus grosses. Page 48/67 Qualité * La flamme – atomisation. L'aérosol pénètre ensuite dans le brûleur puis dans la flamme. Au bout d'un certain parcours, le solvant de la gouttelette est éliminé, il reste les sels ou particules solides qui sont alors fondus, vaporisés puis atomisés. La flamme air acétylène est la plus répandue et permet de réaliser le dosage de nombreux éléments. Sa température est de 2500°C environ. La flamme N2O/acétylène (protoxyde d'azote) est utilisée pour certains éléments qui forment des oxydes réfractaires particulièrement solides et ne sont pas atomisés par la flamme air/acétylène. * La lampe à cathode creuse. Elle a pour but d’émettre la raie de résonance du métal que l’on veut doser (une lampe par métal). Elle est constituée par une enveloppe de verre scellée et pourvue d'une fenêtre contenant une cathode creuse et une anode. La cathode est constituée de l'élément que l'on veut doser. Lorsqu'on applique une différence de potentiel de quelques centaines de volts entre les deux électrodes, une décharge s'établit. Le gaz rare contenue dans l’ampoule est alors ionisé et ces ions bombardent la cathode, arrachant des atomes à celle ci. Ces atomes deviennent libres et excités. La conséquence est l’émission d’une raie de résonance spécifique de l’élément à doser. * Le monochromateur et le détecteur. Le monochromateur reçoit le signal et mesure l’absorbance tandis que le détecteur est un photomultiplicateur d’électrons qui amplifie le signal. Mesure : On mesure l’énergie absorbée lors du passage des atomes de l’état fondamental à l’état excité. En effet l’excitation des atomes va provoquer la naissance de radiations lumineuses situées notamment dans le visible. L’intensité des radiations lumineuses émises est proportionnelle à la concentration de l’élément dans l’échantillon (loi de Beer-Lambert). Loi de Beer Lambert : A= abc A= log (lo/l) A= absorbance b = trajet optique a= coefficient d’absorption spécifique c= concentration lo = intensité initiale de la source lumineuse Page 49/67 Qualité L = intensité après absorption par les atomes Cependant en pratique, cette relation n'est pas toujours vérifiée. On n'obtient pas toujours une droite d'étalonnage. La gamme de dosage est le domaine dans lequel la droite d'étalonnage est pratiquement une droite. Il est limité pour les faibles concentrations par la limite de détection et pour les fortes concentrations par l'erreur sur la fidélité. La gamme de dosage est généralement donnée par le constructeur de l’appareil. - EA. La flamme a 2 buts : Ø Vaporiser l’échantillon sous forme de fines particules de gaz Ø Exciter les atomes à cause de la température En spectroscopie d'émission atomique, le détecteur mesure directement l'une des longueurs d'onde caractéristiques émises par l'échantillon atomisé dans la flamme. On mesure l’énergie émise lors du passage de l’état excité à l’état fondamental. En effet lorsque les atomes vont ressortir de la flamme, ils vont revenir à leur état fondamental, en émettant des radiations lumineuses. - ICP. La torche à plasma est une version améliorée de la flamme qui permet d'atteindre des températures de l'ordre de 5000 à 10 000K, augmentant ainsi le nombre d'atomes à l'état excité, et donc la sensibilité. On peut associer 2 types de détecteurs à l’ICP : - un monochromateur qui est beaucoup plus sensible pour différencier les raies d'émission. Le coût est plus important, mais l'utilisation est la même que la flamme. - un spectromètre de masse. La technique est alors appelée ICP MS (ICP associée à une spectrométrie de masse). Le spectromètre est un détecteur encore plus sensible, plus spécifique et qui permet de plus de réaliser des dosages isotopiques. Nous ne détaillerons ici que l’ICP MS qui est plus performante que l’ICP. Généralité : L’ICP MS permet de doser en quelques minutes plus de 50 éléments de la table périodique, éléments à des concentrations très inférieures à 1 µg/l. Les éléments détectables sont les suivants (non barrés) : Page 50/67 Qualité Appareillage et fonctionnement : Cette technique est basée sur le couplage d'une torche à plasma générant des ions et un spectromètre de masse quadripolaire pour séparer ces ions en masse. Page 51/67 Qualité L'analyse des échantillons par ICP-MS peut être divisée en cinq étapes: Ø Phase d’introduction L'échantillon liquide est amené jusqu'à la torche à plasma par une pompe péristaltique. Pour les échantillons solides (minéraux et minerais) un faisceau laser est utilisé pour vaporiser une partie de l'échantillon et l'introduire dans l'appareil. Ø Phase de nébulisation La nébulisation permet de faire passer l'échantillon à l'état d'aérosol liquide (microgouttelettes de quelques µm). Ø Phase d’ionisation Au contact de l’argon, les micro gouttelettes sont vaporisées, dissociées, atomisées et ionisées sous l'effet de la température très élevée (7000 K). L'échantillon ne contient alors que des cations monovalents. L’échantillon entre ensuite dans une interface composée de deux cônes de nickel et d'une série de lentilles. Cette interface a 2 rôles : - stopper les photons et autres éléments provoquant des interférences - focaliser les ions pour les amener au quadripôle pour la séparation en masse. Ø Phase de séparation en masse Cette séparation est effectuée pour chaque ion en fonction du rapport masse atomique/charge. Les ions trop légers sont récupérés par pompage alors que seuls les ions ayant le rapport masse/charge désiré sont transmis au détecteur. Ø Phase de détection Le faisceau ionique est amené sur un détecteur de type multiplicateur d'électrons pour amplifier le signal. En effet, quand 1 ion heurte le détecteur, environ 108 électrons atteignent un collecteur équipé d’un préamplificateur. Le signal se traduit en nombre de coups (plus la concentration de l’élément chimique est importante, plus il y a de coups). L'ensemble du système est dirigé par informatique. Avantages : Cette technique a plusieurs avantages : Ø analyses beaucoup plus rapides Ø sensibilité plus importante, ce qui permet de détecter des éléments à l’état de traces Inconvénient : Cette technique coûte très cher. Page 52/67 Qualité 3. Certification casher. Kasher signifie, en hébreu, propre, bon satisfaisant. Le terme Kasher correspond au concept de rendre un produit apte à la consommation. La loi juive définit très précisément quels sont les aliments qui peuvent être kasher. Voici quelques règles de bases du Kashrout (ou conformité kasher) permettant de mieux comprendre la mise en place de certifications. Ø Mammifères et volailles Seuls les ruminants à sabots fendus (bovins, ovins, caprins) sont kasher. De l’abattage à la préparation de la viande à la consommation, toutes les phases du processus s’opèrent sous contrôle permanent d’abatteurs rituels et de surveillants rabbiniques. Les volailles d’élevage sont kasher et suivent les mêmes règles d’abattage et le même traitement que les mammifères. Ø Poissons Les espèces de poissons permises sont celles munies d’écailles ou de nageoires. Ø Laitages et œ ufs. Seuls les produits dérivés d’espèces kasher sont kasher. Pour les laitages se posent le problème des méthodes de caillage du lait. Ainsi, l’utilisation de présure de veau pour la fabrication de certains fromages les rend non kasher. Ø Vin et produits dérivés Le vin doit suivre un processus de fabrication sous surveillance rabbinique des vendanges à la mise en bouteille. La surveillance s’applique à tous les produits dérivés (jus de raisin, vinaigre de vin … ). Ø Végétaux Les fruits et légumes (sains, sans vers ni insectes), les algues et autres végétaux, frais, surgelés, sont kasher. Ø Mélanges interdits. Les aliments carnés et lactés ne doivent pas être mélangés ni consommés ensemble. Ø Ingrédients et additifs. Les règles du Kashrout sont plus strictes que les normes en vigueur selon la législation européenne. La présence à l’état de traces ou en quantité infime d’additifs ou de substances interdites même s’ils ne figurent pas dans la composition initiale du produit rendent le produit Page 53/67 Qualité impropre à la consommation kasher. Par exemple, un colorant d’origine animale dans un laitage est interdit ou l’addition de présure d’origine animale pour le caillage du lait. Ø Equipement. En dehors des problèmes de composition du produit, le contact d’un produit avec une chaîne de production utilisée pour une production non kasher peut suffire à rendre ce produit non kasher. a. Présentation du problème. Ainsi, les règles de la consommation sont très compliquées. De plus, avec la complexification des process et l’ajout de plus en plus fréquent d’additifs et d’ingrédients, il est de plus en plus difficile de déterminer si un produit est kasher. Face à ce problème, les consommateurs ont demandé l’apparition d’un symbole distinctif qui leur offre une garantie absolue du kashrout. Des spécialistes se sont donc attablés à ce problème. Des organismes de certification kasher sont apparus. A la demande des entreprises, ils étudient les produits et les process et décident d’accorder ou pas le label kasher. Ainsi, le consommateur de produits kasher ne se pose pas toutes ces questions à chaque fois qu’il achète un produit. Il existe des listes de magasins et de produits kasher, signalés par le logo K. Le consommateur n’a plus qu’à choisir parmi ces produits. b. Intérêt pour une entreprise d’être certifié kasher. Les industries fabricant des produits kasher ne peuvent utiliser, pour élaborer leurs produits, que des ingrédients eux mêmes certifiés kasher. Obtenir cette certification pour une entreprise, signifie pouvoir pénétrer un nouveau marché et se positionner sur ce marché. Les redevances payées par les entreprises certifiées permettent une très large diffusion de l’information sur les labels et les produits qui en sont porteurs et d’organiser des campagnes de sensibilisation du public. De plus des accords avec les homologues étrangers du Consistoire de Paris permet aux produits porteurs de labels kasher d’atteindre de nouveaux marchés, à savoir les communautés juives du monde entier. Page 54/67 Qualité c. Le marché des produits kasher : qui sont les consommateurs ? Ø La communauté juive : Elle représente une part importante de la population française (environ 700000 personnes). De plus, l’augmentation substantielle de la pratique religieuse chez les Juifs de France entraîne une consommation croissante de produits kasher. On distingue 3 types de consommateurs : - 15% ne consomment que des produits sous surveillance rabinique - 60% consomment des produits tolérés (répertoriés dans une liste diffusée à la communauté) ou vérifient eux même, la composition. Ils ont une propension à acheter des produits certifiés, diffusés en grande distribution. - 25% sont des consommateurs occasionnels de produits kasher. Ø les musulmans pratiquants : Ils ont ainsi l’assurance que les aliments ne contiennent pas des additifs interdits par la loi religieuse islamique. Ø Les végétariens : Les végétariens ou certaines personnes suivant un régime diététique ont la possibilité de trouver dans la kashrout des aliments dit « parvé » (neutres) dont la composition est garantie sans matière animale, ni lactée ni carnée. Page 55/67 Qualité procédure de certification Entreprise voulant Etablissement obtenir la certificateur certification casher 2) 1) Contacte le K labs Le rabbin coordinateur spécialisé dans la certification casher répond : il guidera 3) Demande de dossier l’entreprise fournit au K labs une liste contenant : les ingrédients composant le produit, 4) Envoie d’un dossier Le K labs s’engage à ne pas le process et le matériel utilisé divulguer 5) Retourne la demande remplie ainsi que 6) Examen du dossier les honoraires pour les frais d’étude du Le rabbin fait une estimation des dossier frais nécessaires pour obtenir 7) Si l’entreprise est d’accord, on 8) Le rabbin inspecte toute l’usine poursuit le processus Puis il détaille la procédure que 9) L’entreprise réalise modifications demandées les l’entreprise va devoir suivre pour être aux normes 10) L’entreprise reçoit la certification ainsi que le droit d’apposer le logo K sur ses produits L’entreprise ü recevra régulièrement des visites de représentants régionaux de l’organisme certificateur ü payera une facture annuelle L’organisme certificateur s’engage à : ü Aider l’entreprise si elle a des problèmes avec sa certification Inclus l’entreprise dans ses guides à l’usage des consommateurs et dans les sites internets Page 56/67 Qualité 4. Certification pour la pharmacopée européenne. a. Qu’est ce que la Pharmacopée européenne ? C’est un outil de standardisation au service de la qualité des médicaments. La Pharmacopée européenne est née, le 22 juillet 1964, de la volonté de 8 Etats (Belgique, France, Allemagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse et Grande-Bretagne) de disposer de normes communes en matière de composition et de préparation des substances utilisées pour la fabrication des médicaments. A ce jour, la Pharmacopée européenne réunit 28 pays membres dans lesquels ses monographies se substituent aux anciennes pharmacopées nationales. Définition : une monographie est une étude détaillée sur un sujet précis et limité. Monographie sur un peintre, un pays. Ici il s’agit d’une étude sur une substance chimique précise : par exemple le carbonate de magnésium. Les monographies et textes généraux, élaborés et publiés par des experts, sont disponibles sous forme imprimées et sur CD-Rom. La Pharmacopée fournit aux industriels des substances étalons, substances de référence leur permettant de vérifier la conformité et la qualité des médicaments produits, commercialisés ou exportés d'Europe. La Pharmacopée est devenue l'une des grandes références dans le domaine de la qualité et la sécurité pharmaceutique, et sa collaboration avec l'Union européenne a permis de développer un programme de recherche scientifique pour la standardisation des médicaments biologiques ainsi que la création d'un "réseau européen de laboratoires officiels de contrôle des médicaments" (OMCL) permettant ainsi un transfert de savoir-faire pour l'accession à une assurance qualité commune à tous. b. Présentation de la procédure de certification pour une entreprise pharmaceutique. Cette procédure permet aux fabricants ou fournisseurs de principes actifs ou d’excipients d’obtenir un certificat attestant de la qualité de leurs produits. Ces principes actifs ou ces excipients peuvent être : Ø organiques ou inorganiques (cas des sels de Scora) Ø obtenus par synthèse, extraction ou fermentation La certification présente un intérêt dans le cas de produits présentant un risque d’Encéphalopathie Spongiforme Transmissible (EST) utilisés dans la production ou la préparation de produits pharmaceutiques. Page 57/67 Qualité c. En quoi consiste la procédure ? Ø soit en l’évaluation de la capacité de l’entreprise à contrôler la pureté chimique et la qualité microbiologique de leur substance. Ø soit en l’évaluation de la réduction du risque EST. Ø soit les deux. d. Intérêt des certificats de conformité. Ces certificats sont officiellement reconnus dans les 28 pays signataires de la Convention de la Pharmacopée Européenne et par l’Union Européenne et sur une base optionnelle par d’autres pays. Ils peuvent être utilisés par les fabricants de produits pharmaceutiques dans leur procédure d’autorisation de mise sur le marché pour démontrer la conformité des matières premières utilisées par rapport aux exigences de la Pharmacopée Européenne et aux directives amendées de l’Union Européenne. e. En quoi consiste la procédure de certification? Elle consiste à adresser à l’organisme de certification de la Pharmacopée européenne (DEQM) un dossier complet relatif au mode de fabrication de la substance et aux impuretés qui y sont liées, permettant de valider la référence aux monographies correspondantes de la Pharmacopée Européenne. Le dossier est traité selon une procédure garantissant la confidentialité et évalué par des experts indépendants dont l’impartialité est garantie par leur statut et un engagement de confidentialité. Page 58/67 Marketing V. MARKETING. 1. But. Déterminer pour quels produits et donc pour quels marchés ces sels sont utilisés. Il s’agit ici d’une étude de la concurrence directe, (nous n’avons pris en compte que les entreprises qui fabriquent ces sels). L’analyse des concurrents indirects a été réalisée au niveau des sous projets car pour cette étude il faut se baser sur la fonction du sel dans l’élaboration du produit. Ces sels ont 4 applications principales en agro-alimentaire connues à ce jour: Ø Supplémentation en calcium et magnésium Ø Propriétés anti-agglomérantes Ø Action anti-acide Ø Poudre à lever Les deux premières fonctions ont été étudiées au niveau des sous projets. Les deux autres restent à faire. 2. La démarche suivie. Etape 1 : étude de la réglementation et de la littérature afin de se rendre compte dans quels produits nous étions susceptibles de trouver ces 3 sels. Etape 2 : relevé dans les linéaires des hypermarchés des produits contenant ces sels. Etape 3 : analyse des données Page 59/67 Marketing 3. L’analyse des données. a. Réalisation d’un tableau récapitulatif des produits où nous avons trouvé les sels. Nous avons répertorié 74 produits dans lequel au moins un de ces sels est présent. Cette liste est bien entendue non exhaustive. Nous n’avons conservé que les produits où le nom du sel était explicitement indiqué. Cependant il est important de noter que sur de nombreux produits, la présence de calcium ou de magnésium : Ø n’est pas indiquée Ø est indiquée sous la forme « sels de calcium » Ø est indiquée dans la composition (en masse ou en pourcentage des Apports Journaliers Recommandés). Nous avons codé les résultats dans le tableau (cf annexe Marketing I ) Ø 1 correspond à la présence d’un sel Ø 0 correspond à l’absence de ce sel b. Analyse sur SPSS des résultats en prenant comme variable les 3 sels et comme produits nos 74 produits. La carte que nous avons obtenue est la suivante : Résultats : Nous avons obtenu une carte avec 5 groupes. Ø Présence de E170 et E504 Ø Présence de E504 uniquement Ø Présence de E170 uniquement Ø Présence de E530 uniquement Ø Présence de E504 et E530 Interprétation : les résultats ainsi obtenus ne nous ont pas permis de visualiser de regroupements de produits. Nous n’avons donc pas inclus cette carte dans le rapport. Page 60/67 Marketing c. Regroupement des produits par catégorie. Type de produits Numéro de la catégorie sel a compléments alimentaires b eau c aliments pour bébé d biscuits e céréales f lait liquide G produits diététiques énergétiques h produits diététiques non énergétiques i Nous avons remplacé le nom des produits par la lettre correspondant à leur catégorie suivi d’un numéro afin de les distinguer. Exemple: le produit « compimés juvamine au calcium à croquer » porte le numéro b4. C’est le quatrième produit catalogué dans la catégorie b, c’est à dire les compléments alimentaires. Intérêt : L’utilisation de cette numérotation et d’un code couleur par catégorie de produit nous permet de visualiser dans quel groupe (A à E) se situent les différentes catégories de produits. Résultat : Nous avons obtenu une carte donnant toujours la position des 74 produits. Le code utilisé permet une meilleure lisibilité des résultats. Page 61/67 Marketing Groupe B Groupe A f1 a1 a2 b17 f2 k4 d7 b1 b3 b5 b2 j3 b18 b22 b6 j1 b15 b7 b20 b8 d9 b11 d10 j4 d12 c k6 k11 j6 k2 k9 k5 j5 g3 k8 k10 k7 g1 g2Groupe C k12 d3 g4 d2 d6 d14 d18 d5 d11 d20 d1 b4 d17 d4 b23 d13 d19 d16 j2 Groupe E Groupe D b16 j7 k3 b19 b10 k1 i1 b14 i2 b13 b12 b9 i3 b21 Groupe A : E 170 + E 504 (CaCO3 + MgCO3) Groupe B : E 504 (MgCO3) Groupe C : E 170 (CaCO3) Groupe D : E 530 (MgO) Groupe E : E 504 et E 530 (MgCO3 et MgO) Nous avons également réalisé un arbre hiérarchique : c’est une autre méthode permettant de visualiser le même résultat. (voir annexe) Commentaires : la carte nous permet de visualiser 5 groupes de produits : Ø groupe A : présence de E170 (CaCO3) et de E504 (MgCO3) dans ces produits Ø groupe B : présence de E504 (MgCO3) uniquement dans ces produits Ø groupe C : présence de E170 (CaCO3) uniquement dans ces produits Ø groupe D : présence de E530 (MgO) uniquement dans ces produits Ø groupe E : présence de E504 (MgCO3) et E530 (MgO) dans ces produits De plus, cette carte nous permet de voir que les sels sont plus ou moins utilisés selon les gammes de produits. Page 62/67 Marketing Tableau récapitulatif : Catégorie de produit Nombre de produits dans chaque groupe A B C D E TOTAL Sel (a) 0 2 0 0 0 2 Compléments alimentaires (b) 1 12 2 8 0 23 Eau (c) 0 0 1 0 0 1 Aliments pour bébé (d) 3 1 16 0 0 20 Biscuits (f) 0 2 0 0 0 2 Céréales (g) 0 0 4 0 0 4 Lait liquide (i) 0 0 0 3 0 3 Produits diététiques énergétiques (j) 1 2 2 1 1 7 Produits diététiques non énergétiques (k) 0 1 9 2 0 12 d. Interprétation du tableau et de la carte. Ø Le sel (a). Le seul sel étudié utilisé dans le sel est le MgCO3. Ce résultat n’est pas étonnant car d’après la réglementation, c’est le seul sel (sur les 3) autorisé dans ce produit. Il a comme fonction d’empêcher l’agglomération des particules de sel (fonction anti-agglomérante). Ce sujet sera plus détaillé dans le sous projet sur les anti-mottant, ou nous avons également étudié les concurrents des 3 sels pour cette fonction. Ø Compléments alimentaires (b). Cette catégorie est plus intéressante car elle contient un plus grand nombre de produits. On retrouve les compléments alimentaires principalement dans les groupes B (produits contenant du MgCO3) et D (produits contenant MgO). Ainsi on se rend compte que la complémentation en magnésium dans les compléments alimentaires par ces sels est fréquente et constitue un marché pour les sels MgCO3 et MgO. L’utilisation de CaCo3 est beaucoup plus rare. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de complémentation en calcium mais que ce n’est pas ce sel qui est utilisé. En effet, lors de relevés dans les linéaires, nous avons relevé d’autres produits utilisés pour la complémentation en calcium. L’étude des différents sels de calcium et de magnésium a été réalisée dans le cadre du sous projet sur la supplémentation. Page 63/67 Marketing Ø Eau (c). Cette catégorie ne contient qu’un seul produit : nous l’avons néanmoins conservée car le marché de la complémentation des eaux est en plein essor et mérite donc d’être mentionné. Nous n’avons trouvé d’un produit complémenté en calcium au moyen d’un ajout de CaCO3. Comme pour les compléments alimentaires, ce sujet a été traité dans le sous projet sur la supplémentation. Ø Aliments pour bébé (d). Cette catégorie est très intéressante car elle contient un grand nombre de produits. Le sel le plus utilisé dans ces produits est le CaCO3, dans le cadre d’une complémentation en calcium. La comparaison de l’utilisation de ce sel par rapport aux autres sels de calcium a été réalisée dans le sous projet sur la supplémentation. On peut néanmoins remarquer que : Ø le carbonate de calcium est souvent utilisé pour la complémentation en calcium Ø le carbonate de magnésium est peu utilisé pour la complémentation en magnésium Ø l’oxyde de magnésium n’est jamais utilisé pour la complémentation en magnésium (d’après les relevés de linaires). Ø Biscuits (f). Cette catégorie d’aliments est particulière car dans le cas des biscuits, le MgCO3 est utilisé en tant que poudre à lever. Or d’après la réglementation française, ce sel ne figure pas sur la liste des poudres à lever autorisée. Donc d’après le principe de la liste positive (tout produit non inscrit sur la liste est interdit), l’utilisation de ce sel est interdite en tant que poudre à lever. Cependant, si cette utilisation n'est pas permise en France, elle est permise dans d’autres pays. Les entreprises qui veulent exporter leurs produits peuvent s’attaquer à ce marché. Ø Céréales (g). Dans certaines marques de Céréales on trouve du CaCO3 : il s’agit de céréales au chocolat. Nous n’avons pas pu déterminer quelle était la fonction de ce sel. Il peut s’agir de complémentation en calcium ou de la fonction anti-mottant. Ce sujet reste à approfondir. Page 64/67 Marketing Ø Lait liquide (i). Cette catégorie regroupe les laits conventionnels et les laits pour bébé. Nous n’avons pas mis ces laits pour bébé dans la catégorie des produits pour bébé car ce ne sont pas les mêmes sels qui sont utilisés. On a donc supposé que c’est le fait qu’ils soient sous forme liquide qui dicte le type de sel utilisé. Ce sujet sera également approfondit dans le sous projet sur la supplémentation. Ø Produits diététiques énergétiques (j). Il s’agit de produits en poudre ou de barres de céréales. Cette catégorie de produit est remarquable car on se rend compte que les sels sont utilisés au hasard. En effet, contrairement aux autres catégories ou on avait une utilisation spécifique d’un sel pour un type de produit quelque soit le fabricant, ici, l’utilisation semble aléatoire. Cette information est intéressante car c’est un marché plus facile à intégrer. Scora pourrait en communiquant avec les fabricants sur la qualité de ses produits acquérir de nouveaux clients. Il faudrait étayer cette hypothèse par une étude des tous les produits diététiques énergétique en tenant compte de tous les concurrents de ces sels (au niveau de la complémentation et de l’action anti-mottante au niveau des poudres) et voir si on obtient toujours cette dispersion des résultats. Ce type d’étude a été réalisée au niveaux des sous projets. Ø Produits diététiques non énergétiques (k). Dans ces produits on observe une utilisation massive de CaCO3 pour la complémentation en calcium. Une étude des concurrents à été réalisée dans le cadre du sous projet sur la supplémentation. Au niveau de la complémentation en magnésium, on peut formuler deux hypothèses pour expliquer la faible utilisation de sels magnésiens : Ø ce type de produit est très peu supplémenté en magnésium Ø ces produits sont supplémentés en magnésium mais les fabricants utilisent d’autres sources de magnésium, c’est à dire des produits concurrents. Page 65/67 Marketing En résumé Ce tableau permet d’avoir une vision synthétique des marchés sur lesquels ces sels sont déjà présents et dominants (concurrence directe). Sur ces marchés, les produits sont déjà connus et utilisés : il n’y a donc pas de problèmes techniques. Les efforts de communication pour se positionner sur ces marchés sera donc moindre que sur les nouveaux marchés. Sel Produits Aliments pour bébé CaCO3 Céréales Produits diététiques non énergétiques Eau Sel MgCO3 Compléments alimentaires Biscuits MgO Compléments alimentaires Lait liquide Page 66/67 Conclusion CONCLUSION. Nous avons remarqué une utilisation importante et variée de ces sels en agroalimentaire. Malgré tout, il s'agit d'un domaine très peu étudié où les informations sont peu accessibles et dont les industriels ne se soucient guère… Il apparaît qu'il n'existe pas de grands freins réglementaires, ces trois sels peuvent être utilisés dans la plupart des produits alimentaires (même dans les produits biologiques) et avec une quantité << quantum satis>> Les applications développées ne sont pas exhaustives, on a beaucoup de produits non répertoriés car les étiquettes ne sont pas toujours explicités (elles ne donnent pas toujours les fonctions des sels utilisent, de plus, les auxiliaires technologiques ne sont pas, mentionnés sur celles- ci) Enfin, nous nous sommes concentrés sur les produits enrichis en contenant des anti-mottants, qui étaient au centre de nos sous projets. Page 67/67