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prog_Bel.indd 1 13/09/07 9:44:11 BALLET DE L’OPÉRA DE LYON DANSE L’OPÉRA NATIONAL DE LYON REMERCIE POUR LEUR GÉNÉREUX SOUTIEN LES ENTREPRISES MÉCÈNES ET PARTENAIRES. Mécènes principaux Les jeunes à l’Opéra Mécène fondateur Partenaire du projet Kaléidoscope 2006-2009 Partenaire de la découverte des métiers de l’Opéra ����� Mécènes de projets Partenaire de la journée portes ouvertes Partenaire du concert au Théâtre des Champs-Elysées Partenaire de la politique audiovisuelle Club Entreprises de l’Opéra de Lyon Membres associés Partenaires d’échange Membres amis Partenaires médias Conception, mise en scène Jérôme Bel Musique Leonard Bernstein, David Bowie, Nick Cave, Norman Gimbel and Charles Fox, J. Horner, W. Jennings, Mark Knopfler, John Lennon and Paul Mac Cartney, Louiguy, Galt Mac Dermott, George Michael, Erick “More“, Morillo and M. Quashie, Edith Piaf, The Police et Hugh Padgham, Queen, Lionel Richie, A. Romero, Monge and R. Ruiz, Paul Simon Entré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon le 18 septembre 2007. Pour 28 danseurs / Durée : 1h30 DISTRIBUTION Cédric Andrieux Coralie Bernard Eneka Bordato Alexis Bourbeau Fernando Carrion Caballero Benoît Caussé Maïté Cebrian Abad Dorothée Delabie Marie-Laetitia Diederichs Amandine François Yang Jiang Victor Jimenez Alvarez Caelyn Knight Misha Kostrzewski Sora Lee Coralie Levieux Laura Marin Francesca Mattavelli Ruth Miro Salvador Jean-Claude Nelson Yu Otagaki Jérôme Piatka Marketa Plzakova Kevin Quinaou Jaime Roque De la Cruz Julie Tardy-Dupeyron Denis Terrasse Pavel Trush En coproduction avec la Biennale d’Art contemporain SEPTEMBRE 2007 MA 18 - ME 19 - JE 20 À 20H30 SE RENSEIGNER - RÉSERVER 0826 305 325 (0,15€/mn) OPÉRA DE LYON : DIRECTEUR GÉNÉRAL SERGE DORNY DIRECTEUR DE LA DANSE YORGOS LOUKOS prog_Bel.indd 2-3 13/09/07 9:44:13 BERNARD : TIENS, IL MARCHE MAINTENANT TON POSTE. JE SUIS CONTENT QUE TU T’INTÉRESSES AUX NOUVELLES, DE SAVOIR CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE. MATHILDE : NON, J’ÉCOUTE UNIQUEMENT LES CHANSONS PARCE QU’ELLES DISENT LA VÉRITÉ. PLUS ELLES SONT BÊTES PLUS ELLES DISENT LA VÉRITÉ, D’AILLEURS ELLES NE SONT PAS BÊTES. QU’EST-CE QU’ELLES DISENT, ELLES DISENT, NE ME QUITTE PAS OU TON ABSENCE A BRISÉ MA VIE OU JE SUIS UNE MAISON VIDE SANS TOI OU LAISSE MOI DEVENIR L’OMBRE DE TON OMBRE OU BIEN SANS AMOUR ON EST RIEN DU TOUT. BERNARD : BON, MATHILDE, IL FAUT QUE J’Y AILLE MAINTENANT. JE REVIENDRAI. EXTRAIT DU DIALOGUE DE LA FEMME D’À CÔTÉ DE FRANÇOIS TRUFFAUT, ENTRE FANNY ARDANT (MATHILDE) ET GÉRARD DEPARDIEU (BERNARD) Singulière personnalité que Jérôme Bel... Après dix années passées à “faire l’interprète“, voilà qu’au tournant des années 90, il renonce à l’euphorisant narcissique de la virtuosité et répudie le décorum scénographique. Depuis qu’il s’est introduit sur la scène chorégraphique, il a tranquillement démonté, pièce après pièce, les fondamentaux de la danse et gratté les attendus de la représentation, jusqu’à découvrir le “degré zéro“ de l’acteur-danseur, pour reprendre une expression de Roland Barthes qu’il lit assidûment. Danseur affiné selon les cotes de la “nouvelle danse française“ de la décennie 80, il infuse en effet la philosophie de Barthes, Deleuze, Foucault... pour mieux attaquer à l’acide ironique tous les codes en vigueur, artistiques, économiques ou sociaux. Amateur de concepts et d’humour, passionné par la sémiotique, il tire ses fils de l’histoire de l’art et tricote la trame d’une œuvre aussi ludique que laconique qui se dépouille de toute ornementation mise en scène pour épingler les procédés d’écriture et les conventions scéniques. Sans rien effacer, Jérôme Bel repart pourtant du début, c’est-à-dire du corps, de l’espace et du temps, qu’il traite dans leur pure littéralité, comme un manifeste minimaliste appliqué à la danse. Abhorrant tout point de vue doctement érigé sur le piédestal de l’art ou les étendards de l’idéologie, il harponne le spectateur par la surprise d’un non-lieu spectaculaire et le tire de l’ombreuse tranquillité de son fauteuil pour le mettre au travail. Son premier sabotage, Nom donné par l’auteur en 1994, s’amuse avec dix objets du quotidien ménager, déplacés pour composer des natures mortes décalées. “Je réactive du sens à partir du banal“ dit-il. Viendront ensuite Jérôme Bel, Shirtologie et Le Dernier spectacle... autant de chorégraphies sans “danse” qui interrogent les notions d’auteur et d’interprétation, l’identité, la valeur de la performance, la relation entre l’art et la vie, la rupture entre “Beaux-arts” et divertissement... Soit des questions majeures qui ont travaillé le 20e siècle. The show must go on... Ce titre aux intonations volontaires sonne-t-il la victoire revancharde du spectaculaire ? Est-ce un défi jeté aux leurres pailletés de la représentation ? Une invitation lancée au public ? Un détournement de hit commercial planté dans le pré carré de la culture ? Une provocation ? Peut-être tout à la fois... Avec ce “show“ créé en 2001, Jérôme Bel invite enfin la danse sur le plateau. Enfin presque. Disons qu’il dissèque les mécanismes du spectacle de masse et tend jusqu’au point limite l’un de ses composants : la musique. Sur le plateau, une vingtaine d’interprètes donc, aussi ordinairement uniques et différents que les spectateurs assis en face, se trémoussent sur les rythmes usés des “dance floor“. Tubes pêchus, chansons rabâchées ou bluettes sentimentales, le DJ enchaîne les rengaines des quinze dernières années qui soudain se répandent en effluves de souvenirs et picotent au coin du cœur. Loin de contredire les paroles, les danseurs suivent au contraire le mouvement de l’illustration élémentaire, le geste obéissant littéralement aux mots. Des mots qu’on entend presque plus d’ailleurs, ou par inadvertance, tellement ils sont fondus dans la mélopée de la mémoire. Prétexte à injecter dans les rouages quelques réjouissantes trouvailles et autres piques d’humour pour les faire grincer un peu. Sérieusement frondeur, un rien blagueur même, The show must go on traque le ressort de l’émotion et de l’écoute. Il n’en passe pas moins le spectacle à la question, jouant des attendus de la représentation et des effets miroirs entre danseurs et spectateurs, décontenancés par la scène qu’ils regardent et qui les regarde. Plutôt que de proposer du “prêtà-regarder“, Jérôme Bel sollicite l’imaginaire du public et met sa réflexion en mouvement. Avec lui, la critique radicale des artifices de l’art chorégraphique fait œuvre à part entière. Comme les “ready-made“ de Duchamp, en somme. prog_Bel.indd 4-5 Jérôme Bel, né en 1964, vit à Paris et à Rio de Janeiro, il travaille internationalement. Il a été élève du Centre National de Danse Contemporaine d’Angers de 1984 à 1985. De 1985 à 1991, il a dansé pour plusieurs chorégraphes en France et en Italie. En 1992, il a été assistant à la mise en scène de Philippe Découflé pour les cérémonies des XVIe Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville et de la Savoie. Sa première pièce, une chorégraphie d’objets, s’intitule nom donné par l’auteur (1994). La seconde, Jérôme Bel (1995), est basée sur l’identité et la totale nudité des quatre interprètes. La troisième, Shirtologie (1997), a été faîte à la demande du Centro Cultural de Belem (Lisbonne) et de Victoria (Gand). En 2000, une version japonaise de la pièce a été produite à Kyoto et à Tokyo. Shirtologie met en scène un acteur portant plusieurs dizaines de T-shirts trouvés dans le commerce. Puis c’est Le dernier spectacle (1998), qui en citant plusieurs fois un solo de la chorégraphe allemande Susanne Linke, mais aussi Hamlet ou André Agassi, essaie de définir une ontologie du spectacle vivant. La pièce Xavier Le Roy (1999) sera signée par Jérôme Bel mais entièrement réalisée par le chorégraphe français vivant à Berlin, Xavier Le Roy. La même année Jérôme Bel demande à Myriam Gourfink de lui chorégraphier un solo : Glossolalie (1999). The show must go on (2001) réunit vingt interprètes, dix-neuf chansons pop et un DJ. La pièce est au répertoire du Deutsches Schauspielhaus à Hambourg de 2000 à 2005. En 2003 Jérôme Bel prend une année sabbatique. En octobre, il est co-curateur avec Alain Platel du festival Klapstuk à Louvain en Belgique. En 2004 il est invité à faire une pièce pour le ballet de l’Opéra de Paris, ce sera Véronique Doisneau (2004), un documentaire théâtral sur le travail de la danseuse du corps de ballet de cette compagnie, Véronique Doisneau. Cette même année, il produit The show must go on 2 (2004), pièce qui se révèlera pour lui un échec et qu’il retirera du répertoire de la compagnie après les représentations de Bruxelles, Paris, Berlin et Singapour. L’année suivante, invité par le curator Tang Fu Kuen à venir travailler à Bangkok, il produira Pichet Klunchun & myself (2005) avec le danseur traditionnel thaïlandais Pichet Klunchun. Cette production met en scène Pichet Klunchun et Jérôme Bel dialoguant sur leurs pratiques artistiques respectives malgré le gouffre culturel abyssal qui les sépare. Isabel Torres (2005) pour le ballet du Teatro Municipal de Rio de Janeiro est la version brésilienne de la production de l’Opéra de Paris. Jérôme Bel a reçu un Bessie Award pour les représentations de The show must go on à New York en 2005. 1994 NOM DONNÉ PAR L’AUTEUR 2001 THE SHOW MUST GO ON 1995 JÉRÔME BEL 2004 THE SHOW MUST GO ON 2 1997 SHIRTOLOGIE 1998 LE DERNIER SPECTACLE 1999 XAVIER LE ROY LE DERNIER SPECTACLE Conférence VÉRONIQUE DOISNEAU Pour le ballet de l’Opéra national de Paris 2005 PICHET KLUNCHUN AND MYSELF L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Lyon, le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général du Rhône. Textes : © Gxénola David 13/09/07 9:44:14