MASTER II ECONOMIE ET GESTION Spécialité Management des
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MASTER II ECONOMIE ET GESTION Spécialité Management des Organisations de la Neteconomie MODULE C03 - Séquence 2 INTRODUCTION I. DIMENSION INFORMATIONNELLE II. DIMENSION TECHNOLOGIQUE III. DIMENSION ORGANISATIONNELLE CONCLUSION APPLICATION Auteur : Mohamed Sidir : [email protected] ANALYSE ET CONCEPTION DES SIO Séquence 2 : Les trois dimensions d‛un système d‛information Objectif général : - Comprendre les 3 dimensions qui font références au SI : dimension informationnelle, dimension technologique et dimension organisationnelle INTRODUCTION I. DIMENSION INFORMATIONNELLE La dimension informationnelle permet de produire des « images », pas seulement au sens graphique du terme mais plutôt au sens large. Une image permet à un utilisateur de visualiser mentalement un ou plusieurs des paramètres liés à son métier ou à sa fonction. Par exemple, un comptable enregistre les différentes opérations financières réalisées pour une entreprise donnée avec le support des pièces comptables et non par une visualisation directe des différents évènements. Lorsqu‛il prépare la paie, il effectue son travail à partir de relevés des heures prestées sans avoir été lui-même sur le terrain pour visualiser le travail des ouvriers. Dans les entreprises, il existe souvent (à partir d‛une certaine taille de l‛entité), une séparation claire dans la division du travail. C‛est pourquoi il est important de distinguer les problèmes liés à la création des données de ceux liés à l‛utilisation des informations véhiculées par les différentes représentations des données. I. 1 Construire les représentations Construire des représentations qui doivent permettre de piloter l‛entreprise signifie modéliser l‛ensemble de des processus et leurs résultats. Cette représentation peut générer des processus plus ou moins complexes. Dans le fonctionnement d‛une entreprise, la source principale d‛informations se trouve concentrée dans des données de différents types. Ces données, massives, représentent une information potentielle. Celle-ci doit être adaptée à des schémas cognitifs permettant à différents acteurs de faire une représentation conforme au pilotage de leur travail quotidien. A titre d‛exemple, considérons un texte scientifique écrit en anglais et traitant un phénomène physique nucléaire. ● ● ● Une personne ne comprenant pas l‛Anglais considéra que le texte est formé de signes alphabétiques indescriptibles. C‛est sa compréhension propre de cette information. Une autre personne non scientifique, maîtrisant l‛anglais aura une autre vision desen comprenant le texte général sans en comprendre la finalité du processus nucléaire. Une troisième personne, dont la physique nucléaire est le métier, et parlant parfaitement anglais, effectuera une compréhension correcte et détaillée de cette information. Cet exemple permet donc de spécifier qu‛une information, ou un agglomérat d‛informations, doit être présenté dans un contexte intelligible par une certaine population de la société dont le métier est associé à l‛interprétation de ces données. I 2. Notion de « bruit » dilué dans l‛information Le « bruit » dilué dans l‛information peut engendrer des discordances parfois importantes entre la représentation théorique des données et l‛implication pratique. Tout SI comporte une part de « bruit ». Prenons l‛exemple d‛une ampoule reliée à un interrupteur et associée une fonction F(). F() retourne1 si le courant électrique passe ; la lampe est allumée. On peut donc en déduire que F() retournera 0 si la lampe est éteinte. Ceci est théoriquement exact sauf que F() peut retourner 1 alors que la lampe n‛est pas allumée, par exemple si celle-ci est détériorée. Dans ce cas précis, l‛information est inexacte, imprécise. Si, par extrapolation et statistique nous déterminons que la fonction F() fonctionne 99,99 % de fois, on peut déterminer le bruit a 0,01%. Dans le cas un système d‛entreprise, en cas de création d‛un nouvel employé dans le système par exemple et si l‛encodeur « oublie » de renseigner la zone « frais de transport », le résultat final en fin de mois pour la paye de l‛employé sera erroné. Cette notion de bruit, extrêmement difficile à cerner, peut avoir des impacts importants dans l‛établissement final du bilan de l‛entreprise. Il est donc conseillé de déterminer le plus correctement possible les représentations inhérentes à tout SI. I.3. Forme de la présentation l‛information, sous forme graphique semble être perçue et assimilée beaucoup plus rapidement qu‛une information représentée sous une autre forme, par exemple, tabulaire alors que le risque de percevoir l‛information de manière erronée est plus grand avec une information graphique qu‛avec la même information tabulaire. Le paradoxe se situe au niveau de la perte d‛information due à la synthétisation trop profonde de ce type de représentation et d‛éventuels problèmes liés a l‛échelle graphique. Il n‛est donc pas possible de déterminer la meilleure perception et représentation de manière simple. La pertinence formelle dépend des conditions d‛utilisations de l‛information et des éventuelles caractéristiques du décideur ou de la personne qui est en charge d‛interpréter la représentation. I.4. La pertinence temporaire Une information est utilisée dans un processus dynamique inscrit dans une contrainte temporelle. L‛interprétation des données et la pertinence de celles-ci diminuent généralement avec « l‛âge » de l‛information. Ce paramètre enclenche donc un deuxième facteur déterminant qui est le délai d‛obtention de l‛information. Par exemple, un service de vente par téléphone d‛une société de distribution alimentaire sera intéressé par la réception immédiate des disponibilités des produits à livrer pour le lendemain. Au cours de la journée, et surtout vers sa fin, l‛information ne sera plus pertinente car le temps attribué à la préparation de ces marchandises fait qu‛il ne sera plus possible d‛encoder de nouvelles commandes. Une information est donc temporellement intéressante. II. DIMENSION TECHNOLOGIQUE II.1. Introduction Un SI d‛entreprise peut être constitué d‛opérations entièrement manuelles. La tenue des pièces comptables, la rédaction des circulaires, les réunions de collaborateurs et d‛échange d‛informations sont des exemples de divers processus organisés de collecte d‛informations pouvant être effectués sans nécessairement passer par un SI d‛entreprise. Cependant, force est de constater qu‛historiquement, la notion de SI est apparue avec l‛émergence des premiers ordinateurs dans les entreprises. La technologie est assimilée aux divers équipements informatiques. L‛application d‛une technique de gestion d‛entreprise est donc « codée » sous forme de lignes de programmes permettant de faire fonctionner l‛ensemble de la technologie informatique vers un but d‛interprétation des objets métiers. Les technologies de l‛information sont utilisées plus particulièrement pour saisir, stocker, traiter, communiquer des données sous diverses formes. Derrière cette apparente diversité se cache une seule technique : le traitement électronique de l‛information. Les premières réalisations d‛un SI ont été architecturées autour d‛ordinateurs fonctionnant sous la conduite de programmes. Un ordinateur est une machine permettant de stocker, traiter, transmettre de l‛information codée sous forme numérique. Rappelons qu‛un ordinateur comporte les particularités suivantes : - des dispositifs d‛entrées qui permettent de saisir dans la machine diverses données sous une forme adaptée à un traitement automatique. - des dispositifs de sortie permettant l‛extraction de données de la machine sous une forme compréhensible par l‛homme. - des dispositifs de stockage susceptibles de conserver les données sous une forme accessible à la machine. - une unité centrale comprenant : l‛unité arithmétique et logique capable d‛exécuter des opérations arithmétiques et logiques l‛unité de commande capable de lire les instructions d‛un programme et de donner des ordres aux autres organes et enfin, l‛unité de mémoire principale servant à stocker les instructions du programme et ses données. Les caractéristiques des techniques électroniques de traitement de l‛information sont centralisées au moyen d‛un programme enregistré. Un programme comporte des instructions traduisant des tâches à faire effectuer par la machine. L‛ensemble des programmes utilisés pour faire fonctionner un SI se nomme un logiciel. Sans celui-ci, un SI est inutilisable. II.2. Evolution Technologique et diversification des ressources A la base, l‛informatique traitait uniquement l‛activité de gestion numérique de l‛information. Cette activité se limitait à la partie calcul mathématique entre des données diverses. Au milieu des années 1970 est apparue une autre forme de traitement de l‛information qui a fait apparaître les bases d‛un SI d‛entreprise. Ce fut le phénomène « bureautique » axé sur la gestion et la prise en compte de textes et de matériels dédiés à un usage de bureau. Puis est venu le temps de la prise en compte des images et des sons. La « télématique » traduira ensuite un rapprochement entre l‛ordinateur et le téléphone. Il devient alors possible d‛utiliser des ordinateurs à distance et de permettre à des applications géographiquement éloignées de communiquer. Nous distinguons : 1) Les stations de travail : elles constituent la partie la plus visible d‛un SI. Elles peuvent s‛apparenter à de simples terminaux passifs de type « écran clavier » reliées à une unité centrale ou à des « micros ordinateurs » dotés de capacité de traitement et de stockage. Ces unités peuvent aussi être interconnectées à d‛autres unités. 2) Les bases de données : Celles-ci permettent d‛organiser et de sauvegarder l‛information disponible pour les logiciels et les utilisateurs. Ces bases de données peuvent être entièrement gérées par des serveurs spécialisés ou peuvent être réparties sur plusieurs ordinateurs et reliées entre elles au moyen d‛un réseau. Nous en reviendrons dans les prochaines séquences 3) Les réseaux de communication : Ceux-ci permettent de diffuser les données. Ils assurent la communication entre les diverses stations de travail et les divers processus. On trouve plusieurs types de réseaux : - Les réseaux locaux : Utilisés à l‛intérieur d‛un site. Ces réseaux ont une portée de plusieurs centaines de mètres. - Les réseaux privés à usage privatif : Ils sont utilisés, généralement par une même entreprise, afin d‛interconnecter différents établissements éloignés. Ces réseaux peuvent aussi transporter la voix et les données. Ils sont à l‛usage exclusif de l‛entreprise. - Les réseaux publics, nationaux et internationaux constituant le réseaux Internet : Ces réseaux sont gérés par un opérateur, public ou privé. Les protocoles normalisés permettent l‛échange entre ces différents composants réseautiques et permettent ainsi des possibilités de communications hautement étendues. Les années 1990 ont permis, grâce au réseau Internet, d‛apporter des possibilités d‛accès rapides a de multiples sources d‛informations. II. 3. Les processeurs spécialisés Ces processeurs, spécialement développés pour des taches identiques et répétitives, sont actuellement en perte de vitesse. Ils sont remplacés par des composants répartis et partageables par les différentes stations de travail d‛un même réseau (figure 1) . Figure 1 - les différents composants d'un réseau On retrouve les différentes tâches réalisées au sein des systèmes d'information (tableau) Tableau 1 - les fonctions de base Fonctions de base Exemples Saisie : Obtention des données afin de permettre stockage, traitement et transmission Clavier, lecteur code a barres, scanner… Réseaux divers Transmission : Pouvoir transmettre des données d‛un espace géographique vers un autre espace. Stockage : Pouvoir conserver des données Bande magnétique, disque, papier… sous une certaine forme d‛organisation afin de permettre d‛y accéder dans le temps. Traitement : Génération de nouvelles données à partir de données existantes. Logiciels et ordinateurs Restitution : Transmettre les données sous une forme communicable à l‛homme Imprimante, haut parleur… Les évolutions technologiques de ces dernières années ont permis aux SI d‛accéder à des éléments essentiels de leurs croissances. La facilité d‛utilisation et les coûts d‛accès . Les interfaces « hommes machines » IHM ont été développées pour faciliter l‛accès aux nouvelles technologies. Les progrès techniques ont permis de réaliser des mémoires principales ou secondaires de très haute capacité et de dimensions extrêmement réduites permettant la miniaturisation des composants et la décroissance des tarifs. Un autre aspect concerne la normalisation des échanges de données qui a permis la connexion de matériel hétérogène et la communication entre des réseaux d‛entreprises LAN et des réseaux de type MAN et WAN. II. 4. Les propriétés spécifiques Les technologies employées dans un SI ont permis de développer les particularités suivantes II.4.1. Compression du temps/ l‛espace.. Le traitement des données de façon automatisée a permis de produire des représentations pertinentes d‛un modèle de données au travers de divers programmes. Ces résultats, remis à une population sachant les exploiter, a permis de compresser le temps nécessaire à l‛interprétation et, de fait, a modifié en profondeur la gestion de l‛entreprise. La compression du temps a englobé, dans la même lignée technologique, la compression de l‛espace en rendant caduque la distance entre les différents acteurs et ceci au moyen de réseaux. II.4.2 Expansion de l‛information stockée flexibilité et connectivité. La généralisation des moyens de stockages et la miniaturisation de ceux-ci a permis de stocker un nombre considérable de données diverses. L‛accès a ces données a été facilité par l‛interconnexion des réseaux. La standardisation du fonctionnement des machines, au travers du système d‛exploitation et des langages associés, a permis de faire effectuer a une même machine un ensemble de processus variés déterminés au travers de programmes informatiques. La standardisation des moyens de connexions, aussi bien du côté du réseau que de la connectivité logicielle, a permis a des applications de dialoguer et d‛échanger entre elles des informations capitales pour leurs processus respectifs. Une application est donc capable de générer des données diverses qui, elles même, seront automatiquement incorporées dans un autre processus éventuellement géographiquement éloigné capable de les traiter et de générer de nouvelles informations. On entre la dans le domaine des « systèmes experts ». II. 5. Construire la technologie d‛un SI La création d‛un SI est une action qui doit bien réfléchi, c‛est un travail de conception qui abouti, au final, à l‛installation et au paramétrage d‛une solution qui est généralement synonyme de changement dans l‛organisation interne de la société. La conception d‛un SI est caractérisée par des objectifs et une démarche : les objectifs de la conception d‛un SI est de faire coïncider l‛ensemble du traitement informatique aux besoins des utilisateurs de l‛entreprise. La définition et les souhaits exprimés par les maîtres d‛ouvrages doivent être traduits et implémentés au mieux dans le futur SI. L‛ensemble de cette problématique va être découpé en un schéma comportant trois règles principales : - Définir les représentations souhaitées pour chaque utilisation du SI - Définir ainsi le modèle de données et les différentes règles de transformations des données à réaliser par rapport aux traitements. - Définir les choix organisationnels, c'est-à-dire la définition des procédures par rapport aux acteurs. (qui fait quoi ?). Les choix techniques relatifs aux matériels et aux différents logiciels doivent se situer dans des critères acceptables aussi bien pour les utilisateurs que pour la société et le commanditaire du projet. Ces prérogatives sont : - les représentations fournies par le SI doivent correspondre aux besoins des utilisateurs. - les représentations fournies par le SI peuvent ensuite être utilisées par des outils techniques internes à l‛entreprise ou a des outils facilement intégrables. - les techniques utilisées doivent être accessibles économiquement aux budgets déterminés par le maître d‛œuvre du projet. Pour des SI de taille limitée, la conception peut être basée sur un processus moins conforme aux règles de l‛art et plus axé sur l‛intuition, l‛erreur, les tâtonnements et les adaptations. Ce processus n‛est plus possible lors d‛analyse d‛un SI de taille plus importante. On utilise donc la méthodologie suivante (figure 2) : Figure 2 - Processus de conception d'un SI Conséquences directes d‛une implémentation d‛un SI d‛entreprise : lors du passage en production du SI, il y a généralement modification immédiate plus ou moins profonde des tâches, des rôles et de l‛affectation des différents acteurs, des processus de communication interne et donc, par ces contraintes, changement de l‛organisation de l‛entreprise. Cette mise en place est génératrice de règles et de contraintes souvent importantes au sein de la société. L‛ensemble de cette mécanique est donc accompagné de procédures plus ou moins détaillées fixant « les règles du jeu » du nouveau SI installé. Mais, l‛implémentation du SI fournira généralement des ressources supplémentaires qui vont permettre d‛assister les différents acteurs de la société dans le travail quotidien. III. DIMENSION ORGANISATIONNELLE II.1. Introduction Les systèmes d‛informations étant variés, certains ne concernant qu‛un seul et unique individu, d‛autres fonctionnant à l‛intérieur d‛organisations, possèdent en commun une double perspective : - La perspective du fonctionnement, assimilée aux déroulements des processus dans les frontières de l‛organisation - La perspective structurelle associée aux caractéristiques généralement stables de toute organisation Par ces deux perspectives, il apparaît que le SI est un facteur déterminant à la fois en termes de fonctionnement de l‛organisation et dans l‛élaboration de la structure de celle-ci . l L‛organisation d‛un SI est caractérisée par un certain nombre de facteurs - des individus, des acteurs - un accord partagé par les différents acteurs - une structuration et une découpe du travail défini par un rôle - une coordination à formalisation variable assurant la cohérence et le comportement des acteurs afin d‛assurer le respect de l‛objectif commun et ceci en dépit de la division du travail. II.2. L‛information dans le processus Un processus est un ensemble d‛activités et d‛opérations associées dans la recherche d‛un résultat de production identifiable. Celui-ci est une unité de représentation conceptuelle où les limites ont été fixées arbitrairement par l‛analyste ainsi que l‛objectif et le contenu des activités de l‛organisation. LE processus peut être décrit à l‛aide de trois concepts distincts : - Il est un évènement significatif et son apparition va générer une réponse sous forme d‛un déroulement d‛activités. - Il est une action, ou un ensemble d‛actions, déclenché par un évènement. Il décrit des transformations de flux informationnels et va produire un résultat observable. - Il produit un résultat. II.3. L‛information entre processus Un processus dispose de frontières fixées par l‛analyste et l‛ensemble du domaine d‛activité sera découpé en plusieurs processus indépendants et de différentes natures : - Les processus opérationnels qui correspondent aux activités directement liées à la mission de l‛organisation. - Les processus managériaux de nature identique dans différentes organisations correspondant aux activités de gestion des processus opérationnels et des ressources qui y sont liées. Ces processus sont dépendants les uns des autres : les déroulements sont liés par des contraintes d‛ordre pour des processus séquentiels ou synchronisés pour des processus dits « temps réel ». De manière générale, ces processus doivent échanger de l‛information et peuvent partager des données communes. Ils doivent être coordonnés pour que les objectifs de l‛organisation soient atteints. Ainsi, cette organisation des besoins de partage de représentations, donc de communication, doit être assurée par le SI. CONCLUSION ANALYSE ET CONCEPTION DES SIO Séquence 2 : Les trois dimensions d‛un système d‛information Application Exercices : (recherche sur le Web) - Déterminer une taxinomie d‛outils libres ou payants permettant de créer des SI. - Quelles sont les différentes technologies permettant d‛interfacer les SI aux réseaux Internet ?