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Ryanair :
Casse noisettes
: Aux commandes de Ryanair, Michael O’Leary occupe l’espace médiatique avec une puissance
insolente. La sacro-sainte « expérience » vantée par les gourous du monde entier est souvent un
cauchemar pour ses passagers. Mais le succès est incontestable. Par quel miracle ?
L’experience
Aéroport de Barcelone-Girona. 15 août. 35°
celcius. Un septuagénaire enfile 3 pullovers sous
les yeux médusés de la centaine de passagers qui
embarque. « À chaque fois c’est la même chose »
s’écrit-il en refermant sa valise. Son objectif : ôter 1
kilo à ses bagages pour éviter une amende de 40€.
Car chez Ryanair, les clients et les employés jouent
à cache-cache. Les seconds cherchant à extirper
quelques euros aux premiers, par tous les moyens.
Supplément bagages, billets de loterie, cigarette
sans fumée ou cartes de téléphone vendues à
bord, etc Ryanair exploite au maximum une
caractéristique du transport aérien : les usagers
sont attachés sur leur fauteuil pendant la durée du
trajet ! Et eux en redemandent : comment résister à
un voyage au soleil pour 30 euros, aller-retour ?
Le business model
Michael O’Leary, le PDG de Ryanair a importé en
Europe la méthode de Herb Kelleher, le génial
créateur de Southwest airlines : vols à bas prix,
communication ingénieuse, chasse au coût dans la
gestion de la société, rotation maximale des avions,
utilisation du rapport de force avec ses
interlocuteurs. Car la puissance de Ryanair est
colossale : la compagnie est capable de dicter à
des millions de voyageurs leur aéroport de départ
et leur destination. Il lui suffit d’ajouter « Alghero »
dans son réseau pour que le village Sarde se
retrouve remplie de touristes. Hôteliers,
restaurateurs, commerçants, politiciens : Ryanair a
beaucoup de supporters. Certaines régions se
battent pour attirer à eux la compagnie Irlandaise.
Les subventions pleuvent, parfois avec des ratés,
mais au final les avions sont pleins, validant le
modèle économique : mieux vaut vendre des billets
à bas prix que de voler à vide.
La communication
Tant que la presse colporte les rumeurs les plus
folles, O’Leary serait stupide de se priver de cette
publicité gratuite : faire payer les toilettes, obliger
les passagers à voyager debout, enlever le
co-pilote. Chaque année, le PDG se paye une
campagne aux frais des journaux. À ses
détracteurs, la compagnie oppose une ponctualité
et un niveau de sécurité exemplaires, tout en
dénonçant bruyamment les faiblesses de ses
concurrents. La demande ne cesse d’augmenter.
Même au Luxembourg, l’aéroport de Hahn fait de
plus en plus d’adeptes. Car si un Parisien peut
rendre une visite de courtoisie à un ami ou un client
Londonien pour quelques euros, il en coûte à un
Luxembourgeois 400€ au bas mot. Un prix qui rend
ce genre de voyages déraisonnables pour une
PME en période de cost cutting ou un usager
touché par la crise. Et tant pis pour le temps perdu
sur la route : le temps, c’est de l’argent, mais
beaucoup de voyageurs ont plus de temps que
d’argent !

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