Paracontact 1/2016 - Schweizer Paraplegiker

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Paracontact 1/2016 - Schweizer Paraplegiker
No 1
mars 2016
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Édition
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Rédaction: Thomas Troger, Dr en droit
Équipe rédactionnelle:
Ruedi Spitzli, Urs Styger, Felix Schärer,
Erwin Zemp, Evelyn Schmid, Gabi Bucher
Traduction: Sonia Bretteville,
Anne Debever Hilfiker
Mise en page et administration
des annonces: Tina Achermann
Sécurité.
Simplicité.
Qualité de vie.
Photos: SPV, SPS, RC Zentralschweiz,
fotolia.com, Jodlerklub Flueblüemli Luzern,
Tina Achermann, Sepp Pörnbacher,
Swiss Paralympic, Thomas Gerber, Rio 2016,
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Sommaire
Éditorial
Confiance en soi par le sport
5
Nouvelles de l’Association
Interview avec Phil Jungen
6
Le Coubertin des paralysés
13
Tirage:8400 exemplaires en allemand
4450 exemplaires en français
Conseils juridiques
Dernier délai de rédaction du
prochain numéro: 4 avril 2016
Prestations d’invalidité allouées aux étrangers
14
Médecine et sciences
Sommeil et paralysie médullaire
Président
Christian Betl
Prestations d’assurance pour les Suisses à l’étranger
Sport suisse en fauteuil roulant
Ruedi Spitzli, chef du département
Téléphone 041 939 54 11
Culture et loisirs
Du Danube à la mer Noire
26
Culture et loisirs
Urs Styger, chef du département
Téléphone 041 939 54 15
Quand un cauchemar se mue en rêve
29
Conseils juridiques
Michael Weissberg, Dr en droit,
chef du département
Téléphone 032 322 12 33
Sport suisse en fauteuil roulant
Conseils vie
Suisse alémanique:
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22
ParAthletics 2016: récit d’un succès qui se réinvente
34
L’ASP prend l’initiative en Suisse romande
39
Construire sans obstacles
Protection incendie
40
Éclairages et informations
Saviez-vous que …
50
Suisse italienne:
Téléphone 091 682 10 20
Dans cette publication, le genre masculin est utilisé
sans discrimination, dans le seul but d’alléger le texte.
La rédaction n’est pas responsable des manuscrits et livres qui
lui sont envoyés sans qu’elle les ait demandés. En application
du régime juridique de la presse, la rédaction est seulement
responsable des rapports munis du nom ou signés de l’auteur.
Tous droits d’auteur réservés pour les articles parus dans la
revue. Toute reproduction nécessite l’approbation de la rédaction. Les articles étrangers ne représentent pas toujours l’avis
de la rédaction.
3 · Paracontact 1/2016
Cette année aussi, notre programme
d'été de sport pour tous vous propose
de prendre votre envol – en parapente,
dans l'eau ou sur terre.
(Photo: Stefan Keller)
par le sport
Lorsque, à l’automne 2016, les Jeux Paralympiques de Rio débuteront, peu de gens
penseront à celui qui a jeté les bases non seulement des Jeux Paralympiques, mais
aussi de la rééducation globale des paralysés médullaires: Sir Ludwig Guttmann.
La Fondation Manfred Sauer a fait synchroniser en allemand le film «The best of men»
sur son œuvre, la façon dont ses patients regagnaient confiance en eux grâce au
sport et la genèse de la paraplégiologie. Ce film, prenant et réussi à tous égards,
rap­pelle aussi que les Jeux de Stoke Mandeville, organisés en même temps que les
Jeux Olympiques de Londres 1948, ont donné naissance aux Jeux Paralympiques.
Cette année, ils réuniront au Brésil 4350 athlètes venus de
175 pays. Mais auparavant, nos cracks nationaux devront
se qualifier pour Rio lors de compétitions passionnantes en
Suisse. L’une de ces épreuves est l’IPC Athletics Grand Prix
qui se déroulera du 26 au 29 mai et auquel, cette année, le
Mémorial Daniela Jutzeler et les championnats de Suisse
seront intégrés. Les meilleurs athlètes du monde s’affronte­
ront pendant quatre jours consécutifs dans la Sport Arena
Nottwil pour repousser leurs limites. Une semaine plus tard
suivra le Marathon de Schenkon qui est de plus en plus
l’évé­nement par excellence de l’élite mondiale des hand­
bi­keurs. D’ailleurs, le handbike et l’athlétisme sont aussi les
disciplines de prédilection de l’ASP. Nous espérons toutefois que des athlètes pratiquant d’autres disciplines telles
que le tir à l’arc, le tennis ou le tennis de table pourront se
qualifier pour Rio.
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Cet été, le RC Zentralschweiz fêtera son 50e anniversaire.
Fondé en 1966 par quelques personnes en fauteuil roulant,
le club, alors dénommé RC Kriens, n’a cessé de croître et,
avec lui, les succès sportifs de ses athlètes se sont aussi
multipliés. Ce sont ces pionniers qui ont franchi une étape
fondamentale en Suisse avant de participer avec succès aux
Jeux Paralympiques à Tel-Aviv en 1968. L’objectif des fondateurs était clair: «Le sport aide, le sport fédère.» Et le
sport en fauteuil roulant est aujourd’hui, en plus de tous
les autres aspects, un des piliers de l’intégration réussie dans
la société suisse ainsi qu’un vecteur positif pour l’image des
paralysés médullaires. Le sport connecte et inspire au-delà
de toutes les frontières (imaginables). Cela s’est encore ren­
forcé avec l’amplification de la valeur sociale du sport, et
sur ce plan, le RC Zentralschweiz reste un modèle impres­
sion­nant pour tous sur la scène suisse du sport en fauteuil
roulant. Les pionniers comme les responsables actuels de
ce club méritent non seulement notre reconnaissance, mais
aussi nos sincères remerciements. Continuez!
Vous feriez honneur au CO du RC Zentralschweiz, ainsi qu’à
nous-mêmes, en venant nombreux à la Fête centrale. Ex5 · Paracontact 1/2016
ceptionnellement, celle-ci n’aura pas lieu le samedi pré­
cé­dant le Jeûne fédéral puisqu’elle s’inscrira dans les cé­
lébra­tions du cinquantenaire du RC Zentralschweiz qui se
tiendront à Kriens le 20 août, date de création du plus ancien club en fauteuil roulant de Suisse.
Dans ce numéro de Paracontact vous trouverez, chère lectrice, cher lecteur, une vaste gamme d’articles d’information, répartis dans les différentes rubriques. «Au fait, que
devient …» a été remplacé par «Ce que nous faisons» afin de
vous présenter les divers domaines d’activités et les tâches
propres à l’ASP.
Paracontact a de nouveau obtenu de bons résultats lors
de notre enquête auprès de nos clients. 56 % ont qualifié
la revue de très bonne, 38 % de bonne, 5 % de moyenne
et seulement trois lecteurs, sur plus de 600, la jugent médiocre, mais aucun ne la trouve insatisfaisante. Notre magazine n’est pas seulement apprécié en Suisse. C’est ce que
soulignent les nombreuses demandes provenant de journaux étrangers qui souhaitent obtenir la permission d’imprimer des articles du magazine de notre association. Je pro­
fite donc de cette occasion pour remercier tous nos auteurs
qui contribuent à la qualité et à la diversité rédactionnelles de Paracontact.
Durant la lecture de ce numéro – que je vous souhaite
agréa­ble –, souvenez-vous que nous serions très heureux
de pouvoir vous accueillir à la Fête centrale ou à une autre
manifestation de l’ASP en tant que participant ou, accompagné de vos proches, amis et connaissances, en tant que
spectateur d’un événement sportif. Une visite vaut toujours
la peine. À bientôt!
Cordialement
Thomas Troger, Dr en droit, directeur
Éditorial
Confiance en soi
Une affaire de cœur pour Phil Jungen
Nom
Phil Jungen
Né le
8 juillet 1965
État civil
marié, deux enfants (un an et deux ans et demi)
Domicilié à
Zurich
Profession
médecin du sport
Loisirs
la famille actuellement, mais aussi le sport,
bien sûr (jogging, marathon, golf)
De retour au CSP après 13 ans, Phil Jungen a repris
début septembre le flambeau de Matthias Strupler au
poste de médecin-chef Médecine du sport. En septem­
bre 2016, il accompagnera nos athlètes aux Jeux Para­
lympiques de Rio comme médecin de la délégation.
Tu as déjà travaillé antérieurement au CSP.
C’était quand, et à quel titre?
Je suis resté au CSP de 1999 à 2002, d’abord comme méde­
cin assistant hospitalier, puis pendant presque deux ans
en tant que médecin chef de clinique en ambulatoire.
Hanspeter Gmünder était alors médecin adjoint et nous
avons géré ensemble l’ambulatoire. À l’époque, la médecine du sport était à Nottwil une petite institution venant
d’être créée dans une partie des locaux actuels d’Orthotec.
Nous avons pratiqué les premiers tests de performance avec
Christian Brunner, alors médecin chef de clinique. C’est
ainsi qu’a commencé ma carrière de médecin du sport. La
médecine du sport connaissait à ce moment-là un essor en
Suisse dans le domaine du sport de masse, du fait notamment de la multiplication des courses à pied populaires ou
urbaines et des marathons. En 2002, j’ai quitté le CSP pour
la SportClinic Zürich pour y promouvoir la médecine du
sport. Les trois dernières années, j’étais le directeur médical de Medbase, un grand cabinet de médecine du sport
à Zurich.
En somme, voilà déjà longtemps que tu te voues au
sport?
Oui, j’étais et je reste un médecin du sport passionné. Depuis toujours, j’ai eu affaire au sport pour handicapés. Je suis
en effet le médecin de la Fédération Sportive des Sourds de
Suisse qui compte plus de 600 sportifs et j’ai aussi travail­lé
pour PluSport. Je suis, en outre, médecin de délégation
pour l’équipe suisse aux Universiades. Il s’agit de com­pé­­ti­
tions internationales destinées aux sportifs universitai­res
de haut vol. C’est le plus grand événement sportif que l’on
puisse imaginer, vraiment gigantesque. Cette manifesta6 · Paracontact 1/2016
tion a lieu tous les deux ans, en été et en hiver. Organisés
par la Fédération internationale du sport universitaire, les
Jeux d’été regroupent jusqu’à 150 pays, soit 10 000 athlè­
tes, contre 2000 pour ceux d’hiver. Ici, ces compétitions ne
sont guère connues, même si la Fédération suisse du sport
universitaire y participe. En tant que médecin du sport et
généraliste, je m’occupe de tous ceux qui se dépensent phy­
siquement, qu’ils soient non-sportifs ou sportifs d’élite.
Par conséquent, tu en connais un rayon dans de nombreux domaines de la médecine?
Oui, plus les connaissances sont larges, mieux c’est. Autre­
fois, en sport, on faisait surtout appel aux rhumatologues
et aux orthopédistes. Mais la pratique du sport s’étant aujourd’hui fortement généralisée, les thèmes à traiter sont
aussi beaucoup plus vastes. Les questions se diversifient:
un individu, sportif ou non, souhaite perdre ou prendre du
poids, a des problèmes pulmonaires, de l’asthme ou des
troubles liés au diabète. Comment peut-il faire du sport
après un infarctus, avec un anneau gastrique, s’il présente
des problèmes hépatiques ou thyroïdiens? Que faire contre
le mal au ventre chez les marathoniens? Tous ces aspects
sont couverts chez nous. Je suis en quelque sorte le méde­
cin de famille des sportifs. À ce titre, je suis praticien géné­
raliste, à cette différence près que les solutions que je
trouve sont liées au sport. Nous nous préoccupons aussi
des articulations et travaillons avec des physiothérapeu­
tes, des ergothérapeutes, des spécialistes de la colonne ver­
tébrale. C’est l’étendue de notre champ d’exercice qui rend
notre spécialité si passionnante.
Pourquoi es-tu revenu à Nottwil?
Le Centre des paraplégiques m’a toujours impressionné. À
l’époque, on m’avait déjà confié pas mal de responsabilités
en tant que médecin assistant d’un certain âge (il s’agit pour
moi d’une seconde formation puisque j’étais ajusteur). J’ai
trouvé les possibilités médicales et thérapeutiques dont on
dispose ici fascinantes. Le niveau émotionnel de l’activité
est également exigeant, et ce, pour tous les corps de métier représentés. J’accompagnais souvent M. Zäch et un
souvenir est resté gravé dans ma mémoire: il restait très
fréquemment le soir et le week-end au centre, à parler aux
patients dans le restaurant; il les connaissait tous par leur
nom et savait quels problèmes ils avaient. Cela m’a sidéré.
Il m’a alors conseillé de poursuivre mes pérégrinations pour
me former, de ne pas simplement rester ici comme un jeune
médecin, «sans bouger». C’est plus ou moins ce que j’ai fait,
sans vraiment le planifier. Mais je suis toujours resté en
contact avec Nottwil, servant de temps à autre de guide
pour des visites privées et rencontrant d’anciens collègues.
J’avais écrit à Hanspeter Gmünder que je serais intéressé
à revenir pour occuper un poste à responsabilité. C’est ce
qui s’est produit avec le départ en retraite de M. Strupler.
Tu présentais des atouts idéaux pour ce travail.
Oui, ce fut véritablement une aubaine pour les deux parties. Je peux mettre à profit mes 15 ans d’expérience. Après
tout ce temps passé en médecine du sport, un travail dans
un hôpital lambda aurait été inintéressant. La vacance
d’un poste tel que celui qui s’est libéré au Swiss Olympic
Center Nottwil est chose rare. Marcher sur les traces de
Matthias Strupler, que j’ai bien connu, est super! Pour l’Ins­
titut de médecine du sport, il est bon d’avoir quelqu’un
d’expérimenté et de passionné par le sport. Trouver des pro­
fessionnels versés également dans la problématique de la
paralysie médullaire n’est pas si simple. De ce point de vue,
c’est une excellente solution pour tout le monde.
Quel effet te fait Nottwil aujourd’hui? Les choses ont-­
elles beaucoup changé durant ton absence?
J’ai réintégré un bâtiment que je connaissais et qui n’a pas
tellement changé. J’ai retrouvé également de nombreuses
personnes qui me connaissent aussi. Je ne dois donc pas
faire mes preuves et beaucoup m’ont dit qu’ils appréciaient mon retour. C’était un peu comme rentrer à la mai7 · Paracontact 1/2016
son. L’organisation interne, les processus dans le groupe
ont changé: on sait à présent précisément qui peut décider de quoi, quelle est la procédure et qui sont les supérieurs. Je trouve cela rassurant et cela simplifie la tâche
au sein d’une entreprise de cette taille. Il y a peut-être un
peu plus de bureaucratie de ce fait, mais la dimension humaine n’a pas disparu. Au bout de trois mois, je retrouve
la même bonne ambiance qu’à l’époque; le caractère spécifique de «Nottwil» est toujours là. La diversité du travail
effectué ici me paraît toujours exceptionnelle et me donne
des ailes.
Pour un médecin du sport, en quoi est-ce différent
de traiter des piétons ou des paralysés médullaires?
Pour moi, en tant que médecin, ce sont les solutions qui
diffèrent et non les problèmes. Un sportif piéton présentant des troubles scapulaires pourra, par exemple, modifier facilement son entraînement, ce qui n’est pas le cas
d’une personne en fauteuil roulant. Il y a des différences
majeures pour l’optimisation de la performance des athlè­
tes d’élite. Je sais, par exemple, ce qui convient à l’entraînement des triathloniens, quels sont leurs problèmes. Mais
cela ne s’applique pas aux athlètes présentant une paralysie médullaire. Je connais la conception de l’entraînement,
l’approvisionnement en énergie (combustion des graisses,
digestion) pour les piétons; mais pour un tétraplégique ou
un paraplégique, il faut les individualiser. Pour cela, nous
avons Claudio Perret et son équipe de diagnostic de la performance. Il connaît chaque athlète personnellement et
dispose d’une expérience incroyablement riche. Chaque
per­sonne en fauteuil roulant est différente par sa musculature et la hauteur de sa paralysie. Claudio et son équipe
traduisent les résultats des tests en programmes d’exercice;
je suis responsable de la partie médicale, pour les bobos di­
vers allant du cœur aux poumons en passant par la toux, les
maux d’oreilles ou d’estomac. J’étudie les valeurs sangui­
nes, discute des problèmes de santé avec les athlètes, tra­
vaille avec les physios. Nous créons, en équipe, les meilleu­
res conditions pour une performance optimale des athlètes.
Traites-tu au Swiss Olympic Medical Center exclusive­
ment des personnes en fauteuil roulant?
Non, car cela ne permettrait pas de couvrir nos frais. N’importe quel footballeur, sportif amateur ou membre affilié à une association régionale de sport peut venir chez
nous. Nous ne sommes pas un centre élitiste pour athlètes
de haut niveau. Le nom de «Swiss Olympic Medical Center» fait peut-être un peu peur. Mais toute personne qui
pratique un peu de sport et qui a des problèmes aux
épaules, aux ge­noux, aux articulations est à la bonne
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adresse chez nous. Nombre d’athlètes amateurs pensent
devoir s’accommoder d’une épine calcanéenne, d’une épicondylite, de douleurs au dos chroniques, même s’ils ont
mal. Or, nous pouvons les aider et notre service devrait
plutôt s’appeler «Mé­decine du sport pour tous»! Je souhaiterais également que les personnes en fauteuil roulant
qui font du sport dans les clubs et qui ont des problèmes
viennent nous con­sulter. Je vois là un immense potentiel.
Nous sommes un excellent centre de compétence pour les
problèmes de l’appareil loco­mo­
teur. Par ailleurs, notre infra­struc­
­­ture est remarquable. Nous faisons, par exemple, des analyses
de la marche lors de paralysie incomplète. Les caméras mesurent
le boitement du patient, repè­
rent les muscles qui ne se con­
tractent pas, ce qui permet d’ajus­
ter plus précisément les attelles.
Notre caisson hypoxique nous
per­met de simuler l’entraînement
en altitude, ce qui est unique en
Suisse. Et nos scientifiques et doctorants effectuent des
recherches sur des sujets divers tels que l’effet de la ca­
féine sur les athlètes, la possibilité d’accroître la performance sans se doper, etc. C’est parce que notre centre propose tout – du diagnostic de performance au traitement
médical, en incluant la physiothérapie et la science – que
nous bénéficions du label Swiss Olympic.
Tu accompagneras la délégation suisse aux Jeux Paralympiques de Rio. En quoi consistera ta mission?
J’y serai comme médecin, mais j’aiderai aussi l’équipe responsable en effectuant au besoin d’autres tâches, par exem­
ple administratives. Notre équipe médicale est réduite et
comprend juste trois physiothérapeutes, qui traitent et
massent les athlètes avant et après les compétitions, plus
moi-même comme médecin. Le soir, nous les examinons,
soignons les douleurs musculaires, les contusions, et décidons alors de leur participation pour le jour qui suit. Et
s’il arrivait quelque chose, je sais où se trouvent les hôpitaux et j’y accompagnerai les athlètes. Je m’assure qu’aucune mauvaise décision ne soit prise et détermine s’il y a
lieu de rapatrier, le cas échéant, des blessés en Suisse. Le
site de Rio dispose d’un centre médical équipé, avec un ser­
vice 24 heures sur 24 dans toutes les spécialités. Mais làbas, il se peut qu’il faille patienter, que l’on rencontre des
problèmes de langue; par ailleurs, les décisions se prennent
différemment quand on ne connaît pas personnellement
les athlètes.
9 · Paracontact 1/2016
Y a-t-il, à Rio, des difficultés particulières qui se po­
sent à toi en tant que médecin ou des risques spécifi­
ques pour les athlètes?
Rio est une grande métropole, avec un bon niveau d’appro­
visionnement en soins et des hôpitaux réputés. Les défis qui
se posent sont les mêmes que pour tout voyage à l’étran­
ger. Dans le village, les athlètes vivent en vase clos: il ne
peut donc pas se passer grand-chose. La plupart d’entre
eux ne voyagent pas pour la première fois; ils savent à quoi
ils doivent faire attention.
Quels objectifs souhaites-tu atteindre en médecine
du sport?
Le financement de l’ensemble des services de médecine
du sport fait toujours débat. Les donateurs souhaitent que
leur obole bénéficie aux paralysés médullaires. Il nous faut
révérer les deniers versés et les utiliser correctement. Comme
mentionné précédemment, je souhaite traiter aussi les
pié­tons, en plus des sportifs d’élite en fauteuil roulant ou
souf­frant d’autres handicaps. J’aimerais renforcer notre ré­
putation d’excellent centre de compétence de l’appareil
lo­comoteur pouvant bénéficier à tous les sportifs, et non
pas uniquement aux paralysés médullaires.
Qu’en est-il de ta pratique du sport à titre personnel?
En la matière, je ne prêche pas par l’exemple. Disons que
je fais du sport, mais en douceur, car je n’ai pas de passé de
sportif d’élite. Je suis l’enfant d’un couple de missionnaires
installé dans la brousse (Phil est né en Papouasie-Nouvelle-­
Guinée où il a vécu jusqu’à 19 ans): le jogging, le ski ou
l’ascension de cols en vélo n’étaient donc pas à l’ordre du
jour. Mon lot était la pêche et la chasse avec les enfants
indigènes, ainsi que l’éducation physique à l’école. Je fais
du sport de loisirs et, toutes les quelques années, je m’essaie à une nouvelle discipline (surf sur le lac de Sempach,
planche aérotractée [kitesurf ], marathon, golf ). Le tout avec
modération, ce qui me permet, fort heureusement, d’être
un quinquagénaire exempt de douleurs. Les jeunes paient
un lourd tribut à une pratique du sport parfois excessive:
c’est le revers de notre société sportive actuelle. Pour l’instant, la part du sport est plutôt congrue car mes jeunes
enfants occupent tous mes loisirs!
Nous remercions Phil Jungen pour cet entretien
intéressant et lui souhaitons encore beaucoup de
succès et de plaisir dans son passionnant travail.
Gabi Bucher
Nouvelles de l’Association
« Votre qualité de vie est au
cœur de nos préoccupations. »
Le 20 août à Kriens
Kriens, commune de près de 27000 habitants accolée
à Lucerne, est nichée entre deux montagnes: le Son­
nenberg et le Mont Pilate. Dans la première moitié
du siècle dernier, et plus particulièrement pendant
les deux guerres mondiales, le Sonnenberg fournissait du charbon minéral à la région. Aujourd’hui, la
monta­gne locale sert souvent de lieu de randonnée,
d’aire d’aventure et de loisirs. Un funiculaire histori­
que mène de Kriens au sommet situé à environ 800 m
d’altitude.
Face à lui, le célèbre Mont Pilate «trône» du haut de ses
2132 m. Il y a plusieurs centaines d’années, les pics de la
montagne cassée enchantaient déjà de nombreuses célébrités, dont Richard Wagner, qui y montaient à dos de cheval jusqu’au Klimsenhorn et, de là, dans une chaise à porteurs ou à pied. Aujourd’hui, l’ascension est beaucoup plus
facile. Une télécabine panoramique moderne relie Kriens
à Fräkmüntegg, puis le téléphérique «Dragon Ride» rejoint
le sommet nommé Pilatus Kulm. On peut aussi s’y rendre
avec le chemin de fer à crémaillère le plus raide du monde
qui serpente depuis une centaine d’années d’Alpnachstad
jusqu’à Pilatus Kulm. Bien sûr, de nombreux chemins de
randonnée y mènent aussi.
n Dragons et légendes
Comme le rappelle le nom du téléphérique panoramique
«Dragon Ride», les dragons jouent un rôle particulier sur le
Mont Pilate. Autrefois, les mythes et les légendes entouraient le rocher qui surplombe Lucerne. On raconte qu’au
Moyen-Âge un dragon bienfaisant et des esprits y habitaient. Et l’ancien lac de la montagne serait hanté par l’âme
errante du commandant romain Ponce Pilate!
Kriens jouit d’une grande tradition culturelle. La guilde Galli
est une confrérie plus que centenaire qui perpétue chaque
année les coutumes du fouet, de la Saint-Nicolas et du car­
naval.
Faire claquer le fouet (Geisslechlöpfe) est l’une des plus anciennes coutumes de Kriens qui remonte à l’Antiquité préchrétienne et dont le but est de chasser les mauvais esprits,
les démons, et surtout l’esprit de l’hiver. Le Geisslechlöpfe
annonce également la fête de la Saint-Nicolas. Dans la
soi­rée du 8 décembre, le Saint-Nicolas et toute son escorte
de petits pages, de pères fouettards, de sonneurs de cloche,
etc. défilent dans les rues de Kriens.
Le carnaval plonge ses racines dans de très anciennes coutumes païennes marquant la fin de l’hiver et le réveil de la
nature. Il est surtout destiné à effrayer le froid. Les masques
traditionnels de Kriens sont la Bernoise (Bärnerwiib), le
couvre-chef (Chrienser Deckel) et la laveuse (Wöschwiib).
De même, le paysan (Buuremaa) et d’autres figures taillées
dans le bois (s Eierrösi, Alti, Chorber) sont typiques.
n Des athlètes qui réussissent
Le club en fauteuil roulant est une véritable institution dans
cette ville du canton de Lucerne! Il y a 50 ans, en 1966,
quelques autochtones y ont fondé un club qui porte aujourd’hui le nom de RC Zentralschweiz.
Suivant leur credo – «Le sport aide, le
sport fédère» –, ils ont pris leur destin
en mains et retroussé leurs manches
pour poser la première pierre du club
actuel. Au printemps 1966, le premier
entraînement a eu lieu et, à l’automne
1967, le club a organisé la première
rencontre sportive en fauteuil roulant.
Un an plus tard, aux Jeux Paralympi­
ques de 1968 à Tel-Aviv, un athlète de Kriens remportait
une médaille d’argent en haltérophilie. Ce demi-siècle d’his­
toire marqué par beaucoup de dévouement et d’enthousiasme pour le progrès se ressent encore aujourd’hui: nos
athlètes font toujours partie de l’élite.
Le RC Zentralschweiz célèbre cette année son 50e anniver­
saire avec un événement qui vise à mieux faire connaître
le sport en fauteuil roulant, à en accroître la fascination, à
réduire les obstacles et à sensibiliser le grand public aux
préoccupations des paralysés médullaires.
La Fête centrale 2016 s’inscrit parfaitement dans cette démarche. Nous sommes heureux de pouvoir accueillir à
Kriens – avec l’aide de l’ASP et de notre principal sponsor,
la société Hollister – de nombreux invités en fauteuil roulant venus de toute la Suisse. Inscrivez dès maintenant la
date du samedi 20 août 2016 dans votre agenda.
Sepp Odermatt,
président du CO de la Fête centrale
10 · Paracontact 1/2016
Ce que nous faisons
La diversité de nos professions
Ces dernières années, sous le titre «Au fait, que devient …», nous vous avons donné des nouvelles de
personnes ayant compté pour l’ASP, mais qui, le temps
passant, avaient fini par être un peu oubliées. Mais
nos collaborateurs actuels nous paraissent tout aussi
importants. Nous souhaitons donc vous les présenter
pour que vous puissiez, à l’avenir, associer leur nom
à un visage et à des anecdotes.
C’est en général le premier ou le dernier vendredi d’un mois
que l’on voit Tina Achermann entreprendre la tournée des
bureaux de la Kantonsstrasse, à Nottwil, pour remettre à
chaque collaborateur un exemplaire du dernier Paracon­
tact, juste sorti de presse. Dans mon imagination, ce dernier qualificatif devrait se traduire par une chaleur encore
perceptible ou une odeur particulière, mais il n’en est rien.
Néanmoins, il est toujours intéressant de découvrir ses pro­
pres articles et ceux, bien sûr, signés d’une autre plume dans
leur typographie définitive et professionnelle.
tions qui sont de son ressort, elle ne tolère que des photos
de qualité irréprochable. Si la résolution est médiocre, tant
pis, point de photo. C’est du moins la menace sous-jacente,
même si, pour Tina, ne pas publier de photo n’est guère une
option. Les petites annonces relèvent aussi de sa compétence, tout comme le fait de faire traduire les textes. Une
fois mis en pages, les articles sont transmis aux auteurs
qui, au besoin, devront écourter ou allonger la teneur. Parfois, les tractations sont difficiles, car il n’est pas question
de créer à sa guise des paragra­phes, de pousser des colon­
nes ou de modifier l’interligne. Ce qui ne gênerait nullement les auteurs est souvent, pour elle, irrecevable.
n Tina et son plioir
Outre les publications, elle signe la conception graphique
de dépliants, dossiers et autres documents publicitaires. Elle
réalise des séquences photos, recherche les emplacements
appropriés, s’occupe de l’éclairage, rectifie la position d’une
corbeille ou rajoute une carte de jass, donne des instructions aux figurants pour que l’en­semble soit harmonieux.
Souvent, elle photographie elle-même, avec des exigences
tout aussi élevées. L’exactitude de Tina est devenue légendaire, même en dehors de son service. Cette précision, elle
l’a acquise dans les missions réalisées à l’atelier de reliure
de l’imprimerie où elle a suivi son apprentissage. En fait,
elle aurait dû devenir relieuse artisanale, pense-t-elle, car
la découpe, le pliage et l’encollage sont vraiment sa spécialité. Pour plier certains prospectus exclusifs, elle prend
soin de rainurer la feuille à l’aide d’un plioir (ins­­trument uti­
lisé en reliure pour plier ou couper le papier), pour que le
bord soit propre et non «effrangé», comme elle dit.
n Tina et ses lubies
n Tina et sa précision
Tina Achermann travaille depuis 2004 à l’ASP comme typographe qualifiée (comme on disait autrefois) ou, si vous
préférez, comme polygraphe. Paracontact est l’une de ses
tâches principales, mais avant de pouvoir en tenir un exem­
plaire en main, le chemin est long. Il faut, entre autres, une
séance de rédaction pour laquelle Tina demande aux départements de l’ASP de lui communiquer les thèmes prévus. Elle dresse une liste des sujets, avec le nombre de pages
et les auteurs prévus. Le tout est discuté en réunion, puis
un planning est arrêté, qu’il lui in­combe de faire respecter – ce qui n’est pas toujours simple. Or, si nous ne tenons
pas nos délais, c’est toute une imprimerie qui aurait des
problèmes, car les dates sont fixes et les machines réservées: pour Paracontact ou pour notre catalogue de voya­
ges, que Tina met aussi en pages. Pour toutes les publica11 · Paracontact 1/2016
On pourrait supposer que travaillant avec une telle préci­
sion, Tina est très à l’aise avec les chiffres. Or, ce n’est pas
du tout sa tasse de thé. Après quelques fastidieuses tentatives, elle a obtenu de déléguer toutes les tâches commerciales incluant de près ou de loin des chiffres ou des
cal­culs. Au vu des trésors de créativité qu’elle déploie pour
faire concorder pourcentages, rabais et frais supplémentaires, on comprend que cette faveur lui ait été accordée.
À l’ASP, Tina a dû apprendre une chose: pas question de
terminer les journées de travail avec la régularité d’une
horloge, comme le voulait la tradition chez les typogra­
phes. Et l’ASP a aussi appris une chose de Tina: pas question de lui téléphoner le lundi matin à 9 h 40, car c’est l’heure
où la voyante madame Étoile passe à la radio!
Gabi Bucher
Nouvelles de l’Association
Nouvelles de l’Association
Fête centrale 2016
Intérêt, confiance, satisfaction
À l’automne 2015, nous avons demandé à nos mem­
bres de répondre à un questionnaire. Les résultats remarquables obtenus dans l’ensemble nous remplis­
sent de fierté et montrent que nous sommes sur la
bonne voie. Ils nous permettent également de dé­ce­
ler les nouveaux besoins existants et les améliorations possibles.
L’ASP se livre tous les quatre ou cinq ans à une vaste enquête auprès de ses clients, en plus des questionnaires sur
les différentes offres ponctuelles. Celle menée récemment
en ligne a été gratifiée de 602 réponses, ce qui correspond
à environ 15 % de nos membres actifs, contre 470 répon­
ses pour l’enquête précédente qui remontait à 2011. Cette
augmentation significative témoigne du grand intérêt porté
à l’ASP par ses membres. La plupart des réponses émanaient
des paralysés médullaires eux-mêmes.
n Une culture de confiance
Environ 40 % ont indiqué volontairement leur nom, ce qui
dénote une solide fidélisation de la clientèle. Cela prouve
aussi que nos membres collaborent volontiers personnelle­
ment avec nous et qu’ils apprécient à la fois notre culture
d’entreprise et le contact direct.
La satisfaction globale à l’égard de l’ASP en tant qu’organi­
sation faîtière est extrêmement haute puisque 94 % (2011:
93 %) des interrogés se disent satisfaits, voire très satisfaits
de l’association. Moins de 4 % (2011: 5,3 %) se déclarent
«moyennement» satisfaits. Seules 7 personnes font état
d’une performance médiocre ou insuffisante. En outre, 89 %
(2011: 90 %) qualifient l’amabilité générale des collabora­
teurs de l’ASP de grande ou très grande.
n Contacts avec la clientèle
Nous avons demandé à nos membres par quel moyen s’opé­
rait le contact avec l’ASP. La réponse la plus fréquente (53 %)
mentionnait les clubs en fauteuil roulant, alors qu’en 2011
la revue Paracontact était le moyen le plus cité. Pour 52 %
des personnes interrogées (2011: 60 %), Paracontact repré­
sente encore un lien important avec l’ASP. Ce glissement est
dû au fait que tous les membres actifs doivent s’affilier à
un club en fauteuil roulant. En effet, le statut de membre
individuel auprès de l’ASP a été supprimé pour renforcer
l’importance des clubs.
Paracontact continue d’être lu en détail. Le taux de ceux
qui ne regardent même pas la revue n’est que de 1,6 %. Pour
55 %, la durée de lecture varie d’une demi-heure à une heure
et 19 % y consacrent même plus d’une heure. Comme en
12 · Paracontact 1/2016
2011, les articles médicaux et juridiques sont les plus lus.
Les informations fournies à la rubrique «Saviez-vous que …»
sont également étudiées de près. Nous nous proposons donc
de traiter ces sujets encore plus activement à l’avenir.
n Communication
Trouver la bonne combinaison en matière de communica­
tion n’est pas toujours aisé. Notre enquête montre combien
le programme annuel, le site Internet, le catalogue de vacances, mais aussi les brochures et dépliants sont appréciés. Quant aux services proposés sur www.rollihotel.ch et
sur www.rollstuhlsportevents.ch, ils peuvent encore gagner
en notoriété.
La satisfaction envers notre site principal www.spv.ch est
très haute, puisque plus de 80 % se déclarent satisfaits ou
très satisfaits de sa conception, de son actualité et de son
étendue. Ils sont donc 63 % à parcourir les nouvelles affi­
chées sur notre page d’accueil et 49 % à consulter le calen­
drier des manifestations disponible en ligne. Depuis le début des évaluations, le taux de satisfaction à l’égard du
site Internet a pu croître de 2 % à chaque enquête.
Le Coubertin
des paralysés
Si nos athlètes peuvent à nouveau participer cette
année aux Jeux Paralympiques, nous le devons en
grande partie à Sir Ludwig Guttmann. Le film intitulé
«The best of men» raconte la vie et l’œuvre de Ludwig
Guttmann, fondateur de la thérapie moderne pour les
personnes atteintes d’une lésion médullaire.
services de l’hôpital. Au début ses méthodes firent sourire,
on se moqua de lui et le surnomma «The Kraut», un sobriquet anglais désignant les Allemands, mais cela changea
lorsque les patients et le personnel soignant réalisèrent ce
que Guttmann faisait pour les paralysés.
n Une discipline de fer
La Fondation Manfred Sauer a fait synchroniser ce film en
allemand et l’a étoffé de témoignages relatant les expériences motivantes de personnes touchées. C’est ainsi que
le DVD «Impulse für ein sinnerfülltes Leben … trotz Querschnittlähmung» est né. Ce film, qui retrace l’époque de
Guttmann à Stoke Mandeville, compte beaucoup de scè­
nes qui donnent la chair de poule. Guttmann est né le 3 juil­
let 1899 en Pologne. À l’âge de trois ans, il déménage avec
sa famille à Königshütte où il obtiendra son baccalauréat
au lycée classique. À partir de 1918, il étudie la médecine
à Vratislavie et travaille ensuite à la clinique neurologique
de cette ville où, en 1930, il obtient une habilitation en neu­
rologie. En 1933, il est spécialiste en neurologie et, dans
la même année, il est licencié de son poste de médecin-­
chef de l’hôpital Wenzel-Hancke à Vratislavie en raison de
l’interdiction d’exercer une profession qui frappe les juifs.
La qualité de notre travail de relations publiques est également considérée comme bonne, voire très bonne, par 85 %
des répondants (2011: 80 %), ce qui conforte les efforts
réalisés en ce sens par le biais d’acti­vités diverses.
n Potentiels d’amélioration
L’enquête démontre que notre offre répond en grande par­
tie aux besoins de nos membres. Il nous reste néanmoins
des choses à améliorer. Certaines offres sur spv.ch, notamment «forum et marché», mais aussi notre flux RSS ou encore notre département Conseils vie avec son service ex­
té­rieur, sont trop peu connus.
n Invalides sans le moindre espoir
Nos services pourront également tirer certains enseignements intéressants. Par exemple, 30 % des personnes interrogées affirment n’avoir jamais ou presque fait de sport.
Quant à ceux qui en font, ils sont 67 % à le pratiquer en soli­
taire. 65 % des paralysés médullaires interrogés réservent
leurs voyages sur Internet (ce taux n’était que de 55 % en
2011). L’intérêt pour des cours culturels ne cesse de décliner, ce qui s’est déjà traduit par une réduction de l’offre
en la ma­tière. Nous vous informerons, le cas échéant, sur
les mesures concrètes qui pourraient en découler. En résumé, disons que ces bons résultats nous incitent à continuer à conseiller et épauler avec aménité nos membres,
de façon complète et optimale.
Evelyn Schmid
En 1939, pour échapper aux nazis, Guttmann part en
­Angleterre où l’hôpital de Stoke Mandeville lui confie la
mise en place d’un service spécialisé dans les lésions de la
colonne vertébrale. Le film commence à ce moment-là. Dif­
ficile d’en croire ses yeux en voyant les conditions qui règnaient là-bas. Les blessés, en majorité des victimes de
guerre, ont été «livrés» dans des cercueils car ces «infirmes
condamnés», comme on les appelait, n’avaient de toute fa­
çon plus longtemps à vivre, estimait-on à cette époque.
Beaucoup d’entre eux, plâtrés de la tête aux pieds, gisaient
sur leur lit derrière des cloisons mobiles. Guttmann supprima cette pratique car sous ce scaphandre de plâtre se
formaient d’in­nombrables escarres. Il se souciait sans relâche de ses patients et se battait pour obtenir les mêmes
droits, les mêmes médicaments et moyens que les autres
13 · Paracontact 1/2016
Lui-même patient à l’hôpital de Stoke Mandeville après
un accident de baignade dans la Tamise, Manfred Sauer a
personnellement testé les méthodes de traitement du Dr
Guttmann. Il les décrit ainsi:
«D’après mon expérience, Stoke était une bonne dictature
où régnait le diktat de la nécessité des connaissances ap­
profondies, de la responsabilité et de la conviction. Celui
qui n’acceptait pas les conditions offertes, pouvait ou de­
vait partir. J’en ai été témoin. Cela concernait tous ceux
qui participaient au processus de rééducation. Les règles
étaient connues et il n’y avait donc pas d’avertissement.
Une nuit, deux soignants firent une bêtise qui aurait pu
mal tourner. Je ne les revis jamais dans le service. Un pa­
tient paraplégique, depuis peu en fauteuil roulant, fut
trans­­féré à l’hôpital de son domicile en raison de sa con­
sommation d’alcool. La discipline étant considérée comme
militaire, personne ne bronchait. Les consignes étaient
axées sur les objectifs, elles n’étaient jamais arbitraires.
Cette façon d’agir fonctionnait uniquement parce que le
personnel de l’hôpital y était attaché et que les patients
percevaient la perspective de devenir un membre à part
entière de la société. Certes, dans un fauteuil roulant,
mais pas en tant que malade, comme une personne en
bonne santé, mais assise. Explorer son nouvel environne­
ment en fauteuil roulant et le considérer comme un défi
devait éveiller l’ambition. La reconnaissance était la ré­
compense! La pratique d’un sport encourageait cet état
d’esprit et faisait partie intégrante de la physiothérapie.»
n Les prémices des Jeux Paralympiques
Guttmann connaissait l’importance du sport pour renforcer le système immunitaire et la confiance en soi. Il a orga­
nisé les premières compétitions sportives pour les patients
en fauteuil roulant de Stoke Mandeville. Elles ont débuté
le même jour que les Jeux Olympiques de Londres et consti­
tuent la base des Jeux Paralympiques qui ont lieu tous les
quatre ans depuis 1960.
Le DVD (en allemand avec des séquences en anglais) peut être demandé à l’ASP par téléphone
au 041 939 54 24 ou par courriel à [email protected].
Gabi Bucher
Nouvelles
Aus der
de l’Association
Vereinigung
Nouvelles de l’Association
Enquête auprès des clients
Conseils juridiques
Conseils juridiques
Prestations d’invalidité
allouées aux étrangers
L’Institut de conseils juridiques de l’ASP reçoit de plus
en plus de demandes de renseignement sur les prestations allouées par les assurances sociales de la Con­
­fédération, en cas d’invalidité, aux personnes paraly­
sées médullaires qui ne sont pas de nationalité suis­se.
Cet article est donc consacré aux droits, en matière
d’as­surance sociale, des étrangers qui résident en
Suisse.
En tout état de cause, il convient d’étudier précisément
chaque cas, car non seulement la nationalité de la personne peut jouer un rôle, mais aussi, entre autres choses,
le fait qu’elle travaille en Suisse, ou encore que l’invalidi­
­té soit survenue en Suisse ou préalablement à l’arrivée sur
le territoire helvéti­que. Cet article ne peut donc donner
qu’un aperçu sommaire des conditions permettant aux
étrangers résidant en Suisse de bénéficier de prestations
des assurances invalidité et accidents en cas d’invalidité.
Il faut également savoir que des réglementations spéciales
s’appliquent en partie notamment aux ressortissants de
l’Union européenne, aux réfugiés, aux apatrides ainsi qu’aux
citoyens d’États ayant conclu des conventions de sécurité
sociale avec la Suisse. Chaque cas doit, de plus, remplir les
conditions légales d’obtention des prestations. Dans ce
même numéro, un autre article – dû à la plume de Conseils
vie – vous éclairera sur les conditions requises pour pouvoir
exporter les prestations d’assurance sociale.
Les conditions d’ouverture du droit aux principales
prestations de l’assurance-invalidité sont résumées ci-­
dessous:
Mesures de réadaptation
Les mesures de réadaptation de l’assurance invalidité com­
­prennent des mesures médicales, des mesures d’intégration en vue de préparer l’insertion professionnelle, des
me­sures d’ordre professionnel et la remise de moyens auxiliaires.
Les ressortissants étrangers peuvent bénéficier de mesures
de réadaptation aussi longtemps qu’ils conservent leur do­
micile et leur résidence habituelle en Suisse, mais seulement s’ils comptent, lors de la survenance de l’invalidité,
au moins une année entière de cotisations AVS/AI ou dix
ans de résidence ininterrompue en Suisse.
Les ressortissants étrangers de moins de 20 ans ayant leur
domicile et leur résidence habituelle en Suisse ont droit à
des mesures de réadaptation à condition qu’ils comptent
eux-mêmes, lors de la survenance de l’invalidité, au moins
une année entière de cotisations AVS/AI ou dix ans de résidence ininterrompue en Suisse, ou encore que:
–leur père ou mère, s’il s’agit d’une personne étrangère,
ait cotisé au moins une année entière ou résidé en Suisse
pendant dix ans sans interruption; et que
–ces jeunes soient nés invalides en Suisse ou qu’ils y résident sans interruption depuis au moins une année ou
depuis leur naissance lors de la survenance de l’invalidité. Sont assimilés aux enfants nés invalides en Suisse,
les enfants qui ont leur domicile et leur résidence habi­
tuelle en Suisse, mais qui sont nés invalides à l’étranger,
si leur mère a résidé à l’étranger deux mois au plus immédiatement avant la naissance.
n Droit aux prestations de
l’assurance-invalidité
Les ressortissants étrangers ont droit aux prestations de
l’assurance-invalidité aussi longtemps qu’ils conservent
leur domicile et leur résidence habituelle en Suisse, mais
seulement s’ils comptent, lors de la survenance de l’invalidité, au moins une année entière de cotisations AVS/AI
ou dix ans de résidence ininterrompue en Suisse.
14 · Paracontact 1/2016
Des conditions simplifiées s’appliquent aux ressortissants
des États membres de l’Union européenne, conformément
au Règlement CE portant sur la coordination des systèmes
de sécurité sociale. Le principe d’égalité de traitement
qui y est ancré stipule clairement que les ressortissants de
l’Union europé­enne doivent être traités de la même façon
que les citoyens de la Confédération helvétique. Étant
donné que, pour ces derniers, l’octroi de mesures de ré­
adaptation n’est pas subordonné à une durée minimale
de cotisation, les ressortissants de l’Union européenne y
ont également droit sans considération de leur durée de
coti­sation.
Rente d’invalidité ordinaire
Pour avoir droit à une rente d’invalidité ordinaire, les ressortissants étrangers doivent, lors de la survenance de
­l’invalidité, compter trois années au moins de cotisations
AVS/AI et aussi avoir leur domicile et leur résidence habituelle en Suisse.
Des conditions simplifiées s’appliquent aux ressortissants
des États membres de l’Union européenne, conformément
au Règlement CE portant sur la coordination des systèmes
de sécurité sociale. Si un ressortissant d’un État de l’Union
européenne ne comptabilise pas trois années de cotisations lors de la survenance de l’invalidité, il est alors tenu
compte des périodes de cotisation effectuées dans des
États de l’Union européenne pour arriver à la durée minimale requise. Toutefois, au moment de la survenance de
l’invalidité en Suisse, il devra s’être acquitté au moins d’une
année entière de cotisations AVS/AI.
Rente d’invalidité extraordinaire
Les ressortissants étrangers ont droit à une rente d’invalidité extraordinaire uniquement s’ils ont leur domicile et
leur résidence habituelle en Suisse. Ils doivent toutefois
être devenus invalides avant qu’ils n’aient 20 ans, au point
d’avoir droit à une rente, mais sans remplir la durée minimale de cotisation donnant droit à une rente d’invalidité
ordinaire. Il faut, en outre, qu’ils remplissent avant l’âge
de 20 ans les conditions ouvrant droit aux mesures de ré­
adaptation et comptabiliser au moins une année entière
de cotisations AVS/AI ou dix ans de résidence ininterrompue en Suisse; ou encore que:
–leur père ou mère, s’il s’agit d’une personne étrangère,
ait versé des cotisations AVS/AI pendant au moins une
année entière ou résidé en Suisse pendant dix ans sans
interruption; et que
–ces jeunes soient nés invalides en Suisse ou qu’ils y résident sans interruption depuis au moins une année ou
depuis leur naissance lors de la survenance de l’invalidité. Sont assimilés aux enfants nés invalides en Suisse
les enfants qui ont leur domicile et leur résidence habi­
tuelle en Suisse, mais qui sont nés invalides à l’étranger,
si leur mère a résidé à l’étranger deux mois au plus immédiatement avant la naissance.
Pour l’octroi d’une rente d’invalidité extraordinaire aux
ressortissants des États membres de l’Union européenne,
les mêmes conditions s’appliquent qu’aux citoyens suisses,
conformément au Règlement CE portant sur la coordina15 · Paracontact 1/2016
tion des systèmes de sécurité sociale. Ont droit, par conséquent, à une rente d’invalidité extraordinaire les ressortis­
sants assurés d’un État de l’Union européenne qui sont
in­valides de naissance ou qui le sont devenus avant le 1er
décembre de l’année où ils ont eu 22 ans accomplis, au
point d’avoir droit à une rente, mais qui ne peuvent faire
valoir de droit à une rente AI ordinaire faute d’avoir cotisé
pendant trois années.
Allocation pour impotent
Les ressortissants étrangers ont droit à une allocation pour
impotent aussi longtemps qu’ils conservent leur domicile
et leur résidence habituelle sur le territoire de la Confédé­
ration helvétique, mais seulement s’ils comptent, lors de
la survenance de l’invalidité, au moins une année entière
de cotisations AVS/AI ou dix ans de résidence ininterrompue en Suisse.
Des conditions simplifiées s’appliquent aux ressortissants
des États membres de l’Union européenne, conformément
au Règlement CE portant sur la coordination des systèmes
de sécurité sociale. Étant donné que pour les citoyens de
la Confédération helvétique, l’octroi d’une allocation pour
impotent n’est pas subordonné à une durée minimale de
cotisation, les ressortissants de l’Union européenne y ont
également droit sans considération de leur durée de coti­
sation.
n Droit aux prestations
de l’assurance-accidents
Aux termes de la loi fédérale sur l’assurance-accidents, les
personnes employées en Suisse sont assurées obligatoi­
rement contre les accidents professionnels (ce qui inclut
aussi les maladies professionnelles), et le cas échéant, selon leur degré d’occupation, contre les accidents non professionnels.
L’assurance-accidents obligatoire prend effet le jour où le
travailleur commence ou aurait dû commencer le travail
en vertu de l’engagement, mais en tout cas dès le moment
où il prend le chemin pour se rendre au travail.
Les travailleurs détachés à l’étranger, pendant une durée
limitée, par un employeur en Suisse demeurent couverts
par la loi fédérale sur l’assurance-accidents. Par contre,
les travailleurs détachés en Suisse, pendant une durée limitée, par un employeur à l’étranger ne sont pas couverts
par la loi fédérale sur l’assurance-accidents.
Yves Minnier, avocat
Médecine et sciences
Médecine et sciences
Sommeil et
paralysie médullaire
A priori, on pourrait penser que ces deux termes n’ont
rien à voir l’un avec l’autre. Mais en y regardant de
plus près, on découvre nombre d’interférences capitales. Des évaluations tirées de l’étude suisse de cohorte (SwiSCI) sur les problèmes de santé des person­
nes en fauteuil roulant montrent que deux tiers des
interrogés souffrent de divers troubles du sommeil.
Ce taux dépasse de loin celui de 33 % environ enregistré pour l’ensemble de la population. Les tétraplégiques sont tout particulièrement touchés. Avec plus
de 70 troubles du sommeil répertoriés, la palette est
large, mais tous ne sont pas forcément causés par la
paralysie médullaire.
n Influences extérieures
Il est assez facile de concevoir qu’un paralysé médullaire
exerce une activité physique moindre et que sa dépendan­
­ce à l’égard de tiers implique qu’elle reste souvent allongée
plus longtemps. Une sollici­tation physique plus restreinte
s’accompagne d’une diminution du temps de repos et de
sommeil nécessaire. Or, l’in­téressé se voit mis de bonne heu­
­re au lit par les services d’aide et de soins à domicile, par
exemple, et ne se lèvera que tard le lendemain.
Le rythme de sommeil est fréquemment perturbé par les me­
sures de prévention ou de traitement des escarres (changement régulier de la position) ou, le cas éché­ant, par les
sondages répétés effectués pendant la nuit. Cela interrompt
le déroulement normal des phases du sommeil et la qualité du sommeil en pâtit. Mais la paralysie médullaire induit
aussi des troubles du sommeil spé­cifiques, du fait de la perte
d’innervation partielle du corps et du traitement médicamenteux permanent souvent nécessaire.
n Le syndrome d’apnée du sommeil
Étymologiquement, apnée vient du grec et signifie absence
de souffle. L’apnée du sommeil produit chez le dormeur une
suspension de la respiration. Le syndrome d’apnée du sommeil est beaucoup plus fréquent chez les paralysés médul­
laires que dans le reste de la population, puisque 60 % environ des tétraplégiques en souffrent. Il faut distinguer le
syndrome d’apnée centrale du sommeil (plutôt rare) du
syndrome d’apnée obstructive du sommeil (fréquent). Ces
deux troubles présentent aussi des formes hybrides.
L’apnée centrale du sommeil est causée par une interruption du contrôle neurologique de la respiration. Le système
nerveux central (qui comprend l’encéphale et la moelle épinière) oublie de respirer, ce qui provoque un arrêt respira­
toire. Dans l’apnée obstructive, il y a encombrement des
16 · Paracontact 1/2016
voies respiratoires (obstruction) causé par le voile du palais (en ronflant) ou par la langue (qui part en arrière quand
les muscles de la région rhinopharyngée se détendent pendant le sommeil).
Les médicaments comme le baclofène, les benzodiazépines,
les opioïdes et l’alcool favorisent ce relâchement. Les facteurs de risque pour une apnée obstructive sont le sur­
poids, un fort tour de cou, le sexe masculin et le grand âge.
En outre, les médicaments anticholinergiques destinés au
traitement de la spasticité dessèchent les voies respiratoi­
res, ce qui entrave encore plus la respiration.
Les deux formes d’apnée du sommeil provoquent des arrêts respiratoires répétés (jusqu’à 30 fois par heure). Sur
le plan physique, le manque d’oxygène se traduit par un
stress et se voit compensé par une fréquence cardiaque et
une tension artérielle en hausse. Le patient se réveille et
retrouve une respiration normale, puis se rendort rapidement. S’il ne peut se tourner lui-même (par exem­ple pour
se mettre sur le flanc), le cycle repart dès qu’il s’assoupit.
Une première étude exploratoire faite pendant le som­meil
vise à mesurer par pulsoxymétrie la saturation périphéri­
que en oxygène, à l’enregistrer et à l’éva­luer. À cet effet,
un senseur placé au bout d’un doigt (finger­clip) est utilisé.
La concentration en oxygène ne devrait pas diminuer signi­
ficativement. Dans le cas contraire, un examen en labora­
toire du sommeil s’impose, en passant une nuit à l’hôpital.
n Mélatonine
Produite par l’épiphyse (glande pinéale), la mélatonine est
l’hormone du sommeil qui régule le rythme veille-sommeil.
La lumière inhibe la production de mélatonine tandis que
l’obscurité la favorise. Les signaux déclenchant sa production partent du noyau suprachiasmatique (= horloge interne)
pour parcourir l’ensemble de la moelle épinière jusqu’au
ganglion cervical supérieur, un renflement du système ner­
veux sympathique situé sur le cou, et de là atteignent la
glande pituitaire. Lors d’une tétraplégie (interruption de
la moelle épinière dans la région cer­vi­cale), il y a suppression de la régulation par l’horloge inter­ne, ce qui provoque
des problèmes de sommeil dus au manque de mélatonine.
Le sommeil est de plus courte durée et la phase précédant
l’apparition du sommeil profond s’allonge. Cela se traduit
également chez les tétraplégi­ques par le fait qu’on ne
trouve aucun métabolite de la mélatonine dans l’urine.
On observe la même chose également chez un tiers des per­
sonnes aveugles. La prise de mélatonine peut donc améliorer la qualité du sommeil chez ces individus.
Processus de sécrétion de la mélatonine
Mélatonine
sécré­tée par
l’épiphyse
Noyau
suprachiasmatique
Clarté
Obscurité
Ganglion cervical
supérieur
(chaîne sympathique)
Interruption des voies médullaires en cas de tétraplégie
Th1
Th 2
Th 3
CPAP propulse, à l’aide d’un masque, de l’air à une pression constante dans la région rhinopharyngée afin de main­
­tenir les parois musculaires tendues. Un syndrome d’apnée
centrale ou mixte doit être traité à l’aide d’un appareil de
pression positive à deux niveaux, appelé aussi BiPAP (Biphasic Positive Airway Pressure), qui varie la pression apportée à l’inspiration et à l’expiration et qui, par conséquent,
soutient activement les muscles respiratoires. L’ap­pareil est
à même de fournir les souffles «oubliés» et de pallier les
temps d’arrêt respiratoire.
Pour les deux types d’appareils, les patients doivent s’habituer à dormir avec un masque. Il peut être utile d’essayer
différents modèles. L’obtention d’un réglage optimal demande beaucoup de temps et de patience, mais la qualité
de vie s’en trouve notablement améliorée.
n Clés pour un sommeil réparateur
n Effets d’un sommeil perturbé
Un sommeil insuffisant ou perturbé se manifeste par une
fatigue diurne, un manque de concentration et le micro-­
sommeil (= risque d’accident). Le stress permanent causé
par le manque d’oxygène lors de l’apnée du sommeil provoque de l’hypertension et un risque accru d’infarctus du
myocarde. Le risque d’escarres augmente en s’endormant
dans un fauteuil roulant.
Le manque de concentration en oxygène pendant la nuit
conduit à une récupération insuffisante des tissus (par exem­
ple de la peau) et une mauvaise cicatrisation. Les douleurs
se font davantage sentir, les épisodes dépressifs se multiplient et, par la suite, viennent s’y ajouter des troubles de
la mémoire, voire une démence, dont l’origine s’explique
par les dommages causés au cerveau par le manque chronique d’oxygène. Le système immunitaire est attaqué et les
infections pulmonaires se répètent.
n Thérapie
Ces effets à long terme peuvent être évités par un apport
continu en oxygène pendant le sommeil. Dormir sur le ven­
tre empêche de ronfler. Le port d’une orthèse anti-ronflement de type dentaire, qui maintient la mâchoire inférieure vers l’avant, ou palatin, qui stabilise le voile du palais,
soulage dans bien des cas ceux qui dorment sur le dos.
La ventilation à pression positive continue ou CPAP (Con­
tinuous Positive Airway Pressure) constitue l’étape suivan­
­te du traitement de l’apnée du sommeil. Un appareillage
17 · Paracontact 1/2016
Pour prévenir les troubles du sommeil, il est généralement
conseillé d’installer sa chambre à coucher dans la pièce
la plus calme et de régler la température sur une valeur
agré­able, sachant que les paralysés médullaires présentent
souvent des troubles de la régulation thermique.
–Hygiène du sommeil: aérer avant de se coucher. Pas ques­
tion de jouer au lit sur son téléphone intelligent ou de
regarder la télévision, car: l’esprit doit pouvoir se relâcher. Les techniques de détente ou la musique relax­ante
peuvent y aider. Éteindre la lumière!
–Cacher réveil et montre pour ne pas toujours les regarder.
–Maintenir un horaire de sommeil régulier: se coucher
tous les jours à peu près à la même heure et dormir le
même nombre d’heures pour que l’horloge interne ne se
dérègle pas (comme en cas de décalage horaire).
–Éviter les substances stimulantes en soirée (café, coca,
thé vert, médicaments exci­tants, alcool, nicotine, etc.).
Prendre éventuellement une infusion de fleur d’oranger,
quelques gouttes de valériane ou du lait avec du miel.
–Une bonne gestion des liquides ingérés permet d’éviter
les sondages nocturnes à répétition, d’autant que les pa­
ralysés médullaires produisent davantage d’urine pendant
la nuit du fait que leur sécrétion d’ADH (hormone anti­
diurétique) est perturbée.
–En cas de suspicion d’apnée du sommeil, se faire diagnostiquer dans un laboratoire du sommeil pour suivre
un traitement adéquat.
–Rester toujours éveillé pendant la journée, ne pas faire
de sieste!
Dr en méd. Hans Georg Koch,
Transfert de connaissances appliqué
accidents
L’allocation pour impotent et l’indemnité unique pour
atteinte à l’intégrité voient leur montant augmenter.
Le Conseil fédéral a relevé au 1er janvier 2016 le mon­
tant maximum du gain assuré dans l’assurance-acci­
dents à CHF 148 200.–, soit CHF 406.– par jour. De ce
fait, l’allocation pour impotent et l’indemnité pour atteinte à l’intégrité enregistrent
également une hausse à compter de cette
même date.
n Indemnité pour atteinte
à l’intégrité de la LAA
Pour les assurés LAA dont l’accident est survenu
au 1er janvier 2016 ou ultérieurement, le calcul
de l’indemnité unique pour atteinte à l’intégrité
se fera sur la base de CHF 148 200.–. Si l’accident est survenu avant cette date, le montant valable antérieurement,
soit CHF 126 000.–, servira de base de calcul.
n Allocation pour impotent de la LAA
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En vertu de l’art. 38, al. 1 de l’ordonnance sur l’assurance-­
accidents (OLAA), l’allocation pour impotent, qui est ver­
sée mensuellement, s’élève à deux fois le montant ma­
ximum du gain journalier assuré en cas d’impotence de
faible degré (2 × 406.–), à quatre fois si elle est moyenne
(4 × 406.–) et à six fois si elle est grave (6 × 406.–).
Par conséquent, la hausse de l’allocation pour impotent (API) est la suivante pour tous les assurés LAA,
y compris ceux dont l’accident est antérieur au 1er
janvier 2016:
API LAA pour un
degré d’impotence jusqu’ici
faible
moyen
grave
au 1.1.2016
CHF692.– CHF 812.–
CHF1384.– CHF 1624.–
CHF2076.– CHF2436.–
L’allocation pour impotent et l’indemnité pour atteinte à
l’intégrité ayant augmenté d’office pour les assurés LAA,
elles doivent donc être versées conformément aux nouveaux taux applicables depuis le 1er janvier. Les assurés
n’ont aucune démarche à entreprendre. Il est néanmoins
conseillé de vérifier le montant versé et d’intervenir auprès
de l’assurance-accidents compétente si l’ajustement n’a
pas été effectué automatiquement.
Harald Suter
19 · Paracontact 1/2016
n Les bienfaits du Yoga
J’ai découvert le yoga pour la première fois quand
je suis arrivé en Inde, après avoir fui mon pays.
Là, j’ai été présenté à un moine Tibétain qui enseignait le pranayama, c’est-à-dire la discipline
du souffle. Quelques années plus tard, j’ai eu la
chance de pouvoir suivre des cours de hatha yoga
adaptés et non-adapté, et depuis ce jour-là, je
con­tinue de développer ma pratique personnelle
tout en partageant cette connaissance à travers
des cours.
La pratique régulière des asanas (poses de yoga) maintient le corps dans une condition optimale, et, qui plus
est, améliore la santé, même pour une personne avec
un corps limité physiquement. Grâce à l’exécution de
simples poses qui placent le corps dans des positions
qui développent la relaxation, la concentration et la
flexibilité. Une partie de ce processus stimule directement les organes internes au travers de mouvements
doux, et les muscles se retrouvent stimulés et oxygénés. Les bénéfices du yoga sont nombreux et directement perceptibles dès la fin du premier cours. Le stress
est réduit, le corps est léger et plus souple, l’esprit gagne
en tranquillité, et l’anxiété s’atténue.
Ma vie a personnellement beaucoup changé depuis que
je pratique le yoga. Avant, je ne pouvais presque pas
marcher. Me lever et rester debout étant très difficile,
il m’était presque impossible de sortir de la maison, sur­
tout en hiver. Mon système digestif était constamment
en difficulté et je ne parvenais pas toujours à contrôler
mon incontinence. Grâce à une pratique quotidienne
d’asanas et de pranayama (exercices de respiration), je
suis parvenu à regagner une certaine mobilité dans mes
jambes, à diminuer les spasmes, à améliorer grandement
ma digestion, à atténuer les douleurs lombaires et à
développer mes muscles grâce à une meilleure oxygénation des cellules. Maintenant, je peux à nouveau mar­
cher, ce qui me donne beaucoup de confiance en moi,
et je me sens beaucoup plus relax pour sortir et rencon­
trer des gens.
Grâce au yoga, j’ai appris comment pren­dre soin de
moi et de mon corps, ce qui me donne une impression
de légèreté et de liberté dans mon corps handicapé!
Kunchok Gyatso
Conseils vie
avec une paraplégie
L’âge et la santé jouent un rôle important dans la participation au marché du travail. Plus l’âge des person­
nes atteintes d’une paralysie médullaire est élevé, plus
la probabilité qu’elles n’exercent pas d’activité lucrative est grande. Les problèmes de santé sont aus­si un
facteur expliquant cet état de choses, comme le mon­
trent les résultats de l’étude SwiSCI.
Quel est le nombre de paralysés médullaires exerçant
une activité lucrative?
Dans le monde, le taux d’emploi des paralysés médullaires
s’élève à environ 37 %. L’Europe détient la participation la
plus forte (51 %).¹
En Suisse, la participation au marché du travail est même
de 57 %. Environ un cinquième des intéressés travaillent à
temps plein.²
Quels sont les éléments qui influent sur l’activité
lucrative?
Des scientifiques de la Recherche suisse pour paraplégi­
ques (RSP) ont identifié des facteurs qui conditionnent la
participation des paralysés médullaires au marché du travail. Il s’agit, entre autres, du niveau d’éducation, de l’âge
et de l’état de santé.³
Quel rôle joue plus précisément l’âge dans la
participation au marché du travail?
Le fait que l’âge compte parmi les critères phares a poussé
les scientifiques à étudier de plus près cet aspect.²
En matière d’âge, deux phénomènes se dessinent:
1. L’âge civil
Plus un individu touché est âgé, plus il est probable
qu’il ne travaille pas. La proportion de personnes employées plus élevée est enregistrée chez les
25–34 ans. Comme le montre la ligne rouge du
graphique, c’est surtout chez les plus de 55 ans que
l’activité lucrative chute fortement.
2. L’âge à l’apparition de la paralysie médullaire
Plus l’individu est jeune au moment de sa paralysie
médullaire, plus il est probable qu’il exerce par la suite
un emploi rémunéré. Chez les personnes qui avaient
moins de 18 ans lors de la survenance de la paralysie
médullaire, le taux d’emploi est de 68 %. À titre de
comparaison, ce même taux s’élève à 40 % chez celles
qui avaient alors 55 ans et plus.
20 · Paracontact 1/2016
Proportion de personnes actives par âge
Âge civil
Âge au moment
de la paralysie médullaire
Taux des personnes travaillant
Conseils vie
Travailler
Catégories d’âge
Quelles sont les pistes pour expliquer ces
«effets de l’âge»?
Ces effets de l’âge s’expliquent de plusieurs façons. L’une
des raisons réside dans les problèmes de santé tels que les
douleurs pouvant accompagner une paralysie médullaire.
En vieillissant, il arrive que les maux s’amplifient, ce qui peut
conduire l’individu concerné à quitter la vie professionnel­le.
Les infections des voies urinaires et les plaies de pression
exercent aussi un impact négatif sur l’activité lucrative.²
Pour les auteurs de l’étude, l’importance jouée par l’âge
au moment de la paralysie médullaire s’explique peut-être
en outre par la plus grande capacité des jeunes, par rapport à leurs aînés, à s’adapter avec rapidité et souplesse à
un nouvel emploi.
Quels sont les facteurs susceptibles de favoriser
l’activité lucrative des paralysés médullaires?
Les auteurs de l’étude SwiSCI préconisent essentiellement
deux mesures:
1.Sachant que les douleurs constituent l’une des raisons
qui amènent à sortir du marché du travail, il est donc
primordial que les intéressés s’en préoccupent suffisamment tôt. L’aide de thérapeutes de la douleur peut
faciliter l’approche de la douleur au quotidien.
2.Les personnes touchées par une paralysie médullaire
à 40 ans et plus devraient particulièrement prêter attention à l’aspect durable de leur reconversion professionnelle. Des consultations appropriées et des coachings
spécialisés sont proposés dans la plupart des cliniques
de réadaptation en Suisse lors de la rééducation primaire.
Il est crucial de conjuguer réadaptation médicale et professionnelle pour effectuer un état des lieux précoce qui
permettra de planifier l’avenir professionnel. Le succès de
la réinsertion dans le monde du travail pourrait être encore
amélioré par l’usage d’un outil contribuant à déterminer
les emplois appropriés («job matching tool»).
Références
¹Bickenbach et coll. 2013. International perspectives
on spinal cord injury.
²Marti et coll. 2015. The association between chrono-logical
age, age at injury and employment: Is there a mediating ef­
fect of secondary health conditions? Spinal Cord, 2015 Oct. 6.
³Marti et coll. 2012. To work or not to work: Labour market
participation of people with spinal cord injury living in
Switzerland. Spinal Cord 50(7): 521-6.
n Quel emploi répond
à mes intérêts et aptitudes?
La Recherche suisse pour paraplégiques (RSP) travaille
au développement d’un outil dédié à la réinsertion
professionnelle des paralysés médullaires. Cet outil
permettra aux conseillers d’orientation d’être à même
de mieux évaluer si les exigences et caractéristiques
d’un emploi coïncident avec les intérêts professionnels et les aptitudes d’une personne. Le docteur Urban
Schwegler est à la tête de ce projet financé par le
Fonds national suisse de la recherche scientifique.
M. Schwegler, pourquoi développez-vous cet outil?
Il est souvent extrêmement difficile pour les paralysés médullaires de réintégrer le marché du travail. Il est fréquent
que la paralysie médullaire remette en question l’activité
exercée antérieurement du fait qu’il ne sera plus possible
de s’acquitter des différentes tâches ou activités.
En collaboration avec l’Institut d’insertion professionnelle
ParaWork, nous développons un outil qui facilitera la recherche d’emploi en ciblant les postes correspondant parfaitement aux compétences, besoins et intérêts d’un indi­
vidu. Une telle adéquation entre la personne et l’emploi à
pourvoir exerce à long terme un effet positif sur la satisfac­
tion au travail et le rendement. Nous pouvons, de la sorte,
favoriser une réinsertion durable dans le monde du travail.
Qu’est-ce qui distingue cet outil des autres instruments déjà utilisés pour l’orientation professionnelle?
Les outils existants recensent des paramètres généraux essentiels pour le travail telles l’endurance et la concentra21 · Paracontact 1/2016
tion, ce qui élargit certes leur champ d’utilisation, mais les
rend trop peu spécifiques. L’outil que nous développons à
la RSP tient compte des besoins et des contraintes propres
aux paralysés médullaires. L’accent est également mis sur
les exigences et les caractéristiques de professions spécifiques ainsi que sur les facteurs favorables ou défavorables
inhérents à un environnement de travail donné.
Comment fonctionne cet outil?
Nous créons ce qu’il convient d’appeler des profils d’adéquation (matching profile). Chacun de ces profils correspond
à une profession et comporte trois axes dimensionnels.
Le premier axe s’intéresse aux qualités constantes d’une
personne telles que ses compétences de base ou ses intérêts professionnels. Cette dimension permet de déterminer
des métiers appropriés auxquels pourraient tendre des per­
sonnes qui ne pourront plus travailler dans leur profession
antérieure et qui doivent donc se reconvertir.
Le deuxième axe du profil d’adéquation regroupe les compétences qu’une personne peut acquérir comme les con­
nais­sances informatiques ou linguistiques. Il permet de
déceler les écarts entre les capacités d’une personne et les
exigences requises par l’emploi visé. Fort de ces enseignements, le conseiller d’orientation peut alors déterminer quel
savoir-faire il convient de peaufiner au cours de la réadap­
tation professionnelle.
Le troisième axe du profil porte sur l’adéquation entre les
besoins d’une personne paralysée médullaire et son futur
environnement de travail. Il peut s’agir, par exemple, de
la nécessité de disposer d’un ascenseur ou de toilettes
acces­sibles. Pour y répondre, des aménagements appropriés peuvent être effectués au niveau du poste de travail.
Quand cet outil sera-t-il prêt à l’emploi?
Le développement de l’outil durera jusqu’à fin 2016. La fina­
lisation d’une version en ligne à des fins de test est prévue
pour 2017. Si les essais s’avèrent concluants, l’outil devien­
dra alors opérationnel.
M. Schwegler, je vous remercie vivement pour cet entretien.
Pour plus d’informations sur ce projet:
[email protected]
Teresa Brinkel, chargée de communication de
Swiss Spinal Cord Injury Cohort Study (SwiSCI)
Conseils vie
Conseils vie
Prestations d’assurance
pour les Suisses à l’étranger
Beaucoup de paralysés médullaires ont du mal, physi­
quement, à supporter la saison froide, comme en témoignent les demandes adressées à Conseils vie par
des intéressés qui souhaitent passer les mois d’hiver
dans le Sud ou qui songent même à émigrer. Permettez-nous de vous exposer le cas de Bruno Lutz, qui
sé­journe plusieurs semaines en Thaïlande pendant
l’hiver, et de vous montrer les prestations d’assurance
sociale qui peuvent s’exporter.
Bruno, mon interlocuteur à la moustache grisonnante, rit
quand je lui propose de l’interviewer. Je le rencontre en dé­
cembre à Zurich, ce qui est exceptionnel. En effet, redoutant la froidure hivernale, c’est généralement l’époque où
il part au chaud en Thaïlande pour y séjourner plusieurs semaines. Mais venant d’être opéré à l’épaule, il est en pleine
rééducation et ne peut voyager seul pour l’instant. Emmi­
touflé dans trois pulls à col roulé et dans une veste épaisse,
on remarque de loin que Bruno n’aime pas le froid. Âgé de
66 ans, il est paraplégique depuis 2001. Initialement, il a
été formé comme mécanicien aux chemins de fer appenzel­
lois. Mais dès la fin de son apprentissage, il s’est senti attiré par l’hémisphère Sud en hiver. Bruno ne travaillait en
Suisse que durant l’été, occupant les fonctions de conducteur d’engins de chantier, de chauffeur de poids lourd ou
de car, et même de maître-nageur par la suite. Peu lui importait le métier exercé, du moment qu’il pouvait être loin
en hiver. Il partait le plus souvent aux Philippines, en tout
cas en Asie du Sud-Est. S’il était à court d’argent, il s’envolait pour l’Australie pour y conduire des trains routiers
(immenses attelages constitués d’un véhicule tracteur et
de remorques). Ces missions lui permettaient de financer
ses séjours en hiver. De retour en Suisse, la quête d’un emploi correspondant mieux à sa personne l’a amené à être
maître-nageur dans une piscine de Zurich. Il avait trouvé
le job parfait pour l’été.
n Fuir le froid
En 2001, un accident de moto le rendit paraplégique. Mais
même en fauteuil roulant, l’hiver en Suisse lui paraissait
beaucoup trop froid. Les choses empiraient même, car les
températures basses accentuaient sa spasticité et amplifiaient les douleurs qu’il ressentait. Après son accident, il
continua de travailler en hiver comme gérant de la piscine,
jusqu’à sa retraite. Mais dès l’hiver suivant, Bruno, en fau-
teuil roulant dorénavant, entreprit un voyage en Thaïlande
accompagné de sa sœur. À Pattaya, il dénicha un hôtel avec
une chambre accessible. La présence de sa sœur s’avéra
néanmoins précieuse, car, en matière d’accessibilité, les
routes et l’environnement en général n’avaient rien de com­
parable avec la Suisse et, sans son aide, il n’aurait jamais
pu se débrouiller à l’époque. Il a donc sillonné la Thaïlande,
découvert Pattaya et préparé son prochain voyage qu’il
comptait bien entreprendre seul l’hiver suivant. Où mon
fauteuil roulant manuel me permet-il de me déplacer en
toute autonomie? Dans quelles circonstances ai-je besoin
d’aide? Comment me rendre du point A au point B? Où
puis-­je recevoir des soins médicaux? Telles sont les questions qu’il s’est posées.
Depuis lors, chaque hiver, Bruno y retourne pour plusieurs
semaines. L’hôtel, qui au départ ne comptait qu’une seule
chambre accessible, en a aujourd’hui onze. Outre une barre
d’appui coudée, les W.-C. disposent aussi d’un long tuyau
qui permet, directement après les ablutions du matin, de
se doucher assis sur la cuvette. «Évidemment, tout y est
un peu plus rudimentaire qu’en Suisse, mais pour un pa­
raplé­gique autonome, ça fonctionne parfaitement», assure
Bruno. En revanche, pour un tétraplégique ou une personne en fauteuil roulant électrique, l’aide d’un accompa­
g­nant ou d’un soignant est indispensable. En Thaïlande,
la faculté d’adaptation à l’égard des personnes en fauteuil
roulant est assez faible. De plus, les soins médicaux ne sont
pas adaptés pour les paralysés médullaires. C’est pourquoi
il est essentiel, à ses yeux, de conserver son domicile en
Suisse, d’autant que, pour sa part, il apprécie grandement
d’y vivre et d’y retrouver les gens en été. Jamais il n’a ressenti l’envie d’émigrer.
L’hôtel lui revient à environ CHF 700.– par mois. Viennent
s’y ajouter les frais du vol aller-retour et du visa. La vie
courante y est très bon marché, notamment la nourriture
et les boissons. À ce tarif, il peut donc s’offrir de la chaleur
et un climat sain pendant plusieurs semaines d’affilée. Mais
uniquement parce qu’il est assez peu dépendant de l’aide
de tiers. «La population thaïe est prête, contre rétribution,
à vous aider pour tout, mais si vous n’avez pas d’argent
ou que l’argent vient à vous manquer, impossible alors d’y
vivre en comptant sur l’aide de tiers.» Bruno prend congé
en souriant et disparaît dans le froid glacial de Zurich.
Comme le montre l’exemple de Bruno, les raisons de partir au loin peuvent être multiples. Mais toute personne qui
souhaite transférer son domicile à l’étranger et qui entend
y voyager plusieurs mois, voire y émigrer, devra prendre
en considération les prestations d’assurance sociale auxquelles elle pourra prétendre. En effet, toutes ne sont pas
exportables. Cela dépend non seulement du pays choisi et
de l’existence d’une convention de sécurité sociale avec
la Suisse, comme c’est le cas avec les États de l’Union euro­
péenne, mais aussi de la branche d’assurance sociale entrant en jeu.
– L’allocation pour impotent ou la contribution d’assistance de l’AI ne peuvent pas être versées à l’étranger.
–Les mesures de réadaptation, telles que les mesures médicales ou d’ordre professionnel, les moyens auxiliaires,
les indemnités journalières et les frais de déplacement,
ne peuvent être exportées qu’à titre exceptionnel si et
aussi longtemps qu’une personne est considérée comme
étant assurée par l’AI suisse.
–Les moyens auxiliaires désignés par un astérisque dans
la circulaire concernant leur remise par l’assurance-invalidité peuvent être cédés à l’assuré pour qu’il puisse
continuer de les utiliser quand les conditions du droit
ne sont plus remplies. Cette disposition s’applique par
analogie lors d’un transfert de domicile à l’étranger.
n Prestations en nature de
l’assurance-­­accidents versées
à l’étranger
–L’assurance-accidents prend en charge au maximum le
double du montant des frais qui auraient été engendrés
par le même traitement en Suisse, sous réserve d’une
convention de sécurité sociale passée entre la Suisse et
l’État en question.
–Ni la loi sur l’assurance-accidents ni l’ordonnance sur
l’assurance-accidents ne règlent explicitement la question du remboursement à l’étranger des moyens auxi­
li­aires par cette assurance. L’art. 11 de la LAA stipule
seu­lement que l’assuré a droit aux moyens auxiliaires
destinés à compenser un dommage corporel ou la perte
d’une fonction.
–Les frais nécessaires de sauvetage et de dégagement ain­
­si que les frais médicalement nécessaires de voyage et de
transport sont remboursés à l’étranger jusqu’à concurrence du cinquième du montant maximum du gain annuel assuré (soit 1/5 de CHF 148 200.–).
n Prestations pécuniaires de
l’assurance-­accidents versées
à l’étranger
–Les rentes d’invalidité, les indemnités pour atteinte à
l’in­tégrité et les allocations pour impotence de l’as­su­
rance-­accidents sont exportables et doivent être payées
à l’étran­ger.
n Prestations de l’assurance-invalidité
versées à l’étranger
– En principe, les rentes ordinaires de l’AI allouées à des
ressortissants suisses ou de l’UE peuvent s’exporter dans
le monde entier, exception faite des quarts de rente qui
ne sont accordés qu’en Suisse ou dans un État membre
de l’UE.
22 · Paracontact 1/2016
23 · Paracontact 1/2016
Si vous avez des questions concernant les prestations d’assurance sociale à l’étranger, vous pouvez contacter les collaborateurs de Conseils vie ou notre Institut de conseils
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Outre l’introduction aux différentes assurances sociales,
nous vous expliquerons les changements spécifiques qui
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rente vieillesse. Nous vous donnerons des informations et
des conseils sur tout ce qui devra encore être entrepris
jusqu’au passage à la retraite afin d’éviter les mauvaises
surprises.
Concrètement, les sujets que nous traiterons
sont les suivants:
– Infos générales sur le système d’assurance suisse
–P
lanification de la retraite
(retraite anticipée ou ordinaire)
–C
onséquences financières: questions sur la clarté
­financière et la sécurité après le passage à la retraite,
financement dans le domaine social et allocation
pour impotents
– Moyens auxiliaires, maintien des acquis
– S anté (directives anticipées du patient,
forme physique et morale)
– Pension et partenariat
– Réorganisation du quotidien, organisation des loisirs
– Contacts sociaux une fois à la retraite
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Pendant cette journée, vous ne recevrez pas uniquement
des conseils, mais vous aurez également tout loisir de con­
sidérer et d’analyser votre propre situation de manière
globale et de poser des questions. Le cours est donné par
des collaborateurs du GSP et par des spécialistes externes.
Date
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Heure
Participants
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Mercredi 1er juin 2016
Institut de Lavigny à Lausanne
10 h 00 –17 h 00
min. 8, max. 20 personnes
CHF 65.– repas de midi inclus
jusqu’au 17 mai 2016
n Infos et inscriptions
Association suisse des paraplégiques, Culture et loisirs,
tél. 041 939 54 24, courriel [email protected]
24 · Paracontact 1/2016
Messe
des yodleurs
Chaque année au début du mois de juin, de nombreux
visiteurs très matinaux affluent vers le Centre suisse
des paraplégiques pour y assister à un événement ré­
gio­nal qui, au fil du temps, est devenu une tradition:
la mes­se des yodleurs. La paroisse de Nottwil et l’assis­
tan­ce spirituelle du CSP organisent cette rencontre tan­
dis qu’un club de yodel de l’Association de Suisse centrale des yodleurs se charge de l’animation musicale.
Cette année, ce sera le tour du club de yodel de «Flueblüemli Luzern». Normalement après l’office, les yod­
leurs font encore vibrer leurs cordes vocales dans la
halle d’accueil du CPS.
Tous se produisent bénévolement et une collecte est
faite au profit de la Fondation suisse pour paraplégi­
ques. Nous vous invitons tous cordialement à participer à cette joyeuse cérémonie qui réunit toujours de
nombreuses personnes en fauteuil roulant et d’autres
visiteurs.
Date Heure Lieu Dimanche 5 juin 2016
10 h 00
Aula du CSP Nottwil
n Cours de responsable de groupe:
Partez en voyage avec nous!
n Vacances en groupe à Tallinn
Venez admirer avec nous les beautés de l’Estonie et de
sa capitale Tallinn. Ce petit pays aux facettes multiples of­
fre une variété surprenante de paysages et de cultures.
La gas­tronomie estonien­ne
est dic­tée par les saisons et
la nature préservée de ce
pays.
Visiter Tallinn, c’est véritablement plonger dans un
en­chantement médiéval qui
vous subjuguera. Avec un
demi-million d’habitants,
la capitale estonienne est une porte ouverte sur le monde.
Sa scène culturelle opulente et son environnement historique en font une destination idéale pour qui veut allier con­
fort moderne, vie nocturne bigarrée et vagabondage raffiné.
pour tétraplégiques à Dresde
L’une des plus belles villes d’Europe connaît une renaissan­
­ce. Reconstruite après la Seconde Guerre mondiale avec
beaucoup d’amour et de soin, Dresde attire désormais des
voyageurs du monde entier. Ici, chacun trouvera à s’oc­
cuper, que ce soit en s’adonnant à la rêverie à l’Opéra
­Semper ou à la frénésie du shopping, en dégustant une
bière sur une charmante terrasse au bord de l’Elbe ou en
admirant tout simplement la beauté de cette cité baroque.
Le programme de voyage varié offre maintes occasions
d’explorer les multiples et ravissantes facettes de cette mé­
tropole. Des parcours de visite plus courts, à effectuer à
sa guise, sont également prévus. Ce voyage est également
proposé comme semaine de soulagement pour tétraplégiques, avec un programme très similaire.
Nous visiterons les monuments emblématiques de la vieille
ville, à savoir l’Opéra Semper et le palais du Zwinger. La
Frauenkirche (église Notre-Dame) est également au programme. Restée en ruine jusqu’à la réunification, elle a
été reconstruite avec grande minutie. Notre voyage ne serait pas complet sans une visite du château de Dresde, ancienne résidence des princes électeurs et des rois de Saxe.
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la paisible
vieille ville est réputée depuis des lustres pour son accumulation de maisons traditionnelles colorées. Entourée de
son enceinte largement préservée et hérissée de tours de
guet, elle constitue l’un des plus impressionnants vestiges
de l’époque médiévale en Europe.
Son charme féerique est encore exacerbé par les sinueuses
ruelles pavées et les réverbères en fonte, les flèches des
tours gothiques et les splendides marchés médiévaux. Prenez le temps de vous arrêter dans les petits cafés accueillants ou les restaurants et d’acheter des souvenirs sur les
étals en plein air ou dans le prospère quartier commerçant. La mer cons­titue un élément majeur de Tallinn, ville
au passé maritime dynamique qui possède un littoral de
46 km. Nos excursions au parc national de Lahemaa et à
Helsinki, capitale de la Finlande, vous laisseront d’inoubliables souvenirs.
nouvelle date
Le cours de responsable de groupe se tiendra le vendredi
18 novembre 2016 (au lieu du 28 octobre). Le cours donne
un aperçu des tâches que remplissent les responsables de
groupe ou leurs assistants lors d’un voyage organisé par
l’ASP (www.spv/manifestations).
n Vacances en groupe et semaine
Du fait des nombreux pavés, il est recommandé d’avoir avec
soi un Swiss-Trac ou une personne accompagnante.
Date
16 –23.7.2016
Inscription jusqu’au 15.4.2016
25 · Paracontact 1/2016
Animée et ouverte aux milieux alternatifs, la ville nouvelle
vous invitera à y flâner pour découvrir ses lieux branchés
et ses bistrots. C’est ici que jeunes et moins jeunes se rencontrent pour prendre le thé dans de confortables cafés
ou pour écumer les bars et clubs du quartier jusqu’à l’aube.
Semaine pour tétraplégiques
Date11–18.6.2016
Inscription jusqu’au 11.3.2016
Voyage en groupe
Date17–24.9.2016
Inscription jusqu’au 17.6.2016
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Cours pour la retraite
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Du Danube
à la mer Noire
Je rêvais depuis longtemps de rejoindre la mer Noire
en voguant sur le Danube. Mais l’absence de bateau
équipé de cabines accessibles contrecarrait ce projet.
Jusqu’à ce que le voyagiste Mittelthurgau affrète l’«Ex­
cellence Princess».
Sur ce bateau de croisière fluviale d’une capacité de 186 pas­
sagers, deux cabines sur 93 au total sont aisément accessi­
bles aux personnes en fauteuil roulant. La salle de bains de
la 301 et de la 302 est grande et la douche, bien qu’étroite,
est utilisable. Quant au lavabo, il faut s’en approcher laté­
ralement. Un ascenseur spacieux dessert les trois niveaux
principaux. Le pont supérieur, en revanche, n’est accessi­
ble que par un monte-escaliers, sans plate-forme pour fau­
teuil roulant. Il faut donc, pour y accéder, demander chaque
fois de l’aide. Mais tout l’équipage est d’une extraordinai­re
serviabilité. Dans certains ports, il n’est guère aisé d’embarquer ou de débarquer, car les embarcations doivent
souvent se ranger côte à côte, par manque de places d’accostage. Il faut donc traverser les ponts d’autres bateaux
pour gagner la terre. Selon le niveau d’eau, les passerelles
de débarquement peuvent être assez fortement inclinées,
mais deux ou trois marins sont toujours là pour prêter main-­
forte. La cuisine mérite une mention spéciale, car les menus
copieux font toujours écho à la région où l’on se trouve.
Cette croisière fluviale a duré deux semaines. Les cars qui
conduisent les croisiéristes à Passau n’étant pas adaptés,
nous nous y sommes rendus avec nos propres voitures et
en avons profité pour visiter la ville avant le départ.
n Le revers du bel été
Le faible niveau d’eau du Danube n’a pas facilité l’embarquement. En effet, la position trop basse des embarcations
a nécessité de passer par le pont supérieur pour monter à
bord, en traversant d’abord celui d’un autre bateau. Ce fut
26 · Paracontact 1/2016
compliqué et, pour ce faire, il a fallu l’aide de quatre marins. Ensuite, notre longue croisière a pu commencer au
km 2227 du fleuve. Dès le premier soir, nous étions préve­
nus: vu le niveau du Danube, il n’était pas certain que nous
puissions atteindre le km 0 du delta et, partant, la mer
Noire. En début d’après-midi, nous étions arrivés à Vienne.
Quelques minutes ont suffi pour nous rendre en SwissTrac du débarcadère à la première station de métro accessible. De là, nous avons très vite rejoint la Stephansplatz,
avec la cathédrale Saint-Étienne et de magnifiques bâtiments. Quelle ville impressionnante! Mais déjà nous devions regagner notre bateau pour nous rendre à Budapest.
Sur ce tronçon, le Danube peut vraiment s’élargir entre
ses berges préservées. Les prairies alluviales danubiennes
forment une zone transfrontalière protégée, à la faune in­
finiment riche. Dès que nous avions une minute, nous étions
à l’avant du bateau ou dans le salon pour ne rien perdre du
spectacle. L’arrivée à Budapest s’est faite vers midi. Vue de
l’eau, cette ville magnifique présente ses plus beaux atours.
Le Parlement, en particulier, est splendide. Nous avons
flâné tout notre soûl dans le marché couvert et dans la
longue zone piétonne regorgeant de bâtiments historiques.
Après dîner, le capitaine nous a offert une sortie noc­turne
non prévue, avec pour décor féerique cette ville étincelante de lumière.
n Les stigmates de la guerre
Le mercredi matin, il a fallu nous lever tôt. Arrivés à Mohács,
sur la frontière serbe et donc aux confins de l’espace Schengen, les fonctionnaires sont montés à bord, à 5 h du matin.
Chaque passager a dû se présenter, muni de son passeport,
pour le contrôle facial. Après ces formalités, notre voyage
s’est poursuivi pour Vukovar. Dressé tel un mémorial, le châ­
teau d’eau, criblé d’impacts par les troupes serbes, nous est
apparu au loin. Nous avons ensuite déambulé dans cette
petite ville en grande partie reconstruite, mais qui porte
encore de nombreuses traces de cette guerre insensée et
brutale. L’étape suivante était Belgrade, où nous avons mar­
ché le long du Danube avant de grimper à l’imposante for­
te­resse de Kalemegdan, aux murailles et aux tours massives.
La joyeuse effervescence qui régnait dans ces artères exemp­
tes de voitures nous a charmés et nous avons gardé le souvenir d’une ville vivante. Le soir, le bateau a poursuivi sa
route vers les Portes de Fer.
n Les grandioses Portes de Fer
Sorti du lit tôt le matin pour ne rien rater, j’ai pu admirer
l’impressionnant spectacle du soleil se levant sur le fleuve
nappé de brouillard et les pentes très abruptes des Carpates.
Les cataractes du Danube, que les bateliers redoutaient
jadis, commencent là. Le trajet a été aménagé depuis et le
fleuve coule à présent paisiblement, grâce au grand
barrage de Djerdap 1 qui a
relevé le niveau de l’eau à
36 m. Mais la traversée des
Portes de Fer n’en reste pas
moins l’un des moments
forts de ce voyage. Rassem­
blés sur le pont supérieur,
les passagers ont regardé
défiler lentement le monas­
tère Mraconia et la statue
sculptée dans la roche de
Décébale, le dernier roi des
Daces. Une fois les écluses passées, le Danube a retrouvé
son libre cours. Le soir, l’impossibilité d’atteindre le delta
du Danube – en raison du faible niveau d’eau – nous a été
confirmée. À cet endroit très plat, où la largeur du Danube
est de 1,5 km, la profondeur se montait à peine à 1,50 m.
Avec un tirant d’eau de 1,60 m, l’embarcation ne pouvait plus
passer. La croisière s’est donc terminée à Turnu Magurele.
Un car a conduit le groupe au delta du Danube. Pendant
ce temps, nous avons visité Bucarest en fauteuil roulant
avec un étudiant. Il nous a beaucoup parlé de son pays et
de ses compatriotes, soulignant le désir de la Roumanie
de se développer. Nous avons pu voir aussi nombre d’édifices aberrants datant de l’époque la plus sombre de la
Roumanie. En effet, sous la dictature de Ceausescu, d’immenses bâtisses pompeuses ont vu le jour, à l’instar de celle
du Parlement. La construction de ce palais ostentatoire a
détruit 65 ha de la ville historique, après en avoir expulsé
la population. Aujourd’hui, il est en grande partie vide et
d’autres bâtiments du même acabit sont laissés à l’abandon.
27 · Paracontact 1/2016
n Programme de remplacement
Dès le lundi, avec une certaine appréhension, nous avons
remonté le fleuve en direction de Passau. Plus rien n’allait
comme prévu: le niveau d’eau baissait encore et le capitaine craignait de ne plus pouvoir atteindre les écluses du
barrage Djerdap 2. Du coup, l’arrêt et l’excursion à Novi Sad
ont été supprimés. Bloqués deux jours à bord, nous avons
pu pleinement apprécier le calme ambiant. En route pour
Mohács, nous avons appris qu’il serait probablement impos­
sible de poursuivre la remontée du fleuve. Le program­me de
remplacement prévoyait une excursion au lac de Neusiedl
avec nuitée sur place, avant de continuer vers Linz pour
retourner de là, comme prévu, en Suisse. Mais pour les pas­
sagers en fauteuil roulant, ce programme était inadapté.
Le guide touristique nous a assuré qu’il trouverait une solution. Tandis que le groupe partait en car pour la Puszta,
nous avons eu l’occasion d’observer l’agitation fébrile de
tout le personnel de bord autour du bateau. La vidange des
réserves d’eau potable et le pompage du carburant ont
permis de diminuer suffisamment le tirant d’eau pour que
le capitaine se risque ensuite à poursuivre le voyage pour
Linz, à très faible allure. Nous sommes repartis, avec tout
l’équipage constamment sur le qui-vive et sur les dents.
Le capitaine s’est même désisté pour le dîner d’adieu, expliquant qu’il ne quitterait pas le pont de la nuit. Notre
lente progression nous avait fait perdre trop de temps. À
Linz, un nouveau groupe attendait le bateau et nous avons
dû débarquer. Tandis que le groupe prenait un car pour
regagner la Suisse, un minibus nous ramenait – en lon­ge­ant le Danube – à Passau, où se trouvaient nos voitures.
Certes, nous n’avons pas atteint le km 0 du delta du Danube,
mais ce merveilleux voyage nous a néanmoins permis de
découvrir de multiples facettes des huit pays traversés. Et
qui sait, peut-être aurai-je un jour l’occasion de faire les
600 derniers kilomètres. La nature et le fleuve déterminent
au final s’il est possible ou non d’effectuer le programme
prévu. Et si l’on en croit les dires d’un hôtelier, nous avons
eu de la chance: lui-même est, paraît-il, resté coincé deux
semaines entre deux ponts, en raison de la crue du fleuve.
Même si les excursions en car prévues ne peuvent se faire
en fauteuil roulant, les possibilités d’entreprendre par soimême quelque chose ne manquent pas, car les lieux de
débarquement se situent, en général, en pleine ville. Personne ne s’ennuiera, c’est certain, et la lenteur d’une croisière sur le Danube est une pure détente pour le corps et
l’esprit.
Sepp Pörnbacher
Quand un cauchemar
Cette année, pour notre virée d’une journée en SwissTrac, nous bénéficions du soutien des membres du
club en fauteuil roulant RC Solothurn. Notre excursion nous mène au parc naturel de Thal, au cœur des
montagnes du Jura soleurois entre Weissenstein et
Wasserfallen, à deux pas des villes de Bâle, Berne et
Zurich.
Pour célébrer les 20 ans de la rencontre d’hiver à Eger­
kingen, j’avais imaginé et souhaité une très grande
fête réunissant de nombreux invités. Faire salle comble
et que cela reste dans les mémoires.
du Jura soleurois
Collines ensoleillées, gorges profondes, prairies et pâturages fleuris, vastes forêts, falaises de calcaire saillantes –
le parc de Thal offre un paysage très diversifié. Cette terre
jurassienne à l’état sauvage est également un habitat idéal
pour de nombreuses espèces animales et végétales rares
telles que la Bacchante (papillon diurne), la vipère aspic
du Jura, l’alouette lulu ou la gentiane de Clusius.
En 2010, l’Office fédéral de l’environnement a octroyé au
parc naturel de Thal le label «parc naturel régional d’importance nationale».
se mue en rêve
Initiation
au Swiss-Trac
Pour tous ceux qui manquent encore d’aisance en
Swiss-Trac ou qui voudraient connaître quelques
trucs et astuces pour les randonnées en terrain dif­
ficile, une journée d’initiation avec Josef Jakober
est à nouveau proposée cette année. Il vous apprendra à surmonter les obstacles et vous montre­
­ra comment accrocher, décrocher et entretenir le
Swiss-Trac de manière optimale. Vous ferez aussi
une excursion comprenant une pause vers midi.
n Programme
Date
Samedi 25 juin 2016
Rendez-vous8 h 00 à Nottwil pour ceux
qui prennent le minibus;
9 h 30 au parc pour ceux qui
viennent directement
Début du tour
10 h 00
Responsable
Josef Jakober
Longueur du tour15 km, environ 150 m de dénivelé,
80 % d’asphalte
Fin
vers 17 h 00
Inscriptions
jusqu’au 10 juin 2016
FraisCHF 30.– par personne pour
le trajet en minibus
Nous nous rassemblons à 9 h 30 sur le parking de «fitneXX»
à Balsthal. Si vous venez de Suisse orientale ou centrale,
nous vous proposons de vous y rendre en minibus en partant du CSP de Nottwil. Le nombre de places étant limité,
les inscriptions sont prises en compte dans l’ordre de réception. Tous les détails sur la randonnée figurent dans
le programme. En souvenir de notre fidèle participante
Maria Koch, malheureusement décédée l’automne dernier,
une petite surprise est prévue ce jour-là.
n Confirmation du maintien
de la journée
Vendredi 24 juin 2016 à partir de 14 h 00 sur
www.spv.ch/news ou par téléphone au 041 939 54 24.
28 · Paracontact 1/2016
n Programme
Date
Horaire
Lieu
Responsable
Frais
Participants
Inscriptions
Samedi 21 mai 2016
10 h 00 –16 h 00
Bureau d’ingénieurs ATEC,
Breitenstrasse 1, 6403 Küssnacht
Josef Jakober, ATEC
CHF 20.–, repas non compris
min. 4/max. 10 personnes
jusqu’au 1er mai 2016
n Infos et inscriptions pour toutes
les offres
Association suisse des paraplégiques, Culture et loisirs, par
tél. au 041 939 54 24 ou par courriel à [email protected].
n Attention, changement de date!
La journée en Swiss-Trac dans la région de l’Étang de Gruère
aura lieu le samedi 27 août 2016. Tous les détails seront publiés dans le numéro de juin de Paracontact et sur
www.spv.ch.
Au début, voyant que les inscriptions se faisaient rares, je
songeais déjà à lancer une opération de relance téléphoni­
que après les fêtes de fin d’année. Puis soudain, les choses
commencèrent à bouger et les inscriptions arrivèrent les
unes après les autres. Je fus alors soulagée et heureuse. Mais
peu à peu, la joie fit place à l’inquiétude et je me demandai
si cette rencontre prenait la bonne tournure. En un éclair,
nous avions reçu deux fois plus d’inscriptions que l’année
dernière!
n File d’attente au buffet
Une réorganisation totale s’imposait: plus de personnel
pour le loto, davantage de matériel, de cartons, de pions,
de porte-monnaie, de pièces de monnaie. Mais comment
pousser les murs? Éviter les embouteillages devant le buf­
fet? Sensé me rassurer, le courriel de Mövenpick indiquait
que le nombre de convives ne poserait pas de problème à
la cuisine. Je n’en avais d’ailleurs jamais douté. Mon souci
portait sur le manque d’espace, car je savais par expérien­ce
qu’une bonne trentaine de fauteuils roulants ne tiendraient
pas dans le foyer où l’apéritif serait servi. Sans parler des
80 autres personnes qui les accompagneraient! Et je redoutais aussi la queue devant la traditionnelle profusion
de canapés, verrines et autres amuse-bouches, car chacun
prenant son temps, l’engorgement est inévitable, même
avec moins de monde.
Après deux ou trois nuits passées – dans mes rêves, mais
quand même – à Egerkingen, je décidai de réitérer mes pré­
occupations en termes choisis. Mon interlocutrice – détail
important, pas mon interlocutrice habituelle – me jugeait
exagérément anxieuse. C’est du moins ce que je compris
en lisant un courrier destiné à sa collègue, mais qui par
­in­advertance sûrement fort embarrassante pour l’expéditrice me fut envoyé. Je réussis néanmoins à atteindre mon
objec­tif car Esther Nuolf, notre «amie et aide» de longue
date, m’appela et, ensemble, nous trouvâmes des solutions
me permettant à nouveau de dormir paisiblement.
n La veine des Valaisans
Il ne restait plus qu’à répartir les prix, imprimer les listes,
faire les dernières réservations de chambres et ranger le
matériel de manière à tout retrouver, malgré mon agitation légendaire. Le samedi matin, j’ai donc pris le chemin
d’Egerkingen dans une voiture pleine à craquer. Et tout
29 · Paracontact 1/2016
s’est déroulé au mieux. Le loto ne s’est pas trop prolongé,
les bouteilles de vin que les Valaisans avaient apportées
comme prix pour le loto ont été gagnées, comme à l’accoutumée, par des Valaisans, et si tous les prix qui ont été
remportés sont utilisés, cet été les téléphériques et les
sommets de Suisse centrale seront envahis de Valaisans.
n Bien mérité
Comme il s’agissait d’un anniversaire, on a aussi congratulé et honoré. Le club en fauteuil roulant Oberwallis m’a
offert une horloge tout spécialement créée pour moi. Pour
notre part, nous avons rendu honneur au fondateur de la
rencontre d’hiver, Jean-Richard Salamin, ainsi qu’à tous
les fidèles enregistrés dans notre système informatique qui
sont régulièrement venus à ce rendez-vous hivernal au
cours des 15 dernières années. Antoinette Lehner, du RC
Oberwallis, avait peint un arbre sur lequel tous les visiteurs pouvaient immortaliser leur empreinte digitale. Ce
tableau sera bientôt officiellement offert au département
Culture et loisirs en souvenir du 20e anniversaire des rencontres d’hiver. Il y a également eu le surprenant tirage au
sort du bon de participation gratuite pour deux personnes
à la rencontre d’Egerkingen 2017. À ce propos, nous certi­
fions une fois encore que le nom de toutes les personnes
présentes était dans l’enveloppe, et le fait que celui de
Jean-Richard ait été tiré prouve probablement, qu’à la fin,
la justice triomphe toujours.
À la fin, la chenille à laquelle la plupart des invités refusaient de se joindre a quand même été formée et, sur la
piste de danse, les danseurs – rares au début – ont finale­
ment été rejoints par ceux qui juraient qu’on ne les verrait
pas se trémousser. Les tables étaient superbement décorées, les bombes de table non utilisées exploseront certainement l’an prochain, le buffet était excellent – comme
toujours –, l’ambiance aussi, et une chose est sûre: les absents ont eu tort!
Gabi Bucher
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Sur les routes
ROLLI
VISION
9 avril
Mission possible
Ruedi Spitzli, chef de Sport suisse en fauteuil roulant,
est un chef de mission chevronné, un vieux briscard
de la fonction. Aux Jeux Paralympiques (JP) de Rio, il
assumera cette responsabilité pour la 4e fois et il sait
de quoi il en retourne.
En tant que chef de mission, Ruedi a surtout travaillé en
amont avec Swiss Paralympic. Il est en effet coresponsable,
avec les responsables sportifs Luana Bergamin (PlusSport)
et Roger Getzmann (ASP), de la fixation des critères de sélection. Il se rend sur les lieux des JP quelques jours avant
l’ouverture des Jeux afin de tout préparer pour les athlè­
tes. Représentant officiel sur place, il joue aussi le rôle de
«dépanneur universel» dès qu’il y a un problème. Mais ce
qui importe le plus à ce chef de mission expérimenté est
que les athlètes et les accompagnateurs soient bien préparés aux réalités d’une compétition paralympique. «Une compétition est toujours
une compétition», dit-il, «tout le monde
veut réaliser sa meilleure performance le
jour J, mais aux JP les choses sont quand
même légèrement différentes. On peut
certes l’expliquer aux nouveaux athlètes,
mais tant qu’on n’en a pas fait soi-même
l’expérience, il est difficile d’imaginer ce
qui est différent.»
Faites une promenade d’essai: www.swisstrac.ch
médias après chaque épreuve, il est possible qu’on leur de­
mande pourquoi il n’ont pas gagné. De leur côté, les entraî­
neurs doivent accepter le fait de ne pas pouvoir entraîner
«leurs» poulains et de n’avoir aucune influence sur leurs
performances, même en étant sur place. S’ajoutent encore
à cela les précautions de sécurité. Tout est strictement
contrôlé, les bus ne peuvent rouler que d’un point à un
autre et ne sont donc pas autorisés à effectuer d’autres
arrêts. Lors des séances qui ont lieu quatre à cinq fois durant l’année qui précède les JP, l’équipe de direction aborde
ces questions et elles sont ensuite examinées dans des ateliers avec les superviseurs. Comme Ruedi n’a jamais, ou que
rarement, l’occasion de voir les athlètes, il doit s’assurer
que les informations leur parviennent par l’intermédiaire
des entraîneurs ou accompagnateurs.
n Embouteillages à perte de vue
Tous les chefs de mission ont la possibilité, un an avant les
Jeux, d’aller repérer les lieux. Le CO fournit des renseignements sur la situation, les éventuels problèmes ou les trajets à parcourir. Il est crucial de connaître les distances,
ex­plique Ruedi. L’obligation faite au pays organisateur d’uti­
liser un maximum de sites existants peut se traduire par
des distances relativement importantes. «Selon la période
de l’année ou l’heure de la journée, le même trajet prend
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30 · Paracontact 1/2016
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Lorsqu’un athlète participe à une compé­
tition «normale», il ne côtoie que les «siens»;
les tireurs se retrouvent avec les tireurs,
les nageurs avec les nageurs. Aux Jeux Pa­
ralympiques, toutes les disciplines sportives sont représentées. C’est déjà une spécificité. Mais ce
qui est encore plus difficile, c’est que seul un nombre très
limité de personnes peuvent accompagner les athlètes.
Ceux-­ci doivent donc se passer de leur entraîneur personnel ou de leur physiothérapeute. Il ne leur est pas interdit
de faire le voyage, mais ils n’auront accès ni aux sites d’entraînement ni au village où résident les athlètes. «À chaque
fois qu’on veut se voir, il faut organiser une rencontre», ex­
plique Ruedi. Il faut avoir vécu soi-même cette situation
pour savoir ce que cela signifie. «Voilà pourquoi, de temps
en temps, nous emmenons de nouveaux athlètes dont les
chances de victoire sont encore faibles, mais qui seront
probablement prêts dans quatre ans. Ils savent ainsi ce qui
les attend.» Il faut aussi apprendre à se comporter avec les
médias. À l’issue d’une compétition conventionnelle, seuls
les concurrents victorieux sont interrogés, mais aux JP,
comme tous les athlètes doivent passer dans la zone des
31 · Paracontact 1/2016
entre 20 et 90 minutes. Il peut arriver qu’il y ait des bouchons sur six voies.» Heureusement qu’un couloir olympique et paralympique a été prévu pour que les bus spéciaux puissent rouler malgré les encombrements et que
les athlètes arrivent à temps sur les lieux des compétitions.
Non, après les épreuves, il n’aura plus grand-chose à faire,
dit-il, si ce n’est répondre aux éventuelles questions des
médias et s’assurer que tous les athlètes sont assis dans
l’avion, en espérant qu’un joyeux comité d’accueil et de
nombreux fans les attendront à l’aéroport!
Gabi Bucher
Sport suisse en fauteuil roulant
S’accrocher et être libre...
chasse l’autre
Entre les championnats du monde de l’an dernier à
Donaueschingen (GER) et les Jeux Paralympiques de
Rio (BRA), les archers s’affronteront du 2 au 10 avril
2016 à Saint-Jean-de-Monts (FRA) pour le titre de
champion d’Europe.
Même si l’organisateur vante le décor impressionnant des
sites de compétition (une partie de la manifestation se déroule sur une longue plage de la côte atlantique), les CE ne
se présentent pas sous les meilleurs auspices. Le timing n’est
pas idéal parce que, juste après Pâques, la saison n’a pas
vraiment commencé et que les archers travaillent encore
à s’adapter aux nouvelles conditions. Or, ce changement
est crucial pour les CE, car le site retenu est connu pour ses
vents forts et ses températures fraîches en cette période
de l’année.
En dépit de conditions plutôt difficiles, cette compétition
s’avère éminemment importante et suscite des attentes
élevées, car elle compte pour l’octroi des places de quota
pour Rio, qui entre dans sa dernière phase. Pour les archers
suisses, les CE font donc partie d’un petit nombre de compétitions où il leur est possible d’obtenir les scores nécessaires pour se qualifier, le cas échéant.
n Disparité des cartes en main
Martin Imboden (catégorie «Compound Men Open») a, pour
sa part, non seulement atteint plusieurs fois la valeur A
pour les CE, mais aussi décroché l’an passé une place de
quota pour Rio lors des CM. En comparaison, la sélection
n Coupe du monde par équipe
de tennis
Le tournoi européen de qualification pour la World
Team Cup (WTC) se tiendra du 22 au 26 mars 2016 à
Antalya (TUR). À ce moment-là, les gagnants issus des
tournois de qualification en Afrique, Asie et Amérique
seront déjà connus.
Ses performances de l’an passé et le forfait d’une équipe
qualifiée ont permis à l’équipe masculine suisse de déjà rem­
porter son billet pour le tournoi final. À Antalya, c’est donc
l’équipe nationale féminine qui se battra pour partir en fi­
nale WTC, qui aura lieu en mai à Tokyo (JPN). Cette compé­
tition par équipe regroupe les meilleures nations (12 chez
les femmes et 24 chez les hommes) et peut se comparer à
la Coupe Davis ou à la Fed Cup dans le tennis piéton.
32 · Paracontact 1/2016
de Magali Comte paraît plus précaire. Depuis les Jeux Paralympiques de Londres en 2012, les choses ne se passent
pas comme souhaité et, jusqu’ici, elle n’est pas parvenue à
exploiter pleinement son potentiel. Or, dans la perspective
du dernier contingent de places pour Rio, il serait capital
que Magali participe aux CE. Certes,
le tournoi international de la mi-juin
en République tchèque lui offrira une
dernière possibilité de décrocher pour
la Suisse une place pour le Brésil dans
la catégorie «Recurve Women Open»,
mais miser là-dessus constituerait une
erreur stratégique.
n Baromètre pour Rio
Pour Martin Imboden, ces CE lui serviront d’indicateur pré­
coce de son état d’entraînement. Avec son nouveau record
du monde de 706 points établi peu après les CM lors du
championnat d’Italie, l’Italien Alberto Simonelli a encore
tiré notablement le niveau international de performance
vers le haut. Actuellement neuvième au classement mondial, Martin peut prétendre approcher pareille prouesse
après son exploit réalisé dans la première phase de la compétition («qualification»). Les finales décisives à l’issue de
la procédure par élimination directe nous montreront si
Martin parvient à mettre en œuvre, dans le cadre de la
compétition, l’approche travaillée lors de l’entraînement
hivernal.
Martin Wenger
Chez les dames, la situation est difficile. En effet, une seule
équipe par continent pourra s’aligner à Tokyo aux côtés des
huit plus fortes équipes du monde, qualifiées sur la base
de leurs résultats de l’année précédente. Cela n’empêchera
pas Simona Rusnak et Gaby Bühler, deux joueuses chevron­
nées, et Nalani Buob, jeune talent émergent, de se donner à
fond dans l’espoir de créer la sensation. Les équipes seront
vraisemblablement coachées par Oliver Wagner et Olivier
Piana, deux entraîneurs expérimentés.
Nous souhaitons beaucoup de succès
à nos deux équipes!
Informations sur les équipes et les résultats:
www.wheelchairtennis.ch
Karin Suter-Erath
De Londres
à Rio
Le compte à rebours pour les Jeux a commencé, mais
il est encore possible de décrocher des places de quo­ta.
Ceux qui veulent assister sur place aux Jeux Paralym­
pi­ques seront bien inspirés en réservant d’ores et déjà
leur vol pour Rio.
Copacabana. Idéal pour se reposer après de passionnan­
tes compétitions en prenant un bain de soleil sur l’immense plage de sable blanc. Possibilité, pour les amateurs
d’activité physique, de prendre des leçons de surf ou de
jouer au footvolley avec les autochtones.
Aux Jeux Paralympiques de Londres, en 2012, deux disciplines – l’athlétisme et le paracyclisme – avaient gratifié
nos sportifs (10 femmes et 15 hommes) de 13 médailles au
total (trois d’or, six d’argent et quatre de bronze). Ces résultats font donc peser de lourdes attentes, notamment
sur les athlètes et les paracyclistes, même si les autres disci­
plines suscitent aussi de grands espoirs de médailles. Comme
à Londres, une délégation d’une cinquantaine de person­
nes est attendue pour Rio. Dans dix disciplines, le combat
pour des places de quota se poursuivra jusqu’à l’été. À ce
jour, les athlètes suisses ont décroché le sésame en tir à l’arc,
paracyclisme, athlétisme et tir sportif.
Corcovado. Tout le monde connaît la statue du Christ aux
bras tendus qui, du mont Corcovado, surplombe Rio de
Janeiro. De son piédestal qui abrite une chapelle de 150 pla­
ces, ce Christ rédempteur de 38 m de haut veille sur la ville.
Ce monument vaut la peine d’être visité, ne serait-ce que
pour la vue qu’il offre sur la cité et sur la mer.
Comme déjà au Royaume-Uni, la Maison de la Suisse pren­
dra ses quartiers dans un restaurant accessible. On y servira
des spécialités helvétiques qui, espérons-le, donneront
­envie aux Brésiliens de découvrir notre pays. Bien qu’éloignée du village des athlètes, la Maison de la Suisse se situe dans un emplacement cen­
tral au bord du lac Rodrigo de
Freitas, à proximité de Copacabana.
Symbolisant la flore et la faune
du Brésil, les deux mascottes con­
çues pour les Jeux répon­dent
de­puis la mi-décembre au nom
de Vinicius et de Tom. V
­ inicius, la
mascotte des Jeux Olympi­ques,
ressemble à un chat. Quant à la
mascotte paralympique Tom, c’est sa coiffure «feuillue»
qui retient l’attention. Les deux figurines se veulent vecteurs d’enthousiasme, conformément au mot d’ordre «divirta-se» ou «have fun».
n Vibrer sur place
Aimeriez-vous vous rendre aux Jeux Paralympiques (7–18
septembre 2016), sans vous occuper des préparatifs et des
réservations? Dans ce cas, optez pour les formules proposées par Globetrotter Travel Service, partenaire de voyage
officiel de Swiss Olympic, incluant vol, hôtel et billets d’en­
trée. Si, en marge des Jeux, vous souhaitez faire des excur­
sions, vous pourrez vous adresser sur place à Globetrotter.
Voici quelques exemples de destinations possibles:
33 · Paracontact 1/2016
Pão de Açúcar. Le Pain de Sucre, autre emblème de Rio,
est un pic rocheux situé sur la presqu’île d’Urca. Un téléphérique (o bondinho) conduit à son sommet d’où l’on jouit
d’une vue imprenable sur la ville.
Parque Nacional da Tijuca. Partez à la découverte des
quelque 40 km² du parc national de Tijuca. Plus de 200
routes et chemins mènent à des points de vue panoramiques, à des grottes et à des chutes d’eau.
Theatro Municipal. Les amateurs d’opéra ou de ballet se
doivent d’assister à une représentation au théâtre munici­
pal. Situé au cœur de Rio, ce bâtiment plus que centenaire
est considéré comme l’un des plus beaux opéras du Brésil.
Dans notre prochain numéro, nous vous en dirons plus sur
les places de quota. Pour consulter les dernières nouvelles
concernant Rio 2016, rendez-vous sur www.spv.ch. Le
programme des compétitions figure d’ores et déjà sur
www.rio2016.com. Il reste encore des billets! Sur place,
nos athlètes seront ravis d’être soutenus bruyamment par
de nombreux supporteurs.
Linda Wiprächtiger
Pour obtenir plus d’infor­
mations ou des billets pour
les Jeux Paralympiques:
www.rio2016.com
Pour vous renseigner sur le voyage
de supporteurs organisé par Globetrotter:
[email protected]
ou www.globetrotter.ch/sport
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
Une compétition à titre
Série
Récit d’un succès qui se réinvente
Les défis sont lancés. Il s’agit de revanche, de places
de quota et de sélection nationale, de renommée et
d’honneur. Théâtre de tous ces enjeux, l’IPC Athletics
Grand Prix se déroulera du 26 au 29 mai 2016, à
Nottwil. Quelques mois avant les Jeux Paralympiques
(JP) de Rio, quelque 350 sommités sportives essaieront d’y décrocher des places pour le Brésil et de rejoindre la sélection nationale. En 2016, l’événement
durera quatre jours, car le Mémorial Daniela Jutzeler
et les championnats de Suisse y seront intégrés.
Vu la portée de cette rencontre, il faut s’attendre à ce que
les meilleurs athlètes du monde fassent le déplacement
pour se mesurer entre eux. Nottwil accueillera pour la troi­
sième fois déjà un IPC Athletics Grand Prix, appelé plus briè­
vement «ParAthletics». C’est à la fois un honneur et une
immense charge. En effet, l’IPC table pour les quelque 250
athlètes présents non seulement sur des conditions de com­
pétition idéales, avec une infrastructure parfaite et de bons
chronos à la clé, mais aussi sur une attention médiatique
internationale. L’équipe dépêchée par ses soins produira les
contenus des propres pages Internet et mettra ces photos,
textes et vidéos à disposition des médias du monde entier.
Les sujets photographiques seront nombreux, car en plus
des courses en fauteuil roulant auront également lieu des
compétitions pour mal-voyants et amputés. Les disciplines
de lancer, qui ne suscitent plus guère de vocations sportives en Suisse, seront également représentées.
l’Américaine Tatyana McFadden – avait donc remporté les
cinq courses où elle s’était alignée. La reprise des duels
promet du suspense, car toutes deux ont de grandes ambitions pour Rio.
de courses
athlètes de faire leurs premières expériences en compétition internationale. Une bonne part du montant sponsorisé par Kiwanis sera utilisée pour abaisser les frais de participation des jeunes talents de la relève suisse.
n Records du monde
Dès la première fois qu’il s’est tenu à Nottwil, le Grand Prix
s’est taillé une solide réputation. L’élite mondiale s’y rend
volontiers, car la piste de la Sport Arena est réputée être
l’une des plus rapides au monde. La preuve: le CO a pu fêter
en 2015 pas moins de neuf records du monde et six d’Europe, avec des athlètes exceptionnelles comme Martina
Caironi (ITA) et Marlou van Rhijn (NED) qui ont chacune
établi deux records du monde. Sur son site Internet, l’IPC
présente la manifestation sportive de Nottwil comme l’évé­
ne­ment test pour Rio, ce qui lui conférera encore plus d’élan.
L’équipe suisse dispose aussi d’autres atouts. En 2015, trois
athlètes masculins signaient les sept places de podium réa­
lisées. En remportant une 2e et une 3e place, Marcel Hug
avait été à la hauteur de son rôle de favori. Comme l’année
précédente, il battit le Britannique David Weir qui dut se
contenter d’une 3e et d’une 4e place. Les confrontations
à venir seront donc suivies avec grand intérêt, surtout dans
la perspective des JP. En effet, aux derniers Jeux à Londres,
Marcel Hug avait dû s’incliner face au Britannique et les
deux médailles d’argent sur 800 m et en marathon étaient
en deçà des attentes. Les compétitions de Nottwil serviront
donc de baromètre pour celles de Rio.
Pour le Comité international paralympique, les dix IPC
Athletics Grand Prix qui se dérouleront de par le monde
seront, en 2016 aussi, les compétitions d’athlétisme majeu­
res, en plus des JP. Au vu des bonnes performances des
Suisses, les espoirs que plusieurs d’entre eux, comme l’an
passé, se qualifient pour la finale du Grand Prix à Londres
sont légitimes. En 2015, tant Manuela Schär que Marcel
Hug avaient semé leurs concurrents sur 1500 m.
n Une équipe de haut vol
Côté suisse aussi, les attentes sont élevées. L’équipe d’athlè­
tes emmenée par l’entraîneur national Beat Fäh a pu, l’an
dernier, fêter sept podiums. L’envie est grande d’égaler ce
résultat, voire de le dépasser, d’autant qu’en 2015, Manuela
Schär, prétendante à une place de podium, était absente
pour blessure. Jamais inquiétée, sa plus grande rivale –
34 · Paracontact 1/2016
Mais ce n’est pas tout. La génération montante permet
d’autres espoirs pour la Suisse. En 2015, à Nottwil, la jeune
Catherine Debrunner a amélioré le record suisse du 200 m
en catégorie T53 et, établi un nouveau record d’Europe juste
après, au CS d’Arbon. Comme elle, Licia Mussinelli, Tanja
Henseler et Lisa Schultis avaient gagné leurs galons pour
les CM juniors où elles sont apparues sous leur meilleur
jour. L’an passé, la bonne 4e place réalisée au 200 m par
Alexandra Helbling, fraîche émoulue de l’équipe junior, a
montré que l’écart avec l’élite s’amenuisait. L’IPC Athletics
Grand Prix 2016 offre aussi la possibilité à de tout jeunes
Les 42 km autour du lac de Sempach étaient deve­
nus une tradition qu’il n’a pas été facile de rompre
pour le CO du club de ski de Schenkon. Mais inno­
ver devenait nécessaire du fait de la baisse du nom­
bre de participants. Les courses en fauteuil rou­lant
se concentreront donc sur un parcours de 10 km
dans la partie du village dénommée Maria Zell.
L’avantage est que les spectateurs massés le long de
cette petite boucle pourront suivre au plus près les duels
captivants et encourager leurs favoris à trois reprises,
puisque les coureurs effectueront trois tours.
Mais la manifestation du 5 juin 2016 ne fera pas tout
à fait l’impasse sur le tour du lac. Les athlètes de para­
cyclisme continueront à emprunter ce circuit de 20 km
environ – pour certains jusqu’à cinq fois. Toutes les ca­
tégories seront représentées avec, outre le handbike
(paraplégiques et tétraplégiques essentiellement), égale­
ment le tandem (handicapés visuels), le vélo (amputés)
ou le tricycle (paralysés cérébraux).
Pour faire de cette compétition une fête populaire régionale, le nouveau président Daniel Urech mise sur un
large programme récréatif avec châteaux gonflables,
concerts, débats et une course d’écoliers baptisée «de
Schnöust Schänker». Ensuite, les patineurs en ligne s’é­
lan­­ceront pour disputer le Skate Swiss Tour.
n Contre-la-montre UCI C1
En 2015, Beat Bosch s’était, lui aussi, illustré au Grand Prix
par une forme remarquable, ce qui lui valut une victoire
ainsi qu’une 3e place. Le troisième comparse, Bojan Mitic,
remporta une 2e place. Tous deux ne ménageront pas leurs
efforts devant leur public pour à nouveau briller par leurs
résultats.
n Espoirs pour l’avenir
n Marathon de Schenkon
à Knutwil
n Nouvelle fête populaire en vue
Samuel Lanz, président du CO, prépare la manifestation en­
touré d’une petite équipe et se réjouit d’assister à des moments d’exception, d’ordre sportif ou autre: «Les proues­
ses réalisées en athlétisme et, espérons-le, les nombreuses
médailles suisses ne constituent pas la seule raison de venir. Nous proposerons à nouveau plusieurs activités intéressantes en dehors de la piste, notamment des divertissements pour les familles avec enfants. Nous distribuerons
à nouveau gratuitement un millier de saucisses et veillerons à ce que personne ne s’ennuie.»
35 · Paracontact 1/2016
Dans la matinée du 4 juin 2016, les spécialistes de paracyclisme s’affronteront en contre-la-montre individuel à Knutwil, à quelques kilomètres à peine de Nottwil.
Le Vélo Club Sursee y organise des courses difficiles
destinées à l’élite nationale et internationale, ainsi qu’à
la relève. Cautionnées par l’UCI, elles font donc partie
des épreuves de qualification pour Rio.
Venez assister aux manifestations qui se dérouleront
à Nottwil ou dans les environs, et ne manquez pas d’en­
courager les athlètes suisses pour qu’ils se surpassent!
Les CO seront ravis de vous accueillir.
Evelyn Schmid
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devient un paradis du jeu
Éclats de rire enfantins dans la salle de rencontres,
bouilles rayonnantes à dos de cheval, traversées en
kayak dans la piscine, courses en fauteuil façon Formule 1 sur la rampe du CSP, bricolage appliqué dans
la salle de tir à l’arc, chasse au trésor à travers le CSP,
bar privé sur la terrasse, agitation tous azimuts sur le
site du Groupe suisse pour paraplégiques – c’est tout
simplement le Kids Camp en action!
couvrir les surprises de ce week-end. Rester tranquillement
assis semble impossible à cette ribambelle d’enfants enjoués. Dès que les enfants-piétons attrapent un fauteuil
roulant, l’ascenseur du CSP fait le yoyo pendant qu’on dévale la rampe du centre à fond de train. Les plus sportifs
remontent la rampe à la force des bras, mais ils ne sont
(encore) qu’une minorité. Apparemment, il faut savoir éco­
nomiser ses forces car le week-end est long et bien chargé.
Le Kids Camp de Sport suisse en fauteuil roulant est un in­
contournable du programme annuel de l’Association suisse
des paraplégiques depuis plus de 20 ans. Il s’adresse aux
enfants en fauteuil roulant âgés de six à douze ans ainsi
qu’à leurs parents et frères et sœurs. Tous les enfants, qu’ils
soient paralysés ou non, se déplacent en fauteuil roulant
un week-end durant. Les enfants et les parents participent
à divers programmes. Sports et plaisirs sont les mots d’ordre
des animations destinées aux jeunes. Les enfants participent
en groupe à divers ateliers dirigés par des professionnels.
n Une armada de lutins zélés
En plus de l’intérêt social de ces journées, notre objectif
est de transmettre aux enfants l’amour du sport et la joie
de bouger. De leur côté, les parents participent à différentes
activités, collectent des renseignements sur les offres que
propose l’ASP et ont l’occasion de se déplacer en fauteuil
roulant. En outre, le Kids Camp représente une opportunité, pour les enfants comme pour les parents, de nouer de
précieux contacts avec d’autres personnes touchées.
La grande famille du Kids Camp se compose de nombreux
habitués – tant assistants bénévoles que participants. On
se salue chaleureusement et chacun est impatient de dé-
36 · Paracontact 1/2016
37 · Paracontact 1/2016
Que serait le Kids Camp sans nos bénévoles! Beaucoup
d’en­tre eux nous aident depuis des années avec passion
et, heureusement, de nouveaux visages viennent constamment les rejoindre et attrapent le virus du Kids Camp. Ceux
qui voudraient tenter l’expérience et humer l’air du Kids
Camp peuvent nous contacter en écrivant un courriel à
[email protected] ou en appelant le 041 939 54 30.
En plus de notre équipe d’assistants, nous pouvons compter sur nos fidèles sponsors grâce auxquels nous réussissons, tous les ans, à concocter un programme passionnant
pour nos hôtes. La coopération avec les différents départements du CSP est exceptionnelle et nos souhaits sont
presque toujours exaucés.
Cette année encore, les membres du CO, Ursula Basler,
Thomas Hurni et Martina Meyer, ont préparé un program­me
varié et ils sont sûrement aussi impatients que les enfants
de participer à ce grand week-end. D’ailleurs, ils ne résis­
tent pas à la tentation de dévoiler certains détails du prochain Kids Camp: rythmes latino-américains, acrobaties
pé­rilleuses, flèches rapides et moments palpitants. Ceux
qui veulent en savoir plus ne regretteront pas le déplacement.
Le Kids Camp 2016 aura lieu les 4 et 5 juin à Nottwil, comme
toujours. Le formulaire d’inscription sera à nouveau mis en
ligne sur notre site www.spv.ch. Nous sommes toujours très
heureux de revoir des visages connus, mais nous aimons
aussi faire de nouvelles connaissances. Alors, tous les enfants sont les bienvenus.
Martina Meyer
L’ASP prend l’initiative
d’experts
Les événements suisses d’athlétisme (ParAthletics,
CS et Daniela Jutzeler Memorial) jouissent d’une excellente réputation à l’international. Si leur organisa­
tion fonctionne parfaitement, cela tient aussi au travail et à la fiabilité de l’équipe des juges experts qui
est chargée, d’une part, de la formation des juges et,
d’autre part, de leur encadrement tant personnel que
professionnel lors des compétitions sportives en fauteuil roulant. Outre leurs nom­breuses connaissances
et leur expérience du métier, ces experts entretien­
nent également de très bonnes relations avec Swiss
Athletics et la Fédération suisse de gymnastique (FSG).
Entre juges et arbitres, la distinction est claire. Les premiers
ayant une fonction exécutive, ils écrivent, par exemple, un
procès-verbal pendant une course sur piste et notent les
fautes. Un arbitre a le pouvoir de décision. Il veille à ce que
le règlement des compétitions soit respecté et agit en cas
de violations. Dans le même temps, il peut aussi occuper la
fonction de juge. On le voit, une équipe d’experts exerce
de nombreuses tâches importantes.
n Le seigneur des pistes
Rolf Rytz est arbitre d’athlétisme et responsable des disci­
plines sur piste. Aidé, selon la discipline, par une équipe
de six à dix juges, il s’assure de l’application des règles: les
starting-blocks ne sont pas autorisés. Au commandement
«Set», l’athlète doit prendre la position de départ. La roue
avant doit rester en contact avec le sol sans toucher la li­
gne de départ. Les athlètes aveug­les et malvoyants courent
avec leur guide dans deux couloirs et sont reliés par une
corde appelée «guide-band». Si un concurrent amputé perd
sa prothèse, il peut la remettre et continuer la course.
n Haut dans les airs
Hansueli Güdel est arbitre pour les épreuves de lancer. Assisté de ses juges, il contrôle les disques, javelots, poids et
massues apportés par les athlètes, ainsi que la chaise de lancer dont la hauteur maximum de l’assise ne doit pas excéder 75 cm. La chaise est une construction rigide dont
38 · Paracontact 1/2016
en Suisse romande
aucune partie ne bouge. La barre de maintien doit donc
être fixe. Les équipements de lancer apportés sont à la disposition de tous les concurrents.
n Loin devant
Marco Schmid est arbitre pour les disciplines de saut. En
dehors de quelques dispositions particulières pour les athlè­
tes déficients visuels ou amputés, les règles sont les mêmes
qu’en «athlétisme pour piétons». Pour le saut en longueur,
les athlètes aveugles et malvoyants disposent d’une zone
d’appel d’un mètre. Lors des sauts, l’athlète a besoin du silence absolu afin d’entendre son guide. Si un athlète de
saut en hauteur s’élance avec des béquilles, celles-ci doivent
être considérées comme une partie du corps.
n La mesure de toutes choses
Urs Fluor est arbitre et responsable de la «call room», la
chambre d’appel. L’accès à la piste circulaire par la cham­
bre d’appel ne doit jamais être au niveau de la dernière
ligne droite. Dans cette salle, les équipements sportifs, les
vêtements et les prothèses sont vérifiés. Un fauteuil de
course ne doit pas mesurer plus de 50 cm devant et 70 cm
derrière. À partir de 800 m, comme les athlètes ne roulent
plus dans leur couloir, il faut que le numéro de couloir soit
marqué sur leur casque. Chez les athlètes amputés, on vérifie que la prothèse soit adaptée au corps. Le matériel et
la composition de la prothèse ne sont pas examinés. Urs
Fluor et ses juges assument une grande responsabilité car
le travail effectué dans la chambre d’appel participe grandement à la réussite ou non de la manifestation.
Quel sport pratiquer? Comment mettre en place un
projet sportif dans mon club? Qui contacter? Afin d’ai­
der nos membres et les clubs à répondre à ces diver­
ses questions, l’ASP a pris la décision de m’engager
l’été passé en tant que coordinatrice des sports en fau­
teuil roulant pour le sport pour tous en Suisse romande.
La règle d’or de ce métier est d’être à l’écoute de chacun
afin qu’aucune étincelle d’idées ne soit perdue et que ces
idées puissent un jour se concrétiser. Il est en effet important à nos yeux que les clubs se sentent soutenus dans
leurs initiatives et qu’ils sachent vers qui se tourner. Qu’il
s’agisse de créer un projet ou de régler des conflits, nous
nous devons d’être présents pour tous.
Mon premier objectif pour 2016 serait de rencontrer les
présidents et responsables sportifs romands dont je n’ai
pas encore eu la chance de faire la connaissance. En effet,
je suis convaincue qu’une bonne relation de confiance passe
avant tout par une poignée de main. Un plus serait de
pouvoir observer les entraînements donnés par les clubs
afin de déterminer ensemble quels sont les objectifs de
chacun et comment y parvenir. L’une des réticences qui a
très souvent été relevée est la crainte de ne pas trouver
de moniteurs prêts à encadrer une nouvelle offre sportive.
Grâce aux relations de l’ASP et au réseau que je possède
par mon passage à l’Université en science du sport ainsi
que mon master en activité physique adaptée, nous avons
déjà pu résoudre ce problème. Cela ne devrait plus être un
frein à vos idées!
n Le calme en arrière-plan
L’équipe d’experts est complétée par Silvia Paris, responsable des juges d’athlétisme à la FSG et Chikha Benallal,
cheffe des arbitres. Silvia assure la liaison avec la FSG.
Chikha prépare les cours et les planifications opérationnelles. Lors des compétitions, elle veille à ce que chacun
occupe correctement son poste et explique les règles, si
nécessaire. Pour les courses sur 5000 m et 10 000 m, il est
important que les contrôles des tours soient effectués con­
venablement.
Linda Wiprächtiger
«L’entraînement de compensation» fut développé par des
médecins et physiothérapeutes de Nottwil afin d’expliquer
de manière simple et imagée comment prendre soin et ren­
forcer sa musculature scapulaire. Ce dernier a pu être présenté, en français, dans deux clubs romands directement
dans leur salle d’entraînement afin que cela convienne au
plus grand nombre. Le club en fauteuil roulant de Fribourg
a pris la belle initiative d’inviter les physiothérapeutes personnels de chacun ainsi que leurs collègues. Cette action,
que nous félicitons, a permis à tout un réseau paramédical de se maintenir à jour sur la qualité des soins qu’ils of­
frent à leurs patients. Dans une autre partie de la Romandie cette présentation a concrétisé l’envie du Club Sportif
en Fauteuil Roulant Carouge–GE d’ouvrir un entraînement
hebdomadaire de condition physique. Ce dernier sera dès
à présent encadré par un préparateur physique qualifié.
Les sports d’équipe reprennent également des forces! En
effet, la première équipe de rugby de Suisse renaît de ses
cendres dans le CFR de la Côte afin d’offrir à nouveau aux
personnes atteintes de tétraplégie la chance de pratiquer
un sport en groupe. De l’autre côté du lac, au pied de nos
montagnes, le CFR Valais Romand crée quant à lui une
nouvelle équipe de basket.
Simultanément, dans le but d’embellir notre prochain programme d’été et de satisfaire un maximum de membres,
nous collaborons avec des clubs et des associations locales
afin de mettre en place deux nouveaux week-ends d’été
se déroulant cette fois-ci en Suisse romande. L’année 2015
signe bien d’autres projets qu’il serait trop long de détailler, mais nous félicitons chacun pour ses engagements.
En raison du renforcement de l’offre de compétitions d’IPC
Athletics Grand Prix, l’équipe d’experts et d’arbitres s’est
agrandie; une nouvelle expertise a été acquise et transmise. La «famille des juges» est très motivée, elle travaille
bénévolement et sa joie est perceptible.
Merci de votre excellent travail!
n Les projets
Les week-ends de ski avec nos partenaires romands
Handiconcept, ci-dessus, et Defisport ont commencé
sous un soleil imaginaire.
39 · Paracontact 1/2016
Vous avez une idée, mais n’êtes pas sûr de sa cohérence?
Ne la perdez surtout pas. Contactez-moi afin que nous
puissions en discuter.
Tamara Strasser
Coordinatrice des sports en Suisse romande
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
L’équipe suisse
Les risques des immeubles-tours
En 2015, un feu de sapin de Noël dans un immeuble
à Wettinger a démontré qu’un incendie qui se déclare
dans un gratte-ciel est délicat et potentiellement dan­
gereux pour les résidents comme pour les pompiers.
Conscients des risques, les services d’urgence avaient déployé les grands moyens. Par mesure de précaution, les occupants des habitations situées au-dessus du logement
en feu ont été évacués. Cet incendie a aussi confirmé l’importance des installations anti-incendie et notamment d’un
système moderne de ventilation sous pression positive grâce
auquel la cage d’escalier n’a pas été enfumée. Les pompiers
l'ont donc emprunté pour accéder à l’appartement et les
résidents sont sortis de l’immeuble par des couloirs exempts
de fumée. Pourtant, les immeu­bles-tours ne sont pas tous
équipés de ces systèmes de ventilation, loin de là.
n Handicap et incendie, que faire en
fauteuil roulant?
Nous connaissons tous la consigne affichée dans les ascen­
seurs des bâtiments anciens: «En cas d’incendie, il est inter­
dit d’utiliser l’ascenseur.» Alors comment les personnes en
fauteuil roulant peuvent-elles sortir d’un immeuble en feu?
On nous pose très souvent cette question avec anxiété.
Soumis à des réglementations de sécurité strictes, les ascenseurs sont étroitement liés à la protection incendie de
l’immeuble et des voies possibles de sauvetage et d’évacua­
tion. En Suisse, l’utilisation des ascenseurs est interdite en
cas d’incendie dans la plupart des anciens immeubles-tours.
n Que prescrivent les règles
de sécurité incendie?
Dispositif de commande
S’ils relient plus de trois paliers, les ascenseurs situés dans
les bâtiments élevés, les établissements hôteliers, les grands
magasins ainsi que dans les bâtiments et installations com­
prenant des locaux prévus pour un grand nombre d’occupants doivent disposer d’un dispositif de commande en cas
d’incendie. Lorsque l’asservissement incendie est enclenché,
l’ascenseur est bloqué. Les ordres de la commande en cas
d’incendie sont prioritaires.
Ascenseurs pour sapeurs-pompiers
Les ascenseurs pour sapeurs-pompiers sont spécialement
sécurisés pour permettre l’intervention des sauveteurs, le
transport du matériel des services de secours et l’évacuation des gens. Toutefois, les prescriptions n’imposent l’installation de ces ascenseurs que pour les bâtiments élevés
dont la hauteur à la gouttière dépasse 50 m.
40 · Paracontact 1/2016
n Construction sans obstacles et sécu-
pas une voie d’évacuation en cas d’incendie ou de catastrophe dans un bâtiment. Les personnes pouvant marcher
devaient utiliser les escaliers pour fuir.
rité incendie – une contradiction?
Les personnes à mobilité réduite peuvent utiliser les instal­
lations adaptées aux personnes handicapées sans restrictions importantes. Pour les sourds et malentendants dont
la mobilité physique n’est pas limitée, les exigences structurelles en cas d’incendie, sont les mêmes que pour les
personnes valides. Pour les déficients visuels, la priorité
est donnée à l’orientation acoustique avec des structures
tactiles appropriées placées au sol.
Au cours des siècles, nos règlements relatifs à la protection
incendie ont évolué sous l’influence de l’homme et de ses
expériences. Dans les années 1990, on réfléchit déjà à l’uti­
lisation des ascenseurs en cas d’incendie ou de catastrophe,
en particulier pour les personnes handicapées. Mais ce n’est
qu’après l’attentat de 2001 que les efforts allant dans ce
sens se concrétisent.
Néanmoins, dans de nombreux bâtiments, la façon dont les
personnes à mobilité réduite peuvent sortir seules d’un im­
meuble en feu reste floue. La question de l’auto-sauvetage
des personnes handicapées n’est presque jamais prise en
compte dans la construction sans obstacles.
L’auto-sauvetage
Pour l’auto-sauvetage, la «première voie d’évacuation» est
prévue par les couloirs d’évacuation et les cages d’escalier
de secours. S’ils sont bloqués par l’incendie, il convient d’em­
prunter la «deuxième voie d’évacuation», qui peut être un
autre escalier, éventuellement un escalier extérieur, ou les
dispositifs de sauvetage des pompiers. Pour les personnes
capables de fuir, le système fonctionne bien. En revanche,
pour les personnes ayant des difficultés de mobilité, chaque
escalier ou chaque ascenseur ne fonctionnant pas en cas
d’incendie peut être un obstacle insurmontable, un piège
mortel, empêchant l’auto-sauvetage.
Le sauvetage par des tiers
Le plan de sauvetage des personnes à mobilité réduite repose souvent sur l’intervention du personnel de la maison
ou des pompiers qui doivent porter les individus incapa­
bles de fuir et accompagner les malvoyants à l’extérieur.
Toutefois, les sauveteurs ne sont pas toujours en nombre
suffisant et les pompiers ne sont pas immédiatement opéra­
tionnels. Le sauvetage est alors plus compliqué et plus long.
n Possibilités de mieux protéger
les bâtiments
Prime Tower Zurich
En 2003, une norme européenne sur la «Construction sans
obstacles pour tous» a été exigée pour la conception et l’uti­
lisation de bâtiments. Elle devait aussi établir les dispositions sur la sécurité incendie et les voies d’évacuation pour
les personnes handicapées. Intitulés «Evacuation of Disa­
b­led People», les principes technico-constructifs et les
­solutions pour la normalisation d’ascenseurs spéciaux destinés à l’évacuation sans obstacles fonctionnant en com­
binaison avec le système d’alarme incendie, le dispositif de
commande prolongeant la durée de marche des ascenseurs
et le système de guidage garantissent une évacuation
pour «tous». Pour les immeubles-­tours et les ascenseurs
pour sapeurs-pompiers, des normes supplémentaires et un
allongement des temps de fonction­nement ont été fixés.
L’ascenseur peut maintenant être considéré comme une voie
d’évacuation sans obstacles et issue verticale à l’intérieur
du bâtiment. Il résout les contradictions identifiées entre
protection incendie et construction accessible à tous, en
par­ticulier dans les constructions spéciales à plusieurs
étages où l’évacuation autonome vers l’extérieur ou par
des rampes n’est pas possible.
n Perspectives et solutions au service
de la construction sans obstacles
Il apparaît de plus en plus important de concevoir les bâtiments de telle sorte que les résidents ayant un handicap
puissent rester dans le bâtiment, au même niveau que leur
logement. Ceci nécessite en premier lieu d’assurer une résis­
tance au feu suffisante du bâtiment ou, justement, d’installer de systèmes modernes de mise en surpression.
n L’ascenseur, une issue de secours
sans obstacles?
Nous étions, jusqu’au 11 septembre 2001 (jour de terreur à
New York) conditionnés par l’idée qu’un ascenseur n’est
Empêcher la pénétration de la fumée dans les escaliers
grâce à l’installation ou la modernisation des systèmes de
ventilation est judicieux. De même, des sas imperméables
à la fumée et des vestibules de protection ouverts sur l’air
libre et suffisamment spacieux devraient être construits
devant l’ascenseur et, si possible, sur plusieurs étages. Aujourd’hui, les ascenseurs standard peuvent, dans certains
cas, être déclarés voie d’évacuation si leur fonctionnement
est assuré en cas d’incendie et que, par conséquent, l’auto-­
sauvetage fonctionne. Les autres solutions astucieuses sont
les ascenseurs pour sapeurs-pompiers qui peuvent être ins­
41 · Paracontact 1/2016
tallés dans un «escalier de sécurité», ou dans un ascenseur
standard modifié et placé dans une zone imperméable à la
fumée à l’instar de la Prime Tower à Zurich. Les solutions
adoptées dans les nouveaux immeubles-tours répondent
aujourd’hui aux besoins des personnes à mobilité réduite.
Lors d’une rénovation du bâtiment, les propriétaires sont
désormais obligés d’intégrer un dispositif moderne.
Pour les bâtiments anciens où le sauvetage des personnes
handicapées repose encore sur l’intervention de tiers, les
autorités de protection incendie ne peuvent que faire des
recommandations. En effet, les constructions ancien­nes
répondent à un concept qui respectait autrefois la loi. L’ins­
tallation d’un système moderne de protection incendie
demeure donc de la responsabilité des propriétaires.
n Exemple de la Prime Tower
de Zurich
Haute de 126 m, la Prime Tower perce majestueusement le
ciel de Zurich. L’ascenseur file en 30 secondes du rez-dechaussée au 35e étage. Mais qu’adviendrait-il si le feu se
déclarait dans cette tour? D’après les services zurichois de
protection et de secours, en 2011, la plus longue échelle de
pompier mesurait 51 m. Supposons qu’une corbeille à papier prenne feu au 20e étage: les systèmes d’alarme si­­
gna­lent l’incendie dès les premières flammes et les gicleurs
qui sont installés partout se mettent automatiquement en
marche. De plus, il n’y a pas qu’une seule cage d’escalier,
mais plusieurs voies évacuation.
Cependant, que faire si le feu se propage et que les ascenseurs sont bloqués? En cas d’incendie, les ascenseurs s’ouvriraient pour laisser sortir les passagers et se bloqueraient.
Seuls les pompiers pourraient activer leur ascenseur grâce
à une clé spéciale pour que les secours puissent accéder à
l’étage inférieur du sinistre. De là, les pompiers pourraient
évacuer les personnes se trouvant à l’étage en feu. Les personnes à mobilité réduites sont donc tributaires de l’inter­
vention des pompiers. Les services de secours ont indiqué
que les soldats du feu de Zurich ont déjà repéré les lieux,
qu’ils savent exactement où tout se trouve et qu’ils peuvent
s’entraîner dans d’autres gratte-ciel.
Et si l’ascenseur pour sapeurs-pompiers tombe en panne?
Un risque subsiste toujours – pour les personnes en fauteuil
roulant comme pour les piétons.
Simon Cazin, Felix Schärer
Sources: nullbarriere.de,
Exemple de la Prime Tower: extrait de Tagesanzeiger du 1.12.2011
Construire sans obstacles
Construire sans obstacles
Protection incendie
Votre équipe
pour toute question
sur la continence!
en renfort
C’est – selon le point de vue adopté – à cause des sacs
de sable ou du vent que Ruedi Spitzli, chef de Sport
suisse en fauteuil roulant, sut immédiatement qu’il
voulait travailler beaucoup plus étroitement avec René
Künzli. Cette journée de mai 2014, où il le vit sécuriser discrètement la première édition de ParAthletics
à l’aide de son équipe et de quelques dizaines de sacs
de sable, servit de révélateur.
Mais reprenons les choses dans l’ordre. Les bourrasques qui
s’abattaient en ce jour de mai 2014 sur la Sport Arena de
Nottwil malmenaient non seulement les athlètes, mais aussi
les bannières publicitaires. Régulièrement, des bénévoles
les remettaient en place pour qu’elles n’atterrissent pas sur
les pistes d’athlétisme. Ce manège n’avait pas échappé à
René Künzli qui assistait en tant que spectateur aux premières courses. Sans plus tarder, avec quelques employés
de son équipe, il chargea une voiture de sacs de sable qu’il
préleva dans les immenses réserves du CSP.
Ensuite, il fallut le travail de persuasion du directeur, Thomas
Troger, pour que ParAthletics ait un responsable des installations et infrastructures. Jusque-là, c’était le responsable des compétitions, Roger Getzmann, qui s’en occupait,
mais il avait déjà bien assez à faire avec l’organisation des
compétitions internationales sur les pistes, mais aussi sur
les aires de lancer ou de saut en longueur et en hauteur.
Quelle aubaine que cette nouvelle recrue! J’en parle en
connaissance de cause, puisque je participe, moi aussi, au
CO de ParAthletics.
les cyclistes ainsi qu’une nouvelle embase pour un bouquet
de drapeaux. En tant que responsable Services du CSP, l’en­
tretien des espaces verts et la technique, entre autres, lui
sont subordonnés. Y travaillent des pros, qui sont rompus
à la construction de telles structures et connaissent parfaitement le site. «Je peux toujours compter sur mon équipe.
Mais notre engagement appuyé au service des CO du sport
est conditionné au fait que toute la direction du CSP soutienne ces projets. Celle-ci est au demeurant une farouche
partisane de la coopération entre les différentes organisa­
tions du site de Nottwil. Nous autres, membres de la direc­
tion, ne sommes d’ailleurs pas les seuls à se réjouir que
notre complexe vive et soit utilisé. Lors de telles manifestations, je ressens toujours le grand esprit d’équipe qui est
le nôtre et le soutien que tout Nottwil nous manifeste.»
n L’importance du relationnel
René a beaucoup de relations dans la région. S’il faut au
CO du renfort pour la mise en place des installations, il lui
suffit de quelques appels à des clubs locaux pour qu’une
es­couade d’hommes forts se présente. Si le CO a besoin de
pouvoir réfrigérer un millier de saucisses, il passe voir le
chef des cuisines du CSP. Quand l’équipe de télévision
­désespère parce que l’annonceur vocifère dans le hautpar­leur, juste à l’endroit où doivent se tenir les interviews,
il sait qui peut résoudre ce problème.
n Droit au but
René est connu pour ses solutions créatives et parfois peu
conventionnelles. Chaque fois qu’il commence sa phrase
par «J’ai peut-être une idée», nous savons que tout ira bien.
C’est ce qui se passa en 2015 quand il s’est agi de renouveler l’affichage de nos sponsors pour la deuxième édition
de ParAthletics. Personne n’était vraiment satisfait du sup­
port déroulant que le vent emportait régulièrement. Mais
comme toujours dans les CO de sport, il fallait une solution peu onéreuse. René et son équipe, sans plus attendre,
transformèrent une cage de football en support pour la ban­
nière de nos sponsors. Avec quelques ajustements, la même
cage reprit du service en été aux CM de paracyclisme puis­
que, là encore, René était responsable de l’infrastructure
au sein du CO.
Dès que l’on parle de «structures spéciales», les yeux de René
se mettent à briller. Pour les imposants CM, son équipe a
construit, selon ses suggestions, la rampe de départ pour
Dentsply IH SA, Rue Galilée 6, CEI3, Y-Parc, 1400 Yverdon-les-Bains
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43 · Paracontact 1/2016
René note une nouvelle idée
Il aime organiser et ça se sent, tout comme le fait que c’est
un homme de conviction. Même en tant que cadre, René
n’hésite pas à mettre la main à la pâte et à se servir luimê­me de la perceuse. Il a déjà beaucoup d’idées pour les
prochains ParAthletics. Un afficheur numérique doit aider les arbitres à présenter les résultats avec rapidité et
exactitude, sans manquer d’attractivité. Et personne ne s’en
étonnera, il sait déjà où se procurer un tel tableau à moin­
dres frais et où le placer. Le CO est ravi et confiant, car le
prochain «J’ai peut-être une idée» ne saurait tarder.
Evelyn Schmid
Éclairages et informations
Avec Nottwil
Samedi 9 avril 2016
Voici quelques-unes des attractions de cette journée:
n Prenez de l’altitude!
Vols en hélicoptère pour les personnes en fauteuil roulant
Sport Arena, CSP
18e Rollivision
res
Samedi 9 avril 2016, 10 à 17 heu
de Nottwil
s
que
Centre suisse des paraplégi
Air Handicap est un service aérien pour les personnes handicapées. Les personnes à mobilité réduite renoncent souvent à voyager en raison de la longueur des déplacements
ou de la nature des transports dans les régions éloignées.
Air Handicap leur propose une alternative: voyager par voie
aérienne (hélicoptère et avion à moteur) à des tarifs similaires à ceux des transports publics.
de réflexion tout en vous montrant, à partir d’exemples pra­
tiques, que pour une personne ayant de la force dans les
bras et dans les mains, un fauteuil roulant électrique peut
constituer un énorme avantage professionnel.
10 h 30 et 13 h 30: physiothérapie ambulatoire
Intervenant: Stefan Staubli, directeur ParaWork
Un carrousel a toujours sa place dans une foire. Celui qui
fera tourner la tête de nos petits visiteurs est non seulement antique, mais il accueille aussi les enfants en fauteuil
roulant. Nous sommes impatients de les entendre rire et
de voir briller leurs yeux.
n Bricoler avec les enfants
n Exposé de ParaWork
Sur le thème de la réinsertion professionnelle
Selon le principe de l’AI, un moyen auxiliaire doit être
«simple et adéquat». Notre souhait serait qu’il soit «effica­ce et efficient». Cet exposé vise à vous fournir des pistes
Cette année, au lieu des lapins de Pâques en chocolat, les
enfants pourront faire de leurs mains un objet simple et
drôle qu’ils emporteront ensuite à la maison. L’atelier de
bricolage est dirigé par les professionnelles de Paradiesli,
la crèche du GSP. Sandra, Vanessa et Jasmin espèrent que
de nombreux bricoleurs en herbe les rejoindront.
n Faire soi-même des perles de verre
Horaires du bricolage: 11 h 00 à 16 h 00, salle de sport
Après le succès remporté l’an dernier, nous avons à nouveau invité l’équipe de Glasdream à venir à la Rollivision.
Venez glaner des informations sur les nouveautés du marché
des moyens auxiliaires tout en profitant des nombreu­ses
attractions. Vous retrouverez sans doute une de vos con­
naissances.
Vous aurez la possibilité de tourner votre propre perle porte-­
bonheur au-dessus de la flamme du chalumeau. Laissez-­
vous séduire par la variété des perles de verre. Le produit
de la vente des articles exposés sur le stand sera intégralement reversé à Sport suisse en fauteuil roulant.
Les activités de construction au CSP sont aussi à la foire
Rollivision. L’exposition de voitures adaptées vous permettra cette année de visiter l’atelier de transformation de
vé­hicules d’Orthotec situé dans l’Eybachstrasse, à Nottwil.
Nous nous réjouissons de vous accueillir samedi 9 avril 2016
de 10 h 00 à 17 h 00, au Centre suisse des paraplégiques à
Nottwil, pour la 18e foire Rollivision.
La liste des exposants figure déjà sur le site
www.rollivision.ch.
44 · Paracontact 1/2016
Stands du concours:
1. FST – Fondation Suisse pour les Téléthèses
2. REHATEC AG – Techniques de réhabilitation
3. Coloplast AG – Soins des troubles de la continence
4.Association suisse des paraplégiques –
Conseils la vie durant
5. Swiss-Ortho – Réseau suisse de l’orthopédie
6. Rehab AG – Fauteuils roulants manuels
n Manège pour les enfants
www.rollivision.ch
Notez dès maintenant la date du 9 avril 2016. Ce sera
à nouveau une journée pleine de découvertes pour
tous ceux qui viendront sur le site du Groupe suisse
pour paraplégiques.
et gagnez!
Tentez votre chance en suivant notre parcours.
Les six gagnants seront informés par écrit et recevront leur
prix après la Rollivision.
Pour Air Handicap, la Rollivision est l’occasion de démarrer son activité en offrant des vols gratuits aux personnes
handicapées.
Foire pour personnes
en fauteuil roulant
mobile | actif | indépendant
n Concours-Parcours – participez
Peter Jung, Nicole Rosset,
Orthotec SA
45 · Paracontact 1/2016
Éclairages et informations
Éclairages et informations
Mobile, actif, indépendant
de l’année 2015
n Alois Arnold:
Volonté de fer pour le bien commun
Né le
2 août 1949
Handicap tétraplégique
Professionsecrétaire communal (pendant 42 ans,
maintenant à la retraite)
Loisirs
sportif passif, jass, politique
Alois Arnold n’aurait pu rêver avoir un meilleur départ dans
la vie. Né en 1949, il est l’aîné de huit enfants d’une famil­le
d’agriculteurs vivant de manière autonome à Bürg­len. En
1972, il a 23 ans. Fraîchement diplômé en commerce, il dé­
croche un emploi de secrétaire communal à Unterschächen
dans le pays d’Uri. Il avait trouvé d’emblée le travail de ses
rêves qui, pour autant, n’en était pas moins un gros défi.
D’un naturel enthousiaste, il s’adapte aux très nombreuses
tâches à accomplir. Il acquiert de solides connaissances spé­
cialisées, notamment en comp­tabilité, et peut très vite aussi
prendre en charge les services financiers.
Ce jeune homme sympathique est aussi un sportif de ta­
lent qui s’entraîne avec ardeur. Son activité physique lui
per­met de compenser son travail sédentaire à la commu­ne.
Pendant des années, il prend le départ du
marathon de l’Engadine, se distinguant par
sa puissance et son endurance. «Wisi» –
comme on le surnomme amicalement – met
aussi à profit ces deux qualités dans la lut­te,
où il passe bientôt des ronds de sciure régionaux à la participation aux fêtes fédérales de lutte suisse. Il montre fièrement ses
trophées: de nombreuses cloches de toutes
tailles ornent son salon. Le bonheur est
aussi au rendez-vous sur le plan privé. Il
déménage à Unterschächen où il fait la
connaissance de Bernadett Imholz, l’amour
de sa vie, qu’il épouse en 1977. Trois enfants – deux filles et un garçon – naissent
de cette union. Le bonheur de la famille est
complet.
Alois Arnold et
sa fille Sonja
À 33 ans, Alois Arnold, qui est aujourd’hui
âgé de 66 ans, fait l’amère expérience que
la santé ne va pas de soi. Un canal rachidien étroit et une hernie discale en région
cervicale ont endommagé sa moelle épinière, limitant peu
à peu le bon fonctionnement de ses bras et de ses jambes.
Un long calvaire commence alors, avec de multiples interventions chirurgicales et hospitalisations. Une paralysie
46 · Paracontact 1/2016
n Jean-Louis Page:
C’est par tradition – mais pas seulement – que les
deux paralysés médullaires de l’année reçoivent
leur certificat à Nottwil. Il s’agit aussi de récompenser en public ces porteurs d’espoirs et toutes
les choses qu’ils ont accomplies. Voilà pourquoi
l’hommage rendu à Alois Arnold, tétraplégique
d’Unterschächen/UR, et à Jean-Louis Page, paraplégique de Saillon/VS, s’est tenu le dimanche
6 décembre 2015 dans le cadre du traditionnel
concert de l’Avent au CSP de Nottwil.
Pour la 23e fois déjà, la Fondation suisse pour paraplé­
giques a mis à l’honneur deux paralysés médullaires qui
accomplissent des prouesses et sont de véritables modèles. Ils ont été élus par un jury composé de cinq personnalités. La cérémonie a été accompagnée par une
représentation d’artistes célèbres du Studio Internatio­
nal de l’Opéra de Zurich IOS.
Un esprit sportif qui s’engage
Né le
Handicap
Profession
Loisirs
30 juillet 1951
paraplégique
secrétaire communal (à la retraite)
peinture sur toile (acrylique et huile)
Jean-Louis Page est bien connu dans la communauté des
paralysés médullaires. Il faut dire qu’il a beaucoup fait pour
le sport en fauteuil roulant et le Club en fauteuil roulant
Fribourg durant les dernières décennies. Mais commençons
par le début: Jean-Louis Page est né en 1951 dans la commune fribourgeoise de Châtonnaye. Au terme de l’école pri­
maire, il commence un apprentissage de mécanicien automobile à Fribourg, à une vingtaine de kilomètres de son
village natal. Comme le trajet en bus et en train lui prend
beaucoup trop de temps, il organise un covoiturage dans
la voiture d’un ami. Le voyage de l’aller du 21 décembre
1966, juste avant les vacances de Noël, a marqué un tournant définitif dans la vie du jeune homme. Dans un léger
virage à gauche, la voiture transportant cinq passagers a
glissé sur la route verglacée et s’est retournée. «J’ai enten­du
quelqu’un crier: il faut le sortir tout de suite, la voiture est
en feu», raconte Jean-Louis Page en relatant ses premiers
souvenirs de l’accident. On parlait de lui. C’est à l’hôpital
cantonal de Fribourg qu’il apprend le terrible diagnostic:
paralysie médullaire complète à partir de la 7e vertèbre
thoracique.
progressive qui débouche sur une tétraplégie. Alois Arnold
se déplace en fauteuil roulant depuis des années, mais il n’a
jamais abandonné sa fonction de secrétaire communal.
Cette persévérance est l’une des raisons pour lesquelles
Alois Arnold a été honoré par la FSP. Mais ce titre montre
aussi la reconnaissance pour son engagement exemplaire
en faveur de l’intérêt pu­blic ainsi que pour la solidarité de
sa famille et des habitants d’Unterschächen. C’est avec une
grande émotion qu’Alois Arnold s’est fait remettre l’acte de
distinction: «C’est une reconnaissance précieuse de mon
travail que j’ai pu ac­complir au bénéfice de l’intérêt public malgré mes restrictions physiques. Je dédie cette distinction à toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu
pendant une phase difficile de ma vie.»
À peine le temps de digérer le choc que notre ami s’est fixé
de nouveaux objectifs. Après sa rééducation, il commence
une formation en commerce et en programmation et reprend rapidement le travail, d’abord à 50 %, puis à 100 %.
Pendant sa formation à Yverdon, il tombe amoureux de la
secrétaire Marie-Rose qu’il épouse en 1971.
47 · Paracontact 1/2016
n Toujours en mouvement
Dès 1969, il commence à mettre sur pied une structure
sportive pour personnes atteintes de paralysie médullaire
dans le canton de Fribourg. En 1970, le «Groupe des Pa­
raplégiques Fribourg» voit le jour, il en sera le président
­durant dix ans. Parallèlement, il est le cofondateur de la
«Com­mission fribourgeoise des barrières architecturales»
qu’il pré­sidera pendant douze ans. Et comme si cela ne suf­
fisait pas, de 1981 à 2006, il sera également le président de
«Sport-­Handicap Fribourg».
En 1980, lorsque l’Association suisse des paraplégiques a été
fondée, Jean-Louis Page convainc les membres du «Groupe
des Paraplégiques» de s’y affilier comme «Club en fauteuil
roulant Fribourg», qu’il dirige­ra pendant 15 autres années. En
1983, il fonde l’Association Fribourgeoise Sports et Loisirs pour
Handicapés. Et ce n’est là qu’un
extrait de son impressionnante
carrière.
Jean-Louis Page a lui-même aussi
accumulé de nombreux succès
sportifs. De 1972 à 2004, il a pra­
tiqué différentes disciplines et
même participé à des champion­
nats de Suisse. Son répertoire:
haltérophilie, tennis de table, tir
à l’arc, athlétisme (poids, disque, javelot, course sur 100 et
400 mètres), natation et basket-ball. Et si vous commencez à penser que c’est trop pour une seule vie, sachez que
ce n'est pas tout: cet artiste-peintre passionné a déjà présenté ses œuvres à l’acrylique et à l’huile dans diverses expositions en Suisse et en France. «Je suis très touché par
ce titre!» affirme, rayonnant, Jean-Louis Page. «D’autant plus
qu’il tombe dans une période im­portante pour moi: je suis
marié depuis 45 ans, assis dans mon fauteuil roulant depuis
50 ans et vais avoir 65 ans.»
L’Association suisse des paraplégiques félicite
les deux paralysés médullaires de l’année pour la
distinction reçue et les remercie de leur engage­
ment au service du sport en fauteuil roulant et de
l’intégration des personnes touchées et pour leur
influence sur le grand public.
Evelyn Schmid/Communiqué de la FSP
Éclairages et informations
Éclairages et informations
Paralysés médullaires
stylée
attractive
rapide
Billet
n Lapins de Pâques, caniche et hédoniste
Quand arrive le printemps, je me demande ce que les lapins
pensent de certains de leurs copains qui s’égarent dans leur
habit de lapins de Pâques. Est-ce qu’ils les traitent de farfelus,
comme nous-mêmes traitons de «drôles d’oiseaux» nos semblables quand nous les trouvons étranges et provocants? Je serais aussi curieux de savoir ce qui pousse le lapin de Pâques à
nous apporter des cadeaux le dimanche de la Résurrection. En
sont-ils heureux ou le font-ils juste pour nous faire plaisir?
Si je réfléchis à de telles questions, c’est que nous, les roulants,
sommes parfois confinés dans le rôle du lapin de Pâques. Lors­
que, pour le bonheur de ma famille, je quittai la ville pour la
campagne, alors que j’y habitais à deux pas de mon travail, l’as­
surance-invalidité m’a autorisé à prendre le taxi pour me rendre
à la banque. Un jour, quand par hasard, Yvette, une collègue, me
vit monter dans le taxi, elle me lança: «C’est la belle vie!» Je
lui ripostai: «Viens, monte aussi, avec cette pluie, nous te con­
duisons chez toi!» Elle était heureuse telle une enfant, et je me
Manuela Schär et SpeediCath® Compact Eve
Manuela Schär gagne de nombreuses médailles,
SpeediCath® Compact Eve a gagné plusieurs
récompenses. Des distinctions pour la sonde pour
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sentais comme le lapin de Pâques. À une autre occasion, un
em­p­loyé subalterne me dit d’un ton presque mielleux: «Tu as
raison, dans ta situation, je dormirais aussi plus longtemps le
matin et j’irais au bureau à neuf heures seulement.» C’était sa
façon de me témoigner de la compréhension par rapport à
mon handicap. Mais il supposait aussi qu’étant très riche, je
pouvais me permettre le luxe de ne travailler qu’à 80 %. J’étais
déconcerté et me sentais comme un caniche trempé.
En réalité, je me levais exactement à la même heure que lui, à
6 h 30, mais contrairement à lui, je gaspillais deux bonnes heures
à faire ce qu’on appelle pudiquement la «longue toilette du matin due à l’invalidité». Aujourd’hui encore, je maintiens bon gré
mal gré cette discipline et ces horaires, même si je suis à la retraite depuis mi-2006. Quand Yvette apprit que je partais en pré­
retraite, elle m’écrivit qu’elle avait toujours su que j’étais un
véritable hédoniste.
Reste à savoir si le lapin de Pâques est un hédoniste.
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The Coloplast logo is a registered trademark of Coloplast A/S. © [2014-07.] All rights reserved Coloplast A/S, 3050 Humlebæk, Denmark.
49 · Paracontact 1/2016
Fritz Vischer
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Saviez-vous
Care at home
que …
n durant le week-end du 23/24 janvier 2016, 120 person­
nnous avons deux partenaires en Suisse romande
nes ont fêté le 20e anniversaire des Rencontres d’hi­
ver Egerkingen? Loto captivant l’après-midi, apéritif,
grand buffet, danse et brunch aux tonalités Dixieland
sont la clé du succès de cet événement.
(Han­diconcept et Défisport) qui offrent de nombreuses
journées d’initiation en monoski-bob?
nl’an dernier, nous avons publié 555 news sur notre site
Web spv.ch? Un flux RSS vous permet de vous abonner
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informé.
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n «fun for wheelies» se tiendra du 29 avril au 1er mai
2016 à Bâle? Le camp destiné aux jeunes âgés de 13 à 20
ans comprend un cours de kayak, une visite du parc de
jeux play4you et diverses possibilités d’échange entre
les participants.
nl’équipe de la relève Swiss Cagers, composée de tous
nen 2015, l’ASP a donné quelque 70 cours de sensibili­
sation? Environ 1500 personnes ont ainsi été sensibilisées aux préoccupations des paralysés médullaires.
nles cadres de l’ASP sont chargés de représenter les inté­
rêts des paralysés médullaires dans un maximum de domaines? Ils occupent donc 65 sièges dans des comités
sportifs, fondations, conseils universitaires, associations
professionnelles, organisations de défense d’intérêts po­
litiques, et bien d’autres encore.
les joueurs de la promotion des espoirs, sera au championnat suisse de basket-ball en fauteuil roulant? Bien
sûr, les jeunes talents joueront dans les séries éliminatoires avec leur propre club et l’équipe junior restera
hors compétition.
nle premier championnat suisse de Para Golf aura
lieu à Lausanne les 28 et 29 mai 2016? Cet événement
auquel participeront aussi des golfeurs piétons est organisé par l’Association Suisse de Golf.
nIntégration Handicap s’appelle désormais Inclusion
nla statue de bronze «la petite sirène» est le symbole de
Han­dicap? Le nouveau site www.inclu­sionhandicap.ch
a été mis en ligne le 6 janvier. L’ASP est membre d’Inclu­
sion Handicap, l’organisation faîtière de défense des
inté­rêts politiques des 23 organisations membres. Urs
Styger siège dans son comité et y représente active­ment
les préoccupations des paralysés médullaires.
Copenhague? Notre semaine de soulagement pour
tétraplégiques vous emmène dans la capitale du Danemark du 20 au 28 août 2016. Durant cette semaine,
vous pourrez notamment voir le Château Royal, Nyhavn
et le parc Tivoli. Vous pouvez encore vous inscrire jus­
qu’au 20 mai 2016.
n Sport suisse en fauteuil roulant a présenté divers sports
nIG Sport Luzern a nommé Marcel Hug sportif de l’an-
au salon Swiss Handicap à Lucerne? Le basket-ball, le
rugby et le E-hockey ont plus particulièrement été expliqués aux visiteurs qui ont pu s’asseoir dans un fauteuil
roulant pour essayer.
née? L’ancien chef de Sport suisse en fauteuil roulant,
André Deville a aussi été proposé pour le prix de reconnaissance. Le résultat sera dévoilé lors de la cérémo­nie de remise des prix sportifs du canton de Lucerne le
25 février 2016.
nla Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) reste spon­
sor principal de Swiss Paralympic? Swiss Paralympic
et la FSP ont renouvelé leur partenariat de longue date
pour les quatre prochaines années.
nles avocats de Procap viennent en aide aux parents
aura lieu à Obersaxen? Venez y encourager nos athlètes.
d’enfants avec handicap, en publiant une nouvelle édition mise à jour du guide du droit des assurances sociales «Les droits de mon enfant». Cet ouvrage s’appuie sur des longues années de consultation et donne
des conseils aux parents.
nla jeune joueuse de tennis Nalani Buob a obtenu une
nle magazine «PARAlife!» succède à «PARAplegiker» et
Wild Card pour les Masters juniors 2016? L’équipe mas­
culine de tennis en fauteuil roulant ne doit pas non
plus jouer pour se qualifier pour la World Team Cup,
mais peut directement monter en finale à Tokyo, du 23
au 28 mai 2016.
devient la revue de l’Association de promotion des pa­
ralysés médullaires en Allemagne (FGQ)? Les non-mem­
bres peuvent commander et s’abonner à cette nouvelle
revue auprès de la maison d’édition en envoyant un
email à abo@para-­life.de.
ndu 16 au 20 mars le championnat suisse de ski alpin
50 · Paracontact 1/2016
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