Fils DE PuB ! dossier p. 5 > 8

Transcription

Fils DE PuB ! dossier p. 5 > 8
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11
EV 20
F
N
A
J
2010
DEC
fils de pub !
Société
Débat
Pour enfin tout comprendre
sur la crise politique belge
actuelle, le Jef a rencontré
pour vous Jean-Benoit Pilet,
politologue de l’ULB
Les baptêmes étudiants
sont souvent adulés par
les uns ou dénigrés par
les autres. Jef a demandé
le point de vue de deux
étudiants universitaires
> Interview
dossier p. 5 > 8
> Faites-vous votre opinion
Trimestriel DEC 2010 JAN-FEV 2011 - P911030 / Bureau de dépôt : Bd Léopold II, 44 / 1080 Bxl
Intro
INTRO
JEF 15 Decem b re - J anvier - F évr ier
édito
J E F 1 5 De cem b re - J a n v ier - F é v r ier
Les premières tendances de notre
TITOM
le ventre vide ? Comment s’intéresser aux cours quand
l’estomac se plaint et que la fatigue menace ?
Inutile de rappeler la célèbre phrase de Mougeotte, boss
de TF1, disant que « ce que nous vendons à Coca-C***,
c’est du temps de cerveau humain disponible ». Bref, on
nous prend pour des cons. On nous le dit. Clairement. Mais
nous continuons quand même à regarder les publicités
interrompues de temps en temps par des émissionsbouses de téléréalité.
Aaaaaah la pub. Je suis sans doute trop enthou[Image
d’une femme. Elle renifle un flacon d’adoucissant
Gronounous ©. Image d’une machine à laver qui tourne.
On voit ensuite la femme qui sort le linge et l’étend sur un
fil dans son jardin vert fluo. Le soleil brille. Tout le monde a
l’air heureux]lez sur ce, bonnes fêtes de fin d’année !
Alexandre Azer-Nessim
Pour répondre aux besoins de base des élèves, le service
de prévention de la commune (Saint-Josse) a lancé
en 2008-2009 le projet « Hygiène de vie » avec le souci
que les élèves soient réellement acteurs de l’initiative.
Ce projet, piloté par le service de prévention de SaintJosse en partenariat avec l’association « Bouillons de
culture », comprend deux volets : des ateliers cuisine pour
encourager les jeunes à s’alimenter sainement (avec
des repas économiques et faciles à préparer) et des
sorties sportives pour faire découvrir aux jeunes une série
d’activités physiques originales (et faciles d’accès).
Projet « Hygiène de
au lycée Guy Cudell
vie »
Rencontre avec Pia van Boxtel, coordinatrice du
projet au Service de Prévention (Saint-Josse)
Le projet « Hygiène de vie » fête, cette année, sa
troisième rentrée. Au programme : une alimentation
saine et économique, cuisinée par une poignée
d’élèves du lycée Guy Cudell, sous l’œil attentif de
Pia et Ramouna. À la cantine du lycée, une trentaine
d’assiettes sont ainsi préparées. Du côté des élèves,
on en redemande !
Il y a trois ans, le lycée Guy Cudell faisait part à la
commune d’une préoccupation : sur l’heure de midi,
beaucoup d’élèves mangeaient soit mal soit très peu,
voire pas du tout. En essayant de soutenir ces élèves, les
moyens du service social de l’école tombaient à court
dès la Toussaint. Or, comment rester attentif en classe
Côté cuisine, la première année du projet était résolument
consacrée à la préparation de soupes ; puis, lassés de peu
mâcher, les élèves se sont alors tournés vers des repas
plus variés, alternant la préparation de deux repas et de
deux soupes par semaine. Concrètement, huit élèves du
secondaire inférieur se rendent à tour de rôle (sur base
volontaire) à l’atelier cuisine. Ils y participent sur l’heure
de midi et préparent ensemble trente repas pour le
lendemain (dix pour l’atelier et vingt pour la cantine).
Parmi les jeunes interrogés, une large majorité se déplace
en transport en commun (71,2%) et ce principalement
pour l’école et le travail. Les déplacements dans les autres
communautés linguistiques du pays sont relativement
rares (seuls 24,1% s’y déplacent régulièrement) puisque
souvent jugés non nécessaires (35%). Les jeunes usagers
portent un regard relativement critique sur la qualité de
l’offre des transports mise à leur disposition en termes de
ponctualité (66,4% jugent qu’ils ne sont plutôt pas ou
pas du tout à l’heure), de fréquence (53% des jeunes ne
sont pas satisfaits) et surtout de prix, puisque 74,6% les
estiment trop chers, avec un pic pour les Bruxellois qui sont
80% à le penser. Parallèlement, lorsqu’on demande aux
jeunes usagers de se positionner quant aux réductions qui
leur sont accordées, ceux-ci estiment à 35,6% qu’elles
sont largement insuffisantes.
Cette année, le lycée va intégrer le projet « Hygiène de
vie » de manière plus transversale dans son programme.
Plusieurs occasions seront données aux élèves d’aborder
l’alimentation et la consommation dans le cadre des
cours « académiques ». Le calcul d’un budget, l’impact des
choix du consommateur, la circulation des marchandises,
etc. seront autant de thématiques que les élèves de Guy
Cudell auront l’occasion d’explorer. Une manière de
renforcer les aspects concrets des cours donnés, avec le
souhait que les élèves sortent de l’école mieux informés
sur la place et l’impact qu’ils peuvent avoir dans la société,
en fonction de leur choix alimentaires.
Priscilla de Radiguès
774 francophones, âgés de moins de 30 ans, ont répondu
à ce questionnaire sur leurs habitudes en matière de
déplacement et ont, par le même biais, communiqué leur
avis sur plusieurs recommandations en vue d’améliorer
leur mobilité. Ces attentes identifiées seront transmises
aux politiques concernés sous forme de recommandations
et seront également adressées aux prestataires de services
en matière de transport.
Concernant la « p’tite reine », 82% estiment qu’il n’y a
pas suffisamment de pistes cyclables dans leur région
(contrairement aux Flamands qui sont seulement 40%
à le penser) et 58,7% disent ne pas se sentir en sécurité
lorsqu’ils se déplacent à vélo en milieu urbain. Néanmoins,
64,2% déclarent ne jamais porter de veste ou accessoires
voyants lorsqu’ils se déplacent à vélo. Ce chiffre grimpe à
74% lorsqu’il s’agit du port du casque. Alors, téméraires
ou contradictoires, les jeunes francophones ?
Depuis un an, le Conseil de la Jeunesse s’est lancé dans une
vaste consultation des jeunes sur l’emploi. Ce Dialogue
structuré avec les autorités belges et européennes entre
désormais dans sa troisième et dernière phase. L’objectif
étant de parvenir à l’écriture d’une résolution européenne
à la fin de la présidence hongroise en juin 2011.
Année internationale du Volontariat
Pour l’année 2011, l’UE a décidé de mettre l’accent sur
le volontariat. Cette thématique, très présente dans le
secteur jeunesse, va faire l’objet de plusieurs activités :
débats, conférences, expositions, etc. Une plateforme,
coordonnée par la Communauté française, se met
actuellement en place pour rassembler les associations,
désireuses de travailler sur ce projet.
> [email protected]
Beaucoup d’autres données intéressantes ont été
récoltées à travers ce sondage. L’ensemble de ces
résultats va maintenant être présenté aux autorités
compétentes afin de changer concrètement certains
aspects de notre mobilité. Le Conseil, en tant qu’organe
d’avis, va désormais exercer pleinement son rôle de
pression politique.
Françoise Verheyen
Pour découvrir les résultats complets de cette enquête,
> www.conseildelajeunesse.be
Pour cette négociation, le Conseil de la Jeunesse poursuit
plusieurs objectifs. Il souhaite tout d’abord se battre pour
la mobilisation des jeunes. En effet, il est important de
démontrer l’importance majeure de la voix de la jeunesse
dans ces négociations. Les jeunes ne sont pas que de
simples acteurs mais ils doivent être considérés comme
des partenaires incontournables car principalement
concernés par l’aboutissement de ces négociations.
Dernières consultations sur l’emploi
> [email protected]
Enfin, les recommandations à visée politique qui récoltent
le plus de soutien chez les jeunes sont la construction de
parkings à l’entrée des villes, connectés efficacement
aux transports publics (94%), développer les transports
en commun, notamment de nuit (92%), mettre
gratuitement à disposition des vélos (92%) et inciter
au covoiturage (91%). Par contre, augmenter le prix
de l’essence ou instaurer des autoroutes payantes sont
jugés négativement. Le péage urbain (40%), la vignette
autoroutière comme en Suisse (47%) et une taxe sur
les billets d’avion de courte distance (51%) méritent
réflexion puisque les jeunes sondés y sont partagés.
Le climat, c’est Cancun s’y met ?
brèves
Vous avez donc la possibilité de vous positionner sur ce
sujet. Il suffit de répondre à notre questionnaire en ligne
via www.conseildelajeunesse.be avant le 27 janvier
2011, ou même de participer à l’une de nos rencontres.
Les jeunes ont une voix… alors donnez-là !
www.conseildelajeunesse.be
2
© http://www.schaerbeek.irisnet.be
40 recommandations pour l’emploi ont été identifiées par
les jeunes européens, lors de la conférence de jeunesse
européenne à Louvain en octobre dernier, et qui marquait
la fin de la deuxième phase. Il s’agit maintenant de
proposer des mesures concrètes pour la mise en œuvre de
ces recommandations.
Le Conseil de la Jeunesse est l’organe officiel d’avis
et de représentation des jeunes en Communauté
française. Sa mission principale est d’être porteur
de la parole des jeunes au niveau national et
international. Le Conseil a pour objectif de valoriser
l’image et l’engagement des jeunes, de favoriser
leur épanouissement et leur émancipation ainsi
que de promouvoir leur expression. Par ailleurs, le
Conseil de la jeunesse se veut le relais des jeunes
belges francophones auprès du monde politique en
général et de la Ministre de la Jeunesse en particulier.
Le Conseil a pour vocation d’être consulté sur tout
ce qui touche de près ou de loin à la jeunesse. Pour
se positionner sur des sujets liés aux compétences
fédérales, le Conseil travaille généralement en
partenariat avec ses homologues germanophones
et néerlandophones. Le Conseil de la jeunesse était
constitué de 85 Organisations de Jeunesse, mais
désormais tout jeune âgé entre 18 et 30 ans peut
faire partie de l’assemblée générale. 50 membres
sont élus tous les deux ans suite à des élections,
ouvertes à tous les jeunes de 16 à 30 ans.
sondage mobilité des jeunes
Récemment nous vous avions sollicité pour répondre à un sondage sur la mobilité des jeunes. Cette enquête, menée conjointement par le Conseil de la Jeunesse et le
Vlaamse Jeugdraad, révèle plusieurs résultats intéressants. En voici un petit aperçu.
Aaaah la pub ! Quel bonheur ! Que de créativité ! Que
d’humour ! Que d’intelligence ! Il y en a [Image d’une
femme nue. Elle mange un yaourt. La musique est douce.
Le mouvement de la caméra aussi. A la fin, gros plan sur
sa tête et une bête phrase du genre « ce qui se passe à
l’intérieur se voit à l’extérieur ». Fin. Reprise des émissions]
où on vante des produits dont on ignorait complètement
le fait qu’on en avait besoin [Bruit de voiture et klaxons.
Une voix insupportable nous demande si on en a marre
des bouchons et si on veut connaître une méthode
magique pour les faire disparaître. « Alors appelez pour
seulement 4 euros la minute le 0800 ******. Bruits de
klaxons. Fin. Reprise des émissions]onsommer certains
produits, c’est trop cool, là où médecins et scientifiques
nous disent que c’est tout le contraire.
Les télés (publiques y compris), les radios (publiques y
compris), les journaux, les sites Internet, les films (via les
placements de produits notamment), les vélos en ville,
les encarts publicitaires de plusieurs mètres carrés sur les
bâtiments, en rue, les équipes de foot, les festivals, les
bloggeurs pseudo influents, etc. Tout support a désormais
son encart publicitaire. Ça en fait des pubs vues en une
journée ! Ca en fait de la pollution visuelle et sonore.
ACTU
Non, dans la vie il n’y a pas que conflits linguistiques,
scission de BHV ou Standard-Anderlecht. Il y a aussi
et surtout la COP 16 à Cancun. Le Conseil de la
Jeunesse y sera et il n’a pas l’intention de squatter
la playa !
Dans le dictionnaire des villes, Cancun se définit par ville
de fêtes et plage pour étudiants américains dans le cadre
du Spring-break. Mais en décembre 2010, Cancun est
l’hôte de la COP 16, c’est-à-dire la 16ème conférence
des parties de la Convention Cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques. Cette année, les enjeux
sont simples : la première « période d’engagement »
du protocole de Kyoto se terminant en 2012, l’objectif
principal de la conférence sur le climat est de trouver un
accord entre tous les pays sur ce que sera l’après 2012 :
quels objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de
serre ? Quels mécanismes pour atteindre ces objectifs ?
Comment les financer ? Comment favoriser les mesures
d’adaptation dans les pays en développement ?
Le Conseil de la Jeunesse est présent à cette conférence
capitale pour le sort de la planète. Nous (Pauline, 24
ans, et Thomas, 26 ans) avons été sélectionnés pour le
représenter. Nous nous sentons pleinement concernés
par ces questions et travaillons chacun dans le domaine.
Une asbl œuvrant pour un monde économique durable
pour l’une et une faculté de recherche en économie pour
l’autre. J’étais déjà présent à Copenhague en 2009 où
j’ai assisté à l’échec politique des négociations (qui sont
tombées presque aussi bas que les négociations politiques
en Belgique, ce qui n’est quand même pas rien).
Par le biais de ses deux représentants, le Conseil de la
Jeunesse compte mener des actions de sensibilisation
auprès des leaders politiques afin de leur rappeler
l’importance de l’obtention d’un accord rapide et
contraignant. Il nous semble fondamental que cet accord
permette de limiter les effets du changement climatique
de manière significative afin que l’essentiel des efforts ne
soit pas reporté sur les générations futures.
Le Conseil de la Jeunesse estime en effet que l’inaction
politique en matière de changements climatiques
compromet l’avenir des jeunes, de tous les jeunes !
Enfin, le Conseil défend en particulier la cause des petits
États insulaires. Ceux-ci, particulièrement vulnérables,
voient leur avenir compromis en raison de notre mode de
développement. Il en va de notre responsabilité de mettre
tout en œuvre pour les sauver, même s’il n’y a aucune
réserve de pétrole et d’or, ou d’enjeux géostratégiques à
y défendre.
Enfin, au travers d’une stratégie de coopération et de
coordination avec différentes organisations de jeunesse
internationales, nous envisageons de défendre la voix
des jeunes sur les questions relatives à l’éducation, la
sensibilisation aux enjeux climatiques et à l’importance
de la participation des jeunes dans les négociations
climatiques.
Le Conseil de la Jeunesse nourrit de grandes ambitions
pour cette négociation. Nous voulons nous battre pour
faire en sorte que Cancun soit, en décembre 2010, la ville
de l’espoir et de l’optimisme. Il le faut pour notre planète,
aujourd’hui et demain, ici et là-bas…
Pauline Remouchamps etThomas Eraly
Pour les suivre sur place > www.sustainableyouth.be
et la page Facebook « Belgian Youth Delegate »
Actu
3
Société
Régularisation des
JEF 15 Decem b re - J anvier - F évr ier
sans-papiers : un an après
Un an après l’opération de régularisation des sans-papiers, des milliers de demandeurs attendent toujours
une décision. Attente, incertitude et précarité caractérisent l’existence de ces milliers de personnes qui vivent
et, souvent, travaillent illégalement dans des conditions inacceptables. Dans un tel contexte, le durcissement
récent de la politique d’asile et d’immigration inquiète.
Malgré l’engagement de personnel supplémentaire
à l’Office des Étrangers, le traitement des dossiers de
demande de régularisation est extrêmement lent.
D’après le Secrétaire d’État à la Politique de Migration
et d’Asile, Melchior Wathelet, près de 16 000 dossiers
auraient été traités durant les 8 premiers mois de l’année
2010. 40 000 autres dossiers seraient toujours en attente.
Au rythme actuel, il faudra encore attendre au moins un
an avant que tous les dossiers ne soient traités.
© vers l’avenir
Suite à la chute du gouvernement, le problème de la
sécurité juridique en matière de régularisation s’est
(re)posé. En effet, annulée par le Conseil d’État en
décembre 2009, l’instruction ministérielle en matière de
régularisation a malgré tout continué à être appliquée,
le Secrétaire d’État s’étant engagé à user de son
pouvoir discrétionnaire pour appliquer les critères de
régularisation. L’Office des Étrangers s’était alors engagé
à continuer à traiter les dossiers en cours selon les critères
de l’Instruction tant que des règles contraires ne seraient
pas adoptées. Dès lors, l’attente - également interminable
La Belgique va changer de visage…
- d’un nouveau gouvernement fait peser l’incertitude sur
le sort qui sera réservé à l’Instruction par le successeur de
M. Wathelet.
C’est quoi cette loi de financement dont tout le
monde parle ? Pourquoi ça a l’air si problématique ?
La loi de financement organise la distribution de l’argent
entre tous les niveaux de pouvoir, le niveau fédéral
(la Belgique), les 3 régions (Région wallonne, Région
flamande et Région de Bruxelles-Capitale) et les 3
communautés (Communauté flamande, Communauté
française et Communauté germanophone). Le but est
d’avoir un mécanisme de financement qui permet deux
choses. Premièrement, il faut que chaque niveau de
pouvoir ait assez d’argent pour assurer ses compétences.
Deuxièmement, des transferts d’argent sont mis en place
afin que les niveaux de pouvoir les moins riches (pour
l’instant, la Wallonie, la Région de Bruxelles-Capitale
et la Communauté française) reçoivent des moyens
complémentaires de la part des régions disposant de plus
de moyens (pour l’instant, la Flandre).
Le débat actuel vise à changer les mécanismes mis en place
depuis 1989. Les partis flamands réclament deux choses
en particulier. Un, ils souhaitent que les transferts d’argent
entre régions soient assortis d’objectifs à atteindre (ex :
baisser le chômage). C’est la responsabilisation. Deux, ils
voudraient que les régions et communautés disposent de
plus de pouvoir sur les impôts payés par les individus et
4
Société
Va-t-on retourner voter ? Qu’est-ce que cela
changerait ?
Ce n’est pas le scénario le plus crédible car on ne voit pas
ce que cela changerait. Les sondages semblent annoncer
que les mêmes partis gagneraient les élections (le PS et la
N-VA, comme en juin dernier). Et ils devraient se mettre
d’accord sur les mêmes dossiers : la réforme de l’État, la
loi de financement et la formation d’un gouvernement
fédéral.
Est-ce l’une des plus graves crises que la Belgique ait
connue ?
Depuis 50 ans, la Belgique a connu plusieurs moments de
crise qui ont mené à plusieurs réformes de l’État (1970,
1980, 1988, 1993, 2001). On est à nouveau à l’un de ces
moments qui va changer le visage de la Belgique pour les
années à venir.
Propos recueillis par Alexandre Azer-Nessim
intro
de
p u b
Au Conseil de la Jeunesse, la thématique de la publicité est l’une des priorités du plan d’action 2010-2011. Parce que même si l’on peut, de
temps en temps, admirer une pub intelligente, créative ou drôle, la profusion des espaces publicitaires pose question. Surtout quand on sait
que les jeunes sont particulièrement visés.
Le principe du dossier du JEF est d’ouvrir la réflexion sans pour autant prendre position. Le lecteur ou la lectrice que vous êtes doit pouvoir trouver les éléments pour, soit se
faire une opinion, soit permettre d’aller plus loin dans la construction de son avis.
En attendant, la politique d’enfermement et d’expulsion
des sans-papiers se poursuit. La crise de l’accueil des
demandeurs d’asile aussi. Et à l’approche de l’hiver, ce
sont des centaines, voire des milliers de personnes, qui se
retrouvent à la rue, ne s’étant toujours pas vues désigner
de place d’accueil.
Toutefois, pluralistes et soucieux de ne pas fermer des portes de manière radicale, l’équipe de rédaction souhaite vraiment ouvrir le débat autour de ce thème (voir l’article
page 7 sur les bienfaits de la pub). Des réflexions et des discussions sont d’ailleurs menées au sein de la commission médias du Conseil de la Jeunesse. Et un avis sur un
Conseil Fédéral de la Publicité a récemment été validé par notre Assemblée générale (page 7). Cet avis sera une nouvelle étape de la réflexion, que nous souhaitons la plus
ouverte à toutes les personnes qui veulent y participer. Bonne lecture ! (Et n’hésitez pas à réagir…C’est le but).
Dans ce dossier consacré à la publicité, la majorité des articles dévoilent l’aspect sombre des pratiques publicitaires (page 6). C’est un parti pris et le Comité de rédaction
l’assume. De nombreuses pratiques commerciales induisent ou valorisent des comportements sociaux, environnementaux, de santé ou de consommation qui vont à
l’encontre de ce que défend le Conseil de la Jeunesse.
Caroline Alofs
Croissance (durable) ou décroissance
pistes de solution au chômage des jeunes ?
Apprendre à lire,
apprendre à
les sociétés. C’est l’autonomie fiscale. Pour l’instant, la
compétence fiscale est essentiellement entre les mains de
l’État fédéral.
Quels sont les autres enjeux importants pour parvenir
à la formation d’un gouvernement ?
Pour parvenir à la formation du gouvernement, il faut un
accord sur trois points. Premièrement, il faut un accord sur
une réforme de l’État qui va donner plus de compétences
aux régions et aux communautés, et moins à l’État fédéral.
Deuxièmement, il faut un accord sur la loi de financement.
Troisièmement, il faut un accord de gouvernement, c’està-dire un accord sur ce que les partis qui seront au pouvoir
veulent faire pour les compétences du gouvernement
fédéral (justice, asile et immigration, affaires étrangères,
défense, sécurité sociale, santé, etc.).
f i l s
Dans ce contexte déjà fragile, d’aucuns s’inquiètent
de la proposition de réforme de la procédure d’asile du
Secrétaire d’État. Visant à « simplifier et accélérer » les
procédures, ces nouvelles mesures fortes trahissent un
durcissement de la politique d’asile et d’immigration
d’autant plus étonnant que le gouvernement est toujours
en affaires courantes.
Toujours enfoncée dans la crise politique, la Belgique piétine et semble dans l’impasse. Jean-Benoit Pilet,
professeur en Sciences Politiques à l’ULB, fait le point de la situation pour nous. Rencontre.
La question est délicate car elle touche aux moyens
financiers de chacun et car elle porte aussi sur les
mécanismes de solidarité que l’on souhaite encore garder
entre les régions du pays.
Dossier
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© journaleurope.info
Face au problème récurrent du chômage des jeunes,
les partis politiques et certaines associations
proposent des pistes de solution entre productivisme
classique, croissance durable et décroissance.
Le chômage des jeunes de moins de 25 ans en Europe a
désormais atteint le seuil inacceptable de près de 21%
(Eurostat, juin 2010). En Belgique, c’est pire ! Le taux de
chômage des moins de 25 ans était de 34,8% en Région
de Bruxelles-Capitale et de 34% en Région wallonne
(moyenne sur l'année 2008). Alors que faire ? Une fois
pour toutes, tordons le cou à un mythe qui a la vie dure :
il s’agirait d’un phénomène « conjoncturel », lié donc à la
crise économique. Non. La crise a bien sûr fait croître le
taux de chômage mais comme on le sait, ces taux sont
anormalement élevés depuis des décennies. On parlera
plutôt de chômage « structurel », lié à la structure même
de l’économie de marché qui ne crée plus assez d’offres
d’emplois pour intégrer la demande. La croissance aide
à créer de l’emploi mais comme il s’agit d’un problème
économique « structurel », le taux de croissance ne sera
jamais suffisamment élevé pour résorber complètement
le problème du chômage. Les économistes le savent bien.
On peut avoir plusieurs approches de la publicité
dans les médias et de son impact sur les jeunes
publics. Une plutôt protectrice viserait à la réguler
voire l’interdire, l’autre, plutôt éducative, viserait
à outiller les jeunes afin de pouvoir la décrypter.
Plusieurs organismes font le pari de ce qu’on appelle
couramment l’ « éducation aux médias ».
Il existe très peu d’organismes qui ont l’éducation aux
médias comme objectif principal. Nous en avons épinglé
deux : Action Ciné Média Jeunes (ACMJ), Organisation
de Jeunesse, et Média Animation, Centre de ressources
en Education aux Médias, service général d’éducation
permanente agréé de la Communauté française de
Belgique.
Média-animation organise principalement des formations
à l’intention des professeurs, mais elle touche également
certains publics de jeunes. Yves Collard y est le spécialiste
de la formation à la publicité. Il nous livre ses réflexions
par rapport au rôle d’un éducateur à la publicité : « Il est
important de ne pas diaboliser la publicité. Le formateur
voir
doit apprendre aux gens comment elle fonctionne, et c’est
à eux de faire leurs choix par la suite de façon autonome
et responsable. Le formateur a un rôle difficile à tenir : il
doit s’interdire de prendre position au niveau moral (c’est
bon/pas bon) ou esthétique (c’est beau/laid). En outre,
il doit inviter à apprendre à utiliser le vocabulaire et les
concepts des publicitaires eux-mêmes : le vocabulaire des
années 50 est trop limité pour décrire et comprendre les
techniques actuelles. » En effet, une des caractéristiques
de la publicité est d’être changeante : « Quand on peut
analyser une publicité, elle perd de son intérêt. Elle doit
constamment surprendre le public et les annonceurs
adaptent leurs techniques dans ce sens ».
mots clés de nos recherches sur Google. » Les jeunes ne
sont pas toujours conscients de la présence de publicité
sur Facebook ou dans certains buzz sur Internet. Il faut
leur donner des outils : « Tout d’abord, on va regarder
la pub pour elle-même et pas comme un fond sonore
entre le JT et le film. Il faut adopter un regard critique
en se posant des questions. Il y a souvent un moment de
surprise lorsqu’on réalise ce qui est présenté et la manière
dont c’est présenté. Les jeunes vont ensuite être amenés
par diverses méthodes à décrypter et à comprendre les
mécanismes de la publicité en réalisant une affiche,
une publicité, une campagne de sensibilisation ou de la
propagande. »
Action Ciné Média Jeunes est spécialisée dans l’éducation
aux médias pour les publics jeunes. La publicité peut y être
traitée de deux manières : soit on l’aborde en décryptant
un média particulier, soit elle est le sujet même d’un
atelier. Johnathan Manzitto, animateur chez ACMJ, nous
donne quelques pistes de réflexion : « Avec les nouveaux
médias, la publicité est de plus en plus ciblée. Nous
recevons maintenant des publicités influencées par les
Quels conseils donner aux jeunes ? « Il faut rester curieux
par rapport à la pub, essayer de comprendre ce qui est
derrière, ne pas se limiter à la première lecture, qui est
celle du consommateur, mais passer derrière le décor ».
Isabelle Letawe
Les courants politiques principalement écologistes,
socialistes et centristes misent de plus en plus sur une
croissance « durable », respectueuse de l’environnement
et créatrice d’emplois verts. Mais depuis quelques temps,
un nouveau paramètre a fait son entrée au panthéon des
solutions à la crise : la décroissance ou l’alter-croissance.
Certains
mouvements
anti-productivistes,
anticonsuméristes et/ou écologistes, les « objecteurs de
croissance », s’opposent au dogme de l’augmentation
du taux de croissance comme loi de l’économie. Ils
luttent pour une réduction contrôlée de la croissance,
s'opposant ainsi aux défenseurs d’une croissance
durable. Pour les « décroissants », le taux de production
et de consommation ne peut être accru à l’infini, ni
même maintenu à son niveau actuel, car cette création
de richesses a pour contrepartie la destruction d’un
capital naturel épuisable. Ils proposent notamment
de relocaliser les activités économiques afin de réduire
l'empreinte écologique et les dépenses énergétiques et
de conscientiser au maximum les choix et comportements
de consommation individuels. Simple piste de solution ou
véritable changement de modèle économique ?
Gilles Corbiau
5
Dossier
f i l s
de
JEF 15 Decem b re - J anvier - F évr ier
b
pu
p u b
À la recherche de la La publicité
nouvelle pub
Depuis quelques années, de nouvelles techniques de publicité ont fait leur apparition. Si certaines sont
considérées comme illégales, d'autres débordent de plus en plus des habituels spots diffusés à la télévision.
Quand les produits se tapent l'incruste
La bonne vieille présentation de produits, on la connait
tous. Une charmante jeune femme vous vante les mérites
d'un shampoing. Un beau jeune homme vous démontre
tout le plaisir qu'on peut avoir à conduire le nouveau
bolide à la mode. Mais les publicitaires continuent de se
creuser les méninges pour justifier leur salaire et nous faire
consommer.
Aujourd'hui, on ne se contente plus d'interrompre les
programmes télé pour essayer de vendre sa marchandise.
En effet, les produits viennent carrément s' « incruster »
dans nos programmes préférés ! Cela s’appelle le
« placement de produit ». La montre de James Bond ?
Une Omega. Le moteur de recherche préféré des héros
de Gossip Girl ? Bing. Films, séries, clips musicaux, les
exemples pullulent. Il faut dire que la visibilité offerte par
Internet (grâce aux sites de partage de vidéos) est un
atout de choix. Et ce ne sont pas les bénéfices colossaux
(près d'un cinquième des recettes totales des grandes
chaînes US) qui vont stopper cette pratique. Elle s’est
même désormais propagée sous nos latitudes. En effet,
suite à une recommandation de l’Union européenne, le
CSA a légalisé cette technique en Communauté française.
Bien sûr, certains produits sont prohibés, comme le tabac
ou l'alcool. Les enfants ne peuvent y être soumis. Toutefois,
la question est de savoir jusqu'où ces techniques peuvent
nous emmener. La publicité a déja envahi notre espace
audiovisuel, après s'être approprié la presse écrite. Elle
pourrait même prendre place dans notre inconscient ! Et le
consommateur dans tout ça ?
Une des techniques les plus manipulatrices est sans
aucun doute la publicité subliminale. Il s'agit d'exposer le
consommateur à des stimuli en lui montrant une image
tellement rapide qu'il n'est même pas conscient de
l'avoir vue. Mais s'il n'a pas l'impression d'avoir aperçu
l'image, son cerveau a malgré tout reçu l'information que
contenait celle-ci. De nombreuses études scientifiques ont
été menées afin de déterminer quels étaient les pouvoirs
réels du subliminal. Les résultats n'ont jusqu'ici pas pu
prouver de façon claire l'efficacité d'un tel procédé. Il
est généralement admis que l'influence de la publicité
subliminale possède certaines limites. Elle ne pourrait pas
« forcer » une personne à acheter une bouteille de soda.
Mais elle pourrait néanmoins activer des comportements
déjà existants. Les résultats dépendent également de
facteurs tels que l'âge, le sexe ou encore le milieu social.
Cette pratique pose en tout cas des questions essentielles :
peut-on pénétrer l'inconscient du consommateur pour le
faire acheter à tout prix ? Ce dernier a-t-il encore le pouvoir
de décider de son propre comportement d'achat ? Afin
de protéger les consommateurs, les institutions belges
et européennes ont clairement interdit l'usage de la pub
subliminale.
J E F 1 5 De cem b re - J a n v ier - F é v r ier
« below the line »:
la face cachée de l’iceberg
>>
>> Le buzz marketing
Technique promotionnelle consistant à faire du bruit autour d’un nouveau produit ou d’une offre.
On peut aussi parler de quelque chose ayant fait son « buzz » quand il s’agit d’un contenu (vidéo ou audio) qui aura été
ébruité le plus possible au point d’avoir été vu par beaucoup de gens en un temps très court.
Cette pratique commerciale permet de faire parler de la marque, sans l’identifier comme une publicité « classique».
du bon !
pub
pub
>>
pub
>> Le marketing viral
Forme de publicité s’appuyant sur les réseaux sociaux.
Le consommateur devient lui-même ambassadeur de la marque en diffusant les supports visuels ou sonores de la marque
(e-cards, vidéos, fake-videos, mp3,...), en personnalisant parfois le message, ce qui le rend encore plus efficace pour
l’annonceur.
Depuis le développement d’Internet, on a pu voir se développer de manière exponentielle ce nouveau phénomène.
La pub nous envahit…
Chacun d’entre nous est confronté en moyenne à 1200
messages commerciaux, visuels ou sonores, par jour1 . La
publicité est donc omniprésente : à la télévision, à la radio,
dans la rue, sur le web, sur notre GSM, dans les jeux vidéos,
dans les événements, les stades, etc. La grande majorité
de ces nombreux messages quotidiens est perçue
inconsciemment. Et la tendance va vers encore plus de
pubs, mieux ciblées et plus agressives. Le consommateur
n’en sortira pas gagnant et notre cerveau a de plus en
plus de mal à faire le tri !
Le contrôle de la publicité
aux mains des publicitaires !
La pub, je sais ce que c’est…
La grande majorité d’entre nous voit la publicité là où
elle est facilement identifiable comme telle : dans les
messages vus à la télévision, dans la presse écrite, dans
l’affichage public, à la radio… soit dans les médias de
masse. Mais il faut comprendre la publicité comme toute
action visant à mettre en avant un produit ou un service
dans un but commercial et non uniquement comme une
démarche médiatique. Cela veut donc dire que la publicité
couvre tout le spectre des pratiques commerciales, des
plus évidentes (comme la pub à la télé par exemple), aux
plus discrètes ou sournoises (le packaging, le placement
de produits dans les films, dans l’évènementiel, le buzz
marketing, le parrainage, etc.).
Ou plutôt, je croyais savoir…
Aurélie HERMAN
La pub, ça a aussi
pub
La publicité se retrouve donc principalement là où on
ne l’attend pas, où on l’identifie mal : dans les médias
qu’on appelle « below the line », terme qui désigne
les investissements marketing réalisés en dehors
des investissements publicitaires sur les cinq médias
traditionnels (télévision, radio, presse écrite et revues,
cinéma, affichage) qui ne représentent aujourd’hui plus
que 30% des investissements publicitaires. La grande
masse publicitaire « below the line » représente donc plus
de 70% de la pub aujourd’hui ! Or, les dérives les plus
graves et les plus fréquentes se retrouvent de plus en plus
dans ces nouveaux médias, lors d’événements ou dans la
rue (street marketing, marketing viral, tribal, buzz, etc.),
dans la pub que l’on ne perçoit donc pas !
Le citoyen n’est pas protégé des excès de
pub…
La quantité et la fréquence excessives des messages
publicitaires dans notre société de (grande)
consommation sont en perpétuelle augmentation, ces
messages sont plus agressifs et plus ciblés, et les jeunes,
premiers utilisateurs des « nouveaux » médias, sont les
cibles principales. Et l’Etat ne fait rien aujourd’hui pour
mieux protéger le consommateur.
Réagissons, ne soyons pas dupes !
Cependant, ne soyons pas non plus trop pessimistes,
la majorité des jeunes font preuve d’un esprit critique
développé, le réflexe du « consom’acteur » critique
et responsable peut donc encore être renforcé. Mais
l’immense marché publicitaire et son énorme pouvoir
persuasif font de notre action éducative une entreprise
sans cesse à renouveler ainsi qu’un combat inégal. Si
on ne veut pas rester comme un mouton devant ces
pratiques, mieux vaut rester informé et critique !
Martin de Duve
1
Outil de sensibilisation « Notre cerveau n’est pas à vendre », Les
Equipes Populaires, mai 2007
Les pratiques publicitaires ne sont actuellement contrôlées par aucun organe public en Belgique ! Cela peut
paraitre aberrant, mais c’est le cas, puisque c’est le JEP (Jury d’Ethique Publicitaire) initiative privée, qui
s’autorégule. Alors, le Conseil de la Jeunesse a décidé de se lancer dans un projet d’envergure et a sorti un avis
d’initiative pour mettre en place un Conseil fédéral de la Publicité afin d’éviter les conflits d’intérêts flagrants.
Malgré ses effets pervers et envahissants, la publicité
comporte pourtant plusieurs avantages importants
pour le citoyen. Et, bien souvent, il n’en a pas
conscience.
Aujourd’hui, nous avons tendance à sous-estimer les
impacts positifs de la publicité. Tout d’abord, il est
important de rappeler que la publicité sert avant tout à
informer le consommateur sur les produits disponibles.
Même si les techniques des annonceurs deviennent de
plus en plus manipulatrices, la publicité reste un élément
indispensable pour le marché : d’un côté, les entreprises
font connaitre leurs produits et de l’autre, la population
peut se tenir informée facilement de ce qui existe sur
le marché. Sans publicité, au sens noble du terme, les
échanges commerciaux connaitraient un énorme pas en
arrière.
De plus, ce secteur génère des milliers d’emplois en
Belgique. Des jeunes artistes, des graphistes, des
spécialistes de la communication, ou encore des
managers vivent de cette pratique. Mais, plus important
encore, la publicité permet de financer de nombreux
projets publics. En effet, certains dispositifs publics,
comme les Villos à Bruxelles, ou les TEC en Wallonie, ne
pourraient sans doute pas être rentables sans la publicité.
En Italie, c’est même la rénovation de certains édifices
(églises, bâtiments publics, monuments historiques, etc.)
qui est totalement financée par une affiche publicitaire
les recouvrant durant la durée des travaux. Le contribuable
ne doit donc pas payer la note dans ces conditions.
Sur Internet ou dans l’événementiel, la publicité permet
également de faire vivre beaucoup de projets. En effet,
de nombreux jeunes ont, par exemple, l’occasion de
créer leur propre site web sans débourser le moindre
centime, grâce à la mise à disposition d’espace pour les
publicitaires. De même, la majorité des événements festifs
sont désormais sponsorisés par l’une ou l’autre marque
afin de couvrir une partie des frais d’organisation. Dans
de telles situations, chacun y trouve effectivement son
compte : l’entreprise donne de la visibilité à son produit et
l’organisateur obtient des fonds pour financer son projet.
De nos jours, la publicité est omniprésente et les jeunes
en sont souvent les premières cibles. Aucun garde-fou
politique n’est, à l’heure actuelle, mis en place pour éviter
les dérives de la publicité. Les pratiques commerciales
des annonceurs sont de plus en plus agressives, et visent
principalement les jeunes ! Il faut donc imposer des
règles claires au secteur afin de l’empêcher de pratiquer
ses techniques de marketing, les plus souvent à la limite
de l’éthique et de la décence (ex : distribution gratuite
d’alcool lors de séjour au ski), tout en ne tombant pas
dans la censure.
Pour éviter ce sujet sensible, l’État a pris la facilité de
confier au secteur le soin de se contrôler lui-même… On
appelle cela l’autorégulation. Tout le monde comprendra
aisément qu’il existe là un conflit d’intérêt flagrant au
sein de ce secteur, brassant des milliards d’euros chaque
année (entre 5 et 8 en Belgique, selon les chiffres).
Comment, en effet, un secteur commercial, où le gain
d’argent est l’objectif quasi unique, pourrait-il s’imposer
de lui-même des règles éthiques qui limiteraient ses
pratiques publicitaires ? Il est donc urgent que l’État belge
prenne les choses en main et ne laisse pas de côté cette
problématique de santé publique (surconsommation,
assuétudes, etc.).
La proposition du Conseil de la Jeunesse
Dans un avis d’initiative, le Conseil de la Jeunesse propose
la création d’un organe public transparent aux pouvoirs
réellement contraignants qui pourrait interdire en amont
(avant publication) certaines publicités, jugées contraires
aux règles définies (ex : sexiste, raciste, violente, etc.).
Ses missions se déclineraient en trois pôles importants :
une mission d’observation (pour récolter des données
statistiques et mieux comprendre les nouvelles techniques
de marketing utilisées) ; une mission de contrôle (gestion
des plaintes, autorisation préalable de publication) ; et une
mission d’éducation (éducation aux médias, campagne
de sensibilisation).
Le contrôle de la publicité est un enjeu transversal de notre
société. Outre les aspects éducatifs, éthiques et sociaux,
la publicité touche aussi aux enjeux de santé publique.
A l’heure où l’on essaye de sensibiliser les jeunes à une
consommation responsable d’alcool, la publicité vante
parfois les mérites et les bienfaits de la consommation. Les
efforts importants qui sont faits en termes de prévention
et de sensibilisation sont anéantis par ces pratiques
commerciales agressives.
Le JEP, organe d’autorégulation de la publicité où le
secteur reste majoritaire, se déclare incompétent dans
de nombreux domaines et le CSA (Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel) n’est compétent que pour les espaces
publicitaires – et non sur le fond des publicités. Il existe
donc un vide à combler urgemment si l’on ne veut pas
voir notre société permettre tout et n’importe quoi à la
télévision, sur Internet, dans nos journaux et lors de nos
événements festifs préférés.
Joachim Wacquez
Pour plus d’infos sur la proposition de création d’un
Conseil fédéral de la Publicité
> www.conseildelajeunesse.be
Pour participer au débat et donner votre avis sur la
question,
> [email protected] (02/413.28.98)
En Belgique, les taxes et les redevances instaurées sur la
publicité permettent de renflouer les caisses de l’État et
ainsi développer des politiques publiques au service du
citoyen. Un manque à gagner qui serait conséquent si la
publicité venait à disparaitre. Enfin, les médias publics y
trouvent aussi leur intérêt. Même s’ils deviennent de plus
en plus dépendants du bon-vouloir des annonceurs, cet
argent leur permet de maintenir une offre de qualité.
Il faut donc parfois nuancer certains propos très négatifs
sur la publicité, puisqu’elle comporte finalement plus de
bienfaits qu’il n’y parait !
Junior Aggelacis et Joachim Wacquez
6
7
Dossier
f i l s
de
JEF 15 Decem b re - J anvier - F évr ier
débat
p u b
Des stéréotypes dans la publicité ?
Entre clichés et créativité
Focus sur le mouvement
Le monde de la pub est rempli de figures, de couleurs,
de diversité, et nous aborde de milles et une façons
pour nous séduire, nous amuser, nous rallier à la
cause d’une marque en particulier. Tout le talent
de la publicité est d’associer aux besoins humains
des fantasmes et des plaisirs pour stimuler la
consommation du produit sublimé. Clichés, humour
et créativité, interrogeons la publicité...
« Quand on me dit non, j’enlève mon pull », dit une belle
jeune fille en soutien gorge de Barbara, en regardant « le »
et/ou « la » destinataire ; « Le haut débit en réseau, c’est
comme si on pouvait se toucher » (9 télécom) précise le
slogan en dessous d’une image où une jeune femme (aux
airs très professionnels) indique un mystérieux document
sur un écran d’ordinateur à un homme en tenue de
cadre, visiblement troublé par le généreux décolleté...
Vous l’aurez deviné, la publicité ne se prive pas de clichés
sexués !
Les nombreuses analyses réalisées sur l’image de la femme
et/ou de l’homme dans la publicité trouveraient dans ces
stéréotypes le prétexte pour commenter le rapport femme/
sexe/pouvoir/... Ici, il semble surtout important de rappeler
que les genres représentent la première (et la plus fiable)
de n’importe quelle segmentation des marchés. Cette
fracture élémentaire entre l’homme et la femme permet
donc, mieux que n’importe quel autre clivage, d’utiliser
des clichés compréhensibles universellement, dans le seul
but de s’adresser à différents types de consommateurs à
travers un même message.
En s’appuyant sur des stéréotypes sexués, les publicitaires
mènent leur campagne de séduction des consommateurs,
martelant les clichés, suscitant les désirs, confortant les
>> Le marketing tribal
hommes et les femmes dans des rôles bien déterminés...
En parlant aux passants, quelque part, la publicité parle
aussi du monde qui la produit.
Aujourd’hui, en pleine révolution informatique, la publicité
évolue aussi : Internet se présente désormais comme une
incroyable source d’informations, permettant notamment
la diffusion de messages de plus en plus individualisés.
Les techniques de traçage et d’identification dans ce
monde virtuel permettent, en effet, une étonnante (et
inquiétante?) personnalisation des messages, qui font
rêver les professionnels de la publicité.
Forts de ces nouvelles segmentations, les créatifs tendent
aujourd’hui à intégrer de plus en plus d’humour dans les
messages publicitaires. Le public de la Toile est en effet
relativement plus jeune, plus cultivé et plus aisé que la
moyenne... Plus disposé aussi à rechercher les annonces
drôles et insolites, et à les diffuser dans des réseaux
sociaux.
Dans ce monde technologique, la « vieille » publicité est
désormais recherchée et surtout... elle y est parodiée !
Grâce à la maniabilité croissante des images et des
slogans, rendue possible par l’informatique, à côté des
publicités « réellement » stéréotypées se multiplient
les publicités « faussement » stéréotypées, où l’antipublicitaire peut désormais aussi faire sa publicité.
Priscilla de Radiguès
Source : Sergio Poli, Publicité, « humour » et guerre des sexes :
itinéraire entre stéréotype et rire, Publifarum n. 6, 2007,
http://publifarum.farum.it/ezine_articles.php?id=32
>>
Technique promotionnelle touchant principalement les adolescents et visant à créer une culture commune autour d’un
produit, d’une marque.
Cette technique ne vise pas seulement à mieux comprendre les jeunes consommateurs d’aujourd’hui, mais aussi à
contourner leur indifférence croissante pour la publicité.
POUR ou CONTRE
Débat
le baptême étudiant ?
antipub
D’un côté, les défenseurs de cette pratique étudiante, vieille de plus de cent ans ; et de l’autre, les détracteurs qui jugent ce folklore déplacé et humiliant. Tout
étudiant du supérieur a été confronté à ce dilemme lors de sa première rentrée académique.
La critique de la publicité apparaît simultanément
avec son développement. Plusieurs associassions se
sont créées pour dénoncer les dérives de la publicité.
Petit tour d’horizon…
Cette tradition estudiantine, très développée en Belgique, fera, sans nul doute, encore beaucoup parler d’elle à l’avenir. Jef a récolté deux avis : Bruno, dit « Djibleu », membre
du cercle d’Agro à l’UCL et Denis, qui vient d’entrer en 1ère Bac à l’ULg. À vous de vous faire votre propre opinion…
Ces associations reprochent principalement à la pub son
invasion de l’espace public, de la vie courante (télévision,
radio, boîtes aux lettres, téléphone, journaux, cinéma,
Internet, panneaux publicitaires...) et son emploi de
techniques nuisibles à l’environnement et souvent
agressives, comme le matraquage ou la manipulation
mentale. Une autre critique affirme que la publicité
prise dans son ensemble diffuse un message politique
fort, prônant la société de consommation, incitant
au gaspillage et à la pollution. N’apportant pas une
information objective, elle détournerait de la vérité,
valoriserait au contraire l’illusion et le mensonge. Mais
les acteurs du mouvement anti-publicitaires sont souvent
sous le feu des critiques aussi. On leur reproche d’utiliser
les moyens qu’ils dénoncent, à savoir les techniques
publicitaires : contre-affichage et barbouillage de slogans.
Ces techniques ont cependant un caractère artisanal.
À l’opposé des techniques industrielles utilisées dans la
publicité, il est difficile pour les supporters du mouvement
antipub de diffuser un même message à très grande
échelle.
Le baptême étudiant nourrit souvent les fantasmes chez les personnes extérieures à ce milieu, considéré parfois comme trop fermé. Mais les baptisés, bleus et autres
comitards remettent souvent ces préjugés et idées reçues à leur place. Néanmoins, certains dénoncent de plus en plus la perte du folklore traditionnel au profit de la beuverie.
Faux diront les concernés !
Un passage symbolique
La symbolique du baptême est de montrer le passage
d’un monde à l’autre. Du cocon des humanités qui
sont obligatoires et sous la responsabilité des parents, à
l’université qui est un choix et où l’on est appelé à être
plus autonome. Notre société, fortement individualiste,
ne propose presque plus aucun rite social pour marquer
les étapes de la vie. Le baptême est donc là pour marquer
ce cheminement vers la vie étudiante, qui pour beaucoup
restent des années d’épanouissement et d’investissement
collectif.
© sudpresse.be
Le baptême étudiant,
Qui en Belgique ?
un rite initiatique volontaire et
encadré
• VAP: Vigilance Action Pub
Cette plateforme associative qui rassemble plusieurs
organismes vise à sensibiliser l’opinion publique et
le monde politique sur les dangers que représente
la prédominance de la publicité sur les modes de
consommation, de vie, de pensée. Selon le VAP, la
publicité renforce une série d’effets néfastes tels que :
la surconsommation mettant en danger l’équilibre
environnemental et social, l’exacerbation des stéréotypes
sexistes dégradant fortement l’image des femmes,
l’impact d’une mauvaise alimentation sur la santé...
Chaque année, lors de la rentrée académique, les
baptêmes étudiants recommencent dans toutes les
universités belges. Certains, souvent sans l’avoir vécu,
déclarent que ce baptême consiste uniquement à ce
que d’anciens « frustrés » reproduisent « bêtement »
ce qu’ils auraient « subi ». Après cinq années de vie
active dans la vie étudiante à Louvain-la-Neuve et
plus particulièrement au Cercle Agro (le plus grand
de la galaxie), mon expérience et ma vision sont tout
autre. Petit tour de la question…
• Respire asbl
Respire est une asbl fondée en Septembre 2005.
L’association regroupe des personnes aux parcours et aux
croyances diverses mais qui sont toutes convaincues de
la nocivité de la surconsommation et des modes de vie
qui l’accompagnent. Ses membres et adhérents estiment
que la publicité commerciale, et le système publicitaire
qui l’organise, sont nocifs aux personnes, à la société et
à la nature. Parmi leurs actions, la journée sans achat
dont l’objectif était de sensibiliser la population aux
conséquences de la surexploitation de la planète.
• RAP: résistance à l’agression publicitaire
L’association a pour objet principal de lutter contre
les effets négatifs, directs et indirects, des activités
publicitaires sur l’environnement et les citoyens. En
dénonçant les procédés publicitaires destinés à la mise
en condition de la personne, elle se propose de combattre
les nuisances qui en résultent pour l’environnement
(gaspillage des ressources, pollution paysagère et du cadre
de vie, déchets, bruit…) et la société (développement de
la surconsommation, inégalités, obésité, violence…).
L’antenne belge de ce mouvement à l’origine français est
actuellement peu développée.
Aurore Peignois
> http://www.vigilanceactionpub.org/
> http://www.respire-asbl.be/
> http://antipub.org/
8
J E F 1 5 De cem b re - J a n v ier - F é v r ier
© nordeclair.be
Le baptême ou comment se
ridiculiser pour rien !
Aujourd’hui le baptême estudiantin s’est vidé de son
sens. Rite initiatique, tradition fraternelle ou folklore
étudiant ne riment plus du tout avec baptême… et
c’est bien dommage !
Lors du baptême, « le bleu », le nouveau, apprend à
connaître de nouveaux rites, de nouvelles personnes,
une nouvelle façon de s’impliquer dans l’université qu’il
fréquentera durant des années. Le baptême est donc
une porte d’entrée pour s’investir dans la vie étudiante.
Elle n’est évidemment pas la seule. De plus, sans être
baptisé, une multitude de personnes fréquente les cercles
et certains s’y investissent par après. Le baptême n’est
pas une fin en soi, le but est de constituer un noyau
d’étudiants qui organiseront une partie des activités
culturelles, festives et académiques propres à la vie
universitaire.
les bleus crasseux jouent un rôle. À l’université, ils vont
être confrontés à de nombreuses épreuves, ils vont devoir
se surpasser et collaborer entre eux, comme au baptême.
Les baptisés sont donc poussés à développer ensemble
le second degré, l’entraide et l’esprit de cohésion. Ce qui
compte, c’est le fait d’être solidaire entre nouveaux et
après de partager des moments de vie avec les étudiants
plus anciens.
Personne n’est obligé de faire son baptême et si l’on ne s’y
plait pas, on peut arrêter à tout moment. Tout cela, sans
aucune répercussion sur sa vie sociale ou universitaire.
À l’UCL, il existe une charte très précise qui réglemente
les baptêmes. Il existe un comité de baptême et des
parrains qui sont responsables de chaque bleu. Afin que le
baptême ne dévie pas de sa raison d’être, un jeu ludique
entre personnes consentantes pour marquer sa rentrée
à l’université. Ceux qui critiquent le baptême s’arrêtent
généralement aux premières images vues de l’extérieur.
Pour ceux qui ont fini leur baptême, cela reste très souvent
des moments de camaraderies, drôles et inoubliables.
Et qu’ils ont envie de partager avec les futurs nouveaux
étudiants…
Djibleu
Un jeu de rôle pour découvrir et partager
membre du Cercle agronomique de Louvain-la-Neuve
Quand je n’étais pas baptisé, je me demandais qui
étaient ces gens qui prenaient plaisir à se faire salir et crier
dessus. Une fois que j’ai fait mon baptême, j’ai compris
une chose essentielle : le baptême, c’est un jeu de rôle.
Malgré certains clichés, parfois compréhensibles, aucune
animosité réelle n’existe. Les poils gueulant tout comme
Si vous voulez poursuivre la réflexion sur le folklore
étudiant néo-louvaniste, n’hésitez pas à consulter le site
Lors de sa première rentrée universitaire, chaque étudiant
est confronté au choix – parfois cornélien – de faire ou non
son baptême… Que vais-je en retirer ? Combien de temps
cela va-t-il me prendre ? Serais-je tout de même intégré
si je ne fais pas mon baptême ? Autant de questions qui
aboutissent de plus en plus à un choix négatif, puisque le
nombre de « bleus » diminuent sans cesse.
S’intégrer, mais à quel prix ?
Aujourd’hui, le baptême étudiant se résume à plusieurs
énormes beuveries durant lesquelles on se fait ridiculiser,
crier dessus, insulter,… et parfois pire encore ! Certes, il
ne faut pas généraliser ce phénomène à tous les cercles,
mais cette tendance est bien réelle. Quel sens y a-t-il à
« afonner » des dizaines de bières par soirée à s’en rendre
malade ? Quel message véhiculent les facultés par cette
initiation ? À l’heure où l’on essaye de responsabiliser la
consommation d’alcool chez les jeunes, les baptêmes
étudiants tournent davantage à celui qui tiendra le mieux
l’alcool, qu’à celui qui incarnera au mieux la tradition de
la faculté.
Même s’il faut éviter les stéréotypes, il faut bien
reconnaître que les coutumes, parfois centenaires, ne sont
plus observées dans la majorité des cercles. Si les chants
restent le principal élément conservé de ces traditions,
le reste s’est perdu de fil en aiguille. Les parrains, censés
accompagnés les « bleus » dans leur passage initiatique,
sont devenus de « véritables brutes » qui les harcèlent
partout et tout le temps.
> http://lejouretlanuit.guindaille.com
S’il faut admettre que le baptême permet une certaine
intégration des nouveaux étudiants, pourquoi celle-ci
doit-elle automatiquement se faire à travers l’alcool et la
soumission ? Suivant l’humeur des baptisés, les « bleus »
accumulent frustrations et humiliations… qui refont, me
semble-t-il, surface l’année suivante et qui s’expriment
alors de manière exponentielle sur leurs nouveaux bleus.
Un cercle vicieux qui entraine parfois de terribles dérives
et accidents.
De plus, je pense que les « bleus » sont de plus en plus
sollicités, presque un soir sur trois, sans compter les petits
services à effectuer pour leur parrain. Ces étudiants
passent donc leurs trois premiers mois de l’année entre
devoirs obligatoires du baptême (festivités, services,
apprentissage des chants, etc.) et leur lit (il faut bien
récupérer de ces guindailles !!!). Et souvent, la sentence
des examens de janvier fait mal…
Au final, tout ça pour appartenir à un cercle fermé
d’étudiants qui s’amusent ensuite à infliger les mêmes
humiliations aux nouveaux et à dénigrer les non-baptisés,
jugés trop ringards. Mais, c’est vous les ringards !
Denis Triffaux (1er Bac à l’ULg)
9
opinions
JEF 15 Decem b re - J anvier - F évr ier
Manifestants ?
Vous êtes en état d’arrestation !
À vous la
parole !
Coups de matraque, gaz lacrymogène, menottes et
puis derrière les barreaux… Et pourquoi ? Parce qu’ils
manifestaient. Un policier leur crache même « Vous
êtes complices de l’anarchie et de la destruction de
tout ». Étrange quand on constate qu’aucun acte
violent n’a été commis par les manifestants lorsqu’on
les interpelle. On a comptabilisé ainsi 244 arrestations
préventives, lors de la grande manifestation européenne
pour l’emploi en septembre dernier. Cette violation
des droits démocratiques n’est autre qu’un symptôme
de plus de la montée sécuritaire européenne.
Culture
Les rues de Bruxelles hurlent leur opposition aux mesures
d’austérités européennes. On est le 29 septembre 2010 et
100 000 personnes, venues de toute l’Europe, marchent
à l’unisson. Tout à coup, vers 15h30, à la Porte de Hal,
un groupe est isolé par la police. Impossible pour eux
de rejoindre le reste du cortège. On les soupçonne de
posséder des objets dangereux. C’est l’artillerie lourde qui
est sortie. Les policiers en civil n’y vont pas de main morte.
Un débordement isolé ? Pas du tout. Plus tôt dans la
journée, des gens ont été arrêtés dans les stations de métro
de Ribeaucourt et d’Yser. Ce n’est pas un choix anodin. En
effet, les gens du « No Border Camp » logeaient à Tour et
Taxi. Cela ne les a pas empêchés d’arrêter tout de même
des gens qui, en réalité, ne faisaient que passer. Dans la
foulée, une trentaine de clowns manifestants se retrouve
en détention. Constituaient-ils une réelle menace ? Selon
le porte-parole de la STIB, aucun acte de vandalisme
n’avait été perpétré. C’est assez logique vu que le No
Border Camp est en réalité une initiative pacifiste qui vise
à éliminer les frontières et à rapprocher les gens. Alors, rien
n’indiquait que ces personnes représentaient un danger.
Jusqu’à présent, aucune explication du comportement de
la police n’a été communiquée.
À cela s’ajoutent les arrestations à la gare du Midi, deux
jours plus tard. Un arrêté communal y interdisait tout
rassemblement. Les escadrons anti-émeute n’ont donc
pas hésité à boucler environ 70 personnes. On parle ici
d’arrestations pour la plupart violentes. Tout au long de la
semaine, ces gens ont été victimes de la police : insultes,
humiliations, menaces de viol sur des femmes auxquelles
on avait retiré le pantalon. Oscar Flores, présent sur place,
Une équipe du Jef s’est baladée dans les rue de
Louvain-la-Neuve pour récolter vos impressions
sur le nucléaire, future thématique abordée par
le Conseil de la Jeunesse. Extraits !
Mariana (22 ans)
Le nucléaire est une grande
source d’énergie qui peut être
une alternative au manque
de ressources fossiles, mais
malheureusement, il existe
beaucoup de risques. Donc, je
pense qu’il faudrait davantage
réfléchir à des énergies
renouvelables, moins risquées,
même si pour le moment on a
besoin du nucléaire !
© http://bxl.indymedia.org
nous raconte le traitement dénigrant qu’ils ont subi et
ce qu’il a vu : « Il n’y a aucune logique, n’importe qui est
arrêté sans aucune raison, juste pour être à l’intérieur
d’un périmètre devenu tolérance zéro. […] Alors que
j’étais menotté, j’ai entendu un grand coup sur le côté
du bus. C’était un garçon qui était en train de subir des
coups. Plusieurs policiers, cinq ou six frappent très fort de
leurs matraques, le garçon avait les mains attachées, il ne
pouvait pas se défendre. »
La police reconnaitra les 244 arrestations administratives.
Drôle d’appellation pour des abus de pouvoir et des
violences policières. Cela surprend d’autant plus
lorsqu’on sait que manifester est un droit ! L’article 11
de la Convention Européenne des Droits de l’Homme le
reconnait. Mais nous sommes dans un contexte de plus
en plus sécuritaire. En effet, les policiers ne cachent pas
qu’ils n’ont fait qu’obéir aux ordres. L’Union européenne
est en train de prendre des mesures qui desservent les
gens. C’est pourquoi, ils craignent que la population ne se
retourne contre eux. Leur seule issue : la répression, avec
pour but que les gens restent à leur place.
Dans ce cas-ci, au contraire, ils ont déclenché la colère.
Des gens s’en sont pris à un bureau de police. Et puis, une
manifestation a dénoncé la manière d’agir de la police,
le 16 octobre. Les 500 personnes présentes ont voulu
montrer qu’on tente de limiter nos droits démocratiques.
L’ironie du sort a voulu que dans cette même période, les
policiers aient manifesté pour améliorer leur sécurité. Euxaussi sont victimes d’agressions régulièrement.
Sébastien (20 ans)
Pour moi le nucléaire, c’est ce
qu’il y a de mieux à l’heure
actuelle. Aucun autre processus
énergétique n’est pour le
moment aussi efficace. On ne
peut donc pas se passer du
nucléaire.
Guillaume (28 ans)
Je sais que la question est complexe
et je ne connais pas tous les tenants
et aboutissants. Néanmoins, les
déchets nucléaires m’effraient…
En fait, je suis davantage pour une
diminution de la consommation
d’énergie, un changement des
comportements et une adaptation
des infrastructures afin de les rendre
plus efficientes énergétiquement.
John (23 ans)
Je suis plutôt contre le
nucléaire, car je trouve que
cela amène davantage de
problèmes que de solutions :
déchets et, surtout, guerres.
Camila Villarroel
Retrouvez en vidéo d’autres témoignages sur
> www.conseildelajeunesse.be
Former les jeunes à la citoyenneté
Depuis quelques semaines, on parle d’intégrer les parents et les élèves dans les conseils de classe du primaire et secondaire. De quoi poser la question de la participation des jeunes à la vie de l’école.
Cette proposition suscite un vif débat en Communauté
française. Certains y voient une excellente manière de
réunir toutes les parties au sein d’une même discussion
et d’y amener une dimension plus humaine. En France,
cette pratique est bel et bien intégrée dans les mœurs et
personne ne semble s’en plaindre. Mais les enseignants
y voient une énième remise en cause de leur capacité
de prise de décision et de leur autorité. En outre, la confidentialité pourrait être mise à mal. Or, il s’agit selon eux
d’un élément fondamental dans le processus décisionnel.
Elle seule serait garante d’une réunion où tout peut être
abordé, y compris des aspects plus personnels de la vie de
l’élève. Ainsi, le conseil serait plus à même de prendre une
décision mûrement réfléchie. Toutefois, cet argument ne
plaît pas à tout le monde. Selon Stephane Houbion, Secrétaire général de l’asbl Jeune et Citoyen, il s’agit d’une
fausse réponse. « Les jeunes sont tout à fait capables de
garder pour eux ce qui s’est dit durant un conseil », dit-
10
il. « Il faut leur faire confiance et leur donner des responsabilités. Ceci dit, on peut se demander si un conseil de
classe est vraiment le meilleur endroit où ils pourront faire
entendre leur voix. » Selon lui, une intervention des élèves
ou des parents au sein de ces conseils ne va pas apporter
grand chose aux débats. «Les profs sont formés pour ce
genre de discussions. Ce n’est pas le cas des collégiens. En
quoi seraient-ils plus aptes que leurs professeurs à prendre la bonne décision ? Et puis va-t-on véritablement leur
offrir une autorité ? N’est-ce pas juste pour la forme ? Je
pense que c’est une fausse solution », conclut Stephane
Houbion.
Un rôle démocratique à jouer
Malgré tout, écarter les jeunes de la vie démocratique de
leur école serait une hérésie. Il est impératif d’encourager
d’autres types de réunions, telles que les conseils de délégués ou de participation. « C’est via ce type de plateformes
Opinions
que l’élève va véritablement agir sur la vie de l’école »,
déclare le Secrétaire général de l’asbl JEC. « Ils sont élus
par leurs camarades et ont donc des responsabilités envers eux. Des décisions très importantes peuvent être
prises, comme la suppression du port de l’uniforme, par
exemple. » Le vrai pouvoir des jeunes doit donc s’exercer
dans la classe elle-même. Organiser des réunions (parfois
chapeautées par des adultes), trouver des solutions entre
élèves à certains conflits sont les instruments qui vont former les jeunes à devenir des citoyens à part entière et à
prendre conscience du rôle qu’ils ont à jouer au sein de
leur propre établissement. Si les conseils de classe ne sont
pas forcément les meilleurs endroits pour que les jeunes
prennent la parole, l’école reste le premier prof en matière
de citoyenneté.
J E F 1 5 De cem b re - J a n v ier - F é v r ier
livres
Alissia Lone
entre trash et poésie
La littérature belge recèle de nombreux
trésors, trop souvent méconnus du
grand public. Etienne Ethaire fait partie
de ces auteurs peu connus et pourtant
d’une rare qualité. Publié par Les
Éditions du Somnambule Équivoque,
une « maisonnette d’édition » comme
elle aime elle-même se nommer, ce livre
est une merveille de poésie et de trash.
Car pour son second roman, Etienne
Ethaire n’a pas eu froid aux yeux.
« Alissia Lone » décrit l’horreur vécue par une star du petit
écran confrontée à la bestialité masculine, le viol collectif.
Alors que la journaliste est en vacances à la mer avec
ses deux enfants, elle se retrouve aux prises avec trois
hommes en overdose de testostérone qui, chacun à leur
tour, vont la violer. La jeune femme se raccroche alors à
son passé, à son futur, à la vie qui l’attend et aux étoiles
pour survivre à l’immonde. Écrit dans un style qui jongle
à la fois avec la poésie et la vulgarité, ce court roman est
un véritable pamphlet contre les violences sexuelles faites
aux femmes. Son style direct prend le lecteur aux tripes
et l’empêche de sortir de ce huis-clos terrible où l’agonie
du sexe est mise en jeu dans une atmosphère étouffante.
Avec une écriture simple et crue, l’auteur parvient
étonnamment bien à se mettre dans la peau de cette
femme violentée. Écrit entièrement en je, « Alissia Lone »
met en lumière quelques unes des préoccupations
de l’écrivain, déjà abordées dans « La Langoureuse »,
son premier roman qui portait sur l’inceste lesbien,
dénonciation du machisme et angoisse de la mort en
premier plan. L’occasion également de porter l’attention
sur cette maison d’édition peu commune qui, en quelques
années à peine (elle a été créée en 2004), a réussi à
imposer sur le marché littéraire belge des univers singuliers
et des écrivains au caractère affirmé. Etienne Ethaire est
de ceux-là, avec une écriture toujours juste, une fiction aux
antipodes de l’autobiographie si commune aux auteurs,
un monde d’une rare intensité où le plus beau côtoie le
pire de l’être humain.
expo
Culture
Prostitution, l’envers du décor
Le travail du sexe, largement répandu en Belgique comme partout dans le monde, est une profession qui
véhicule de nombreux stéréotypes. Les clichés qui circulent oscillent entre le « elles n’ont pas le choix » ou « elles
font ça parce qu’elles le veulent bien ». Une exposition du photographe belge, Frédéric Pauwels, présente pour
une fois réellement la réalité du métier.
Avec « Prostitution, passez derrière le rideau… », organisé
en partenariat avec Espace P, un voile est levé sur ce que
vivent ces femmes au quotidien. « Dans tous les rapports
humains, il y a des choses qui se passent et auxquelles on
ne s’attend pas, affirme Sonia. Je veux dire par là que tout
n’est pas prévisible. On peut venir chercher du sexe et puis
être submergé par ce qu’on reçoit, c’est imprévisible ».
C’est là un des nombreux témoignages de prostituées qui
offrent une nouvelle vision de celui qu’on surnomme « le
plus vieux métier du monde ». Car l’exposition s’attache
d’abord à présenter de manière humaine le métier. Le
photographe réussit ici un pari qu’on croyait impossible :
nous rendre intimes ces femmes tout en conservant leur
anonymat.
En une cinquantaine de photos, Pauwels rend compte d’un
univers codé, loin des stéréotypes de luxure et de ballets
roses. Les femmes qui nous sont présentées deviennent,
au fil des photographies, des amies, des confidentes,
leurs histoires font sourire, leurs anecdotes décortiquent
« le client ». Un client qui n’est pas laissé de côté puisque
des espaces de paroles lui sont également dédiés dans
l’exposition. Une manière de dépasser une vision étriquée
de la profession. « Je trouve que c’est un métier qu’il faut
faire avec le cœur. Il faut donner à la personne, explique
Elisa. Cela ne suffit pas de se mettre sur le lit, écarter les
jambes et l’homme vient sur toi. Ce n’est pas ça le métier.
Le métier, c’est te donner aux clients et t’exprimer ». Une
vision qui permet de mieux comprendre les femmes qui
exercent le métier, mais aussi les clients, des hommes « en
mal d’amour », qui viennent les solliciter.
L’exposition offre véritablement une perspective nouvelle
et soulève également la question du statut des femmes.
Un travail photographique « social » et « engagé » qui
remue les consciences.
ISFSC (du 06.12.10 au 17.12.10)
Rue de la Poste 111, 1030 Bruxelles
Amandine Colin
ISFSC (du 06.12.10 au 17.12.10)
Amandine Colin
« Alissia Lone », Etienne ETHAIRE,
Ed. du Somnambule Equivoque
concours
Dans un récent avis d’initiative, que propose le Conseil de
la Jeunesse pour la publicité ?
Pétard mouillé !
« Un des documents révélés par Wikileaks annonce la
présence d’armes nucléaire en Belgique », un scoop
qui n’en est pas vraiment un, puisque cela fait des
années que la question est soulevée dans notre pays.
La Libre du 30 novembre 2010.
À gagner : le nouvel album du groupe belge, Vismet
La réponse se trouve dans ce numéro !
Les gagnants seront tirés au sort parmi les réponses correctes reçues à
[email protected] avant le 28 février 2010.
Aurélie Herman
Résultats du concours Jef n°14 :
La Conférence de Jeunesse a eu lieu du 2 au 4 octobre à Louvain
Félicitations à Tom qui a remporté le roman « Les Absentes » de Vincent Engel.
Plagiat
Je remercie le secrétaire d’État pour sa réponse littéralement empruntée à Wikipedia. Cela prouve au
moins que le Gouvernement fédéral est connecté à
internet
Jacky Morael (sénateur Ecolo),
à Bernard Clerfayt (MR) pour conclure
une question réponse au Sénat, le mercredi
1er décembre 2010.
11
CULTURE
À la guitare de Vismet,
Vismet, en bruxellois, ça veut dire « petits voyous». Un
nom qui interpelle pour un groupe au style électrorock. Ces petits voyous sont Dan, Anthony, Nicky et
Rémy. Ce groupe s’est lancé à la conquête du public
belge et nous sommes allés à la rencontre de leur
guitariste, Rémy. Il nous parle de son groupe et de
son amour pour la musique.
JEF 15 Decem b re - J anvier - F évr ier
un artiste
Culture
Une idée et une passion dans un appartement parisien,
voilà le cocktail qui a amené Dan Klein à fonder les Vismet.
Ils ne sont que trois mais les partitions sont prévues pour
quatre. Alors, ils pensent à un ancien collaborateur : Rémy.
Après beaucoup de travail, ils percent enfin ! Fin octobre,
ils clôturent leur tournée d’été sur la scène de l’Ancienne
Belgique. C’était un rêve, doublé d’une surprise quand ils
ont atteint le sold-out un mois avant la date du concert.
Quel bilan ? Plus que positif ! Un public fidèle, des scènes
qui se multiplient, leurs chansons à la radio. Et ce n’est
qu’un début. Bientôt, c’est la France qui tombera sous
le charme de ces 4 rockeurs playboys, une suite logique
vu qu’ils ont signé avec un label français. Mais rassuronsnous, ils n’oublieront pas la Belgique.
Et le prochain album, c’est pour quand ? Pas pour tout
de suite. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il sera encore plus
« Vismet ». Les morceaux du premier disque, Gürü Voodoo,
ont essentiellement été conçus par Dan puis chacun a
ajouté sa touche. Mais le suivant « sera plus un travail
d’équipe et de groupe. » Malgré un succès croissant, Rémy
refuse de tomber dans le piège du commercial : « Il faut
continuer à faire de la musique de manière intègre parce
que tu l’aimes et parce que t’as quelque chose à dire. En
même temps, il faut arriver à faire quelque chose de pas
trop hermétique pour le grand public. »
Ils franchissent donc peu à peu la porte du succès. Leur
secret ? Une complicité à toute épreuve. Sur la même
longueur d’onde, ils parviennent à écrire les morceaux
quasi naturellement. Et pour aguicher le public, un
vrai spectacle : « Pour nous, l’attitude et le look, c’est
indissociable avec la musique qu’on fait. Ça fait partie du
show. On fait un spectacle, on se met en scène. [..] Mais
c’est pas du tout calculé parce qu’on est comme ça dans
la vie aussi. »
© http://public.dourfestival.be
Derrière le guitariste de Vismet ? Rémy nous dit : « Vismet,
c’est mon côté énergie, rock et sale, un peu punk même.
Mon autre projet, mon bébé, « Ed and June », est essentiel
pour moi. Il est beaucoup plus mélodique, plus dans la
retenue. J’ai besoin des deux. Ce serait dommage de
résumer ce que je suis à ce que tu vois sur scène avec les
Vismet. Comme toute personne, on a plusieurs facettes.
On n’est pas juste ces espèces de voyous arrogants qui
font les malins sur scène. On est aussi sensibles, gentils,
patients, attentionnés… (rires). » Ce groupe sortira
son premier album début février. Ses six membres ont
choisi de l’enregistrer en live pour capter un « moment
organique ».
Quel message pour les jeunes ? « Il n’y a rien de pire que
de finir à 40 ans aigri, dans un boulot, enfermé dans une
routine de laquelle on ne peut pas vraiment sortir parce
qu’on a plus de responsabilité. À ce moment là, c’est
souvent trop tard. Alors lancez-vous maintenant et ne
Projet artistique
Ce jeune artiste de Louvain-la-Neuve, qui veut rester anonyme, crée des jeux vidéo, dont ses propres
personnages. Voici un exemple de son travail.
postposez pas ce que vous avez envie de faire aujourd’hui
à demain parce qu’il sera trop tard après. Vous avez un
projet, c’est maintenant qu’il faut le faire, tout de suite,
allez hop ! » Et pourquoi ne pas l’écouter ? Aujourd’hui à
27 ans, Rémy a choisi de se consacrer entièrement à la
musique après avoir travaillé dans l’associatif. C’est peutêtre un exemple à suivre.
Camila Villarroel
Prochaine date au concept original :
19 décembre au « Père Noel est un rockeur »
> www.vismets.com
> www.myspace.com/thevismets
> www.myspace.com/edandjune
Jef est une publication trimestrielle gratuite du Conseil de la Jeunesse
> www.conseildelajeunesse.be
Éditeur responsable Alexandre Azer-Nessim
Boulevard Léopold II, 44 – 1080 Bruxelles
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Rédacteur en chef
Alexandre Azer-Nessim
02/413.29.41 ou [email protected]
Secrétaire de rédaction
Joachim Wacquez
02/413.28.98 ou [email protected]
Ont collaboré à ce numéro
Junior Aggelacis, Caroline Alofs, Alexandre Azer-Nessim, Amandine
Colin, Gilles Corbiau, Priscilla de Radiguès, Martin Deduve, Djibleu,
Thomas Eraly, Aurélie Herman, Isabelle Letawe, Aurore Peignois, Pauline
Remouchamps , Denis Triffaux, Françoise Verheyen, Joachim Wacquez.
Illustrations
Patrick Derenne, Tom Grimonprez, Jen Berger.
Conception graphique
Abrakam
www.abrakam.com
Mise en page
Jen Berger, Martin Pierlot
Distribution et abonnements
Marie-France Florquin
02/413.29.30 ou [email protected]
Pour soutenir le projet : 001-1044996-91
Imprimé à 20.000 exemplaires à l’imprimerie Sodimco à Bruxelles.
Avec le soutien des gouvernements de la Communauté française et de
la Région wallonne
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