Bureau des Affaires Sociales Bureau des Affaires Sociales
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Bureau des Affaires Sociales du Groupe 25 Images Conseils aux jeunes sexagénaires Lorsque (au grand dam de leurs employés) l’ANPE et l’UNEDIC ont été fusionnées sous le nom de Pôle Emploi, le mammouth nouveau-né a été transféré près du pôle Nord, et les contacts avec les agents ont été considérablement refroidis, ou plutôt déloyalement rendus quasi impossibles pour instituer la valeur « découragement » comme constante de sélection… Pourquoi ? Explication plausible : Si vous ne pouvez toujours joindre personne au 22e coup de fil ni rencontrer quiconque à la 7e visite qui bute sur l’agent d’accueil, vous vous découragez, vous ne vous inscrivez pas ou vous ne pouvez compléter votre dossier. Résultat : les statistiques du chômage baissent ! Paranoïa ou exagération, dites-vous ? Que nenni ! Simple expérience vécue… Commentaires Les premières conditions sont assez simples : un intermittent qui atteint 60 ans et 6 mois a de fortes chances d’avoir accumulé dans sa carrière 100 trimestres validés. Dès lors, à 60 ans et 6 mois, il suffit d’atteindre 507 heures sur une production récente pour rouvrir ses droits. Ensuite, justifier de 9 000 heures dans une carrière est assez facile. Le plus dur, dans le contexte actuel de crise audiovisuelle, est d’atteindre 1 521 heures dans les trois dernières années. À moins d’être embauché ou enrôlé dans une série télé… Et ne vous fiez pas au charmant et poétique film publicitaire qui passe en ce moment avant 20 heures sur France Télévisions, où l’on voit une jeune chômeuse entrer joyeusement au Pôle Emploi, où un charmant conseiller l’accueille main tendue… Just a dream ! L’une des conséquences est qu’un certain nombre de dispositions utiles et actives ont été mises au congélateur. Elles n’apparaissent pas dans les guides et brochures Pôle Emploi, et le conseiller que vous pourriez miraculeusement joindre ne vous en parlera pas… Voici l’une d’elles, très importante pour les intermittents qui atteignent l’âge de la retraite à 60 ans, et n’ont pas le nombre requis de 160 trimestres pour toucher leur retraite. Elle leur permet, sous certaines conditions, de toucher leurs dernières indemnités Assedic jusqu’à 65 ans ! Petit topo Vous vous souvenez de la grande grève des intermittents de 2006, lorsque l’Unedic, pour enrayer son grave déficit, a renégocié à la baisse l’ensemble des dispositions applicables à nos professions. Mais heureusement l’une d’elles a échappé à la sagacité des « cost killer » du ministère de l’Emploi : Le maintien des droits après 60 ans. Le protocole du 18 avril 2006 réformant les annexes VIII et X de l’assurance-chômage a été tardivement agréé par arrêté du 2 avril 2007, publié au Journal officiel du 2 mai 2007, et rendu opérationnel par la circulaire d’application n°2007-08 du 4 mai 2008. A défaut, les 15 ans d’affiliation sont assez faciles à réunir, d’autant qu’ils sont « tous régimes confondus », ce qui est une bonne nouvelle pour ceux qui seraient venus tardivement à l’intermittence. Précision très importante et excellente nouvelle que l’on omet souvent, hélas, de vous signaler : Les 5 475 jours ne sont pas comptabilisés en jours ouvrables ou en cachets, mais en périodes d’emploi cumulées sur les fiches de paie. Explication : Si vous faites un film en contrat sur une période de 8 semaines, vous n’additionnez pas 8 fois 5 jours ouvrables, c’est-à-dire 40 jours, mais 8 semaines « périodes » de 7 jours, soit 56 jours ! Super, non ?! Pourquoi ? Simplement pour coller au système d’indemnisation Pôle Emploi, qui couvre TOUS les jours. Donc un nombre de cachets ou de jours ouvrables qui plafonne à 5 150 jours (apparemment trop peu) peut très bien bondir à 7 500 jours en cumuls de périodes ! Ces chiffres sont ceux d’un réalisateur qui est récemment passé, en quelques heures de calcul, du désespoir à la joie sans mesure… urt... o c i u q t i u Un br Les gens de notre génération, à l’aise, surinformés et bien-pensants, sont souvent incapables d’action sociale. Là est notre cynisme. Tout en le critiquant, nous nous contentons d’observer le système et d’en vivre…. Réveillons-nous ! Conclusion Ne manquez pas de faire circuler cette information trop méconnue des intermittents. Et préparez les 40 années de photocopies de vos fiches de salaires que l’on ne manquera pas de vous réclamer… Voici la copie exacte du chapitre 17 (apparemment oublié de tous) de ce protocole de 67 pages que nous tenons à votre disposition, et qui nous a été signalé par une source syndicale : 17. MAINTIEN DES DROITS APRÈS 60 ANS Si, à l’âge de 60 ans, un intermittent ne peut pas prétendre à une retraite à taux plein, il lui est possible de continuer à percevoir l’indemnité chômage du spectacle, jusqu’à l’obtention de tous les trimestres requis, et ce jusqu’à l’âge de 65 ans maximum. Pour cela, à l’âge de 60 ans et 6 mois, il faut : • Être en cours d’indemnisation (donc que les droits aient été rouverts dans les mois précédents) • Avoir 100 trimestres validés par l’assurance vieillesse de la Sécurité sociale ET • SOIT justifier de 9 000 heures de travail en annexe VIII ou X, dont 1 521 heures dans les 3 dernières années, • SOIT justifier de 15 ans d’affiliation à l’assurance-chômage tous régimes confondus, c’est-à-dire 15 ans = 15 x 365 = 5 475 jours travaillés quels qu’ils soient (y compris hors spectacle, et maladie, maternité, stages rémunérés, etc.) Pour plus de détails voir la circulaire n° 2007-08 du 4 mai 2007 32 • La Lettre des Réalisateurs n° 25 La Lettre des Réalisateurs n° 25 • 33