Stratégie numérique du Québec

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Stratégie numérique du Québec
Stratégie numérique du Québec
Éducation, enseignement supérieur et développement des compétences numériques
Point de vue de la Vitrine technologie-éducation
La Vitrine technologie-éducation est un service mis sur pied à la demande du ministère
de l’Éducation. Créée en 1992, elle a pour mission de guider les choix des établissements
d’enseignement supérieur québécois en matière de technologie éducative.
Ses services se déclinent en quatre volets :
-
Effectuer une veille technologie en matière d’intégration des technologies de
l’information (TI) en enseignement ;
-
Optimiser les investissements en logiciel par des achats regroupés et en favorisant
le plein déploiement des solutions ;
-
Mutualiser les ressources numériques d’apprentissage en favorisant leur
réutilisation (30 000 ressources provenant de la francophonie) ;
-
Proposer des stratégies d’investissement durable pour les solutions TI appliquées
à l’éducation en promouvant l’interopérabilité au moyen de normes
internationales et de standards.
La Vitrine technologie-éducation regroupe 70 établissements membres, dont toutes les
universités et les cégeps publics au Québec.
L’accessibilité à un système éducatif universel et équitable dans le contexte du
passage au numérique
Il nous semble opportun de développer une vision de complémentarité entre l’offre
formelle et l’offre informelle de formation est propice à cet objectif. Différents
mécanismes, dont la reconnaissance des acquis, mais aussi l’utilisation de badges
numériques, peuvent être envisagés afin de reconnaître et valoriser les apprentissages non
formels (communautaire, compagnonnage, action citoyenne).
Par ailleurs, la question de l’accessibilité Web en fonction de handicaps ne semble pas
faire partie des préoccupations liées à la création du Conseil. Un constat désolant quand
on sait que 43 % de la population du Québec, âgée de plus de 45 ans, présente des
handicaps occasionnels ou permanents et que plus de 800 000 personnes y sont déjà
considérées handicapées.
Pourtant, les standards sur l’accessibilité du Web développés par le Conseil du Trésor –
bien qu’ils doivent être mis à jour et élargis en fonction des standards du W3C –,
soulignent l’importance de ne pas discriminer l’accès en fonction de limitations
individuelles. L’accès aux services et au contenu éducatif ainsi qu’aux outils
d’apprentissage devrait être soumis aux mêmes exigences.
L’enseignement à l’aide des technologies numériques, la formation au numérique et
l’accès aux outils et aux ressources éducatives numériques
L’intégration des TI pour fins de gestion et d’apprentissage est un élément essentiel de
réussite. Les services et outils technologiques peuvent aujourd’hui être assemblés pour
former de véritables écologies d’apprentissage. L’analyse de l’apprentissage (Learning
Analytics) constitue un instrument unique pour assurer un suivi personnalisé, détecter les
risques d’échec et les difficultés (dyslexie, etc.). Cela implique la récolte et le transfert de
traces d’apprentissage entre différents systèmes (YouTube, DropBox, Office 365) dont
une majorité sont implantés hors de la juridiction québécoise.
Conjuguer cette grande variété de services et les législations locales représente un défi de
taille. Parmi les défis à relever, notons :
Dans les établissements
•
Le partage d’une vision et d’une volonté communes d’engagement par
l’innovation.
•
Le découpage des programmes et les contenus en petites unités adaptées à
l’évolution des connaissances et aux besoins du marché du travail et à la
formation sur mesure.
•
Le soutien à la socialisation dans un milieu de vie et d’apprentissage à la fois
physique et virtuel.
Au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur
•
L’intégration de services et d’outils en s’appuyant sur des normes et des standards
reconnus afin d’assurer :
o la fédération d’identité afin de soutenir l’utilisation d’outils et de services
multiples ;
o le référencement des ressources d’apprentissage partagées dans la
francophonie, à tous les niveaux ;
o le référencement des compétences afin de faciliter la reconnaissance des
acquis et la mobilité entre les institutions ;
o l’implantation d’un registre de transactions (blockchain) pour sécuriser
l’émission de diplômes et éviter la fraude.
•
Un cadre juridique soutenant :
o la protection de la vie privée des apprenants ;
o l’adoption et la rédaction par les enseignants de manuels électroniques
composés de contenu commercial et de contenu développé par
l’enseignant en assouplissant le processus d’approbation du matériel
destiné aux jeunes ;
o le recours à des services délocalisés hors frontières y compris au sujet des
réseaux sociaux qui recueillent, analysent et stockent des données
d’apprentissage et des informations personnelles sur les apprenants.
Sources
•
La Vitrine technologie-éducation (VTÉ), prospective 2030, monographie à
paraître en 2017
•
Mémoire de la Vitrine technologie-éducation (VTÉ), déposé lors des
consultations sur l’enseignement supérieur pour la Création d’un Conseil des
collèges, octobre 2016
•
Analyse de l'apprentissage, une introduction, paru sur le site de la Vitrine
technologie-éducation janvier 2016