amphimonde - Opéra de Lyon

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amphimonde - Opéra de Lyon
AMPHIMONDE
O5
O6
Concerts
JEU 10 ET VEN 11 NOVEMBRE I 20H30
Juan Carlos Cáceres
Juan Carlos Cáceres, chant, piano,
grosse caisse, trombone
Marisa Mercadé, bandonéon
Javier Estrella (le 11), Eddy Thomasi (le 10),
Marcelo Russillo, percussions, cajon, batterie,
chœurs
Sedef Ercetin, violoncelle
SAM 12 NOVEMBRE I 20H30
Concert tango : Quinteto Porteño
Marcelo Mercadante, bandonéon
Olvido Lanza, violon
Andrés Serafini, contrebasse
Javier Feierstein, guitare électrique
Gustavo Llul, piano
+ Bal Tango
DJ Tango de Soie
Animations
VEN 11 NOVEMBRE I 18H30
SAM 12 NOVEMBRE I 17H
Initiation au tango
Par les professeurs de Tango de Soie
Au Foyer du public
Autour de...(Gratuit)
MER 9 NOVEMBRE I 15H
Master-class de Juan Carlos Cáceres
avec les étudiants du CNR de Lyon
MER 9 NOVEMBRE I 18H30
Conférence “L’histoire reniée“,
Juan Carlos Cáceres
SAM 12 NOVEMBRE I 18H30
Conférence “Introduction à l’histoire du tango
argentin“, Pierre Vidal-Naquet
En collaboration
avec Tango de Soie
Exposition
Pedro Lombardi, photographe
Opéra de Lyon - Tango de Soie - Musicalame
En Argentine, il n’y a plus de noirs aujourd’hui.
Si, en vous promenant à Buenos Aires, vous en voyez
quelques-uns, il s’agit, à coup sûr, de Brésiliens,
d'Uruguayens, de Cubains, voire d'Antillais.
Cependant, la population d’origine africaine était, il
y a 150 ans, tout aussi importante en Argentine que dans les autres
pays des Amériques. Ils y avaient été amenés comme esclaves peu
après la conquête et ils y sont restés esclaves jusqu’aux guerres de
révolution et d’indépendance. En Argentine, leur liberté n’a duré
qu’un peu plus d’un demi-siècle car, appartenant aux couches les plus
défavorisées de la population, ils ont rapidement disparu. Victimes de
la misère, des épidémies de fièvre jaune, victimes des guerres contre
le Brésil et contre le Paraguay, victimes enfin d’une forte émigration
européenne qui, mieux qualifiée et plus dynamique, a rapidement
occupé tous les espaces de la société portegne, poussant les survivants
à quitter le pays, à la recherche de cieux plus cléments, et probablement plus chauds. Et ceux qui étaient restés se sont mélangé avec les
européens, engendrant une population mulâtre (“los morochos“, les
bruns) qui s’est progressivement “éclaircie“, qui s’est “blanchie“, disaiton en Argentine. Les noirs ont aussi enfanté le tango. Ils ont été l’une
de ses sources. Car c’est vers la fin de cette courte période de liberté,
que sont nés le tango, la milonga, et le candombe, trois mots d’origine
noire. D’après certains historiens, les négriers appelaient “tangos“
les lieux où se réunissaient les esclaves. Milonga serait un vocable
d’origine angolaise, signifiant “parole“, mais rapidement devenue
synonyme de salon de bal. Même si elle a été éphémère, l’influence
des noirs dans l’accouchement du tango a été très importante. C’est à
eux que l’on doit, en grande partie, l’esprit coquin, piquant, irrévérencieux, insolent, des tangos de “la guardia vieja“, de la vieille garde.
C’est dans cette première époque qu’ont été composés plusieurs des
tangos les plus célèbres, qui sont aussi les plus vifs, les plus impétueux:
El Choclo, Don Juan, El porteñito, Union Civica, El entrerriano, et,
bien entendu, La morocha. D’ailleurs, Rosendo Mendizabal, pianiste
et auteur de El entrerriano, était noir, comme était noir Domingo
Santa Cruz, l’un des premiers bandonéonistes et auteur du très
beau Union Civica. Côté bal, le tango a souvent été décrit comme
une chorégraphie dans laquelle les mouvements saccadés, heurtés,
hachés, des danses africaines, sont circonscrits, limités, contenus,
dans le petit espace d’une danse enlacée. Vers 1860 commencent à
arriver en Argentine les immigrants européens, avec leurs musiques,
leurs instruments, et leurs propres désespoirs. Ils se sont emparés du
tango et l’ont transformé, afin d’exprimer leurs propres drames et leurs
propres nostalgies, en même temps qu’ils ont progressivement occupé
les places jadis réservées aux noirs. Et les tangos, comme la ville de
Buenos Aires, se sont ainsi blanchis, sont devenus plus épais, plus
lents, plus mélancoliques. Les noirs ont alors disparu, de la ville comme
du tango. Dans un cas comme dans l’autre, ils avaient pourtant été
une source de lumière, un germe qui a bien fructifié, un pilier de leurs
fondements. C’est peut-être pour cela que leur souvenir est resté si
vivant, que les échos de leurs tambours résonnent toujours dans les
ruelles de nos quartiers, et qu’ils dansent encore dans les labyrinthes
de notre mémoire.
Alberto Epstein
JEU 10 ET VEN 11 NOVEMBRE I 20H30
Juan Carlos Cáceres
Possédé par une sorte de magnétisme tellurique, Cáceres a toujours
été dans l’œil du cyclone. Il arriva à Paris - est-ce un hasard ? - en mai
1968. Sous les pavés, il ne cherchait pas la plage, mais il la trouva.
Avant cette date, à Buenos Aires, sa ville natale, il avait été le factotum
de la scène existentialiste.
Étudiant aux Beaux Arts le jour, pianiste et tromboniste la nuit,
agitateur, vrai phénomène de la nature, il devint l’”alma mater” de la
cave mythique de Pasarotus, club de jazz et épicentre de toutes les
tendances révolutionnaires. Là se mêlaient, et souvent chez la même
personne, beatniks, jeunes loups de l’oligarchie et futurs guérilleros
maoïstes.
Cáceres, tornado — véritable raz-de-marée — de magma et de
champagne, tenait le gouvernail. Et puis, un jour, il entendit l’appel. A
Paris, il accompagna Marie Laforêt, créa les groupes Malón et Gotán,
fit de la peinture, exposa, enseigna l’Histoire de l’Art et explora les
racines de la musique du Río de la Plata.
Aujourd’hui, il donne des conférences sur ce sujet. Et surtout, il compose et chante, d’une voix de lion, les chansons les plus représentatives de la résurgence imparable du tango, du candombe, de la murga
et de la milonga.
Cáceres est le plus inspiré, le plus impétueux, le plus passionné et
le plus ardent des artistes. Ce “jeune homme”, né en 1936, est la
référence obligée de tout créateur, qu’il vive à l’intérieur de l’Argentine
et de l’Uruguay, ou à l’extérieur.
Le Río de la Plata, le plus large du monde, sépare ces deux pays qui
pourtant, un jour, ne furent qu’un. Cáceres avale d’un trait les eaux de
cet estuaire, et un rugissement nous parvient : tourmente de rythmes
africains qu’il extirpe du passé pour ébranler le présent et préparer
l’avenir. C’est dans les origines que se trouve la modernité.
Sergio Makaroff
Ses précédents CD comme Solo en 1994, Sudacas en 1995, Intimo
en 1998, Tango negro en 1999 et Toca tango en 2001 témoignent
de cette recherche incessante d’un enrichissement rythmique, d’un
retour aux sources noires, d’une fusion avec d’autres styles musicaux.
Cet innovateur iconoclaste est aussi profondément enraciné dans la
culture musicale populaire du Rio de la Plata, dont il est devenu l’un
des meilleurs historiens.
Juan Carlos Cáceres s’affirme comme un semeur d’harmonies, un
peintre des mélodies, de Paris à Buenos Aires.
Dernier album : Murga Argentina, 2005
CONFÉRENCE DU MER 9 NOVEMBRE I 18H30
Juan Carlos Cáceres rencontre les étudiants du CNR avec lesquels il
partage, explique et dirige les divers ensembles qui se sont emparés
des répertoires de la milonga et du candombé où il excelle !
SAM 12 NOVEMBRE I 20H30
Quinteto Porteño
Le Quinteto Porteño est basé en Espagne, à Barcelone. Il s’inspire du
candombé, du tango traditionnel, dans la mouvance d’Astor Piazzola,
tout en innovant constamment, en puisant parmi les modernes. Tango
de Soie a commandé à Marcelo Mercadante l’écriture de deux tangos
qui seront présentés pour la première fois à l’Amphithéâtre de l’Opéra.
Marcelo Mercadante est né à Buenos Aires. Compositeur, arrangeur, il fait partie de plusieurs formations et orchestres et fonde en
1993 le Trio Argentina de Tango, avec Andrés Serafini et Gustavo Battaglia. Il a également interprété l’œuvre d’Astor Piazzola. Son tango,
exceptionnel, exprime à la fois la puissance et la délicatesse.
Disques : Con un taladro en el corazon, 2005
Esquina Buenos Aires, 2002
SAM 12 NOVEMBRE I 18H30
Pierre-Vidal-Naquet
Sociologue, membre et président de l’Association Tango de Soie (de
1996 à 2003), professeur de tango argentin, Pierre-Vidal Naquet suit
attentivement l’évolution du tango. Il est également cofondateur de
l’association de tango» Les tangos de Marseille» et auteur d’un article,
“Le tango médiateur d’une relation incertaine“, publié dans l’ouvrage
Danses latines d’une rive à l’autre dirigé par Elisabeth Dorier-Apprill
(L’Harmattan, collection logiques sociales, 2000).
Tango de Soie
Créée il y a dix ans, à Lyon, sur les pentes de la Croix-Rousse, l’association Tango de Soie rayonne désormais sur l’ensemble de l’agglomération lyonnaise et au-delà. Elle entretient des relations privilégiées
avec les associations de France mais également de Suisse et d’Italie.
L’objectif de l’association est d’assurer la diffusion et la promotion du
tango argentin sous toutes ses formes (musique, danse, littérature, arts
plastiques) et de participer ainsi au mouvement de renaissance de
cette culture.
41 rue Leynaud - Lyon 1er
04 78 39 24 93 - www.tangodesoie.net
Pedro Lombardi, photographe
Né à Montevideo (Uruguay), il vit depuis vingt ans à Paris. Il commence dans le reportage en Russie, Etats-Unis, Maroc, Nouvelle-Calédonie. Deux aspects se dessinent dans sa démarche : l’aspect social et
l’aspect culturel, au travers du théâtre, de la musique, de la danse. Ses
images font l’objet de pochettes de disques et de publications. Passionné par le langage universel de la musique, il travaille notamment sur le
tango, tissant des liens entre l’Amérique latine et l’Europe. Il s’intéresse
particulièrement à deux villes : Buenos Aires et Montevideo.
Exposition de ses photos :
Opéra de Lyon, Tango de Soie, Librairie Musicalame
JEU 10 NOVEMBRE I 19H
Présentation de son livre "Initiation au tango"
Librairie Musicalame : 16 rue Pizay - Lyon 1er

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