Jura Idéologie Avis mortuaire Tête de Truc Notre

Transcription

Jura Idéologie Avis mortuaire Tête de Truc Notre
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cs !
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Jura A Bonfol, c’est pas Seveso,
c’est Tchernobyl ! p. 3
Idéologie
L’Oskar en chantant p. 4
Avis
mortuaire
Amen pour Ben Laden
p. 5
Tête de Truc
Cherche conseiller fédéral
p. 16
Notre
calendrier de l’Arrière p. 17
« Si j’étais président (…) j’écrirais mes discours
en vers et en
musique… »
[Gérard Lenorman]
VENDREDI 10 décembre 2010
No 42 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch
JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal
Pour se faire élire présidente, Micheline n’a pas pu compter que sur des Calmy.
C’est
Rubrique
pas pour dire !
3
Bonfol : « Il est minuit, Docteur Wacker ! »
Chutes et accidents à cause du froid. « L’hiver, ça va. Le verglas, bonjour les dégâts ! »
Faits divers et variés
Joli titre
Alinda Dufey
« P
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Vigousse vendredi 10 décembre 2010
Sauve qui peut ! En Ajoie (JU), l’hôpital
de Porrentruy a été réduit à la portion
congrue et la décharge de Bonfol
pourrait provoquer une catastrophe
pire que Seveso. Heureusement,
un toubib veille !
I
Caro
résidente de la Confédération
helvétique ». Voilà un titre qui en jette.
Agréable à l'ego, idéal pour frimer
dans les salons. Bon, dans la réalité,
c'est nettement moins glorieux.
L'élection, déjà, ne casse pas des briques : depuis 1848,
est élu président le vice-président de l'année en cours.
Et qu'il soit « bien élu » (plein de voix, youpi) ou « mal élu »
(peu de voix, zut alors), tout le monde s'en tape : il est élu
pour un an. La routine de décembre à l'Assemblée fédérale.
Certes, au fil des décennies il y a bien eu quelques
remous : Victor Ruffy, défunté avant la case présidence ;
Eugène Borel, démissionnaire durant sa vice-présidence ;
Christoph Blocher, éjecté juste avant. Et cette année,
le vice-président Moritz Leuenberger a renoncé au sacre
en quittant son bureau. Mais pas de panique : même dans
ces circonstances-là, tout est réglé. Il y a la doyenneté et
l'ordre d'arrivée. Ainsi les bleus, Burkhalter, SchneiderAmmann et Sommaruga, sont-ils exclus. Quant à Maurer
et Widmer-Schlumpf, ils n'ont jamais travaillé sous la
présidence de Calmy-Rey : ils ne peuvent prétendre au
trône avant de l'avoir fait. Leuthard ne peut rempiler.
Donc voilà, c'est encore le tour de Calmy-Rey, et ce malgré
son brillant bilan.
La fonction elle-même n'incite pas non plus à grimper aux
rideaux. Le primus inter pares doit diriger les séances du
Conseil fédéral, et en plus il se farcit les flonflons rituels
(allocutions du 1er janvier, du 5 mai et du 1er août, inaugurations du Salon de l'auto, du Comptoir suisse…). Du pouvoir, il n'en a pas plus que ses six collègues. Juste du boulot
en plus. Côté excitation, il y a bien les voyages, rencontres
avec des chefs d'Etat, galas, finales sportives. Mais pour
une ministre des Affaires étrangères, ça n'a rien de neuf.
Ensuite, le train-train va continuer : en 2012, ce sera
Widmer-Schlumpf, vice-présidente 2011 (car arrivée
avant Burkhalter, Maurer, Schneider-Ammann, Sommaruga
et ayant déjà travaillé sous les ordres de Leuthard
et Calmy-Rey). Sauf si elle est évincée. Auquel cas
ce sera Maurer. La logique est implacable. N'empêche,
il est navrant que l'ancienneté prime les capacités.
L'ancienneté est plus facile à déceler, notez.
Y a-t-il un pilote dans la loco ?
Tchou tchou, le Login fou ! Login, c’est le partenaire
des CFF qui forme désormais les conducteurs de train.
Evidemment, on les appelle des « pilotes » maintenant.
Et les apprentis sont les otages des managers !
C
omme toutes les entreprises
publiques de notre pays, les
Chemins de fers fédéraux
ont été atteints par le syndrome
de la libéralisation, avec toutes
les « efficiences » que ça suppose
et avec l’arrivée massive de managers gestionnaires obsédés par une
seule chose : les coûts. Résultat :
une formation de conducteurs de
train ramenée à un an au lieu de
deux, avec des « superviseurs »
quelque peu légers. Et au final un
potentiel de risques accrus, dont
pâtiront peut-être un jour les innocents voyageurs qui prennent
le dur.
Fondé en 2002, Login a remplacé
la formation basée sur l’apprentissage à l’ancienne. Maintenant,
«l’entreprise propose un concept
global de management de la formation certifié par la norme ISO
9001:2008. D’autre part, le certificat eduQua a permis au modèle de
formation Junior Teams d’être récompensé par le prix Entreprize » !
150 transporteurs en Suisse font
désormais appel à Login, dont les
buts sont «les critères du marché et
la transparence des coûts, en tant
que Star Alliance de la formation
professionnelle ». Ce charabia technocrato-anglais cache en fait un
désordre considérable, que dénoncent des cheminots inquiets pour
leur profession et surtout pour les
usagers des transports ferroviaires,
tant passagers que marchandises.
Les déraillements, en effet, sont innombrables. Certains experts aux
examens de « pilotes » loco traînent quelques casseroles, comme
une plainte pour harcèlement
sexuel, alors que l’ordonnance
sur « l’admission à la conduite de
véhicules moteur des chemins de
fer (OVCM) » stipule que la réputation d’un conducteur doit être
« irréprochable ». Il y a des cas où
ces formateurs ont enfreint des
règles strictes de sécurité, comme
le franchissement d’un feu rouge.
Evidemment, ça la fout mal quand
il s’agit de former des jeunes à cet
exigeant métier.
La colère qui monte maintenant
aux CFF est dirigée contre toute la
hiérarchie, du sommet jusqu’aux
petits chefs, trop souvent choisis
moins pour leurs compétences
que pour leur docilité au système.
Il s’agit désormais de rentabiliser
nos chemins de fer, et tant pis pour
la qualification du personnel, sa
santé physique et mentale. Les
voies suisses se sont engouffrées
dans un long tunnel de souffrance
et de démoralisation des agents de
nos trains. Et on n’est pas près d’en
voir le bout !
Vigousse
l s’appelle Philippe Wacker et
il est un médecin de famille. Il
connaît son pays et ses besoins
sanitaires. Alors, quand les technocrates ont « réorganisé » le système sanitaire jurassien (comme
partout ailleurs !) en regroupant
toutes les forces hospitalières à
Delémont, il s’est battu comme
un fou pour contrer ces sinistres
managers ne visant qu’à « réduire
les coûts ». Et tant pis pour les
malades !
Evidemment, il a perdu, comme
perdent toujours ceux qui ont
raison.
Et puis il y a eu « l’incident » du
7 juillet 2010. Juste une petite explosion dans la halle des déchets
hautement toxiques de Bonfol.
Rappel des faits : un ouvrier, qui
d’ailleurs n’avait rien à faire dans
un endroit aussi dangereux, était
en train de touiller à la pelle mécanique des déchets hypernocifs
et explosifs. BOUM ! Les vitres de
son engin non protégé volèrent en
éclat. Blessé, il fut
conduit à l’hôpital
de Porrentruy. Petit
détail, il arriva aux
urgences sans avoir
été décontaminé, malgré les prescriptions de sécurité en vigueur
sur le site. C’est donc un homme
au corps et aux vêtements enduits
de saloperies hautement toxiques
qui fut pris en charge par le personnel de l’hosto. Des analyses ont
été ensuite effectuées sur l’ouvrier
et sur une infirmière, alors enceinte. Son bébé en subira-t-il les
conséquences ? Elle l’ignore, car
Barrigue
2
les autorités n’ont toujours pas
daigné communiquer les résultats
des tests.
Il faut dire que la décharge de
Bonfol, c’est une affaire sensible.
Rappelons que, depuis les années
60, notre si chère industrie pharmaceutique bâloise y a déversé des
tonnes d’immondices chimiques.
D’abord c’était à
ciel ouvert. Puis,
devant les risques
de pollution majeure, les dépôts
ont été « confinés » (traduire : enterrés sous l’herbette, c’est plus
discret). Sans se préoccuper des
infiltrations et en oubliant juste
un peu de penser, et encore plus
de dire, que tous ces résidus potentiellement mortels allaient se
déverser, sous forme de billes solides, dans tous les cours d’eau du
voisinage, suisses comme français !
Le Jura, une Bâle
dans le pied
On s’en souvient, les barons de la
chimie bâloise ont finalement entrepris, non sans avoir très longtemps renâclé, de nettoyer leurs
saletés. Mais ces travaux ont été
stoppés après l’explosion, laissant stagner dans ce marigot d’aimables produits comme 4000 fûts
de dioxine, capables d’anéantir
toute la population locale, et plus
si entente.
Que font les autorités ? Rien. Non
seulement elles n’ont pas averti
les riverains quand la décharge
a sauté, mais elles continuent
à minimiser les risques. Et la
PUB
(Ré) abonnez-vous à
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presse ? Motus. Ni Le Quotidien jurassien ni les autres médias suisses
ne mouftent. Il ne faudrait pas se
mettre à dos de généreux annonceurs, tout de même.
Ne restent donc que quelques
associations comme Greenpeace
et le brave Docteur Wacker pour
hurler au loup et tenter de sauver la région. Une région qu’on
conseille d’aller visiter au plus
vite, avant la catastrophe !
Patrick Nordmann
Cadealues
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Vigousse vendredi 10 décembre 2010
Paroles contre paroles Entre un rap à deux balles
et le rock néonazi, Oskar Freysinger ne semble pas
battre tout à fait la même mesure.
A
vec toute la subtilité caractéristique du rappeur type, le
surnommé Sig Sauer agresse,
à la fin de sa dernière logorrhée,
ce pauvre Oskar Freysinger : « Un
jour on va te retrouver pendu avec ta
queue de cheval, enfoiré, va ! » Douloureusement heurté, saint Oskarle-martyr dénonce : « Les propos de
Sig Sauer sont de l’ordre de la menace
de mort. C’est une claire incitation à
la violence et cela pourrait donner des
idées à certains. Une pratique qui n’a
pas sa place dans un Etat de droit. »
L’ineffable Kevin Grangier, vice-président des jeunes UDC suisses, en
rajoute par le biais d’une affiche à
l’effigie de Sig Sauer : « Wanted, cet
homme a menacé Oskar Freysinger. Il n’est pas le bienvenu en Suisse
pour menacer les représentants du
peuple. » Et les admirateurs du Va-
Désordre et indiscipline
Selon d’aucuns, le lundi d’après le vote
sur l’expulsion des criminels étrangers,
la classe d’Oskar Freysinger, au Collège
de la Planta à Sion, aurait accueilli son
prof en se levant d’un bloc et en restant obstinément silencieuse. Infoutu
de reprendre le contrôle et de donner
son cours, le malheureux aurait été
contraint d’adopter une initiative pour
le renvoi des élèves contestataires
chez le proviseur.
laisan de se déchaîner dans les commentaires en ligne du journal 20 minutes contre cette terrible « menace
de meurtre ».
Même si Sig Sauer, comme la plupart de ses homologues rappeurs,
a autant de modestie et d’autodérision que Florent Pagny, on
doute quand même que l’idée de la
pendaison par queue de cheval représente un danger crédible.
Le Gbagbo, c’est le Titanic !
Le rock enrôle
Ce n’est pas tout à fait le cas des
menaces proférées par un autre « artiste » : « Une balle pour les sionistes /
Une balle pour les cosmopolites / Une
balle pour les Yankees… » Cette poésie est signée Fraction Hexagone,
groupe néonazi condamné pour appel à la violence et dissous en 2004.
Morceaux choisis avec des pincettes : « En 1944, notre vieux continent fut souillé par les armées de
ces soi-disant libérateurs » (Yankees go home) ; « Les sionistes
assassins et leurs complices américains massacrent en toute impunité
[…] Qu'ils se méfient, ces traîtres infâmes, ils paieront leurs forfaits au
bout de notre lame » (Une balle) ;
« Engageons le combat pour détruire
cette maudite mafia […] la potence
sera sa destinée […] Pendez-les, pendez-les, pendez-les haut et court »
(Corruption).
Identitaire et nature
Peu après, Fabrice Robert créa et
devint le président du Bloc identitaire. Lequel organise à Paris, le
18 décembre, Les assises contre
l’islamisation de l’Europe, où Oskar Freysinger ne peut s’empêcher d’aller se pavaner. Question :
Oskar-la-vertu va-t-il dire à son
hôte Fabrice Robert que ses inoubliables chansons « sont de l’ordre
de la menace de mort », et que c’est
« une pratique qui n’a pas sa place
dans un Etat de droit » ?
Scrupuleux comme pas deux, le
Valaisan a juré ses grands dieux
qu’il ne mettrait pas les pieds au
raout de Paris s’il se trouve là-bas
ne serait-ce que l’ombre d’un type
pas net : « S’il y avait des néonazis,
je n’irais pas. Mais il n’y a pas de
néonazis ni de révisionnistes. »
Bien sûr que non. Car si Fabrice
Robert a été condamné pour révisionnisme en 1991, il a changé.
Mais oui, mais oui. Désormais,
c’est un bon garçon.
D’ailleurs c’est lui qui
le dit : « Face aux juges,
j’ai adopté une stratégie de rupture »,
se
souvient-il en
2010 (fr.novopress.
info/66193
avant
d’ajouter « aujourd’hui,
je ne suis plus révisionniste. » Et il n’a bramé
des hymnes néonazis que
jusqu’en 2004. Ouf ! Freysinger peut donc le fréquenter sans aucun souci
d’image. Même si Robert
dit aussi : « Je ne renie rien,
j’assume tout. »
Avec le Flamand Filip
Dewinter, autre néonazi
prétendument repenti avec
qui il a fraternisé cette année,
puis avec Fabrice Robert et autres
identitaires de même passé, Oskar
se fait plein de copains intéressants.
Des gens matures, capables d’évoluer. Sig Sauer devrait en prendre
de la graine.
Laurent Flutsch
Vincent
Le petit
Vigousse
de la langue
française
Catogan [kaOg2] n. m. Coiffure
où les cheveux sont attachés en
queue de cheval sur la nuque. Non
mais j’ veux dire faut arrêter, c’qu’y
a de bien avec le catogan, c’est que
t’as pas du tout l’air d’un crâne rasé,
j’veux dire, à première vue ! (Poète
anonyme, Savièse). ♦ Syn. Bonnet
d’âne.
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
Bombe funèbre
Ben Laden est mort !
Ce que, pour une fois, WikiLeaks ne
vous dit pas ! La rumeur court depuis
longtemps : le tristement célèbre
Oussama est bel et bien mort et enterré.
Faut-il un journal satirique pour
le démontrer ? La réponse est oui !
T
rois sources, et pas des
moindres, concordent à fonder l’avis de décès du barbu.
Le premier à l’affirmer s’appelle
Louis Caprioli, l’ancien numéro
deux de la DST, le service d’espionnage intérieur français. Que
dit-il ? Tout simplement que les
derniers messages sonores attribués à Ben Laden ne peuvent pas
techniquement être authentifiés.
Même si c’est la voix du chef d’AlQaïda, sa diatribe a pu être reconstituée à partir d’enregistrements
antérieurs. Ce que confirment les
experts de la police scientifique
de Lausanne qui travaillent avec
la firme Kudelski, la meilleure du
monde comme on le sait. Et Louis
Caprioli ajoute que Ben Laden,
pas peu mégalo, a toujours joué
les Narcisse en préférant l’image
TV à la radio. D’autre part, tous
les derniers communiqués d’AlQaïda ont été rédigés par l’Egyptien Ayam al-Zawahiri, principal
lieutenant d’Oussama.
Deuxième source : l’Américain
Brian Jenkins. Il est conseiller à la
Rand Corporation, un centre de
recherche du Pentagone. Il a récemment reconnu que plusieurs
rapports classifiés concluent à la
mort du terroriste, mais que la
divulgation de cette information
« aurait des conséquences très négatives pour les programmes bi-
Vincent
Des paroles chantées avec un bel
entrain par Fabrice Robert, néonazi
et négationniste notoire, bassiste
et choriste de ce groupe proclamé
pionnier du « rock identitaire ».
Prolixe, ce charmant jeune homme
a aussi lancé la revue Jeune Résistance, où il écrivait en 2000, dans
l’édito d’un « dossier contre le sionisme » : « Le combat culturel, c’est
utiliser la culture pour faire passer
nos thèses dans les masses populaires. Pour cela, nous pensons qu’un
bon CD vaut mieux qu’un bon discours. »
latéraux de coopération
antiterroristes ». En clair,
Ben Laden mort, c’est tuer
la poule aux œufs d’or pour
le complexe militaro-industriel
américain.
Troisième lot de preuves : les analyses des médecins légistes de la
DGSE, les services secrets extérieurs de la France. Ils planchent
depuis 1983 sur le dossier médical
de Ben Laden. C’est à cette époque
qu’il a perdu un rein, touché par
des éclats d’obus de mortier lors
d’un accrochage avec les Russes.
Contraint de subir des dialyses, il
a séjourné dans des hôpitaux au
Pakistan et à Dubai en 2001. Larry
Mitchell, un agent américain l’a
rencontré alors pour négocier son
retour en Arabie Saoudite contre
l’arrêt des attentats. Parallèlement,
les autorités US étaient en pourparlers avec les talibans pour stabiliser la région où la compagnie
gazière Unocal venait d’engager
des millions de dollars… Ces deux
négociations ont échoué, ce qui a
précipité les attentats du 11 septembre 2001.
Les experts médicaux de la DGSE
ajoutent qu’au moment de lancer
cette folie meurtrière, Oussama
Ben Laden se savait condamné :
l’infection de son dernier rein
s’était transmise au foie et au
pancréas, et l’issue fatale n’était
pas loin. « Après moi le déluge ! » :
Oussama Ben Laden a converti sa
fin annoncée en destruction globale… Reste que pour les Américains, neuf ans après, l’épouvantail
reste plus utile vif que mort.
Richard Branly
Un Sarkozy peut en cacher trois autres
Allons, enfants de la fratrie Sarkozy et frères : une entreprise qui mêle habilement les intérêts du pays et les intérêts personnels.
N
icolas Sarkozy, ses coups de
gueule, sa frime, ses talonnettes, ses amitiés avec le milieu de la finance et des médias : tout
ça est bien connu. Mais ce qui est
frappant, c’est que la presse hexagonale omet soigneusement de mentionner sa famille, à part bien sûr
l’inoffensive mais porteuse Carla
et parfois les fistons arrivistes.
Motus, en revanche, sur le noyau
dur : les quatre frangins.
D’abord il y a l’aîné, un homme
d’affaires actif dans la protection
sociale depuis 2005. Guillaume
Sarkozy, directeur du groupe Malakoff Médéric, s’en est mis plein
les poches grâce à la réforme de
son frérot Nicolas sur les Complémentaires Santé. Début 2009 en effet, le président français a eu l’idée
géniale d’obliger tous les employés
de la Sécurité sociale à résilier leurs
mutuelles pour adhérer, ainsi que
Coco
Oskar, le rap et le rock qui dérape
5
Deux capitaines pour la Côte d’Ivoire.
Faits divers et variés
Large
4
leurs enfants, à « une mutuelle
employeur obligatoire ». Et qui
fut l’heureux gagnant de l’appel
d’offres ? Le groupe Malakoff
Médéric, bien sûr. Ajoutons-y la
réforme des retraites, qui favorisera à nouveau ledit groupe. C’est
beau, l’entraide familiale, surtout
quand il y a un pactole à la clé.
Et puis il y a l’autre, le François
Sarkozy. Pédiatre de formation, il
fait maintenant dans l’industrie
pharmaceutique : depuis 2005, il est
au conseil de surveillance de Bio Alliance Pharma. Egalement lié à AEC
Partners, au laboratoire Sanofi et au
groupe Paris Biotech Santé (celui
de l’affaire de l’Arche de Zoé !), il
est incontestablement l’un des plus
puissants lobbyistes du secteur. Et
il a donc grassement bénéficié du
grand plan Alzheimer lancé par
le gouvernement de son frangin !
Il y a enfin le petit dernier : Oli-
vier Sarkozy, demi-frère de Nicolas.
Ce businessman franco-américain
est un dirigeant du fameux groupe
Carlyle, celui où trempèrent les familles Bush et Ben Laden : une société d’investissement présente dans
une trentaine de pays et possédant
90 milliards de capitaux propres (si
l’on ose dire). Olivier gère donc l’activité d’une multinationale tentaculaire. Il est resté en retrait des affaires
françaises. Du moins jusqu’ici. Du
moins il semble.
Ainsi, dans la famille Sarkozy, il y
a : le président de la République, le
leader du plus gros groupe d’assurance santé, le porte-drapeau des
laboratoires pharmaceutiques et le
maître d’une puissante entreprise
financière mondiale ! Une famille en
or. Mais qui a parlé de conflits d’intérêt ?
Alinda Dufey
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
Carla Bruni veut un petit garçon.
Pourtant elle en a déjà un.
Le RSV sort ses tripes
Charcutage et déballage Miracle de Noël, l’audit du
Réseau Santé Valais pourrait contenir de vraies critiques.
A moins que !
Info
lecteur
tout ce beau monde, la presse
(sauf Le Nouvelliste !) a éventé
le stratagème, et suite à divers
Pitch
I
ls étaient arrivés la fleur au fusil, les envoyés de la Fédération
hospitalière de France (FHF).
Leur mission ? Auditer un RSV
en bien piteux état, à ce qu’on
raconte. Naïvement, ils
se croyaient mandatés
par le médecin cantonal, Georges Dupuis, qui
tire toutes les ficelles de la
santé dans le canton et qui
avait tout l’air d’être le responsable en chef de l’audit. Le véritable commanditaire, le Grand Conseil
valaisan, laissait faire, ravi
de voir la tournure que
prenaient les choses : liste
des personnes à interroger, liste de ceux qu’il
fallait éviter, rien que du
cousu main en vue d’un
résultat garanti indolore.
Malheureusement pour
articles parlant d’un audit biaisé
et télécommandé, les consultants
français ont quand même fini par
soupçonner qu’on leur bourrait
le mou. Ce vague sentiment est
devenu une certitude lorsqu’ils
ont reçu ceux qui ont fait éclater
toute l’affaire : Jean-Claude Pont,
Serge Sierro et le professeur Daniel
Savioz, les trois adversaires des
mandarins du RSV. Et ils ne sont
pas arrivés les mains vides.
Ainsi Jean-Claude Pont a-til déposé sous le sapin deux
présents :
une
quinzaine
de
dossiers édifiants
et
les
noms
d’une
cinquantaine
de médecins qui ont
« des choses à dire ».
Bizarrement, beaucoup
d’entre eux ne figuraient
pas sur la liste fournie
aux auditeurs de la
FHF… Sûrement un
simple oubli.
Schwyz. Une fillette abandonnée dans une boîte à bébés. Normal, c’est le berceau de la Suisse.
En interne, au RSV, ça continue
à coincer. Le 26 novembre
dernier, un courriel signé Joakim
Faiss, le nouveau responsable
de la communication, incite
généreusement tous « les professionnels de santé du RSV à
répondre à un questionnaire de satisfaction élaboré par la FHF ». Les
plus curieux ont cliqué sur le lien
idoine. Curieusement, ils doivent
s’identifier pour recevoir ensuite
ledit questionnaire. Malgré la
belle promesse d’un « strict respect
de l’anonymat », ça en défrise plus
d’un.
Alors les plus motivés au sein du
personnel du RSV ont trouvé la parade. Ils s’adressent directement à
la FHF via cette précieuse adresse
e-mail : [email protected].
Au final, on pourra presque espérer que ce fameux audit contiendra des vérités bonnes à dire.
Mais tempérons toutefois notre
allégresse : un rapport, s’il est dérangeant, peut s’enterrer bien profond dans le coin d’une crèche de
Noël, sous les bouses du bœuf et
les crottins de l’âne gris.
Pierre-Pascal Chanel
Le chauffeur, la boulette et les poulets
Dans le Kafka Pour un demi-gramme de haschisch, un conducteur a des tonnes d’ennuis.
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
tomobiles vaudois et à la police
fribourgeoise restent vains : personne ne sait où en est le dossier.
En désespoir de cause, il écrit à
l’Office fédéral des routes à Berne.
Puis le chef de la police de Domdidier, Monsieur Jungo, appelle
Jean : ce qui lui arrive n’est
pas normal du tout, dit-il.
Il prend sur lui d’appeler
le Service vaudois des
automobiles. Le surlendemain, Jean reçoit enfin
son bleu, même pas en recommandé.
Suite logique de la procédure, il doit passer
trois tests urinaires.
Résultats :
négatifs.
Puis il reçoit du Service des automobiles
une lettre annonçant :
« On va contrôler ce
que vous aviez dans
le sang le jour de votre
arrestation. » Plus tard,
nouveau courrier du
même service : « Aucune mesure adminisFaro
A
oût 2009, Estavayer-le-Lac :
au volant de son bus baba
cool, le Payernois Jean (prénom fictif) est contrôlé par deux
flics. Papiers et véhicule en règle.
Mais Rambo et Rambo décident
de fouiller le véhicule (délit de faciès ?). Quand ils parlent d’appeler
un chien renifleur, Jean se dit qu’il
va éviter les histoires : il produit
une infime boulette de haschisch
(0,5 g), qui traînait dans le véhicule
depuis le dernier festival de l’été. Il
ne fume presque jamais, juste en de
rarissimes occasions.
Excités par cette prise spectaculaire, les flics appellent des renforts. Jean subit des tests sur place,
alcool, drogue. Tous négatifs. Le
bus est alors intégralement fouillé
par quatre agents, remarques blessantes à la clé : rien de rien. Malgré
ses tests négatifs, Jean est conduit
à l’hôpital pour une prise de sang
et autres examens. Pour faire
bonne mesure, on lui confisque
son permis.
Cinq semaines passent. Les appels
répétés de Jean au Service des au-
trative n’est retenue contre vous. » Jean se croit tiré d’affaire, mais
ce serait trop facile. Il reçoit une
autre lettre, du juge d’instruction du canton de Fribourg : une
ordonnance de non-lieu pour
conduite en état d’incapacité.
Non-lieu, mais les frais sont à sa
charge : 921 fr. 15 ! Jean casque ; il
apprendra plus tard, hors délai de
recours, qu’on n’avait pas à lui facturer ces frais, et qu’il aurait même
pu réclamer une indemnisation !
Pour une toute petite boulette,
la police et le juge d’instruction
fribourgeois, ainsi que le Service vaudois des automobiles,
ont donc aligné d’énormes boulettes. Détail : Jean est chauffeur
routier. Entre l’arrêt de travail dû
aux six semaines de privation
abusive de permis, les frais de
médecin, l’amende et les frais
de justice, l’affaire lui a
coûté 6000 francs au bas
mot. Encore heureux,
dit-il, que son patron
lui fasse confiance
et ne l’ait pas licencié.
Reste qu’il a de quoi être
en pétard.
Laurent Flutsch
7
Audience en correctionnelle dans un Tribunal d’arrondissement.
Prénoms fictifs, mais personnages réels et dialogues authentiques.
A
« Inch’Allah ! »
bdel Aouchich est sur le point de terminer ses six ans de prison ferme pour
tentative d’assassinat. L’expertise psychiatrique de l’époque avait conclu à des
« traits de personnalité narcissiques et impulsifs ». Au vu de son comportement aggravé,
un nouveau rapport, commandé en 2010,
convient qu’il souffre en fait d’un « trouble de
la personnalité paranoïaque et de délires persistants ».
Abdel Aouchich entre menotté et encadré par
deux gendarmes. Il scrute la salle de ses yeux
noirs écarquillés et lance d’une voix de prédicateur :
– Alors, Madame la juge, vous voulez enterrer
les gens vivants ?
– Attendez, Monsieur, on va d’abord ouvrir
l’audience…, l’interrompt-elle doucement.
– Non, il n’y aura pas d’audience ! hurle Abdel
Aouchich en la pointant du doigt. Vous m’avez
donné six ans ? Est-ce que c’était juste ? Si vous
avez une conscience, Madame la juge, laissezmoi parler…
– Monsieur… tente une nouvelle fois la magistrate.
– Ma victime, elle a été épargnée par miracle,
hein !? C’est vous qui l’aviez dit ! lance-t-il
comme s’il avait un éclair de génie. Vous croyez
donc aux miracles, Madame la juge, n’est-ce
pas ? Eh bien le miracle, il va tomber, là, maintenant…
Sa voix résonne. Il fait mine de partir, les gendarmes le rattrapent par le bras :
– Monsieur, restez là, tout ira bien, intime l’un
des deux d’une voix fluette.
– Lâchez-moi ! tonne Abdel Aouchich en se dégageant.
Silence de mort. Tout le monde le fixe intensément. Il lève les bras au ciel, fait un tour sur luimême et reprend en hurlant :
– Mon internement, ce sera debout ! Pas à
genoux, pas assis, pas couché, mais debout !
Vous savez très bien que je ne suis pas fou. J’ai
ma fierté et je suis fier de l’être ! Moi, je veux
rentrer en Algérie et je ne veux pas finir avec
des piqûres !
Vu son agitation grandissante, il est évacué de la
salle. Suit l’audition de l’expert psychiatre. Après
quoi, la procureure prend la parole :
– Une loi a été votée ce week-end sur le renvoi
des criminels étrangers, commence-t-elle calmement à l’intention de la Cour. Mais ne vaut-il
pas mieux maintenir Monsieur Aouchich dans
nos murs helvétiques pour le soigner ? Ou ce
serait aller à l’encontre d’une certaine volonté
populaire … ? Le renvoyer en Algérie constituerait un danger pour autrui : c’est une véritable
bombe à retardement. Et nous, on l’enverrait
chez les autres parce qu’il ne nous concerne
plus ?
C’est au tour de l’avocat d’Aouchich de prendre
la parole. Joyeux, il débite sa défense comme s’il
racontait une blague :
– Mon client a raison, Madame la juge : le jugement de 2005 a été trop sévère. Je suis persuadé que l’enfermement est la cause de son
aggravation pathologique. Et puis, comme
en témoigne l’approximation du premier rapport d’expertise, on constate que même les
psychiatres peuvent se tromper… Votre servi-
Mix & Remix
Rubrique
Faits
divers et variés
teur a tendance à penser qu’en revenant dans
son pays d’origine et en retrouvant son milieu
familial, Abdel Aouchich se sentira beaucoup
mieux. Bon, c’est vrai que je doute que ses
filles sautent de joie en le revoyant…, ajoute-il
comme en aparté. Le risque de récidive n’étant
pas prouvé à 100%, un retour en Algérie serait
la meilleure solution. En tout cas pour la sécurité helvétique, précise-t-il, un sourire au coin des
lèvres. De plus, je crois que la justice algérienne
est dotée d’un système judiciaire suffisamment
musclé pour s’en occuper elle-même en cas de
problème… Puis se tournant vers la Cour : Je
demande votre compréhension, et là-bas, tout
devrait bien se passer… Inch’Allah ! conclut-il
d’un air enjoué.
Isolé depuis plusieurs mois dans une section
de haute sécurité pour tentative d’évasion, menaces d’incendie, barricade, atteinte à l’intégrité
physique des gardiens, menaces de mort, actes
contraires aux mœurs, gifles, crachats, violences,
Abdel Aouchich ne sera pas renvoyé en Algérie,
mais bien interné en Suisse, pour stabiliser son
syndrome de « décompensation délirante ».
Le soleil d’Alger est loin, Abdel reste à l’ombre. Et
la Justice a parfois des lumières.
Milou
Gruyère et gratin
Peuple et people A Bulle, des soirées débiles permettent
aux gueux moyens de côtoyer des célébrités mondialement
connues des organisateurs.
A
ncien défenseur très droitier
de la cause des 4 x 4, le Vaudois J.-C. Kollros, conseiller
en communications, a les initiales
de Jésus, et aussi sa coupe de cheveux. Et il pratique l’amour du prochain, mais de façon sélecte. Ainsi
ce brillant esprit a-t-il lancé les
soirées Resto people au restaurant
L’Oscar, à Bulle. Un concept aussi
intelligent et subtil que La ferme
célébrités : contre un peu plus de
100 francs, les manants anonymes
ont le privilège de manger sous le
même plafond que des vedettes
planétaires (ou presque).
La première de ces agapes a eu
lieu le jeudi 2 décembre. Les clous
de la soirée ? Un vrai parterre de
vedettes : Ana Markovic (speakerine sexy), Jérôme Rudin (barbouilleur mondain), Jean-Daniel
Coutat (braqueur recyclé dans
l’art moderne). Comme si tant de
prestige ne suffisait pas, les organisateurs ont réussi à faire venir
Aaron Blond, une superstar considérable. Mais si : « C’est la petite
Pigr
6
nièce de Plastic Bertrand, donc ce
n’est pas n’importe qui », a déclaré
J.-C. Kollros sur la radio en ligne
Generationfm. Waou !
Si vous rêvez de sortir de la fange
pour monter un soir au firmament
de la vacuité prétentieuse, guettez
la prochaine édition sur loscar.ch.
Qui sait, peut-être y aura-t-il même
un cousin germain de Jeanne
Mas ? Sinon, on peut manger en
paix, pour moins cher.
Jonas Schneiter / Le Histrio
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
8
Traits percutants
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
Payez-vous un dessinateur sur www.vigousse-dessine.ch
Initiative « Pour la protection contre la violence des armes ». Simonetta Sommaruga
n’est ni pour ni contre. Bien au contraire.
9
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
10
Hachages en série
Maigrir, c’est mourir un peu
Conso
& consorts
Cette hache est sans pitié ! Du bienfait sociétal des étrangers.
A
La nutrition engraisse Les régimes en vogue sont
dangereux pour la santé. Mais très bénéfiques pour
le compte en banque de leurs auteurs…
L
a nouvelle devrait soulager pas
mal de mauvaises consciences
à l’approche des fêtes: les régimes amincissants ne servent à
rien. Pire : ils peuvent être franchement « nocifs ». C’est en substance ce que conclut
l’Agence
nationale
française de sécurité
sanitaire
(ANSES)
après avoir passé à la
moulinette les quinze
cures les plus populaires du moment – dont Dukan, Delaboss, Cohen, Miami, Fricker, Mayo, Scarsdale ou Montignac.
De fait, selon l’ANSES, ces poids
lourds de l’amaigrissement pro-
posent des programmes «déséquilibrés, délétères pour l’intégrité du
capital osseux, avec des effets néfastes notamment sur le fonctionnement du cœur et des reins». En
outre, ils « modifient le métabolisme, ce qui entraîne une
reprise de poids au bout
d’un an dans 95% des cas »
et peuvent provoquer « des
troubles du comportement
alimentaire ». En d’autres
termes, ces régimes « pratiqués sans
recommandation ni suivis d’un spécialiste, très largement diffusés auprès du public dans le commerce et
sur internet, présentent des risques
pour la santé plus ou moins graves ».
Jack
Le poids des ans
Vous doutez ? C’est normal, ces médecins et diététiciens (ou supposés
tels) vendent leur soupe avec un art
consommé. Il n’empêche qu’une petite
pesée des intérêts s’impose. Car si ces
Docteurs Minceur prétendent vous aider à vous débarrasser de quelques kilos grâce à leurs méthodes et aux livres
de recettes qui en découlent immanquablement, généralement vendus le
lard du chat, il ne faut pas oublier qu’en
gros ils vont surtout engraisser leur
compte en banque. Et vous permettre
de réaliser, pour citer Joe Lewis, qu’en
14 jours de diète vous aurez au mieux
perdu 2 semaines.
aah, ma bonne dame ! Heureusement que les étrangers sont là pour nous rappeler à chaque instant que, tels les
bonobos, nous sommes un peuple
pacifique, bien plus évolué que les
autres races. Comme le prouve ce
nouveau meurtre « presque aussi
barbarique que les batailles moyenâgeuses » (Matin.ch, 06.12.10,
commentaire d’un lecteur bêta)
commis lundi dernier à Zurich
par un Serbe de 55 ans.
Héééé oui, mon bon monsieur, la
dernière fois qu’une femme s’était
fait défoncer la cafetière à la hache
à Zurich, le criminel était un Pakistanais de 51 ans. Par cet acte, il
punissait sa fille de 16 ans qui voulait « se distancer de l’intransigeance
religieuse de son père » (musulman…
évidemment). C’était en mai dernier.
Hoooo oui, ma p’tite demoiselle, il
faut se méfier des étrangers, même
Anne Monmarché
à l’étranger ! En mai dernier également, un Algérien de 30 ans, armé
d’une hache, déchiquetait le crâne
de son beau-frère Rachid, Algérien
de 48 ans, père de 4 enfants, dans
sa cage d’escalier de Sartrouville
(Yvelines, France). Mais que faisaient ces Algériens à Sartrouville ?
Comme tente de le prouver le
triste site internet français DéFran-
Coureuil
PUB
Les vieux sont cons
Maximilien, 12 ans
La NASA est nase
Trop déçu, quoi. La NASA avait dit qu’elle allait
faire une méga annonce jeudi sur les extraterrestres. Genre le truc de ouf. Du coup forcément,
au cours facultatif de sciences que je fais avec mes
potes que je rencontre sur World of Warcraft, on
était hypermotives, quoi. Purée, on s’était préparés comme des guedins pour l’alien chauve tueur
mangeur d’hommes dangereux et hypraméchant.
Et voilà que ces vieux cons de la NASA, ils annoncent qu’en fait c’était juste « une bactérie exotique
capable d’intégrer l’arsenic à son métabolisme ». Et
même pas extraterrestre, en plus. Franchement,
j’ai pleuré, quoi. Un petit bout de glu verte dans
une pipette à jus, ça nous fait pas rêver, nous les
jeunes, je veux dire. Honnêtement, moi je voulais
être astronaute, comme tout le monde. Ben je
crois que je vais plutôt faire un truc plus cool pour
ceux qui aiment pas trop réfléchir. Genre footballeur, hockeyeur ou Harry Potter.
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
11
Pour sauver L’Oréal, les Bettencourt procèdent à une réconciliation cosmétique.
Bien profond dans l’actu !
cisation.com, les étrangers causent
trop de problèmes aux indigènes
des pays qu’ils « envahissent ».
Surtout le nôtre.
Pour revenir aux pacifiques bonobos dont les Suisses sont probablement les plus dignes descendants
(malgré la couleur plutôt foncée
de ces premiers), il est intéressant
de rappeler qu’ils pratiquent eux
aussi ce qu’on appelle la méthode
du « bouc émissaire ». Cette technique, ancienne et très efficace,
consiste à maintenir l’ordre et la
paix dans le groupe en désignant
un individu sur lequel le reste de
la troupe se défoulera systématiquement. Constat intéressant :
lorsque les chercheurs retirent le
bouc émissaire du groupe de bonobos, les autres membres deviennent plus agressifs les uns envers
les autres et leur sexualité baisse
radicalement.
Conservons donc nos étrangers
préférés afin de ne pas finir par
nous hacher parmi et exerçonsnous plutôt, tout comme les bonobos, à niquer 8 à 10 fois par
jour avec tout un chacun pour le
simple plaisir de le faire.
Armes, je vous aime
Ordre & Discipline conchie l’initiative du
PS « Pour une protection face à la violence
des armes ». Ce parti gaucho ne cesse de
geindre sur les dangers des armes et veut
donc les limiter, les contrôler. Infamie
suprême ! Chaque vrai homme doit avoir
chez lui des armes (poing américain,
couteau à cran d’arrêt, fusil d’assaut et
autres grenades) pour protéger sa famille
de toute la racaille étrangère qui rôde
dans le pays.
Ordre & Discipline ordonne que chaque
votant adopte le comportement exemplaire de Simonetta Sommaruga : renier
tous ses principes pour soutenir le maintien des armes à domicile. Si la voie tracée
par la ministre de Justice et Police n’est
pas suivie lors des votations du 13 février,
une effroyable sanction s’abattra sur les
gauchistes : les pistolets et poignards
factices de tous leurs bambins seront
remplacés par des vraie arme, et le 14, la
récréation sera sanglante.
O. & D.
Tonton Pierrick
Les bricolages de Tonton Pierrick
Fabrique-toi une belle paire de moufles pour les pieds!
1
3
Pour bien réussir ta belle paire de
moufles pour les pieds, il te faudra :
une belle paire de gants pour les mains
et de la belle laine de verre pour l’hiver.
Bravo ! Lorsque tu auras
bourré les interstices entre
tes doigts de pied avec la laine
de verre pour l’hiver à l’aide de
tes mains, tu auras fabriqué une
véritable paire de moufles pour
les pieds. Poil au nez !
2
Commence par enfiler
tes pieds à l’intérieur de
tes gants pour les mains (le
gauche à gauche et le droit
à droite).
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
Miracle ! Il a neigé en Valais !
Culture et déconfiture
Les boules !
Shakespeare
délire !!!
Des navets sous le sapin Tour d’horizon des films à l’affiche
en cette période de Noël... Le cinéphile n’est pas à la fête.
Q
u’y a-t-il à se mettre sous
les pupilles en ces jours où
l’année, de plus en plus,
sent le sapin ? On a l’embarras du
choix, mais c’est de loin l’embarras qui prédomine. Faut dire qu’en
cette période festive il n’y a guère
que les gosses et les
ados boutonneux
qui soient à la fête.
Déballage.
Tradition oblige, il
y a bien Raiponce, le Disney de Noël
qui enchantera les têtes blondes.
C’est joliment emballé, forcément
en 3D, mais à moins d’avoir l’âme
d’une Barbie girl de 7 ans, ça ne
casse pas trois pattes à une dinde.
Il y a aussi le troisième chapitre
de la saga gnangnan Narnia, qui
met le paquet au rayon mièvrerie. Quant à Megamind et son méchant tout bleu, fruit des amours
improbables de la Schtroumpfette
et de Monsieur Pfizer, c’est nettement moins jouissif que prévu…
Ce film d’animation sur l’univers
des superhéros se
révèle, à quelques
gags près (joli détournement de l’affiche de campagne
et du slogan d’Obama), gentillet
et sans relief, un comble pour un
film, là encore, en 3D ! Les ados
scotchés à leurs jeux vidéo jetteront leur argent de poche par la
fenêtre en allant s’abrutir devant
Scott Pilgrim ou Skyline et les
adultes pourront aller s’ennuyer
C’
U
Holiday de Jean-Bernard Pouy. Ed. Baleine. 159 p.
Soulas
ferme avec Un Balcon sur la Mer en
attendant de savoir si Burlesque,
comédie musicale kitsch comme
une bûche de Noël, sera aussi gro-
tesque que Nine (millésime 2009).
De quoi arrêter de croire au Père
Noël.
Bertrand Lesarmes
Grand Pianoramax
déchire un max
n week-end flamboyant pour
rallumer la flamme d’un mariage qui sent le roussi, c’était
l’idée de Michel Trémois. Problème :
le château de Mercuès tient plus
de l’asile que de l’hôtel. Les fêlés de la cafetière s’y sont
donné rendez-vous. Il y a là, entre autres, un nain nommé
Sandy qui « écrit un livre sur l’échangisme animalier », un
maquereau belge, un privé dont les dents ressemblent à
« Dresde après les bombardements », une femme de chambre
qui « poursuit les extraterrestres dans les conduits d’aération » sans oublier une Castafiore transsexuelle que l’on
retrouve pendue. Dans cette comédie policière déjantée
(dont Guillaume Nicloux s’est inspiré pour son film, actuellement à l’affiche), Jean-Bernard Pouy s’amuse comme
un petit fou. C’est un peu comme si Agatha Christie avait
fumé la moquette…
B. L.
L
umineux et éclairé. Voilà comment
résumer le concert de Grand Pianoramax au Bourg de Lausanne la semaine dernière. Léo Tardin (grand piano,
Fender Rhodes, K-station, harmonium
et Phillichorda), Dominik Burkhalter
(batterie) et Black Cracker (un rappeur
américain invité qui n’était autre qu’une
rappeuse illuminée) sont venus vernir leur nouvel album
Smooth Danger devant
une audience de petits
vernis médusés.
Grand Pianoramax ne
s’adresse pas à tout le
monde. Entre free jazz
et électro débridée, la
musique de ce duo iconoclaste piano-batte-
woman-show. A ton âge ! » Véronique Montel, 50 ans
et toutes ses dents, s’en tape et déconne du temps qui
passe dans son nouveau spectacle. Ô rage, ô humour
noir ! Véronique Montel et toutes ses Dents, Pulloff,
Lausanne, 07-19.12 10 / Bilboquet, Fribourg, 21.01.11
/ Echandole, Yverdon, 27-29.01.11.
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
ÉLUCIDER Comment naissent les trous dans le fro-
mage ou les carrés dans le chocolat ? Si votre progéniture
vous presse de questions absurdes, offrez-lui les Histoires
et Légendes de la Suisse. Ces contes de nos lacs et montagnes agrémentés d’un fascicule sur Les Grandes Enigmes
de la Suisse » risquent de l’occuper un moment. Coffret
exclusif en édition limitée chez Payot. Dès 4 ans.
est la pièce la plus courte
de Shakespeare*. La plus
drôle aussi. Et son intrigue est simple : Antipholus et
son domestique Dromio vivent
à Ephèse. Dromio a un frère jumeau, qui s’appelle aussi Dromio
et qui est aussi le domestique
d’Antipholus, le frère jumeau homonyme du premier Antipholus. Tout ce petit monde a été
séparé à la naissance, lors d’un
naufrage vers Syracuse, et le
deuxième couple « AntipholusDromio » débarque un beau jour à
Ephèse… Vous n’y voyez goutte ?
C’est pourtant limpide : ces quatre
jumeaux, qui se ressemblent comme deux
fois deux gouttes d’eau,
vont vivre une succession de quiproquos
délirants et tenter de retrouver la
raison, coûte que coûte.
D’abord, la mise en scène surprend : une ambiance de festival
en plein air, des tentes, de grandes
tables avec des bancs en bois, des
chiottes chimiques, une sono avec
de la musique disco,
des pompes à bière…
Ça, du Shakespeare ?!
Puis tout devient évident. Les personnages
se croisent, entrent, sortent, boivent des canons dans des verres
en plastique, dansent des slows
ou s’agitent, frénétiques, à la recherche de la vérité. Ils se grisent
,car le sens des événements leur
échappe : l’alcool fait voir double,
Ça tourne
rond
rie à nœud pap’ a une vilaine tendance
à s’aventurer là où l’oreille de l’homme
n’a encore jamais mis le pied. Alternant
grooves méchamment sexy et parties instrumentales totalement déconstruites,
ces deux virtuoses bien de chez nous ne
se lassent pas de nous faire sursauter de
plaisir à chaque cassure, à chaque changement de rythme, à chaque trouvaille
géniale et vicieuse.
Plus de Xanax ? Reprenez
donc un peu de Grand Pianoramax !
Pierrick Destraz
Grand Pianoramax –
Smooth Danger. Obliqsound.
Brouillon de culture
POUFFER « Quand je pense que tu fais un one-
ins
Les copoard
d'ab
Farce et chausse-trapes
Dan Jemmett met
en scène La Comédie
des Erreurs de Shakespeare.
Un sans-faute.
Le Pire Noël
Les dingos au château
13
En tête du box-office égyptien : « Les Dents de la Mer Rouge ».
Bénédicte
12
S’ENCANAILLER La galerie Humus vient
d’inaugurer sa surprenante librairie. Un fonds unique
de 6000 ouvrages dans le domaine de l’érotisme
et de la sexologie. Mais aussi de riches sections sur
l’humour et le Japon. De quoi en connaître un rayon...
et épater la galerie à Noël ! Librairie Humus, rue des
Terreaux 18bis, Lausanne.
mais il procure aussi l’ivresse
de la parole. Dans ce grand
carnaval où maîtres et valets se
croisent, se confondent et jouent
avec les mots, les acteurs deviennent des clowns et livrent des
morceaux d’une drôlerie parfois
anthologique. Un pur délire, un
pur nectar.
Milou
* nom connu de la rédaction
La Comédie des Erreurs de William
Shakespeare, mise en scène de Dan
Jemmett. Théâtre de Vidy, Lausanne,
jusqu’au 22.12.10. Nuithonie,
Villars-sur-Glâne, 11-12.01.11.
Comtesse conteur
Images du monde Un peintre d’ici croque avec bonheur les horizons d’ailleurs.
G
érald Comtesse est un
peintre suisse, un vrai et
un bon ! Très jeune déjà, le
Neuchâtelois est perçu comme un
prodige du pinceau : dès 16 ans il
travaille dans l’atelier de l’artiste Janebé, puis il décroche à 19 ans, en
1963, la bourse fédérale des BeauxArts. Il enseigne ensuite à l’Académie Maximilien de Meuron, qu’il
dirigera de 1974 à 2008.
Comtesse est aussi un sacré baroudeur, qui parcourut l’Angleterre,
l’Egypte, la France, l’Inde, le Yémen, l’Italie... Il garde un attachement particulier pour la Botte, qu’il
a contemplée dans tous les sens et
sous tous ses angles, avec une pré-
férence pour Venise qu’il fréquente
et peint chaque année.
Sa peinture reflète parfaitement sa
vie, ses réflexions et ses voyages.
Des paysages avant tout, qui révèlent l’âme du peintre à travers une
étonnante palette de couleurs et
une vivifiante représentation de la
nature. Mais ses portraits et scènes
de vie ne sont pas en reste. Ce
sont aussi des merveilles.
Dans l’exposition Gérald
Comtesse : 50 ans de peinture,
les tableaux sont regroupés
par époque ; au fil des salles,
les couleurs sont de plus en
plus lumineuses, le trait plus
affirmé, et la dernière pièce
présente les œuvres d’un artiste accompli. A bien des égards, une visite vaut le voyage.
Alinda Dufey
Gérald Comtesse : 50 ans de peinture,
Musée des Beaux-Arts, Neuchâtel, jusqu’au
03.04.11. www.gerald-comtesse.ch
On s’en fout, nous on
l’aime !
Meuryr un peu L’humoriste
réinvestit la scène genevoise.
Et il a la haine tenace…
A
ttention, quintal haineux !
Meury (re)déboule sur
scène, dans son fief genevois, et ça va encore faire du
dégât. Au moins on est prévenu :
« J’vous aime pas ! » Ou plus, c’est
selon l’inspiration du moment.
Tout sauf l’actu. Ou alors celle,
intemporelle, de nos petits travers, nos lâchetés, bref « nos »
vies quotidiennes. Dans le fond,
c’est simple : Meury n’aime rien
de ce que nous aimons. L’art, le
sien, consiste à nous jeter ses détestations en pleine gueule et, la
vache !, à nous faire payer (28 fr.)
pour ça. Et ça marche ! Le bon(?)
homme remplit les salles plus vite
qu’il ne vide son verre – un exploit ! – et tout le monde en ressort un petit peu moins riche et
beaucoup moins con. Misogyne
de façade, pourfendeur de bonnes
consciences sûrement, l’artiste a
trouvé son public : vous, moi et
tous les masochistes égrillards qui
sommeillent en nous.
Oh oui, Thierry, recommence,
c’est bon !
Roger Jaunin
J’vous aime pas ! Thierry Meury, avec
la collaboration de Jean-Charles Simon.
Les 10, 11, 17 et 18.12.10 et les 7, 8, 14, 15,
21 et 22.01.11. UpTown Geneva.
2, rue de la Servette, Genève.
www.uptown-geneva.ch
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
Le reste de l’année, Gianadda organise la foire de l’Art.
Easyjet set
Caro
« Couche, couche, papier ! »
L
a compagnie low cost est très contente de sa
campagne de pub avec Marie-Thérèse
Porchet (Le Matin Dimanche du 05.12.10).
« Nous l’avons choisie, car le personnage a une
envergure nationale depuis sa tournée avec Knie »,
se félicite le directeur commercial pour l’Europe
du Nord. Et comme pour embarquer dans les
avions d’Easyjet, c’est toujours le cirque, ça
tombe bien !
Si ce n’est Toile...
Infrarouge de rage !
Gilles Marchand, le directeur de la Radio
Télévision Suisse (RTS) est décidément
un visionnaire. Invité du Matin Dimanche
(05.12.10.), le patron s’extasie sur les
bienfaits du web et du téléphone mobile en
matière de création audiovisuelle. « A y regarder de plus près, il y a de bonnes raisons
pour que l’humour, la fiction et la création
en général partent à l’assaut de la Toile
numérique. » Il y a en effet de très bonnes
raisons et la première est que si les artistes
devaient compter sur notre radio-télévision
pour avoir les moyens de produire leurs
émissions, cela se saurait !
Fâché, Christophe Darbellay, le président du Parti démocrate-chrétien. Lors de l’émission Infrarouge sur la TSR
(30.11.10) sur la xénophobie en Suisse, Esther Mamarbachi
proclame : « Nous avons invité des membres du PDC, mais
ils n’ont pas accepté notre invitation. » Fureur du grand
Christophe qui exige des excuses de la TSR. En réalité, il
avait d’autres obligations et les producteurs de l’émission n’ont tout simplement pas pensé à convier un autre
PDC. Il faut dire que, même s’il avait été présent, on ne
l’aurait guère entendu, car dans ces débats entre les extrêmes, en l’occurrence Jean Ziegler et l’incontournable
Oskar Freysinger, les représentants des partis plus modérés
sont assis au deuxième rang, micro fermé ! C’est ce qu’on
appelle des débats à deuxième couteau tiré !
Fathi radical
Il a quitté La Télé en jouant au
mystérieux. Mais il fait son coming
out dans Le Matin Dimanche
(05.12.10). L’ex-journaliste Fathi
Derder sera un candidat libéralradical aux élections fédérales. Et
il voit grand : « Sur le plan fédéral,
j’aimerais défendre la recherche et
l’innovation de la région lausannoise. » Il est certain que la
capitale vaudoise n’attendait que
lui et comme le présage le journal :
« L’annonce de sa candidature a
dû estourbir quelques-uns de ses
désormais concurrents. » Ah bon ?
Ils sont déjà morts de rire ?
Propulsée rédactrice en chef
de Femina le 1er mai dernier en
remplacement de Renata Libal,
Annick Chevillot aura su se faire
attendre. Une brève apparition
au cœur de l’été en qualité de témoin sur la mammaire question :
« Faut-il allaiter ses enfants » et
c’était tout. Pas vue, pas lue,
l’ex-star des pages « Vous », la ru-
brique conso de 24 heures. Quid
de l’insubmersible tit’Annick
jusqu’à ce dimanche (05.12.10),
page 3 du magazine que toutes
les Romandes achèteraient si
leurs copains-maris-amants ne se
précipitaient pas sur le cahier des
sports du Matin Dimanche. Titre :
« Le retour ». Extraits : « T’es de
retour ? Cette question, on me l’a
Le cahier des sports
posée une bonne centaine de fois
cette semaine. Alors oui, je suis
de retour (…) Et moi, je suis de
retour au travail. J’y passerai les
fêtes pour laisser partir les autres.
Celles et ceux qui m’ont secondée,
remplacée, supportée durant mon
congé maternité. » Bref, c’est elle
qui porte le bébé maintenant.
Femme vénale
Infrarouge de honte
Télé Top Matin (05.12.10) consacre une page entière au
travail de Mix & Remix durant l’émission Infrarouge sur
la TSR. Le titre vaut déjà son pesant d’humour : Mix &
Remis au boulot. (!) « Il est le piment qui vient relever
les débats. Parfois au point de rendre pivoine le visage de
certains invités », poursuit le journal spécialisé dans la
télé. Avec juste deux petits détails qu’il oublie de mentionner : les dessins sont d’abord montrés à la production
(bonjour la liberté d’expression !) et surtout les invités sur
le plateau ne les voient jamais puisqu’ils ne sont visibles
que pour les télespectateurs. Bref, c’est Télé Top Matin qui
vous piment !
Experte diplômée en jouissance
Grâce au deuxième numéro de George (décembre 2010), la
revue de celles qui dépassent les bornes, l’on apprend l’existence
d’un métier très particulier : artiste érotique. « Elle caresse des
hommes (parfois des femmes) et les amène, sans faille, au
plaisir.[…] Elle est l’une des dix assistantes sexuelles diplômées
de Suisse romande. » Heu, et la formation, elle a lieu où ?
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Caro
Aline Viredaz, CQFUDC
Haché menu !
Le Matin (07.12.10.) est parti sur le sentier de la guerre. En page 12, on découvre
ce titre : HANDICAPÉE MASSACRÉE À
LA HACHE et en page 17, à propos des
Bettencourt, cette accroche : HACHE DE
GUERRE ENTERRÉE. Les titreurs ont dû
trop tirer sur leur calumet. Rempli de H ?
Mardi 07.12.10, infos de 11 h, RSR : Aline Viredaz commente
le dernier classement PISA, où les écoliers suisses arrivent au
11e rang sur 65 pays. C’est bien, mais pourquoi pas encore
mieux ? s’interroge la journaliste, qui souligne alors les « réserves de taille » suscitées par les études PISA : des réserves
« pas infondées d’ailleurs, si l’on songe que la Finlande, qui
arrive systématiquement en tête du classement, compte 2,1%
d’étrangers dans sa population, contre plus de 20% en Suisse ».
Tel que. Tout est donc de la faute des étrangers. Grâce à la RSR,
plus besoin d’UDC. Sauf qu’en Finlande on naturalise beaucoup plus qu’en Suisse ; ce qui suscite, quant aux explications
statistiques d’Aline Viredaz, des « réserves de taille » qui « ne
sont pas infondées ».
Mieux vaut tarte que jamais
Or donc, Thierry Barrigue, le vénéré rédacteur en chef de Vigousse,
s’est proprement fait entarter lors d’un débat sur la satire le
1er décembre. Le tireur est le responsable d’un cinéma lausannois lui-même embardouflé dans nos colonnes pour avoir
un peu négligé de payer la taxe sur les spectacles (Vigousse,
08.10.10). Toujours aussi subtil, l’homme à la pipe s’est fendu
d’un jeu de mots : « Pourquoi tant de peine ? » a-t-il lancé au
lanceur avant de tendre l’autre joue : « J’assume le fait d’être
exposé à la vindicte plus ou moins nerveuse des gens, cela fait
partie du jeu ! » S’il vous reste un bout de gâteau...
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
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Le premier lundi de décembre, Martigny organise la Foire du lard.
Rebuts de presse
Caro
14
S’il parle haut et fort, souvent bien,
Eric Cantona n’est pas maître chez
lui. La preuve : après qu’il a conseillé
« à tous ceux qui veulent faire
exploser le système » de retirer leur
argent des banques, « The King »
s’est vu rappeler qu’il y a quelques
mois sa femme, l’actrice Rachida
Brakni, s’était étalée, contre espèces
sonnantes et trébuchantes, dans
un spot TV vantant le sérieux et
la qualité des services de l’un des
plus importants établissements
bancaires de l’Hexagone, le Crédit
Lyonnais. De là à y perdre tout son
crédit, justement…
rard ?
Vous avez dit Gisi s’ex
primait
« On l’a dans le cul ! » : ain
ntpelRené Girard, entraîneur de Mo
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philoLyonnais. Son homonyme, le
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sophe et académicien français
Culture,
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s’est refusé à endosser
du propos.
Chic, un cheikh !
Son Altesse Cheikh Tamim Bin
Hamad Al Thani est un prince heureux. Comme son pays, le Qatar, a
été désigné pour organiser la Coupe
du monde de football 2022, il a
décidé d’offrir deux mois de salaire
supplémentaires aux 1,7 million
de ses concitoyens. Une sorte de
pourboire, à ne pas confondre
avec les pots-de-vin distribués aux
membres de la FIFA. Coups de bête
A Sydney, un kangourou nommé
Billy vient d’allonger trois boxeurs
semi-professionnels en moins d’un
quart d’heure. Son entraîneur dit
de lui qu’il est « intelligent, rapide
et précis » et qu’il fera, c’est sûr, une
grande carrière. A 10 000 dollars
australiens la victoire, sûr que le
marsupial va s’en mettre plein la
poche.
Et ce sera tout pour cette semaine.
Roger Jaunin
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
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Pas de loi fédérale sur les molosses.
La suite au prochain numéro
Infographie imbécile
Entartage: une tradition qui vient de loin (et vite)
Face
face
Face
pile
Crème fraîche
Lait
Canonnade
Œufs
Beurre
Zone de lancement
Chaque canton reconnaîtra les chiens.
Zone d'accélération
* Source : Commandant Cuistot, Civets et Tartes, Ed. du Lapin, Dunkerque
40 g *
500 ml
200 g
3
150 g
Zone de vitesse optimale
(Mach 3)
Trou
de pipe
ZDDO
(Zone de décélération optimale)
DC / PSYM
uc
Tête de Tr
Nom : Burkhalter. Prénom : Didier.
Signe particulier : néant.
S
Pitch
elon certaines sources, l’individu serait conseiller fédéral.
Il se cacherait depuis plus
d’un an à l’Intérieur. Très à l’intérieur. Les témoignages concordent :
il a le charisme d’un paquet de cabillaud surgelé. Vide. Dans un frigo
en panne, au fond d’une pièce nue.
Dans une exposition sur l’Absence.
A Expo 02. Un jour de fermeture.
Par un épais brouillard.
L’homme serait donc lisse, gris,
acratopège. Pour d’aucuns, c’est
plutôt qu’il est posé, raisonnable,
pragmatique. Comme le miroir,
il réfléchit. Un petit satirique romand (Vigousse, 04.12.09) avait
révélé qu’en été 2009, après s’être,
avant tous les autres, porté candidat au Conseil fédéral, il avait
annoncé au journal
L’Express
qu’au
terme d’une nuit
de réflexion dans
sa cuisine il avait
décidé de renoncer pour une série
de bons motifs. Il
avait tout dit lors
d’un entretien qui
devait paraître le
Vigousse vendredi 10 décembre 2010
Zone de crash
lendemain. Mais il avait rappelé
L’Express pour faire bloquer la publication : il avait encore réfléchi,
et toutes les raisons de retirer sa
candidature lui étaient alors apparues comme autant de raisons de la
maintenir. C’est dire s’il était motivé. Et s’il est apte à prendre des
décisions rapides, ce qui selon certaines théories peut s’avérer utile
pour gouverner.
De fait, le personnage aurait
confirmé, depuis lors, sa tendance
à attendre pour voir, puis attendre
pour être sûr. Ainsi ne s’est-il pas
risqué à nommer un successeur à
Nicolas Bideau au poste de Monsieur Cinéma : le secteur étant
agité, il a engagé un provisoire
« facilitateur de dialogue » chargé
d’évaluer la situation. Et il a choisi
pour cela Marc Wehrlin, qui avait
dirigé la section cinéma avant Bideau. L’avant et l’après, le pour et
le contre, l’aller et retour, comme la
nuit dans sa cuisine.
Côté réforme de l’AVS aussi, il a décidé de ne pas décider, renvoyant
toutes les questions sensibles après
2011. Côté assurance maladie
en revanche, il aurait par mesure
d’économie rogné sur le remboursement partiel des frais de lunettes,
de plâtres et de couches pour incontinents.
Selon certains donc, l’individu serait
prudent au point d’hésiter entre tergiverser et atermoyer. Selon d’autres,
il serait rusé, réaliste, capable d’agir
sans esbroufe, à petits pas,
donc efficacement.
Entre ces deux versions, on
hésite... Mais prudence, il serait prématuré de trancher :
il faut d’abord s’assurer que
Didier Burkhalter existe vraiment.
Laurent Flutsch
C’est arrivé la
semaine prochaine
(ou du moins, ça se pourrait bien)
Ejection
présidentielle Laurent Gbabgo : « J’y suis, j’y veste »
Terre
compromise La Cisjordanie occupée de colon en large
Frais d’hiver Pénurie : le salage pourrait être sucré
Miracle aux CFF La hausse des tarifs pile à l’heure !