La 42e édition des 24 Heures du Mans s`est déroulée les 15 et 16

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La 42e édition des 24 Heures du Mans s`est déroulée les 15 et 16
1974
La 42e édition des 24 Heures du Mans s'est déroulée les 15 et 16 juin 1974 sur le circuit de la Sarthe.
Pescarolo pris immédiatement la tête devant Jarier.
En moins de quatre tours, les quatre Matra s'installaient en tête devant la Gulf 1 de Bell, la Porsche
Turbo 22, les Ligier 14 et 15. Parfaitement maîtres de la situation, les Ducarouge, Boyer,Cautrin et
Martin (Staff Matra) pouvaient voir venir. On arrêtait d'abord les voitures impaires puis les paires pour
les ravitaillements.
A 19h35, Jarier quitte son stand après avoir ravitaillé. La Porsche Kremer 68 quitte alors son stand
sans tenir compte des signes du commissaire de piste. Jarier eut beau freiner, ce fut l'accrochage.
Chez Matra, les mécanos arrivent en courant et constatent que le capot avant est dechiqueté à droite.
Il faut faire un tour complet au ralenti avant de faire le diagnostique. Il faudra changer le capot, le
corbeau, l'étrier, les disques de frein, la barre anti roulis....59 minutes de perdues. Adieu la 2eme
place et retour en piste en 20eme position.
A peine remis de leur émotion, les hommes de Matra connaissent de nouveaux soucis. La 9 de
Migault Jabouille consomme de l'eau et le circuit de refroidissement en souffre. Conséquence, les
arrêts au stand se multiplient. Beltoise et Jarier remontèrent jusqu'en 7eme position en 3 heures,
mais ils avaient beaucoup demandé à leur moteur. A 23h44 la nouvelle 680 crachait ses bielles. c'est
l'abandon. Il est sur les circuits une règle redoutée, celle de l'enchainement fatal, comme si un
malheur en appelait d'autres. Cinq minutes plus tard et sans que rien ne l'ait laissé prévoir, la Matra 8
de Wolleck Jaussaud cède au même mal. Réduit à 50% et avec une numéro 9 en difficulté, Matra
n'est plus en position de force.
L'opposition s'organise. Même si la Ligier de Chasseuil, la Gulf de Shuppan et la Porsche Turbo de
Koenig ont capitulé, les 15,11 et 21 restent menacantes. Ainsi se passa la nuit. A 4h du matin,
Bernard Boyer voyant passer la Porsche Turbo lacha "Elle ne va pas vite, mais elle a le seul secret
qui compte en course, elle ne s'arrête pratiquement pas en dehors des ravitaillements". Ce n'était
malheureusement pas le cas de la Matra 9 qui cumulait les arrêts. A 10h00 du matin, la Matra 7 de
Larousse Pescarolo avec 266 tours devance la Porsche Turbo 22 de 10 tours, la Matra 9 à 21 tours, la
Gulf 11 de Bell à 27 tours. Avec 10 tours d'avance, Pescarolo et Larousse paraissaient tranquille....
A 5 heures de l'arrivée, cette sérénité fit place à la panique.
Dans les hunaudières qu'elle avait l'habitude de dévaler à 330 km/h, la Matra est au ralenti et peine à
revenir au stand. Décidemment, ces 24 heures seront un enfer pour les bleus. Le moteur est à peine
coupé que la voiture est déjà sur les crics. Sans manifester d'affolement, Henri Pescarolo ôte son
casque vert et indique que c'est la boite de vitesses. Le diagnostique est rapide, il n'y a plus de 4eme
et de 5eme rapports, Il faut refaire la boite. Chacun sait ce qu'il a a faire sans gener l'autre. L'opération
dure en temps normal une heure. Valse des clefs de tous les calibres, peu de paroles, mais des
gestes précis. Pescarolo qui est resté au volant ne pipe pas mot, il attend imperturbable comme perdu
dans une lointaine méditation. Alors s'entama entre les mécaniciens et les voitures rivales qui
tournaient gaillardement une véritable course contre la montre.
L'avance sur la Porsche 22 était d'environ 48 minutes. A 10h59, les mécanos attaquèrent, à 11h18,
l'avance a fondu à 7 tours, à 11h48 alors que la Porsche est revenu à un demi tour, la foule rugit de
plaisir : la 7 reprenait la piste conservant sa 1ere place. Les mécanos avaient gagné.
Il n'en fallait pas davantage pour que délaissant campings et réceptions, les spectateurs regagnent les
gradins et les virages pour assister à la lutte finale. Avec autorité, Pescarolo Larousse reprenaient
leur distance. A 15h, et bien qu'économisant leur mécanique, ils comptaient 5 tours d'avance sur la
Porsche, 13 tours sur la Matra 9, 21 tours sur la Gulf 11, 23 tours sur la 71.
Pour que la fête soit complète après tant d'émotions, les Matra 7 et 9 se regroupèrent, bouclant les 2
derniers tours roues dans roues. Larousse passa la ligne d'arrivée en vainqueur mais que d'émotions
dans le camp des bleus. La Porsche Turbo 22 de Muller Van Lennep termine 2eme. Place pleinement
méritée qui laisse à penser que le constructeur allemand à pris une sérieuse avance dans la
conception de la future 'voiture silhouette'.
Chez Matra, après tant de rebondissements, on savoure. La 9 de Jabouille Migault auteurs d'une
course fantastique l'oeil rivé sur le manometre de temperature d'eau termine 3eme. La cure
énergétique de 'Wondarweld' (produit destiné a colmater les fuites) a eu des effets insoupconnés.
La Gulf de Bell qui eu pourtant bien des soucis termine 4eme et prouve que le V8 Ford peu tenir 24
heures.
Triplé pour Matra et Pescarolo, et doublé pour l'équipage Larousse Pesca qui ont pris la tête dés le
départ et l'ont conservé jusqu'à l'arrivée. Gonzales Trintignant en 1964 puis Gendebien Frere en 1960
avaient déjà réussi cet exploit. Benoist et Wimille en 1939 avait du attendre le 9eme tour avant de
prendre la tête.
Pour 1975, les règles changent et l'avenir se dirige plutôt vers les voitures silhouettes.

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