5.5 designers présentent des objets ordinaires

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5.5 designers présentent des objets ordinaires
5.5 designers
présentent des objets ordinaires
Ces produits anonymes marquent notre espace quotidien, sont connus de tous et sont malgré tout relégués au second plan. Ils se définissent avant tout par leur usage et leur fonction. Toujours réservés à la banalité du quotidien, ils
sont éliminés d’office lorsqu’il s’agit de recevoir : on ne les sort pas pour les grandes occasions, ils restent au placard.
Ces objets ordinaires souffrent d’un déficit d’image.
Pourtant ils traversent les époques, les modes, les révolutions techniques ou sociales sans être jamais ou très rarement remis en cause. Ne seraient-ils pas des icônes du design à leur manière ?
Nous proposons une relecture de ces objets à travers une gamme de compléments. Ceux-ci vont les valoriser tout
en leur laissant leur intégrité et leur identité, l’application du complément étant placébo. Par cette intervention, c’est
l’ego de l’objet que l’on cherche à soigner.
Nous avons voulu être les plus objectifs possible pour choisir ces icônes ordinaires. Nous avons cherché des objets
banals, anonymes, quotidiens, de faible coût, produits en série, fonctionnels. Il ne faut pas voir de singularité dans
notre choix. Ces objets doivent être considérés comme des éléments permettant la compréhension plus générale de
notre environnement matériel. Pour prendre l’exemple du verre, ce qui est important n’est pas qu’il soit «duralex»
mais bien représentatif de tous les verres sans pied utilisés quotidiennement et en collectivité. On aurait pu, tout
autant, présenter un verre à moutarde.
De part leur conception, ils sont destinés à incarner l’achat utile, quasi automatique. Aucun décor n’a été appliqué,
rien n’a été fait pour dissimuler leur froide fonctionnalité. Ce sont avant tout des objets qui se définissent par l’usage.
Ils sont plus des fonctions que des formes. D’ailleurs, lorsqu’ils perdent leur utilité, ils n’ont pas une valeur symbolique assez forte pour être conservés.
Nous avons un rapport intuitif avec ce type de produits. La forme standardisée, archétypale et la fonction évidente
induisent automatiquement la place et le rôle qu’ils tiennent. On les retrouve dans une cantine, un café, un placard,
un grenier, une cave, un garage... Le lieu qu’ils occupent qualifie leur statut social, détermine l’importance qu’ils ont
aux yeux de leurs propriétaires.
Les déplacer de leur contexte habituel, les isoler, les mettre sur un piédestal fait oublier, pour un temps, la valeur
d’usage qu’on leur attribut habituellement. Les valeurs intrinsèques de l’objet se révèlent, un nouveau regard se pose
sur lui. Ce qui résulte de cette décontextualisation est la transformation de l’image perçue.
Plus que de complément nous voudrions parler de continuité ou encore de prolongement. Il ne s’agit pas en effet de
remettre en question l’intégrité de l’objet, sa fonction première, ses performances.
Mais plutôt d’en proposer une extension ponctuelle qui va modifier son statut lors de circonstances particulières.
L’utilisation de ce placebo n’est pas pérenne. L’objet peut à tout moment retrouver son statut d’origine. Notre but
est de sublimer l’objet banal. Pour ne pas les détourner, ni les dénaturer, nous travaillons sur le contexte des objets
pour combler le déficit d’image dont ils souffrent. Nos extensions ajoutent une valeur symbolique à des produits
fonctionnels qui n’en sont pas pourvus.
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