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Le bec littéraire du mercredi 23 juin 2010 LE CASTING DES NOUVELLES PLUMES Découvrez « BAD DAY » de INDY ! Renversant au sens propre du terme ! Et votez en couleurs ! Les zones d’interprétation se situent après le texte, cidessous. Pour voter, suivez les instructions ! COMMENT PROCEDER ? Il vous suffit de sélectionner les couleurs dans l’ordre de vos préférences pour ce récit particulier, d’ajouter votre mail et d’envoyer pour recevoir immédiatement le score que vous avez accordé sur votre courriel. POUR ACCEDER AUX COULEURS Placez votre curseur sur la barre de déplacement qui se situe à l’extrême droite et tirez-la vers le bas ! BAD DAY Mauvaise journée pour Sandrine. Déjà, elle s’était réveillée avec une migraine lancinante particulièrement incapacitante. Hugo, son fils, avait ensuite profité du peu d’entrain de sa mère pour se montrer lambinant et pénible à souhait dès le saut du lit. Résultat immédiatement visible : Sandrine était arrivée en retard à son travail ! Du coup, son chef aussi en avait rajouté une couche en lui refilant un travail urgentissime, et super long, bien évidemment. Encore un job préparé à la dernière minute, source de stress supplémentaire. Son mal de tête pour seul compagnon d’infortune, Sandrine avait serré les dents pour essayer de faire face. C’était sans compter avec ses collègues ! Dix heures n’avaient pas encore sonné que le défilé habituel commençait. Son bureau étant situé sur le passage de nombreux autres, la plupart des hommes semblaient prendre un malin plaisir à venir saluer Sandrine. Le terme n’était hélas pas le plus significatif de ces visites quotidiennes. En effet, la gent masculine de la société venait surtout pour « mater » et pour « draguer ». Rien de soft et de poétique ! Non, les approches de ces mâles pourtant éduqués volaient bas, extrêmement bas. À croire qu’ils se donnaient le mot pour le concours du plus « lourdingue » du bureau. Une horreur ! Sandrine n’en pouvait plus de leurs allusions scabreuses et de leurs regards prononcés sur ses fesses ou son décolleté. Certes, d’ordinaire, elle s’efforçait de faire comme si elle s’en fichait. Cependant, la migraine et le stress de son travail aidant, elle craquait ! Un homme entra dans son bureau. Légèrement différent des autres, celui-là. Un type un peu bizarre, un « écrivain d’écrits vains » comme il le disait souvent lui-même… Un original. Parfois, Sandrine parvenait à lui parler tranquillement. Légèrement moins lourd que les autres, il la faisait rire, occasionnellement. Surtout lorsqu’il passait la voir avec son ridicule casque antibruit lui donnait un look de Mickey. – Bonne fête des secrétaires, Sandrine ! annonça-t-il dès son entrée dans le bureau. « Pfff, souffla mentalement la jeune femme. La fête des secrétaires. Encore un truc machiste inventé par des hommes pour mieux justifier leurs penchants sexuels envers leurs assistantes. » – Pas de panique, hein, reprit son collègue en déposant un objet sur son bureau. Ce n’est pas une demande en mariage. Seulement un modeste présent. Je l’ai trouvé chez un antiquaire, c’est pour dire… À peine ceci dit, il était déjà parti. Comme s’il craignait d’attendre le déballage de son petit paquet par Sandrine. Peur d’être raillé, peut-être ? Avec un haussement d’épaules, la jeune femme s’empara du cadeau. Elle réalisa alors seulement qu’il s’agissait d’un origami en forme de boîte. À l’intérieur, une simple bague d’acier sculpté. Une sorte de serpent se mordant la queue. « Pffff, tiqua-t-elle mentalement, encore un message sexuel sous-jasant. » Bah ! ne dit-on pas que seule compte l’intention. En plus, la bague en question s’avérait couverte de poussière… « Une boutique d’antiquité, songea-t-elle. Tu parles ! Il avait trouvé cette bague quelque part dans un grenier. » Machinalement, Sandrine essuya l’objet avec une chiffonnette prise dans son tiroir. L’instant suivant, elle crut rêver… Un homme se dressait devant elle. Incroyablement, le nouveau venu arborait une peau bleutée. Certes pas un membre du personnel ! À en croire ses habits, ses bijoux, les bracelets dorés ornant ses poignets, il ressemblait plus à un antique Perse des légendes. Sandrine réalisa alors que l’inconnu n’avait pas de jambe : le bas de son corps semblait constitué de fumée ou de brume. Rien de solide ! Doutant subitement de ses sens, la jeune femme se massa les tempes en fermant les yeux. C’était le bouquet, elle hallucinait à présent. Maudite migraine ! – Maîtresse, votre humble serviteur vous écoute… Sandrine sursauta à la manière d’un noyé recouvrant la surface. Une hallucination dotée du sens de la parole à présent ! – Parlez, j’obéirai, ajouta l’être étrange. – Hein ? – Maîtresse, reprit-il. Je suis le génie de la bague. Vous avez frotté celle-ci. Vous êtes donc ma maîtresse le temps pour moi de satisfaire trois de vos vœux. Ensuite, l’anneau disparaitra pour mieux être retrouvé par une autre personne. Sandrine faillit étouffer de stupeur. Pourtant, elle ne pensait pas avoir autant bu la veille au soir. Une demi-bouteille de vendanges tardives avec son mari, rien de plus. Enfin, pas de quoi cauchemarder ainsi sur son lieu de travail. – Maîtresse… ? hésita ledit génie. – Sandrine, c’est urgent, la réunion est avancée de trois heures ! Tu as fini le travail que je t’ai demandé ? La jeune femme sursauta derechef. Non, pas son chef en plus ! C’était trop en même temps. L’homme passa d’autorité derrière son assistante pour mieux se pencher sur son écran d’ordinateur. À moins que cela ne soit une excuse pour loucher dans son décolleté. « Pervers ! cria-t-elle dans sa tête. » Pourtant, ce qui la dérangeait le plus était que son supérieur hiérarchique n’ait pas bronché en passant près du soi-disant génie de la bague. À croire que ce dernier n’existait pas ailleurs que dans l’imaginaire de la secrétaire. – Mais, tu n’as pas fini ! râla son chef. C’est urgent, je t’ai dit ! Tu comprends mes paroles ? Il me faut ça rapidement. Tu as fait quoi tout ce temps ? Tu t’es remaquillée ? Tu as allumé la moitié des hommes de mon équipe ? Au bord de la crise de nerfs, le front crispé par une onde de douleur, Sandrine se mit à trembler. La goutte d’eau vint sous la forme d’une caresse dans son dos. Son responsable laissait courir sa main en un geste nullement fortuit. Le pire fut sa phrase mielleuse : – Allons, c’est pas grave, tu devras juste rester plus longtemps dans mon bureau, ce soir. La jeune femme poussa un cri bref contenant tout son dégoût des hommes et de leurs manières cavalières. À peine formulé, son unique désir du moment s’avérait être la disparition de ses persécuteurs… Elle frissonna de la tête au pied en entendant le génie murmurer : – Vœu exhaussé, maîtresse. Battant brusquement des paupières, Sandrine se retrouva seule dans son bureau. Pire encore, un simple regard circulaire autour d’elle lui confirma ce que le silence lui laissait supposer : il n’y avait plus personne autour d’elle ! Pas même dans les bureaux voisins. Se penchant sur sa chaise, elle aperçut l’extrémité du couloir. Là-bas, trois femmes travaillaient dans la même pièce. Ouf ! elles au moins étaient encore là. Sandrine se pinça fortement la peau du bras. La douleur ne la réveilla pas pour autant. Incapable de rester en place, elle alla voir ses collègues féminines. Ces dernières la reçurent comme si de rien n’était. Et pour cause, le trio ne pouvait voir les bureaux environnants à cause des murs pleins. Proche de l’hystérie, Sandrine leur demanda si tout allait bien. – Aucun souci, répondit l’une de ses interlocutrices. C’est calme depuis quelques minutes au moins. Pas de coup de téléphone et personne pour venir nous déranger. – Bien, bien, murmura Sandrine en s’éclipsant en tremblant de tous ses membres. De retour à sa place, elle se laissa aller contre le siège de son bureau. Elle déglutit lentement, se découvrant la gorge aussi aride qu’un désert. Dans sa tête, les derniers mots de son hallucination ricochaient à la manière d’un écran de veille informatique : « Vœu exhaussé, maîtresse. » N’y tenant plus, elle décrocha son téléphone et essaya d’appeler son mari. En pure perte. Sans réfléchir, elle composa quelques numéros d’amis sans parvenir à en joindre un seul. Lorsque, enfin, elle trouva quelqu’un, ce fut une femme. La pauvre semblait avoir littéralement pété les plombs. Elle semblait seulement capable de répéter que son mari venait de se désintégrer sous ses yeux. Le combiné téléphonique émit un tintement de protestation lorsque Sandrine le laissa tomber dans son logement. Incroyable ! Elle nageait en plein univers parallèle… Fébrilement, elle se saisit de la bague « offerte » et la nettoya derechef. L’espèce de génie à la peau bleue réapparut spontanément. – Maîtresse, votre humble serviteur vous écoute… – C’est… Je veux dire… Enfin… Sandrine ne parvenait pas à composer une phrase cohérente. Docile, son impossible interlocuteur ne bronchait pas, demeurant silencieux. – Tu m’as exhaussée ? – Oui, maîtresse, assura-t-il. Conformément à votre vœu, j’ai fait disparaître tous les hommes de cette Terre. Excepté moi-même, bien évidemment, ainsi que quelques autres races magiques sur lesquelles je ne puis agir. Il vous reste encore deux souhaits, maîtresse. Sandrine se lamenta. Ainsi donc, c’était vrai ! Son collège de travail un peu dingue n’avait rien trouvé de mieux que de lui offrir une véritable bague des Mille et une nuits. Avec un génie dedans. Incroyable ! L’instant de stupeur passé, la jeune femme se mit à réfléchir. Certes, il n’y avait plus d’homme et, de fait, plus d’harcèlement ni de blague graveleuse. Pourtant, son unique enfant semblait avoir été englobé dans la disparition des mâles. Sans oublier son mari… Ainsi que ce beau superviseur récemment embauché… Un gain important, bien sûr, il était indéniable que la vie sur Terre serait bien meilleure sans tous ces phallocrates justes bons à malmener les femmes et à boire de la bière. D’un autre côté, quelques absences pesaient plus que d’autres. Comme celle de son garçon, par exemple. Après tant de difficultés pour l’avoir… Autour de Sandrine, la nouvelle commençait à se propager. Elle n’eut pas besoin de quitter son bureau pour entendre les questions et les appels résonnant dans la société. Et sans nul doute dans la région, le pays, le monde… Qu’avait-elle fait ? Pouvait-elle ainsi décider pour l’espèce humaine dans son ensemble ? Son dégoût de la gent masculine justifiait-il une telle sanction planétaire ? Non, bien sûr que non ! À aucun moment elle n’avait réellement voulu cela. Au niveau inconscient, peut-être, sur le coup de la colère. Mais à tête reposée, jamais ! Sa décision prise, elle se tourna de nouveau vers le génie. – Je désire que tu annules totalement mon souhait précédent de telle sorte que personne ne se souvienne de rien. C’est là mon second souhait. – Vous êtes exhaussée, maîtresse. Sandrine frissonna de tout son corps en sentant derechef la lourde main de son supérieur lui caresser le dos. La voix mielleuse masculine ponctuant ce geste la répugna de même. Cependant, elle fit mine de ne pas s’en rendre compte. « Si vous saviez ce qui a failli vous arriver… » pensa-t-elle. – Je me dépêche de terminer, Monsieur, annonça-t-elle pourtant. Satisfait, son chef regagna son bureau non sans avoir laissé sa paume errer sur la nuque de son assistante. Sandrine soupira. Tout semblait être revenu comme avant. Elle lutta un moment contre l’envie de se saisir de son téléphone pour appeler son mari ou l’école de son fils. Cela ne servirait qu’à la faire passer pour une folle puisque personne ne pouvait se souvenir de cet épisode digne d’un roman fantastique. La jeune femme demeura perplexe un long moment. L’aventure qu’elle venait de vivre paraissait si éloignée de son quotidien qu’elle devait rêver. Forcément ! Pas d’autre possibilité vraiment. Cependant, si cela n’était pas l’un de ces cauchemars paraissant plus vrais que la réalité elle-même, cela valait le coup d’essayer quelque chose… – Génie ? commença-t-elle. – Oui, maîtresse, répliqua l’individu tombé d’un conte. – Il me reste un unique souhait, c’est bien cela ? – Tout à fait, maîtresse. – En ce cas, j’aimerais concevoir un nouvel enfant… Une fille si possible… – Vœu exhaussé, maîtresse. Sur ces derniers mots, l’être magique disparut comme il était venu. Dans le même temps, la bague étrange parut être absorbée par le néant. Vrai ou faux, tout redevenait réel et, de surcroit, ennuyeux. Car, déjà, le responsable de Sandrine revenait à la charge en l’accusant de ne pas faire correctement son job. Son assistante prit sur elle de ne rien laisser paraître. Au fond de son esprit, une lueur d’espoir venait de s’allumer. Une simple étincelle, certes, mais quand même. Si seulement son troisième souhait pouvait se réaliser… INDY VOS SCORES Zone « j’ai pas aimé » (négatif) : Bon ! Je parie que vous n’avez pas lu ce texte jusqu’au bout du bout. C’était ch… ! D’accord ! D’accord ! Mais que dit votre sélection de couleurs ? Il y a parfois un large fossé entre ce que vous pensez d’un auteur ou d’un texte et ce que vos émotions reçoivent à l’insu de votre conscience. Subconscient et conscient ne sont pas toujours copains en la matière. Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort. Zone « BOF » (0 à 4/24) : Mouais ! Ca ne vous a pas titillé l’asticot mais bon, ça se laisse lire avec quelques absences mentales pour s’aérer les neurones. Mais bof ! Ca manquait de sel ou d’épice. Vous pouvez ne pas être d’accord avec ce constat mais cela signifie que ce texte a provoqué une rupture ponctuelle entre votre cerveau rationnel et votre cerveau affectif. Refaites ce BEC une autre fois pour le même texte, vous aiderez l’auteur et vous retrouverez peut-être un score plus proche de ce que vous ressentez. Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort. Zone « pas mauvais mais ça manque de quelque chose » (5 à 7/24) : Y avait de bons passages mais c’était quand même un peu inégal. Il y a encore du travail. Il est nécessaire de blanchir sous le harnais, comme aurait dit Diderot. Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort. Zone «pas mal mais peut mieux faire » (8 à 11/24) : C’était pas mal. On sent que l’auteur a de la patte sous le coude. Il faudrait qu’il lève le coude pour décoincer le talent. Ca manque encore de rythme, même si le style personnel de l’auteur est bien présent et parfois original ou inattendu. Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort. Zone « j’ai aimé » (12 à 15/24) : J’ai lu d’une traite ou presque et je lirais bien autre chose du même auteur. J’ai trouvé son style très perso et le fonds était très nourrissant pour l’esprit. Un récit bien rythmé et/ou un scénario bien construit. Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort. Zone « superfragialisticexpialidocous » (16 à 19/24) : C’était - comment dire ? hors du commun. L’auteur m’a scotché du début à la fin. Il m’a emmené avec lui. C’était foutument bon à déguster à la petite cuiller. J’étais sous hypnose du premier mot au dernier. Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort. Zone du génie (20 à 24/24) : C’était fabuleux ! J’en re-re-re-veux vite et plus encore. Je suis déjà fan de cet auteur(e). Si cette zone d’interprétation ne correspond pas à ce que vous avez ressenti, le bureau des réclamations est sur mon courriel : [email protected] Si vous pas d’accord, vous le dire haut et fort.