Assemblée GénérAle mixte des ActionnAires du 24 mAi 2016

Assemblée Générale Mixte des actionnaires
du 24 mai 2016
Discours de Monsieur Patrick Pouyanné
Président-Directeur général
24/05/2016
Palais des Congrès de Paris
La version écrite fait foi
Mesdames, Messieurs, Chers Actionnaires !
Il y a tout juste un an, je prenais pour la première fois la parole devant vous, habité par un sentiment
de fierté et une profonde émotion. Cette fierté et cette émotion, je les éprouve encore ce matin au
moment de m’adresser à vous pour la première fois en tant que Président de votre Conseil.
Depuis ma prise de fonction en tant que Directeur général fin octobre 2014, les marchés du pétrole
et du gaz ont été marqués par une volatilité extrême.
Pour dire les choses simplement, nous avons redécouvert la nature cyclique de cette matière
première qu’est le pétrole.
Quand les prix sont élevés, comme ils l’ont été de 2010 à 2014, l’ensemble de l’industrie investit
massivement, la priorité étant donnée aux volumes, ce qui engendre tôt ou tard surcapacité et baisse
des prix d’autant plus que les prix élevés pèsent sur la demande.
Quand les prix sont bas, la priorité se porte sur les coûts et l’industrie réduit fortement ses
investissements, créant de ce fait les conditions d’un prochain retournement dû à une insuffisance
de l’offre d’autant plus que les prix bas, à l’inverse, favorisent la demande.
Tout cela est somme toute assez basique mais peut-être avions nous eu tendance à l’oublier.
Assemblée Générale Mixte des actionnaires – 24 mai 2016 – Discours de Mr Patrick Pouyanné
Où en sommes-nous aujourd’hui, au printemps 2016 ?
La surcapacité constatée à la fin de l’année 2015 représentait environ 2 % de la production mondiale.
Les prix bas ont assurément engendré un redémarrage de la demande, démontrant la forte corrélation
entre les deux : la croissance de la demande mondiale de pétrole enregistrée en 2015 a été la
deuxième plus forte de ces dix dernières années et nous devrions observer en 2016 une demande
encore dynamique compte tenu des prix bas, malgré le ralentissement de la croissance mondiale.
Du côté de l’offre, la croissance sera faible cette année à cause de la conjonction de deux phénomènes :
• D’un côté, la production de pétrole aux Etats-Unis baisse, principalement du fait du très fort
ralentissement observé dans les forages de pétrole de schiste et la production baissera d’au
moins 0,6 Mb/j cette année ;
• A l’inverse, certains pays de l’OPEP poursuivent une politique de croissance de leur production
pour prendre leur part de la hausse de la demande. Je pense, notamment, à l’Arabie Saoudite,
à l’Irak et bien sûr à l’Iran qui est revenu sur la scène internationale, événement majeur pour la
géopolitique mondiale, la géopolitique du Moyen-Orient, la géopolitique du pétrole.
Sous l’effet donc d’une hausse de la demande et d’une croissance faible de l’offre, 2016 verra les
surcapacités diminuer et le marché se rééquilibrer même s’il faudra sans doute attendre 2017 pour
voir le rééquilibrage s’effectuer complètement. Encore faudra-t-il ensuite consommer les stocks très
élevés qui se sont formés durant les 3 dernières années.
Mais ce qui est certain également, c’est que la baisse des investissements dans l’ensemble de
l’industrie pétrolière est spectaculaire : l’industrie investissait 700 Md$ en 2014 et les a réduit à 500
Md$ en 2015, 400 Md$ cette année.
Il s’agit d’un montant insuffisant pour permettre à horizon de la fin de la décennie ne serait-ce que
le maintien du niveau actuel de production, compte tenu du déclin naturel des champs. Et dans
ces conditions, si les investissements se maintiennent à ce niveau à cause des prix bas, les prix
repartiront sans doute à la hausse.
Alors face à cet environnement que je vous ai rapidement décrit, nous devons nous adapter à court
terme, tout en gardant le cap à moyen/long terme vers là où nous voulons aller, ce qui suppose une
vision claire et partagée de notre ambition.
Car le monde de l’énergie, compte tenu de la durée des cycles d’investissement, nécessite d’anticiper
sur le moyen terme. Mais pour pouvoir le faire, il nous faut prouver notre excellence à court terme
pour nous donner les moyens de nos ambitions.
Cette adaptation aux défis du court terme, nous l’avons conduite de manière résolue et avec un
certain succès, comme en témoigne la comparaison favorable de nos résultats à ceux de nos pairs.
Puisque nous ne contrôlons pas le prix du pétrole, et donc de nos produits, nous devons, à l’inverse,
exceller dans les domaines que nous contrôlons.
Assemblée Générale Mixte des actionnaires – 24 mai 2016 – Discours de Mr Patrick Pouyanné
Ces domaines, ce sont les quatre piliers qui ont mobilisé toute notre attention, toutes nos équipes
en 2015 et qui continuent de le faire aujourd’hui en 2016 et demain : la valeur sécurité, l’excellence
opérationnelle, la discipline sur les coûts et la priorité à la gestion du cash.
La sécurité, premier pilier : bien plus qu’une priorité, nous voulons en faire une valeur pour votre
Groupe. Une valeur, cela ne se discute pas, rien ne peut la remettre en cause, en particulier pas
les actions que nous menons pour réduire nos coûts. La valeur sécurité est au cœur de notre projet
industriel pour trois bonnes raisons : d’abord parce que son premier objectif est de protéger nos
équipes et nos actifs ; ensuite, parce qu’elle est la pierre angulaire de l’excellence opérationnelle, elle
requiert la même discipline ; et enfin parce qu’elle est la démonstration, en termes de management,
d’un leadership dont nous avons plus que jamais besoin pour faire face à la volatilité actuelle.
Le deuxième pilier, c’est l’excellence opérationnelle, c’est tirer le meilleur parti de nos actifs
existants. Ainsi par un effort et une attention continus, nous sommes parvenus en 3 ans à améliorer
la disponibilité de nos outils du raffinage et de la pétrochimie de 3 points pour atteindre près de 94 %.
C’est grâce à cette excellence opérationnelle que nous avons pu profiter pleinement en 2015 de
l’amélioration des marges de l’Aval.
L’excellence opérationnelle, c’est aussi dans l’Amont mener à bien nos projets dans les délais et
dans les budgets : en 2015, nous avons démarré 9 projets majeurs qui nous ont permis d’augmenter
notre production de + de 9 % en un an, un record. Cinq nouvelles mises en production sont attendues
en 2016, qui nous permettront à nouveau de faire progresser notre production de 4 % cette année.
L’excellence opérationnelle c’est aussi pour le Marketing & Services de délivrer la croissance
qui doit résulter de nos investissements. Nos ventes réseau ont progressé de + de 6 % en 2015,
une performance remarquable dans un marché en croissance de 2 %. Cela provient de notre
repositionnement en Europe, en particulier en France avec le succès de Total Access et en Allemagne,
mais aussi du développement de notre part de marché en Afrique, où notre objectif est d’atteindre
20%.
Le troisième pilier c’est la discipline sur les coûts ; nous avons été les premiers à réagir dès 2014,
aussi bien sur les investissements que sur les coûts opératoires.
En ce qui concerne nos investissements, nous sommes dans une période de transition puisque nous
sortons d’une période de très fort investissement qui avait correspondu au lancement de près de 20
projets majeurs : nous avons pu les contenir à 23 Md$ en 2015.
Nous visons en 2016 un niveau d’investissement en dessous de 19 Md$, mais j’insiste sur le fait que
cela ne compromet en rien notre croissance future puisque je le rappelle nous visons une croissance
de + 5 % de 2014 à 2019.
A compter de 2017, nous retrouvons une réelle flexibilité dans notre programme d’investissement.
Et sur le moyen terme au-delà de 2019, nous visons une croissance de 2 %, plus en ligne avec le
marché des hydrocarbures, et nous pensons que cela sera possible avec un rythme d’investissement
annuel régulier et maîtrisé de 17 à 19 Md$ (en fonction de l’évolution des coûts).
En ce qui concerne les coûts opératoires, la mobilisation de l’ensemble de l’entreprise a été
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remarquable et nous a permis d’atteindre dès 2015 une réduction de 1,5 Md$. Notre cible est
de plus de 3 Md$ pour 2017. L’Amont abaissera ainsi son coût de production au baril de 35 %
en 2 ans. La mise en place de services partagés au travers d’une nouvelle branche Total Global
Services va nous permettre de dépasser cet objectif : après l’expérience positive menée dans le
domaine informatique, les achats, les services comptables, la formation, la gestion administrative
des ressources humaines, les services immobiliers et généraux seront dorénavant partagés entre
toutes les branches du Groupe pour être plus efficaces tous ensemble.
Enfin, dernier pilier de notre adaptation au court terme, c’est la priorité que nous donnons à la
gestion du cash : elle est nécessaire à la rémunération de la confiance que vous nous accordez et
à la poursuite du développement du Groupe. En 2015, notre free cash-flow a bien résisté grâce aux
actions que nous avons mises en œuvre et malgré un baril à 52 $. Cela nous a permis de maintenir
la qualité du bilan de votre Groupe et nous attachons un soin particulier à maîtriser notre niveau
d’endettement. Notre objectif est de couvrir la totalité du dividende par notre cash-flow dès 2017,
dans un environnement à 60 $/b.
Enfin, si nous avons su mieux résister que d’autres en 2015, nous le devons beaucoup à la force de
notre modèle intégré : être présent sur toute la chaîne de valeur, de l’exploration à la production, à
la transformation jusqu’au client final, en pétrole comme en gaz, nous a permis de récupérer en Aval
une partie de la marge perdue en Amont.
Ainsi, avec 8 Md$ de cash-flow réalisé en 2015, nous avons tiré pleinement parti de la restructuration
de l’Aval que nous avons mise en œuvre dès 2012 et l’amélioration des résultats ne nous a pas fait
ralentir nos efforts, au contraire.
Le modèle intégré, c’est notre capacité à créer de la valeur et à innover sur chaque maillon de la
chaîne de nos métiers. Il est au cœur de notre ambition pour le moyen/long terme.
Et justement, je souhaite maintenant partager avec vous notre ambition à 20 ans, ce que nous
voudrions que Total devienne dans 20 ans.
Cette ambition, nous lui avons donné un nom – ONE TOTAL – et nous l’avons construite tout au long
de l’année 2015 avec la participation active de très nombreux salariés à travers le monde puisque
13 000 d’entre eux ont contribué d’une manière ou d’une autre à la façonner avant que je ne la
présente au Conseil d’administration. Car il est essentiel à mes yeux que tous les niveaux du Groupe
aient une vision claire et partagée du cap à moyen/long terme vers lequel nous voulons aller.
Cette ambition, elle a un fondement : l’énergie. L’énergie, c’est l’histoire de Total ; c’est notre présent,
ce sera notre futur car le monde de l’énergie est en perpétuel mouvement et offre les opportunités de
croissance pour construire notre futur. Nous sommes un grand acteur de l’énergie et nous voulons
le rester demain.
Pour définir notre ambition à 20 ans, nous avons d’abord identifié les défis auxquels nous serons
confrontés dans les prochaines années, et nous en avons retenu trois principaux : la satisfaction
des besoins énergétiques de la population croissante de la planète, le changement climatique et la
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transformation des attentes de nos clients.
Satisfaire les besoins en énergie d’une population toujours plus nombreuse tout d’abord : sur les
7 milliards d’habitants du monde d’aujourd’hui, 1,3 milliard n’ont pas accès à l’électricité. Dans 20
ans, notre planète comptera 9 milliards d’habitants ; cette croissance démographique nécessitera
non seulement une énergie disponible mais aussi abordable pour permettre le développement
économique et social des populations qui aspirent légitimement à une plus grande qualité de vie.
Cette énergie devra non seulement être disponible et abordable mais aussi plus respectueuse
de l’environnement, et notamment de l’enjeu climatique. Cela suppose des progrès majeurs, en
matière d’efficacité énergétique, mais aussi dans la fourniture d’un mix énergétique moins carboné
par une évolution dans la production des énergies fossiles et par le développement des énergies
renouvelables.
Adaptation des énergies fossiles, développement des énergies renouvelables, efficacité énergétique :
ce sont les 3 leviers sur lesquels il faut agir pour espérer raisonnablement contenir le réchauffement
climatique dans la limite des 2°C, comme le prévoit l’accord de Paris signé par 195 pays en décembre
dernier.
Enfin, dernier défi majeur, les attentes de nos clients et leur relation à l’énergie qui évoluent sous
l’impulsion du digital et des énergies renouvelables décentralisées : de consommateurs ils deviennent
de plus en plus souvent producteurs, et donnent aux biens une valeur d’usage plus importante que
celle de leur propriété. Nous devons être à leur écoute, anticiper leurs besoins et en leur offrant de
nouveaux modes de distribution et de nouveaux services.
Contribuer à apporter des réponses à ces défis de développement, de climat et de proximité client,
c’est l’ambition de Total pour être un grand acteur de l’énergie de demain. Total s’engage pour
devenir la major de l’énergie responsable ; c’est ainsi que nous avons résumé cette ambition, c’est
cela être « Committed to Better Energy », comme le disent nos publicités.
L’engagement de Total, c’est d’apporter aux hommes l’énergie dont ils ont besoin :
• en produisant, transformant et distribuant l’énergie à un coût abordable, dans le respect des
meilleurs standards de sécurité et d’environnement ;
• en fournissant un mix énergétique dont l’intensité carbone baisse régulièrement et prenne en
compte l’objectif 2°C;
• en apportant à nos clients des solutions leur permettant un usage responsable de l’énergie et en
étant reconnu pour la qualité de notre service de proximité.
Vous le notez, nous voulons que votre Groupe intègre le défi climatique dans sa stratégie, prenne en
compte le scénario 2°C tel que défini par l’AIE et en tire les conséquences. C’est pour cela que nous
allons nous doter d’ailleurs d’une nouvelle direction Stratégie & Climat.
Pour atteindre cette ambition, que certains considèreront comme élevée, nous allons nous appuyer
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sur nos atouts que je vous ai exposés l’an dernier, développés au fil des ans grâce à notre esprit
de pionnier et de solidarité : des positions géographiques fortes qui nous différencient des autres
majors, en Afrique, au Moyen-Orient, et en Europe ; des compétences techniques reconnues et une
présence déjà affirmée dans les énergies renouvelables.
Concrètement, devenir la major de l’énergie responsable cela veut dire que dans notre cœur de
métier que sont les hydrocarbures, – car Total sera toujours dans 20 ans une major pétrolière et
gazière puisque dans 20 ans le monde aura encore besoin des hydrocarbures :
• Total contribuera activement au développement des marchés du gaz, la moins émissive des
énergies fossiles et ce faisant l’énergie de base pour la production d’électricité au côté des
énergies renouvelables intermittentes ; le gaz c’est aujourd’hui 50 % de nos réserves et de nos
productions contre 35 % il y a 10 ans : cette part augmentera encore dans le futur ;
• Total positionnera son portefeuille pétrole sur les projets à coûts de production et de transformation
compétitifs, résistants aux fluctuations des prix ;
• Total visera le top 3 des majors intégrées rentables pour faire bénéficier nos clients d’effets
d’échelle dans tous nos métiers et leur fournir l’énergie abordable dont ils ont besoin ;
• Total deviendra un leader des technologies de stockage et de transformation du CO2,
indispensables pour assurer la neutralité carbone à horizon de la deuxième moitié du siècle ; nous
y consacrerons une part significative de nos budgets de Recherche & Développement.
A côté des hydrocarbures, l’énergie du 21ème siècle sera l’électricité, dont la demande croît plus vite
que la demande en énergie totale. Pour être compatible avec l’objectif 2°C, elle sera fournie par un
mix gaz - énergies renouvelables et notre ambition est de positionner le Groupe sur certains maillons
de cette chaîne de l’électricité, notamment dans les énergies renouvelables. Nous avons résumé
cette ambition en un slogan : 20 % dans 20 ans
• Total capitalisera sur les atouts de notre filiale SunPower et visera le top 3 de l’énergie solaire,
en nous intégrant sur la chaîne photovoltaïque, jusqu’à la distribution au client ;
• Total se développera dans le stockage d’énergie, enjeu majeur pour le futur des réseaux
électriques, des énergies renouvelables et du transport ; c’est le sens de notre offre pour acquérir
la société Saft, un fleuron technologique dans le domaine des batteries et qui sera, en cas de
succès de cette offre, notre fer de lance dans ce domaine ;
• Total se positionnera en leader sur les biocarburants, qui ne sont pas concurrents ni ennemis des
hydrocarbures mais complémentaires, notamment sur les marchés des biodiesels et des biojets,
grâce à des projets industriels comme la reconversion de notre raffinerie de La Mède ;
• En matière d’efficacité énergétique, nous poursuivrons l’amélioration de nos installations, par
exemple en supprimant complètement le brûlage de routine du gaz à l’horizon 2030, après l’avoir
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déjà réduit de 50 % en 10 ans. Mais surtout, nous ferons de l’efficacité énergétique un nouveau
business à destination de nos clients, en leur offrant de nouveaux produits plus performants, c’està-dire moins consommateurs en énergie, et en leur proposant des conseils et des services pour
une meilleure efficacité énergétique ;
• Enfin, en matière de proximité client, notre ambition concrète est de faire de nos réseaux de
stations services à travers le monde de véritables lieux de vie, multi-énergies, apportant au-delà
des carburants, de nombreux services de proximité et ouvertes à la distribution des autres énergies
propres. C’est aussi d’être le partenaire local de référence pour nos clients professionnels et
devenir la major leader des solutions digitales, permettant d’améliorer le service aux clients et de
relever le défi des nouveaux modèles d’affaires. C’est enfin de faciliter l’accès à l’énergie au plus
grand nombre, notamment en Afrique, où nous sommes très présents.
Telle est brièvement exposée, Mesdames et Messieurs, Chers actionnaires, notre ambition à 20 ans.
Devenir la major de l’énergie responsable est un objectif passionnant pour nous tous ; cela montre
combien nous prenons au sérieux les enjeux du climat qui préoccupent beaucoup de nos parties
prenantes et sans doute aussi beaucoup d’entre vous ; cette ambition revient à transformer ces
défis auxquels nous sommes confrontés en autant d’opportunités pour que demain Total continue
d’être un grand du monde de l’énergie. C’est pour cette raison que votre Conseil d’administration
a pris l’initiative que soit émis un rapport sur TOTAL et le CLIMAT à l’occasion de cette Assemblée
générale. Nous l’avons intitulé « Intégrer le CLIMAT à notre stratégie ». Plusieurs actionnaires nous
avaient sollicités il y a quelques mois pour que soit soumis à votre vote une résolution visant à faire
ce rapport. Votre Conseil a préféré que nous préparions ce rapport sans attendre une telle résolution.
Comme annoncé, ce rapport présente la gestion des émissions du Groupe, la réponse de Total
au scénario 2°C, les stratégies d’investissement et de R&D dans les énergies bas carbone, les
indicateurs clefs suivis par le Groupe ainsi que l’engagement de Total dans les politiques publiques
en faveur du climat. Vous en recevez aujourd’hui la première version – il a vocation à s’améliorer au
fil des prochaines années, mais cette initiative traduit l’engagement de votre Groupe face à ce défi.
Pour conclure, en tant que votre Président - Directeur Général, je ne peux pas prononcer ce discours
devant vous, actionnaires de TOTAL, sans vous parler de ce que nous partageons tous ici présents :
l’action de notre société.
Avec un dividende de 2,44 € par action, notre action offre un rendement attractif : 5,5 % en 2015.
Dans un monde où les taux d’intérêt sont bas, il s’agit là d’un rendement qui fait des envieux, parmi
les plus élevés du marché.
Le dividende que nous proposons au titre de 2015 est stable par rapport à 2014 malgré la baisse
du prix du pétrole de plus de 50 % et cela fait d’ailleurs plus de 30 ans qu’il est soit stable soit qu’il
progresse régulièrement, autrement dit qu’il n’a pas été abaissé malgré la volatilité des prix du
pétrole.
Votre action résiste bien malgré l’environnement chahuté : pour ceux d’entre vous qui ont eu la
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bonne idée d’acheter une action TOTAL début 2013 et qui ont réinvesti les dividendes en actions,
leur investissement de 100 euros début 2013 en vaut aujourd’hui 124, alors que sur la même période
le pétrole a baissé de 56 %. Vous avez donc eu bien raison d’acheter une action de TOTAL plutôt
qu’un baril de pétrole car votre société crée de la valeur ajoutée et le parcours de notre action le
démontre.
Vous avez la possibilité de montrer votre confiance dans le futur de votre société en recevant le
dividende en actions avec une décote de 10 % sur le cours de bourse. Vous avez été plus de 60 %
à opter pour le dividende en actions en mars 2016 et je vous en remercie.
Pour conclure, je voudrais donc partager avec vous la confiance qui m’anime : à la fois pour faire
face aux défis à court terme et pour atteindre notre ambition à moyen et long termes que je vous
ai exposée. Nous avons tous les atouts pour y parvenir et vous pouvez compter sur mon entière
détermination, celle du Conseil d’administration, celle du Comité exécutif, celle surtout de l’ensemble
des collaborateurs de votre Groupe, de même que je sais pouvoir compter sur vous et sur votre
fidélité. Total est un placement d’avenir dont nous construirons le futur ensemble.
Je vous remercie.
[Hommage à Thierry Desmarest]
Notre Assemblée Générale constitue pour l’un d’entre nous, présent dans la salle, un moment tout
particulier.
Mais en fait ce moment n’est pas particulier seulement pour lui, il l’est pour nous tous, car sans lui,
sans doute, nous ne serions pas là.
Cet homme a su porter une vision pour TOTAL. Il a su transformer notre Groupe au point qu’il soit
aujourd’hui une des 4 majors mondiales.
Cet homme a toujours mis TOTAL avant tout et a assumé ses différentes fonctions avec la même
exigence pour ce qui était de la performance, et la même bienveillance pour ce qui était des équipes.
Il a traversé avec l’entreprise des moments heureux et d’autres tragiques, en étant toujours au
rendez-vous de ses responsabilités.
Cet homme a été membre de votre Conseil d’administration pendant 21 années, dont 16 années en
tant que votre Président.
Cet homme, je lui porte un immense respect et une admiration sans égal.
Et il ne pouvait pas nous quitter aujourd’hui sans que nous lui rendions l’hommage qu’il mérite.
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