Rallye du Maroc 1969
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Rallye du Maroc 1969
Rallye du Maroc 1969 Razzia Citroën au 12eme rallye du Maroc -Organisateur : L’association sportive du Royal automobile club marocain -Voitures admises : Tourisme de série (groupe 1) ; Tourismes et spéciales (groupe2 et 5) ; Grand tourisme (groupe 3) ; Sport et sport proto (groupe 4 et 6). - Itinéraire : 1er étape : Rabat-Marrakech (1980km) ; 2eme étape : Marrakech-Casablanca (2220 km) - Partants : 78 - Classés : 7 Le départ de l’épreuve était donné à Rabat. Elle se dirigeait ensuite vers la région d’Oulmes, toute de montagnes boisées. Puis, c’était Mèknes et Fès, le rallye pénétrant alors dans l’enclave très tourmenté du Rif pour rejoindre la boucle du Chikker. Il longeait ensuite le versant Est du Moyen Atlas, avant de prendre la direction du sud vers Zagora. Avec cette étape, on faisait rapidement connaissance avec la lisière du Sahara avant de s’enfoncer dans ce véritable paradis qu’est la vallée du Draa. Enfin, c’était la rentrée dans Marrakech la rouge pour une courte nuit de repos, après avoir escaladé le Tichka. Au petit matin, il fallait refranchir le Tizi’n test, plonger dans la vallée du Souss et traverser Agadir. On retrouvait ensuite l’étreinte brûlante et éprouvante du grand sud. Dans une alternance de désert, de kasbah et de palmeraies, le rallye s’enfonçait alors vers Tafraout et Foum Zgid et les incertitudes du désert. A Ouarzazate, on soufflait un peu avant de foncer sur Ksars-Souk et Rich. Au loin, se profilaient déjà les massifs d’Oulmes et les promesses d’un proche retour à Casablanca où avait lieu l’arrivée. GM par le biais du Greder Racing alignait deux Opel commodore avec à leur volant : Henri Greder et Marie-Claude Beaumont. Porsche avec Sonauto était présent avec Ballot-Lenat et Guelfi. Chez Gordini, on affirmait qu’il fallait au moins 45 pneus par voiture pour être dans le coup jusqu'à l’arrivée. Deschazeaux, vainqueur en 1955 à monté un moteur de 504 dans sa 404 Peugeot. Cette année l’épreuve se disputait sur 4200km à l’intérieur desquels, on ne comptait pas moins de 1439km d’épreuves de vitesse dont 63% sur de la piste. En somme presque les Mille Miles Africaine. La formule peut faire du rallye du Maroc une épreuve au niveau européen. Les reproches par contre sont multiples. Il faut pour des raisons évidentes, ne plus faire alterner tronçons de vitesses disputés sur piste et dans les cailloux avec des secteurs courus sur le macadams. La descente du Tichka par exemple, autorise des pointes à plus de 200km/h et se dispute juste après une spéciale dans lequel le caillou règne assez souverainement pour déchirer un pneu, fausser une fusée ou autre organe. On imagine tout ce qui peut arriver dans ces conditions. Mais revenons en au départ. Ils étaient 78 . Etape 1 : MAAZIZ-EL HARCHA : 33km Le rallye ne fait que commencer. Sur ce tronçon très rapide, les sprinters feront la loi. La partie africaine de l’épreuve n’est pas entamée. Les Citroën se contentent de garder le contact. Les 33km de ce secteur sont entièrement goudronnés. Equipages Voitures Temps Nicolas Trautmann Ballot-lena Hurts therier Roser Neyret Consten R8 G 1440 Lancia fulvia Porsche 911T Ford escort R8 G R8G Ds21 Ds21 18’ 18’9 18’24 18’37 18’38 19’5 19’37 19’46 Etape 2 : TAOUNATE-AKNOUL : 132KM Cette étape est encore toute de macadam. Trautmann se déchaîne. Les Citroën sont plus proche du leader au classement, mais en temps, la meilleure de celle-ci doit concéder 5’40. Equipages Voitures Temps Trautmann Ballot-lena Therier Nicolas Skoghog Neyret Ds21 911T R8G R8G 1440 Bmw 2002 TI Ds21 1h23’37 1h24’50 1h26’17 1h27’53 1h28’52 1h 29’17 Etape 3 : BOUCLE DU CHIKER :76 KM Plus de 50 km de route goudronné, la fin de l’épreuve rentrant sur la piste. Nicolas remporte l’étape, mais René Trautmann est toujours leader au classement général. Fait significatif, l’apparition d’une partie de revêtement douteux. Equipages Voitures Temps Nicolas Trautmann Therier Neyret Skoghog R8G 1440 Lancia Fulvia R8G Ds21 Bmw 2002 TI 52’53 53’52 54’10 54’57 55’20 Etape 4 : MISSOUR-MESKI : 176KM Cette fois sur la totalité des 176km, il faut affronter la piste : l’aspect marocain du rallye commence véritablement et avec lui le début des bouleversements profonds. L’abandon de René Trautmann (bielle coulée) est unanimement regretté, tant le grenoblois pouvait élever le débat. Chez Citroën, l’espoir commence à poindre sérieusement et va augmenter en fonction des difficultés de parcours. Verrier réalise le meilleur temps, réglant son compte à Nicolas. Le « président » Consten prouve qu’avec du métier, on peut rapidement faire connaissance avec la DS et en tirer un très bon parti, puisqu’il s’installe à la 3eme place. Nicolas a repris le commandement au classement général et Neyret est encore à 8 minutes. Equipages Voitures Temps Verrier Nicolas Consten Neyret Ogier Ds21 R8G 1440 Ds21 Ds21 Ds21 2h03’48 2h07’11 2h08’31 2h09’45 2h19’14 Etape 5 : RISSANI-ZAGORA : 236KM Cette très longue étape se dispute entièrement sur piste. Mais une piste qui ne présente pas encore le coté « casse-voiture » d’autres étapes. Nicolas le sait et en profite. Il place la Gordini de nouveau en tête. Neyret sent la menace et lance toutes ses forces dans la course poursuite. Il installe son proto DS 21 à la 2eme place. Avec Verrier et Vanson aux 3eme et 4 ème place, la pression Citroën s’accentue. Un classement général donne 1er Nicolas, 2eme Neyret à 7’39 et Verrier à 12’20. Equipages Voitures Temps Nicolas Neyret Verrier Vanson Consten R8G 1440 Ds21 Ds21 Ds21 Ds21 2h38’05 2h40’35 2h43’45 2h49’25 2h51’12 Etape 6 : Tichka : 85km Où s’arrêtera Nicolas ! Le marseillais gagne encore du terrain en remportant également cette étape toute de montagne, puisque constitué essentiellement par la montée et la descente du Tichka. Nicolas a mis cette fois Neyret à 13’10 au classement général. L’écart devient sérieux. Derrière le leader, Citroën installe quatre voitures. Equipages Voitures Temps Nicolas Verrier Consten Neyret Ogier R8G 1440 DS 21 DS 21 DS 21 DS 21 58’37 1h03’13 1h03’38 1h04’08 1h08’ Etape 7 : LE TIZI N’ TEST :68km Cette 7eme étape, disputée dans la matinée et après un repos bien mérité, était constituée par la monté et descente du Test. La partie montante était en assez mauvaise état et la descente goudronnée mais très sinueuse. Nicolas encore et toujours signe le meilleur chrono. Chez Citroën, Consten mène le débat conquiert la seconde place à 2’24 de Nicolas. Equipages Voitures Temps Nicolas Consten Neyret Verrier Ogier R8G 1440 DS 21 DS 21 DS 21 DS 21 58’32 1h00’56 1h01’28 1h01’47 1h02’44 Etape 8 : IRHEM-FOUM-ZGUID : 266KM Le rallye abordait avec cette longue épreuve sa partie épouvantail. Tous les espoirs étaient permis à ceux qui franchirait cette étape, malheur à ceux qui tomberaient en panne (certains « abandonnés » n’étaient même pas rentrés à Casablanca onze heures après). Le rallye devait donc se jouer sur 266km couverts à peu près à égalité entre jour et nuit ! La première partie de celle-ci était surtout remarquable par la beauté sauvage des paysages et la force des contrastes offerts et ceci plus encore dans la région de Tagmonte constituée par un oasis encastrée dans un cirque merveilleux. Au point de vue routier, la situation est moins séduisante, la panoplie complète des embûches et pièges sont réunit dans ce tronçon Au départ de celui ci, un absent de marque : Consten trahi par sa mécanique. Cette étape sera aussi marqué par deux faits importants : la victoire d’Ogier qui prends plus de 3 min à Neyret et les ennuis de Nicolas. Jean Pierre Nicolas concèdera plus de 44 min à Neyret. Pour lui le rallye est perdu. Pour Citroën, la cause est presque entendue mais on le verra plus loin. Si les chances de Neyret sont plus que sérieuses, ses camarades ne lui mène pas la vie facile. Equipages Voitures Temps Ogier Neyret Verrier Vanson Nicolas DS 21 DS 21 DS 21 DS 21 R8 G 1440 3H52’13 3H55’21 4H11’ 4H31’48 4H39’42 Etape 9 : RICH-TIZI N’ISLY : 205KM On ne trouve plus en course Henri Greder et Marie-Claude Beaumont. Henri a crevé son réservoir et MC Beaumont son radiateur. De son coté Verrier ne désespère pas de remonter sur Neyret et fait sans doute tout pour cela puisque enlevant la 1er place. Il reprend 4 min à son chef de file. Equipages Voitures Temps Verrier Neyret Ogier Vanson Nicolas DS 21 DS 21 DS 21 DS 21 R8G 1440 3h10’47 3h14’48 3h17’47 3h29’34 3h32’30 Etape 10 : KHENIFRA : 34 km D’un caractère identique à la première épreuve de classement, ce secteur se disputait sur route et de jour. Dans l’esprit des organisateurs, elle n’existait que pour départager les pilotes à égalités et n’eut pas à remplir ce rôle. Nicolas, qui avait récupéré et ses forces et tous les moyens de sa mécanique, l’emportait ( pour l’honneur) haut la main. Verrier attaquait encore et s’installait à la 2eme place, à 1’46 de Nicolas, mais Neyret veillait et réalisait exactement le même chrono. Equipages Voitures Temps Nicolas Verrier Neyret Vanson ogier R8 G 1440 DS 21 DS 21 DS 21 DS 21 22’37 24’23 24’23 24’50 24’57 Classement général Equipages Voitures Temps total Neyret-terramorsi Verrier-murac Ogier-veron Nicolas-roure Vanson-joly Terminarias pere et fils Vasquez- de potter DS21 proto DS21 DS21 R8G 1440 DS21 proto DS21 R16 TS 17h14’19 17h40’40 18h01’54 18h32’57 19h10’38 22h18’55 22h58’59 Le rallye du Maroc avait vécu. Dans Casablanca la nuit s’installait doucement dans la ville. La course, au seul sens de la performance avait mis en évidence un homme : Jean Pierre Nicolas, des voitures très bien adaptées au caractère et consacré une marque : Citroën et désigné un vainqueur : Neyret On le savait très à l’aise sur ce genre de terrain, on le connaissait fonceur et très adroit lorsque les conditions d’adhérence sont difficiles, mais le rallye du Maroc 1969 a élevé d’un ton le niveau. « Seul contre tous », il a, jusqu'à la huitième étape, dominé dans toutes les épreuves de vitesse, remportant six de celle ci. Il savait en effet, qu’il avait perdu le rallye dans la 8eme épreuve qu il abordait pourtant avec plus de 20 minutes d’avance. Une panne de démarreur, deux crevaisons et c’était la fin de tous ces espoirs. Nicolas ne renonçait pas à son rôle d’animateur et gagnait la dixième étape, en gardant le sourire jusqu'à l’arrivée où il déclarait : « Tout ce que la malchance peut laisser tomber sur une voiture dans un rallye s’est abattu sur la mienne : crevaisons, phares qui s’éteignent, accélérateur bloqué, tige de culbuteur tordue… Les premiers privés sont les Therminaris père et fils en sixième place mais également Vasquez- De Potier, privés eux aussi qui amènent leur R16 TS à l’arrivée. Ces deux équipages seront les seuls à pouvoir toucher au but chez les privés. Enfin, les journalistes pensent qu’il ne faut pas aller aussi loin dans le caractère sélectif de l’épreuve. 91% d’abandons pour des raisons mécaniques, de suspensions. Titi