BLOGUE 2 La Promesse d`achat
Transcription
BLOGUE 2 La Promesse d`achat
BLOGUE 2 La Promesse d’achat La première fois que j’ai rencontré la famille J’aiunprojet, ils avaient l’intention de signer une promesse d’achat pour une nouvelle maison à Sillery. Ce n’était pas leur premier achat, mais contrairement à leur habitude, ils achetaient sans l’intervention d’un courtier immobilier, et, de surcroît, d’une succession. Monsieur MoiJ’connaisça était confiant, mais Madame J’aiunequestion, anxieuse. Ils ont donc décidé de venir me voir pour discuter de la procédure à suivre. La promesse d’achat Évidemment, la première étape pour l’achat d’une nouvelle propriété, c’est la signature d’une promesse d’achat. Donc, en entrant dans ma salle de conférence, ils m’ont montré le projet de leur promesse d’achat, tiré d’un modèle qu’ils avaient trouvé sur internet. Concrètement, une promesse d’achat représente les négociations convenues entre les parties. Elle comprend, évidemment, la description de l’immeuble, le prix de vente, la date de prise de possession, les conditions (financement, inspection, vente de l’immeuble de l’acheteur, location du logement de l’acheteur etc.) ainsi que les inclusions ou exclusions, mais elle peut aussi contenir toutes sortes de particularités. Il existe plusieurs modèles sur le marché, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit-là, justement de modèles. Il est de votre devoir, en tant qu’acheteur ou vendeur, de modifier cette promesse pour qu’elle représente bien vos exigences. Si vous êtes moins à l’aise, il ne faut pas hésiter à faire appel à votre notaire. Il nous arrive fréquemment de jeter un œil aux offres d’achats de nos clients et de leur faire nos recommandations, car une fois signée, vous devez respecter ce document, à moins d’une nouvelle entente commune. L’inspection de l’immeuble Par la suite, Monsieur MoiJ’connaisça voulait avoir plus de détails sur la condition d’inspection d’un immeuble. Pour rendre son offre plus alléchante et compétitive, il pensait ne pas faire de l’inspection une condition d’achat. Il voulait savoir si l’inspection est obligatoire. La réponse est non. Mais attention, écarter l’inspection d’un immeuble ne devrait jamais être pris à la légère car il s’agit d’une étape très importante du processus d’achat. Concrètement, l’inspection sert à vérifier l’état de la propriété, vérifier si des travaux seront nécessaires sous peu, trouver les problèmes apparents, etc. Elle vous permet d’avoir une connaissance approfondie de l’immeuble que vous souhaitez acheter. Les vices cachés et ses recours Ce qui m’amène à la prochaine question, cette fois-ci lancée par Madame J’aiunequestion qui aime être informée, à savoir : « et les vices cachés eux ? » Ah les vices cachés ! La réponse est loin d’être aussi simple qu’on ne le croit ! Mais je vais essayer de répondre concrètement. Premièrement, le mot vice : Un vice, c’est un défaut qui diminue la qualité de la propriété en question. Le défaut est un vice si : 1- il est assez grave et important pour empêcher l’utilisation normale de l’immeuble, et; 2- si l'acheteur avait connu ce défaut, il n'aurait peut-être pas acheté l’immeuble ou il aurait demandé un prix moins élevé. Ensuite, le mot caché : Pour qu’un vice soit qualifié de caché, il : 1- ne doit pas être apparent; 2- n’aurait pas été découvert suite à un simple examen; 3- doit être inconnu de l'acheteur; et 4- doit exister au moment de l'achat. Une fois le défaut catégorisé comme vice caché, il existe des solutions, tel que demander une diminution du prix de vente, demander le remboursement des travaux entrepris pour réparer le défaut et, dans certains cas, demander le remboursement de dommages subis. En dernier recours, il existe aussi la « résolution » de la vente, soit l’annulation du contrat, ce qui ramène les parties dans le temps, comme si la transaction n’avait jamais eu lieu. Toutefois, avant d’entamer des recours, il est toujours préférable de régler le problème à l’amiable si possible. La plupart des gens sont disposés à s’entendre et SURTOUT, ne procéder à aucune dépense reliée au vice avant d’avoir averti par écrit votre vendeur, sauf cas d’urgence. Il y plusieurs histoires d’horreur de gens qui se sont engagés dans le gros travaux de rénovation, en se disant que « de toute façon, ce n’est pas moi qui paie ! », alors que le vendeur aurait pu réparer ou remplacer le bien défectueux. Il faut lui en donner l’opportunité. La garantie légale Finalement, la dernière inquiétude de la famille J’aiunprojet concernait la garantie légale. Comme ils achètent d’une succession, les héritiers demandaient à vendre « aux risques et périls de l’acheteur ». Grande expression qui fait peur pour dire que la vente se fera sans la garantie légale. Tout d’abord, pourquoi les gens veulent vendre sans garantie légale ? Rassurez-vous, ce n’est sûrement pas parce qu’ils sont malhonnêtes ! Par exemple, la grande majorité des successions vont vendre l’immeuble du défunt sans la garantie légale, tout simplement parce que les héritiers ne connaissent pas la propriété, ils sont donc limités dans l’exactitude de leur déclaration. C’est le cas aussi des gens qui vendent un immeuble qu’ils louaient depuis plusieurs années, ou encore des gens qui l’ont habité très peu longtemps, pensons par exemple au « flip ». Quand on parle de garantie légale, il s’agit en fait de trois volets complètement différents, soit : garantie de délivrance, garantie de qualité et garantie de titres. La garantie légale de qualité, c’est la garantie du vendeur par rapport à la qualité du bâtiment et du terrain. La garantie légale de délivrance, c’est l’obligation, par le vendeur, de remettre le bien, ici un immeuble, entre les mains de l’acheteur, le plus souvent par la remise des clefs. Mais elle comprend également l’obligation de remettre l’immeuble dans l’état ou il se trouvait lors de la vente. La garantie légale quant aux titres (ou garantie du droit de propriété), quant à elle est la garantie du vendeur qu’il vous fournira des « titres clairs ». Par exemple, un vendeur doit s’assurer qu’il n’y a plus d’hypothèque sur son immeuble, et que son titre de propriété est valable. Par ailleurs, ce sera à lui de débourser les frais de la quittance (sujet d’une prochaine chronique), de même que les démarches qui s’avèreraient nécessaires de faire pour corriger ses titres de propriété. Si vous acheter un immeuble sans la garantie légale de titres, sachez que ça n’exclut pas la responsabilité du notaire par rapport aux titres. Autrement dit, le notaire devra s’assurer que vous possédez un « bon et valable titre de propriété », mais les frais de correction seront à votre charge, si nécessaire. Afin d’éviter toute confusion, il est conseiller de préciser votre intention dans la promesse d’achat, quant à la garantie légale de qualité, à la garantie légale quant aux titres et à la garantie de délivrance. Vous voyez, une promesse d’achat bien rédigée est super importante ! Depuis cette rencontre, la famille J’aiunprojet a signé sa promesse d’achat, annotée et bien précise; ils doivent repasser me voir bientôt pour « notarier » leur achat. J’ai bien hâte de les revoir ! * Noter que ces chroniques ne constitueront aucunement des conseils ou des avis juridiques, seulement des chroniques informatives. Si une situation de ce genre vous arrive, consulter un professionnel.